AGUAS TUERTAS, les origines (Espagne)

Non, ce n'est pas le nom d'une nouvelle eau minérale gazeuse qui comprendrait 40% de potassium, 42% de magnésium et 36% de chlorore de borolythe, élément essentiel au maintient des lombaires quand tu pratiques le step à grande échelle. Et là tu vas me dire : "Mais dis don', si j'aditionne toutes tes conneries de pourcentages, j'obtiens plus de 100%, c'est pas normal ! Tu te foutrais pas de not'gueule un peu, là ?!"
Eh oh, tu suis un peu : je t'ai dit qu'Aguas Tuertas n'était pas le nom d'une eau gazeuse !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Aaaaaah, il fait beau, tiens ! J'aurais pu commencer ce billet en parlant de l'horoscope, mais bon, une bonne discussion autour de la météo, ça ne fait pas de mal non plus.
DONC : aaaah, il fait beau, tiens ! Voilà, c'est tout.
Maintenant, on peut parler d'horoscope en collaboration avec Le Gorafi.

BELIER : Rien ne s'arrange dans le ciel de Saturne.
TAUREAU : La configuration astrale favorise votre esprit romantique. Malheureusement, votre DVD de Coup de foudre à Notting Hill est rayé.
GEMEAUX : Visez haut, plus longue sera la chute.
LION : Ascendant tapir, tout va bien pour vous cette semaine, mais ça ne va pas durer.
CANCER : Tout est dit.
VIERGE : Vous sortez faire un footing. Il se met à grêler.
BALANCE : Avant d’être vous, vous êtes balance. Et ceci illustre parfaitement votre manque de personnalité.
SCORPION : Vous avez tant de projets personnels faits pour ne pas être réalisés. Saturne dope vos rêves et vous aide à procrastiner jusqu’à ce que vous soyez à la rue.
Pour les autres signes, tu n'as qu'à aller chez ton coiffeur ou chez le dentiste, il y a plein de revues avec horoscope dans leurs salles d'attente.

Alors, tout ça, c'est fait. Qu'est-ce qu'il nous reste ? Les résultats du loto ? On s'en fout, j'ai pas joué DONC je n'ai pas gagné. Cette affirmation sera d'ailleurs l'un des sujets au prochain bac de philo de l'année 2014 : "Peut-on gagner au loto sans jouer ?"
Rappelons au passage que cette année   -, c'est une grande innovation, mais vu la baisse des budgets dans le domaine de l'éducation il a fallu trouver une parade,-  tous les sujets du bac de philo seront sponsorisés par une grande industrie, une grande marque ou un grand fabriquant ; histoire de renflouer les caisses de l'éducation nationale.
Alors, avec ce coup, bien entendu, les sujets de philosophie 2014 auront une autre gueule. Par exemple, pour la section économique, nous aurons les sujets philosophiques : "Est-ce qu'avec Carrefour je positive ?", "Un mars et ça repart ?" ou encore "Peut-on envisager un repas sans Badoit ?".
Pour la section littéraire, notons le clin d'oeil à une émission de télé-réalité dont la chaine diffuseuse est également sponsor :

Ah oui, là, on entre de plein pieds dans la société actuelle ! Finies les torturations de cerveau à base de Socrates, Platon, Descartes, Janvion, Platini, Stopyra, Zimacko, BUUUUUUUUTTTTT !!! Pardon, je m'égare.

Ça, c'est fait aussi. Mais de quoi je parlais j'écrivais au début déjà ?
Ah oui, Aguas Tuertas. Bon eh bien, allons-y mon vieux.

Je ne sais plus quel jour c'était et on s'en fout car, comme disait Lénine à Jean-François Zanon avant le coup de sifflet final de cette incroyable finale de la coupe de France de 1982 entre le PSG et les Verts : "Il me tarde de partir vers d'autres horizons où les verres de bière de la buvette du stade ne seront plus consignés à 4 francs."
Je suis alors parti en direction de l'Espagne et ce depuis Bayonne où le maire venait d'inaugurer le Pont des Arts, fidèle réplique à ce pont parisien où les amoureux viennent accrocher un cadenas sur les parapets grillagés afin de définitivement sceller leur amour.

PONT DES ARTS DE PARIS

Photo : Kichka

PONT DES ARTS DE BAYONNE

Photo : Mélanorme

Encore heureux que le premier à avoir eu cette idée incongrue n'ai pas proposé un parpaing plutôt qu'un cadenas. Ou alors une girafe... T'sais : une girafe.
Le couple arrive sur les Pont des Arts à Paris et pour se prouver leur amour, ils accrochent une girafe vivante au parapet grillagé. Du coup, après, y'en a d'autres qui arrivent sur le Pont des Arts ; ils voient ça et ils se disent : "Ah ouais, trop bon l'idée quoi ! Nous aussi pour authentifier notre amour, on va accrocher une girafe vivante sur le pont des Arts !"
Et c'est parti les conneries ! Vas-y que tout le monde se met à chasser la girafe, à aller en Afrique pour ramener l'animal en question. Et après dans le métro, t'as plus de place parce que tu as plein de girafes amenées par ces couples à la con qui veulent aller sur le pont des Arts. Déjà que Paris, c'est la jungle pour circuler, merde... Mais, il faut le dire tout de même : que le Pont des Arts doit être beau la nuit avec toutes ces girafes enlaissées sur ses parapets grillagés...

MAIS QU'EST-CE QUE J'RACONTE ?
OH EH, TU M'FAIS DIRE...ÉCRIRE N'IMPORTE QUOI TOI ?!

Je pars de Bayonne vers je-sais-pas-trop-quelle-heure et ce n'est pas un problème. Dans l'auto-poste-radio-lecteur-CD, c'est Mister Bungle qui tourne.

Le but : passer par les petits villages de Briscous, Bardos, Bidache, Came, Navarrenx (capitale mondiale de la pêche au saumon, on ne le dira jamais assez !), Gurs, Moumour, Oloron-Sainte-Marie, Bidos, Asasp-Arros, Bedous, Accous, Etsaut, Urdos, Candanchu... Ah non, merde, je suis allé trop loin. Demi-tour ! Etsaut, Urdos, tourner à droite, Les Forges d'Abel et son ancien camp de vacances abandonné... Remarque, ils pourraient envoyé des enfants de pauvres dedans, hein ! Comme ça, les enfants de pauvres, ils auraient aussi des vacances à la montagne. Bon, OK, tout est délabré, cassé, pété, ça menace de s'écrouler, mais merde : ils en veulent ou pas des vacances ?! Putain, ils veulent pas non plus qu'on leur amène le café au lit le café au matelas gonflable !!!!????Une fois que tu as passé cet incroyable endroit calme et reposant, tu continues, tu continues, tu continues.... Tu ne sais pas trop où cette route sinueuse et étroite va t'emmener, mais tu continues quand même. Vas-y, vas-y ; n'aies pas peur ! Et puis c'est beau. Ces montagnes, ces prairies bien vertes, ces arbres aux feuilles laissant filtrer une lumière de printemps finissant, ce petit ruisseau sauvage qui s'en va disparaître dans ce gros bloc de béton que l'on appelle centrale hydroélectrique. Continues donc encore un peu, va. Ah, attention, tu entres dans le...

...où il est interdit de circuler en camping-car, de promener son chien, de camper, de cueillir des fleurs, de jouer aux dominos le dimanche entre 14h et 14h32, de tirer au fusil sur quoi que ce soit depuis sa voiture sauf si c'est sur une baleine portant une moustache postiche.
T'es prévenu. Tu continues, tu continues, roules, roules !!!!!

Maintenant, STOOOOOOOOOPPPPPP !

La route s'est soudainement arrêtée car tu es arrivé au point de départ de cette randonnée devant nous mener à Aguas Tuertas, qui n'est toujours pas le nom d'une eau gazeuse. Et le point de départ est : le parking de la forêt d'Espélunguère. C'est une très bonne idée d'avoir fait un gros parking de 2500 places au milieu de cette forêt, même s'il a fallu abattre des milliers de chênes centenaires, quelques centaines d'hêtres bisexuels, sans oublier les majestueux sapins qui emplissaient les lieux de leurs parfums résineux. Non, mais j'déconne, hein ! Le parking d'Espélunguère, à 1338 m d'altitude, c'est la fin de la route et tu te gares dans le fossé, point barre !
Je descends de la voiture. Je chausse les chaussures, je casque la casquette, je saque le sac à dos et c'est parti !

Du parking au point de vue d'Aguas Tuertas, un panneau de randonnée officielle annonce une durée de marche de 2h environ ; c'est suivant si tu es jeune, vieux, unijambiste, myopathe, hypermétrope, gauche-contrariant(e) ou tout simplement fainéant(e). Toujours est-il que je déconseille vivement aux gens qui sont en fauteuils roulants de faire cette randonnée seul. Entendons-nous bien : ce n'est pas de la diffamation, ni de l'antisolidarité, c'est juste un conseil. D'ailleurs, notons au passage que le parking d'Espélunguère n'a prévu aucune place pour les personnes à mobilité réduite... Par contre, le Leclerc d'Oloron-Sainte-Marie en a encore inauguré 18 ce matin. C'est pas compliqué : bientôt les valides ne pourront plus se garer pour aller faire leurs courses dans cette saloperie de supermarché. C'est ça qui veulent, hein ?! C'est ça ????

ALLEZ, C'EST PARTI !

J'emprunte un très beau sentier bien large pour débuter cette randonnée qui s'annonce sous les meilleures hospices d'un point de vue météorologique.

Et c'est pas fini, après avoir pénétré dans une belle forêt arrosée par une splendide lueur verte...
           

...je me trouve nez à nez NON nez à eau avec la première curiosité du périple : la cascade d'Espélunguère.
            

Oui, tu as remarqué toi aussi : elle a le même nom que le parking.
Une montée abrupte par un étroit sentier jonché de racines tricentenaires accompagne ces visions. Et puis, soudain, tout s'éclaircit. La forêt a disparu pour laisser place à un paysage de carte postale ou de calendrier des postes.

Je longe ce sympathique ruisseau d'Espélunguère  - Décidément, tout s'appelle Espélungère ici !-   Ruisseau qui donne des envies de pique-nique pour arriver à un croisement juste devant cette passerelle en fer qui n'a rien à voir avec le pont des Arts. Si je vais à gauche, je pars pour 1h30 de marche en direction du Lac d'Estaens où je me suis déjà rendu à moult reprises...

Si je vais à droite, je prends la direction du col d'Escalé-Aigue-Torte et du refuge d'Arlet.
C'est la seconde proposition qui est retenue pour aujourd'hui. Je passe une petite butte pour rejoindre un large chemin carrossable. On dit "carrossable" non pas parce que des carrosses avec des princes et des princesses passent dessus, mais bel et bien parce qu'il est suffisamment large et viabilisé pour que des 4 × 4 puissent l'emprunter. Peut être d'ailleurs devrait-on changer l'intitulé et l'appelé "chemin quatre quatable". En tout cas, il se faufile dans la petite vallée d'Espélunguère (oui, oui, toujours le même nom que le parking) creusée ou pas par la rivière, dominée par les montagnes aux diverses couleurs.

    

   

Un peu plus loin, un autre croisement.

Si je continue tout droit, je me dirige vers une petite cabane qui porte le nom de... de... OUUUUAAAAAAIIISSS ! La cabane d'Espélunguère, bravo ! Tu connais ? Tu y es déjà allé ?
Petite cabane au pied des montagnes qui vend habituellement du fromage brebis. Mais à cette époque de l'année, elle est encore fermée.
Si je tourne à droite, je continue mon avancée vers le col d'Escalé-Aigue-Torte.

Seconde proposition retenue.

Un sentier à nouveau étroit m'amène vers des hauteurs insoupçonnées et insoupçonnables d'où se dégage une très belle vue sur la vallée d'Espélunguère que je viens de traverser ainsi qu'un panorama restreint sur la cabane d'Espélunguère au milieu des pierres éparses. On la croirait épargnée par une pluie de météorites.

La montée est brutale. Je passe d'un altitude de 1611 mètres à une hauteur de 1622 mètres. Eh oui, quand même ! Au mois de mai, il y a encore de la neige. Je décide d'en profiter une dernière fois pour cette année 2014.

   

Je continue encore un peu pour atteindre le col d'Escalé-Aygue-Torte (1635 m). A partir d'ici, nous passons du côté espagnol.

Un récapitulatif du chemin parcouru en photo.

Photo : Randonnée Pyrénées

Le pas d'Aygue-Torte marque l'ouverture vers un vaste plateau dans lequel sillonne une petite rivière. Un endroit parfait pour marquer une petite pause apéro.

     

C'est beau.

A cette altitude, la neige est encore présente et recouvre le chemin officiel qui permet de rejoindre Aguas Tuertas.

    

C'est dans ces moments là, lorsque le soleil donne, que tu es en altitude et que c'est le mois de mai, que tu ne te rends pas compte que le soleil donne et que tu es en train de te prendre des putains de coups de soleil sur le front et le haut des bras.

J'avance dans la neige aux sons des quelques petites cascades
s'écoulant depuis les hauteurs des montagnes environnantes.
Originaires de la fonte des neiges d'altitude,
ces eaux ne sont pas présentes en été.

Un beau silence règne par ici. Quelques vols d'oiseaux passagers, sons de l'eau s'écoulant et des couleurs florales.

    

Une fois la neige passée, un véritable plateau d'altitude s'ouvre devant moi. Une petite rivière le parcourt tel un serpent se faufilant dans l'herbe grasse et verte...

...avant de disparaître dans un trou qu'il serait plus approprié de nommer "Gouffre".

 

 Mais ça, c'était avant, comme y disent les autres cons qui vendent des lunettes. Car maintenant je longe la petite rivière serpentante et portant le doux nom de... merde, comment elle s'appelle cette rivière espagnole ?...  Bon, tant pis, toujours est-il que petit vallon deviendra vallée et la montagne en profite pour se mirer dans les eaux passantes de la rivière...

Ah non, là, ça passe trop vite, ça se mire pas !

Ah non, là, l'eau est dégueux, ça ne se mire pas non plus !
Aaaaaaah, ça m'énerve !

                       Ah, attends, là, VOILÀÀÀÀÀÀÀÀÀ !!!!!

                                              Demi-mire !

  Tiens ! Pis tiens aussi !                                     

S-mire !                                                          

Et pis re-tiens, en voilà du mirage !

Bon allez, on continue !!!

J'arrive au bout de cette petite vallée bien sympathique et mignonne au demeurant. Des sensations de dépaysement total et de solitude revigorante sont subitement interrompues par la présence d'un panneau impromptu. Un panneau qui semble vouloir dire s'il pouvait parler : "Bon, eh mec, maintenant que tu es arrivé jusqu'ici, il va te falloir faire un choix crucial." Cette situation me faisait penser à ces moments de cinéma où le héros, après une longue quête, se retrouve confronter à son destin. Par exemple, citons en vrac : Luke Skywalker face à Yoda ("L'empire contre-attaque"), Indiana Jones et le gardien du saint Graal ("Indiana Jones et la dernière croisade"), Wolverines et Roulettes ("X Men 1, 2, 3, 4, les origines, le commencement, le jour du passé futur") ou encore Thomas Levy et Christian Szell ("Marathon Man").

Et ce panneau décisif, le voici :

Incroyable, non ? Il subsiste cependant un petit problème. Si.

Certains vont dire, là, je les entends déjà, hein, les donneurs de leçon tout ça :
CERTAINS : "- Mais il est tout le temps en train de picoler même dans des endroits loin de toute civilisation ?!"
Eh bien, je te répondrais que certes oui et que cela vaut peut être même mieux de boire du Mojito, du vin ou de la bière plutôt que du Coca.

INFO DU JOUR
Du sperme retrouvé dans du Cola

Les Japonais sont connus pour leurs pratiques sexuelles hors normes mais ce qui suit est tout simplement stupéfiant. Nous sommes dans la péri^phérie de Tokyo. Dans l'usine de fabrication de Kirjin Cola, un soda très populaire au pays du soleil levant. Aki Chiseko (32 ans), chef de production exemplaire, vient d'être arrêté et emmené par les forces de l'ordre nippone ce matin pour intoxication alimentaire volontaire.

Il y a une semaine, monsieur Chiseko a été surpris, par plusieurs de ses collègues dans une position étrange. Celui-ci était aspergé de soda et entrain de se masturber prés des cuves contenant le coca avant son conditionnement. Arrêté par la sécurité de l’usine, il fut interrogé sur son comportement. Il avouera aux gardiens et à la direction, qu’il est atteint de troubles psychologiques et qu’il ressent l’envie se masturber en présence de soda et cela depuis 2 ans. « Je commence par me verser du soda sur tout le corps et je rentre dans une sorte de « transe » masturbatoire », « Je ne me contrôle plus, cette odeur et ce sucre me rendent complètement fou, seul l’éjaculation peut mettre un terme à tout ceci… »
Pire ! Il avouera que lorsqu’il y avait éjaculation, il s’empressait de récupérer sa semence et la jetait dans la cuve pour qu’elle se dilue avec le précieux cola.
L’homme a été promu chef de production il y a plus d’un an et a donc infecté plusieurs milliers de canettes. Les organisations sanitaires se veulent rassurantes envers la population en précisant bien qu’il n’y a aucun danger pour ceux/celles qui auraient bu de cette boisson.
Devant de tels aveux la direction de Kirjin Cola Japon ainsi que l’organisation de la santé publique japonaise ont dû prendre des mesures pour stopper cette contamination. La firme a rappelé des milliers de camions de livraison et a dû détruire une partie du stock que Aki Chiseko aurait pu contaminer. 250 000 litres de soda détruit et 750000€ de perte nette. Le jugement de Aki Chiseko n’a pas encore été rendu mais il risque 5 ans de prison ferme ainsi qu’une amende pouvant atteindre 10000€."   NORDPRESSE

 
Hein ? Alors ! Bon, en désespoir de cause de bar à mojito non présent en cet endroit, je décide de prendre la direction pour laquelle j'étais finalement venu jusq'ici après deux heures de marche presqu'intensive, c'est à dire :

J'avance doucement. Je sens que j'approche du but ultime. J'hésite d'ailleurs à me rendre dans cette direction à cloche-pied, ou en moonwalk, histoire de ne pas arriver trop vite et profiter des derniers moments de pré-émerveillement.
Quelques mètres plus tard, j'arrive au bout du petit sentier. Et là.... Stupeur, magnificence, incroyable, magnifique, superbe, enchantement, extase, éblouissement...

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Nous reviendrons sur le sentier du Mojito puisque j'avais oublié de terminer cette grande série.