En route pour le Nord, chemin du Souvenir
Ah, ah, ah...
Tiens, pourquoi je commence ce billet comme ça, moi ? Bon.
Cela faisait bien trois mois que j'avais réservé ma place pour aller voir Tinariwen et Lo'Jo en_concert_à_Arras. Je me souviens d'ailleurs de la réflexion de la directrice du théâtre au téléphone : "Vous allez venir de Nevers pour ce concert ?!". "Ben oui !", que je lui ai répondu.
DONC c'est parti !
Je m'en vais traverser les départements de la Nièvre, du Loiret, de la Seine-et-Marne et de l'Oise pour atteindre le département de... la Somme !
Ben ouais, encore ! Mais ce n'est pas la même Somme que celle dont nous avions parlée lors d'un précédent billet. Oh que non !
Là, il s'agit de la Somme en terre ! La Somme traumatisée ! La Somme outragée ! La Somme brisée ! La Somme martyrisée ! Mais la Somme libérée ! Terre d'affrontements sanglants lors de la Première Guerre Mondiale tout au long de l 'année 1916.
"Mondiale" est approprié quand on apprend que trente nations ont pris part à la bataille, essentiellement des membres du Commonwealth. Chaque nation a d'ailleurs son (ou plusieurs) cimetière et mémorial : australien, canadien, sud-africain, chinois, anglais, néoèzélandais, écossais,...
Peu de villages ont échappé aux destructions et presque tous abritent un cimetière militaire. Rien que pour la Bataille de la Somme, on dénombre près d'un million de morts dans chaque camp.
Alors, bien sûr, c'est glauque, c'est pas l'endroit où on a envie de passer ses vacances, mais plutôt que de se bronzer la couenne sur une terrasse ou sur une plage, on peut toujours se cultiver un peu pour changer.
Ohlala, en plus on n'a pas l'beau temps ! La photo ci-dessus te montre l'entrée de l'Historial de la Grande Guerre; musée entretenant la mémoire des terribles batailles de la Somme. On y retrouve, entre autres, des uniformes, des armes, des cartes postales que recevaient les femmes, ainsi que des objets insolites fabriqués par des Poilus (exemple : un violon bricolé à partir d'un masque à gaz) et des oeuvres d'Otto Dix s'opposant à la propagande de l'époque qui ne montrait aucune image de l'horreur des tranchées. Engagé à l'âge de 24 ans dans les troupes allemandes occidentales en 1914, le peintre expressionnisme allemand a laissé 50 eaux-fortes présentées ici dans un des rares coffrets complets nommé Der Krieg.
"Le fait est que, étant jeune, on ne se rend absolument pas compte que l'on est, malgré tout, profondément marqué. Car pendant des années, pendant 10 ans au moins, j'ai rêvé que je devais ramper à travers des maisons en ruines, (sérieusement), à travers des couloirs, où je pouvais à peine passer. Les ruines étaient toujours présentes dans mes rêves..." OTTO DIX
Ce musée a été construit dans l'enceinte du château médiéval où s'est tenue en 1468 l'entrevue entre Louis XI, roi de France, et Charles Le Téméraire, duc de Bourgogne.
Je repars.
Je vais prendre un peu d'air
en allant rejoindre les rives de la rivière de la Somme...
...pour arriver à...
Aujourd'hui tranquille, le petit village a également connu les affres de la guerre. Mais c'est la présence de l'écrivain-voyageur Blaise Cendrars qui attire aujourd'hui quelques touristes.
Engagé volontaire dans la légion étrangère dès septembre 1914, Blaise Cendrars séjourna dans la Somme pendant l'hiver 1914-1915. Il terminera sa guerre en septembre 1915 en Champagne où il sera amputé du bras droit. Dans son ouvrage La main coupée, il décrira les tranchées, le Bois de la Vache, La Grenouillère, sites aujourd'hui encore reconnaissables.
"C'était le bout du monde et nous ne savions pas au juste où finissaient nos lignes et où commençaient les lignes allemandes, les deux tracés se perdant dans une prairie marécageuse planté de jeunes peupliers jaunissants, maladifs et rabougris qui s'étendait jusqu 'aux marais, où les lignes s'interrompaient forcément pour reprendre de l'autre côté de la vallée inondée et des méandres compliqués de la Somme, sur l'autre rive, à Curlu, haut perché et au-delà."
La main coupée
"Les méandres compliqués de la Somme" que je suis au fil des villages. Celui-là, par exemple, me fait marrer. Tu n'aimes pas Monaco ?
Ici, pas de casino ! Pas de roi ! Pas de palais ! Pas de pilotes de F1 qui ne payent pas d'impôts !
Ici, c'est la simplicité qui règne à l'image du petit étang à la sortie Nord du village.
Si tu n'es pas convaincu, tu peux continuer à longer les méandres de la Somme pour arriver à...
VAUX
Vaux,
ses rives calmes
et reposantes
Pas un chat !
Juste quelques oiseaux qui branlent au milieu de l'eau.
Vaux, son belvédère
d'où tu peux observer le bordel que sème la Somme
dans les champs environnants.
Cela donne à la région
des allures de Venise Verte.
Nous quittons à présent la rivière de la Somme pour atteindre...
Rien à voir avec Albert Dupontel. Il s 'agit de la ville d'Albert qui marque le commencement du Circuit du Souvenir.
Ce circuit parcourt ces différents lieux où des combats acharnés eurent lieu durant la Première Guerre Mondiale ; et plus précisément ceux de la bataille de la Somme durant l'été 1916. Cimetières britanniques et sud-africains, terrains dévastés par les obus et mémoriaux se succèdent.
On ne peut pas dire que ce soit le meilleur endroit pour passer des vacances, mais c'est ainsi. Cette région du Nord de la Picardie est à jamais liée aux cicatrices causées par la Grande Guerre.
Nous arrivons donc à Albert. La première chose qui retient notre attention est la Basilique Notre-Dame-de-Brebières. Imposant et faite de briques rouges, elle impose sa majestueuse façade.
Au sommet de l'édifice, mon regard se porte sur cet objet doré.
En effet, une vierge à l'enfant, que je trouve très étrange, domine la basilique.
Le Guide Vert Michelin raconte une anecdote à son sujet.
"Le 15 janvier 1915, un obus atteignit le pied du dôme de Notre-Dame. La statue de la Vierge s'inclina vers le sol et resta suspendue. Les communiqués du front la rendirent célèbre dans le monde entier sous le nom de 'Vierge penchée'."
LE GUIDE VERT MICHELIN
Voici dans quel état elle se trouvait à cette époque de guerre.
Source photo : IWM collections
Une légende naquit rapidement chez les soldats britanniques qui se trouvaient dans cette ville, à l'arrière du front. La croyance se répandit que, lorsque la statue tomberait, cela signifierait la fin de la guerre. La statue est tombée le 16 avril 1918, quelques mois avant l'armistice. En quatre années de guerre, la basilique aura reçu plus de 2000 obus.
Nous quittons Albert pour arriver 10 km plus loin à La Boisselle, où se trouve le seul cratère de la "guerre des mines" qui soit accessible.
"En 1916, à partir des lignes britanniques, les mineurs gallois du 9ème Cheshires ont creusé un tunnel allant jusqu'aux lignes allemandes. Là, à 16 m de profondeur, ils ont placé 27 tonnes d'explosifs. La mise à feu eut lieu le 1er juillet à 7h28, exactement deux minutes avant le début de l'attaque de la première journée de la bataille de la Somme..." PICARDIE 14-18
Imposant trou au milieu d'un champ ! Large de 80 mètres et d'une profondeur de 22 mètres (la colonne de terre due à l'explosion s'éleva à 1200 mètres de hauteur), ce lieu est la propriété d'un Anglais, Richard Dunning. Eh oui, même un trou de mine peut t'appartenir.
La visite est gratuite. Tu en fais le tour en te disant que tu n'aurais pas aimé être assis là à boire une bière, le jour où la mine éclata. Le point d'impact est parsemé de fleurs rouges en plastique. L'autre chose marquante est que ce lieu est "prisé" des Anglais. Des bus entiers et quotidiens viennent se recueillir ici.D'autres viennent aussi à vélo.
Tiens, puisqu'on parlait de bière, je reprend la route en passant par Pozières où se trouve le Tommy's Pub, un musée regroupant différents souvenirs de la bataille.
Quand je passe, j'entends les sons d'un joueur de cornemuse qui vient apporter un vent de nostalgie sur ces lieux silencieux.
Pour comprendre la présence de ce cornemuseur qui, -de prime abord, fait d'avantage penser à un attrape-touriste- , il faut se rendre au village de Longueval.
C'est le Piper's Memorial.
Haute de trois mètres, cette statue représente un joueur de cornemuse enjambant le parapet de sa tranchée en jouant de son instrument afin d'encourager les soldats partant à l'assaut. Au pied du monument se trouve une plaque est aposée sur laquelle sont gravés les mots d'un poème du lieutenant Ewart Alan Mackintosh, incorporé au 5ème bataillon du régiment Seaforth Highlanders.
“The pipers in the street
were marching bravely.
The marching lads went by,
with merry hearts
and voices singing.
My friends marched out
to die
but I was hearing
a lonely pibroch
out of an older war.
"Farewell,
farewell,
farewell, MacCrimmon,
MacCrimmon comes no mores”
Au cours de la Grande Guerre, les Pipers étaient souvent en première ligne en qualité de brancardiers, d’estafettes et de ravitailleurs. Plus d’un millier d’entre eux ne revinrent jamais des tranchées.
Longueval est le village où les soldats les plus éloignés de leur pays vinrent combattre (Néo-Zélandais, Ecossais et Sud-Africains). Venus combattre aux côtés de la France, les soldats néo-Zélandais, morts au combat, reposent aujourd'hui dans un cimetière à proximité du village, le Caterpillar-Valley.
CATERPILLAR-VALLEY
125 tombes néo-zélandaises, soigneusement alignées sur un gazon propre et soigneusement entretenu.
Un long mur blanc regroupe les noms des 1205 hommes de la New Zealand Division qui périrent durant la seule Bataille de la Somme en 1916 et dont les corps ne furent jamais retrouvés.
Non loin de cimetière emprunt d'un silence éternellement respectueux se trouve le Mémorial d'où fut lancée l'attaque victorieuse sur Flers le 15 septembre 1916 par la New Zealand Division.
Ces endroits sont "magnifiquement" entretenus. Comme pour les lieux du Débarquement en Normandie, il y règne le silence apaisé, innément respectueux des combats meurtriers mêlé à l'indispensable devoir de mémoire s'accompagnant d'un respect inébranlable.
Je continue.
Après avoir traversé de petits villages perdus dans le relief d'une campagne tourmentée, j'arrive au Mémorial de Thiepval.
"Transformé en forteresse souterraine par les Allemands, le village de Thiepval subit un siège des Britanniques long de 116 jours durant l'été 1916. Un impressionnant arc de triomphe en brique, haut de 45 m et visible de plusieurs kilomètres à la ronde, rappelle le nom des communes détruites, et ceux de 73 367 disparus, gravés sur ses 16 piliers." LE GUIDE VERT MICHELIN
Inauguré en 1932, le monument de l'architecte Edwin Luytens est dédié "aux soldats dont les corps sont enfouis dans la terre de la Somme et qui n'auront jamais de sépultures". C'est l'un des mémoriaux britanniques les plus imposants au monde. Plusieurs lieux m'ont marqué durant la visite de ce lieu.
Le nombre de noms gravés sur les piliers
Le nombre de croix portant la mention "inconnu"
Cette photo recueillie dans le petit musée jouxtant le monument
Il y a quelque chose de fascinant dans la posture élégante des ces femmes
qui gèrent des objets qui vont provoquer la mort de millions de personnes...
Cela contraste un peu avec les premières images
de ce reportage muet d'époque
Je reprends la route.
Les croix, les cimetières, les monuments, les efforts de guerre, les trous de mine qui hantent le paysage dans lequel j'évolue... La vache ! C'est oppressant ; limite cafard. Et en même temps... je sais pas.
Ce qui intrigue également, c'est le passage d'un lieu à un autre. Séparé par peu de kilomètres, nous évoluons tour à tour en Angleterre, en Irlande ou au Canada. Cette impression est procurée par les monuments érigés en la mémoire des soldats étrangers qui se sont battus sur le sol français.
Les cornemusiers de Longueval, les Neo-Zélandais de Caterpillar, les Britaniques de Thiepval. Les mauvaises langues diront que, finalement, on voit du pays tout en restant en France, et qui plus est dans le seul département de la Somme.
Nous arrivons maintenant devant un autre monument du souvenir de guerre.
Également appelée Helen Tower ou Tour de Belfast, elle est la copie conforme d'une tour du parc de Clandeboye en Irlande, là où l'lster Division s'était entraînée.
C'est ici, le 1er juillet 1916, que cette division réussit à pénétrer dans les tranchées ennemies. Elle s'enfonça de trois kilomètres dans les lignes allemandes, mais elle fut prise entre les tirs de barrage de l'artillerie britannique et les mitrailleuses allemandes. En quelques heures, plus de 5000 hommes seront fauchés sur les pentes de la colline où s'élève cette tour, érigée en 1921 en leur honneur.
Continuons d'avancer sur ces terres samariennes
maintenant qu'elles sont libres et dénuées de combats meurtriers.
"Sur ce plateau battu par les vents, la division canadienne de Terre-Neuve perdit en juillet 1916 la plupart de ses hommes. Le site de 39 hectares reste dans l'état où il se trouvait à la fin des hostilités : tranchées, cratères d'obus, avant-postes... En quelques centaines de mètres, on passe des lignes alliées aux tranchées allemandes. (...) Dans le parc, au milieu des tranchées, trône le mémorial ; surmonté du caribou de Terre-Neuve." LE GUIDE VERT MICHELIN
Le parc Terre-Neuvien,
vue du ciel
Photo extraite du site Anciens combattants du Canada
"Le 1st Newfoundland Regiment arriva en France, à Marseille, en mars 1916, après avoir servi Gallipoli et en Égypte, pour être présent sur le front dès le 22 avril. Le 1er juillet, 801 Terre-Neuviens s'élancèrent à l'assaut des lignes ennemies distantes de 275 mètres. En moins d'une demi-heure, tout fut terminé. De toutes les unités ayant participé à ce premier jour de bataille, le 1st Newfoundland Regiment fut celui qui subit, proportionnellement, les pertes les plus lourdes : 233 soldats tués ou morts des suites de leurs blessures, 386 blessés et 91 disparus. Seuls 68 hommes parvinrent à retourner dans leur ligne de départ. (...) C'est finalement le 13 novembre 1916 que la 51ème Division écossaise des Highlands parviendra à prendre les tranchées allemandes de Beaumont-Hamel." PICARDIE 14-18
Même vue du sol,
l'évidence des combats meurtriers apparaît...
Chaque des visiteurs traversent
ce lieu à sa façon.
Toutefois,
la présence d'animaux apporte une touche décalée au lieu.
Depuis l'après-guerre, ce terrain est propriété du gouvernement de Terre-Neuve.
Il doit être environ 17H30 lorsque je quitte le Circuit du Souvenir et le département de la Somme pour entrer dans le...
Je m'aventure à présent dans la direction de la préfecture du Pas-de-Calais qu'est la ville d'Arras. Eh oui, ce n'est pas Boulogne-sur-Mer, ce n'est pas Béthune, ce n'est pas Calais, ni Lens, ni Saint-Omer. C'est Arras.
En fait, je croyais que la ville était plus éloignée que cela des lieux de bataille de la Somme. Mais, 20 km plus tard, j'arrive !
Et la première chose qui me marque en arrivant dans le centre-ville, ce sont les places qui constituent un ensemble architectural unique en Europe, mais typique des pays du Nord.
Fort de cette vue, je me hâte de poser la bagnole à l'hôtel pour mieux découvrir la ville.
Je traverse la Place des Héros, construite sur le même plan que la Grand' Place, avec ses maisons à arcades qui, jadis, protégeaient des intempéries marchands et chalands. 150 demeures des XVIIème et XVIIIème siècles donnent l'impression d'une cours fermée, privilégiée.
Le beffroi domine l'ensemble.
Je décide d'y monter.
Une fois en haut (75 m),
la vue est prenante.
Et puis de petites bières en errance à travers les rues animées par la foire aux livres, v'là t 'y pas qu'il est déjà 20 heures ; l'heure du concert qui m'a fait venir dans le Nord en parcourant ce Circuit du Souvenir emprunt de respect et de silence compatissant.
Sans trop cherché car tout est bien indiqué, j'arrive devant le théâtre de la ville où ont lieu les concerts. Le théâtre d'Arras a été restauré il y a peu. Il a de la gueule. Je passe le guichet en tendant mon billet, puis j'entre dans la salle. Belle, propre, emplis de murmures.
Je m'assois à la place réservée depuis quelques mois à présent. Les lumières s'éteignent doucement, laissant les sièges de velours rouges dans une obscurité camouflée.
Tinariwen entre lentement sur scène...
Le silence se fait dans la salle. Les spectateurs semblent intrigués par la tenue de ses musiciens touaregs.
La première fois que j'ai vu Tinariwen en concert, c'était en décembre 2004 lors du tout-dernier-ultime (qui manque !!!!!) festival De Nevers à l'Aube !
Le groupe n'était encore pas très connu. Les musiciens étaient arrivés vers 3 heures du matin après avoir donné un concert à La Roche-sur-Yon. C'est leur tourneur de l'époque qui conduisait et les amenait de ville en ville dans un vieux camion déglingué. Faisant parti de l'organisation, je leur ai ouvert les portes pour qu'ils puissent pénétrer dans l'enceinte du festival et, très vite, leur montrer leurs loges pour qu'ils puissent se poser au chaud avant de jouer à... 7 heures du mat, comme clôture due la soirée et de ce festival fantastique qu'était "De Nevers à l'Aube".
Après s'être réchauffés, mangé et bu quelques verres de Cognac, comme prévu, ils ont joué à 7 heures du mat'. Même à moitié dans les vapes, fatigués par cette semaine intensives festivalières emplies de concerts, de films, de découvertes et de rencontres, plus de 200 festivaliers sont restés jusqu'à cette heure-la pour voir les Bluesmen du désert. Quelques jets de fumée sur la scène. Ils sont entrés... et c'était tout simplement... magique. Dans la brume des fumigènes inoffensifs avec au-dehors ce soleil d'hiver qui ne voulait pas se lever car il faisait trop froid, les Bluesmen du Désert ont joué et nous avons tout oublié. Nous n'étions plus à Nevers, il n'était plus 7h du mat, nous n'avions plus une semaine d'organisation intensive de festival dans les jambes, sans parler des préparatifs préalables... On s'en fout ! La musique est là ! Les gens sont là et découvrent en même temps que nous ce qu'est un concert de Tinariwen. C'était beau. Le public était hypnotisé... En osmose tardive et innée.
Un peu d'histoire
pour comprendre la musique de Tinariwen !
Tinariwen par azawan
Putain, la vache ! Je sais pas si ça vient des kilomètres faits dans la journée avec toutes ces cimetières et ces mémoriaux, mais ça m'emmène un d'ces coups !
Écoute par toi-même !
Site de Tinariwen : http://tinariwen.artistes.universalmusic.fr/
Une heure et demie plus tard, le concert prend fin.
C'est au tour des Lo'Jo de jouer.
Alors, moi, Lo'Jo ; la première fois que je les ai vus, c'était au Café Charbon, la salle-spectacles de Nevers, en 2002. Je sais plus pourquoi ni comment j'avais atterri là, mais ça m'avait bien emballé. Aujourd'hui, ils viennent présenter leur dernier album, "Bazar savant".
C'est vivant, varié, rythmé, sensible, entraînant.
C'est une musique qui rend intelligent, je trouve. Aux paroles de Denis Péan s'ajoutent les différents instruments aux multiples sonorités que les membres du groupe ont rencontré en Afrique avant d'en jouer, ce soir, sur la scène de ce théâtre du Nord de la France.
Site de Lo Jo : http://www.lojo.org/
Il est un peu plus de minuit lorsque je sors de la salle. Les rues d'Arras sont calmes. Les commerces ont fermé, excepté ce marchand de kebab.
Un dernier regard sur le beffroi by night...