Tournée des festivals d 'été : Pirineos

Pirineos... ça sonne comme le nom d 'un parc
d 'attractions où tous les manèges seraient en meringue. Pourtant, non !
Pirineos est un festival qui implante ses concerts et spectacles dans un endroit reculé des Pyrénées du 9 au 26 juillet 2009.

Aaaah, ça faisait un bout de temps que Maître Arnaud et Docteur Kanter nous en parlaient de ce festival...
Souvenons-nous de cet hiver 44 où il avait su nous convaincre par des paroles sincères et brutes de décoffrage :

Arnaud : "- Pirineos ? C 'est un endroit complètement magique, incroyable, magnifique...
T 'as jamais vu ça ! T 'y crois pas ! C 'est le délire ! Un truc de dingue que t 'en peux plus !
De toute façon, si on y va pas, je vous tue tous !"

Ah oui, ça donnait envie !

Nous sommes à présent le vendredi 10 juillet 2009.
Tout va aller très vite !

Il est 18h08 lorsque je retrouve Greg...
   

au château de Peyrehorade...

pour prendre la direction d 'Oloron-Sainte-Marie...
          

en passant devant le camp de Gurs...
    

         et Moumour

Une fois que ça c 'est fait...Une fois que ça c 'est fait...

Il ne nous reste plus qu 'à chopper Arnaud...
             

pour nous rendre à Lanuzza...

en passant par le barrage d 'Artouste...
         

situé non loin du plus haut train d 'Europe...
         

Une fois que ça c 'est fait...Une fois que ça c 'est fait...

A la tombée de la nuit,
nous arrivons au festival de Pirineos !

Le premier contretemps arrive très vite : il est impossible de planter la tente près du lac comme cela avait été le cas l 'année passée.
Bon, on verra comment on fait au Moment M ; c 'est à dire beaucoup plus tard.
Le premier aspect marquant de ce festival est l 'incroyable calme qui y règne. S 'il y avait eu des mouches, on les aurait entendu péter. Mais là, rien ! Pas de mouche ! Pas de bruit !
Nous sommes à 1305 mètres d 'altitude dans un cadre magnifique dominé par le pic de Midi d 'Ossau, où le silence semble vouloir imposer sa dominante malgré les évènements qui s 'annoncent.

Profitons de ce calme pour parler un peu du...

PIC DU MIDI D 'OSSAU


Dominant de ses 2884 mètres la plaine de Pau,
le pic du Midi d 'Ossau est le premier haut relief des Pyrénées occidentales.

Les Palois le vénèrent à juste titre car il constitue incontestablement la plus belle cime du Béarn. D 'ailleurs, au championnat de la plus belle cime du Béarn, il est arrivé en tête à trente reprises en trente ans. Ce championnat se déroule au mois de mai. Armé d 'une bouteille de Génépi à 90°, un groupe de dix personnes se rassemblent pour entamer un grand tour des cimes du Béarn afin de... Mais
qu 'est-ce que j 'raconte, moi ?!
Le pic du Midi d 'Ossau, surnommé aussi Jean-Pierre (pour "géant de pierre") se reconnait au premier coup d 'oeil. Mieux qu 'une crête, c 'est un croc qui jaillit des vertes forêts vers l 'azur. Vestige d 'un volcan surgi à l 'ère primaire, il y a environ 290 millions d 'années, le pic présente d 'abruptes parois de dacite, aiguisées au quaternaire sous l 'action des glaciers.
Sa silhouette d 'aiguille fait du Midi d 'Ossau un redoutable paratonnerre. Des orages monstrueux peuvent s 'y déchainer au cours de l 'été, quand l 'air surchauffé, chargé de l 'humidité des alpages, finit par s 'électriser et déclencher des éclairs. De même, quand on voit un nuage de forme aplatie stationner sur le sommet, il faut s 'attendre à l 'arrivée prochaine du mauvais temps : "Jean-Pierre met son béret", disent les habitants de la vallée. Ce dicton ne trompe jamais.

Nous traversons le petit village de Lanuza
qui se reconstruit petit à petit
après avoir été délaissé de par sa situation
géographique précaire.
En effet, les maisons de pierre se nichent
dans un creux, près du lac, où la neige
est souvent présente de novembre à mai.
Aujourd 'hui,
les ruines côtoient les maisons retapées ;
mélange étrange qui donne au village
des allures de fin du monde.
   
   
   

Et puis nous arrivons sur le lieu du festival !
Comme nous ne sommes pas à EHZ Hélette, nous allons directement au bar-tente où boissons et sandwichs sont servis sans la moindre entrave-jetons de merde à la con. Ici, c 'est du cash ! Il y a un nombre suffisant de serveuses et de serveurs pour éviter toute queue ! La boisson est servie par grandes doses dans de grands verres en plastique. Petit bémol pour les sandwichs, chers et servis froids à 21 heures.

Mais c 'est aussi pour le site que nous sommes venus !

Hier soir, c 'étaient les 17 Hippies et Shantel. Ce soir, vendredi, nous attendons The Rumble Strips et Marianne Faithfull.
La particularité de Pirineos est de mettre ses artistes sur une scène située sur le lac pendant que les spectateurs restent sur la berge, à une dizaine de mètres.

Comme ceci :

Cette initiative permet de faire de belles photos de reflets aquatiques des artistes.

LES ARTISTES EN REFLETS AQUATIQUES

                 The Rumble Strips

Marianne Faithfull         
      

Sinon, tu as aussi la version "Artistes en vrai"
car c 'est aussi pour les artistes en vrai que nous sommes venus !

The Rumbles Stripes

Bonne petite popop anglaise que tu peux retrouver avec ce magnifique clip.

Mais nous, nous sommes surtout venus voir Marianne Faithfull !
Aaaaah Marianne... Je me souviens de la dernière fois où je l 'ai vue. J 'étais en bas de chez elle par hasard depuis sept heures. Elle s 'est mise à sa fenêtre et m 'a dit : "Casses-toi où j 'appelle les flics !"

Les musiciens se mettent en place. Les premiers accords raisonnent. Souples, lentement... Tout se met en place doucement... Et opuis, sur la droite, une silhouette entre pour venir prendre place au centre de la scène sur laquelle souffle un vent à décorner les boeufs.
Oui, c 'est elle, c 'est...

MARIANNE FAITHFULL

"Née le 29 décembre 1946 (ce qui fait qu 'elle est capricorne du coup), fille d'un officier britannique et d'une aristocrate autrichienne petite-nièce de l'écrivain Leopold von Sacher-Masoch, elle est élevée à Londres jusqu'au divorce de ses parents. Elle suit alors sa mère à Reading (Berkshire) et participe, pendant sa scolarité, aux spectacles du « Progress Theatre » de la ville.
Au début des années 1960, elle se produit dans des cafés où elle interprète des chansons populaires traditionnelles. Sa rencontre avec les Rolling Stones, en 1964, sera déterminante. Mick Jagger et Keith Richards lui écrivent alors la chanson As Tears Go By, qui lance sa carrière. Puis elle enchaîne avec d'autres succès comme This Little Bird, Summer Nights et Sister Morphine.
En 1965, elle épouse l'artiste et directeur de galerie d'art John Dunbar, et donne naissance à leur enfant Nicolas. Le couple ne dure pas longtemps. Marianne part s'installer avec son fils chez le guitariste des Rolling Stones Brian Jones, dont la compagne est alors la mannequin Anita Pallenberg, qui l'initie au cannabis. Elle entame ensuite avec Mick Jagger une liaison qui durera plusieurs années, tandis qu'elle commence à s'adonner à l'héroïne, ce qui l'amènera à rester dans le coma après une overdose.
Après avoir interprété son propre personnage dans Made in USA de Jean-Luc Godard (1966) et fait une apparition dans la comédie musicale Anna de Pierre Koralnik (1967), elle débute en 1968 une carrière sur les écrans, en jouant dans La Motocyclette, un film franco-britannique où elle donne la réplique à Alain Delon. En 1969, elle obtient le rôle d'Ophélie dans l'adaptation d'Hamlet de Nicol Williamson, avec Antony Hopkins.

Dans les années 1970, en se séparant de Mick Jagger, elle interrompt les enregistrements et s'adonne aux drogues dures ; ce qui n 'est pas tout à fait la même chose, tu en conviendras. Elle emménage à Dublin vers 1975 et enregistre Dreaming my Dreams.
1979 marque son grand retour avec l'album Broken English qui, bien que reconnu par les amateurs, ne rencontre qu'un succès mitigé.

Dans les années 80, elle sort Strange Weather(en 1987), qui fut son plus important succès de la décennie.

Dans les années 1990, sa carrière évolue avec la sortie de Blazing Away et sa montée sur les planches pour des interprétations de pièces de Bertold Brecht et de Kurt Weill. L'album The Seven Deadly Sins suit, ainsi que son interprétation dans l'Opéra de quat'sous.
L'album Twentieth Century Blues est bien accueilli et se traduit par de nombreux spectacles, relativement confidentiels, dans des cabarets.
En 1994, elle publie une autobiographie : Faithfull. En 1995, Angelo Badalamenti lui compose l'album A Secret Life et Marianne Faithfull interpréte également une chanson de la bande originale du film La Cité des enfants perdus composée par Badalamenti.
En 1997, elle chante dans les chœurs sur la chanson The Memory Remains de Metallica.

Depuis 2000, elle a sorti Vagabond Ways et Kissin'Time (2002), avec des chansons écrites par Beck, Billy Corgan, Blur, Jarvis Cocker et Étienne Daho. Dans cet album, elle rend hommage à Nico (Song for Nico), tout en acceptant l'autodérision avec Sliding Through Life on Charm. En 2004, la sortie de Before the Poison, en collaboration avec PJ Harvey et Nick Cave, a été accueillie comme un sommet par les critiques, mais beaucoup considèrent Broken English comme son album le plus marquant et exprimant le mieux sa personnalité.
Elle est aussi apparue dans la sitcom britannique Absolutely Fabulous, dans le rôle de Dieu. Elle a également joué, sous la direction de Patrice Chéreau, dans Intimité et aussi dans La Fille sur le pont. C'est elle qui interprète Marie-Thérèse d'Autriche dans le film de Sofia Coppola, Marie-Antoinette avec Kirsten Dunst, sorti en 2006. Elle tient aussi le rôle d'une artiste peintre dans le court-métrage que Gus Van Sant a réalisé pour le film Paris je t'aime (2006)." WIKIPEDIA

Bref : une femme à multiples facettes, quoi !

Nous nous asseyons sur le parapet, séparant les spectateurs de l 'eau, séparant elle-même les spectateurs des artistes.
Une voix rauque si atypique, et pourtant familièrement reconnaissable, vient se mêler aux rythmes...
                            

Les mauvaises langues diront que, ce soir, Marianne a des airs physiques de Véronique Sanson, ou Marie Myriam, ou Michèle Torr... ou les trois en même temps. MAIS NON !

C 'est bien Marianne Faithfull !
      
Grelottante au milieu de l 'eau de montagne.
Eternuant au milieu d 'une chanson.

             
Se débattant avec ses feuilles parolières emportées par le vent.
Déçue de ne pas voir les spectateurs.
Ne se souvenant plus du nom des musiciens qui l 'accompagnent ce soir.

Concert que tu peux retrouver en écoute et en intégralité sur ce lien :
Marianne Faithfull, Pirineos

Par contre, pour son jeu de scène, c 'est là :

Ah oui, c 'est un peu statique, mais ce n 'est pas grave.

Le concert s 'achève vers je-sais-pas-quelle-heure... Peut être bien 2 heures du mat'...

Mais la soirée n 'est pas finie :
on n 'est pas à Hélette, ici !
Car c 'est aussi pour boire des coups que nous sommes venus !

Dans la tente-bar, la foule s 'agite déjà !
Les musiques s 'enchainent.
       Tout le monde danse...
    
             Les boissons sont servies promptement...
                  
                     ...et les sandwichs sont disponibles,
                          surveillés par le maître-viande !
                            

Musique, danse, alcools, gens, rencontres !!!

Un barman hyperactif !      
      
Les hommes aux T-Shirt étranges             
                  
rhum-cola, whisky-cola, Cortado, Carajillo...               
                           
Quand Maître Sandwich rencontre Miss Boisson                        
                                             

Et puis soudain, alors que le jour semble se lever peut être au loin, nous décidons d 'aller planter la tente quelque part.

Car c 'est aussi pour camper que nous sommes venus !

Alors, par contre, à partir de ce moment précis, j 'ai un gros blanc.
Juste une image furtive que j 'ai peut être pris en photo, et encore, je n 'en suis même pas sûr...
                                                          

Mais bon eh oh, c 'était pas pire que l 'autre lààà, hein !!!

    LE LENDEMAIN MATIN, Oui parce qu 'un bon festival, ça se vit aussi le lendemain matin.
Il était bien trois heures de plus par rapport à l 'instant où nous avions décidé de dormir quand mes yeux décidèrent de se réouvrir. Et là, plus de bar, plus de scène, plus de Marianne... Mais ceci :

Ecoute, de toi à moi et que ça reste entre nous : je n 'ai rien compris. Certes, j 'étais estomaqué par cette vue magnifique et cet air pur qui venait se loger dans mes narines, mais je ne pouvais pas m 'empêcher de me poser la question :
                   "Bordel de nom de d 'là, mais qu 'est-ce que je fous là ?"

Mon cerveau peinait à mettre des images et des faits sur les moments passés. Seuls quelques mots de Gabriel Garçia Marquez me vinrent à l 'esprit :
"La vie n 'est pas ce que l 'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s 'en souvient."

Oui, je suis comme ça : quand j 'ai la gueule dans le derche, mon cerveau se met en lecture automatique de citations ; et quelques fois, elles sont appropriées à la situation.
D 'ailleurs, en voyant un tel coin de nature, une autre phrase, mais d 'Henri Alekan (grand chef opérateur mort) cette fois, venait asperger mes neuronnes dithyrambisées par les restes de rhum :
         "Les visages sont les plus beaux paysages."

Sur ces conseils, je décidais de voir avec l 'écran de mon appareil photo numérique quelle tronche je pouvais bien arborer en ce matin gracieux et imprévu :

Ah oui, quand même...

Pas sûr qu 'Alekan aurait récité sa prose sur ce coup.
Je décidais finalement de sortir peiniblement du sac de couchage pour constater que j 'avais non seulement dormi tout habillé, mais, en plus, avec les chaussures, l 'appareil photo et un verre en plastique vide.
J 'errais ensuite tel un poète émerveillé à travers ces magnifiques paysages pyrénéens, dont j 'ignorais la localisation. J 'étais à l 'affût un peu malgré moi de la moindre pensée intelligente qui pourrait en ce jour béni, faire avancer le monde à la vitesse d 'une file d 'attente d 'EHZ.

MOMENTS DE REFLEXION
Car c 'est aussi pour réfléchir que nous sommes venus !

                Réflexion n° 1

Le délire, c 'est quand tu te promènes avec
un demi-melon sur la tête en gueulant
"J 'aime les hamsters !"

Réflexion n° 2             

Quand un artiste recherche à tout prix la vérité,
il a parfois la sensation de frôler la folie.
Mais c 'est alors qu 'il s 'efforce de faire sortir
ce qu 'il a de plus vrai en lui que...
Oh merde, qu 'est-ce que je voulais dire déjà ?
Merde... Putain, c 'était bien là...

             Réflexion n° 3

J 'aimerais bien me réincarner en chien...
C 'est vrai, c 'est peinard la vie de chien.
Tu entends un bruit dans la cours de la maison, PAF,
tu sors et tu t 'en vas japper pendant une demi heure
après la table du jardin.

MAIS SOUDAIN...
Alors que mes réflexions étaient de plus en plus perspicaces
au point d 'approcher le sommum de la contemplitude béate,
je vis au loin une bête étrange...
Un ours ?
Un gypaète barbu ?
Un faucon fourbe ?
Une loutre endimanchée ?
Une marmotte menuisière ?

Ben non,
un Arnaud avoiné qui recherchait les sardines de la tente
et son appareil photo qui contenait des documents très compromettants sur Marianne Faithfull.

Après 15 minutes de recherches intensives sans résultat, nous décidions de retrouver Greg qui dormait en chien de faïence dans la voiture.

Direction les ventas du col de Portalet...

où l 'on trouve de merveilleux souvenirs...

ainsi que des petits bars...

dans lesquels tu peux acheter les seules cartes postales décadrées au monde...

C 'est sur cette dernière image d 'un mec sans tête que je te confirme que Pirineos, c 'est magnificos et loin d 'être craignosse !

Dans notre prochain épisode

Les Accros de ma rue à Nevers... un festival qui se passe dans sa rue... à Nevers... Enfin, je crois... A moins qu 'ils ne se soient gourrés dans le titre...

Comments

[endivojambon]

Putain les mecs en tshirt orange, chui sur que c'est eux qui m'ont piqué mon appareil photo!!!!rrraaarrrggghhh...

eT bEN mES cADETS...!!!

[nICK cANON]

eT bEN mES cADETS...!!!