Chalon-dans-la-Rue, épisode III
Ben alors !!!
Il y a quelque temps de cela, nous avons parlé du festival Chalon dans la rue, consacré aux spectacles de rue et puis... et puis... plus rien !
Mais ne voilà-t-il pas qu 'aujourd 'hui on en reparle...
Maaaaaaaaaiiiiisssssss, pour continuer cette fantastique aventure de la découverte du festival de Chalon-dans-la rue-sur-Saône-dans-le-musée-Niepce, j 'ai besoin d 'une imprimante-scan-photo-cafetière-cardiogramme-colleuse-de-timbres-de-collection-des-années-30 afin
d 'exhorter toutes les ressources que j 'avais reccueillies sur place.
En ce 24 octobre 2009, je me rends alors dans une très grande surface commerciale, située à Tarnos. En ce lieu de débauche consommatrice, j 'étais sûr :
1) de trouver une imprimante adéquate
2) de m 'approvisionner en bières belges... mais pas n 'importe quelle bière belge ! Je parle de cette trappiste à 9,5° dont l 'étiquette nous vante toutes ses qualités :
"D 'un blond doré et clair, cette Tripel a été brassée en production limitée sous la vigilance des moines. Ses ingrédients -comme orges maltées et fleurs de houblon- sont exclusivement naturels. Cette bière complexe dégage des arômes fruités et un parfum de houblon aussi agréable que nuancé. Au palais, on perçoit son caractère soyeux et velouté ainsi qu 'une touche d 'amertume soutenue par les arômes des fruits. Une bière exceptionnelle, pleine d finesse et d 'élégance, se caractérisant également par une arrière-bouche longue et savoureuse." Etiquette sur la canette
Va savoir pourquoi : dans cette région du Sud-Ouest, il n 'y a qu 'ici, à Tarnos, que j 'en ai trouvé. C 'est peut être un signe.
Une fois ces trésors réunis dans mon magnifique caddie sponsorisé par le Cantal...
...je me dirige vers la sortie où les magnifiques écrans-plats situés au-dessus des caisses diffusent les infos du jour, telles que celle-çi :
Je mets mon butin sur le tapis roulant. Je dis bonjour à la caissière... Bip...Bip... "Vous avez la carte du magasin ?" ... "Ooooh que non, je ne veux pas d 'ennuis avec la police, moi !".
Je paye. Je me casse.
De retour à l 'appart, je te mets le bazar informatique en branle.
Test de l 'imprimante qui scanne.
Résultat :
Impeccable ! Magnifique !
Te rends-tu compte que mon premier scan avec cette nouvelle scanneuse est cette image ? Hein ? Hein ? est-ce que ça ne mérite pas une expo du premier scan qui réunirait tous les premiers scans faits dans le monde ? Hein ? Hein ?
Bon bref : nous pouvons à présent reprendre là où nous en étions : le festival "Chalon-dans-la-rue" de Chalon-sur-Saône, qui avait lieu de 22 au 26 juillet 2009.
° °
CHALON DANS LA RUE
En même temps quand je dis "Festival Chalon-dans-la-rue", je suis gentil parce que, là, pas du tout !
Etant donné qu 'il pleuvait comme vache qui pisse, j 'avais trouvé refuge dans le magnifique musée Niepce de la photographie.
Nous en étions au premier étage quand je décidais de redescendre au rez-de-chaussée.
Un petit passage devant une mini-sculpture de Jean-Louis Faure consacrée à Lee Miller...
LEE MILLER
par Jean-Louis Faure
Elizabeth "Lee" Miller est née le 23 avril 1907 aux États-Unis à Poughkeepsie ; ce qui n 'est pas si banal comme nom de patelin.
Notons au passage que Poughkeepsie est également la ville natale du cinéaste Edward Davis Wood Junior.
Eh ouais !
Mais revenons à Lee Miller.
Photographe américaine,
elle fut également modèle et mannequin.
De New York à Paris, où elle rencontre Man Ray
avec qui elle « inventera » la solarisation -
cette technique de tirage qui produit
un faux effet de négatif sur le cliché.
© Man Ray
Puis de Paris à New York où elle épouse Aziz Eloui Bey,
riche homme d 'affaires égyptien avec qui elle s 'installe au Caire.
Elle y fera quelques photos de désert et de sites archéologiques.
© Lee Miller
Lors d'un voyage à Paris en 1937,
elle fait la connaissance de l'écrivain
surréaliste anglais Roland Penrose.
« Penrose avait séduit Lee en Cornouailles
et à Mougins en 1937, l'avait poursuivie
à travers les Balkans en 1938, conquise en 1939
avec « The Road is wider than long » en Égypte,
enlevée et ramenée à Londres via Antibes
au début de la guerre. » Sarah Wilson.
Elle fréquente le groupe des surréalistes
et devient un modèle pour Picasso qui réalise
de nombreux portraits d'elle.
Amie également de Cocteau, Eluard, Dalí,
elle explore tous les genres de la photographie :
son saisissant portrait de Charlie Chaplin dévoile
l'innocence sans fond du génial clown blanc.
© Lee Miller
En 1940, Lee Miller travaille à Londres
pour le magazine "Vogue".
En 1942, elle devient correspondante de guerre
au sein de l'armée américaine.
Ses reportages et photographies sont publiés
dans le magazine.
De 1944 à 1946, en équipe avec David Sherman,
photographe du magazine Life,
elle suit l'armée américaine depuis le débarquement en France jusqu'en Roumanie,
en passant par l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie.
Seule femme accréditée par l'armée sur le front des combats,
elle témoigne de la vie quotidienne des soldats.
© Lee Miller
Son reportage sur l'Europe dévastée l'amène au camp de Dachau tout juste libéré.
Elle y fixe les tas de corps émaciés, le cadavre de ce SS lynché,
flottant dans l'eau d'un canal.
D'une grande beauté formelle, ses images décrivent autant l'innommable
que ses propres émotions : incrédulité, rage et fascination.
Quelques heures après,
elle se retrouve par hasard
dans l'appartement désert
de Hitler, à Munich :
« J'ai pris quelques photos des lieux
et passé une bonne nuit de sommeil
dans le lit de Hitler.
J'ai même ôté la crasse de Dachau
dans sa baignoire. »
Elle réalise alors l'une de ses plus célèbres photos,
son autoportrait prenant un bain
dans la baignoire personnelle d'Hitler
dans son « nid d'aigle »,
le château de Berchtesgaden.
© David E. Scherman
Lee Miller épousera Penrose en Angleterre, puis poursuivra son travail pour Vogue Magazine. Elle mourra d 'un cancer en 1977.
"Elle eut cents vies, fut modèle, photographe, journaliste. Elle connut le tragique (un viol à 7 ans, la mort soudaine de son petit ami sous ses yeux à 18 ans) et le joyeux. Elle navigua entre le surréalisme, la mode, la guerre et tant d’autres mondes.
Elle fut l 'une des plus belles, ravissantes, douées, drôles, modestes, intelligentes, naturelles, charmantes, talentueuses et nobles femmes de son temps - et sans doute la plus libre." JEAN-LOUIS FAURE
Il fallait remarquer ce petit montage, là, dans cette toute petite place dans un coin de ce musée, sur la droite, avant de rentrer dans les grandes salles consacrées aux expositions évènementielles.
Et ce mois-ci, c 'est Peter Knapp.
Peter Knapp est né le 5 juin 1931 à Bäretswil en Suisse, d'un père joueur d'échecs boulanger puis technicien et d'une mère chanteuse d'opérette amateur.
Déjà, là, ça te pose ! Avec des bases parentales comme celles-ci, que peut donner le fils ?
Etudiant aux Beaux-Arts de Paris, puis graphiste, il entre au journal Elle en tant que directeur artistique où ses mises en page et ses photographies de mode lui valent un eréputation internationale.
Dans les années 1960, il effectuera un grand nombre de voyages en Asie et fera des reportages dans le monde entier.
En 1966, il réalise les films Dim Dam Dom pour la téloche.
Bon... Et sinon ?
"Knapp est un artiste qui ne laisse rien au hasard. Tout a un sens pour lui. Il a rendez-vous avec un inconnu ? Il choisit un lieu emblématique afin que l'entrevue soit mémorable. On lui demande de photographier une robe qui ne lui plaît pas ? Il choisit un fond très puissant qui vole la vedette au vêtement. Il photograhie des lignes naturelles sur des pierres ?
L'instant d'après il répond avec une composition toute personnelle. Avec Knapp, on assiste en permanence à une rencontre des arts, non seulement visuels mais aussi musicaux. Ses touches de couleurs et ses lignes sont comme des notes sur une portée, qui résonnent dans notre tête comme un contre-temps de Thelonious Monk." WIKIPEDIA
Comment cela se traduit-il dans son art ?
Une première grande salle nous propose de nombreuses séries de photos de...
ModE
Dans ces temps de modernité décorative, quand les grands magasins donnent la direction,
il impose sa ligne aux Galeries Lafayette. Dans ce qui sera l’âge d’or des magazines féminins,
il rénove la direction artistique du magazine « Elle ».
Dans la mode, il refuse les prises de vues ordinaires.
Les cadrages, les points de vue se veulent différents avec les effets dynamiques s’appuyant sur la diagonale.
Les corps des mannequins prennent alors la valeur d’éléments architecturaux.
Les corps sont des supports, des lignes de force.
C 'est pas mon truc. Je passe vite fait !
La salle au rez-de-chaussée mêle portraits, expériences et reportages. Plus intrigante.
DeS CoLLaGeS
Le monde dispose d’une structure géométrique.
Peter Knapp en propose une construction architecturale.
En conséquence, son travail est tout entier investi d’une préoccupation graphique.
LeS PAYsaGeS
La ligne droite revient, obsessionnelle.
D’assemblages d’éléments communs
— des nervures de pierres, des sillages d’avions —
la ligne construite et dominée génère l’image.
Je retiens "5 minutes d 'un nuage" (1972) et le reportage sur une tribu nomade en Afghanistan (1970).
Je quitte ensuite le musée Niepce pour me retrouver dans la rue... Chalon dans la rue !
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DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE
Peut être que nous verrons des spectacles de rue... ou pas !