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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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28 juin 2007

TNM, prologue et étape 1

T'as vu ce titre, un peu, là ?! Mais non, il ne s'agit pas d'une agression !
Mais non, ce n'est pas le verlan de NTM !


Le TNM est l 'abréviation de Tour Nivernais Morvan. Il s 'agit d 'une course cycliste qui est un peu l 'égal du Tour de France, mais en Nièvre. C 'est le Tour de la Nièvre, quoi !

TNM_1TNM

       PROLOGUE
C'est pas que le cyclisme me fascine à un point que je ne loupe aucune course, mais quelque chose me plaisait bien dans le programme ci-dessus. Ouaip : je me voyais bien suivre l'étape qui reliait Bazoches (ville où résidait Vauban) à Château-Chinon (ville où Mitterrand fut maire avant d'être président de la République).
J'enfourchais donc la voiture pour me rendre sur les lieux du départ. Mais avant cela, il y avait quelques km à faire et certains trucs à voir.

 

      ETAPE 1 : Varennes-Vauzelles > Bazoches (129 km)
 Je partais de Vauzelles vers les 9 heures. C'était largement suffisant pour atteindre Bazoches à 12h30, heure du départ de la course. J'en profitais pour faire quelques détours. Tout d 'abord, un petit arrêt à Guérigny pour voir où en était l'ancien cinéma, perdu dans un coin de la ville :

Guérigny cinéma

Bon, ben, il n'a pas bougé. Il est chouette, hein ? Mais ça fait des années qu'il est dans cet état.
Je continue en direction de Prémery pour voir où en est l'usine Lambiotte, symbole de la ville :

usine lambiottes

Ouaîp ! Pas grand chose de neuf non plus de ce côté là...
Cette usine faisait vivre une bonne partie de la ville avant. Maintenant, plus rien ! Petit à petit, elle tombe en lambeaux de Lambiotte : un pan de mur qui s'affesse, quelques vitres qui se brisent, de la rouille qui apparait et une odeur étrange qui plane.
Pour l'instant, on est loin du slogan de la Nièvre ("Terre de performances") que l'on trouve sur le programme du TNM ! Je continue.
Fait chier, il pleut comme vache qui pisse. Je traverse un village au nom charmant : 

village au nom charmant

Et puis j 'arrive à Varzy.
Qu'y-a-t-il de beau à voir à Varzy ? De prime abord pas grand chose. Mais c'est sans connaître ce musée intrigant, imaginé par Auguste Grasset entre 1862 et 1879.

Là, c 'est l 'entrée du musée.
Sur le pan de mur, tu peux lire ces quelques mots :

musée grasset

"Collectionner, cette passion a habité Auguste Grasset toute sa vie.
Elle valait bien un musée pour,
aujourd'hui encore, cultiver la curiosité."

Je n'avais pas vraiment le temps d'y entrer, mais je m'y étais rendu quelques années auparavant. C'est original. lors de ses nombreux voyages, Grasset ramenait toujours un objet ou autre chose pour le placer ensuite dans ce lieu. On découvre ainsi à Varzy : des sarcophages égyptiens, des peintures, des poteries ou encore un morceau de barbelé d 'un camp russe. Chaque objet a son histoire, son anecdote qui l'accompagne.
Un véritable théâtre du monde où l'encyclopédique le dispute au curieux ; un florilège inédit qui mêle le morbide et l'exotique, l'historique et l'érotique.

véritable théatre


Pour en savoir plus, vas donc faire un tour sur le site du musée Grasset...

Je reprenais la route en direction de Bazoches, via Clamecy quand, tout à coup, que ne vis-je pas sur une butte en bordure de la route ?!

Ceci :

ceci

Eh oui, une statue d'Auguste Grasset.
Mais si, là :

là

 

Oui, je suis bien d'accord avec toi : on ne voit rien ! On ne sait même pas si c'est bien une statue de Grasset. C'est pour ça que j'ai décidé de m'approcher un peu plus près en empruntant un chemin douteux. Le résultat ne s'est pas fait attendre :

IMG_3424   IMG_3423
T 'as vu... C 'est ma voiture. Elle est belle, hein ?
Ouais, mais là, elle est carrément embourbée !
BORDEL DE MERDE !

Ben ouais, j'ai voulu faire demi-tour parce qu 'il n 'y avait pas moyen d'atteindre cette saloperie de statue à la con et voilà !

BLOQUE !!!
J'accélère : ça patine !
Je tourne le volant : je m'enfonce d'avantage !
Je fous des cailloux sous les roues : que dalle !
Merde !

 

Comme je n'ai pas vraiment prévu de rester sous la pluie à attendre que la voiture sorte toute seule de ce trou et comme je n'ai pas envisager non plus d'aller acheter une autre voiture de suite chez le concessionnaire le plus proche, je décide d'aller faire un tour du côté du lycée agricole qui se trouve à deux pas...et demi ! J'arrive, je tourne un peu devant les entrées, je trouve quelqu'un, une sorte de jeune, à qui je demande s'il ne peut pas venir me donner un coup de main à pousser la bagnole. Il ne comprend pas trop où j'ai échoué, n'a visiblement pas confiance et décide qu'il a autre chose à faire. Bon. Après tout, il a le droit hein ! Connard !

Je me dirige à présent vers la ville et plus précisément vers la gendarmerie. Pourquoi ai-je choisi cette alternative ? Eh bien tout simplement parce que je me suis dit que si on payait des impôts, c'était aussi pour eux et que quand on était dans la merde, ils pouvaient peut être servir à autre chose qu'à boire des cafés dans leurs bureaux ou à faire des rondes en ville pour rien en bouffant du gasoil payé par nos soins aussi ! Et puis, ils devaient sûrement avoir l'adresse ou le numéro d'un dépanneur.
J'arrive devant la gendarmerie qui se trouve à l'autre bout de la ville. Il se remet à pleuvoir des cordes. Je sonne à l'interphone. Une voix caverneuse et jeune répond.
       Interphone caverneux : "- Oui ?
       Moi : "- Bonjour, je suis Jénorme, ma voiture est embourbée dans un chemin sous une statue, j'aimerais savoir si vous auriez l'adresse ou le numéro de téléphone d'une dépanneuse.
      Interphone caverneux : "- Ah ? (moment d'attente et de réflexion) J'arrive !"

Un gendarme apparaît au loin, de prime abord méfiant. Eh oh, mec, si t'as peur des gens, faut pas faire ce métier ! Il s'approche avec un post-it à la main.
      Moi : "- Bonjour.
      Le gendarme : " - Qu'est-ce qui vous est arrivé exactement ?", demande-t-il d'un air curieux et surpris.

Je lui raconte l'histoire. Il ne comprend pas trop ce que je suis allé faire par là-haut, à se demander même s'il savait qu'il y avait une statue sur ces hauteurs de la ville. Il me donne le post-it qu'il avait en main depuis son arrivée au portail. C'est le numéro de téléphone d'un dépanneur, mais il me conseille plutôt de faire appel à la population locale, et notamment à un agriculteur des parages.

    Le gendarme : " - Vous ne payerez pas et puis on ne vous accueillera pas à coup de fusil !"

Et il re-rentre dans sa tanière. Et il pleut de plus en plus. J'appelle le garage qui me répond :

      Le garage : " - Ah ben, moi, je vais pas pouvoir rentrer dans le chemin avec ma dépanneuse. Elle pèse 30 tonnes ! Non, le mieux, c'est que vous demandiez à un agriculteur du coin ou un gars qui a un 4×4..."

Putain, je suis seul là, MERDE ! Et ça n'arrête pas de pleuvoir ! Je re-traverse la ville à la recherche d 'un éventuel 4×4, mais il pleut vraiment trop fort. Je rentre dans le premier bar venu.

Dans le bar, comme partout ailleurs en ville et en France, il est 11h30, l'heure de l 'apéro. Il y a 5, 6 personnes dont 2 avec un beau visage rubicon et les yeux qui brillent. Je commande un demi puis je guette le moment opportun pour exposer ma requête. En attendant, un gars d'une soixante d'années en bout de comptoir parle :

    Le gars : "- Moi, ce qui m'faudrait, c'est une bonne vieille de 95 ans !"

Ses collègues le reprennent en lui faisant comprendre qu'il y a "du monde".
C'est à ce moment précis que je décide de placer mon problème :
   Jénorme : " -Excusez-moi, mais je me suis embourbé avec ma voiture dans un chemin sous la statue d'Auguste Grasset. Est-ce que quelqu'un pourrait m'aider car je suis seul et je ne peux pas m'autopousser..."

Silence... puis réflexions... puis question :
   Le proprio du bar
: " -Ben... qu'est-ce don' qu't'es allé foutre par là-bas ?"

Et je ré-explique le pourquoi-du-comment-parce-que ! Puis recherche de solutions ! Un véritable forum s'installe :

" Faudrait trouver un agriculteur !", "Le chemin, ça fait longtemps qu'il est plus praticable !", "Y'aurait bien le Robert, mais... oh, non, c'est une tête de con !", "Dans le temps, j'm'en  souviens, quand j'étais gamin, y'avait des processions !", "Faudrait voir avec Ranneton, mais... ah ben non, il est pas là !", "Y'a pas idée de prendre ce chemin !", "On portait une croix et on montait la butte !", "Tu m'remets ça, mémenne ?!", "Ah, y 'a p't'être le Maurice, mais... " , "On avait des accoutrements bizarres et après, on faisait une sorte de banquet", "C'est quoi ta voiture ?", "Avant, tu pouvais passer, mais ils ne l'entretiennent plus !", "C'est à qui don' les champs là-bas ?"...

Après quelques minutes de discussions acharnées et d'idées en tout genre, la patronne sort de son petit bureau PMU en silence. Elle se dirige vers le téléphone sous lequel se trouve un annuaire. Elle l'ouvre, prend un stylo et une feuille, note un numéro avec un nom, puis m'apporte le tout.

         La patronne : " - Tenez, c'est le numéro de M. Pa Il a un 4×4, il est très gentil, il acceptera sûrement de vous aider."

Je téléphone. Une voix jeune me répond. J'explique mon problème. Le gars me donne rendez-vous au lieu dit dans un quart d'heure. Je finis mon verre, je paye, je remercie tout le monde et je vais me refoutre sous la flotte. Petit footing. Putain, j'ai la forme quand même : bonne respiration, bonne foulée, pas mal aux jambes... Ah ben, je suis bien content, tiens ! C'est vrai quoi : il manquerait plus que je te fasse une attaque en plein milieu de la route. Je suis sûr qu'ils n 'ont pas d'hôpital non plus !
J'arrive sur le lieu. La voiture n'a pas bougé et les vitres sont bel et bien fermées. Ouais, ben, c'est toujours une bonne nouvelle à prendre. J'attends... Les voitures passent, quand soudain, surgit de nulle part... Non, j 'déconne... Quand soudain, sur la nationale 151 surgit un 4×4 rouge, un peu le genre Alerte à Maliboue, tu vois ! Un vrai 4×4 qui va dans les chemins. Pas un truc noir, vitres teintées, qui te double à 150 sur les autoroutes avec les vitres baissées, la clim à fond et le gars en costard dedans !
J'explique le problème. M. Pa sourit, puis va dans son coffre. Il sort une chaîne rouillé, l'accroche à son véhicule, la relie au miens. Je me fous au volant, je démarre, on tire ! Après 2,3 essais, la voiture sort de son fossé sans dommage ! Je remercie M. Pa en lui donnant un petit billet. Bien sûr, il me pose la question que tout le monde se pose...
         M. Pa     :
" - Mais qu'est-ce que vous êtes venu faire dans ce chemin ?"
         Jénorme :
" - Je voulais prendre la statue de Grasset en photo. En fait, je me rends à Bazoches pour le départ du TNM, mais je m'arrête en route pour voir les différentes curiosités locales.
         
M. Pa     : " - Ah oui. Mais le TNM partait à 12h30 et il est 13h20. Vous n 'avez plus qu'à aller à Château-Chinon pour voir l'arrivée..."

Je remercie à nouveau M. Pa pour ses bons conseilles, mais il en faudrait plus pour m'arrêter ! J'ai dit que je ferai l'étape Bazoches > Château-Chinon, je ferai l'étape Bazoches > Château-Chinon ! MERDE ! Même si mon futal est trippé ! Même si les godasses pouassent ! Même si la bagnole est couverte de boue !

Je te donne donc rendez-vous pour l 'étape 2, Varzy > Bazoches...

 

 

 

Commentaires
J
Je tentais de me rassurer en cherchant sur internet si c'était arrivé à d'autres gens de s'embourber dans un chemin en faisant demi-tour ! Bingo, on trouve tout sur le net hahahaa j'ai bien rigolé avec votre histoire et votre second degrés, finalement ça peut arriver à tout le monde ! <br /> <br /> Pour moi pas autant de galère....merci le monsieur avec le tracteur du coin....
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J
ça doit venir des Clio ! Les Clios : des voitures qui s 'embourbent !
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A
Il m'est arrivé la même aventure en 2003, en Champagne,vers Charleville-mézières, lors d'une étape du tour de France. Toute seule avec ma clio, embourbée dans une chemin forestier, fenêtre ouverte, colup d'accélérateur, boue plein la figure !! C'est DINGUE la vIE !!
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