LA CASCADE DE XORROXIN (Espagne)

Incroyable ! Fabuleux ! Extraordinaire ! Époustouflant !
Cela méritait une pause dans ce blog !
Voici le scoop, l'info, l'exclusivité que le monde entier attendait...
Du coup, je n'ai même pas envie d'écrire "Quand soudain ne voilà-t-il pas...", tellement c'est incroyable ce que tu vas découvrir d'ici quelques minutes en lisant ces mots qui vont suivre...

Nous sommes le 25 mai 2012. Il fait beau, comme cela ne s'est plus produit depuis trois ans dans cette région basque où la verdure abonde.
Après avoir lu quelques articles rédigés par des gens en camping car, je décide de me lancer à la conquête de la mystérieuse cascade de Xorroxin.

NB : Attention : en basque, les "X" se prononcent "che".
Exemple : "Xénophobe" se dit "Chénophobe".
Pour les prénoms, exemple : "Xavier" se pronoce "Chabi".
Autre cas : on ne dit pas "des films X", mais "des films Che".
Tout comme les frères Bogdanoff n'ont jamais présenté "Temps X", mais "Temps che".
En ce qui concerne la cascade de Xorroxin, nous veillerons bien à prononcer "Chorrochin". Merci.

Mais cette aventure ne pouvait pas voir le jour sans le soutien de deux grands guides pyrénéo-basques réputés.

Nanie 

Titulaire du fameux brevet "Rando et légende inexistante" , elle voue pourtant une passion sans borne au surimi qu'elle collectionne sous toutes ses formes (empaillé, photos, peintures, sculptures, parapluie,...)

Fifou

Plus connu sous le surnom de Fifou, il s'est juré de récupérer un jour la crinière de la mascotte du club de rugby de Biarritz, surnommé L'Indien pour la coller sur la tête de la mascotte de l'équipe de Bayonne, appelée Pottoka.  

  
Aaaah, la cascade de Xorroxin !!!

Combien d'histoires abracadabrantesques ont narré ce lieu ?! Hein ?
Non, mais je te pose la question : "Combien ?"
Et combien de rumeurs ont circulé sur cette cascade, pourtant presque inconnu du monde entier ? Non, mais vas-y, dis un chiffre comme ça, au pif ! Déjà, là, vois-tu, nous sommes face à un premier paradoxe des plus intrigants qui ne fait qu'ajouter une surdose de mystère à l'épopée que nous allions vivre avec, nous l'espérions, une conclusion heureuse : comment pouvait-on faire naître quelques rumeurs sur un lieu inconnu ? Nouvel Atlandide ? Hein ? Brocéliande de Navarre ?  Hein ?
En voici déjà une, qui semble être narrée dans toutes les régions où l'on peut trouver de grosses pierres devant une mare d'eau...

"Según cuenta la leyenda, en este recóndito lugar del valle de Baztan se aparecían las lamias, misteriosas mujeres con cola de pez que alisaban sus cabellos con peines de oro.
Selon ce que conte la légende, il y avait dans ce lieu secret/éloigné de la vallée de "Baztan" les "Laminaks", des femmes mystérieuses à la queue de poisson qui se lissaient les cheveux avec des peignes d'or."  Un mec

Ce serait effectivement dans la petite cuvette formée au pied de la cascade de Xorroxin que ces femmes-sirènes se lissaient les cheveux avec des peignes en or.
Qu'étaient devenus ces peignes ? Où se trouvaient ces femmes ? Comment dormaient-elles ? Que faisaient-elles à se lisser les cheveux toute la journée làààà ? Écoutaient-elles cette radio pirate de la cascade qui existe depuis 25 ans ? Étaient-elles au courant que c'était Montpellier qui avait remporté le championnat de France de football ?

Alors, face à cette débauche de mystère et autres secrets, pour toi lecteur, nous nous sommes rendus au pied de cet endroit retiré, peut être magique, avec pour unique objectif : élucider enfin ce secret qui tourne depuis des siècles autour d'un trésor ou un secret qui serait caché là, quelque part, dans les environs de la cascade.
Que pouvait-il bien être ? Comment avait-il atterri là ? A quoi pouvait-il servir ? Quelle était sa valeur ?

Nous achevons les derniers préparatifs pour cette randonnée extrême : carte routière, carte IGN, carte d'identité, carte bancaire, carte Vitale, "Vous avez la carte du magasin ?", carte à puce dont l'inventeur en 1974, Roland Moreno, nous avait quitté il y a un mois...

ROLAND MORENO

Né le 11 juin 1945, Roland Moreno est un passionné d'électronique. Il crée dans sa jeunesse différents gadgets, comme une machine à tirer à pile ou face, une calculatrice biaisée, ainsi que le « radoteur », système basé sur un algorithme de génération de mots nouveaux à partir d'une liste de mots issus du dictionnaire — une tentative pour automatiser la création de néologismes ou de noms de marques.
En mars 1974, il dépose le brevet de base de la carte à puce qu'il présente sous forme d'une bague ; six mois plus tard, il crée la société Innovatron dont l’objectif est l’exploitation du brevet de base qui décrit un objet portable à mémoire revendiquant des moyens inhibiteurs (assurant la protection des données stockées) associés à « un comparateur avec un compteur d’erreurs » (combinaison utilisée typiquement pour l'évaluation du code secret associé à la carte).
Parmi les applications de la carte à puce, on peut citer la carte téléphonique, la carte de crédit bancaire, la carte Vitale, la carte SIM des téléphones portables, ou encore la carte Moneo. L'invention est par ailleurs réutilisée à travers les puces lisibles à distance comme celle que contient la carte Navigo pour les transports publics parisiens, créée initialement par Innovatron lors d'un partenariat avec la RATP.
Pour expliquer sa géniale invention, il expliquait au quotidien France Soir en 2006 : « J'ai trouvé la solution dans mon sommeil en rêvant. En vérité, je suis un gros paresseux et j'ai une très faible productivité. (...) Je suis jaloux, très dépensier, totalement sédentaire et distrait. J'ai indiscutablement un côté professeur Nimbus ».

Nous avons également préparé les chiens. Siensienne et Siensien Sien pourront nous être utiles dans nos recherches... même si, dans un premier temps, il fut difficile de les séparer après qu'ils aient trouvé un simple bout de bois.

Cette scène dura une demi heure,
ce qui repoussa quelque peu notre départ.

Nous prenons la route.
Impossible de te dire, cher lecteur, où nous rendons très précisément afin de garder le secret de ce lieu magique.
Saches toutefois que ce n'est pas loin d'un village où on vend des clops, de l'essence et du Ricard pas chers. Et où l'on peut également boire des Martini surdosés en terrasse ou à un comptoir, un peu comme ça...

Photos : Le guide du Danchard
Guide à paraître prochainement.
Il recensera les meilleures ventas où il fait bon boire un Martini bien tassé en terrasse.

Nous passons le col d'Otsondo et ce chemin mystérieux qui conduit au moulin de l'Enfer... où l'on peut manger également une très bonne truite au jambon.
Nous sommes maintenant, à cet instant précis, là, pile poil, en Espagne, dans la vallée du Bastan. Un pays d'hidalgos et d'indianos, enfants du pays revenus d'Amérique après avoir amassé une grande fortune, qu'ils investissent ici pour lui donner un nouveau visage.
La route en virages secs à 90° se poursuit par la traversée de l'inquiétant village d'Erratzu, où nous retrouvons de ces nombreux palais et maisons en pierre rose dotées de grands balcons.

Nous bifurquons sur la gauche pour prendre la direction d'un autre village au nom des plus poétiques, Gorostopalo ; non sans avoir traversé de ces beaux paysages peuplés de monastères, de ponts médiévaux enjambant des rivières aux eaux vives. Quelques prairies et collines constellées de bosquets, des charmantes forêts ainsi que des monuments mégalithiques et des grottes nous rappellent que pèlerins, sorcières et contrebandiers ont laissé ici leur empreinte.

Oui, je sais ce que tu vas dire : "Mais Jénorme, tu avais dit que tu ne donnerais aucune indication pour que l'on puisse trouver la cascade de Xorroxin ?!"
Oui, c'est vrai, tu as raison. Mais, à présent, il est déjà bien trop tard. Gorostopalo nous tend, à défaut de bras, ses hautes maisons aux balcons fleuries et aux murs de grès mauve.

Les ruelles de ce village du bout du monde de Navarre sont désertes. Pas âme qui vive ou presque.
Sous un porche anodin offrant un panorama sur le mur d'en face, deux personnes sans âge discutent d'un patois local sans que nous ne parvenions à déchiffrer le moindre mot. Peut être parlent-ils de ce trésor caché de la cascade de Xorroxin... ou de l'émission "Le juste Prix espagnol" dans laquelle Xabi a gagné une voiture et un bon d'achat de 200 euros.
Nous les saluons. Ils se taisent, nous regardent avec un air de dédain, puis lancent un maigre "Ola" avant de replonger dans leurs discussions.

Traversé rapide du village. Passage devant l'ermitage N.S. La Dolorosa. Nous atteignons un chemin, bordé de quelques figuiers, devant nous amener vers notre objectif. C'est un beau chemin dont on devine qu'il fut pavé il y a de cela quelques siècles. Il s'en va s'enfoncer à perte de vue dans des paysages verdoyants et bucoliques en diable...

Nous croisons de ci de là quelques troupeaux de moutons à tête noire...
           

Ainsi que quelques pottoks de belle facture...    
 

Aaaah, désolé pour la photo ci-dessus, mais Gustave de Kervern, de retour du festival de Cannes, passait dans le coin pour nous dire un petit bonjour...

Nous pénétrons à présent dans une forêt dense et verte, peuplé de chênes, de noisetiers et de châtaigniers.
Un petit torrent, l'Inarbegi pour ne pas le nommer, serpente entre d'inquiétants grands arbres aux silhouettes biscornues...

Pour un peu, nous pourrions penser qu'un cavalier sans tête allait sortir de ces racines pour nous étriper afin que nous n'atteignions pas notre objectif premier : manger du bon pâté avec un grand verre de rosé... trouver ce fabuleux secret de la cascade de Xorroxin. 

Nous nous séparons pour chacun satisfaire un besoin naturel ; formule usitée pour ne pas dire que chacun d'entre nous allait pisser, ou lansquiner, ou tirer un bock.
"Làààààààààà !!!!!!!" se mit à crier Nanie. Nous approchons d'elle pour la rejoindre. Elle semblait prostrée, silencieuse et inquiète, comme si elle avait vu quelque chose d'inhumain et de surnaturel.
"Qu'est-ce que donc que t'as vu ? Des sirènes avec des peignes ?", nous lui demandons-nous.
"Hein ? Mais non ! La cascade de machin-truc, elle est làààààà !", réponda-t-elle.
Nous nous mîmes (Marceau) à regarder dans la même direction qu'elle ; et nous vîmes... putain, c'est chiant le passé simple !... la cascade !

Nous nous approchons lentement, délicatement, silencieusement...
Puis, après dix secondes de réflexion, nous en venons à la conclusion que ce n'était pas la cascade recherchée. Il s'agissait plutôt d'une pâle représentation de la Xorroxin originale, mais en miniature. Un peu comme ce parc de Pékin, photographié par Martin Parr pour sa série "Small World".

Mais, à peine vingt mètres plus au sud, la vraie cascade était là, déglutissant ces hectares de m3 d'eau à la minute, dans une végétation luxuriante.

Pas une sirène, ni un peigne en or en vue !
Mais c'est à ce moment précis... Pas avant, pas après, ni demain, ni hier, ni dans deux semaines,...
NON : à ce moment M précis que Siensien Sien, pris d'une étonnante démangeaison de truffe, se mit à la recherche de ce supposé étonnant trésor caché...

Siensien Sien en action

    

Intenable ! Nerveux ! Enthousiaste ! Ne cessant de faire des allers-retours en poussant quelques râles d'insatisfaction, Siensien Sien allait et venait vivement dans les moindres recoins du lieu.
Et, finalement, après trois heures d'intensives recherches menées par tous les membres de l'expédition (sauf Siensienne partie se rouler dans l'herbe à dix km de là), nous trouvâmes le fabuleux trésor caché.
Non, il ne s'agissait pas d'argent ! Non, il ne s'agissait pas de pièces d'or laissées là par d'anciens vikings égarés ! Non il ne s'agissait pas d'un chéquier abandonné par Liliane Bettencourt...

NON !

Ce que nous avons découvert est beaucoup plus important, beaucoup plus fort et risquait de changer la face du monde à venir.
Alors, pour toi lecteur de ce blog, voici ce que nous avons découvert et dont je tenais à te faire part, là, en direct, au pied de la magique cascade de Xorroxin...

 Incroyable ! 

 DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Nous reviendrons sur les flans escarpés de la Rhune que nous avions délaissés suite à ce scoop révélé plus haut.

Comments

[Jénorme]

Salut Xocolak !

Merci d'avoir apporter quelques précisions certains points de ce billet. J'ai ainsi changé le nom des fées.

Par contre, je persiste et signe pour ce qui est du patois local puisque j'étais accompagné par deux personnes qui parlent couramment basque et qui n'ont pas compris ce qui se disait.

Je reste donc sur cette idée que les habitants présents avaient peut être un langage à eux, dans cette vallée ; comme cela est le cas dans le Morvan ou encore dans la vallée de la Roya, du côté de Saorge.

Dans ma région natale, il y a également une langue mais aussi un patois. ce n'est absolument pas offensant.Et je sais que le basque n'est absolument pas un patois, mais bel et bien une langue à part entière, enseignée dans un bon nombre d'écoles de la région (Ikastola).

En tout cas, encore merci pour ces précisions sur l'alphabet et la grammaire que je ne connaissais pas. C'est aussi cela qui est intéressant dans un blog : quand les gens viennent apporter leur pierre à l'édifice. A bientôt.

[xocolak]

Agur (bonjour) ho toi l'aventurier intrépide.

juste 2 rectifs sans t'offenser/

tes "LAMIAS" sont des LAMINAKS ce sont nos fées mythologique.

Quand a ton "patois local" insulte majeur pour nous les basques.Nous avons une langue parlée et écrite qui ne ressemble a nul part ailleurs notre langue est le BASQUE (EUSKARA)et n'a rien a voir avec un pseudo patois; notre alphabet comprend 18 lettres,nous avons une grammaire mais pas de conjugaison. voila cela est dis, mais un grand bravo pour tes explois et découvertes de nos vallées.

milesker (merçi)

adio

[nICK cANON]

eT bEN mES cADETS...!