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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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26 novembre 2013

KALININGRAD TOUR : Berlin by night (Allemagne)

Berlin, le Mur ! Berlin, contrastes !
Berlin secret ! Berlin caché !
Berlin premier et second plans ! Berlin vaut mieux que deux tu l'auras !
Il ne manquait plus que Berlin by night.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Alors, j'te l'dis tout de suite sans faire de détour : on va faire court ! Enfin, normalement !
Nous avons tellement arpenté les rues et avenues et impasses et ruelles de la capitale allemande que le soir venu, eh ben c'est un peu la déconvenue !
Non pas que la ville allemande nous déçoit par ses multiples propositions d'activités diverses, mais parce que nos jambes sont lourdes, nos mollets tombent à terre et nos cuisses sont un poids qui peinent à suivre le rythme de l'ensemble.

Alors, bien sûr, Berlin ne s'arrête pas le jour. Il y a plein de choses à voir et à faire la nuit. Nous aurions pu aller furter du côté de l'un des ces clubs, ou l'une de ces discothèques, ou l'un de ces bars underground et décalés, allant de la partouze en salon aux sons électro décadents dans une usine désaffectée.

Par exemple, citons :

-L'Absinth Depot (Weinmeister- str. 4) ; histoire de s'adonner aux rêveries éphémères de la fée verte dans un décor de vieux bistrot des années 20.

- Le White Trash Fast Food (Schönhauser Allee 6-7), pour écouter et voir quelques-uns de ces meilleurs groupes de country et de blues.


- Le Clärchens Ballhaus (Auguststr. 24), haut-lieu du cha-cha-cha et du paso-doble au temps de la RDA, qui propose depuis peu des soirées tango.


- Le Salon zur wilden Renate (Alt- Stralau 70), où on se croirait un peu dans le salon de grand-maman, mais en plus branché : papier-peint baroque, couloirs étroits, décors kitsch et de nombreux canapés cossus (et également un ou deux lits…). Sa vraie valeur est à l’intérieur : superbe programmation et bonne ambiance garanties.


- Le Cassiopeia ou RAW-Tempel (Revalerstr. 99), où tu te retrouves dans une ambiance mêlant bunker et cour de ferme. La jeunesse s'ébat sur les pistes de skate-board ou les terrains de handball, les buvettes diffusent à fond du rock et de la techno, on danse dans les ateliers où la Reichsbahn (les chemins de fer du Reich) remisait ses vieux wagons et locomotives.


- Le 40seconds, ainsi nommé parce qu'il faut 40 secondes pour l'atteindre avec l'ascenseur. Offrant une vue à 360° sur Berlin. le spectacle à l'intérieur est tout aussi intéressant, dans une perspective sociologique plus qu'architecturale : tu auras en effet l'opportunité de danser aux côté de jeunes gens qui se ressemblent tous les uns les autres et s'inspirent visiblement de Ken et Barbie.


- Le Vieux Cookies (Friedrichstrasse 158-164) ; discothèque au sens de l’humour avenant (à l’entrée tu verras “Étudiants 6 Euro, Tous les autres 4 Euro”), fréquentation à la fois chic et décontractée, bonne musique, et cadre magnifique.


- Le Watergate (sur l'Oberbaumbrücke) qui est l'endroit où se produisent les meilleurs groupes actuels de musique techno ; parois de verre fumé ouvertes sur la Spree ou sur sa terrasse flottante avec vue imprenable sur un vieux pont rappelant l'ambiance du Dokteur Caligari.


- Le Dice (Voltairestr. 5), dans une ancienne centrale électrique transformée en boîte de nuit, où l'on écoute de l'électro et de la funky-house sous les structures d'un jeune artiste en lumière, monde fugace et improvisé, attirant comme une super-fête foraine.


- ou encore les Spindler, Dice, Tresor, Sage, Tausend, ou, bien sûr, le fameux Berghain, classé comme l'un des meilleurs night-club du monde.

 

Mais nan !

Rien de tout ça !
Pour le moment, nous regagnons le quartier de Kreuzberg en traçant un peu plus loin que la rue où se trouve notre auberge de jeunesse.
Dernières lueurs de lumière naturelle sur la ville allemande.
Sans dire que nous sommes perdus, je préfère te décrire la rue dans laquelle nous divaguons. Maisons à l'anglaise avec petits jardinets et bars tranquilles se partagent l'espace avec quelques petits parcs de jeux pour enfants. Nous nous arrêtons boire une bière dans un de ces bars pour goûter le calme quotidien de cet endroit... et puis nous repartons parce que, bon, eh, oh, ça va bien là !
Après avoir fait une pause bière, nous sortons de ce quartier peinard pour nous retrouver, sans avoir fait exprès, sur les quais du Landwehrkanal. Nous marchons encore un peu, au hasard pour atteindre, apparemment, un lieu appelé le Maybachufer.

Berlin plan
Plan : Google maps

Là-bas, au loin, une foule, des toiles, du bruit ! C'est le Türkenmarkt (marché turc) !
Il faut savoir que les Turcs représentent la plus grande minorité ethnique de Berlin, en raison d'une forte augmentation de l'immigration dans les années 1970.
Nous entrons dans la Maybachufer où se sont posés divers étalages : légumes, fringues, fruits secs, épices, bouffe sur le pouce, chapeaux, ustensiles de cuisine, fruits, fromages, étoffes, tapis, vendeurs de cassettes et de CD, des seaux d'olives, du pain à foison,...
Tout se mélange agréablement ! Odeurs, parfums, bruits, discussions, musiques,... C'est bruyant, joyeux et chaotique ! Je me laisse porter par la foule nombreuse dans cette rue étroite. Mon regard divague sur les divers étalages suivant les haltes improvisés par un ralentissement impromptu. Ici, quelques odeurs de viandes et de pâte cuite se mêlent à des bruissements d'huile à friture. Je m'arrête, je demande à goûter cette sorte de petit sandwich farci à je-ne-sais-quoi. Je goûte, c'est bon. Il y a de la viande, des épices, des herbes. Et je replonge dans le marché. Déambulation.

Il faut savoir que les Turcs représentent la plus grande minorité ethnique de Berlin, principalement en raison d'une forte augmentation de l'immigration dans les années 1970. - See more at: http://vivreaberlin.com/2175,le-turkenmarkt-de-kreuzberg.html#sthash.Y6Tn1we5.dpufUne longue allée piétonne, longeant le canal, recouverte d'étalages divers, proposant tour à tour légumes, fruits, bouffe sur le pouce, fringues, articles de décorations, ustensils de cuisine, parfums, jus de fruits, chapeaux, soie, étoffes, vendeurs de disques,...Tout se mélange agréablement ! Des odeurs aux bruits. L'affluence te force à te laisser porter par la foule et à laisser ton regard déivaguer sur les différents étalages au grès des ralentissements piétons ou des couleurs croisées. Je vois là un homme qui a un stand de mangeaille. je ne sais pas trop ce qu'il met dans ses mini-sandwichs à pâte dure, mais je prends. C'est bon, c'est plein de parfums d'herbes et d'épices.
Il faut savoir que les Turcs représentent la plus grande minorité ethnique de Berlin, principalement en raison d'une forte augmentation de l'immigration dans les années 1970. - See more at: http://vivreaberlin.com/2175,le-turkenmarkt-de-kreuzberg.html#sthash.Y6Tn1we5.dpufUne longue allée piétonne, longeant le canal, recouverte d'étalages divers, proposant tour à tour légumes, fruits, bouffe sur le pouce, fringues, articles de décorations, ustensils de cuisine, parfums, jus de fruits, chapeaux, soie, étoffes, vendeurs de disques,... Tout se mélange agréablement ! Des odeurs aux bruits. L'affluence te force à te laisser porter par la foule et à laisser ton regard déivaguer sur les différents étalages au grès des ralentissements piétons ou des couleurs croisées. Je vois là un homme qui a un stand de mangeaille. je ne sais pas trop ce qu'il met dans ses mini-sandwichs à pâte dure, mais je prends. C'est bon, c'est plein de parfums d'herbes et d'épices.
Landwehrkanal
Landwehrkanal
LandwehrkanalzzszszszUne foule et des couleurs au loin annoncent un marché. C'est le Türkenmarkt (Marché turc) !


Nous ressortons de la foule et des étales complètement revigorés.
Maaaaaaaaiiiisssss la nuit approche à grands pas et son obscurité s'en va tomber sur les rues de la ville.
Attention, ce n'est pas que nous sommes atteints d'un mal qui nous donne une apparence extra-naturelle dès que le soleil disparaît pour laisser place à la lune....

Mais nous n'avons pas trop envie de nous faire rattraper par la fatigue, comme ce fut le cas la veille.

Jénorme dans le Mémorial de l'Holocauste, Berlin (Allemagne)SOUVENONS-NOUS DE LA VEILLE :
Telles deux âmes en peine et sans jambes, nous nous étions laissés avoir par notre optimisme et avions flanché comme deux grosses merdes dans un coin retranché de la ville. Le retour à l'auberge fut difficile et il n'était pas question de réitéré cette expérience. Nous avions cru pouvoir trouver quelque chose à becqueter jusqu'à point d'heure ; c'est ce que semblait proposer le quartier. Mais passé 22h30, plus aucun resto-bar du quartier de Kreuzberg ne servaient.
Nous avons alors été obligés de manger une pauvre pizza normale dans un resto de bord d'avenue, tenu par un Indien qui parlait italien avec un grand sourire. Sympa le gars, mais c'est pas ça qu'on voulait !

Bordel de merde, on nous annonçait que c'était le quartier de Berlin le plus branché, malgré une bourgeoisie rampante. Une véritable fourmilière où se côtoient étudiants, jeunes créateurs, Turcs fumeurs de chicha et néo-Berlinois de tous horizons. Et nous n'avons rien vu !!!!

 

Ce soir, nous nous posons quelques minutes dans un restaurant en bord de canal. Bouffe rapide, bière peinard ; le tout dans un petit coin de pseudo-jardin aménagé en terrasse ombragé et verdoyante. Le seul défaut de ce resto repose sur le fait qu'ils aient installé toutes leurs tables sur une terrasse en bois lamé non relié ; c'est à dire qu'il y a des gros trous entre les lattes et quand tu fais tomber, par exemple, ton couteau à terre, il se retrouve sous la terrasse, inaccessible. Aaaaah, combien de trésors peuvent se cacher sous ces lattes de bois ? Hein ? Non, mais franchement, je te le demande : COMBIEN ? Combien de couteaux égarés ? Combien de fourchettes échappées ? Combien... Oui, ok, on s'en tape !

Cette fois-ci, il fait nuit et c'est bien normal puisque c'est la fin de la journée.
Nous reprenons notre marche. Quelques appartements se dégagent des ensembles immobiliers par leurs lumières intérieures venant tapisser de couleurs des façades urbaines. Il y a de la vie là-haut derrière ces grandes fenêtres. Que font les gens ? Tapisser dans leur salon à regarder la télévision ou à manger en famille, entre amis ? A préparer une soirée plus tardive vers l'extérieur ?
Les lampadaires et autres réverbères affirment maintenant leurs présences. Leurs éclats électriques font reluire les feuillages et parsèment de lumière éparse les trottoirs par tâches. Le métro aussi revêt des couleurs et des formes nouvelles...

DSCN0495


Dans les rues, la jeunesse est de sortie. Dans les bars ou simplement discutant dans les rues, une bouteille de bière à la main. Ce sont des scènes que l'on ne voit pas à Paris, pour ne citer que cet exemple d'une grande capitale européenne. Ici, cela semble normal. En groupe ou seul, les jeunes et moins jeunes ont souvent une bouteille d'alcool à la main et marche avec le plus naturellement du monde. C'est normal.

DSCN0499

Nos jambes sont à nouveau lourdes. On se traîne un peu et on sent de suite qu'il ne va pas falloir trop marcher à perte ; d'autant plus que demain, il faut reprendre la route. Je propose à Maître Arnaud d'aller faire un tour dans ce bar-club appelé Madame Claude. Ce n'est pas loin de là où nous nous trouvons ; limite même c'est sur la route du retour à l'auberge de jeunesse où nous devons dormir ce soir.
Dans le guide acheté quelques heures avant de partir, il est dit de ce lieu :

"On se moque litteralement des lois de la gravité dans ce bar à la David Lynch
où le mobilier est accroché au plafond et les moulures collées par terre..."

Pas de photos, pas d'autres indications ! De suite, à mon esprit sont venues ces images typiquement lynchiennes...

Nous marchons un peu sans trouver de suite la Lübbener Strasse, censée héberger ce lieu. Et puis, finalement, voilà ! Une grande vitrine avec des rideaux fuchsia se pose devant nous. Maître Arnaud n'a pas l'air emballé. Il sent l'arnaque ou le plan louche. Pour lui, Madame Claude, c'est Madame Claude !

MADAME CLAUDE

madame-claude1"Madame Claude, de son vrai nom Fernande Grudet (née le 6 juillet 1923), était dans les années 1960-1970 à la tête d'un réseau de prostitution qui travaillait pour des dignitaires de gouvernements, des diplomates et de hauts fonctionnaires.
Fernande Grudet naît le 6 juillet 1923 à Angers dans le Maine-et-Loire (France) dans un milieu très modeste. Sa mère Fernande est née à Angers en 1883. Son père tient un café rue Diderot à Angers et vend des sandwiches à la gare pour subvenir aux besoins de sa famille. Du couple naissent deux filles : Joséphine, la première fille, qui décède en 1924, à l'âge de 19 ans, puis Fernande, qui, née en 1923, ne connaîtra jamais sa sœur aînée. Le père meurt sous l'Occupation à 58 ans, le 26 janvier 1941, d'un cancer du larynx.

Fernande, âgée de 18 ans, enterre son père ; sa mère est avec elle.
Fille-mère, elle s’installe à Paris et prend le prénom de Claude. Elle fréquente les milieux du banditisme et se prostitue ; puis elle monte son entreprise de prostitution de luxe au 32, rue de Boulainvilliers, dans le 16ème arrondissement de Paris.
Les confidences sur l'oreiller, transmises par Madame Claude aux services secrets, la mettaient à l'abri de tout désagrément. Une situation qui perdura jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Valéry Giscard d’Estaing. À cette époque, de nouvelles dispositions législatives sont prises à l'encontre de la prostitution, ce qui se concrétisera par la fermeture de tous les « hôtels de passes » mais aussi les « maisons » célèbres, comme celle de Madame Billy, autre pourvoyeuse de plaisirs pour la « jet-set » de l'époque.
À partir de 1976, le juge Bruguière entreprend de démanteler le réseau et Madame Claude s'exile aux États-Unis pour échapper aux poursuites du fisc. Persuadée d'être protégée par la prescription fiscale, elle revient en France dans les années 1980 et monte un nouveau réseau de prostitution. Elle est alors poursuivie par le fisc en 1986 puis par la justice pour proxénétisme aggravé en 1992 et sera incarcérée à Fleury-Mérogis.
Madame Claude vit depuis quelques années dans le sud de la France."    WIKIPEDIA

 

Elle avait quand même une certaine classe cette Madame Claude, hein.
Il est vrai qu'on a plus envie d'aller dans un bar-club nommé "Madame Claude" que dans un club qui s'appelerait "Moi, Christiane F, 14 ans, droguée et prostituée". T'imagines : "- Eh on s'retrouve au "Moi Christiane F, 13 ans, droguée et prostituée" ce soir ?

Réalisé par Uli Edel (à qui l'on doit également "Dernière sortie pour Brooklyn")en 1981, ce film raconte les déboires et les problèmes familiaux d'une jeune adolescente droguée et de ses amis dans le Berlin de la fin des années 1970, où beaucoup d'adolescents drogués se rassemblaient à la gare berlinoise du Zoologischer Garten.
Il est inspiré d'un livre éponyme, récit autobiographique de Christiane Felscherinow, qui a écrit en octobre dernier un second livre "Moi, Christiane F, la vie malgré tout".

 

BREF :
on verra bien !


L'entrée chez Madame Claude se fait en deux temps.
1) Des marches à monter pour passer une devanture rose-fuchsia derrière laquelle se trouve une charmante hôtesse. Et hop, direct, je tente de lui parler en allemand pour comprendre de quoi que qu'est-ce qu'il faut faire pour entrer dans ce bastringue. Elle me répond dans un allemand complètement fabuleux et limpide que je ne comprends absolument pas parce que, vois-tu, j'ai beau en avoir fait pendant neuf ans, ben, j'ai un peu perdu. du coup, nous nous mettons à parler anglais, mais je butte sur un mot. je me tourne alors vers Maître Arnaud en lui disant simplement "Ah mais bordel de merde, comment ça s'dit ça déjà ?". Ce à quoi la charmante hôtesse me répond : "Ah mais vous êtes français. Ok ! On recommence tout depuis le début !"
Bref, elle nous explique que l'entrée est d'un minimum de 1'euro, mis que l'on peut donner plus car cet argent est ensuite reversé aux artistes qui sont venus jouer ce soir. Très bien. On paye, on passe cette première épreuve pour entrer définitivement dans ce lieu en entrant dans une armoire... Ben oui !

2) Une fois la porte de l'armoire passée, il nous faut emprunter d'étroits escaliers faiblement éclairés qui descendent, descendent en colimaçon vers des profondeurs insoupçonnées et insoupçonnables. Des sons, des bruits, de la musique se font entendre, là, derrière cette porte devant laquelle nous venons buter en fin de marches. Nous poussons la porte... Nuage de fumée ! Eh ouais, tu peux fumer ici ! Lumières roses-fuchsia (encore!) donnant sur du mobilier confortable. Canapés, fauteuils en velours fuchsia disposés ici et là dans cet endroit souterrain qui n'est autre qu'une cave aménagée. C'est beau, c'est pas banal et, effectivement, il y a aussi du mobilier au plafond.

madame claude barPhoto : Madame Claude

Nous nous dirigeons vers le bar-comptoir. Il n'y a pas grand monde et ce n'est absolument pas grave. La bière est servie à la bouteille de 50 cl.
Ancienne maison close, Madame Claude est tenu par trois Français qui avaient paraît-il déjà exploité le concept à Paris, Londres et Madrid. Plusieurs salles et donc plusieurs ambiances occupent les 250m2 de ce club. Tu peux même aller faire un ping-pong ou un baby-foot si tu veux, dans une autre petite salle là-bas, derrière, je sais pas où.
A peine le temps de se poser que les serveurs annoncent le début du concert dans une salle située encore un peu plus bas. Berlin, ville souterraine. Si nous continuons à descendre ainsi, nous allons finir par nous retrouver dans un de ces tunnels creusés par les nazis pour mettre en forme Germania.
Nous entrons dans cette autre petite salle où une mini scène est installée de façon complètement aléatoire. Deux ordinateurs, quatre amplis, un écran au fond. Q'allons-nous voir ? Qu'allons-nous entendre ? Que va-t-il se passer ? Allons-nous avoir droit à un concert d'un crooner allemand, genre Camillo Felgen ?

 

Ou à la prestation d'une Nina Hagen sur le retour ?

Si c'est le cas, espérons qu'elle viendra sans Nana Mouskouri... hein ? Quoi ? Tu trouves ce duo surréaliste ? Peut être, mais n'empêche qu'il a bel et bien existé.

La preuve en cliquant ici :

NINA MOUSKOURI

 


Peut être aurons-nous droit au grand retour de Falco... ah non merde, il est mort et, en plus, il était Autrichien ! Rien à voir avec la musique allemande. Nico ? Ah non, morte aussi !
Bon alors, pourquoi pas Lou Bega, ou Nino de Angelo, ou Ayo... Ben si, ils sont allemands malgré leurs noms à consonance sudiste.

Et Sandra ?
                                                                                   Et Alphaville ?
                           Et Hong Kong Syndikat ?

                                                                                                                        Et Milli Vanilli ?

        Et Propaganda ?               
                                                                                        Et Boney M ?
                                   Et Scorpions ?
                                                                                        Et Accept ? Et Helloween ?
Et Sodom ?

 

Ou le grand retour de Nena ?


Ou peut être la présence surprise de Jimmy Sommerville,

croisé quelques minutes plus tôt dans une rue berlinoise ?


Non, nous ne sommes pas dans un lieu de revival-musical-pro-années-1980 ! Putain, jamais on n'en sortira de ces années 1980 !!!!!
Peut être, verrons-nous alors débarquer Shantel, Die Krupps, Oomph !, Kraftwerk, Rammstein, Kreator, Necrophagist...

KMFDM


PUPPETMASTAZ,
vus à Biarritz quelques mois auparavant ?

 

Oui, c'est peu être un peu violent pour ce lieu feutré, avenant et sympathique au demeurant. Mais ces lieux nocturnes berlinois semblent si surprenants et inattendus.
Les gens s'installent où ils peuvent. On se serre peinards. Maître Arnaud préfère aller se coller contre le mur du fond pendant que je m'aventure à l'avant de la scène... enfin de la sorte de scène. D'ailleurs, je me demande même si je ne suis pas sur la scène?!  Mais c'est sympa, c'est conviviale, c'est LA PROXIMITÉ !
Le premier groupe s'élance et nous distribue une musique électro-planante à base de sons d'ordinateur avec des images défilant sur un écran situé juste derrière eux

IMG_2133

Fin de la première presta. On remonte boire un verre... une bouteille. On nous annonce le troisième et dernier groupe de la soirée. Ah, on en a loupé un ! Je n'ai pas retenu le nom. Nous redescendons. Maitre Arnaud s'en va se re-caller contre le mur du fond.
Cette fois-çi, un seul ordinateur tenu par le même mec que tout à l'heure. Il est accompagné par un bassiste, un guitariste et une chanteuse.

IMG_2137

La musique démarre lentement. C'est très planant, entre dub, électro, ambiante et tout ça. Un peu dans le genre de Tricky, vois-tu....

dicky
Pour écouter son oeuvre, cliques sur l'image ci-haut ou
tapes un grand coup avec ta souris là-dessus : Là-D'sUS !

 

Non, bon, je disais :

TRICKY !

 

Ou encore, si tu préfères, avec cette voix féminine envoûtante, on peut penser à...
(on n'est absolument pas obligé)


Special Cases

MASSIVE ATTACK

Alors, oui, je suis d'accord avec toi et tu as bien raison de le signaler ici même à ce moment précis : il y a beaucoup trop de vidéos dans ce billet. Oui, certes, effectivement, tout à fait, sans aucun doute, quand bien même que lorsque se faire se peut !
Et puis, ils sont bien ces clips, merde ! Tu as regardé un peu celui de Massive Attack ? Hein ? Bon alors !
Et puis as-tu cliqué sur tous les noms d'artistes et de groupes allemands plus haut ? J'aurais très bien pu poster chacun de leur clip ! Eh ouais ! Eh ouais ! Mais ça, c'est bien la France, faut que ça gueule tout le temps : "Et y'a trop de vidéos ! Et y'a trop de photos ! Et on comprend rien, ça part dans tous les sens !"
Et puis je n'ai pas pu faire une vieille vidéo avec l'I-Phone car il n'y avait pas assez de lumière  -nous sommes dans une cave- et pour te faire ressentir, comprendre, vibrer, faire comprendre quelle était la musique que jouait ce groupe dont je ne connais ps non plus le nom, le meilleur moyen que j'ai trouvé, c'était de te faire une compilation de quelques clips de ce musique du même acabit ; même si, bien sûr, le groupe dont j'ai oublié le nom n'est pas aussi incroyable que les Tricky, Massive Attack.

BREF : tout ça pour dire que le concert a duré près d'1h30, que c'était prenant et agréable. Musique et arrangements qui t'emmènent loin, tu vois, par là-bas, tout en douceur, paisible.
Je retrouve Maître Arnaud à la sortie de la salle... de la cave qui me lance un grand :
MAITRE ARNAUD : " - Ah ben j'ai bien dormi moi !"

Bon, Ok, soit ! Pourquoi pas. N'avait-il pas aimé le concert ou était-il trop fatigué, on ne le saura peut être jamais.
Nous sortons de la première salle, puis de la seconde salle, puis de la troisième salle... Putain, mais elle est où la sortie, bordel ?! Là, c'est la salle de baby-foot... ici, c'est le bar... On en sort... Finalement, nous trouvons l'escalier que nous empruntons pour sortir de l'armoire, repasser devant le guichet duquel la petite Française a disparu. Nous voilà à nouveau dans la rue !
Il faut rentrer... Ben oui... C'est ainsi ! On le savait. Les jambes sont encore plus lourdes comme s'ils pouvaient avoir pensé que Madame Claude allait être le dernier lieu fixe de la journée. Eh non, il y a encore quelques 2, ou 3, ou 4 kilomètres à faire pour rejoindre l'auberge de jeunesse.
Les rues sont désertes. Par endroit, un peu de lumière ; puis à nouveau le sombre. Les arbres.

Quelque chose m'interpelle durant ce trajet.
Ce sont ces gens à vélo qui passent et parfois s'arrêtent pour ramasser les cadavres de bouteilles en verre ou en plastique. il semble que la nuit, une autre population s'empare de la ville. Après les gens marchant dans les rues une bouteille à la main ou discutant en groupe, d'autres personnes de la nuit viennent "nettoyer" la capitale allemande. J'apprendrai un peu plus tard que toutes les bouteilles (en plastique et en verre) sont consignées. Ces personnes ne sont pas là pour assurer la propreté de la ville par accès de conscience, mais aussi et surtout pour pouvoir récupérer l'argent de leur "chine nocturne".
Bien sûr, et malheureusement, comme dans tous les pays et dans toutes les villes, il y a de la misère. On nous parle souvent du modèle économique allemand, mais il fonctionne surtout très différemment du système économique et social français.
Par exemple, s'il y a moins de chômeurs en Allemagne qu'en France, c'est parce qu'il y a d'avantage de petits emplois précaires et sous-payés. Les Allemands cumulent alors parfois ces "petits boulots" pour pouvoir toucher une paye convenable au détriment de leurs heures familiales et de loisirs. Cette particularité du marché du travail germanique a été révélé dans la presse il y a peu, soutenu par le témoignage d'Innge Hannemann, une employé de l'administration allemande (cf : "Le côté obscur du miracle allemand").
Autre point important, les Allemands ont le choix de ne pas cotiser pour leur retraite. C'est à dire que pour toucher plus d'argent dans le moment présent, ils préfèrent ne pas cotiser. Nous pouvons alors nous demander dans quel état sera la population allemande dans quelques décennies s'il n'y a eu aucune cotisation. Les gens continueront-ils à travailler jusqu'à plus d'âge ? Seront-ils en capacité de le faire ?

1h30 du mat' bordel !
Ah bah merde alors, pour une soirée où on ne devait pas finir tard ?!
Nous regagnons l'auberge de jeunesse de la Spreewaldplatz. On nous a changé de chambre. Au lieu d'être dans une pièce à huit lits, il n'y en a plus que quatre et les deux couchages libres sont vides.

DSCN0510

Demain : debout pas tard pour reprendre la route en direction du nord de l'Allemagne avec un programme des plus... des plus... euh ben, tu verras bien dans le prochain épisode.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Tu verras bien !

 

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