Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
Visiteurs
Depuis la création 1 072 899
Archives
26 avril 2012

SUR LA ROUTE DE GAVARNIE : Gavarnie 1 (65)

Oui, le titre de ce billet est étrange. On pourrait y voir un hommage à tous les bègues de France et de Navarre, voire même du monde et pourquoi pas de l'univers car, oui Mesdames, oui Messieurs : Mars et Saturne ont également le droit d'avoir leurs bègues ! Il n'y a pas de raison !
Qu'est-ce que je disais ? Ah oui : on pourrait voir en ce titre un hommage rendu à tous les bègues de France, de Navarre, du monde et de l'univers, mais en fait non ! C'est juste qu'après deux escales dans des villages pas du tout limitrophes, il est tout à fait possible qu'enfin Jénorme arrive dans ce lieu peut être magique qu'est le cirque de Gavarnie Gavarnie.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas que ne voilà-t-il pas...

 

J'arrivais à Gavarnie avec une incroyable envie de chanter du Stefan Eicher... Ouais... Ben non, je sais pas trop pourquoi... C'est comme ça !
J'avance dans le village car il ne faut pas oublier que Gavarnie n'est pas seulement un cirque, c'est aussi un village au pied du cirque, qui vit du tourisme, relativement calme à cette période lorsque la météo oscille entre neige et soleil, pluie et vent, verdure et blancheur hivernale.
Ma première impression se fige sur un nombre important de magasins et autres établissements hôteliers fermés ou à vendre. Pourtant, le site de Gavarnie est un des plus visités de France
DONC beaucoup de visiteurs !
DONC du commerce possible !
Alors pourquoi un bon nombre de magasins et d'hôtels étaient-ils à vendre ?
"Trop de charges !", répondent la plupart.
C'est le cas pour la petite épicerie Casino de proximité.
"Les grandes surfaces ne sont taxées qu'à 9% alors que nous, nous sommes imposables à 35 ! De plus, il faut rembourser les emprunts, pouvoir gérer un stock de marchandises périssables et "dépendantes" des conditions climatiques ; c'est à dire que s'il pleut pendant trois semaines, les randonneurs et les touristes ne viennent pas et notre marchandise est foutue. Trop de contraintes ! Trop de dépendances difficiles à gérer puisque soumises aux aléas météorologiques ! Trop d'instabilité ! Trop l'impression de se faire bouffer par l'Etat alors que nous ne sommes là que pour assurer des services de proximité aux gens qui ne peuvent pas se déplacer ou qui ont oublié certaines fournitures."

Nous ne sommes pas vraiment là, à Gavarnie, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, parcouru par plus d'un million de visiteurs chaque année  -,500 selon la police,- pour se prendre la tête sur la façon dont l'Etat français fait tourner le pays et appauvrit définitivement les petits entrepreneurs !!!! Hein ! Eh oh allons !!!! Ce n'est pas le lieu pour parler de ce fossé qui se creuse tous les jours d'avantage entre les riches et les moins riches, au détriment de la classe moyenne qui a sans doute déjà disparu ! Non, ne parlons pas de cela ! Ce n'est pas le lieu pour parler de cette France à deux vitesses, entre ceux qui profitent du système et les autres ! Ceux qui travaillent six mois par an pour toucher ensuite le RMI pendant deux ans ! NON ! Nous n'avons pas le temps de parler de ces entreprises qui licencient à tour de bras malgré les bénéfices toujours plus importants qu'elles réalisent grâce aux travailleurs que nous sommes tous ici, vous et moi !
Oh la vache, les élections approchent ! Ça me monte à la tête d'un coup là !

Allez ! J'achète un paquet de gâteaux Bastogne, histoire d'avoir quelque chose qui tienne bien au corps. Oui, je sais : ce ne sont pas des biscuits régionaux faits avec amour par le boulanger du coin qui s'est levé à 4 heures du mat', mais c'est ça que je veux pour me lancer dans les montagnes.

 

Avant de partir pour les hauteurs, j'aurais également pu me rendre dans la petite église romane, située exactement pile poil sur l'emplacement de l'ancien chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. J'aurais pu ainsi découvrir en son antre chrétienne la statue Notre-Dame-du-Bon-Port en bois polychrome, tenant à la main une gourde...
Mais non !

J'aurais également pu aller dans le petit cimetière jouxtant cette église afin de me recueillir sur les tombes des plus grands grimpeurs "pyrénéistes" de la région, tel que :


Pyrénéiste- L'abbé Gaurier (1875-1931) : L'Abbé Ludovic Gaurier fut le glaciologue, et plus précisément le limnologue (étude des lacs) des Pyrénées, mais aussi géologue, cartographe, spéléologue... rien de ce qui touche les Pyrénées n'est resté étranger à la curiosité de Ludovic Gaurier, chargé par les ministères de l'Agriculture et des Travaux Publics d'étudier les glaciers et les lacs pyrénéens. Vingt-cinq années à parcourir et à gravir la chaîne, de l'Atlantique à la Méditerranée, à pied, à cheval, à ski, en longues campagnes d'été, en courses hivernales, ont scellé entre Ludovic Gaurier et la montagne une relation passionnée d'une incomparable richesse. En 1926 Gaurier a déjà cartographié 171 lacs et sa campagne de la même année porte son total à 200 lacs. Ce travail n'a pu être accompli que dans des conditions exigeant des efforts et des fatigues considérables, et le hardi montagnard s'est trouvé souvent exposé à de graves dangers. Gaurier fut aussi un des pionniers du ski dans les Pyrénées. Son nom reste associé à une grotte qu'il a découverte et qu'il aménagea près de la fausse brèche à Gavarnie et à qui il a donné le nom de "Villa Gaurier ".

Pyrénéiste- Célestin Passet (1845-1917) : Il était agriculteur. Sa carrière montagnarde commence le 03 juillet 1872; il a 27 ans. Il réalise la première du Mont Perdu (3355 m) par l'Est avec Henry Russell. Il devient rapidement le plus célèbre des grands guides des Pyrénées. Sa réputation dépasse le petit cadre de Gavarnie; il voyage à travers le monde, accompagnant ses nombreux clients, notamment Anglais, en Europe, en Afrique et en Asie. L'exploit le plus remarquable de Célestin Passet reste l'ascension du Couloir de Gaube le 06 août 1889, en compagnie de Henri Brulle, Jean Bazillac, Roger De Monts et François Bernat-Salles, où il taille dans la glace un escalier de 1300 marches. A la sortie, le petit piolet de Brulle qui lui permet de sauver l'escalade, s'appellera par la suite: "fleur de Gaube" .

 

Pyrénéiste- François Bernat-Salles (1855-1934) : Comme la plupart des habitants du village montagnard de Gavarnie, François Bernat-Salles est un modeste agriculteur et berger. Avec l'arrivée des touristes désireux de découvrir la montagne, on demande des guides et des porteurs, ce qui est pour beaucoup une occasion de s'assurer quelques revenus supplémentaires. Grâce à sa force et à sa connaissance de la montagne, il devient guide de première classe. Si sa réputation de force physique est légendaire, peut-être la doit-il aussi à sa capacité de récupération : François Bernat-Salles est un gros dormeur, qu'il faut souvent aller réveiller chez lui pour partir pour une course, et qui ne perd pas une occasion de s'endormir dès qu'il a un instant de répit.

 

Pyrénéiste- Jean Arlaud (1896-1938) : Médecin et alpiniste français, il fut membre de la première expédition française en Himalaya, au Karakoram, en 1936. Il se tue en montagne à l'âge de 42 ans, à la crête des Gourgs-Blancs.

 

 

 

Mais non !


Cela ne m'empêchait pas de penser à tous ces aventuriers qui s'en étaient lancés dans l'inconnu des montagnes pyrénéennes et internationales en des temps où il n'y avait pas de biscuits Bastogne.
Non, en ce qui me concerne, je partais pour une randonnée très simple, usitée, classique, sans grands efforts, pénarde, pépère, tranquille.
Pas plus de dix kilomètres avec un dénivelé de 494m sur un chemin que l'on pouvait emprunter à ski, ou en raquettes, ou à cheval, ou à dos de mulet ; mais apparemment encore parsemé de quelques couches neigeuses glacées par endroits, d'après les informations de l'office du tourisme... qui, lui, ne devrait pas fermer ou être vendu.

C'EST PARTI !

J'avais pas fait 200 mètres depuis le parking que déjà je m'arrêtais dans un restaurant, ou plutôt devant un restaurant, attiré par ce beau panneau le jouxtant...

015

Je n'ai pas trop compris le truc. 
Cherchons des réponses à des questionnements.

1) "On reçoit les touristes"
Alors qu'est-ce que ça veut dire : que les autres, c'est à dire les non-touristes, on ne les reçoit pas ? Et à quoi reconnaît-on un touriste d'une personne normale ? Est-ce qu'il y a une carte d'identité spécial touriste ? A partir de quelle distance de son lieu de résidence peut-on considérer quelqu'un comme touriste lorsqu'il arrive ici ? Étant touriste... enfin, je crois... Je veux dire par là que je ne suis pas de Gavarnie  -, qui compte au dernier recensement 140 habitants,- mais je suis un peu de la région. Enfin... Pas du département, mais de la région Aquitaine. En même temps, Gavarnie est situé dans le département des Hautes-Pyrénées, dépendante de la région Midi-Pyrénées. Oui, donc, alors, je suis quand même un peu touriste. Moins touriste que si je venais de Cercueil, petit village de l'Orne...

IMG_8387

...que j'avais traversé l'été dernier en me rendant en Bretagne, mais... Bon, allez, disons que sur une échelle de 1 à 10 du touriste, je dois être à 3.


2) "On reçoit les touristes avec leurs provisions"
Est-ce que cela veut dire que les touristes viennent dans ce restaurant avec leur propre bouffe ou alors est-ce qu'ils sont obligés de venir avec leur bouffe car on ne les sert pas dans ce restaurant ?
Un exemple :
Le restaurateur : "- Bonjour. Vous êtes touriste ?
Le touriste : "- Oui.
Le restaurateur : "- Bon. Vous avez amené votre bouffe parce qu'on ne sert pas les touristes ici ?"


3) "Provisions" :
Et là, je pose les questions importantes : jusqu'à combien de kilos de provisions j'ai droit pour être reçu ? Et pour combien de touristes ?
Par exemple, si j'arrive avec des potes -, qui sont eux aussi touristes bien entendu,- pour fêter mon anniversaire, on peut venir à combien avec nos provisions ? Et qu'est-ce que des "provisions" ? Est-ce que j'ai droit d'arriver avec 20 litres de Mojito si je n'aime pas manger et que je préfère aller en montagne avec 4 grammes dans le sang parce que, vu que je suis touriste, forcément, je vais aller en montagne ?
Profitons-en d'ailleurs pour rappeler la recette de ce cocktail :

Pour une personne ne buvant qu'un verre :
mojito vieux boucau5 cl de rhum blanc
7 à 8 feuilles de menthe
le jus de 1/2 citron vert
2 cuillères de sucre en poudre
6 cl d'eau gazeuse 4 glaçons pilés

Préparation : 5 mn, Cuisson : 0 mn, Repos : 0 mn, Temps total : 5 mn
Dans un verre, écraser les feuilles de menthe au pilon, puis ajouter le sucre, les glaçons et tous les autres ingrédients. Pour finir... Mélanger à la cuillère pendant quelques secondes et servir aussitôt.

 

Comme je n'avais pas pris de provisions ni de Mojitos, je décidais de poursuivre mon chemin pour l'instant relativement plat. Et j'atteignais déjà un premier lieu insolite...

020

Oui, c'était là le pont d'où s'élançaient en été les amateurs de sensations pas fortes ayant peur du vide pour se livrer au plus court saut en élastique du monde avec 1,78 m de chute libre. Déconseillé aux personnes (même les touristes) de plus de 1,80 m.

Passer ce petit pont de pierres... oui toi aussi, ça te donne envie de chanter du Yves Duteil quand on te dit "Petit pont de..." ?
Passer ce petit pont de bois en pierres, le sublissime, l'étonnant, le gigantesque, le merveilleux cirque de Gavarnie s'ouvrait à moi...

019

Encore un peu éloigné certes. Légèrement voilé par une brume persistante qui ne faisait que renforcer l'attente de se confronter à lui.


Oui, on a beau avoir vujénorme Mont Saint Michel
le Mont Saint-Michel...

 

jénorme aux Galeries Lafayette...ou l'abre de Noël
des Galeries Lafayette...

 

 

...ou le Courant d'Huchet...Jénorme sur le courant d'Huchet 

 

 

 

jénorme rayon boissons énergisantes...ou le rayon boissons énergisantes
de la venta Peyo de Dancharria...

 

 

 

...ou encore les alignementsjénorme à Carnac
de Carnac...

 

 


 ...le site de Gavarnie est de suite magique, immense, impressionnant et donne une envie irrépressible de se prendre en photo devant un tel spectacle...

    039
Oui, c'est vrai que là, comme ça, on ne voit plus tout le cirque.


Voyons sous un autre angle !


047
Non plus...


Bon allez ! J'arrête mes conneries et parlons un peu du site pendant que je marche dans cette neige craquante en direction du cirque de Gavarnie...

 
Ooooh, j'ai dans la tête ce morceau de Bashung...

 


DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Nous ne répondrons peut être pas à la question que tout le monde ne se pose pas : "Qui fait une tapinose ?"

 

 

Commentaires
N
eT bEN mES cADETS...!
Répondre