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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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29 juillet 2008

Les vacances : que faire ? Paris

Le Nord
avec ses plages et
ses gens qui sont rouges,
c'est bien...

Plage du Nord

Mais ça manque de béton !

 

Pour parer à cette insatisfaction,
mieux vaut aller à Paris car,
cet été encore,
y'a Paris-Plage !

paris plage

Et ça vaut largement Saint-Raphaël
et ses cascades de béton côte d'azuriennes !

 

En fait, pour être franc (pas de chichis entre nous, même s'ils sont à 2 euros le kilo), au départ, vu qu'il faisait chaud dans la capitale, j'avais prévu de me rendre dans la crypte royale de la basilique de Saint-Denis, à deux pas du Stade de France.
C'est vrai, quoi : t'es bien dans une crypte royale, il fait frais, c'est propre et ça sent bon le souverain.

Mais, pas de bol, à 9 heures,
j'étais devant l'édifice...
Saint-Denis, basilique

...qui n'ouvrait qu'à 10 heures.

Du coup, j'ai dit : "Eh oh, ça va bien les conneries ! Rois de France ou pas, je vais aller prendre le frais ailleurs !"

C'est comme ça que je me suis rendu au cimetière du Père Lachaise.

"Le cimetière du Père Lachaise ou de l'Est est ouvert depuis 1804, sur le domaine de Montlouis qui appartenait au XVIIème siècle aux Jésuites et auquel François de La Chaise, confesseur de Louis XIV, laissa son nom. (...) Dès sa création et de part son cadre 'modèle', ce cimetière suscite un grand engouement mondain. Nombreux furent les Parisiens, illustres ou tout simplement fortunés, qui y rivalisèrent de faste et on peut voir à juste titre dans le cimetière du Père-Lachaise un musée de l'art funéraire.
Le cimetière fut le théâtre de sanglants combats en mai 1871 ; le Mur des Fédérés perpétue le souvenir des derniers combattants de la
Commune de Paris qui y trouvèrent la mort, dans les dernières heures de la Semaine Sanglante."

Oui, je sais, c'est pas l'endroit rêvé pour passer des vacances (sauf quand on est mort et encore, faudrait leur demander), mais, bordel, il fait bon sous les arbres au milieu des tombeaux divers et variés. Et puis, toi qui est près de tes sous en ce moment, saches que l'entrée est gratuite.

Dès les premiers mètres, je croise quelques touristes munis de GPS en papier comportant noms, allées et numéros des victimes reposant dans ce haut lieu parisien, où les Vélib ne vont pas encore. Chaque année, ce sont plus de deux millions de visiteurs qui viennent arpenter les pavés de ce cimetière dans lequel reposent plus d'un million de personnes.
Pour ma part, je décide de ne pas prendre de carte et d 'errer les yeux fermés ; au hasard des allées, des avenues et des rencontres. Le tout en espérant ne pas croiser un de ces taureaux qui s'était fait la malle du côté des Alpilles.
Tu rigoles, mais en TGV Méditerranée, t'en as pour trois heures à faire le trajet. Bon, bien sûr, il aurait fallu qu'ils réservent avant parce qu'en cette saison, tout est plein. Mais va savoir de quoi est capable un taureau échappé ! Les médias l'ont dit : "Faites-y gaffe ! C'est dangereux !"

Bon, me voilà arpentant les dédales de ce "magnifique cimetière", croisant sur mon chemin de pavés arrosé par l'ombre des grands arbres qui de...

PIERRE DESPROGES
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Desproges
Minuscule jardinet entouré d'une grille avec une simple plaque,
où ses cendres ont été mélangées à la terre.

Il fait face à...

FRÉDÉRIC CHOPIN
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Chopin
Tombe monumentale et toujours fleurie,
dominée par la statue d'Auguste Clésinger,
mari de Solange Dudevant, fille de George Sand.

Tiens, allez hop : anecdote ! Le savais-tu : pendant que le corps de Chopin repose à Paris, son coeur, lui, se trouve figé dans un pilier de l'église Sainte-Croix de Varsovie, en Pologne, conformément à ses dernières volontés.
La dépouille de Vauban a connu la même aventure : son corps est dans l'église de Bazoches (58) alors que son coeur est aux Invalides. Le trajet de la Bourgogne à Paris ne fut pas des plus simples d'ailleurs...

 

Un peu plus loin, l'effervescence se fait sentir avec la tombe de...

JAMES DOUGLAS MORRISON
dit JIM MORRISON

Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Morrisson

Surveillée en permanence par une caméra, un agent de police et des barrières Vauban.

"En 1971, Jim Morrison était poursuivi par la justice des États-Unis pour exhibition, suite à un concert donné à Miami, où il aurait montré son sexe au public. Rien n’a jamais été prouvé là-dessus. À l’époque, les États-Unis et la France n’avaient pas de conventions d’extraditions pour les affaires de mœurs. Son avocat propose alors à Jim de fuir les États-Unis, où il risquait la prison, et d’aller vivre en France avant qu’on lui enlève son passeport. Pour Jim, c’est le bon moment, il se sent vieux et épuisé, alors qu’il n’a que 27 ans. Il veut aller sur les traces de Baudelaire et de Rimbaud, vivre à Paris et écrire des poèmes. Son corps le fait souffrir depuis l’accident à l’hôtel « le Château Marmont » à L.A, où il avait voulu sauter du toit pour atteindre sa chambre et en était en fait tombé. Depuis, il crache du sang, il boite un peu et il est souvent pris de quintes de toux, stigmates de sa pneumonie attrapée quelques mois en arrière. Il était donc temps pour lui de suivre ses aînés : Ernest Hemingway, Gertrude Stein, Henry Miller, et de retrouver la terre des poètes maudits, Arthur Rimbaud et Charles Baudelaire, mais aussi la dernière adresse d’Oscar Wilde."  UNDER OVERGROUND

Encore aujourd'hui, suspicions et mystères tournent autour du décès du chanteur-poète américain du groupe The Doors, décédé le 3 juillet 1971 à l'âge de 27 ans. Le manager du groupe n'a pas vu le corps sur lequel n'a été pratiquée aucune autopsie, ni examen ; la cause officielle du décès étant une simple crise cardiaque.
Des témoins affirment avoir vu Morrison ce soir-là dans un bar parisien branché, le Rock 'n' Roll Circus, venu chercher de l'héroïne pour son amie Pamela Courson. Il serait alors mort d'une surdose dans les toilettes du bar en question, puis on l'aurait ramené chez lui en voiture, au 17-19 de la rue Beautreillis.
D'autres pensent à un suicide par overdose préméditée. D'autres hypothèse qu'après une journée à avoir bu, à être allé au cinéma avec son amie, Jim se serait réveillé en pleine nuit souffrant de maux d'estomac et décida de prendre une bain. On parle encore de French Connection, de ces affiliations entre le fournisseur de l'héroïne prise par Morrison et cette affaire de stupéfiants faisait alors l'objet d'un important litige entre la France et les États-Unis. Enfin, les fans les plus ardus du chanteur pensent que ce dernier aurait préparé un « départ définitif » depuis plusieurs mois et orchestré un faux décès destiné à couvrir sa fuite. Il serait donc toujours vivant, quelque part.

Et puisque nous en parlons, et puisque Jim Morrison voulait être enterré à ses côtés (ce n'est pas le cas), allons voir la tombe de..

OSCAR WILDE
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe d'Oscar Wilde
Sur-tagée et recouverte de traces de rouge à lèvres laissées par ses fans

Né en Irlande en 1854 et après des études brillantes de lettres, d'art et  de philosophie, Oscar Wilde s'est installé à Londres où il s'insère très vite dans la bonne société et les cercles cultivés, s’illustrant dans plusieurs genres littéraires (poésie et tragédie). En 1882, il part pour les États-Unis donner plusieurs conférences sur l'art, puis passe pour la France où il rencontre les grands écrivains et peintres de l'époque, tels que Hugo, Zola, Verlaine, Picasso, Degas,...
En 1883, il se marie à Constance Loyd, mais assume son homosexualité en 1886 lorsqu'il rencontre Robert Ross, puis l'homme qui sera son amant jusqu'à sa mort, Alfred Bruce Douglas. Le père de ce dernier porte plainte contre Oscar Wilde pour sodomie. La plainte est admise et l'écrivain est condamné à deux ans de travaux forcés qu'il exécute dans plusieurs prisons. Il est libéré en 1897, mais se retrouve ruiné par ces différents procès. Il quitte définitivement la Grande-Bretagne pour la France et Paris où il meurt d'une méningite à 46 ans dans la chambre n°16 de l'Hôtel d'Alsace, au 13 rue des Beaux Arts. Ses derniers mots auraient été : "Ou c'est ce papier peint qui disparaît, ou c'est moi." Hôtel miteux à l'époque, c'est aujourd'hui un lieu mythique, classé quatre étoiles et renommé "L'Hôtel".
Après un enterrement de sixième classe (le dernier avant la fosse commune) et une inhumation au cimetière de Bagneux, ses restes sont transférés en 1909 au cimetière du Père-Lachaise, division 89, à Paris. Son tombeau surmonté d’un monument s'inspirant d'un taureau ailé assyrien, conservé au British Museum et dont le visage est celui du dramaturge (allusion au poème La Sphinge de Wilde), a été sculpté par l'artiste expressionniste Sir Jacob Epstein de 1911 à 1914.
L'anecdote au sujet de cette sculpture :
"L’artiste dota l’ange-démon d’attributs virils. Accusé d’obscénité, il refuse de modifier son œuvre. D’autant qu’il en est très fier : le bloc de pierre de plusieurs tonnes a été sculpté à grande échelle, directement et sans fragmentation. Il fut alors décidé de « plâtrer » l’objet du délit. Finalement, une plaque de bronze fit office de feuille de vigne. Mais quelque temps plus tard, un commando d’artistes et de poètes contestataires arracha le cache-sexe. Le monument fut alors recouvert jusqu’en 1914 d’une bâche et surveillé par la police. Il devint par la suite un objet culte, un lieu de pèlerinage, et se couvrit progressivement de graffitis, de marques de rouge à lèvres et d’inscriptions en tous genres. Restauré une première fois et doté d’une clôture qui fit long feu, rien ne put freiner l’ardeur des admirateurs. Sa tombe au Père-Lachaise vient d’être rénovée et protégée."  LE SALON LITTÉRAIRE


Un des écrits éveille mon attention :
"Ceux qui voient dans les belles choses de belles significations sont cultivés. Pour cela, il y a de l'espoir. Ils sont les élus pour qui les belles choses ne signifient que 'beauté'."
Et PAF, dans ta gueule celle-la, tiens ?! Il a également dit ceci :
"Soyez vous-mêmes, les autres sont déjà pris."
Il a bien raison.

Je poursuis mes déambulations dans le cimetière parisien. Par là-bas, il y a aussi du monde. Quelques personnes sont arrêtées devant la sépulture de...

ÉDITH PIAF
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Piaf

Née Edith Giovanna Gassion le 15 décembre 1915 d'après la légende, sur les marches de la porte d'entrée de l'immeuble du 72 rue de Belleville, elle devient la môme Piaf  après avoir été découverte au coin de l'avenue Mac-Mahon et de la rue Troyon par Louis Leplée, gérant du cabaret Le Gerny's, sur les Champs-Élysées en 1935. De gloire professionnelle en désastre personel, elle traverse la vie avec une énergie débordante. Plusieurs de ses chansons font partie du patrimoine : Mon légionnaire, l'accordéoniste, La vie en rose, L'hymne à l'amour, Padam Padam, Sous le ciel de Paris, La foule, Mon manège à moi, Milord, Non je ne regrette rien,...
En 1959, Édith s'effondre sur scène durant une tournée à New York. Elle subit de nombreuses opérations chirurgicales (ulcères, hémorragies digestives) et revient à Paris en piteux état.
Elle meurt le 10 octobre 1963 à 13 h 10 à Plascassier, un quartier excentré de Grasse, à l'âge de 47 ans, d'une rupture d'anévrisme due à une insuffisance hépatique, usée par les excès, l'alcool, la morphine, la polyarthrite rhumatoïde et les souffrances de toute une vie.
"L'organisation des obsèques est encadrée par le préfet de la Seine Louis Amade. Le convoi funèbre du boulevard Lannes jusqu'au cimetière du Père-Lachaise est salué par un demi-million de personnes. L'inhumation a lieu au Père-Lachaise (division 97). Comme l'artiste a vécu en contradiction avec les valeurs morales du catholicisme, divorcé et mené une vie sexuelle « tumultueuse », l'Église catholique refuse de lui accorder des obsèques religieuses. L'Osservatore Romano, journal du Vatican, écrit qu'elle a vécu « en état de péché public » et qu'elle était une « idole du bonheur préfabriqué ». Cependant, à titre personnel, l'aumônier du théâtre et de la musique, le père Thouvenin de Villaret, lui accorde une dernière bénédiction au moment de l'enterrement. Au moins 40 000 personnes, dont Marlene Dietrich, sont venues lui rendre un dernier hommage au cimetière. La foule hystérique est telle que le service d'ordre est débordé : des jeunes se hissent sur les mausolées, Bruno Coquatrix, bousculé, tombe dans la fosse."   WIKIPEDIA


Un peu plus loin, dans un endroit reclus du cimetière, il y a moins de monde et d'effervescence pour se recueillir sur la tombe de...

EUGÈNE POTTIER
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe d'Eugène Pottier
...reste isolé.
Personne ne vient chanter "L'International" devant sa dernière demeure.

Une brève biographie pour rendre hommage à cette tombe oubliée :
"Né le 4 octobre 1816, Eugène Pottier est dessinateur sur étoffes lorsqu'il compose sa première chanson Vive la Liberté en 1830. En 1840, il publie Il est bien temps que chacun ait sa part. Il participe à la Révolution de 1848. (...) Membre de la garde nationale, il participe aux combats durant le siège de Paris de 1870, puis il prend une part active à la Commune de Paris. Il participe aux combats de la Semaine Sanglante. En juin 1871, caché à Paris, il crée son poème L'Internationale et il se réfugie en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace le 17 mai 1873 et s'exile aux États-Unis, d'où il organise la solidarité pour les communards déportés. Ruiné et à demi-paralysé, il revient en France après l'amnistie de 1880. Il continue de publier ses poèmes mais il vit dans la misère.
Il acquiert la célébrité un an après sa mort, en 1888, après la mise en musique de son poème
L'Internationale par le musicien lillois Pierre Degeyter."  WIKIPEDIA


C'est là que tu vois qu'un pays part en couille : quand les gens préfèrent se recueillir sur une artiste tire-larme-un peu-collabo plutôt que sur un gars qui s'est battu sous la Commune. En même temps, les gens font bien ce qu'ils veulent. Du moment que j'ai mon chèque à la fin du mois !

Puisque nous parlions des communistes...

Les tombes du Colonel Fabien, de Maurice Thorez, de Jacques Duclos et de
GEORGES MARCHAIS
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Georges Marchais
...jouxtent les Mémoriaux dédiés aux victimes du nazisme
dans les camps de déportation.

Paris, cimetière Père Lachaise, mémorial déportation 1
    Paris, cimetière Père Lachaise, mémorial déportation 3Paris, cimetière Père Lachaise, mémorial déportation 2

 

Restons dans la guerre en citant, par exemple, Pierre Desproges qui disait fort justement : "L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui !"
Idée sur laquelle a beaucoup écrit un autre communiste...

PAUL ÉLUARD
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Paul Eluard
Après avoir survécu à la Première Guerre Mondiale,
il devient un pilier du surréalisme pour affronter la Seconde.

"En 1918, lorsque la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question dans l'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens."

A l'opposé total de ce lieu, j'arrive devant les sépultures d'autres écrivains marquants.
Quelques mots...

GUILLAUME APOLLINAIRE
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe d'ApollinaireGuillaume Apollinaire, mort pour la France le 9 novembre 1918, deux jours avant l'Armistice. Considéré comme l'un des poètes majeurs du XXème siècle, il naît à Rome en 1880 sous le nom de est né à Rome sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, encore appelé en polonais Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki. En réalité, jusqu'à sa naturalisation en 1916, il se prénomme Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky. Souvent à l'avant-garde de mouvements artistiques majeurs du XXème siècle en prenant part au cubisme et précurseur du surréalisme dont il créé le terme en 1917 dans une lettre adressée à Paul Dermée. Auteur de nombreuses chroniques, recueils, poèmes, contes et romans, tels que La chanson du Mal-aimé, Alcool, L'enchanteur pourrissant, Poèmes à Lou,..., il tente de s'engager une seconde fois dans l'armée française en décembre 1914 qui accepte sa demande. Envoyé sur le front en Champagne avec le 38ème régiment d'artillerie en avril 1915, il est ensuite transféré à sa demande au 96ème régiment d'Infanterie en novembre. Il est blessé par un éclat d'obus à la tempe en mars 1916 alors qu'il lit Le mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il est trépané le 10 mai 1916. Après une longue convalescence, il se remet progressivement au travail, fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue) en juin 1917 et publie Calligrammes en 1918. Mais il reste affaibli par sa blessure et décède de la grippe espagnole le 9 novembre 1918 chez lui, au n°202 du Boulevard Saint-Germain. Au passage de son cercueil se rendant au Père Lachaise, les Parisiens qui célèbrent la fin de la guerre crient "À mort Guillaume !", faisant référence non au poète mais à l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui a abdiqué le même jour que la mort d'Apollinaire.

 

HONORÉ DE BALZAC
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de BalzacNé à Tours en 1799, il a laissé l'une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. Qui n'a pas étudié La peau de chagrin ou Le père Goriot, Eugénie Grandet et Illusions perdues, romans au réalisme visionnaire, que transcende la puissance de son imagination créatrice ? Hein ? Non, mais je te le demande. Ce qui me fascine chez Balzac, c'est la puissance des détails. Doté du génie de l'observation, il attachait une grande importance à la documentation et décrivait avec précision les lieux de ses intrigues, n'hésitant pas à se rendre sur place pour mieux s'imprégner de l'atmosphère, ou interrogeant des personnes originaires d'une ville qui jouaient un rôle dans son récit. Travailleur passionné, dévoré, acharné et d'une fécondité prodigieuse, il semble avoir vécu plusieurs vies comme il pouvait avoir plusieurs ouvrages en chantier en même temps. De 16 à 18 heures d'écritures par jour !

"Fragilisant par ses excès une santé précaire, endetté à la suite d'investissements hasardeux et de dépenses somptuaires, fuyant ses créanciers sous de faux noms dans différentes demeures, Balzac a aussi eu de nombreuses liaisons féminines avant d'épouser, en 1850, la comtesse Hańska, qu'il avait courtisée pendant dix-sept ans. Comme l’argent qu’il gagnait avec sa plume ne suffisait pas à payer ses dettes, il avait sans cesse en tête des projets mirobolants : une imprimerie, un journal, une mine d'argent. C’est dans un palais situé rue Fortunée qu’il meurt profondément endetté au milieu d’un luxe inouï."  WIKIPEDIA
Honoré de Balzac décède le 18 août 1850, à 23h30, dans sa demeure, au n°18 ou 14 de la rue Fortunée (rebaptisée Rue Balzac). Lors des funérailles le 21 août au Père Lachaise, Victor Hugo prononça l'oraison funèbre :
"Tous ses livres ne forment qu'un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l'on voit aller et venir, et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d'effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine, livre merveilleux que le poète a intitulé Comédie et qu'il aurait pu intituler Histoire (...) À son insu, qu'il le veuille ou non, qu'il y consente ou non, l'auteur de cette œuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires."  VICTOR HUGO

 

MARCEL PROUST
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de ProustNé le 10 juillet 1871 à Auteuil dans un milieu bourgeois, cultivé et à majorité féminin, Marcel Proust est un enfant chétif d'une grande sensibilité, mais à la santé fragile. le printemps devient pour lui la plus pénible des saisons. Les pollens libérés par les fleurs dans les premiers beaux jours provoquent chez lui de violentes crises d'asthme. À neuf ans, alors qu'il rentre d'une promenade au Bois de Boulogne avec ses parents, il étouffe, sa respiration ne revient pas. Son père le voit mourir. Un ultime sursaut le sauve. Voilà maintenant la menace qui plane sur l'enfant, et sur l'homme plus tard : la mort peut le saisir dès le retour du printemps, à la fin d'une promenade, n'importe quand, si une crise d'asthme est trop forte.
Il voue une adoration sans borne pour sa mère, parfois même envahissante. Lorsque cette dernière meurt en 1905, cela déstabilise encore sa personnalité sensible et inquiète. Son activité littéraire devient plus intense, et c'est dans la solitude de sa chambre aseptisée qu'il crée l'un des romans occidentaux les plus achevés, "A la recherche du temps perdu", dont les sept tomes sont publiés entre 1913 et 1927.
Pendant ces quinze années, il vit en reclus dans sa chambre tapissée de liège, au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, où il a emménagé le 27 décembre 1906 après la mort de ses parents, et qu'il quittera en 1919. Portes fermées, Proust écrit, ne cesse de modifier et de retrancher, d'ajouter en collant sur les pages initiales les 'paperolles' que l'imprimeur redoute. Plus de deux cents personnages vivent sous sa plume, couvrant quatre générations.
Il meurt épuisé en le 18 novembre 1922, au 44 rue de l'Amiral Hemmelin, emporté par une bronchite mal soignée.


Avenue transversale n°1. Je passe devant les tombes de ces actrices-acteurs contemporains, décédés il y a peu, dans différentes circonstances.

  TICKY HOLGADO                                PHILIPPE KHORSAND
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Ticky Holgado              Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Khorsand

Surprenante tombe de Philippe Khorsand, sans plaque, sans nom.
Surprenant aussi de voir que la publicité pour une marque d'assurances, dans laquelle il est acteur, continue à être diffusée.
La question se pose : comment un acteur décédé peut-il vanter les mérites d'une compagnie d'assurances ?

MARIE TRINTIGNANT
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Marie Trintignant

"Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, alors qu'elle tourne le téléfilm Colette, une femme libre à Vilnius en Lituanie, une dispute au sujet d'un message envoyé par son mari Samuel Benchetrit dont elle est séparée, éclate avec son compagnon Bertrand Cantat. Bertrand Cantat et Marie Trintignant ont une relation depuis 18 mois. Lors de cette dispute, Bertrand Cantat la frappe à plusieurs reprises (19 coups, dont 4 au visage selon les légistes). La comédienne tombe au sol, inanimée et mortellement atteinte. Bertrand Cantat la porte alors jusque dans son lit.(...) Ce n'est qu'à 8 heures du matin qu'il se décide enfin à appeler les secours.
Une équipe médicale française pratique une opération à l’hôpital de Vilnius, mais elle est rapatriée en France le 31 juillet en état de mort cérébrale, à la suite d'un œdème cérébral suivi d'un coma profond provoqué par les coups portés. Une opération de la dernière chance est tentée, mais elle meurt le lendemain, le vendredi 1er août 2003, à Neuilly-sur-Seine."   WIKIPEDIA

 

Je prends tranquillement la direction de la sortie que je peine à retrouver ; à croire qu'il est plus facile d'entrer au Père Lachaise que d'en ressortir. Je passe devant quelques sépultures anonymes, interpellant mon regard par leur esthétisme...

   UNE VIERGE JAUNE ACCOUDéE
Paris, cimetière Père Lachaise, vierge jaune

DEUX SéPULTURES CôTE A CôTE    
Paris, cimetière Père Lachaise, deux sépultures

AAAAAAAAhhhh !!!
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe famille Legay

Par contre, je n 'ai pas croisé la tombe de Victor Noir. Ce jeune journaliste de 22 ans, venu à Paris pour se marier, fut assassiné par le prince Bonaparte, cousin de Napoléon III. Ce crime fit grand bruit à l'époque et, pour rendre hommage au jeune martyr, on dota sa sépulture d'un monument le représentant allongé, redingote ouverte au premier bouton de la braguette défait. Ceux qui souhaitent se marier dans l'année ou aimeraient retrouver leur virilité doivent lui passer la main dans l'entrejambe.
Étrange pratique.

Une autre légende existe avec la tombe de Rufina Noeggerath, plus connue sous le pseudo de...

BONNE MAMAN
Paris, cimetière Père Lachaise, tombe de Bonne maman
Rien à voir avec la confiote !

"Elle tenait un salon où se réunissaient tous les talents, toutes les sommités des arts et des lettres adeptes ou proches du spiritisme. (...) Ce sont ses qualités morales, sa bonté naturelle et son inépuisable charité qui lui ont donné le surnom de 'Bonne Maman'. Elle est décédée en 1908 à l 'âge de 87 ans. Sa sépulture aurait des vertus et des pouvoirs soulageant tous les maux et principalement les troubles de la vue. On lui doit cette réflexion : 'Plus on apprend, plus on comprend combien on a à apprendre encore'."
D'après les Amis passionnés du Père-Lachaise

C'est sur ces bonnes paroles que je prend la sortie du cimetière...
Et là, tu me dis : "Et Paris-Plage alors ?"
Et je te réponds : "Mais les vacances, c'est aussi l'improvisation ! Tu prévois d'aller à Paris-Plage et, finalement, tu vas au Père-Lachaise ! C'est la vie."

 

 

 

Commentaires
J
Sébi < Moi, je voyais plus le gars qui s 'autofélicite d 'être mort en s 'autoserrant une poignée de main.<br /> Caro < Ben ouais !
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C
Tiens... Tu étais à Paris dernièrement...........
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S
Ben ça veut dire que même dans la mort, Monsieur et Madame sont toujours unis. Et ils le montrent, plutôt que de se tripoter par en-dessous la dalle.
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J
Fallait y penser ! En même temps, tu te demandes ce que cela veut dire...
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S
Ah, chouette les deux bras qui sortent de la tombe !
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