Budapest tranquille (Hongrie)
RÉSUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS
C 'est bien gentil l'Histoire de Budapest avec ses nazis et ses cocos, mais quand est-ce qu'on s'détend, nous, merde ?
L'AUTRE FOIS
Debout. J.O. à la télé. Infos. Apparemment, la France a gagné dix médailles de plus en Afghanistan...
Pas de douche. Petit déjeuner avec du pain à l'huile, des concombres et de la salade de fruits, entre autres.
Nous faisons le sac de la journée avec maillot et bonnet de bain, serviette, plan, guide, bouteille d'eau,...
Et nous reprenons la route des trottoirs.
Le bus ; puis le tramway ; puis le métro 1 nous amènent sur...
LA PLACE DES HÉROS
(Hosök tere)
D'après les guides, il y aurait la tombe d'un Soldat Inconnu, gardé par deux militaires qui feraient une sorte de ballet... Mais nous, on n'a rien vu. Pas une flamme, pas un garde, pas un pas de danse. La tombe du Soldat Inconnu de Budapest restera inconnue elle-aussi.
Poursuivons notre visite tranquille de la ville, mais sans aller très loin. Prochaine étape : le Musée des Beaux-Arts, situé à côté de la Place des Héros.
MUSÉE DES BEAUX-ARTS
(Szépmuveszeti Muzeum)
Huit colonnes corinthiennes d'inspiration grecque (réplique du fronton du Temple de Zeus à Olympie; alors t'as qu'à voir !) y sont exposées, mais pas que.
L'entrée est gratos avec la Budapest Card.
Heureusement parce que
ça m'aurait fait chier de payer
tellement il est chiant ce musée !
Enfin, moi, perso, j'aime pas.
Y'a beaucoup trop de peintures italiennes
et ça me casse les couilles la peinture italienne
avec leur Christ sur la croix,
leur Vierge Marie sanglotante,
leur Jésus qui brille dans le ciel,
les prêtres qui s'envolent,...
Les peintres hollandais sont également
bien représentés,
mais, pareil, ça me gonfle :
c'est répétitif.
À la rigueur,
il y a un peu de peinture espagnole avec...
The Second of May 1808, Velasquez 1869 A Scene from the Spanish War of Independence, Goya, après 1808
Puis, c'est marrant de voir que la salle consacrée aux peintres français s'ouvre par un tableau de Constant Troyon...
Avant l'orage, vers 1860
Une vache, un gars, la Nièvre
Bon, vu qu'il n'y a pas encore trop de monde à c't 'heure-là, - excepté le nombre impressionnant de gardiens (c'est bien, ça créé de l'emploi) surveillant chaque salle pour que tu ne prennes pas de photo sans autorisation (j'en ai une, j'm'en fous)- , je m 'approche au plus près de certaines toiles pour faire apparaître le grain, la texture et la matière de la peinture sur le tableau.
Tiens vas-y : colle ton pif sur l'écran de ton ordinateur et regardes :
Cézanne et ses popommes, Détail du buffet, 1877-1879 Pissarro et le Pont Neuf, 1909
Enfin, tout ça pour dire que moi, à part les impressionnistes et les expressionnistes, le reste...Voilà !
Bon, allez on s'casse !
Et maintenant...
Direction LE ZOO !
Ooouuuaaaaaiiiissss !
Non loin du musée des Beaux-Arts situé en face du musée de l'Art Indien et d'Extrême Orient ; séparés par la place des Héros, elle-même toute proche de Varosliget ; à proximité du cirque de Budapest et du parc d'attractions Vidam ; situé en face des Bains Szechenyi...
Voici LE ZOO !!!
LE ZOO
Allatkert
(ce qui veut dire "zoo" en hongrois)
Il s'agit du plus vieux zoo du monde (1866) avec plus de 2700 animaux, sponsorisé par Nesquik !
Au passage, tu remarqueras que Quicky est maintenant la mascotte de cette poudre chocolatée, produite à Pontarlier. Ben ouais : Groquik était trop gros et faisait du tort à la marque. Mais les Français ont gueulé, tu sais : ls ne voulaient pas qu'on leur retire Groquik :
LES FRANÇAIS : "- Mais enfin, c'est pas possible ! Groquik était génial ! On va descendre dans la rue, on va tout foutre en l'air !"
Et puis, eh, oh, hein, c'est rien que de la poudre chocolatée, hein, eh, oh. Et le Français est suffisamment rationaliste pour s'habituer aux situations les plus extrêmes et aux changements. Il l'a déjà prouvé par le passé, hein ? Hein ? Hein ? "Mais les rutabagas, c'est bien meilleur que le foie gras !" Hein ? Hein ? Hein ? Le Français n'a donc eu aucun mal à s'habituer à Quicky, comme il avait su s'habituer à Pétain et à la présence nazie sur les terres françaises en 41 !
Enfin, bon, nous visiterons ce zoo avec une petite pensée émue pour Groquik... Salut l'artiste.
La vache,
c'est vrai qu'il était gros ce con là ?!
Reprenons !
Pour commencer la visite du zoo de Budapest, il faut d'abord apprendre le nom des animaux.
Constatons, par exemple,
que le chameau s'appelle Juszuf
(prononce Youssouf).
Tiens,
le v'là en pleine forme :
On continue avec les chiens de prairie...
Ce sont de petits rongeurs affolés qui passent
leur journée à bouffer du maïs avant de plonger
dans leurs terriers dès qu'il y a un bruit.
Les roussettes égyptiennes
nous invitent à nous poser la question :
"Mais pourquoi dorment-elles la tête à l'envers ?"
Parait-il que c'est parce que ça facilite leur envol.
Un pépère-reptile qui ne bouge jamais.
Sauf l'oeil gauche des fois, comme ça,
pour déconner un peu.
Un poisson-lune...
...qui bulle.
... et un oiseau qu'on sait pas ce que c'est,
mais il a un bec en forme de chausse-pied !
C'est toujours chouette les zoos.
Enfin, j'aime bien. Les animaux, tout ça. Mais au bout d'un moment, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils sont en captivité. Sont-ils mieux ici en plein centre de Budapest ou dans leur milieu naturel ? Il y a plein d'autres animaux à voir mais on va être en retard aux bains.
Nous quittons le zoo pour une prochaine étape et une visite suivante.
Quand j'ai réservé ce voyage pour Budapest, la première chose que l'on m'a dit était : "Aaaah, Budapest, vous allez découvrir les Bains."
Pas compris ! Et puis, en potassant un peu, j'ai appris que les bains étaient une véritable institution dans la capitale hongroise.
On dénombre 123 sources, débitant 40 000 000 litres d'eau chaude et 30 000 000 litres d'eau tiède par jour ! Eh hein, ça en fait, hein ?! Mais on ne peut pas arroser le jardin avec vu qu'elle est trop chaude et parfois même gazeuse. On ne peut pas non plus en envoyer en Afrique pour lutter contre la sécheresse. DONC quoi en faire de ce truc là, merde alors ?!
Eh bien, les Romains se sont dits :
LES ROMAINS : " - Puisqu'on ne peut pas arroser le jardin ni l'envoyer aux Africains qui crèvent de soif, on n'a qu'à se foutre le derche dedans pour passer le temps, tiens !"
Et ne voilà-t-il pas comment les Romains découvrirent les vertus curatives de ces eaux, permettant de soulager rhumatismes, stresse, arthrose, douleurs musculaires, difficultés respiratoires,...
Puis, au XVIème siècle, ce sont les Turcs qui développeront les bains publics en construisant des bâtiments magnifiques, comme on peut les découvrir avec les bains thermaux Rudas et ceux de Kiraly Gyogyfürdo.
Pour notre part, nous choisissons les Széchenyi Gyogyfürdo. Ce sont les plus fréquentés, mais aussi ceux qui acceptent que les hommes et les femmes ne soient pas séparés.
Après être passés
sous la belle coupole de l'établissement...
...puis devant cette statue étrange
qui nous montre un gamin
en train de pisser de l'eau chaude...
...nous arrivons en cabine de douche
pour enfiler un slobard de bain.
Et puis PAF, nous arrivons
devant les trois bassins proposés.
À droite,
un petit bassin avec une eau à 40°...
...dans laquelle des gens passent
leur après-midi à jouer aux échecs.
Cette eau là te casse d'une force !
Très vite, tu deviens tout mou avec le sourire épanoui du crétin satisfait sur les lèvres.
Il est d'ailleurs vivement conseillé de pas rester plus de 20 minutes dedans.
Au milieu se trouve un bassin
dans lequel tu peux faire quelques longueurs
avec une eau à seulement 28°.
Oui, oui, c'est la même photo que celle posée un peu plus haut.
Et carrément à gauche, un troisième bassin propose une eau avec bouillonnements à 38°. Mais là, je n'ai pas pu prendre de photos car, à un moment, c'est un peu interdit de photographier tous ces gens en maillot de bain.
Mais tu ne seras tout de même pas venu pour rien en lisant ces mots puisque je vais à présent te donner la teneur des eaux emplissant ces bassins. T'en as peut rien à foutre, mais ça me fait marrer de te le dire quand même : calcium, magnésium, hydrocarbonate, sulfure et chlorure, sodium, ion de fluorure et acide métatartrique.
Tout ça pour te dire que deux heures plus tard, on sort de là-dedans complètement défoncés et redoutablement sereins. A tel point que nous nous paumons dans le petit quartier de Varosliget, où nous étions pourtant déjà allés hier.
Après avoir flirté avec les fleurs colorées de l'église du quartier, nous repassons devant le château de Vajdahunyad où ça glande toujours autant.
Soudain :
une statue !
Ah ben,
ça faisait longtemps !
Et pas n'importe laquelle
puisqu'il s'agit de la statue la plus célèbre de Budapest,
Anonymus.
Personnage étrange dont on ne voit pas le visage, dissimulé sous une capuche...
Anonymus était un scribe à la cour du roi Béla IV au XIIème siècle.
Bon, ça, c'est la version officielle. Maintenant, bien entendu, le gars s'appelle pas Anonymus (qui veut dire Anonyme) ; sinon il n'est plus anonyme puisqu'on sait qu'il s'appelle Anonyme... Tu comprends ?
En fait, personne ne sait quel était le nom de ce notaire qui a consigné l'histoire du pays... Alors, bon, voilà... C'est un peu comme la tombe du soldat inconnu qu'on n'a pas trouvée.
Allez, va, on va continuer, nous...
Dans le Guide Vert Michelin, ils disaient : "Fö Ter a une petite place pavée au cachet 'très provincial'. Les petites rues environnantes aux maisons colorées et aux réverbères d'une autre époque méritent que l'on y fasse quelques pas. En été, les terrasses des cafés et des restaurants de ce quartier paisible invitent le promeneur à s'arrêter quelques instants."
Vu que nous ne nous sommes toujours pas remis des bains, c'est là que nous décidons de nous rendre afin de continuer à buller pépère.
Comme Fö Ter se trouve à l'autre bout de là où nous sommes, il nous faut faire cinq km en bus et en tramway... que nous prenons soin de prendre dans le mauvais sens dans un premier temps... Ouais : c'est à dire qu'au lieu d'aller au nord ouest de la ville, on va carrément au sud-est ; histoire d'être bien sûr de se planter grave.
La Vache, ça défonce ces putains de bains !
BREF : quelques heures plus tard, nous arrivons à l'endroit souhaité.
Charme provincial... Place pavée... Maisons colorées... Des cafés... Des restaurants... Ah ?
Voilà ce que nous découvrons en arrivant.
Le musée Imre Varga, sculpteur
Un petit coin de parapluie !
sculpture d'Imre Varga
Ah, ça : pour être calme, c'est calme.
Nous sommes dans le quartier d'Obuda, à 3 km du centre-ville de Budapest.
Fö Ter est un endroit reculé. Pas un bruit ; seuls quelques vélos passent à vitesse rapide sur les pavés. Il n'y a qu'un seul bar-resto. C'est l'endroit rêvé pour boire une bonne bière en écrivant quelques cartes postales.
Une fois que ça c'est fait, nous attendons tranquillement que la serveuse vienne encaisser nos florins d'addition... Une minute... Un quart d'heure..
Devant nous, les gens de ce quartier extraordinairement calme et reposant viennent profiter des derniers rayons de soleil de la journée...
Une demi-heure... Trois quarts d'heure... Les vélos continuent de passer sur la petite piste cyclable de la place pavée... Toujours pas de serveuse... Une heure... Bon ben, on va aller voir.
Nous entrons dans le bar où il n'y a plus personne, excepté un gars qui dort sur une banquette. Une sorte d'hypothétique patron arrive et nous demande ce que l'on veut.
"Ben, eh, mon con, on veut payer l'addition, eh, oh !" Sourire. Il ne comprend pas. On paye. On se casse. Marrant !
Nous reprenons le chemin du centre-ville par le bus. Nous nous arrêtons à Balthyani ter d'où nous pouvons apprécier une magnifique vue sur le Parlement (Parlament ou Országház) au soleil couchant :
Parlement avec bateau mouche devant
Il ne nous restait plus qu'à plonger dans le...
Budapest by night
Le pont des Chaînes et la place Roosevelt by night
La pâtisserie Gerbeaud by night
Voilà !
Il ne nous restait plus qu'à aller casser une dalle dans un bon vieux resto typique, pêché par S***, avec une cuisine façon grand-mère, juste derrière le Parlement...