Vacances d 'été : de Dax à Gourette

Bon... Eh... On y est !

1) On est passé à l'heure d 'hiver.
2) Les enfants traînent dans les rues, déguisés en squelette ou en sorcière et quémandent des bonbons pour Halloween.
3) On a ressorti les pulls des armoires.
4) Les oies sauvages ont pris la route (le ciel) du Sud.
5) Les jours raccourcissent pendant que les nuits s'allongent.

Voilà, ça, c'est un beau résumé pour dire que :
         1) On a dormi une heure de plus entre 2 heures et 3 heures du mat, le week-end dernier.
         2) Il n'y a toujours pas de fête Naziween pendant laquelle les enfants, déguisés en soldats du Reich, feraient le tour des maisons pour demander aux habitants du foie gras et du champagne, comme au bon vieux temps de la collaboration.
         3) J'ai rangé mes beaux  T_Shirt.
         4) La chasse est ouverte.
         5) Je passe plus de temps au Pub à boire des bières qu'à faire du vélo .en regardant les paysages

C'est l'automne !

A cela, tu ajoutes l'augmentation du prix de l'essence qui permet à l'Elysée de s'en foutre plein les poches afin de payer des journalistes pour que ces derniers parlent du divorce de Sarkozy dans le but que celui-ci puisse, en secret, augmenter les prix des céréales et du lait.
Bref : ça coûte cher de voyager DONC restons chez nous et revenons sur nos vacances d'été. Consommons de l'électricté pour faire tourner les ordis, faisons tourner les centrales, bordel !!!

Et reprenons là où nous en étions, c'est à dire à Dax et le pays Basque.
Dirigeons nous à présent du côté de Gourette !

Remettons-nous dans le contexte !

Nous sommes le samedi 11 août 2007. C'est l'été, il fait beau. Si, si, il fait beau ! Toi, t'as eu un temps de merde, mais moi, je n'ai eu que du beau !

Avec Sophie et Yannick...

...nous quittons Nath et Greg...

...et Dax...

...pour aller traverser les Pyrénées d'Est en Ouest.

Première ville traversée : Peyrehorade. Pas grand chose à signaler. Nous continuons en direction de...

Mauléon-Licharre

ville de l'espadrille

"Au XIIIème siècle, les fantassins du roi Pierre II d'Aragon portaient des espadrilles. Mais ce n'est qu'au XVIIIème siècle que l'on note sa naissance, quasi simultanée, à l'Est et à l'Ouest des Pyrénées. Les artisans du chanvre et du lin fabriquaient cette sandale durant les longs et rudes hivers. Produit populaire, peu coûteux, facile à faire, l'espadrille se développa au XIXème siècle.  On l'utilise même dans les mines du nord de la France.
Elles permettent de supporter les chaleurs intenses qui règnent dans les galeries et absorbent la transpiration. Le nom Espadrille viendrait d'un jonc, Spartum, qui servait à faire des nattes. (...) Elle est fabriquée aujourd'hui dans un atelier landais, créé en 1935 par Jean Corbun.
L'usine prendra quinze ans plus tard le nom de Pare Gabia, qui signifie "sans équivalent" en basque. Il s'agissait de la marque qui se trouvait au fond des moules, rachetés par le sandalier, qui servaient à la fabrication des semelles. Il s'imprime encore sur les semelles, comme autrefois s'inscrivait l'empreinte du brûleur d'une gazinière dans la pâte des grosses chaussures paysannes : la pâte au gaz qui devint l'illustre... Pataugas !
D'abord fabriquée de façon artisanale, souvent à domicile, l'espadrille devint une véritable industrie au XIXème siècle.
L'installation de plusieurs usines hydroélectriques changea la physionomie de la ville qui fut l'une des premières villes du Sud de la France à bénéficier de l'électricité.

Aujourd'hui, la concurrence asiatique a porté un sérieux coup de frein à la production de Mauléon. Ceci dit, la ville représente toujours à elle seule plus de la moitié de la production française d'espadrilles !" 
EDITIONS ATLAS ET MARIANNE

Sinon, ben pas grand chose ! C'est même un peu mort, Mauléon. Même pas un rond-point avec une espadrille géante dessus !

Nous nous dirigeons vers le Sud en passant par

GOTEIN-LIBARRENX :
son église avec clocher trinitaire

...et son petit cimetière basque

Après quelques kilomètres, nous pénétrons
dans la vallée de la Haute-Soule.

...où on te prévient de suite que...

Eh ouais !

Il y a deux façons de comprendre ce panneau :
    1) Troupeaux en liberté, c'est à dire que les vaches, les moutons, les chevaux et autres font ce qu'ils veulent ! Tu peux en croiser dans les champs, mais aussi au milieu des routes, sur les bas-côtés, dans les fossés, à la terrasse des cafés, chez l'épicier du coin, dans les églises, dans les hôtels... Si, si, si ! Dans les hôtels ! Et je te le prouve :

En liberté quoi ?! Une sorte d'Ile de Wight du troupeau, les guitares et les babes en moins.
    2) Troupeaux en liberté, c'est à dire que tu peux te faire attaquer à tout moment ! Nous sommes dans une vallée, les troupeaux sont là, quelque part, sur les montagnes, prêts à sauter sur le capot de ta bagnole pour te voler tes biens et ta femme !

Et il n'a pas fallu attendre longtemps !
A peine avait-on quitté le Pays Basque pour le Béarn que, déjà, devant la bagnole, une vache en liberté nous barrait le passage :

Elle n'était pas bien habile la mémère ! Elle boitait en tanguant de gauche à droite. De face, elle avait le regard dans le vide et ne comprenait rien de ce qu'il se passait autour d'elle. On en concluait qu'elle s'était peut être bouffée une bagnole ou qu'elle était tombée d'un champ escarpé. Parce qu'il faut le savoir :

la vache béarnaise est grimpeuse.

Du coup, quand tu roules en bagnole et que tu lèves les yeux, il n'est pas rare que tu t'inquiètes en voyant trois, quatre vaches au-dessus de ta tronche. Tu roules peinard et PAF, d'un coup, tu te retrouves avec une vache sur le toit de ta bagnole toute neuve. 

Après être passé à hauteur des gorges de Kakouetta...

...nous arrivons au village isolé de..

Sainte-Engrâce
son église romane...

...avec son petit cimetière basque

"Autour de l'an mil, des voleurs de reliques s'emparèrent à Saragosse, en Espagne, du bras de Santa Gracia, une martyre des premiers temps chrétiens. Ils le cachèrent au creux d'un arbre dans les montagnes de la Soule, la plus petite des trois provinces basques françaises. Cette relique, découverte miraculeusement au XIIème siècle grâce à un taureau qui s'inclinait devant l'arbre, fut à l'origine de la création d'une chapelle sur le site. Très vite, le culte de la sainte attira de nombreux pèlerins en route pour Compostelle, et le sanctuaire devint un haut lieu de pèlerinage. On venait de loin invoquer la jeune martyre contre les intempéries, la sécheresse ou même les maux de tête. Devant un tel succès, le village nommé Urdaitx prit au XVème siècle le nom de Sainte-Engrâce. Aujourd'hui, au coeur de ce paysage particulièrement préservé, le sanctuaire roman trône toujours sur sa petite butte au milieu de son cimetière basque, veillant sur un peu plus de trois cent Engrâciens. restaurée et classée grâce à Prosper Merimée vers 1850, l'église arbore une curieuse façade asymétrique. A l'intérieur, ses trois nefs voûtées reposent sur de magnifiques chapiteaux, dont plusieurs sont historiés." EDITIONS ATLAS

C'est calme ! Tu es cerné par les montagnes et tu n'entends que les cloches des vaches au loin, en écho.
C'est à partir de ce village que tu attaques réellement le col de la Pierre-Saint-Martin et que tu peux croiser tout un tas d'animaux qui naviguent au hasard sur cette route très grimpante.

Bref : comme ça, tu te dis, La Pierre-Saint-Martin,
ça doit ressembler à l'Arche de Noé !

Mais finalement, quand tu arrives, il n'y a plus rien ! Toute cette vie, toute cette liberté que tu as pu croiser durant l'ascension du Col  disparaît lorsque tu pénètres dans le village-station. Ici, pas de Noé, pas d'animaux, pas de commerces !

La seule activité du jour, et de la semaine, et du mois est là :

Ben ouais ! L'hiver, on fait du ski ; l'été, on joue aux échecs !

Alors, sinon : La Pierre-Saint-Martin, ça ressemble à quoi ?

Eh ben à ça :

 

Les chalets de cette station ont du s'adapter au terrain fait de pierres disparates ; ce qui leur donne vraiment l'apparence de l 'arche de Noé. Incroyable architecture qui nécessite toutefois la prudence quand tu avances dans le dédale de ces lotissements :

"En août 1950, au cours d'une projection des "arres", le physicien belge Max Cosyns et le spéléologue Georges Lépineux font descendre leur sonde par un orifice tout proche du col de la Pierre-Saint-Martin jusqu 'à... 346 m ! Un à-pic exceptionnel ! Dès lors, les expéditions se succèdent. En 1951, Lépineux descend au fond du puits, relayé par Marcel Loubens, qui atteindra vers 450 m de profondeur une rivière souterraine. Endeuillée par la mort de Loubens (1952) trahi par le câble de suspension, l'équipe reconstituée en 1953 dévale un chapelet de grandes salles et découvre la gigantesque salle de la Verna, longue de 230 m, large de 180 m et haute de 150 m."
LE GUIDE VERT MICHELIN

Oui, quand tu lis le Guide Vert Michelin, apparemment, La Pierre-Saint-Martin se visite dans la profondeur. Pourtant, la station culmine à 1760 m d 'altitude; ce qui sous-entend AUSSI qu'avant de plonger dans les méandres de la caillasse, on peut également regarder ce qui se passe à l'air libre. Et la vue est impressionnante, embrassant les montagnes et, au loin, l'océan.

De toute façon,

BEN OUI !

Je ne suis pas sûr que j'aimerais passer une semaine de vacances avec une spéléologue. Imagine les discussions !

        Discussions avec une spéléologue
1) " - T'as vu l'OM, la branlée qui se sont pris une branlée contre Toulouse ?
      - Non."
2) "- T'as vu le dernier Scorsese ?
     - Non."
3) "- T'as écouté le dernier Grégory Lemarchal ?
     - Non."
4) " - T'as vu Sarkozy, il a divorcé ?
      - Non."
5) "- T'as vu l'augmentation des taxes sur le pétrole ?
     - Non."
6) "- T'as vu les Vélib' à Paris ?
     - Non."
7) " - T'as vu ?
      - Non."

Ah oui, ça doit être casse-couille une spéléologue quand ça sort de son trou. En même temps, qu'est-ce qu'on en a foutre du dernier Scorsese, du dernier Lemarchal, du dernier divorce de Sarkozy,... quand on est spéléologue ?
En tout cas, on n'a pas entendu parler de la suppression d'emploi dans la spéléologie. Comme quoi ça doit être plus important que la fonction publique d'aller se plonger dans des trous !

Sur les hauteurs du col, nous avons croisé une petite ferme isolée...

... et ses habitants...

Nous sommes ensuite redescendus dans la Basse-Soule,
toujours en faisant gaffe aux troupeaux en liberté...

Nous passons rapidement à...

"Si tous les habitants connaissent par coeur une date, c'est bien le 13 août 1967, à 23 heures précises. Ce mois, ce jour, cette heure sont même marqués d'une pierre noire dans leur mémoire. En cet instant précis du calendrier, un énorme tremblement de terre d'une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter détruisit entièrement leur village. Le bilan : pas une maison debout, un mort et une quinzaine de blessés. Depuis ce traumatisme, les mille habitants d'Arette ont reconstruit leurs maisons dans le style traditionnel béarnais, mais en respectant des normes antisismiques. Un centre de surveillance sismique est aujourd'hui installé à Arette. Les spécialistes estiment que les Pyrénées ne sont pas à l'abri d'un tremblement de terre d'ici quelques années..."  EDITIONS ATLAS

Ceci explique peut être cette errance mystérieuse des animaux sur le "mont" Pierre-Saint-Martin. Après avoir croisé de loin le village de Barétous qui, serait le berceau de Porthos, nous arrivons à...

Aramits
son église toute blanche...

...et son petit cimetière... et son porche sculpté.

"Lové dans la vallée du Baretous, le petit village d'Aramits n'est pas étranger à l'un_de_nos_valeureux_mousquetaires  nommé Aramis. En effet, ce preux compagnon d 'arme vécut dans ce village, entre les murs de l'ancienne abbaye laïque dont il ne reste plus qu'un porche sculpté (XVIIIème siècle) situé devant l'église."

Mais c'est en se rendant au centre commercial pour acheter du taboulet et des cartes postales que l'on découvre quelle est la fierté locale :

"Rendez-vous au village le 3ème week-end de septembre lors de la descente des troupeaux dans la vallée. A cette occasion, on organise un grand concours international de chiens de berger. La star de ces gardiens de troupeaux s'appelle le labrit. Sur un geste, un son, un grognement même du berger, cette race de chien à poils longs est capable de diriger un nombre impressionnant de bêtes. L'épreuve la plus difficile consiste pour le chien à aller chercher seul une brebis égarée."
LE GUIDE VERT MICHELIN

15h40 à la pendule, il est grand temps de poser une nappe dans un coin d'herbe pour prendre le goûter de Midi ! On cherche un peu de verdure au bord de l'eau, mais ce n'est pas si évident que cela puisque tous les champs sont fermés par des barbelés.

Après moult tentatives,
nous trouvons une rivière sous des arbres :

Ce petit coin de nature me semble l'endroit idéal pour becqueter un bon taboulet accompagné d'une vieille quiche froide !

Une fois que ça c'est fait, on reprend la bagnole pour passer dans...

Oloron-Sainte-Marie

"Oloron est bâtie au confluent des gaves d'Aspe et d'Ossau dans lequel les maisons couvertes d'ardoises des anciens laveurs de laine se reflètent joliment. Tout comme Nay, Oloron a conservé son industrie du fameux béret béarnais. Il faut 13 opérations pour fabriquer un authentique béret béarnais ! Si la visite t'a donné faim, rendez-vous dans l'autre pôle économique de la ville : l'usine Lindt où se fabriquent et s'achètent à bas prix nombre de succulents chocolats. Tu peux aussi entrer dans les boulangeries et découvrir la spécialité pâtissière d'Oloron : la rousquille, gâteau très ancien, très calorique, parfumé à la fleur d'oranger. Autre spécialité : le gâteau russe !
                                                      
Pour la culture, l'église Sainte-Marie est à voir avec son décor intérieur en étoile d'inspiration hispano-mauresque. En sortant, on découvre un magnifique panorama sur les Pyrénées."  EDITIONS ATLAS

Nous prenons la direction de la vallée d 'Ossau en passant par...

Aste-Béon

Ici, pas d'arche, mais une falaise... avec des vautours d'où son nom
la falaise des vautours !

On aurait bien aimé y louer un gîte ou une chambre d'hôtel, mais nous n'avons rien trouvé. Dommage : je me serais bien vu en train de bouffer ce soir avec un vautour sur l'épaule. Ou encore au petit-déj', je me serais bien vu leur jeter des carcasses d'animaux, à la fraîche, en terrasse, entre deux tartines de confiote.
Tant pis, continuons ! Nous nous lançons à l'assaut de la montagne. Après être passé à Laruns, on attaque le col d'Aubisque. Premier lieu habité : 

Eaux-Bonnes

Mais cette station thermale ne nous inspire pas des masses : c'est gris et ça sent le vieux.

On continue jusqu 'à...

Gourette

Déjà, le nom, y pète !

"Important centre de sports d'hiver, il doit son existence au Palois Henri Sallenave qui, dès 1903, y effectua les premières descentes à skis (sans échecs) des Pyrénées."  LE GUIDE VERT MICHELIN

La station est dominé par le Pic de Ger.

...mais c'est pas pour ça que l'on décide de rester.

Si on reste à Gourette, c'est- parce qu'il n'y a plus rien après avant 50 km et qu'il est 19h00.
On se trouve donc un hôtel quelconque. Parmi les multiples dépliants touristiques, les murs du hall possède d'étranges cadres dans lesquels se trouvent d'étranges affiches d'un étrange sport :

Les chambres sont pas mal, mais les télés sont petites et les fenêtres offrent une belle vue sur... un talus ! Merde : tu viens à la montagne pour voir des paysages, de la vallée, de la montagne et on te refile une chambre avec vue sur un tas de terre pourri !
On se balade un peu dans le village, mais ça ne sert pas à grand chose car il n'y a rien. Ben oui, Gourette est une station d'hiver alors l'été, ils en ont rien à foutre !

Les grands immeubles qui hébergent
des centaines de skieurs sont vides.

Quand je vois une ville déserte en montagne, comme ça,
je pense à cette "Brève de comptoir" :

Le jour tombe petit à petit. Avant de disparaître, le soleil colore de rouge le pic de Ger. De notre côté, nous allons dans l'un des seuls restos ouverts pour y manger une bonne garbure.

Et puis, un dernier petit tour pour découvrir Gourette by night...

Et ça va ben aller les conneries !
RIDEAU !