Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
Visiteurs
Depuis la création 1 073 087
Archives
9 avril 2009

Visions d 'Espagne

Il y a plusieurs façons de voir, apprendre et découvrir
l 'Espagne...
Putain, ça, c 'est une intro rapide qui permet sans pinailler de rentrer dans le vif du sujet.

Le week-end dernier, influencés par une chanson sortie de nulle part, on s 'est dit :

"Tiens, il fait beau, il fait bon...

... et si on allait voir un peu ce que le Gipuzkoa donne !"

Oui, c 'est vrai, dit comme ça, tu te demandes. 
          Gipuzkoa, qu 'est-ce que quoi ?
Un alcool basque ? Une sauce ? Une façon de dire bonjour au XVIIème siècle ? Un nouveau modèle de canapé ? Un cri de guerre lointain voulant dire "Et pour les légumes, j 'épluche quoi ?"...
Non ! Gipuzkoa n 'est pas un plat en sauce ni une soupe, mais bel et bien une côte.
Le Guide Vert Michelin nous le rappelle avec ses mots à lui qui nous amène à, pourquoi pas, baver :

"Sans doute moins préservée que celle de Biscaye, la côte guipuzcoane n 'en demeure pas moins riche en plages de sable fin, en petits ports et en routes de corniche panoramiques. Entre mer et collines, vous découvrirez un pays à l 'identité bien marquée."  LE GUIDE VERT MICHELIN

 

 

Après être passés devant une magnifique pharmacie...
                IMG_1481             
... nous pouvons harpenter le bitume pour l 'Espagne.

Au fur et à mesure que les kilomètres défilent et que la frontière franco-espagnole, ou l 'inverse,
s 'approche, les nuages se font de plus en plus nombreux, répandant leur sale venin laiteux sur nos lunettes enfumées.

Première pause à San Sebastien ou San Seb ou San Sé ou Donastia ; capitale du pintxos (comme nous l 'avions vu lors d 'un précédent billet).
Maaaaaiiiiisssss... ATTENTION ! San Seb, ça bouge tout le temps ! Jamais pareille San Sé !
Alors, nous sommes en droit de nous poser la question : "Bordel : quoi de neuf à Donastia en ce 5 avril 2009 ?
Eh bien ceci :

SAN SEBASTIEN
IMG_1491

Deux sortes de groupes de personnes : ceux qui se trimballent dans les rues avec leurs planches de surf sous le bras et ceux qui se errent avec une branche de rameau. Cela mérite une explication...

           LE DIMANCHE DES RAMEAUX, POURQUOI ?
"Le Dimanche des Rameaux est le dimanche qui précède le dimanche de Pâques. Cette journée célèbre l'arrivée de Jésus dans la ville de Jérusalem. Quand Jésus arriva à Jérusalem, ses disciples s'empressèrent d'agiter et de jeter des branches de palmier à ses pieds en guise de tapis.
Aujourd'hui, les Catholiques vont à l'église, le Dimanche des Rameaux pour faire benir leurs rameaux et les accroche au crucifix afin de se protéger du mal durant l'année."
 
Pâques, histoire et traditions

Le religion a ses mystères que la raison ignore.
A l 'époque d 'Internet, de la bombe nucléaire, des traders, l 'aspirateur sans sac, des actionnaires, de la crise, des avions à réaction, du téléphone sans fil, du micro-ondes,  la valise ronde et autres inventions révolutionnaires..., je suis toujours fasciné par les gens qui perdurent ces croyances et ces rites de plus de 2000 ans.
Et si à Jérusalem, les gens avaient décidé d 'agiter et de jeter des raviolis, tout le monde se seraient-ils munis d 'une boite de raviolis sous le bras pour aller à la messe ce jour là ?

En tout cas, la vie est faite de coïncidences... Aaaaaaah, toi, la vie... ¨Grande folle que tu es, tiens !... Jésus et les rameaux. Jésus qui marche sur l 'eau. Jésus en surf...
T 'as vu le rapport là ? Jésus et le surf... Hein ? Hein ?

Bon, bref : dans le cas précis de San Sebastien-Donastia-San Seb-San Se, une autre manifestation eut lieu quelques décennies plus tard.
En 1813, les Français brûlent San Sebastian au moment où Wellington les déloge. La population les suit en rigolant et en les imitant : c 'est la naissance des Tamborradas.

                               LES TAMBORRADAS
         
Dans les villages de la province de Teruel, les habitants fêtent las Tamborradas au cours de la Semaine sainte. On assiste alors à une manifestation populaire durant laquelle on fait rouler les tambours et les grosses-caisses tout au long de la nuit. Les musiciens se « font le poignet » plusieurs semaines auparavant afin de pouvoir supporter de jouer aussi longtemps.

Quelques tapas accompagnés d 'une bonne vieille San Miguel dans un bar fumeur plus tard, nous reprenons la route en nous perdant ; puis en longeant la côte.
Prochain arrêt :

GETARIA
Getaria

"Gertaria est un petit port de pêche réputé pour ses chipirones (calmars) et ses poissons grillés. On n 'y part plus pour la pêche à la baleine, ni pour les Indes comme Juan-Sebastian de Elkano, qui ramena des Philippines l 'unique bateau restant de l 'expédition, concluant ainsi le premier tour du Monde en 1522."
                                                                                  
LE GUIDE VERT MICHELIN
                                     220px_Nao_Victoria
                                                               La Victoria,
                                  premier bateau à avoir effectué la circumnavigation du globe
Eh oui, il faut venir dans cette petite ville pour apprendre que ce n 'était pas Magellan qui avait réalisé le premier tour du monde, mais De Elkano, natif de Getaria. Magellan, lui, n 'était pas parvenu à boucler la boucle, bouffé qu 'il fut par les cannibales comme un vulgaire missionnaire.
Souvenons-nous...

            RECIT DES DERNIERS MOMENTS DU VOYAGE DE MAGELLAN
"À l'époque de Magellan, la circonférence de la Terre n'est pas encore connue avec précision, malgré le travail d'Eratosthène qui l'avait calculée près de 18 siècles auparavant. Mais Magellan ne sous-estime pas la dimension du Pacifique, comme une opinion courante le prétend. Son mémoire géographique, qu’il laisse au roi avant de partir, ainsi qu’une carte dressée par Jorge et Pedro Reinel en 1519 à Séville en font foi. La surprise du navigateur est de trouver un océan vide. Par malchance, il n'approche aucune des nombreuses îles qui parsèment l’océan, à l'exception de deux atolls déserts, baptisés islas infortunadas où il ne put accoster. L'eau n'est plus potable, les rations vont s'amenuisant, le biscuit même vient à manquer, l'équipage doit survivre en mangeant des rats. Antonio Pigafetta écrit : « nous ne mangions que du vieux biscuit tourné en poudre, tout plein de vers et puant, pour l'ordure de l'urine que les rats avaient faite dessus et mangé le bon, et buvions une eau jaune infecte. ». Le scorbut et le béribéri attaquent l'équipage, mais sans le décimer. Une étude récente montre qu’il n'y a eu que neuf morts lors de cette traversée de trois mois et demi et que cela est sans doute dû au céleri
sauvage abondamment récolté dans le détroit. Le 6 mars 1521, ils parviennent en vue de Guam aux Mariannes où ils peuvent se ravitailler partiellement. Ils font voile ensuite pour les Philippines, et débarquent le 17 mars sur l’île d'Homonhon. Ils trouvent des paysages idylliques, les épices, les oiseaux multicolores, des indigènes qui semblent pacifiques. Une première escale a lieu sur l’île de Limasawa, où est dite la première messe, une seconde sur celle de Cebu où le roi se convertit au christianisme avec son peuple."
WIKIPEDIA

On continue pour atteindre...

ZUMAIA

IMG_1492

Ah ben ouais, c 'est moche. Pourtant, ce n 'est pas ce que disent les guides, merde ! Nous faisons un peu le tour du bordel...

Un parc de jeux pour enfants au milieu de nulle part
IMG_1494_h

Un phare inatteignable sur un mont désertique
IMG_1495_h

Sans oublier le banc de marbre
qui fait face à un mur de pierres
IMG_1497_h

Ou encore l 'allée qui fout les boules...
IMG_1498_h

Voilà ! Sinon, on peut toujours se dire que Zumaia est la ville qui héberge la maison du peintre Ignacio Zuloaga (1870-1945), dans laquelle sont exposées ses tableaux ; ainsi que des oeuvres de Zurbaran, Morales, le Greco, Rodin et Goya.
Mais bon !

On continue.
Cette fois, le village que nous devons rejoindredre fait l 'unanimité :
"Ce village s 'honore de posséder l 'une des plus enchanteresses plages de la côte basque, la plage de Santurraran.
Son petit centre ne manque pas d 'attrait non plus, entre ses maisons blasonnées et ses ruelles mystérieuses."
LE GUIDE VERT MICHELIN

Et ce village s 'appelle...

MUTRIKU
Effectivement, la première vision interpelle :
IMG_1501

      D 'un peu plus bas...
IMG_1503

D 'un peu plus près
IMG_1504

Et puis, de beaucoup plus près...
Pendant que nous croisons quelques enfants
jouant à faire rouler des canettes de bières dans les multiples escaliers en béton,
le village acquiert un visage différent où ça sent la vieille bière
qui a fermenté sur le pavé toute la nuit durant.

L 'un des nombreux blasons
qui ornent les façades obscures

IMG_1507

Des ruelles désertées
IMG_1506

La place du village,
ornée de pancartes

IMG_1508

Le Guide du Routard nous donne une autre approche de Mutriku :
"Encaissé dans une crique, traversé de ruelles et d 'escaliers qui mènent au port,le village ancien garde un aspect nostalgique et fait regretter l 'urbanisation récente. Bastion du séparatisme, Mutriku ne laisse rien ignorer de ses préférences politiques, mais avec gentillesse et bonhomie. Ici, on aime bien les touristes parce qu 'on peut leur expliquer les choses..."
                                                               LE GUIDE DU ROUTARD

Et le séparatisme, sauce basque, qu 'est-ce que c 'est ?

               LE MOUVEMENT SEPARATISTE BASQUE, VITE FAIT
"Les Basques sont apparus pour la première fois dans l’histoire écrite à la fin du 1er siècle av.JC, alors qu’ils repoussèrent les envahisseurs romains venus d’Espagne, préservant ainsi leur indépendance. Ils se convertirent au christianisme entre le IIIe et le Ve siècle.
A la fin du VI siècle, des groupes de Basques espagnols émigrèrent vers le nord en traversant les Pyrénées jusqu’en Aquitaine. Ils préservèrent leur tradition d’autonomie à travers tout le Moyen-Age. Biscaye, fut indépendante de 1093 à 1350. Ce n’est qu’en 1370 qu’elle fut intégrée au royaume de Castille, auquel Guipùzoca et avait été annexé en 1200 et Alava en 1332.
Lorsque le royaume espagnol fut établi à la fin du XV siècle, les provinces basques conservèrent leurs coutumes, leurs lois et les relations diplomatique qu’ils avaient avec les autres pays jusqu’en 1876, date à laquelle les provinces furent annexées par l’Espagne. Un état basque autonome fut établi par le gouvernement républicain, lors de la guerre civile (1936-1939). Mais cette indépendance fut supprimé quelque temps après, avec la victoires des nationalistes menés par le général Francisco Franco. Le mouvement séparatiste pris une ampleur spectaculaire dans les années 70. De nombreux incidents violents éclatèrent. Entre 1979 et 1983, le gouvernement espagnol accorda aux provinces basques un statut d’autonomie. Depuis, les relations entre les Basques et le gouvernement se sont améliorées malgré les actes terroristes commis par la branche militaire de l’organisation séparatiste basque : ETA.

Le séparatisme basque est un mouvement animé par des partisans de l’indépendance des provinces basques espagnoles de Guipùzcoa, d’Alava et de Vizcaya regroupées en Communauté autonome du Pays basque et par les partisans de l’indépendance des provinces basques Française de Soule, de Basse-Navarre et du Labourd, formant le Pays basque Français.
La Navarre est le seul Etat puissant et unitaire qu’ai connu le Pays-Basque. Elle connaît son apogée aux X-XI siècle puis décline. Du XV au XVI siècle, cette région est partagée entre la France et l’Espagne.

L’ETA (Euzkadi Ta Azkatasuna) est une organisation séparatiste basque, qui cherche à obtenir l’indépendance du Pays basque par tout les moyens. Son nom est très révélateur puisqu’il signifie « le pays basque et sa liberté ».
Cette organisation séparatiste, dont le symbole est une hache entrelacée d’un serpent, a été fondée le 31 juillet 1959 par des étudiants en rupture avec le parti national basque(PNV) fondé à la fin du XIX siècle sur l’idéologie ethnique et ultra-catholique de Sabino Arana.
L’ETA se distingue du PNV par la violence. Pour elle, c’est un moyen légitime de parvenir à ses fins. Le terrorisme est monnaie courante. Mais au sein meme de l’ETA, des différences apparaissent. Certains restent fidèle aux objectifs traditionnels de l’indépendance basque, respectant les institutions, tandis que d’autre adopte une ligne plus dure et privilégie les attentats à la bombe et les assassinats. L’ETA a déjà provoqué la mort de plus de 780 personnes depuis le 7 juin 1968, date de son premier attentat mortel. De son coté, l’ETA aurai perdu 200 activistes.
L’intransigeance de l’ETA ne semble permettre aucune solution politique rapide au problème basque."
 
BAC-FACILE

 

 

En fait, il aurait peut être fallu lire plus attentivement et dès le début les articles du Guide du Routard :
"Vallées perdues et zones industrielles, qu 'il s 'agisse d 'agriculture, de villes balnéaires ou d 'industrie lourde, le Gipuzkoa est riche. De Donastia à Mutriku, les plages s 'ornent de belles villas aux parcs souvent impressionnants.
Visiter le Gipuzkoa, c 'est essayer de dépasser les apparences. Il faut avoir la curiosité de quitter le bitume, de plonger dans le coeur des villes afin d 'atteindre la beauté des quartiers anciens et des églises romanes. Et puis, ce serait passer à côté d 'un morceau de choix : les Basques, à la fois travailleurs et fêtards.
Le Gipuzkoa est une belle fille souvent mal habillée qui cache sous les haillons du modernisme des recoins d 'une saveur inoubliable."

Ben ouais ! M 'enfin quand même là euh...
La prochaine fois, nous tenterons tout de même de trouver du charme à la côte de Biscaye avec
sa grande muraille de San Juan de Gaztelugatxe...

 

Une photo jointe à l 'ensemble de ce texte corrosif :
5
OK, c 'est parti !

Commentaires
J
Evelyn < Ah lalala, l 'Espagne, c 'est un peu pourri quand même, mais on va quand même tenter de trouver un truc potable prochainement.<br /> Sébi < Ecoute, ça peut venir car depuis que je suis dans la région, le surnom de cette ville change tous les mois.
Répondre
S
Et San Sebastian, on dit jamais "San Sébi", des fois ?
Répondre
E
Aaaaah ! Magellan... Les détroits, les gros bateaux, les cités d'or, tout ça... Une part d'enfance, une part de rêve... Mais si le Gipuzkoa est une belle fille mal fagotée, qu'en est-il de Marbella et de cette partie de la Costa del Sol ? Une sale pouffe en string ?
Répondre