LA CHAPELLE DU BANQUET (58)

28 septembre 2015

Dans la série "Que faire en vacances ?", aujourd'hui, voyons le cas : "Et si on faisait une randonnée !"
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Oui, mais attention :
je te parle d'une petite randonnée.

Pas de l'ascension du Mont Blanc !

Ni du Tour des lacs d'Ayous en deux jours !

Ni de se lancer sur le chemin de Compostelle en luge d'été !

Non ! On va se faire une petite randonnée sympa.
Pour cela, dans un premier temps, il te faut te rendre... ça se dit ça : "Il te faut te rendre" ?... Bon... Il faut te rendre... C'est mieux ?... Mouais... Il faut que tu ailles... Oui, voilà, c'est bien. On recommence.
Pour cela, dans un premier temps, il faut que tu t'ailles... non, il faut que tu te rendes dans le Morvan.
Et là, ça commence, j'en entends déjà dans le fond qui gueulent : "Ohla, mais c'est où le Morvan ?" ou "Ohla, mais ma bagnole est en panne, je ne pourrai jamais aller jusque dans le Morvan !!!" ou "Ohla, euh, ben, eh, euh, on peut pas la faire plus près cette randonnée tranquille ?"

NON !
CE SERA DANS LE MORVAN ET C'EST TOUT !

Mais attention, ce ne sera pas n'importe où dans le Morvan. Tu peux te dire :

"C'est l'été, il fait beau, c'est sympa,
ce serait bien d'aller randonner autour du lac de Pannecière...

...ou autour du Lac des Settons !"

Eh bien non plus !

Mais Jénorme a pensé à toi. Et comme été rime avec mer (si,si !), nous allons aller à Mhère.

Oui, oui, j'ai bien dit "Mhère".

Il y a le ciel, le soleil et la mer... Mhère.

UNE HISTOIRE DE MHERE...
Mhère est une petite commune de la Nièvre, également située dans le Morvan, riche d'histoires, d'Histoire et de culture.
Son nom dériverait à la source de celui du dieu Mercure dont le culte aurait été célébré à proximité. D'autres pensent plutôt à une déformation de Meix, métairie. On trouve dans les archives une multitude de formes écrites : avec h ou sans h, avec ou sans s, avec un e ou deux e ; mais jamais simplement et purement Mer.
700 habitants en 1667, puis 959 en 1820, puis 1300 à la fin du XIXème siècle, Mhère n'a cessé de grandir et de voir divers métiers s'installer dans la commune pour le bien-être de ses habitants qui se plaignaient quelques années plus tôt d'isolement. On compte de nombreux agriculteurs, un curé, deux meuniers ainsi que cinq maréchaux-ferrants, un charron, huit aubergistes, onze maçons, neuf charpentiers, deux instituteurs, une institutrice et deux boulangers. On voit apparaître des nouveaux métiers, deux facteurs, quatre cantonniers, un cordonnier, onze sabotiers, quatre tisserands, trois épiciers, huit couturières, une modiste.
Un autre point historique et intéressant de cette petite commune est l'accueil qu'elle a fait aux enfants de l'assistance publique dès la fin du XVIIIème siècle et tout au long du XIXème siècle; comme beaucoup d'autres communes du Morvan.
Le Morvan est suffisamment loin de Paris pour ne pas être en concurrence avec les régions prisées par la bourgeoisie parisienne comme la Normandie, la Picardie et suffisamment près pour que l’envoi des enfants soit encore possible. La pauvreté de cette région en fait une aubaine pour l’État qui veut payer le moins possible les familles d’accueil. On appelle ces enfants "Les petits Paris".
Les "Petits Paris"sont des enfants abandonnés par des mères célibataires ne pouvant garder les garder, des orphelins de père et de mère, des enfants retirés à leur famille pour mauvais traitement, des enfants dont les deux parents sont en prison, ou des enfants confiés à l’assistance par les pères qui partent à la guerre de 1914 et dont l’épouse est morte ou malade.
Tous ces enfants ne sont pas complètement abandonnés, certains parents prennent des nouvelles, demandent à les revoir, parfois à les récupérer. L’administration est toute puissante pour en faire part à l’enfant ou non, voire à arracher cet enfant à sa famille nourricière.
La Grande Guerre stoppera l'épanouissement du village. À partir de 1918, le monde a changé. Mhère a perdu ses forces vives (20% de sa population ne reviennent pas de la guerre) et les notables préfèrent s'installer en ville (Nevers).
"Entre les deux guerres, avec l'exode rurale, Mhère a vu d'abord revenir régulièrement pour l'été les enfants de l'assistance élevés ici mais partis travailler à la ville. Ils en profitent pour envoyer des cartes postales à leurs amis ou à leurs patrons comme le montrent les textes des cartes postales que l'on peut retrouver dans les antiquaires." CLAUDE GRIMMER, Histoire de Mhère

Mhère, ce fut aussi un festival, "Fruits de Mhère", dont nous n'avons plus trop de nouvelles depuis 2003. Un festival qui mêlait musique et...euh... ben je sais pas trop...

REPORTAGE

Festival Fruits de Mhère from Jan de Rode on Vimeo.

Mais revenons, veux-tu bien, à ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est à dire : randonnée autour de Mhère.
Comme nous l'avons déjà dit, la commune se situe située dans le parc naturel régional du Morvan, et plus particulièrement dans le secteur le plus boisé et montagneux de celui-ci. La colline du Banquet est son point culminant, et son nom rappelle une tradition qui consistait, autrefois, à organiser des repas sur la plus haute colline du village.
Voilà, ça y est, on y vient, tu commences à comprendre. Associons les mots-phare que nous avons croisés depuis le début de ce billet : "Randonnée", "Morvan", "sympa", "cordonniers"... non, le dernier mot n'est pas utile pour le moment, mais oui, tu l'as compris : nous allons nous rendre à cette intrigante chapelle du Banquet.

ALLEZ, C'EST PARTI
MON KIKI !

Ma mère... oui, j'ai bien dit ma mère et non ma Mhère ou ma mer ou Mamère comme Noël Mamère... Non !
Ma mère, mon père et moi même nous lançons à l'assaut de la randonnée proposée par un petit guide des balades morvandelles et dont j'ai retrouvé la typographie sur le site IGN.fr.

Carte : Espace loisirs IGN

C'est 3 heures de marche pour environ 10 km de marche par un dénivelé de 323 mètres.

Nous quittons Mhère, son église, sa place et sa mairie...

...pour rejoindre le chemin balisé qui se trouve au-dessus du village.

Nous abandonnons le bitume pour trouver la terre et la campagne. Fini l'urbanisation ! Bon, en même temps, à Mhère, nous n'étions pas trop gênés par la circulation et la pollution. Le chemin est à présent bordé de ronces pourvues de belles 'grappes' de mûres.
Rappelons-le : la mûre est un fruit sauvage que l'on peut consommer telle quelle, ou en tarte, en sorbet, en crumble, en coulins et/ou en confiture. Elle est également une excellente source de flavonoïdes, des antioxydants désormais bien connus. Elle contient des minéraux, au premier desquels le potassium (206mg/100g), le phosphore (32mg/100g) et le magnésium (17mg/100g).
Hein ? Hein ? Hein ? Eh ben oui ! À Mhère, il y a également des fruits : les fameux fruits de Mhère.
Après avoir passé le cimetière que la commune a décidé d'agrandir, nous pénétrons dans le bois de Montregeot.

À l'orée de ce bois,
un étrange panneau nous fait un brife
sur la situation économo-géographico-politique
de la République de Malte.

Ben oui, c'est comme ça !

Le chemin s'éloigne doucement de Mhère sans pour autant que l'on perde le village de vue.

Bien calé au milieu des champs et des arbres, c'est une touche citadine au milieu de ce vert. L'église Saint-Germain domine le paysage avec la D506 en ligne droite.

Nous continuons paisiblement notre marche aux sons des oiseaux et en croisant quelques animaux bien tranquilles.

Chevaux surveillant l'église Saint-Germain de Mhère
depuis le chemin de "crête"

Vaches gardant la citerne d'eau de Mhère
à hauteur du croisement
du Boux-Dessus.

Éparpillement bovin,
non loin de Chartes.

ET MAINTENANT UN JEU !!!

Ouuuuaaaaiiissss !!!!!!!!!
Je ne sais pas toi, mais perso, j'aime les vaches ! Pas seulement dans l'assiette, mais aussi, comme ça, dans la vraie vie de tous les jours, comme aujourd'hui, par exemple.Leurs regards figés lorsque tu passes à leur proximité. Leurs meuglements longs et continus lorsque tu t'approches d'elles. Les mouvements incessants de leurs mâchoires broyant les quelques brins d'herbes arrachés aux champs dans lesquels elles passent la plupart de leur temps à paître. J'aime les vaches blanches, les vaches marron clair, les vaches à tâches noires, les vaches noires, les vaches ! J'aime les Charolaises, les Limousines (pas les bagnoles, hein !), les Tarentaises, les Normandes, les Savoyardes ! J'aime les vaches avec de grosses cloches, comme celles que j'avais croisées à la frontière franco-suisse alors que je tentais d'aller passer des vacances en Croatie il y a cinq ans...

J'aime les expressions à base de vache : "Parler comme une vache espagnole", "être vache avec quelqu'un", "Il pleut comme vache qui pisse", "une période de vaches maigres", "Oh, la vache !",...
J'aime les vaches sur les cartes postales à qui on fait dire n'importe quoi, comme...

BREF :
LE JEU !

Si toi aussi tu es fan de vaches, peut être auras-tu remarqué sur la photo ci-haut
que l'une d'entre elles nous regarde fixement.
Mais as-tu remarqué que sur la même photo,
notre objectif-randonnée du jour apparaît
quelque part, au loin... ?

OUI, NON, OUI, NON, OUI, NON ?

Petit moment de réflexion.
on se retrouve après cette page de pub
qui nous rappelle que Noël approche.

Voilà, ça, c'est fait. Revenons à notre...

JEU

As-tu trouvé la solution ? Oui, non, peut être, ne se prononce pas.
Eh bien, revoyons la photo, mais avec un indice indication.

Eh oui,
nous découvrons le clocher de la fameuse chapelle du banquet !

Force est de constater qu'il nous reste quelques kilomètres de grimpée à effectuer, mais notre objectif est à présent dans notre ligne de mire.

On approche...

On approche...

A y est : nous sommes au pied de la colline du Banquet. Un panneau nous indique qu'il nous reste quelques 2,6 km de montée pour atteindre la chapelle.
La montée est continue et, petit à petit, le panorama s'affirme.

Progression agréable
avec quelques panneaux d'encouragement
sur le bord du sentier...

Quelques plantes diverses...

Ainsi que quelques animaux très lents...

Nous quittons le bois de Charmillon pour entrer dans le bois du Banquet. D'un point de vue observation, il n'y a pas vraiment de grosses différences.

Nous constatons juste que
l'un des nombreux chemins de Saint-Jacques de Compostelle
passe par ici.

...et que, déjà, en août, il y a du houx.

Le sommet de la colline du Banquet n'est plus très loin. Nous le sentons. Sur notre droite, un panneau nous indique que c'est par ici, un peu plus loin, en pleine forêt, que se trouvait autrefois, il y a longtemps, bien longtemps... le Centre géographique de la Zone Euro.

Il faut savoir qu'à la suite de l'entrée de la Slovénie dans la zone euro au 1er janvier 2007, Mhère était devenue le centre géographique de la zone euro succédant en cela à la commune voisine de Montreuillon, d'après un calcul réalisé par l'IGN. L'adoption de l'euro par Chypre et Malte au 1er janvier 2008 a déplacé ce centre vers la commune d'Ouroux-en-Morvan.

PAUSE
QUESTIONNEMENT MORVANDIAU

Je crois que le Morvan compte le plus grand nombre de Centre géographique de la Zone Euro au monde.
En effet, quelques heures plus tard, nous nous sommes rendus dans le petit village de Montreuillon, dominé par son aqueduc magistral sur lequel s'écoule la rigole de l'Yonne, permettant d'alimenter le Canal du Nivernais.
Comme j'ai oublié de faire une photo de ce magnifique ouvrage datant de 1841-1843, je te propose de regarder plutôt les clichés de ce bar-restaurant-bistro de pays nommé Bar Restaurant de l'Aqueduc, où nous avons bu un verre d'after-rando

BREF : eh oh, on s'éparpille, on s'éloigne !
DONC le Centre de la Zone Euro... Oui OK d'accord !
À Montreuillon aussi, ils ont leur Centre géographique de la Zone Euro !

Alors bon : il est où ce Centre de la Zone Euro, là, parce que bon ?

Carte : Wikipedia

Un petit historique s'impose, histoire de remettre les pendules sur le fil du rasoir à couper l'eau chaude.
En 1951 est créée la CECA (Communauté européenne pour le charbon et l’acier), suivie en 1957 de la CEE (Communauté Economique Européenne) avant qu'elle ne soit dissoute en 1993 par le Traité de l'union Européenne pour devenir la CE (Communauté Européenne).
En 1951, nous avons six pays, dits fondateurs, que sont l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Italie, le Luxembourg, les Pays Bas. Jusque là, ça va et pour que cela continue, nous allons passer sur les mesures économico-politico-culturelo-sociales.
En 1973, Le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni rejoignent la CEE qui n'est pas encore CE, mais qui n'est déjà plus CECA. En 1981, c'est la Grèce qui arrive, suivie de très près par l'Espagne et le Portugal en 1986, avant que l'Autriche, la Findlande et la Suède ne s'enmêlent en 1995, sans oublier la Chypre, l'Estonie, La Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République Tchèque, la Slovanie, la Slovaquie en 2004 ; puis la Bulgarie et la Roumanie en 2007 avant que la Croatie ne clôt les inscriptions (pour le moment) en 2013. Cette liste ne reprend que les pays entrant dans la zone euro, mais qui n'ont pas pour autant la monnaie de cette même zone, c'est à dire l'Euro. On est d'accord ? Pas de soucis. Par exemple, le Royaume-Uni est dans la zone euro, mais ses habitants continuent à payer et à vivre avec la Livre sterling.
Toutefois, cependant pourtant, dans cette liste, certains pays quittent leur monnaie nationale pour adopter la monnaie européenne. Ce fut le cas des États fondateurs le 1er janvier 1999 ainsiq ue l'Espagne, le Portugal, l'Irlande, l'Autriche et la Finlande. Puis le Vatican, Monte-Carlo, Monaco et la Grèce en 2001. Puis la Slovénie en 2007. Puis Chypre et Malte en 2008. Puis la Slovaquie en 2009. L'Estonie en 2011. La Lettonie en 2014 et la Lituanie en 2015.

Alors, bon, eh : bien sûr, à chaque entrée nouvelle d'un ou de plusieurs pays dans la zone Euro, le Centre de cette zone se déplace.
Blancafort est considérée comme la première commune à avoir été Centre de la Zone Euro le 25 décembre 1998, mais le 1er janvier 2001, avec l'entrée de la Grèce, c'est Montreuillon qui en devient le centre avant que la Slovénie ne repousse le lieu à Mhère... Voilà, on comprend mieux, OK. Mais tout ceci très provisoirement avant le déluge de nouveaux pays adoptant l'Euro en 2008 au point de repousser le Centre de la Zone Euro à Ouroux-en-Morvan. Pas bien longtemps non plus puisqu'un an plus tard, avec l'entrée de la Slovaquie, c'est à Liernais que le Centre se retrouve.
Depuis ce jour et cette entrée, il semble que l'on ait arrêté de planter des grosses pierres écrites dans les forêts pour situer le Centre de la Zone Euro. Il semblerait bien qu'il se trouve actuellement du côté de Villy-en-Auxois, mais tout semble calme, pour l'instant, dans cette petite bourgade bourguignonne de 226 habitants.

C'est incroyable non, cette histoire de Centre de la Zone Euro. Imagine : t'es chez toi, peinard en train de regarder, euh, je sais pas, "Top chef" et PAF : d'un coup, t'as des gens qui arrivent chez toi avec un menhir de 400 kilos gravé "Centre de la Zone Euro" et qui te disent :
"Monsieur, Madame, félicitations : votre appartement ou votre maison se trouve pile-poil au Centre de la Zone Euro. Veuillez accepter ce menhir et ces drapeaux et préparez-vous à recevoir quelques touristes chaque jour jusqu'à ce qu'un nouveau pays accepte l'Euro."
Ah bah oui, mais faut y penser ! Personne n'est à l'abris !!!!!!!
En tout cas, voici ce qui explique les nombreux panneaux explicatifs de pays étrangers (Malte, Irlande,...) que nous avons croisés en chemin.

REPRENONS À PRÉSENT,
NOTRE RANDONNÉE !

On cause, on cause ! On hypothèse, on hypothèse, mais ne voilà-t-il pas que nous arrivons face au pied de l'objectif O : la chapelle du banquet !
Une chapelle de belle facture, de prime abord, mais pour laquelle nous allons apporter quelques précisions car toute cette architecture ne semble pas complètement catholique.

LA CHAPELLE DU BANQUET

Tout d'abord, nous pouvons revenir sur le nom de la colline. "Banquet".
Si nous nous référons au Petit Larousse (que nous n'avons pas amené avec nous car c'est un peu lourd à porter dans un sac à dos), un banquet est "un repas d'apparat où sont conviés de nombreuses personnes, pour célébrer un évènement".
Et là, je me pose la question : "Mais qu'est-ce que c'est qu'un apparat ?"
Si je me réfère encore au Petit Larousse, un apparat est un "éclat particulier dans la tenue et le maintien de quelqu'un ou dans le décor d'une cérémonie".
Et là, je me pose la question : "Mais qu'est-ce que c'est qu'un éclat particulier ?"
Si je me réfère encore au... Ouais bon ça va bien !!!! La chapelle du Banquet alors !

Il faut savoir que le mont Banquet ou colline du Banquet est encore appelé "le Bout du Haut". C'est ici que les villageois des environs organisaient de joyeux festins à 554 mètres d'altitude.

C'est à l'initiative d'André-Marie Dupin, personnalité importante au niveau national et pour le Morvan, que fut bâtie cette chapelle en 1858. Propriétaire du Château de Raffigny, lui et sa femme Marie-Geneviève Brunier, avaient souhaité y édifier un petit sanctuaire de style Roman, qu'ils pourraient contempler depuis leur propriété. C'est deux ans après le décès de sa femme que les travaux commencèrent avec l'architecte Louis Lenormand, chargé de la construction de l'édifice.

Connu pour avoir déjà réalisé les églises de Dun-les-Places et de Vandenesse ainsi que la Madeleine à Paris, Louis Lenormand batit la chapelle du Banquet en granit sur un plan rectangulaire, avec un choeur en abside et une tour-porche-clocher s'élevant à 18 mètres. Elle mesure 15 mètres de long pour 7,50 mètres de large et s'inspire du style roman du XIème siècle.
Son inauguration eut lieu le 28 septembre 1858 en présence de l'évèque de Nevers et de nombreuses personnalités locales et régionales. Chaque année, un pèlerinage à la vierge y était célébré.

Progressivement abandonnée, les deux guerres finirent de la transformer en ruines. Les portes et la cloche furent déménagées à Gâcogne pour éviter les pillages. La cloche fut même cachée au fond d'un étang de la région pour qu'elle ne soit pas prise par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondale.
Abandonnée, délaissée, oubliée... Elle fut finalement sauvée et restaurée grâce à la volonté de l'association Pro Morvan sous la présidence de Lionel Letaud. Après accord avec le propriétaire M Sansal, il fallait aussi pouvoir raser les bois environnants pour lui permettre d'être vu de loin et d'offrir le splendide panoramique actuel. Mobilisant de nombreux bénévoles (ainsi que des subventions et nombreux dons) entre 1986 et 1993, elle retrouva sa superbe actuelle.

Elle reste cependant fermée en permanence, sauf le dimanche d'après 15 août où une messe est célébrée et une fête organisée par l'association pour les feux de la Saint Jean.
(Sources : PATRIMOINE DU MORVAN)

On peut toutefois tenter d'apercevoir l'intérieur de la chapelle par un petit trou horizontal qui nous permet d'entrapercevoir le vitrail du choeur.

Située à 554 mètres d’altitude, elle domine la région avoisinante et permet une vue panoramique sur les communes de Mhère et Gâcogne. Celle-ci est appréciable depuis la table d'orientation qui a été installée à proximité de la chapelle.

Alors, oui, certes, d'ici, on ne voit pas la Tour Eiffel, ni le Mont Blanc. Mais c'est beau quand même !
Et puis, je ne sais pas toi, mais je trouve que la forêt située face au panorama ressemble à une sorte d'éléphant couché. Non ? Bon...