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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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4 avril 2013

QUITTONS LA FRANCE POUR... MADRID (Espagne)

Comme chaque année à cette période en France, nous regardons par la fenêtre en vociférant sur la météo sempiternellement changeante. Le printemps joue les quatre saisons de Vivaldi sur une durée de deux heures renouvelable. Ce manège météorologique propose tour à tour giboulées grises suivies de près par un soleil radieux annonçant une tempête de neige apportée par un vent à décorner les boeufs ; le tout parfois animé par un arc-en-ciel qui n'en finit pas de ne rien comprendre au phénomène qu'il puisse pleuvoir de l'eau froide en faisant soleil.
Alors, c'est pas compliqué : quand c'est le bordel climatique comme ça, je me sens l'âme De Gaullienne et l'envie d'aller faire un tour à l'étranger est trop forte pour y résister. Allons donc voir si les conditions climatiques ne seraient pas différentes, hein, quand même parce que ça va bien : on va pas ressortir les pulls au mois d'avril, hein ?!
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Et il n'y a pas que la météo qui donne envie de prendre le large. L'actualité aussi agace. Depuis quelques jours, elle se concentre sur un fait unique... Non, pas le PSG qui joue contre le Barça... mais l'affaire Cahuzac.
"Tsunami politique", "l'un des pires scandales dans l'histoire de la France moderne",... les phrases agressives ne manquent pas dans les journaux de la presse écrite-radios-télé, suite à la révélation de l'ex-ministre socialiste du budget qui avoue avoir eu un compte à l'étranger et donc avoir fait preuve de fraude fiscale ; et ce après avoir démenti le contraire quelque mois plus tôt. Cette affaire intervient au moment où le pays recense 5 millions de chômeurs et où le gouvernement demande aux Français de faire des efforts (baisser le coût du travail, les allocations familiales, les retraites,...) afin de relever l'économie du pays. Véritable crise politique française remettant en doute les compétences du Président de la République François Hollande quant à s'entourer de gens honnêtes et sincères. Comme le rappelle si justement Le Gorafi...

 

JEROME CAHUZAC DEVIENT LE PREMIER HOMME POLITIQUE
A AVOUER AVOIR FAIT QUELQUE CHOSE DE MAL

jérome CahuzacParis – L’affaire Cahuzac n’en finit plus d’empoisonner la vie politique Française. Depuis hier, Jérôme Cahuzac a publiquement avoué et reconnu tous les faits qu'on lui reprochait, avant même d’être jugé et d’obtenir du sursis.

Tous les commentateurs et analystes politiques sont d’accord : c’est une première. Jamais un homme politique n’avait publiquement reconnu ses torts et avoué qu'il avait fait quelque chose de mal. Une annonce qui arrive au pire moment pour le gouvernement et qui laisse craindre une contagion. « Je pense que Jérôme Cahuzac ne se rend pas compte du mal qu'il vient de faire au monde politique. Imaginez que d’autres politiques qui font face à des accusations se mettent spontanément à avouer : cela sera l’anarchie » expliquait Christophe Barbier hier soir sur iTélé.
Et de préciser la confiance qui unit les Français et les politiques. « Brusquement les Français réalisent qu’un homme politique peut mentir. C’est terrible. Jamais personne n’aurait pensé cela. Vous imaginez vos parents mentir ? C’est la même chose que les Français viennent de vivre » a conclu l’éditorialiste.
Est-ce que d’autres politiques suivront l’exemple ? Pas forcément, selon Laurent Joffrin pour qui Jérôme Cahuzac est sans doute un cas isolé. « Il n’y a pas lieu de penser qu'il y a d’autres politiques malhonnêtes. Ou alors ça serait exceptionnel. Mais je pense que les journalistes d’investigation en France auraient déjà trouvé ces affaires en question. C’est bien la preuve qu'il n’y en a jamais eu d’autres ».  LE GORAFI

 

La question se pose alors : à quel saint se vouer dans cette société de dupes où tout le monde est corrompu ?
Eh bien, j'en sais rien, mais avec Maître Arnaud et Yan, nous décidassiâmes de partir en Espagne pour ne plus entendre parler de politique française.
Quelle direction allions-nous prendre ? Où allions-nous aller ? Et comment ? Et pour voir quoi ? Et pourquoi faire ? Et toi, ça va ?
Nous parlions de "saint", une idée nous vint alors en tête. Il n'y a plus une minute à perdre et, dans un élan dithyrambique porté par la joyeuse chanson des VRP...

...nous partons !

153


La première étape impromptue
de ce périple imprévu
nous amène à Madrid.
Ben oui !

 

pépéMadrid, capitale de l'Espagne et préfecture de l'équipe de foot du Real Madrid dans laquelle officient des joueurs tels que... tels que... euh... tels que... ben... tiens Pépé, par exemple !

 

 

Maaaaais Madrid, ce n'est pas que ça !
Attends, eh oh, tu crois pas qu'on va se taper 500 bornes pour aller voir des milliardaires en short taper dans une balle en se roulant par terre quand on leur effleure le coude. Eh oh, ça va là non ?!
Heureusement, depuis le désert des Bardénas, Nathalie a volé à notre secours pour nous envoyer un mail copieux faisant état de "quelques" adresses et lieux à parcourir.
De belles choses à voir, à visiter, à boire, à manger, à sentir, ressentir, à danser, à regarder, à écouter... A VIVRE QUOI !!! DU RYTHME, DE LA PÊCHE !!!!

 

LE MAIL DE NATHALIE

Nathalie dans les Bardénas

Nathalie en léger différé depuis le désert des Bardénas

Où boire les meilleurs bouillons de la Ville, voire de toute la péninsule ibérique ?
La Algarabia (Union, 8), géré par deux soeurs (peut-être vieilles)

Où faire un voyage dans les années 50
et siroter un gin tonic en tenue de tennis blanche ?
L'Anticafé (Union, 2)

Où aller réfléchir au sens de la vie et à une blague sur Jean Rochefort ?
Sur la tombe de Cervantès, au Couvent de Las Trinitarias, quartier des Lettres
 
Où faire un saut en chute libre de 20 étages ?
Au Star flyer du Parc d'attractions, à Casa de Campo
 
Où taper quelques balles (de golf) dans un lieu insolite ?
Dans l'ancien réservoir des eaux du Canal, quartier Chamberi
 
Où prendre un petit déjeuner authentique dans un marché authentique,
(mais est-il ouvert le dimanche celui-là) ?
Au Marché de Chamberi
 
Où dansent les plus belles poulettes ibériques (mais attention parfois entre elles) ?
A Fulanita de Tal, Conde de Xiquena 2, quartier Chueca
 
Où finir au petit matin et aprécier le lever de soleil sur Madrid ?
Sur la terrasse du toit du Marché de San Anton (Quartier Chueca)
 
Où boire une bière tirée à la pression à l'ancienne dimanche à l'heure de l'apéro ?
A la Taberna de Abajo, (Limon 16), quartier Conde Duque
 
Où visiter une très belle Hémérothèque? (personne ne sait ce que c'est et c'est ça qui est sublime)
Dans le superbe bâtiment El Cuartel, jadis le plus haut de tout Madrid, quartier Conde Duque
 
Où se croire à New-York en buvant du vermouth ?
Sur la Gran Vià, 1km 1/2 de long
 
Où pavaner dans LE bar lounge où Franck Sinatra et Ava Gargner......
pour qu'Arno soit rassuré ?
Au Bar Museo Chicote, éclairé en orange et rose, Gran Via, 12
 
Où s'acheter un oiseau en toute simplicité ?
Rue Fray Ceferino Gonzalez, au marché au puces du Rastro,
le dimanche matin, quartier La Latina
 
Où, en suivant, se reposer avec sa perruche, de cet achat compulsif,
en  croquant une anémone de mer ?
Chez San Luca, (San Isidro Labrador 14), quartier La Latina
 
Où écouter un concert de pop en pleine nuit dans un parc le 15 août ?
Au parc de Las Vistillas, quartier La Latina (les autres jours, par contre y'a rien)
 
Où Javier Bardem vient manger les meilleurs oeufs aux plats du monde ?
Chez Lucio, Vaca Baja, 35
 
Où militer pour la protection du Lac Baïkal et la défense des pinguouins ?
Au centre Social autogéré La Tabacalera, Metro Embajadorès
 
D'où ramener à Sylvain De Valois un disque typique de disco espagnol des années 80 ?
Du disquaire Bajo El Volcàn,  Ave Maria 42, quartier Lavapiès
 
Où BOIRE DU THE LIBANAIS ????
Au Salon de thé Olivar, quartier Lavapiès
puis manger sénégalais à Meson de Paredès
 
Où emmener Arno se calmer après l'épisode du thé ?
A la célèbre cinémathèque Nationale, dans l'ancien Cine Doré
 
Où compter les arbres fruitiers ?
A la Huerta de la Partida, quartier Madrid Rio (il y en a 700 normalement)
 
Où se balader tranquillos dans un ancien abattoir
transformé en centre culturel, le plus fou fou de tout Madrid ?
A Matadero Madrid, quartier Madrid Rio
 
Où est née la Movidadans les années 80 ?
Dans les bars de nuit du quartier Malasana
 
Où attraper le syndrome de Stendhal ?
Dans les couloirs du Musée du Prado (5000 peintures) et tout de suite enchaîner sur celui de la Reina Sofia (17000 oeuvres, un agrandissement de Jean Nouvel et Guernica), en sortant, avec la nausée et une claustrophobie grandissante, boire très vite trois mojitos à l'Eucalipto (Argumosa, 2),Paseo del arte, normalement, après, on est bon pour Cadillac
 
Où voir plein de lomos (pas le porc l'appareil photo) ?
A Lomography, Echegaray, 5
 
Où se taire et méditer devant un temple egyptien d'il y a 2000 ans,
entièrement déplacé pierre par pierre et reconstruit ?
Au temple de Debod, Metro Plaza de Espana, quartier Princesa
 
Où avoir envie de beaucoup de bruit après s'être tu ?
A la salle de concert Heineken, quartier Princesa
 
Où se prendre en photo ?
Devant l'arbre le plus vieux de tout Madrid, l'arbre del Ahuehuete,
un cyprès chauve rapporté du Mexique et replanté en 1633,
parque del Retiro (peut-être qu'il est moche par contre)
 
Où vivre une expérience culinaire difficile à oublier ?
Chez Tartan, General Pardinas, 56, quartier Salamanca
 
Où avoir une pensée pour Marco ?
Au musée de la BD et de l'illustration, Museo ABC,
calle Amaniel, 29 (déjà son architecture à l'air mortelle !!!)
 
Où s'envoyer en l'air ?
Dans le téléphérique du parc de Casa de Campo
Où dormir pas cher et design quand même ?
A l'auberge Municipale de Madrid, Mejia Lequerica, 21
 
Où trouver le fameux jardin secret de Madrid ?
Plaza de la Paja, jardins del Principe de Anglona (gratuit),
quartier des Austrias
 
Où découvrir l'arc de chasse tucano et la balle malaise ?
Au Musée d'Anthopologie (ce doit être quand même un peu chiant,
y aller seulement s'il pleut)
 
Et finalement le clou de la visite , où avoir une pensée pour Nathalie?
A la gare je sais plus laquelle (vers le palais de Reina Sofia),
en se faisant vaporiser de l'eau sur la figure sous les fougères arborescentes
(si elles sont pas mortes depuis et si Jean Nouvel n'y a pas construit un bar à tapas le plus grand du monde),
puisque Madrisss a l'air ainsi, démesuré, bruyant, somptueux, disco, ensoleillé,
trop grand, trop tout, bref espagnol!!"

 

Ouaaaaaauh ça donne envie de se laisser aller, d'errer, de prendre un grand coup de dépaysement dans les neuronnes !
Pourtant, de prime abord, en arrivant dans la ville, tout ne semble pas si dépaysant. De grandes avenues vides, cernées par de grands immeubles, des publicités, une immense zone commerciale jouxtant une zone industrielle, concentrée sur la fabrication de quelques bières du pays surtout pas artisanales.
Maaaaaaiiiissss, petit à petit, en prenant les chemins détournés, puis les rues du centre, nous parvenons au coeur de la capitale !
La visite peut commencer. Nous ne pourrons, hélas, pas faire le quart de ce que Nathalie nous avait conseillé, faute de temps, mais, tout de même, voici quelques endroits parcourus...

Nous commençons par le musée  d'art moderne et contemporain de la Reine Sofia ou, en espagnol :

 

Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía

206

Inauguré en 1990, il accueille des oeuvres produites après 1900. Il tient son nom de l'actuelle reine d'Espagne, Sofia, femme de Juan Carlos 1er. En 2005, un projet d'extansion fut réalisé par l'architecte Jean Nouvel, faisant de ce lieu l'un des plus grands musées d'art contemporain au monde avec plus de 170 000 oeuvres exposées sur 80000 m2.
En divaguant d'étages en salles, on peut ainsi croiser les peintures et créations de Picasso, Dali, Miro, Kandinsky, Man Ray, Sonia Delaunay, Matisse, Max Ernst, Ouka Leele, James Coleman, Fernand Léger, Bacon, Yves Klein,...

207
Painting (1927), Juan Miro

A world - 1929 - Ángeles Santos Torroella Bust and Palette, Pablo Picasso (1925)
A World (1929), Angelès Santos Toroella                                Buste et palette (1925), Pablo Picasso

Psychological Morphology, Roberto Matta (1939)   Street Festival, Maruja Mallo (1927)
Psychological Morphology (1939), Roberto Matta                          Festival de rue (1927), Maruja Mallo

Pas beaucoup de tableaux de Dali puisque la plupart sont partis à Paris pour l'exposition qui lui est consacrée à Beaubourg.
Je m'attarde un long moment dans la salle 428...

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    86 misses en traje de baño (1968), Equipo Realidad                   je sais plus le titre, (?)  Equipo Cronica

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Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp (1965),
Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati

 

Mais bien sûr, bien sûr, bien sûr... tu as raison... Si les gens se pressent au musée de la Reine Sofia, c'est aussi pour se retrouver face à l'imposant et tragique tableau de Pablo Picasso : Guernica.
Toutefois, avant d'atteindre cette immense toile de 7 m 52 de long sur 3 m 51 de largeur, il te faudra traverser la salle 206, pourvue de multiples pièd=ges, comme ces marécages sans fond, puis cette forêt sans lumière peuplés d'animaux tous plus féroces les uns que les autres avant que tu n'empruntes ce petit sentier sans fin qui te permettra peut être alors de rencontrer le Grand Fada qui te posera LA question suprême qui scellera à jamais ton destin si ta réponse n'est pas la bonne. Car tu dois savoir que... Eh, qu'est-ce que j'raconte ?!
Avant d'atteindre le "Guernica" de Picasso, il te faudra traverser la salle 206, consacrée à la guerre civile espagnole (1936-1939). Affiches de propagande, photos, portraits, peintures, articles de presse,... relatent l'évolution du conflit qui opposa les Républicains du Gouvernement aux Nationalistes dirigés par le général Franco.

Après cela, on commence à deviner au loin, dans une salle sur le côté, seul, exposé aux regards médusés du public : Guernica, par Picasso.
Impossible de le photographier ! Impossible de s'en approcher ! Ni même de le caresser ou de prendre des pauses lassives devant lui ! Quant à manger une bonne païella en ne le lachant pas yeux, ce n'est même pas la peine d'y compter ! Tu te fous le doigt dans l'oeil bien profond jusqu'au peroné lombaire !
Super-hyper protégé par quatre gardiens épiant chacun des mouvements des visiteurs, prêts à leur sauter dessus au moindre faux geste photographique ! Devant ce tableau, c'est aussi la guerre !!!! Faisons semblant de rien et arborons une pause tranquille à la Bernard de La Villardière arpentant les trottoirs (peut être) mal famés d'un bidonville bourguignon... Et hop !

image(2)

Mais, quand on enlève Jénorme et son magnifique T-Shirt du groupe Gershwin and Fire, que reste-t-il de ce tableau ? Hein ? On se le demande. Pourquoi suscite-t-il tant d'intérets ? Pourquoi des gens du monde entier se déplacent-ils pour ne venir voir que lui (même pas ils vont voir leur famille qui, pourtant, habitent à 20 m du musée, c'est incroyable !) ? Et quel fut le processus de création de Pablo Picasso ? Quelle(s) origine(s) ? Quelle(s) interprétation(s) ?
Voyons...

GUERNICA
guernica

"Créé en quelques semaines par Pablo Picasso, sur commande des républicains pour le pavillon Espagnol de l'Exposition universelle de Paris de 1937 (dédiée au progrès et à la paix), Guernica exprime la révolte du peintre espagnol. Cette immense toile monochrome est le symbole des horreurs de la guerre, inspiré du bombardement de la ville de Guernica, le 26 avril 1937, pendant la guerre d’Espagne, par l'aviation nazie, alliée de Franco (1600 morts).
Mais les républicains sont écrasés par les putschistes franquistes et après la guerre civile, Guernica, manifestation de la culture dans la lutte politique, a sillonné le monde pour des expositions. Après, Picasso a souhaité que le tableau ne bouge pas du MoMA de New York, sauf pour revenir en Espagne «quand les libertés publiques seraient rétablies». En effet Pablo Picasso refusait son retour en Espagne tant que vivrait le général Franco, aussi le tableau a passé une partie de sa vie en exil.
Il est ramené du MoMA en Espagne en 1981 et installé au musée du Prado, en attendant la construction du musée d'art moderne. Il est actuellement exposé au musée Reina Sofia à Madrid depuis 1992 dans une salle à son intention et pour une installation définitive. (...)
Picasso utilise à ces fins une peinture aux formes dramatiques, aux contrastes violents et aux couleurs peu nombreuses (du gris-noir barré de jaune et blanc). Cette absence de couleur évoque la mort, à la fois la mort des victimes et la mort de la civilisation.
Picasso se sert aussi de symboles empruntés à la mythologie espagnole, le taureau et le cheval ; le taureau c’est la brutalité et le cheval c’est le peuple. Dans la période qui suit les années vingt, Picasso exécute déjà des œuvres tourmentées de corrida qui préfiguraient Guernica et en 1935, dans une eau-forte, la « Minotauromachie », il exécute une représentation, aux formes torturées, du Minotaure, annonçant une tension qui se terminera deux ans plus tard dans Guernica.MARIOTTINI

Après avoir passé près de deux heures dans le musée, nous ressortons un peu embrumés ; la tête et l'esprit débordant de représentations et d'interrogations.
Pour se ménager un peu, nous décidons de parcourir au hasard les rues environnantes...

 

LE CINé DORé
213
En plus d'arborer une magnifique façade Art nouveau, il est également le centre de projection de la filmothèque espagnole. Construit en 1923, des projections à succès s’y déroulèrent telles que « Gloria que mata » de Rafael Salvador en janvier 1925 (un documentaire sur la mort du torero Manuel Graner) ainsi que « Frivolinas » d’Arturo Carballo en avril 1927. On s'est dit que c'était un endroit à voir... Bon, ben, voilà, on l'a vu. On pourrait parler des films de Pedro Aldmodovar, mais c'est pas trop mon truc.

 

LA PLAZA MAYOR (La place Majeure)
215

Edifiée par Juan Gomez de Mora sous el règne de Philippe III en 1619, c'est le centre architectural de Madrid. En son centre s'élève la statue équestre de Philippe III. Dans cette enceinte fermée à ciel ouvert, digne des grands places belges, se célèbrent des autodafés et des corridas à cheval.
Le dimache matin se tient sous ses acades le marché des timbres et de monnaies, et à Noël s'installent les kiosques où l'on vend de ces babioles lumineuses. Tout autour, les magasins (beaucoup de chapeliers si on néglige les marchands de cartes postales de footballeurs et de cendriers "I love Madrid") ont conservé leur allure d'antan.
Aujourd'hui, la place est également le lieu incontournable des touristes qui viennent se poser, comme nous, en terrasse, au soleil pour regarder peinardement les mascottes de Bob l'éponge, Winnie l'ourson et autres Pokoyo tenter de vendre des ballons aux enfants de passage. Notons également la présence unique au monde de Biggerman (Spiderman, mais en gros).

 

LE PALACIO REAL (Le Palais Royal)
218
Construit au XVIIIe siècle sur ordre de Philippe V, à l'emplacement d'un ancien alcazar d'origine musulmane, il parait bien austère. Grand édifice baroque pour certains, néo-classique pour d'autres, il parait bien présomptueux ; même s'il retient de nombreux salons, salles et chambres ainsi que des tableaux de Velasquez, Goya, Rubens, Rubens, du Caravage et du Greco. C'est la demeure des rois, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?! Une grande esplanade devant un immense immeuble gris. On comprend mieux pourquoi le Roi Juan Carlos préfère aller chasser l'éléphant au Botswana ou résider au palais de la Zarzuéla.
Nous sommes restés derrière la grille qui donne cette vue afin de ne pas payer 10 euros. Aucune vue alentour, tout est fermé par de hautes barrières cloisonnées, ne laissant même pas traverser un brin d'herbe des jardins de Sabatini et du Campo del Moro. Allez, on s'casse.

 

Sur le trottoir jouxtant le palais royal, la coïncidence veut que nous croisons un joueur de verres de cristal, reprenant les Quatre saisons de Vivaldi...

 

Tu l'auras peut être remarqué, la vidéo que tu viens de voir ne montre pas un homme jouant Vivaldi. C'est tout à fait normal puisque je n'ai pas pu filmer le musicien en question. J'ai donc pris une autre vidéo, filmée un autre jour, dans un autre endroit et par une autre personne.
Un peu plus loin, nous arrivons à la place d'Espagne où l'on peut poser aux côtés des statues de Don Quichotte, Rossinante, Sancho Panza et son âne sans nom.

 

STATUES DE DON QUICHOTTE ET SANCHO PANZA
220

Cette statue a été réalisée en 1928 par l'architecte Rafael Martínez Zapatero et le sculpteur Pedro Muguruza Coullaut Lorenzo Valera pour commémorer le 300ème anniversaire de la mort de Miguel de Cervantès (1547-1616).
Bien sûr, tout le monde connait sommairement du livre de Cervantès l'histoire de cet homme qui se bat contre des moulins... Hein ? Mais oui, bien sûr ! Mais puisque nous sommes à Madrid face à ce monument, pourquoi ne pas parle d'avantage de ce récit et de ce livre dont on dit qu'il est le plus lu dans le monde.
Tout de suite, le peach.

L'HISTOIRE
"Un pauvre Hidalgo de la Manche, dénommé Alonso Quichano, la cinquantaine, est tellement obsédé par les livres de chevalerie qu'il finit par en perdre la raison et le jugement. Un beau jour, il décide de partir à l’aventure et d’imiter les héros dont il a lu les aventures. Comme eux, il adopte un surnom « Don Quichotte de la Manche ». Il se fabrique une armure avec tout ce qui traine chez lui, nettoie de vieilles armes poussiéreuses qui ont appartenu à ses ancêtres, et sort de son village sur le dos de sa monture, Rossinante, une rosse maigre et efflanquée, qui lui semble le plus beau des coursiers. Sa mission est de parcourir l'Espagne pour combattre le mal et protégé l'opprimé.
219Don Quichotte chemine de longues heures durant, sous un soleil de plomb, à l’affût d’une aventure, mais rien ne lui arrive qui soit digne d’être raconté. Il parcourt les chemins, les auberges, va à la rencontre des gens, mais, à chaque fois, la situation se termine pitueusement, en partie à cause de la "folie" du chevalier qui ne peut admettre le monde tel qu'il est et passe pour un illuminé auprès des gens qu'il rencontre.

 

 

222Il décide cette fois d’engager un fidèle écuyer à son service. Son choix se porte sur un paysan de ses voisins, nommé Sancho Pança, homme simple au premier abord mais qui possède en réalité un solide bon sens ; même s'il est persuadé que Don Quichotte lui donnera un eforte somme d'argent s'il l'accompagne. Une nuit, juste avant le lever du jour, les deux hommes s’éclipsent en cachette et s’élancent sur les routes de la Manche. Au désir de défendre les veuves et de combattre les géants se superpose désormais une deuxième quête pour don Quichotte : instruire Sancho des usages et des règles de la chevalerie errante, ce qui ne s’annonce pas chose facile.

 


224Dans le chapitre 8, alors que les deux compagnons devisent paisiblement, don Quichotte aperçoit soudain « trente ou quarante » moulins à vent qu’il prend immédiatement pour des géants. L’hidalgo, impressionné par ces monstrueuses créatures, met sa lance en arrêt et se jette contre elles, sous les yeux ébahis de son écuyer. Le rôle de Sancho, lors de cette première aventure commune, se limite à avertir son maître de sa méprise, puis à panser ses plaies et à ramasser les morceaux de sa lance brisée. C'est également à la fin de ce chapitre que le narrateur intervient pour dire au lecteur que nous sommes qu'il n'a pas trouvé de suite à la situation. Il devient ainsi un personnage à part entière du roman, expliquant qu'il n'est un "compilateur" de situations préexistantes... un peu comme ce que je suis en train de faire... Puis le récit reprend.


227Don Quichotte et Sancho Panza continuent leur route au grès des rencontres : des bergers qui les rossent, des aubergistes, une jeune femme du nom de Maritorne, un troupeau de brebis que le chevalier prend pour deux armées ennemies,... Il leur parle d'une paysanne de son pays, Dulcinée du Toboso, qu’il ne rencontrera jamais, et qu'il considère comme l’élue de son cœur, lui jurant amour et fidélité.
Sancho Panza se rend bien compte que son maitre souffre de visions, mais décide de le suivre dans toutes ses aventures en se conformant à sa vision du monde.
À la fin du deuxième volume, Don Quichotte, vaincu par le chevalier de la Blanche Lune (le bachelier Samson Carrasco), s’en retourne chez lui. Sancho le supplie de ne pas abandonner, lui suggérant de prendre le rôle de berger, souvent mis en scène dans des histoires bucoliques. Ayant abandonné la lecture de tout roman de chevalerie, il retrouve la raison et fait dès lors preuve de la plus grande sagesse, avant de mourir entouré de l’affection et de l’admiration des siens."


228

Il est très difficile de prendre une photo des statues sans qu'il n'y ait personne. En effet, une sorte de mini-file d'attente se forme juste devant le socle dans laquelle les gens attendent leur tour pour être photographiés au pied de Rossinante en prenant la pause la plus banale ou la plus extravagante. Et tiens, je fais semblant de lui tirer la queue ! Et si je montais dessus ?! Et vas-y que je lui touche le cul !...
J'attends tranquillement que ce manège cesse en devisant intérieurement.
A chaque fois que j'entends les noms de Don Quichotte et de Cervantès, je pense de suite à "Lost in la Mancha" (2002), ce documentaire de Keith Fulton et Louis Pépé (pas le joueur de foot !) sur le tournage du film du génialissime Terry Guilliam, "The man who killed Don Quixote", qui ne vit, hélas, jamais (ou pas encore) le jour pour diverses raisons circonstancielles.


Je me rappelle des propos tenus par le co-scénariste, Tony Grisoni :
"Dans le roman, Cervantès fait une chose étrange et cruelle. A chaque page, il ridiculise Don Quichotte. A chaque fois, il en rajoute pour montrer la folie de de ce vieillard. Plus il est cruel, plus on aime Don Quichotte. Quand ilo redevient sain d'esprit à la fin, le lecteur ne le supporte pas. On veut qu'il reste dans sa folie parce que sinon, on sait qu'il va mourir."

Propos que j'aime mettre en relation avec ceux de l'exalté Terry Guilliam :
"Dans les challenges, j'aime la difficulté. Si c 'est facile, je ne le fais pas. Si c'est quasi impossible, je tente le coup. Je tire mon adrénaline de ça. C'est peut être ce qui stimule ma créativité. Sans bataille, je ne dois pas savoir comment m'y prendre."

Que le réalisateur américain des Monty Python soit omnibilé par le personnage de Cervantès n'est pas surprenant. Cela faisait plus de dix ans que le passionnant réalisateur de "Brazil", "Munchausen", "L'armée des douze singes", "Fisher king", "Las Vegas Parano",... tentait de monter le projet depuis plus de dix ans.
L'ombre de Don Quichotte plane sur son travail. C'est un héros qui ne pouvait que séduire Terry. C'est quelqu'un de passionné qui bataille contre les évidences, la raison, la réalité. C'est aussi cela le métier de réalisateur cinématographique : mettre en images des situations, des scènes que les gens ne voient pas dans la réalité. Et la façon dont Don Quichotte voit le monde est assez proche de la vision qu'on en avait, enfant. Un monde où les objets avaient une dimension magique.

A peine remis de ce moment littéraire, nous nous engouffrons dans le métro madrilène. Etrange coïncidence : ses couloirs semblent minuscules, étroites et bas de plafond.


229

Quelques minutes plus tard, nous sortons de l'enceinte souterraine pour retrouver les larges avenues de la capitale. Face à la bibliothèque nationale, un drapeau espagnol démesuré lui aussi se débat dans le vent...


230
Christophe Colomb et drapeau espagnol, place de Colon

Juste en face, c'est la sculpture d'une femme aux formes proéminantes, allongée nue au milieu du trottoir qui capte notre attention...

231
La Mujer con Espejo ( la Femme au Miroir), Fernando Botero

Nous empruntons le Passeo de Recoletos pour arriver devant le musée du Pardo. Là aussi, tout est démesuré : la file d'attente interminable à l'entrée de l'édifice nous amène à la conclusion que nous n'y mettrons pas les pieds.
Ben oui ! C'est pourtant le lieu à ne pas louper lorsque tu te rends à Madrid, mais comme je le dis souvent : "les livres incontournables, les films incontontournables, les rendez-vous incontournables... je les contourne très bien."
Et puis il est grand temps que la nuit tombe sur Madrid !
Avec elle, un air et un vent vent vifs accompagnent les premières lueurs d'ampoules urbaines.
Madrid, ville d'altitude. Ici, dans la capitale espagnole, nous sommes en effet à 666 m d'altitude. Oui, 666 tout juste, comme les chiffres de la bête. A cette heure de la journée qui hésite entre chien et loup, cela se ressent sur la peau et sur les murs...

photo 3(4)
Tag sur mur

Mais nous ne sommes pas là pour nous plaindre. La nuit madrilène et ses multiples bars aux multiples ambiances nous attendent dans le vieux Madrid, plein centre !
Il doit y avoir plus d'une quarantaine de bars différents rien que dans le maigre périmètre entourant notre hôtel, dans ce quartier centre du Vieux Madrid...

plan madrid

Nous commençons par "La catrina", Calle Corredera Alta de San Pablo, 13.
Rue à sans unique, à deux pas de notre hôtel. Magnifique vitrine. Et lorsque nous entrons, au-dessus du comptoir, c'est un déluge de décorations diverses, mais d'inspiration mexicaine...

191

L'endroit parfait pour se remémorer les géants du non-film de Terry Guilliam...

les trois géants les trois géants

...en buvant quelques mojitos à sa santé !
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Peut être les meilleurs Mojitos de Madrid... Mais continuons !
Quand j'écrivais "Plus d'une quarantaine de bars", cela sous-entendait également "plus d'une quarantaine d'ambiances différentes" !
Bar lounge ! Bar rock ! Bar plastique ! Bar à vins ! Bar-ciné ! Bar-voiture ! Bar kitsh ! Bar underground ! Bar-années 60 ou années 70 ou années 80 ou... !
Incroyable diversité ! Incroyable renouvellement ! Incroyable originalité !
Ces bars ne sont pas très grands. Certains semblent même avoir été installés dans un ancien appartement. Leurs fondations architecturales intérieures se ressemblent : une large pièce dans laquelle se trouvent quelques tables et le comptoir ; puis un étroit couloir pour aller dans une autre petite salle personnalisée à l'enseigne du lieu. La décoration est souvent chargée : affiches, photos, objets divers, fauteuils et canapés originaux, donnant une identité.
Tous ont leur musique s'accordant au thème du bar ; certains diffusent également des films, ou des courts-métrages, ou des clips d'un autre monde, comme au bar-restaurant "La lirio" où l'on peut voir sur un petit écran des clips et des films d'une cantatrice.

 

QUELQUES BARS ET RESTAURANTS...

189 195
Laboratorio Musical            Café de la Luz

196 256
Tupperware Bar                                                       Je sais plus il était tard

251    201
On the rue

Un endroit pour bien bouffer peinard ?

L'Ojala !
Calle San Andres 1 !

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De bons hamburgers ! Ou autres choses ! Dans une ambiance au choix :
- au rez-de-chaussée devant un film, tel que "Zoolander" ou  "Rien que pour vos cheveux" !
- au sous-sol, dans une ambiance plage lounge : de gros coussins posés sur du sable avec DJ !

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ET NOTRE COUP DE COEUR BAR :

LA VOIE LACTéE
Calle Velarde, 18

239 241

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Pour son décor, sa musique, son espace,
ses multiples possibilités et sa délicieuse tenancière discrètement ravissante !

 

 Tout ça était bien joli, mais il se faisait tard. L'heure de regagner l'hôtel avant de repartir demain pour de nouveaux lieux et notamment notre objectif principal.

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Maître Arnaud, Yan et Jénorme atteindront-ils le lieu où ils voulaient se rendre au départ ? Et quel était-il ? Et pourquoi ?

 

 

 

Commentaires
S
vous avez de sacrées bonnes bouilles, les enfants ! .. vous savez voir .. et vous savez causer ... OUAIS ! y a plus d'élection,ces temps-ci ça fait rien , je vote pour vous quand même <br /> <br /> ( y a pas d'offense ? .. )
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