Mer, montagnes, profil napoléonien et panneaux socotars (64)

Ah tiens, l'autre jour, la famille était de passage dans le Pays Basque. Il ne faisait pas très beau, mais pas mauvais non plus. Un temps d'avril, comme dirait Laurent Voulzy avant qu'il ne décide de remplacer le mot "temps" par "fille". Toujours est-il que LA question se posait : "Où aller dans le Pays Basque lorsqu'il fait une fille un temps d'avril ?"
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Nous aurions très bien pu rester à la maison à prendre des photos
d'un verre de bière posé sur un vieux Télérama,
comme ceci :

Mais bon, c'est très vite redondant !

Alors, mes parents et moi-même, nous avons cherché une autre activité, dans un autre lieu, dans le Pays Basque.
Tout d'abord, il faut connaître les goûts de chacun. Ma mère aime bien marcher le long de l'océan. Mon père aime bien manger dans un de ces petits restos simples avec vue, pourquoi pas, sur un port. Personnellement, j'aime bien marcher sur la plage en mangeant un bon plat de moules, mais ce n'est pas facile à faire. Tu t'en mets partout, tu sais pas quoi faire de tes coquilles, si tu les balances sur la plage, y'a toujours des cons pour venir te faire chier en disant que tu pollues alors que tu ne fais que remettre la moule morte... la coquille de moule dans son élément naturel et tout ça et tout ça !

Toujours est-il qu'après moult délibérations, après avoir fait le tri dans les endroits déjà parcourus et non-visités dans le Pays Basque par mes parents, notre choix s'est porté sur Socoa. Nom enjoué et dynamique qui pourrait faire penser à une reprise du tube de Charles D. Lewis, "Soca Danse", sorti en 1990. Ne compte pas sur moi pour poser ici le clip. Par contre, le nom de Lewis me fait penser à Jerry Lewis ; et qui dit Jerry Lewis, dit "Docteur Jerry et Mister Love" (1963) :

Mais Socoa n'a rien à voir avec ce film. Et en ces temps proche du mois de mai où les fleurs volent au vent et où le tournoi de Roland-Garros ne va pas tarder de débuter, certains pourraient également penser "tennis" puisque Socoa ne se trouve pas loin d'Arbonne, autre ville basque où est enterré Jean Borotra, ancien joueur de tennis, surnommé le Basque bondissant et qui fit parti des «Quatre Mousquetaires». Oui parce qu'on parle souvent d'Arcangues et de Luis Mariano, mais pas assez de Jean Borotra. Pourtant, sa vie fut des plus mouvementée. Récit rapide.

                                                                     JEAN BOROTRA
"Joueur de tennis et homme politique français, Jean Robert Borotra est né le 13 août 1898 à Biarritz. Après être sorti de la Première Guerre Mondiale au grade de lieutenant, il intègre l’école Polytechnique.
Lorsqu’il participe à sa première compétition de tennis, à l’occasion d’un tournoi militaire, Jean Borotra qui avait pratiqué la pelote basque pendant son adolescence se fait remarquer non seulement pour son niveau de jeu élevé, mais aussi parce qu’il présente une particularité sur le plan technique : il alterne, au cours d’un même échange, des prises de raquette main droite et main gauche.

Borotra et les « Quatre mousquetaires »
Jean Borotra développa un tennis porté sur l’offensive. Très athlétique, il montait souvent au filet et était reconnu pour la qualité de sa volée et de son smash. Jouant toujours coiffé d’un béret, il fut surnommé le « Basque bondissant ». Il a remporté au cours de sa carrière trois des quatre tournois du Grand Chelem : Wimbledon (en 1924 et 1926) Roland-Garros (1931) et le tournoi d’Australie (1928). Il a également remporté ces trois tournois en double (avec cinq victoires à Roland-Garros) et a connu la victoire en double mixte dans les quatre tournois du Grand Chelem.
Borotra est l’un des « Quatre mousquetaires » du tennis français aux côtés de Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste. Associés en équipe de France de Coupe Davis pour la première fois en 1923, ils s’inclinent deux fois face à l’Australie en demi-finale (1923 et 1924) puis se hissent les deux années suivantes jusqu’en finale, où ils sont battus par les Etats-Unis (1925 et 1926). La troisième finale, à Philadelphie en 1927, est la bonne pour les mousquetaires qui s’imposent 3-2 et remportent le premier « saladier d’argent » de l’histoire du tennis français. Ils conserveront ce trophée jusqu’en 1932, soit pendant six années consécutives. En 1933, l’équipe de France fut battue par celle du Royaume-Uni, emmenée par Fred Perry. Il a fallu attendre 1991 pour voir à nouveau l’équipe de France remporter la Coupe Davis.

Photo : Memory Print

Parcours politique controversé
Il fit une dernière apparition en équipe de France de Coupe Davis en 1947. En 1963, alors âgé de 65 ans, le Basque bondissant disputait encore le double messieurs et le double mixte du tournoi de Wimbledon. Mais sa carrière de sportif de haut niveau avait pris fin bien plus tôt, à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale. A cette même période Jean Borotra s’engagea en politique auprès du Parti Social Français (à ne pas confondre avec le Parti Socialiste), un parti de droite nationaliste créé en 1936 et qui connaissait à l’époque un large succès. Lorsque la France fut vaincue par l’Allemagne en 1940, le PSF prit une position ambiguë : le parti se voulait officiellement fidèle au Maréchal Pétain, mais refusait la collaboration et l’antisémitisme. Si de nombreux membres du PSF rejoignirent la Résistance, d’autres prirent part au Régime de Vichy. Parmi ces-derniers figurait Jean Borotra, qui fut nommé commissaire général à l’Éducation physique et aux Sports en 1940. Il partit en tournée en Afrique du Nord, et emmèna avec lui le champion de France de natation, Alfred Nakache, juif, ce qui lui est reproché.
En 1942 il démissionna et tenta de gagner l’Afrique du Nord pour rejoindre la France libre. Il fut alors arrêté par la Gestapo et déporté le 28 novembre 1942 au camp de concentration de Sachsenhausen ; puis au château d'Itter dans le Tyrol autrichien avec d'autres personnalités politiques et militaires françaises jusqu'en mai 1945. Borotra aurait vraisemblablement été exécuté par les Allemands sans l’intervention du Roi de Suède Gustave V, qui n’était autre que son ancien partenaire de double !
Jean Borotra était partisan d’une pratique populaire du sport, et œuvra dans le but d’empêcher sa professionnalisation. Il est à l’origine de la création des Centres Régionaux d'éducation Physique et Sportive (CREPS). Malgré le rôle qu’il joua au sein du Régime de Vichy et son admiration pour le maréchal Pétain, il reçut plusieurs distinctions parmi lesquelles la Légion d’honneur et la médaille des déportés-résistants. Sa carrière politique s’est poursuivie en tant que député gaulliste de 1968 à 1976. Il fut également nommé président d’honneur de la Fédération Française de Tennis, et vice-président du conseil sportif de l’UNESCO.
Il décéda à Arbonne le 17 juillet 1994, à l’âge de 95 ans."
PORTRAIT DE SPORTIFS  (photo : Bundesarchiv)

Alors, bon, voilà, un coup qu'on a vu ceci,
de quoi parlions-nous au départ ?
Ah oui : de Socoa !

Nous nous lançons donc sur les côtes basques pour rejoindre la petite ville portuaire, mais pas trop. Nous partons.

MOUGUERRE

La petite ville au relief escarpé dominant l'Adour vient d'installer un nouveau rond-point pour lequel nous émettons quelques doutes quant à l'orientation des panneaux de circulation, comme le montre la photo ci-haut.

Un peu plus tard, mais pas trop, nous faisons une petite halte sur la plage d'Erretegia, située à l'entre de Bidart et d'où part le célèbre Sentier du Mojito.

BIDART
PLAGE D'ERRETEGIA

Il n'y a pas grand monde sur la plage, exceptée une femme étendue sur le sable faisant la sieste aux sons des vagues, un gros panneau interdisant l'accès au site pour cause d'éboulement de falaise et un homme partant faire un petit tour de paddle-board sur les eaux turquoises changeantes de l'océan Atlantique.

       

Pendant que la plage dévoile des couleurs contrastées à l'approche d'une possibilité pluvieuse, au loin, "Les Trois Couronnes" étend sa silhouette morcelée sous des nuages de plus en plus pressants. Un rayon de soleil apparaît parfois, nous rappelant le fameux dicton basque : "Ici, quand il fait beau, c'est signe de pluie."

Tiens, puisque l'on parle des Trois Couronnes, cela me fait penser à cette expédition que nous avions faite avec l'ami Fred l'année dernière.

Souvenons-nous !

LES TROIS COURONNES

Intrigante montagne espagnole à la crête dentelée, les Trois Couronnes, ou Aiako Harria, ou Peñas de Haya, s'élève certes à une altitude modeste (836m), mais elle ne manque pas d'allure. Parait-il qu'en la regardant depuis Biarritz, on peut lui trouver une ressemblance avec le profil de Napoléon.

      
                      Les Trois Couronnes, vue de Bidart                     et      Napoléon, vu par Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson

C'est pas si évident que ça, quand même. On ne sait pas trop dans quel sens regarder la montagne pour que cela se rapproche le plus possible du profil de l'Empereur. Le menton, d'accord, à la rigueur, mais où il est le nez ? Et puis y'a pas de front ! Non, eh oh, faut pas déconner !
En tant que purs Bourguignons, mes parents et moi-même pouvons te dire que ce profil basque napoléonien n'a quand même rien à voir avec celui que tu peux découvrir en forêt morvandelle du côté d'Uchon, à Dettey. Là, tu as un vrai profil napoléonien ! Ah oui ! Là, c'est indiscutable, regarde !!!!!

       
Photos : Amur et Delcampe

BREF ! Passons sur ces pseudo-ressemblances tirées par les cheveux à quatre épingles qui ne font pas le moine et re-concentrons-nous, veux-tu bien, sur le côté géologique pur de cette montagne qui nous fait presque face depuis la magnifique plage d'Erretegia de Bidart.

On la distingue les Trois Couronnes-Aiako Harria-Peñas de Haya depuis plusieurs lieux mythiques du pays basque français et espagnol, comme les plages et l'autoroute de la côte Atlantique ou encore depuis le sommet de la Rhune. D'ailleurs, des hauteurs de la Rhune, elle ressemble un peu à Jean Gabin avec la bouche de Angelina Joli et le front de Michel Leeb. Enfin...

DONC : les Trois Couronnes-Aiako Harria-Peñas de Haya est une des plus vieilles montagnes du Pays Basque, affichant plus de 270 millions d'années et quelques mois au compteur.
Si cette montagne se prénomme "Aiako Harria-Peñas de Haya" mais surtout "Trois Couronnes", c'est parce qu'elle possède trois sommets qui sont Irumugarrieta (806 m), Txurrumurru (826 m) et Erroilbide (836 m).
C'est pour cela qu'avec l'ami Fred, on ne pouvait pas ne pas se rendre sur ce sol granitique et minéral.
Cela n'a pas été facile de trouver le point de départ des randonnées.Il faut dire que nous parlons très mal espagnol. Alors que nous demandions le chemin pour rejoindre les "Tres cojonès", la plupart des locaux environnant la montagne nous répondaient généralement en souriant : "En sus calzoncillos !"...
Hein ? Ah toi non plus, tu ne parles pas très bien espagnol. Bon, alors, reprenons le dialogue.

                          ET SI NOUS APPRENIONS QUELQUES MOTS EN ESPAGNOL
NOUS : "We searchons los Très Cojonès."
Ce qui veut dire en français :
NOUS : "Nous cherchons les trois couilles."
Du coup, les locaux nous répondaient en souriant :
LOCAUX : ""Están en sus calzoncillos !"
Ce qui veut dire en français :
LOCAUX : "Elles sont dans vos slips !"

Heureusement, la comédie cessa lorsque nous rencontrâmes une jeune Espagnole charmante qui parlait aussi un peu le français et qui nous expliqua gentiment que nous cherchions la montagne nommée Aiako Harria ou encore Peñas de Aya. On recommence !

LES TROIS COURONNES
ou Aiako Harria ou Peñas de Haya

Après quelques minutes de route, nous parvenons à trouver le parking adéquate, situé entre un cabanon tagué-abandonné et des vaches sous des poteaux électriques.

        

Nous partons du parking d'Elurretxe, situé à 490 mètres d'altitude. De là, deux choix s'offrent à nous sans qu'on ne le sache à l'époque. Ben oui, nous nous sommes lancés à l'assaut des Trois Couronnes sans vraiment étudier la randonnée et le chemin à suivre.
Après consultation une fois revenu, nous avons finalement appris qu'il y avait deux itinéraires possibles pour accéder aux trois sommets des Trois Couronnes d'où son nom...

Photo : Topopyrénées

Comme nous sommes un peu orgueilleux et que nous avons du rosé dans le sac à dos, nous décidons de prendre l'itinéraire pour randonneurs expérimentés afin de rejoindre le plus haut sommet qu'est Erroilbide (837m). De plus, c'est le chemin "le plus facile" pour réaliser l'ascension des trois pics en continu.

Nous empruntons un sentier étroit qui s'en va se perdre dans la forêt...
      

...logeant des cascades capverdiennes s'écoulant des hauteurs des trois sommets...
      

Croiser des arbres en forme d'animaux qui n'ont pas le profil de Napoléon.
Ici, un éléphant qui crie...

Et puis, nous sortons de la forêt. Là-bas, beaucoup plus bas, apparaît de la civilisation...

                                             San Sebastian

Hendaye et Hondarrabia                                               

C'est le moment de prendre encore plus d'altitude
en empruntant un petit sentier se dirigeant tout droit
vers Erroilbide.

  Pendant ce temps, vautours et avions planent au-dessus de nos têtes...

Nous arrivons à un endroit dégagé d'où nous pouvons apercevoir les Trois Couronnes de dos et de plus près. Impossible de dire exactement à qui la montagne ressemble à cet endroit précis. Y'a comme des airs d'Annie Cordy avec le menton d'Herbert Léonard et les yeux de ce gars qui était à l'école primaire avec moi en 1982, mais dont j'ai oublié le nom.

C'est également un bel endroit pour profiter du soleil et découvrir une variété de légumes assez peu connue des marchés locaux : le champibouse ; un champignon qui ne pousse que dans la bouse de vache.

Ne me demande pas comment il faut le préparer, quelle cuisson adopter, avec quelle viande l'accompagner ou encore quel vin choisir pour mettre en valeur tous ses parfums.

Un dernier regard sur le lac de Andara, situé quelques 500 mètres plus bas...
      

Et c'est parti !

Au moment d'attaquer le dur de la falaise, la chose la plus importante : suivre les points rouges. C'est essentiel pour ne pas se retrouver dans une impasse rocheuse dangereuse ou sur le Mont Blanc.
Pour déstresser, nous pouvons également nous amuser à trouver un lien de parenté entre ces points-guide et des animaux. Tiens, par exemple, regarde sur la photo ci-contre : n'as-tu pas l'impression d'apercevoir le profil de Napoléon... d'apercevoir un poisson avec un oeil rouge, là, perdu dans les rochers ? Heeeeiiiinnn ? Mais si !

Une fois ce poisson à oeil rouge passé, nous pénétrons dans une sorte de sente très étroite.

En fait, tu mâches un peu à flanc de falaise avec d'un côté la pierre, de l'autre le vide...
         

Et au milieu coulent des chevaux qui murmurent aux oreilles des brebis...
           

Le chemin s'est fait sentier ; le sentier s'est fait sente ; la sente s'est faite trace. Puis la trace se fait...rare. Nous avons marché sur des pentes herbeuses ; nous sommes maintenant en train d'escalader des rochers. Le vide est derrière nous. Dans la falaise, nous distinguons quelques nids de rapaces en contrebas. Ce sont des vautours-fauves (rien à voir avec le groupe musical qui chante "L'infirmière") qui pensaient être bien peinards en faisant leur nid ici, loin de l'humain et de la civilisation.

Après plus de trois semaines d'efforts... Non ! Après plus de deux heures d'efforts intenses, nous parvenons au sommet d'Erroilbide, le plus haut sommet des Trois Couronnes-Peñas de Hayas-Aiako Harria, situé à 836 mètres d'altitude, rappelons-le. Oui, c'est vrai : nous sommes loin des 901 m de la Rhune, ou des 1570 m du cirque de Gavarnie, ou des 1986 m du lac d'Arlet, ou des 2360 m du lac d'Ansabère, ou des 2515 m du sommet de la piste rouge de Pichaleybe de Saint-Lary-Soulan, ou des... ouais bon, ça va !
Ici, au sommet d'Erroilbide, pas de churros, pas de bar à mojito, pas de vendeurs de cartes postales, pas de food-Truck ! Non : juste deux petites sculptures en inox qui semblent représenter une pyramide et une fusée, et dans lesquelles on peut déposer quelques écrits.

Vu que nous avons oublié nos stylos dans la voiture, nous décidons de redescendre le plus vite possible et remonter ensuite pour laisser un message... Non, je déconne !

Depuis ce sommet, la vue est magnifique et prenante,
du Mont Jaizkibel à la Rhune en passant par Hondarrabia.

Hein ?
Ouais, je sais : j'ai un peu loupé ma vidéo-panorama
et on voit surtout le ciel et le lac de Andara.

Mais une fois qu'on est là, que faire ?

1) CONTINUER
Fred décide de poursuivre la randonnée afin de réaliser le tour des cimes en prenant la direction des pics de Txurrumurru (826m) et d'Irumugarrieta (806m). C'est le but de cette randonnée et puis faire demi-tour, c'est nul, c'est rétrograde, c'est involutif. Il faut toujours aller de l'avant. C'est ça la vie !

2) FAIRE DEMI-TOUR
C'est intrigant tous ces sommets dont l'altitude se terminent par le chiffre 6... 806m, 826m, 836m...6 6 6... 666... Si tu t'arrêtes aux premières lignes de Wikipédia, tu vas simplement apprendre que le chiffre 666 est un chiffre qui suit 665 et qui précède 667. Ouais, super, génial ! Mais bien sûr, j'suis con !
Mais je le sais, tu le sais, nous le savons et ils le sachent : 666, c'est aussi le chiffre de la bête, du Diable, de Satan, selon l'Apocalypse de Jean, chapitre 13, verset 18. Cela ne me met pas en confiance.

D'autant plus que les nuages approchent pour se heurter à la montagne,
laissant seul un cheval là-bas au loin...

...pendant que les vautours fauves tournent au-dessus de nos têtes !

Finalement, je me dégonfle ! Fred est motivé, mais je vois à quelques mètres de là où nous sommes la première paroie à escalader à mains nues. Je préfère faire demi-tour et retrouver les champignons-bouses ainsi que les pottoks errants...

        

 Quelques heures plus tard, nous retrouvons le parking sains et saufs. Une prochaine fois, c'est promis, nous ferons le vrai tour des sommets des Trois Couronnes-Peñas de Hayas-Aiako Harria-profil de Napoléon !

FIN DE LA PARENTHÈSE TROIS COURONNES...
REVENONS A SOCOA !

Et cela tombe bien que l'on parle de Socoa car justement, c'est le titre de ce billet, rappelons-le au passage. Et c'est également à Socoa que nous nous trouvons, mes parents et moi, à présent.
Je te rassure de suite, d'ici aussi, nous voyons très bien les Trois Couronnes-Peñas de Hayas-Aiako Harria.

 Hein ? Hein ? On la voit bien, là ? Hein ? Ben ouais... Et quelle question on se pose alors ? Hein ? Hein ? Eh ben ouais, bien sûr : c'est le profil de qui ce coup-ci que l'on voit depuis Socoa ?
On dirait "la chose" des Quatre Fantastiques, un peu, non ? Mais de face !

        

Petit comparatif qui nous permet de rappeler ici l'apparition des nouveaux héros conçus par Stan Liquide, avec entre autres...

                 
Dessins : Stan Liquide

Et sinon, Socoa, c'est quoi ?
Nous y voilà !

SOCOA

C'est un fort, c'est un port, c'est une plage, c'est une longue digue.

Un fort construit au XVIIème siècle, puis remanier par l'incontournable Vauban, pour défendre la baie de Saint-Jean-de-Luz sur laquelle se lève un soleil que l'on peut admirer chaque matin depuis la digue.

Un port avec de frêles embarcations très colorées, détonnant avec les murs sombres du fort, et quelques restaurants s'approvisionnant en retours de pêches locales. Le tout dominé par la Rhune et un cimetière.

Une longue digue avançant dans l'océan où il fait bon errer pour humer l'air du large
en se prenant quelques bourrasques dans le visage.
         

Une plage de sable fin protégée des vagues par la digue
et une aire d'attérissage pour hélicoptère.
          

Une vue imprenable, mais vraiment imprenable, sur Saint-Jean-de-Luz.

Socoa, c'est aussi son rocher coloré qui coule au milieu de l'océan, une croix basque sur une borne du port, un voilier qui passe au large avec des gens dessus qui font coucou ou à l'aide, des petits restos qui font de la moule-frites pas cher accompagnée d'une sangria qui saoule...

        

       

Le tout sans oublier la maison des blocs qui abrite le chai Egiategia et où on te propose une fois par semaine de venir découvrir la vinification du vin sous l'eau à 15 m de profondeur.

Oui, Socoa, c'est tout ça ! Mais pas que... Non, non, non. Moi, ce qui m'intrigue le plus dans ce petit hameau de bord d'océan, c'est la prolifération des panneaux "Interdiction de plonger". Il y en a partout !!! Je les ai donc photographiés.

     
       Interdiction de plonger dans la taule          Interdiction de plonger dans les WC publics 

          
Interdiction de plonger sur le parking                          Interdiction de plonger du balcon   

       

        
Interdiction de plonger dans les flaques          Interdiction de plonger dans l'escalier   

        
Interdiction de tourner le dos aux vagues                 Interdiction de faire du ventriglisse sur la digue

Voilà !

DANS UN PROCHAIN ÉPISODE

Nous nous rendrons du côté d'Arcachon pour rencontrer You, un phoque un peu casse-couilles qui empêche les surfeurs de surfer, les gens de se promener, les chiens de dormir et les retraités de lire leurs journaux sur les plages...

"Il veut jouer. Il monte sur nos planches. Si on ne le laisse pas faire il mord. On est obligé de sortir de l'eau mais il nous suit jusqu'à la plage."
Wayne, surfeur de Carcans

"Il faut sauver le phoque You. Il a besoin d'amis.
Il faut lui trouver une famille
pour qu'il nous laisse un peu tranquille."
Yvon

Bref : l'horreur !
   

Comments

[picgasc]

Bravo, j'ai beaucoup aimé .