Gardanne (13)

Aaaaah oui, j'étais bien content d'atteindre Gardanne !
Après toutes ces glauqueries du Velay,
ça faisait comme un feu d'artifices dans ma tête
de croiser des visages connus et inconnus !

Chez Aurel et Evelyn, il y avait une paire d'heures que les jeux étaient lancés et pour t'en rendre compte, il te suffira de cliquer sur le rapport de la soirée fait par Aurel her-self. Ouais, je parle anglais un peu comme ça, de temps à autre, pour déconner !
Il m'a bien fallu une bouteille de whisky-canadien pour me remettre de la route que j'avais empruntée. Mais, à un moment donné,  j'attaquais sérieusement les jeux proposés. Cependant, quoique je fasse, j'avais toujours ce sale vice qui me poursuivait jusque dans ma stratégie de jeu.

Enfin, le principal, c'était qu'il y ait des gens, des nouvelles cuisses et DONC des nouvelles discussions.

De nouveaux genoux également,
avec un Evelyn qui était bien parti pour tout rafler
dans cette partie de poker tendue !

J'avertissais d'ailleurs les convives sur les méfaits d'une partie trop acharnée en leur faisant part de l'article que j'avais lu dans "Aujourd'hui en France" de ce jour.

Et voilà ! Et voilà ! ET VOILA ! ET VOILA !!!

T'as vu : même les jeux, c'est mauvais pour ta santé ! Fait chier !
Manges pas trop de sucre, t'auras du diabète ! Bois pas trop, t'auras une cyrhose ! Sors pas le soir, tu vas te faire agresser ! Reprends pas deux fois de la purée, tu vas être obèse ! Fais pas trop de bagnole, ça pollue ! Mange bio sinon tu vas crever comme un chien ! Laves-toi les dents sinon les zombies vont te bouffer le cerveau ! Votes Sarkozy, il te trouvera du boulot ! Mets des chaussettes chaudes car il fait froid dehors !
          MEEEEEERRRRRRDDDDDEEEEEEE !!!!
Il était grand temps que j'ailles me coucher.

   LE LENDEMAIN
Pas le temps de me plaindre de la gueule de bois car Aurel et Evelyn m'avait concocter un programme où nous devions voir des gens avec lesquels il était hors de question de mal se tenir.
Toutefois, avant de retrouver ces personnes, j'avais quelques images du dimanche matin qui parcouraient mes yeux rouges embués de troubles vapeurs...

Lever de soleil sur Gardanne et un toit

      Une séance de dédicaces sur la table du salon

Une lecture très rapide d'un Charlie Hebdo de passage
              

Tiens, y'a le chien du voisin qui a encore pissé
sur le pneu de ma bagnole !

Et là, je me pose la question du dimanche matin qui va bien : "Pourquoi que les chiens adorent pisser après les pneus des bagnoles ? Hein ?" Le "Hein ?" est très important dans une question du dimanche matin : il souligne la gravité du questionnement qui n'est pas sûr de trouver une réponse.
Certains disent simplement : "Pour marquer leur territoire." ; d'autres "Parce que leurs maîtres les laissent faire" ; ou encore "Parce qu'ils pissent n'importe où" ou encore "Le miens, il est trop grand alors il pisse sur les phares".
Ouais d'accord, heureusement, après moult recherches, Jénorme va te donner la véritable explication :
"L'urine des chiens contient des éléments qui la rende très odorante. Ces odeurs peuvent parfois se confondre avec le soufre contenu dans le caoutchouc (le caoutchouc est obtenu par cuisson sous pression de latex avec adjonction de soufre). Or un chien aura tantôt fait d'y apposer sa marque dans le doute que cette odeur ne soit le vestige du passage d'un congénère sur lequel il prend du terrain." POURQUOIS.COM

Tiens, y'a Gardanne qu'a encore pété les plombs
avec son rond-point !

Tout ceci étant vu, il ne restait plus qu'à aller manger une bonne paella et taper un bout de gras avec pépère pour voir ce qu'il en pensait, lui, de l'urine de chien sur les pneus de bagnole. Sa réponse fut claire, rapide et répétitive : "Baballe !"

   

Ceci étant fait, Aurel, Evelyn, Boubou et moi-même allions prendre un brin d'air du côté de la Sainte-Victoire, si chère au père Cézanne.

LA SAINTE-VICTOIRE

"Grosse masse calcaire culminant à 1011 mètres et faisant le gros dos sur une douzaine de km, sa silhouette trapue se termine par une croix de Provence en fer, de 19 mètres de haut, élevée en 1871 en action de grâce, par des habitants dont la ville avait été épargnée par les Prussiens." EDITIONS ATLAS

La croix de Provence est une réplique d'une autre croix qu'un marin installa au XVIème siècle. Au pied de celle-ci s'ouvrent des gouffres appelés garagaïs. Parfois, après la pluie, lorsque le mistral chasse les nuages et que le ciel redevient bleu, des panaches de vapeur s'échappent de la roche calcaire. Longtemps considérés comme des rejets volcaniques, ce sont en fait des restes de nuages attardés dans les garagaïs qui s'enfuient. Ils ont inspiré une légende qui prétend que ces gouffres mènent directement aux Enfers.

                         Aaaah, les légendes de la Sainte !

Une autre, datant d'avant l'ère chrétienne, raconte que des oracles y faisaient entendre des voix étranges, prophétiques, et ce furent ces voix qui annoncèrent à Marius, hésitant à engager la bataille, qu'il pouvait sans crainte affronter les Teutons. D'autres légendes affirment que le fond du gouffre est un lac enchanté, entouré d'une prairie magique. Plus plausible, une histoire remontant au XVIIème siècle raconte que les habitants d'Aix-en-Provence offrirent un jour à un criminel de lui rendre sa liberté s'il consentait à descendre au fond du gouffre pour voir ce qui s'y trouvait. Il accepta, mais fut étranglé par les cordes qui servaient à le remonter. Aussi ne sut-on jamais ce qu'il avait vu.

Ah, ah, ah : ça fout les boules, hein ? Peut être qu'il avait trouvé du pétrole ? Peut être avait-il vu une fée qui lui donna le secret de la vie éternelle ? Ou peut être avait-il découvert la liste des 11 joueurs qui pourraient faire gagner le championnat de France à l'OM ? Ou peut être avait-il simplement vu cette photo prise quelques décennies plus tard...

      Cézanne !
Voici le second nom attaché à la Sainte ! C'est en 1870 que pépère décide d'en mettre un coup et de tenter de percer les mystères de la montagne en la reproduisant plus de 80 fois ! Aujourd'hui, ces tableaux sont dispersés aux quatre coins du monde alors qu'à l'époque, ils ne sortaient même pas du département. Eh oui, Cézanne, comme Van Gogh, ne fut pas reconnu de son vivant. Ou presque.
Lisons ensemble ce récit de Bernard Fauconnier, repris par Paris-Match :

"Celui qu'on qualifie de 'père de la peinture moderne', incompris par ses contemporains et ravis de rester anonyme, a eu cette obsession, toute une vie durant : percer, palette en main, le secret de la montagne sacrée.
La montagne devient sa Terre promise, point central d'une quête qu'il poursuivra jusqu'à sa mort. Il s'y rend en fiacre au petit matin, par la route du Tholonet. C'est un chemin de pierre qui sinue dans une campagne aux essences innombrables, oliviers, amandiers, cyprès, pins parasols, garrigues foisonnantes d'où monte l'odeur du thym. Les feuilles des oliviers scintillent. Au fond du paysage, le triangle massif de Sainte Victoire émerge de la nuit. Il arrive sur le motif. Le fiacre le dépose au pied de Château-Noir. Il monte la côte abrupte d'un pas lent et puissant, en soufflant bruyamment. Ce paysage lui crève les yeux depuis toujours. Il installe son chevalet, dispose ses couleurs. Sainte-Victoire déploie devant lui sa force minérale. Pareil à un bloc de silence et de concentration dans le grand calme de la nature, Cézanne se met à faire vibrer sa toile. Sur des dizaines de tableaux, il cherche à épuiser le mystère de cette forme, à en pénétrer la vérité. Il dissocie le dessin et la couleur, réinvente la structure des objets, pierres, arbres, ciel. Dans les dernières peintures de Cézanne de la Sainte, la couleur dévore la forme, à moins que ce ne soit l'inverse.

  

Cézanne vocifère, parle à la montagne, rugit quand elle lui résiste. Il la fouille, la surprend dans ses métamorphoses, dans les nuances bleues ou roses que la lumière dessine sur ses flancs rugueux. Sur le chemin de retour, il lui arrive d'abandonner une toile lacérée sur laquelle il a travaillé des heures entières. Les paysans qui croisent le 'fada' sur les chemins poudreux considèrent avec amusement ce gaillard barbu qui ne parle à personne, marmonne seul d'incompréhensibles paroles. (...)
Il ne fréquente qu'un petit cercle d'amis au café, sur le Cours, où il vient s'asseoir un moment quand la solitude lui pèse. On discute art, peinture. Cézanne lance quelques fois d'un ton rogue des phrases définitives :
'Pas de blabla ! La peinture, c'est ce qu'on voit. Sentir, tout est là. Sentir et montrer ce qu'on sent ! Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude. Le reste, ce sont des foutaises de critiques !'
Il hausse les épaules et s 'en va." 
BERNARD FAUCONNIER,
L'incendie de la Sainte-Victoire
(éd. Grasset)

Et pour tous ceux qui sont venus chez Aurel et Evelyn ; et qui regrettent qu'ils n'aient pas sorti le mange-disque orange pour nous diffuser quelques bons vieux 45 tours des années 1980, voici :

FRANCE GALL : Cézanne peint

Ben dis don', elle avait pas vraiment la pêche la France, là ! Elle venait de faire un tennis ou quoi ?
De notre côté, nous divaguions le long de ce long vaisseau de pierre tout en longueur qui nous offrait une multitude de paysages variés dans un même espace.

LA SAINTE-VICTOIRE

De la pierre grise aux couleurs de la SAVANE !

Bref, la Sainte !

Le soleil se couchait sur la Sainte-Victoire qui, peu à peu, prenait une impressionnante couleur rouge. Mais je n'ai pas pris de photo.
A toi d'aller y voir par toi-même et découvrir ce feu d'artifices de couleurs !

Comments

[Jénorme]

Gros Babar avec nous ! Gros Babar avec nous ! Gros Babar avec nous !!!!!

[Evelyn Dead]

Et t'as une bise de Gros Babar !

[Jénorme]

Ah oui !

[Aurel']

ah bein voilà! la prochaine fois, non seulement on monte au sommet de la Sainte, mais en plus on fait "la colline aux 3 frères" de Gardanne sur laquelle il y a les points de vue depuis lesquels Cézanne a peint (car Cézanne peint) avec une minitaure des tableaux à l'appui. Et toc.