Rando de Pâques : l'Ernio !.................... Episode 1

8 mai 2011

Rando de Pâques : l'Ernio !.................... Episode 1

Oeufs en gelée, gigot agneau-flageolets, couscous pascal, cloches qui chient des lapins en chocolat...
Mais Pâques peut aussi être l'occasion d'échapper à tout cela en se barrant dans la montagne.

Arnaud parti à Hambourg pour prendre des photos de bornes d'urgence, Aurélie retenue pour affaires pascalisantes, Marie-Claire conchiant la montagne, Caroline toujours pas revenue des Alpes, Nathalie immobilisée, Mélanie en affaire, Greg retenu pour foot, Jos attendant la vague du siècle à Capbreton, Christophe et Maria occupés à retrouver les différentes parties de leur maison laissées dans les Landes, Minouche et Nick partis à Séville voir les costumes andalous des confréries de la semaine sainte ; et j'en passe !
Bref : nous aurions pu être nombreux à cette randonnée, mais finalement, Fred sera le seul à répondre à l'appel. En même temps, lui comme moi-même n'étions absolument pas convaincus par l'embardée que nous allions réaliser en ce lundi de Pâques qui, rappelons-le, est le jour commémorant la résurrection de J.C....
Attention, pas Jacques Chirac, mais Jésus-Christ.

Plus belle la résurrection
par Jénorme

Non, mais imagine un peu !

Nous sommes en l'An 30 et nous ne savons pas trop pourquoi.
L'avant-veille, tu avais vu une sorte de babos à barbe, couvert d'un drap et d'une couronne d'épines, les bras cloués sur une croix au sommet d'une montagne prénommée Golgotha, qui n'est pas le nom d'une planète dans un épisode de Goldorak puisque nous sommes en l'An 30 et nous ne savons pas trop pourquoi.
Tu avais entendu dire que le gars en question avait bouffé son corps et son sang avec d'autres mecs l'avant-veille en racontant des trucs et des machins sur les marchands de souvenirs de la ville.
Bon enfin... Le lendemain, le gars là, après qu'il est bien cuit, y'meurt et on le place dans un tombeau, mais sans la croix sur laquelle il était posé.
Lundi de Pâques ! T'es content, tu bosses pas. T'en profites pour rien foutre, regarder Téléfoot et ta femme te dit d'aller chercher le corps du Christ... le pain. Tu y vas sans trop broncher car tu sais très bien que cette petite sortie te permettra de retrouver les potes et boire une ou deux cervoises. Tu te promènes dans les rues d'Emmaüs, petit bourg non loin de Jérusalem ; pas encore affilié à l'abbé Pierre. Il fait beau, petite brise, 65° à l'ombre. Tu vas chercher ton journal et ta baguette de pain quand, tout à coup, qui c'est que tu vois au bar PMU en train de boire un ballon de rouge et déconner avec tes potes de comptoir ? Putain Jésus !
Incroyable oui, Jésus avait ressuscité et racontait à tout le monde qu'il n'allait pas en rester là !

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Certes, ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça, mais quelqu'uns d'entre nous aurait préféré ce compte-rendu à la version officielle dictée par les autorités chrétiennes que voici...

PÂQUES, QU'EST-CE C'EST QUOI ?
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"Les Évangiles racontent que Jésus-Christ venait d'arriver à Jérusalem pour célébrer la Pâque juive au milieu de ses disciples. Il entre dans la Ville sainte sous les acclamations de la foule (ce souvenir est commémoré par le dimanche des Rameaux, qui précède celui de Pâques). Dans les jours suivants, il s'en prend aux marchands du Temple, les chassant à coup de lanières de ce lieu sacré. Les grands prêtres du Temple, jaloux et inquiets, le dénoncent aux Romains.

Pressentant sa mort, Jésus réunit ses disciples pour un dernier repas ou Cène. En un lieu connu aujourd'hui comme le Cénacle, il leur annonce le sort qui l'attend. Il leur lave aussi les pieds en un témoignage d'humilité et de fraternité. Il consacre enfin le pain et le vin, les transformant selon ses propos en sa chair et en son sang.

Après la Cène, Jésus-Christ se retire pour prier sur le mont des Oliviers, dans le jardin de Gethsémani («pressoir à olives»en araméen, la langue commune de la Palestine de l'époque). Dans l'angoisse de son destin, il supplie Dieu, qu'il appelle Abba («père» en araméen) : «éloigne de moi cette coupe...» (Marc, XIV, 36).

Arrivent les soldats, précédés par Judas, l'apôtre qui a trahi et dénoncé Jésus. Celui-ci est arrêté puis conduit à l'aube devant le grand prêtre Caïphe. Ce dernier demande : «Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ?» ; Jésus dit : «Je le suis, et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite du Tout-Puissant et venant avec les nuées du ciel»(Marc, XIV, 61-62). Le grand prêtre déclare à l'assemblée des prêtres, anciens et scribes, le Sanhédrin, qu'il s'agit là d'un blasphème méritant la mort. Comme les juifs n'ont pas le droit d'exercer eux-mêmes la justice, il envoie Jésus chez Ponce Pilate, le procurateur romain qui gouverne la province au nom du roi Hérode Antipas.

Embarrassé,
Ponce Pilate présente Jésus à la foule :
«Ecce Homo» («Voici l'Homme»),
dit-il (Jean, XIX, 5).

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Finalement, après maintes tergiversations, il se résout à condamner Jésus à à la crucifixion, supplice qu'applique le droit romain aux non-citoyens. Il l'abandonne aux gardes qui le couvrent de crachats, le flagellent, l'humilient, posent sur sa tête une couronne d'épines pour se moquer de sa prétendue royauté.

Jésus doit ensuite monter du prétoire vers le lieu du supplice, aux portes de Jérusalem, sur une colline appelée Golgotha (le mot signifie lieu du crâne en hébreu et se traduit en latin par calvaria, dont nous avons fait calvaire).
Tout le long de ce «chemin de croix» à travers les ruelles de la ville, le condamné doit porter sur son épaule le patibulum, une traverse de bois destinée à être attachée sur un pieu pour former la croix.

Golgotha, par Edvard Munch, 1900

Sur le Golgotha, au milieu d'une foule vociférante, Jésus est dépouillé de ses vêtements et crucifié entre deux brigands. Au pied de la croix se tiennent sa mère Marie et son disciple Jean. Il meurt le vendredi précédant la Pâque juive (l'anniversaire de ce jour est pour les chrétiens qualifié de Vendredi Saint).

En mourant sur la croix comme un brigand de la pire espèce, le Christ, Dieu, fils de Dieu, témoigne selon la foi chrétienne de son amour pour les hommes. Ses souffrances ont pour effet d'effacer le péché originel des hommes et de leur ouvrir le chemin de la réconciliation avec Dieu.
Les disciples du Christ sont encore loin d'être pénétrés de cette conviction quand leur Maître meurt sur la croix. Ils sont remplis de doutes à l'égard d'un Messie qui n'a apparemment pas tenu ses promesses. Ils se cachent pour échapper à la vindicte des prêtres.

Seules deux femmes ont assez de courage et de foi pour se rendre au tombeau avec l'intention d'oindre le corps d'aromates. Parmi elles, Marie, dite Marie-Madeleine (parce qu'originaire de Magdala, sur la rive ouest du lac de Tibériade). Elles découvrent le tombeau vide et Jésus en personne leur apparaît. Il leur demande d'annoncer sa résurrection, ce qu'elles font sans attendre en informant les disciples Pierre et Jean. En ressuscitant le troisième jour suivant sa mort, qui est le jour de Pâques, Jésus témoigne de sa victoire sur la mort."
LE TEMPS DES PROPHETES

Afin d'illustrer ces propos, regardons à présent un petit film didactique, version contemporaine du récit que nous venons de lire.
Attention : tu es obligé de monter le volume à 25 !!!

Pense à Jésus qui a souffert pour toi !!!
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Par contre, malgré toutes les infos sur cet évènement intersidéral... Mais eh quand même, on se foutrait pas un peu de notre gueule depuis 2011 ans -30 là ?! Hein ? Non, mais franchement ! T'y penses toi, des fois, quand tu te lèves le matin ? Tu ne te dis pas : "Mais Jésus, tout ça, resurrection, le vin en sang, du pain,... C'est pas un peu des conneries ?" Hein ? Non mais...
Bon, bref ! Dans toute cette histoire, rien n'est dit sur l'omniprésence d'oeufs sous multiples formes durant ces jours de fête religieuse : oeufs en gelée, oeufs mimosa, oeufs brouillés, oeufs pochés, oeufs florentine, oeufs durs, oeufs à la coque, oeufs en chocolat, oeuf...
D'après certaines personnes (qui n'aiment pas la version officielle chrétienne de Pâques), ce serait parce que Jésus aurait pondu juste avant son supplice.
Si c'est le cas, on peut définitivement se rendre compte que durant ces trois jours, il avait pas chômé le père Christ !

BON ALLEZ, çA VA BIEN Là !
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FAISONS UNE CROIX SUR JéSUS ET...

...pour lui rendre tout de même un hommage involontaire, nous décidassiâmes, Fred et moi-même, de prendre la direction de l'Espagne pour rejoindre la montagne aux cent Croix, plus communément appelée l'Ernio !

C'EST PARTi !!!

D'après Météo France, les nuages devaient disparaître en début d'après-midi. C'est pour cela que nous décidions de prendre la route qu'à partir de 10 heures ; le temps de laisser le ciel s'éclaircir. Ce qui n'empêcha un jeune Espagnol motivé de partir en tête-à-queue juste devant nous sur l'autoroute.
Une chose était sûre en tout cas : on arriverait avant lui au petit village d'Asteasu. Ooooh oui, putain la vache ! On n'a pas trop compris : il s'est déporté soudainement pour aller taper dans la barrière de sécurité, puis il est revenu sur nous, Fred a accéléré, il nous a frôlé le pare-choc, bon bref !

Aaaah, Asteasu. C'est sympa comme village. Encore que je ne suis pas sûr que ce soit le mot qui convienne pour parler de ce lieu où Knacki... naquit l'écrivain basque Bernardo Atxaga...
Hein ? Ouais, ben moi non plus je ne connais pas ! Né en 1951, il a notamment écrit "Le fils de l'accordéon" ; ce qui permet au village d'arborer une magnifique statue à l'effigie de cet instrument que je n'ai pas pu prendre en photo pour des raisons que j'ignore.

La vallée est belle et verdoyante. Très peu de poteaux et fils électriques. Le ruisseau Zelatun serpente dans les champs aux herbes grasses. D'énormes et magnifiques fermes se répartissent les flancs de collines environnantes. Cela sent bon l'humus ; ce parfum de fraicheur humide se déposant sur les végétaux colorés de vert foncé.

Nous entamons la randonnée sous un ciel gris... Le guide-écrit, prénommé Pays Basque magazine, nous annonce 4 heures de marche pour un dénivelée de 700 mètres. C'est sympa de sa part. Par contre, il a oublié de mentionner d'où il fallait partir.
Alors, on tourne un peu, on se marre, on fait des demi-tours, on monte, on descend, on bouffe du gas-oil, on atterrit dans des cours de ferme privée... et puis, à un moment, quand même, la question se pose : " Putain, il est où ce départ de chemin, merde ?!"

Ah voilà !

Juste là, derrière une ferme d'où s'échappent des odeurs de vinasse. On ne comprend pas bien pourquoi, mais en prenant de l'altitude au-dessus du jardin jouxtant la demeure, nous remarquons une sorte de mécanisme de distillerie artisanale, composée de tonneaux de bois dans lesquels se déverse un liquide rougeâtre bouillonnant. Parait-il qu'ici ils récupèrent la compote de pommes qui se trouve dans les Pitchs pour ensuite la distiller avec du mezkal et donner (eau de) vie à un alcool complètement local... mais parfaitement imbuvable ! Le plus incompréhensible, c'est qu'ils continuent de le fabriquer en masse.
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Après avoir traversé un premier sous-bois, première vue sur la vallée dont j'ignore le nom, mais il doit y avoir des X, des T et des A dedans...

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Après avoir rencontré des animaux étranges aux regards envoûtants et hypnotiques, qui tentaient peut être de nous dire quelque chose...

Après avoir franchi quelques 264 portails délimitant peut être des parcelles de terres, nous arrivions dans un autre sous-bois peuplé d'arbres étrangement inquiétants, semblant sortis tout droit (ou tout gauche) d'un film de Tim Burton...

Voici que, déjà, se présentait à nous
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la première véritable curiosité du jour !
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On ne s'arrête pas là. Un peu plus loin et un peu plus haut encore, une cabane perdue au fin fond des bois, symbole de solitude et de contact à la nature retrouvée...

C'est également à partir d'ici que les choses vont prendre une autre tournure.
Oui, c'est à ce moment précis que nous nous sommes dits que nous aurions peut être du écouter les prévisions de Météo Espagne (puisque nous étions en Espagne) plutôt que celles de Météo France !

Cela commençait tranquillement. Une légère brume se déposait dans les branchages ; ce qui donnait à la forêt un air tropical, comme ces forêts que l'on peut trouver en Amérique du Sud, ou en Afrique ; voire pourquoi pas en Asie, soyons fous !