Fête de la Musique à Bayonne
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Vu que j 'étais à Bayonne, du coup, je suis allé à la Fête de la Musique à Bayonne...
Hier, lundi 21 juin 2010, il était impossible d 'allumer une télé ou une radio sans entendre cette info :
"70 ans après le Général de Gaulle, Anelka rejoint Londres afin de lancer son grand message de soutien à Raymond Domenech diffusé par toute la presse : "Va te faire enculer sale fils de pute !"."
Etrange message de résistance qui me donnait une soudaine envie d 'aller prendre l 'air, loin de tous ces merdaillons.
Et ça tombait plutôt car, hier, lundi 21 juin 2010 (toujours), c 'était également le premier jour de
l 'été DONC jour de la fête de la Musique ; cette célébration saisonnière imaginée en 1976 par Joel Cohen (rien à voir avec les frères du même nom) et dont le principe sera repris par Jack Lang en 1983.
Alors, pour ce genre d 'évènement, il est très important de se fixer un ou des objectifs afin de ne pas partir en live, n 'importe où, n 'importe comment à faire n 'importe quoi làààààà !!!
Pour ma part, j 'ai donc décidé de dissoudre l 'assemblée... hein ? Qu 'est-ce que j 'raconte moi ?!...
Non, j 'ai décidé de parcourir les rues de Bayonne afin d 'y trouver un groupe jouant "Wild child" des Doors.
Ben ouais, c 'est comme ça. Je pouvais rester à l 'appart à écouter en boucle ce morceau sur Deezer, mais non ! A quoi ça ressemblerait ? C 'est pas Fête de la Musique çaaaaa !!
ALLEZ HOP,
C 'EST PARTI !!!!
Je mets ma chemise à fleurs certifiée "Carlos" par dessus un T-Shirt des Tambours du Bronx. J 'enfile la veste safari. Je chausse les lunettes de soleil. Voilà ce que ça donne à peu près...
Je monte dans la voiture. Je fous le dernier album de Filter là-bas d 'dans. Je fous le contact. Je roule. Je quitte Villefranque en traversant un morceau de campagne, jouxtant ce Panorama sur les monts basques.
Quelques kilomètres plus loin,
déjà, un premier artiste...
peut être...
On le voit pas bien le gars là, au milieu du champ. Mais il est pourvu d 'une grosse machine dans le dos qui m 'a fait penser à un musicien qui teste un nouvel instrument. Ou alors une sorte d 'homme orchestre, tu sais, du genre Rémy Bricka...
Quelle bien belle vie mouvementée que celle de Rémy Bricka.
"Ancien ouvrier ajusteur né à Niederbronn-les-Bains en Alsace, il devient chanteur, connu pour être L 'homme orchestre lors de ses apparitions accompagnées de lapin, de colombes, de sifflets, d 'étincelles, de bulles de savon et de confettis. La vie en couleurs se vendra à plusieurs centaines de milliers
d 'exemplaires. En 1988, il change son fusil d 'épaule et décide de traverser l 'océan Atlantique sur des skis flotteurs propulsés par deux rames. Il relève son challenge en 59 jours. En 2000, il tentera la traversée de l 'Océan Pacifique (de Los Angeles à Sydney) sur le même matériel, mais, malheureusement, il échouera au Sud d 'Hawaï après cinq mois de traversée."
Non, bon, en fait, le gars dans le champ n 'a rien d 'un homme orchestre. Il s 'agit de Christophe Rebière, un photographe réalisant des clichés aériens grâce à un ballon gonflé à l 'hélium. C 'est la balloïde-photo.
Voilà !
Allez continuons.
Une fois arrivé à Bayonne, le plus difficile est de trouver une place pour garer la charette.
Bref ! Après avoir tourné pendant vingt minutes, la solution est de se garer n 'importe où. Et cette initiative a le mérite de te permettre de découvrir les secrets enfouis de Bayonne.
Par exemple, non loin du centre ville, dans un endroit complètement secret, au pied de la forteresse, tu peux retrouver une de ces particularités de la région : les chantiers commencés et jamais finis. Ici, en l 'occurrence, nous pouvons voir une route pas finie dissimulée derrière un épais mur classé monument historique.
Oui parce qu 'à l 'époque de la construction de ces murs, on finissait les travaux ! C 'est pas comme maintenant !
Non, bon eh oh, allez, on se calme ! On n 'est pas là pour foutre le brun.
De toute façon, si je ne voulais pas avoir de problème pour me garer, je n 'avais qu 'à venir en bateau, comme lui làààà :
Nous voici donc
en plein coeur de Bayonne !
Qu 'y avait-il à voir pour cette 27ème Fête de la Musique. Qu 'allions-nous y découvrir ? Qui allions-nous croiser ? Qu 'est-ce qu 'on allait pouvoir y manger ? Est-ce que tous les genres de musique allaient être représentés ou allait-il falloir se coltiner de la musique basquoï à tous les coins de rue ?
Harpentons les rues au hasard...
Ici, au bar La pétrolette,
des jeunes qui envoient le pâté
à coups de riffs de guitare mét
alleuse
et de paroles expressives.
Un seul refrain hurlé en choeur : "Casses-toi !",
qui n 'est pas sans nous rappeler le tube de Schtern, "Suce-moi !"...
Schtern, qui nous revient tout juste d 'une grande Eastern_European_Tour avec Gershwin and Fire, Elephant et Charogne Stone.
Tournée pendant laquelle ils découvrirent que l 'alcool servi en Pologne à 6 heures du matin pour faire plaisir aux Français était le Berger Blanc. Il y a des fois où il ne faudrait pas quitter son pays, tiens.
Un peu plus loin, sur la place Paul Bert,
on retrouve une grande scène sur laquelle
des musiciens attendent que le public joue...
Initiative originale qui a le mérite de répandre
un suspence indéfinissable dans la foule et sur la scène.
C 'est aussi ça la communion entre artistes et public.
Dans la rue Pannecau, ambiance Batuk'...
... qui nous pemet d 'avoir une pensée
pour le gamin Sébi et sa Batuk à lui : la Batuk Azul,
que j 'avais croisée un soir d 'août de l 'année dernière,
dans un endroit reculé de la Camargue.
Toujours dans le rue Pannecau,
je m 'arrête dans le bar à vin "Chez Benat",
attiré par le nom d 'une bouteille de vin rouge
posée sur un tonneau en terrasse.
"Le roi des Lézards"...
Jim Morrison se donnait un surnom du même acabit...
"Je suis le roi lézard, je peux faire n 'importe quoi".
Ben ouais...
Pas de Jim Morrison dans les parages,
ni de "Wild child" dans les enceintes.
Par contre,
d 'après les dires de Mélanie, Maïe, Laurette
et Siensien qui surveille le tonneau...
...le musicien présent au fond du bar
serait le précurseur de la guitare rock tsigane en France.
Bon Ok,
on voit pas bien parce qu il y a beaucoup de bouteilles,
mais oui, c 'est bien lui, là, au fond.
Allez, on continue !
Allez, on continue !
Allez, on continue !
Allez, on continue !
Allez, on continue !
Sur les bords de la Nive,
ça se remplit doucement devant le bar Sankara,
habitué aux festivités musicales.
Sur la scène musicale des Halles,
un groupe espagnole
sponsorisée par une eau minérale locale.
Au très sympathique bar des Halles, pas de concert !
Mais diffusion du match de foot du jour légèrement revisité...
Le Liquide de la Tête, Apocalypse TV
Dans une rue piétonne,
un groupe de vieux potes (peut être) reprend a capella
avec une guitare des vieux chants basquoïs
pour le grand plaisir des passants locaux
qui entendent ce genre de musique tous les jours.
Retour sur les bords de la Nive,
mais un peu plus loin, "Les fils vivants",
mélange de musiques du monde... de l 'Espagne...
Quelques fois, les noms de groupe intriguent.
Regarde, par exemple :
- Pétrole de Minuit (Midnight oil)
- Les clous de neuf pouces (Nine inch nails)
- Mouillé mouillé mouillé (Wet Wet Wet)
- Les flamands roses (Pink Floyd)
- Superclochard (Supertramp)
- Bisous (Kiss)
Et voici le moment tant attendu
où le soleil laisse place à la lune...
Moment exquis
qui donne envie de rejoindre le Pub,
tel un loup rejoignant sa montagne
ou je ne sais pas trop quoi comme conneries
du même genre pour démontrer
qu 'il était l 'heure de rejoindre le Pub.
Ambiance feutré.
Bien posé au comptoir,
j 'attends que le groupe de la soirée
se mette en place sur la petite estrade.
Mon regard se dépose
sur une carte postale
fixée au mur d 'en face...
Je n 'arrive pas à bien voir de quoi elle retourne.
Une sorte d 'ombre de buddha semble faire face à une ville orangée.
Que peut-on écrire au dos d 'une carte comme celle-ci ?
C 'est une sorte de mélange de musique, jonglant avec sonorités irlandaises et rock anglais. Bizarrement, cela me rappelle les Corrs...
C 'est bien peinard. Et même si j 'avais envie d 'entendre des morceaux musicaux plus péchus, je découvre que ceux interprétés par ce groupe dont j 'ignorais le nom étaient finalement bienvenus.
Sur ma gauche, un jeune gars, apparemment un peu imprégné, vient passer une commande globale de boisson alors que ses potes lui disent qu 'ils n 'ont pas fini leurs verres. "OOOOUUUAAAIIISSS BEN, EH HEIN, TROP TAAAARRRRDDD !!!", lance-t-il en chancelant.
"Moi, j 'paye mon coup, là, merde ! Laaa... aah, beuh...gnaaa aa !", poursuit-il avant de mettre la tête dans ses épaules.
Sur ma droite, une jeune femme, la trentaine tout au plus avec des cheveux longs châtains, est venue s 'asseoir sur le tabouret de bar jouxtant le mien. Un parfum discret se dégage de sa présence et, je ne sais pas pourquoi, soudainement, je repense à la Bretagne.
Et plus précisément
au phare d 'Eckmühl...
Je crois que cette impression me vient de ce tour de Bretagne que j' avais fait il y a quelques années. Il y avait une sorte de bruine crachénisée interminable qui sentait l 'iode. Les habits en étaient lourds. Et le seul refuge trouvé pour passer
l 'après-midi au sec était ce Pub à Penmac 'h. Il n 'y avait pas grand monde, ça sentait le bois imbibé de bière et de whisky. La musique qui passait dans la peine ombre de la salle peuplé de meubles en bois était la même que celle que
j 'entends là, ce soir, au Katy Daylis.
Continuons !
Dehors, la nuit est définitivement tombée
et les lumières de la ville se répandent comme des trainées de souffre.
Face au théâtre,
un groupe mêlant adultes et enfants,
guitares et rythmes vahinés,
tente de s 'accorder avec sourires discrets.
Alors que devant L 'Embuscade,
un groupe de jeunes improvise
des morceaux balancés.
Un peu plus loin, il est pourtant Minuit,
mais la boulangerie à l 'angle de la rue de Marengo
et de la rue Pontrique, semble toujours ouverte.
A moins que le boulanger ne s 'apprête déjà à enfourner le pain
dans une sorte d 'ambiance digne des tableaux d 'Edward Hopper.
Il était grand temps de rejoindre petit à petit la voiture ; même si dans l 'élan, j 'ai un peu oublié où je l 'avais pseudo-garée.Une heure du matin. La ville semble battre son plein.
Comme toujours,
pour ce genre d 'évènement,
d 'autres personnes viennent se greffer à la fête.
Là, les wash-wash-repousse-l 'ongle-jongleurs de feu...
Cela fait toujours des photos intéressantes dans la nuit...
Et puis, ces gens croisés,
comme ça,
avec une pancarte dans le dos...
Finalement, vers 1h30, je retrouve mes points de départ.
Le Sankara s 'était bien rempli...
...aux sons d 'un groupe local
reprenant des morceaux de musiques variés,
allant de Calexico et son Gypsy 's curse,
au traditionnel Cumba sobre el Rio, puis l 'incontournable Manu Chao
pour aller voir du côté des Fatals Picards.
La première avant-scène
que j 'avais croisée quelques heures plus tôt
s 'était quant à elle bien remplie !
Et le groupe en place se débattait avec des sons plus électro
à la sauce Janski Beeeats !
Voilà !
Je m 'éloignais du centre ville. Je retrouvais enfin la voiture ; non sans avoir croisé ici et là quelques DJ improvisés devant leur véhicule perso. Je monte. Je mets le contact. J 'enlève le frein à main. Je roule...
Et je n 'ai pas entendu un seul groupe reprendre Wild Child des Doors...