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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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2 mars 2012

LE FROID, LA NEIGE, SARKO, TOUT çA !, part II

Dans notre précédent épisode, nous avions vu que nous pouvions aller ailleurs que là où nous étions.
Cela tombait bien puisque, déjà, nous arrivions autre part que l'endroit où nous nous trouvions si bien que...euh... eh ben ouais !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas !

 

"J'veux toujours être ailleurs", disait le poète Bertrand Cantat dans la chanson éponyme du premier album du groupe Noir Désir, en 1987, avec un clip à couper au cordeau...

 

...tout ceci avant qu'il n'assemble Marie Trintignant au radiateur d'une chambre d'hôtel de Vilnius, en août 2003.
Que s'est-il passé ce jour-là ? Pourquoi cette mystérieuse et intense actrice française (Série Noire, Une affaire de femmes, Noyade interdite, Cible émouvante, Le cri de la soie,...) fut-elle battue à mort par l'un des plus talentueux et engagé chanteur français (Pyromane, Aux sombres héros de l'amer, Les écorches, Sweet Mary, Tostaky, L'homme pressé, Le vent l'emportera...) dans une ville de Lituanie, lieu de tournage du téléfilm "Colette" ?
Tant de noms, tant de mots, tant d'histoires... Et Thiéfaine faisant une vague symbiose :

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Mais bon, nous sommes, là, à présent, en 2012 ; c'est à dire ailleurs.


Le pays basque se trouvait derrière les pneus de ma voiture après avoir reçu comme il fallait le Président actuel Sarkozy et permettant de lancer une nouvelle série d'affiches de campagne, dont celle-çi, une fois de plus, réalisée par l'ami Marco :

 

sarkomarco
Marc Large, le blog


A présent sous le ciel béarnais, je constatais entre deux regards sur la route défilante que ce dernier s'emplissait de lourds nuages grisâtres aux formes généreuses, onctueuses et grassouillantes. Tout ceci était limite excitant, mais il ne fallait pas abuser non plus. Une lumière lourde et anti-disparate s'installait à présent au-dessus des villes et villages traversés. Tour à tour, Salies-de-Béarn, Sauveterre-de-Béarn, Bugnein, Navarrenx, Susmiou, Sus, Gurs, Préchacq-Josbaig, Moumour... puis Oloron-Sainte-Marie.exposait son panneau de bienvenue, jumelée avec Jaca, préfecture du Mojito artistique.

Oloron-Sainte-Marie, capitale du Haut-Béarn et du béret. Ah ben oui, il faut en parler de ce béret, bordel ! On ne peut pas traverser Oloron sans en toucher deux mots. Dans l'usine de la ville, on peut assister à la confection de ce mythique couvre-chef. Il se doit d'être bleu marine, souple et rond. Treize opérations sont nécessaires pour le fabriquer. Il est, dans l'ordre, tricoté, remaillé, foulé, teint, mis en forme, séché, gratté, tondu.

beret


A l'origine, au XVème siècle, les bergers des Pyrénées le tricotaient avec la laine de leurs moutons, puis le foulaient aux pieds des heures durant.
Et puis, le béret est arrivé à Paris grâce aux poètes béarnais venus y chercher le succès. Il connaîtra le triomphe puisqu'il coiffera ensuite les chasseurs alpins, les Américains aux jeux Olympiques de 1937, les anciens combattants, les miliciens, les maquisards — qui en font l'emblème de l'attachement à la patrie - le général Montgomery et ses unités combat­tantes, Claudel et Hemingway, Michèle Morgan et Greta Garbo, Fidel Castro et Ernesto « Che » Guevara. (D'après le livre de Patrice Louis, "C'est beau mais c'est faux", 2000)

L'autre pôle économique de la ville est sans aucun doute l'usine Lindt où se fabriquent et s'achètent à bas prix de nombreux chocolats de la marque. Et puisque l'on parle de bouffe, n'oublions pas de parler de la spécialité pâtissière de la ville : le Russe d'Oloron !

 

artiguarredeOn affirme qu'il existerait depuis la nuit des temps, mais, plus réalistement, c'est en 1925 que le Russe d'Oloron voit le jour, inventé par Adrien Artigarrède, originaire de Bescat.
7 cm de côté fourré d'une crème beige et fondante, composé de meringue, de noisettes, d'amandes, d'oeufs, de beurre et de sucre, il est même le produit exclusif d'une pâtisserie oloronnaise : la maison Artigarrède.
Photo : Win and food

 

Mais Oloron-Sainte-Marie est aussi la ville du festival du film web amateur.
Souvenons-nous de son excellente bande-annonce datée de 2006 :

Mais apparemment, ce festival semble avoir disparu depuis 2007...


J'entrais à présent de plein pied et la tête, et la tête, et le bec, et le bec, et les yeux, et les yeux, et le cou, et le cou, et les ailes, et les ailes, et... oh ça va les conneries lààà !
Elle est con c'te comptine lààà ! Pourquoi une alouette ? Et pourquoi lui plumer les pattes ? Et qui a eu l'idée de ces paroles ? Et pourquoi ? Et quand ? Et comment ? C'est comme "Il court, il court le furet"... Ooooh putain que je supporte pas çaaaaaaa !!!!

 

PAUSE CHIENS
à
LA FENÊTRE DES VOITURES


Qui aurait pu être une reprise du "A l'arrière des taxis" de Noir Désir

 

Qu'est-ce que je disais ? Ah oui !
J'entrais à présent dans la vallée d'Aspe. Magnifique vallée. Quelques fois jonchée de gros tuyaux improbables et harpentée par cette ligne de chemin de fer fantôme, reliant Pau à la mystérieuse gare de Canfranc.
Passage rapide au petit village de Sarrance, où Louis XI en personne était également venue en 1461... C'était vers 19h55 du soir, juste avant les infos. Parait-il que ce roi, dont on ne se rappelle pas grand chose, avait de nombreux enfants illégitimes, dont Bertrand Renard.
A part ça, trois éléments distinguent cette petite commune aux toits gris :


- Cette pierre suspendue à la gouttière d'une maison...

                                  Sarrance, galet (64)
...et dont on peut dire que c'est une bonne blague.

- La boucherie-charcuterie Casteignau...
Oui, oui, ce nom peut automatiquement faire penser aux cris de Louis de Funès dans "Le petit baigneur", mais pas que. La particularité de cette boucherie-charcuterie n'est pas seulement de vendre d'excellents produits locaux, c'est aussi une rencontre avec Mme Casteignau, propriétaire des lieux, et qui te dira très certainement, à un moment donné de ta venue dans sa boutique, la phrase typique de la région. Laquelle ? Tu n'as qu'à y aller et tu verras.


- La légende du village...
qui raconte qu'au Moyen-Âge, un berger s'étonnait bien souvent de voir disparaître l'un de ses taureaux qui, cependant, revenait toujours, mais à chaque fois plus beau et plus fort. Pour élucider ce mystère, le pâtre décida de le suivre. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit la bête s'abreuver à la rivière d'où émergeait une statuette de la Vierge. Une nouvelle source de Jouvence avait jailli et, depuis, des pèlerins accourent en masse.

 

Mais ne voilà-t-il pas qu'il était grand temps d'arriver à Bedous
afin d'y retrouver Maître Arnaud.


Et là, ô surprise, de la neige, de la neige, comme si vache qui pisse en pleuvait des torrents de cordes, avec pesage de mots y'en-a-un-peu-plus-j'vous-l'mets-quand-même !

Impossible de reconnaître le village littéralement enseveli par cette masse neigeuse blanche et souple.
Mais, le savais-tu, avant qu'il n'y ait cette grosse masse blanche impersonnelle qui fait chier les gens qui se plaignent tout le temps, cette neige, là, oui, cette neige, là, a été flocon. Un flocon, deux flocons, trois flocons. Mais tous différents. J'ai envie de dire un peu comme chaque goutte de sp... Oui, bon, allez, restons poète et prenons un peu de temps en attendant que les chasse-neiges ne viennent déblayer la route impraticable, pour observer chacune de ces formes que peut nous offrir cette substance glacée avant de se fondre à la masse...
Pensons au travail de Wilson Bentley, premier homme à avoir photographié, le 15 janvier 1885, les flocons de neige avant qu'ils ne fondent ou se subliment. Il réalisera plus de 5000 clichés de ces beautés éphémères qui sont, pour lui, des "petits miracles de beauté" ; chaque flocon prenait l'apparence d'une "fleur des neiges", pas un n'était pareil.

469px-SnowflakesWilsonBentley
Photo : Wilson Bentley

Fascinante observation. Petit. Bref. Masse. Formes variées. Délicates. Précises. Minutieuses. Dame nature était incroyable !
Avec Bentley, l'infiniment petit trouve une importance unique. Inconsciemment, cela me fait penser aux films de Kieslowski sur ces probabilités du hasard unissant les gens, malgré eux, sans qu'ils ne s'en rendent compte, par des liens invisibles de causes à effets, pourtant minimes parfois et éloignés.

Oui, après avoir vu ces photos, il était difficile de marcher dans la poudreuse fraîche sans penser à chacun de ces milliards de flocons qui avaient pris le temps de prendre une forme merveilleuse avant se se confondre aux autres.
Mais tu m'fais marrer toi aussi, fallait bien que j'avance aussi !
Restait alors à observer...

 

                   La rue du Lavoir
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La place de l'église               
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L'église

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                      Le Fronton
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C'était beau et, en même temps, un peu le bordel. Un silence magnifique et reposant régnait dans chacune des petites rues étroites du village.
J'atteignais tant bien que mal la demeure de Maître Arnaud.
Pas un chat, pas un chien à l'accueil, mais quelques chevaux transis dans le champs voisin dont on sentait dans leur regard de chevaux transis dans un champs voisin que quelque chose s'était soudainement passé sans qu'ils n'y comprennent rien et sans qu'ils ne puissent y faire quelque chose.

Maître Arnaud était là, à organiser ses vidéos qu'il avait tournées quelques semaines auparavant au Laos...
Un exemple ?
En voilà une : son arrivée à Bangkok...

 

 Sans trop réfléchir, mais après trois heures de débat intensif reprenant tous les grands thèmes de la randonnée et du tourisme de proximité, nous décidassiames de nous lancer en raquettes à l'assaut du Pouey puisque les conditions météorologiques exécrables le permettaient moyennement.
"Mais qu'est-ce que Le Pouey ?", me diras-tu si tu es un peu attentif à ce qui vient d'être écrit juste à l'instant.
Eh bien, tu le sauras dans le prochain épisode...

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Nous verrons qu'est-ce que quoi Le Pouey. Mais très succinctement car on n'a pas que ça à faire non plus...

 

 

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