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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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31 août 2008

La double vie de Budapest (Hongrie)

RÉSUMÉ DE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT
Il y a beaucoup de statues à Budapest, mais pas une de Sarkozy qui est pourtant d'origine hongroise. S***, qui a beaucoup lu sur la question, nous a appris qu'il y en aurait dont on ignore l'identité. Elles sont là, sur une place, sur un trottoir ou sous un porche et personne ne sait qui elle représente.
Soudain... Second jour de visite.

 

   BUDAPEST, DEUXIEME JOUR
Comme beaucoup de villes d'Europe de l'Est qui cherchent à s'ouvrir sur le monde occidental par le tourisme afin de se reconstruire, il n'est pas rare de remarquer quelques paradoxes dans la vie quotidienne.
Autre particularité, la ville a conservé des témoignages des différentes occupations : romaine, turc et autrichienne.

Budapest, hôtel (Hongrie)Nous sommes à l'Atlantic hôtel, situé à la frontière du Budapest touristique et du Budapest quotidien.
Pour schématiser, nous sommes entre l'immense cimetière de la ville et le centre commerçant.
Le réceptionniste de jour est bien sympa, mais il ressemble à un membre de la famille Addams avec son piercing dans le menton, ses yeux noirs et ses cheveux tombant.
Les chambres sont bien, mais, parfois, les couloirs rappellent une prison.
Le petit déj' est copieux, mais y'a des fois on ne sait pas ce qu'on mange.

La "double vie de Budapest", c'est ça : oui, mais.

 

 

 

 

 

Quand nous sortons de l'hôtel, nous tombons direct sur le magasin Internet de l'avenue, Supernet, relié à une cabine téléphonique par de gros fils noirs.

Budapest, une rue (Hongrie)

Les tramway qui passent dans cette avenue sont un peu vieux. Mais, au fur et à mesure que nous approchons du centre-ville, ils s'embellissent et se modernisent.
Il n'est pas rare de croiser sur les bords de route une de ces voitures qui reste la fierté de l'Europe de l'Est : la Trabant !

Budapest, Traban (Hongrie)

"Fabriquée en Allemagne de l'Est, la Trabant fut initialement une petite automobile économique et robuste, qui devint par la suite le symbole de la faillite économique de la RDA par manque d'innovations.
Pourtant, la moindre parcelle de sa carrosserie plastique représente un compromis réussi entre prix de revient industriel minimal et réponse appropriée au cahier des charges.
Au cours de sa période de production (entre 1957 et 1991) pendant laquelle 3 051 385 exemplaires furent fabriqués, elle fut la seule voiture au monde à valoir plus cher d'occasion que neuve en raison des délais d'attente compris en moyenne entre dix et quinze ans."

D'après WIKIPEDIA


C'est bien comme délai : ça te faisait une bonne excuse pour pas aller au boulot.
         Le patron : "- Dis don', Zbigniew, quand est-ce que tu viens bosser ?
         Zbigniew  : "- Ah ben, dès que je reçois ma Trabant !"

Une autre caractéristique de la double vie de Budapest ?
Fastoche !

Nous marchons sur les trottoirs
devant des façades d'immeubles
qui ne payent pas de mine.
Budapest, immeuble (Hongrie)

Nous décidons d'emprunter la grande porte d'entrée
pour voir ce qui se cache derrière ces murs...
Budapest, immeuble, entrée (Hongrie)
...et nous nous retrouvons
dans de petites cours intérieures colorées intimes...
Budapest, immeuble, cours (Hongrie)       Budapest, immeuble, cours

Budapest, immeuble, cours
...dans lesquelles des boutiques de robes de mariées de la ville se sont installées.
Je n'ai jamais vu autant de boutiques comme celles-ci dans une même ville.

 

Autre spécificité : la présence d'édifices religieux différents.

L'ancien quartier juif avec la plus grande synagogue d'Europe...
      Budapest, synagogue (Hongrie)
                   La Dohany utcai zsinagoga, construite entre 1854 et 1859
                                 et d'inspiration byzantino-mauresque.

...côtoie son voisin chrétien avec ses églises franscicaines,
servites, serbes ou de l'Université.
Budapest, église franscicaine (Hongrie)      

 

Sur un plan historique et politique, Budapest et la Hongrie ont également vécu d'étranges doubles vies.
C'est dans la Maison de la Terreur (Terror Hazza) que nous allons découvrir une douloureuse partie de l'Histoire de la ville qui s'est déroulée de 1935 à 1956.

Budapest, maison de la Terreur (Hongrie)
Façade avenante !

Sur les murs extérieurs,
des petits portraits d'hommes et de femmes.
Budapest, maison de la Terreur, portraits (Hongrie)

 

Après avoir passé une porte automatique en bois gardé par un homme en uniforme,
nous accédons à un petit couloir dominé par une grosse plaque de marbre.
Sur celle-ci, deux insignes :
Budapest, maison de la Terreur, croix (Hongrie)
les Croix-Fléchées portées par les nazis hongrois et
l'Etoile portée par les communistes locaux.

Peu à peu, nous entrons dans l'Histoire sinistre de la Hongrie contemporaine.
L'immeuble dans lequel nous nous trouvons a été tour à tour le siège du quartier général des nazis hongrois en 1944 ; puis le siège des AVO et AVH, la police secrète communiste de 1944 à 1956, équivalent du KGB.

Nous atteignons le guichet, où il nous est rappelé qu'il est interdit de filmer et de photographier. Tu peux retrouver des photos de ces salles sur ce site : Muséification de la Terreur.

La première salle nous met dans l'ambiance : un mur sépare la pièce en deux. D'un côté, des films et des images des nazis marchant sur Budapest ; de l'autre côté, des photos et des documentaires sur les Russes accédant à la ville quelques mois plus tard. Tout ceci sur fond de musique contemporaine, oppressante et répétitive (tel un marteau sur une enclume).
Rappelons que la Hongrie était une alliée de l'Allemagne nazie, menant elle aussi une politique autoritaire, militariste, anticommuniste et antisémite.
À la fin de la Seconde guerre Mondiale, le président hongrois Horty souhaite mettre fin à l'alliance avec les nazis ; tout comme l'a fait la Roumanie un peu plus tôt. Apprenant ce changement de bord, les nazis kidnappent le fils du président, menacent de l’exécuter puis occupent le pays avec l’aide des Croix fléchées, qui n'est ni plus ni moins que la pâle copie du parti nazi.
La Seconde Guerre mondiale prend fin.

"Après la Seconde Guerre mondiale, la Hongrie fut intégrée dans la zone d'influence soviétique. Dès 1947 fut entamé le processus de nationalisation : des biens, de la production, de l'enseignement. Le pays a été transformé rapidement en état communiste. Une planification centralisée à outrance favorisa le développement de l'industrie lourde, qui profita pour l'essentiel à l'Union soviétique. La baisse du niveau de vie ainsi que la répression policière par le parti unique provoquèrent la colère générale pour aboutir au soulèvement du 23 octobre 1956. (...) Mais la Hongrie ne regagnera son indépendance qu'en 1989." Budapest Invasion d'hiver


Et la visite se poursuit de salle en salle...
Nous contemplons les anciens uniformes, les anciens outils de torture, la salle des archives dans laquelle étaient classés toutes les écoutes, une salle "mais que fait l'Eglise ?"... 
À un moment donné, nous traversons une pièce remplie de faux savons sans trop comprendre ce que cela veut dire malgré les quelques explications données par des papiers photocopies en anglais.
Nous terminons cette excursion historique dans les sous-sols de l'immeuble. Après avoir emprunté un ascenseur descendant dans une obscurité profonde avec des sons et des images exposant les châtiments infligés aux opposants du régime communiste, nous traversons les anciennes cellules et salles de torture.

Tout comme le nazisme, le communisme pouvait lui aussi redoubler de créativité pour parvenir à faire parler des opposants sous les tortures les plus variées et inhumaines. Mais c'est aussi là que tu remarques que l'être humain est malléable : passer du régime nazi au régime totalitaire communiste sans le moindre remord.
Un petit passage par la boutique de souvenirs du musée (casquettes, T-Shirt, mug,... avec l'Étoile ou la Croix-Fléchée sont en vente) et nous ressortons dans la lumière de la rue avec cette porte en bois automatique qui se ferme juste derrière nous.

Putain, ça m'a filé la dalle tout ça.
Nous marchons un peu le long des Champs-Elysées budapestois (Andrassy Ut) pour se bouffer un Double Wooper au Burger King. Ben oui, y'en n'a pas en France des Burger King !

Une fois que ça c'est fait, nous utilisons notre Budapest Card pour tester le métro.

La ligne 1 est très belle...
Budapest, métro opéra (Hongrie)
...et nous amène directos au Varosliget (Bois-de-Ville).

Eh oui, autre double aspect : il y a un grand bois en pleine ville.
Et ce bois possède son château, son étang et ses coins pour bien branler au soleil.
         Budapest, Varosliget (Hongrie)
De là, il n'y avait plus qu'à laisser passer un peu de temps avant de reprendre le tramway vers le centre-ville et ses restaurants.


Depuis les fenêtres des bus et des tramway, je remarque le mélange d'édifices.

Tiens, par exemple, entre Obuda et Buda,
il y a ce cocktail de façades :
Budapest, mélange d'architectures (Hongrie)

Un bar-karaoké avec des chiens en effigie

devant une église jaune
devant un immeuble.

Toujours à Obuda,
un peu plus loin...
Budapest, Obuda, ruines (Hongrie)

Au milieu des immeubles,

des ruines datant des Romains.

Les Romains avaient installé dans le quartier d'Obuda un camp militaire (environ 6000 légionnaires) et fondé la ville d'Aquincum, capitale de la Pannonie inférieure sous le règne de l'empereur Trajan.

 

Le soleil se couche tranquillement sur Budapest lorsque nous atteignons le centre-ville pour entrer dans un resto quelconque, où ils nous servent une bonne assiette de goulasch et du filet de sandre ; accompagnés une fois de plus d'un très bon vin rouge hongrois.

 

 

 

Commentaires
J
ben écoute, ce fut une grande déception de remarquer qu 'il n 'y avait pas de cartes pourries à Budapest. A part une paire de fesses devant le Danube en disant que c 'était un beau panorama...
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S
Eh Gamin, merci pour ta carte !!!<br /> (Ils ont pas de cartes pourries à Budapest ?)
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