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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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11 février 2016

Et si on allait boire un verre de vin chaud en montagne ?!

L'autre jour, les météorologues annonçaient qu'il allait y avoir de fortes bourrasques de vent pouvant créer des vagues de sept à dix mètres sur les côtes Atlantiques. Il ne fallait pas m'en dire plus pour que je prenne la direction des montagnes basques et pyrénéennes.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Mais aller dans les montagnes en février simplement pour fuir les vagues, ce n'était pas suffisant. Il fallait une mission, un objectif, un but. C'est ainsi que je me donnais pour mission d'aller boire un verre de vin chaud au pied d'une piste de ski. Hein, eh, c'est bien ça, non ? Mais oui, c'est bien. Allez, c'est parti !

Je me fais un petit itinéraire routier pour ne pas simplement aller simplement d'un point à un autre. Comme le disait Jack Kerouac (ouais, quitte à citer quelqu'un, autant citer Kerouac) : "Peu importe l'objectif, l'important, c'est la route." ou "Rien derrière nous et tout devant, comme toujours la route." Oh, je ne sais plus ce qu'il disait, mais c'était un truc dans le genre.

Regardons la carte :
Itinéraire Bayonne Ossau
Carte : Google maps


Ok, très bien, on y va !


Je monte dans la voiture en gardant la feuille de route sous les yeux.

chris isaakDans le poste-CD, je mets un peu de Chris Isaak parce que ça fait longtemps que je n'en ai pas écouté et qu'il vient de sortir un tout nouvel album, First comes the night. Vu que je ne l'ai pas encore acheté, aujourd'hui ce sera Chris Isaak chante Noël ; un album enregistré en 2004 et qui s'appelle Christmas, tout simplement.

 

 

 

Pendant ce temps, les paysages défilent.
Je suis principalement la route dite du fromage d'Ossau-Iraty, un fromage de brebis. Donc, forcément, il y a des brebis dans les champs qui bordent l'itinéraire.

DSCN7520            DSCN7521

Mais, ce n'est pas tout : il y a aussi des arbres aux formes étranges.

DSCN7478 a

Les politiques ont du faire un choix : "Appelle-t-on cette route la route des fromages d'Ossau-Iraty ou la route des arbres aux formes étranges ?"
Le choix a été vite fait. Je roule, je roule. Hasparren, Bonloc,... Je fais quand même un petit détour par Hélette parce que j'en avais gardé un souvenir mitigé lorsque j'y étais allé il y a quelques années pour le festival EHZ où passaient ce jour là Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra et Manu Chao. Rapport de festival que tu peux retrouver en cliquant ici : Festival EHZ.
Je gardais une bonne impression du village en lui même, avec ses commerces, sa place et son fronton. Cela avait l'air bien sympathique à ce moment là.
Je suis passé, j'ai traversé le village, je me suis fait dévisagé avec ma plaque d'immatriculation nivernaise, je suis reparti aussi sec.

Hélette, Saint-Palais, Etcharry. Depuis cette route, la D11, il y a une belle vue sur le pic d'Arlas de la Pierre-Saint-Martin et quelques sommets pyrénéens enneigés à cette époque.
Charre, Lichos, Undurein,... C'est marrant, à Undurein, il y a cet établissement, l'Hôtel du Parc, au bord de la route.

DSCN7481
Tu dors, tu bois, tu fumes, tu bouffes et... tu joues au squash !



On poursuit. Arrast-Larrebieu, Mocayolle, Mauléon-Licharre... bien connue pour être la patrie de...

DSCN7482


Mais non pas du piment !
De l'espadrille, bon sang !

On continue en prenant la direction d'Oloron-Sainte-Marie, mais je marque un arrêt à Gotein. Cela sonne un peu comme Gotham, la ville de Batman, mais ça n'a rien à voir.

Si je m'arrête ici, c'est parce qu'il y a la...
DSCN7484

Oui, mais non ! Si je m'arrête ici, c'est parce que j'aime bien approcher l'église du village avec son clocher-mur, dit "trinitaire".

GOTEIN
Gotein-Libarrenx, église (64)_001


Gotein-Libarrenx, église (64)_003
  Gotein-Libarrenx, église (64)_008

L'intérieur est assez sobre et silencieux avec un retable datant du XVIIème siècle, un bénitier Louis XIII, une statue de la Vierge berçante, un tabernacle en bois, un tableau, un orgue surmonté d'un ange sculpté, etc. ; le tout dans un espace dominé par des voûtes en berceau de bois.

Gotein-Libarrenx, église (64)_004

Gotein-Libarrenx, église (64)_005     Gotein-Libarrenx, église (64)_007

 

On continue, toujours en suivant la direction d'Oloron, mais plus précisément celles de Tardets et Arette. Un peu plus loin, sur ma droite, je vois un panneau directionnel sur lequel est écrit "Camou 4". Je réfléchis deux secondes, puis je me dis que ce serait bien d'y aller pour faire un jeu de mots. En suivant une petite route étroite et sinueuse longeant un ravissant petit ruisseau glissant au milieu des champs peuplés de quelques brebis car nous sommes toujours sur la Route des fromages Ossau-Iraty, j'arrive quelques minutes plus tard au panneau d'entrée du village de "Camou". Un berger à vélo fait évoluer son troupeau de vaches de l'étable au champs voisin avec son chien qui, lui, est à pied... ou plutôt à pattes.

Camou, visite village (64)_001

Bon, eh, entre nous, tu le vois le jeu de mots que je veux faire avec le panneau ? Non... Oh, sois pas timide... Camou... Hein... Eh... Allez... Non, pas aussi vulgaire que celui qui titrait l'article de La Charente Libre :

article charente libre
Photo : La Charente Libre


Non, moi,
ce que j'ai eu envie de faire,

c'est plutôt ceci :
IMG_8874


Eh ben ouais :
Kamoulox, quoi, enfin,
évidemment !

Eh ben oui, enfin allons !!!!

 

Bon, là, à ce moment précis, tu te dis : "Mais... il est taré lui : il a que ça à foutre des faire 200 bornes en bagnole pour se photographier devant le panneau d'un village paumé de la Basse-Navarre avec une feuille sur laquelle est écrite Lox ?"
Et là, je te réponds : "Attends, c'est pas fini !"
C'est pas fini parce que je n'étais pas content de la photo. Ça n'allait pas, on ne voyait pas assez la feuille, on ne voyait qu'une partie de ma tronche. Ça va pas, ça m'énerve.
J'ai donc traversé le village pour tenter de trouver un autre panneau où il serait plus facile de faire LA photo parfaite.


Camou, visite village (64)_002
Quelques mètres plus loin, j'ai vu un carrefour originalement décoré, indiquant le sentier pédestre du Col d'Oxibar, situé à 589 mètres d'altitude. Parait-il que c'est une belle balade d'environ six kilomètres t'emmenant dans les montagnes reculées à la découverte de grottes mystérieuses...

 

 

 

Par ce chemin, il y a également possibilité, après le col d'Oxibar, de rejoindre la Départementale 117 qui traverse des lieux sauvages de Sunharette à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Camou, cabine et palmier (64)Un peu plus loin encore, j'ai vu la dernière cabine téléphonique au monde plantée à côté d'un palmier non loin d'un pylône sur lequel repose un panneau indiquant un bar sans nom fermé.

 

 

 

 

 

 

 

Un peu plus loin encore, j'aperçois un chemin assez large. Au départ de celui-ci, un panneau indique la direction d'une source d'eau chaude.
C'est trop intrigant. Je connais les sources sulfureuses et guérisseuses des Landes, mais celle de Camou m'est inconnue. Je me gare de façon aléatoire pour me lancer sur ce chemin. Quelques mètres plus tard, après avoir suivi un petit cours d'eau tranquille traversant un champs, j'arrive, apparemment, au lieu L.

REPORTAGE

Dépassons à présent ces maigres informations sur le lieu pour savoir de quoi il retourne exactement ici et maintenant, à Camou. Qu'est-ce que c'est que cette source d'eau chaude ? Pour le savoir, il faut aller voir les sites internet Autour d'Alos et  Biusante qui nous raconte l'histoire de ce lieu.


LA SOURCE DE CAMOU

Camou, fontaine d'eau chaude (64)_001

Dans un grotte aux cadre et nom charmants naissent des venues d'eau. Cet endroit se prénomme Lamina Ziloa, le trou des Laminaks (Laminak voulant dire lutin en basque).
Une légende locale rapporte que ces Laminaks qui vivait dans la petite grotte d'où jaillissent les eaux de la source de Camou, sortaient parfois de la cavité pour venir se baigner et utilisaient un peigne en or pour se coiffer.

Camou, fontaine d'eau chaude (64)_003Toujours est-il qu'à la fin du XIXème siècle, les gens du pays venaient se baigner dans le Trou des Laminaks, riches en sels minéraux variés et d'une température de 35 à 40°. C'est son cheminement souterrain profond qui lui donne ses spécificités. P. Aguer et sa femme, propriétaires d'une maison-ferme située à 350 mètres de la source (NB : celle-ci même jouxtant la cabine téléphonique), décident d'aménager leur local en établissement thermal. Une canalisation est établie entre la source et la maison-ferme. Au rez-de-chaussée, un couloir communique avec quatre cabines de bain et une douche.

"Les bains commencent vers 6h30. Bien que l'eau salée sorte de la source entre 30° et 38° C, elle est réchauffée à 37° par une chaudière à bois. La durée du bain varie entre cinq et vingt minutes maximum. L'expérience de Mme Aguer l'amène à établir un programme de bains à durée progressive du fait de la fatigue thermale. Durant le bain, elle prend soin de parler aux curistes pour les surveiller. L'eau est si dense qu'elle soulève le baigneur. (...) La cure exige un séjour d'au moins neuf jours et peut en atteindre vingt-et-un suivant les moyens de chacun. Mais il faut obligatoirement rester un nombre impair de jours. (...)"
PIERRE GOÏTY, Les eaux thermales et minérales en Labourd, Basse Navarre et Soule

Camou, fontaine d'eau chaude (64)_004

En 1926, après l'amélioration de l'état de santé d'un des patients, il est décidé d'analyser l'eau de la source de Camou. Les analyses démontrent que "cette eau thermale est radioactive, qu'elle doit être classée dans le groupe des chlorurées sodiques, bromurées. De plus, elle renferme des sels de chaux, de magnésie et des petites quantités de fer et de cuivre". (Rapport du Docteur Valdiguie)
La source de Camou est recommandée par la presse régionale. Elle semble être appréciable contre les rhumatismes et recommandée pour les enfants lymphatiques souffrant de croissance difficile. De plus, l'accueil que la Maison Aguer réserve à ses hôtes est exceptionnel. Détente, gastronomie, plats locaux et repos sont les autres atouts de ce lieu.

Il a été question de développer l'activité thermale à Camou. Malheureusement, après quelques études, il s'est avéré que les investissements auraient été trop coûteux et contraignants. L'entretien des baignoires, altérées par l'eau corrosive, et la difficulté à aménager le lieu ont eu raison du projet. L'idée a été abandonnée lorsque Mme Aguer constate, en 1985, que le nombre de baigneurs avait chuté (trois baigneurs seulement ont alors utilisé la douche et les deux cabines).

Aujourd'hui, la source d'eau chaude subsiste, entretenue, nettoyée et modestement aménagée avec une petite table et des chaises en bois pour pique-niquer et se poser à proximité. Encore aujourd'hui, on peut voir quelques personnes venir prendre les bains en "se plongeant  entièrement dans le le trou profond de la grotte d'où sortent les eaux, glissant leur corps sous un des rochers, dans une petite cavité" (Peuples féériques)

 

C'est émouvant ces histoires, non ? Ces petits lieux qui prennent vie autour d'un si petit endroit, une source par exemple, comme celle-ci, dans les profondeurs de la Basse-Navarre. Quand on y pense bien, finalement, Lourdes est née de la même "initiative" : une source, puis une bergère, pusi des apparitions, puis une basilique, puis un pèlerinage, puis Madonna qui appelle sa gosse Lourdes, puis... Quelques chose me dit qu'il ne faudrait pas grand chose pour faire de Camou un des futurs lieux incontournables d'un pèlerinage à inventer. Réfléchissons et reparlons-en, peut être, un peu plus tard.
L'autre chose qui m'interpelle ; beaucoup plus égocentrique celle-ci, mais bon eh oh, ce blog s'appelle "Le voyage de Jénorme" !
L'autre chose qui m'interpelle, c'est comment j'ai découvert ce lieu. Quand nous y réfléchissons  - pas trop longtemps non plus, ça ne vaut pas le coup- , c'est tout de même en prenant la voiture pour traverser le Pays Basque afin de rejoindre une station de ski  pyrénéenne pour aller boire un verre de vin chaud au pied des pistes que j'ai finalement fait un détour pour prendre ma tronche en photo avec une feuille de papier sur laquelle était écrit Lox afin que ça fasse un jeu de mots avec le nom du village en question qui se prénomme Camou. Hein ? Hein ? Hein ? C'est beau la vie, la route, le hasard, coïncidence, machin, hein ?
J'ai du mal à partir de Camou. Je sais pas... Il y a de bonnes ondes, mais il n'y a pas de neige, ni de station de ski, ni de bar. Toutefois, je me lance sur les sommets du village en direction de Cihigue qui, de prime abord, peut faire penser au titre d'une chanson de Céline Dion. La petite route monte sévèrement à pic en passant à hauteur de l'école communale. Est-elle encore en fonction ? Je poursuis. Un panorama se dévoile sur les toits gris de Camou, les champs verts environnants et les sommets blancs enneigés espagnols.

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Un peu plus loin et un peu plus haut encore, c'est Cihigue. Un hameau battu par des vents chauds. 19° alors qu'il ne faisait que 12° dans la vallée. De la poussière se soulève des rues désertées à cette heure de la journée, et peut être plus encore. Un vieux chien boitillant tente une approche, mais très vite, il se pose, me regarde avec ses yeux fatigués, puis fait demi-tour. Cihigue est composée d'une seule rue, peuplée de maison-fermes. Ici, ça sent le bétail et le fumier, la nature et le travail de l'homme avec l'animal. Sur ma droite, on ne voit que lui. Il m'intriguait déjà depuis Camou d'où l'on ne voit que lui :  le fronton rose de Cihigue.

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Couleur originale et lieu stratégique. J'ai l'impression qu'il sourit ce fronton avec ses traits noirs de ligne, comme un Smiley géométrique. De plus, il est carrément posé à flanc de colline. La présence de l'église, juste derrière lui, semble anecdotique. D'ailleurs au moment même où je tentais de m'intéresser à elle, un camion est venu se garer pile poil entre l'appareil et le bâtiment.

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Et pas n'importe quel camion ! Un camion qui semblait venir de nulle part pour se poser ici et me rappeler que l'objectif de la journée était d'aller boire un coup au pied des pistes d'une station de ski pyrénéenne.

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Allez, on continue !

 

Je redescends dans la vallée sous le regard de multiples brebis, posées ici et là.

DSCN7517            DSCN7519

Je rejoins la grande route en suivant la rivière du Saison jusqu'à rejoindre Tardets-Sorholus pour ensuite me lancer dans la vallée du Barétous via Montory, Lanne-en-Barétous et Arette, connue pour avoir été touchée par un violent tremblement de terre le 13 août 1967 détruisant la ville à 80% .


 France3aquitaine

Mais Arette s'enorgueillit surtout d'avoir reçu le Tour de France cycliste en 2007

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Je traverse la belle vallée du Barétous, verdoyante, jusqu'à rejoindre la route de la vallée d'Aspe à Escot. De là, je repars sur les hauteurs en suivant la direction du Col de Marie Blanque, du plateau du Bénou et de Bilhères.

 

L'ASCENSION DU COL

DSCN7524L'étrange borne géante de l'ancien camping
sur laquelle la nature a repris ses droits.

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ARRIVÉE AU COL DE MARIE BLANQUE
DSCN7527
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 Situé à 1035 m d'altitude, il se trouve sur la route reliant les deux vallées pyrénéennes que sont l'Aspe et l'Ossau. Quand j'ai entendu son nom pour la première fois, je me suis demandé qui pouvait être cette femme. Avait-elle inventé la recette du tarte aux pommes ? Était-elle une ancienne résistante ?
Eh bien non, rien de tout ça : le Marie Blanque est un vautour percnoptère, autrement appelé Percnoptère d'Egypte.
Je remarque également une stèle rendant hommage au rôle de la 10ème brigade des guérilleros dans la lutte armée contre les nazis et pour la libération des vallées d'Aspe et d'Ossau.

Un peu plus loin encore, une petite descente m'amène sur une aire dégagée. On se croirait dans le Massif du Vercors ; un lieu isolé où il y a de la vie. C'est le Plateau du Benou.

 

TRAVERSÉE DU PLATEAU DU BÉNOU
Plateau de Benous_001
      
Plateau de Benous_002

Magnifique plateau dégagé, parsemé de granges, de fermes et de pâturages où les animaux évoluent en liberté. Dans le ciel, on peut avoir la chance d'apercevoir un des nombreux rapaces qui occupe les lieux, comme le Percnoptère d’Egypte, le Vautour Fauve, le Gypaète Barbu.
Et puis le Plateau du Bénou, c'est aussi une magnifique vue sur les massifs environnants avant d'avoir une belle vue sur la vallée d'Ossau et cette forme en U, témoin de l'érosion causée par le passage du glacier d'Ossau.

Plateau de Benous_003
Je "plonge" sur la vallée d'Ossau avec le village de Bilhères sur ma droite.

 

BILHÈRES
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Euh, ben j'ai pas grand chose à dire sur ce village typiquement pyrénéen, situé à flanc de montagne et dominé par le pic du Ger.

 

Et puis j'attéris sur la Départementale 934 qui traverse toute la vallée d'Ossau, de Pau au col du Pourtalet. Je m'arrête quelques minutes à Laruns, histoire de m'approvisionner en fromage de brebis à pâte tendre. Putain, que c'est bon !!!!!!!
J'attaque maintenant la montée du col du Pourtalet, non sans oublier de m'arrêter boire une bonne grosse bière belge à La caverne d'Eaux-Chaudes. C'est leur premier jour d'ouverture ce week-end. Nouveaux propriétaires, tout aussi accueillants et disponibles. Je prends une bonne Kasteel, cuvée du château qui carbure à plus de 11°. Il faut ça pour s'attaquer l'altitude des sommets à venir.
Je quitte le comptoir intérieur pour aller fumer une clop en terrasse. Une terrasse vide. Personne.

Kasteel

Le vent souffle très fort sur le versant des montagnes et s'engouffre dans les gorges d'Eaux-Chaudes, rythmées par le son du Gave d'Ossau coulant en contrebas. Je me demande comment les arbres situés à flanc de falaises font pour tenir, droits comme des i.
Aaaah, je suis bien là. Une bière belge, des montagnes, une terrasse, une montée prochaine vers le Pic du Midi d'Ossau,... Je suis le plus heureux des hommes. Des sons, des pensées, des initiatives, des idées, des trucs, des machins me viennent en tête.

Des musique aussi, comme...


J'en reprendrais bien une deuxième, mais ce serait abusé ; surtout que j'ai pas bouffé et qu'il est 14h06. Partons vite ! Montons !

Mais quelques kilomètres plus loin,
un mur.
IMG_8885
C'est le barrage d'Artouste.


Il suffit juste de passer au-dessus...
DSCN7546...pour voir apparaître le lac d'Artouste

et les sommets enneigés


Je longe le lac artificiel pour parcourir
les derniers kilomètres du col menant au sommet.

DSCN7549

 

Et le voilà ce sommet du col du Pourtalet !
Bon, c'est pas une nouveauté, j'y suis déjà venu plusieurs fois, mais cela fait toujours un bien fou de revoir ce bon vieux Pic du Midi d'Ossau et sa cime coupée en deux. En été ou en hiver, par grands vents ou dans le brouillard.
Aujourd'hui, le Pic Jean-Pierre du Midi d'Ossau n'est pas trop enneigé. Juste quelques taches ici et là.

 

LE PIC DU MIDI D'OSSAU

Pic du Midi d'Ossau, hiver (64)_005
Pic du Midi d'Ossau, hiver (64)_001                     Pic du Midi d'Ossau, hiver (64)_004

Il me rend dingue ce Pic du Midi d'Ossau alors vas-y que je tente des photos à la con avec des trucs devant.

Pic du Midi d'Ossau, hiver (64)_006Pic du Midi d'Ossau
et
tas de neige

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pic du Midi d'Ossau, hiver (64)_007Pic du Midi d'Ossau
et
derniers mètres
de la Route Départementale 934

Pic du Midi d'Ossau, hiver (64)_009

 

 

 

 

 

 

Pic du Midi d'Ossau
et de la caillasse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est aussi un endroit où, aujourd'hui, il y a beaucoup de vent ! Et un vent très très frais. Du coup, je teste de nouvelles coiffures.

IMG_8891       IMG_8893
IMG_8894
       IMG_8896

C'est à ce moment précis en ce lieu précis qu'un double problème se pose précisément :
1) Y'a pas assez de neige pour regarder des gens skier.
2) Y'a pas de bar avec terrasse où boire un vin chaud pour regarder des gens en train de skier alors qu'il n'y a pas assez de neige.

Donc : même si je vénère le Pic de Midi d'Ossau, c'est la mort dans l'âme -comme l'avait si bien dit Jean Claude Camus à la foule venue en masse au Stade de France  pour voir le concert de Johnny Hallyday en 1998 avant que celui-ci ne soir annulé. Eh oui, Johnny n'avait pas su retenir la nuit... la pluie.
Bon eh oh, t'arrêtes avec tes jeux de mots à la con ?! Où est-ce que je vais bien pouvoir boire un vin chaud en terrasse donnant sur une piste de ski enneigée sur laquelle des gens s'adonneront aux joies de la glisse éphémère ?
C'est alors que me reviennent en mémoire les propos de la nouvelle propriétaire de La Caverne. "Il n'y a apparemment pas assez de neige à Artouste et col du Pourtalet pour skier. Par contre, sur le versant espagnol, ça a l'air pas mal."
Je passe alors la frontière franco-espagnole pour traverser rapidement les quelques ventas et bars de la zone afin de rejoindre... Formigal ! Oooh oooooooooh FORMIGA  LE ! Tu étais formigale, j'étais formigal, nous étions formigal !" Formigaux plutôt.
Bon, elle tape cette Kalsteel, cuvée du château quand même ! V'là que je chante du Stromae ! En même temps, je préfère Stromae à Catherine and the Pingouins, là. Dis : ça fait longtemps qu'elle nous a pas pondu un nouveau titre de son dernier (et premier) album qui est sorti il y a trois ans ? Elle est nominée encore cette année aux Victoires de la Musique avec cet album ?
Passons et allons à Formigal ! Ooooooooh ooooooooooooooooooh FORMIGA  LE ! Dis, ça suffit !

La dernière fois que je suis passé ici, c'était l'été dernier. Je revenais de Mallos de Riglos, c'était en fin d'après-midi. Sur le parking occupé par des centaines de voitures en hiver, il y avait trois vaches, seules, qui cherchaient à brouter des touffes d'herbes entre le bitume et la terre. Vision surréaliste par rapport à aujourd'hui où les vaches ont disparu pour laisser place à nouveau à des centaines de voitures entassées là pendant que leurs propriétaires sont partis profiter des remontées mécaniques de la station de ski espagnole en vogue.
Il est à présent 15h44. Autrement dit, il est hors de question de louer des skis, des bâtons, des chaussures, prendre un forfait pour aller skier. C'est donc tout naturellement que je prends la direction d'un des nombreux bars de la station au lieu dit "L'Anayet". Il fait beau, il fait bon. Le vent omniprésent, froid et violent, du col du Pourtalet a disparu pour laisser place à une douceur hivernale, certes, mais douceur quand même.
C'est avec joie et plaisir que je m'avance vers le comptoir de ce bar sympathique proposant la seule vraie terrasse dominant les pistes de la station. De plus, tu peux même te choisir un transat sponsorisé par une marque de soda américain brunâtre, orienté plein Ouest. C'est le bar ! C'est celui là ! J'approche de la serveuse et, avec mon espagnol de première zone, je lui demande : "Vino hot per favor ?" Son regard interrogateur et quelque peu désabusé semble vouloir me répondre sans mots : "Qu'ek-tu dis ?"
Pour compenser ma demande, elle me tend une demi bouteille de vin normale. Le doute m'assaille alors. Merde, elle ne comprend pas. Merde, comment vais-je faire ? Ce n'est pas possible : être aussi près du but et ne pas pouvoir satisfaire cette seule exigence pour laquelle j'ai fait tant de route, que j'ai croisé tant de paysages étranges. Cette distance, ce long voyage dont le seul et unique but était de boire un vin chaud au pied d'une piste de ski ne saura-t-il jamais assouvi aujourd'hui ?
Je retente une approche : "Vino hot ? Chaud quoi merde ! Du vin chaud, non ?" Elle me regarde avec ce sourire qui veut dire "Dis don connard, tu vas pas m'emmerder longtemps ! Je te rappelle qu'on est en Espagne et que la moindre des politesse; c'est de savoir dire ce que l'on veut dans la langue du pays où on se trouve !" Elle demeure super courtoise, souriante et me retend la demi bouteille de vin.
Bon, je crois que nous n'y arriverons pas. Je crois aussi que le vin chaud n'existe pas en Espagne. C'est alors que j'ai l'ultime réflexe de me rappeler que je connais une phrase en espagnol. Une seule ! Mais une phrase sûre et approuvée. Une phrase que j'ai pu utiliser à Barcelone, à Jaca, à Madrid, à Riglos, à Huesca, à Moreira, à Cadaquès, à Borja,... et qui marche à tout le coup ! Et ce mot est : "Una Cana por favor !" Et là, elle me dit un truc du genre "Petite, moyenne, grande, très grande..." ou je sais pas quoi.
Blasé, je lui répond simplement, tranquillement, assurément : "Bigger !"


Une minute plus tard,

je suis affalé dans un des transats de la terrasse
face aux piste de ski de Formigal.
IMG_8905

Et là, pour la seconde fois de la journée, je suis le plus heureux des hommes. Un litre de bière dans la main, un soleil d'hiver qui rappelle la chanson du groupe Niagara...

Qu'est-ce qu'ils deviennent ces Niagara ? C'était bien... Et puis on les entend aussi souvent que les autres merdes des années 1980. C'était bien Niagara... Et puis cette Muriel Moreno... Fille de notaire, batterie, guitare, DJ... Plus de nouvelles depuis 2006...

Revenons à cette terrasse espagnole faisant face aux pistes de ski. Avec le son des skis qui soufflent au contact de la neige, quelques cris de joie, des éloquences de détente en espagnol que je ne comprends pas, mais que je devine futiles par plaisir. Pas de vent, pas de musique... et bordel de merde !
C'est pas croyable ! Il y a une trentaine de transats sur cette foutue terrasse et je suis assis sur le seul jouxtant une mère et sa fille espagnoles qui chantent en boucle "Jour 1" de Louane jusqu'à atteindre la note parfaite. Putain... "Jour 1 gangnagnagna, Jour 2 blablabla bla..." Oh putain ! Et en plus, elles parlent français comme quand je commande un vin chaud !!!!! Pas de bol ! Tous ces kilomètres pour ne pas boire de vin chaud et entendre Louane chanter par des Espagnoles... C'est pas de bol. Finalement, peut être que l'on est bien que chez soi...
D'ailleurs, il se passe des choses étranges, parait-il, à Formigal ; comme nous l'affirme Paris Match.

 

Coup de pub à Formigal
Un "yéti" dans les Pyrénées espagnoles !

yéti formigalBlanc comme la neige, on dirait que ce Yéti s’est échappé des pages de « Tintin au Tibet ». Pourtant, les images n’ont pas été filmées sur les contreforts de l’Himalaya mais à Formigal, une station de ski dans l'Aragon ! Trop beau pour être vrai ? Sans aucun doute…
Le témoin, qui a préféré garder l’anonymat, ne cache pas sa stupéfaction:
« Un étrange animal observé à Formigal. Mais qu’est-ce que ça peut être bon sang ? »


La nouvelle d’un abominable homme des neiges arpentant les pistes d’une station pyrénéenne a créé la stupeur. (...)

La direction de la station a organisé une traque pour tenter de retrouver le yéti espagnol. Sans succès : « Nous avons parlé au témoin pour déterminer avec précision l’endroit où il a été aperçu avant de fouiller les lieux sans rien découvrir. Nous considérons qu’il n’y a aucune raison de s’alarmer et que la sécurité des visiteurs est garantie. Mais nous restons en alerte. » (...)
PARIS MATCH, photo © Twitter/@forocoches

 

 

Je repars. Il est aux environs de 17h28. Les autres bars de la station ont déjà fermé. Les papiers, serviettes, assiettes en carton, gobelets plastiques des restaurations rapides se promènent dans la station devenue déchetterie pour l'occasion. Je suis pas raciste, mais ils sont un peu dégueulasses ces Espingouins...
Je m'éloigne de ce bout de monde qu'est L'Anayet.

Dernier regard en arrière avant la fin du jour
et la reprise de la route pour rejoindre la côte Atlantique.
DSCN7573

Ah merde, je me suis trompé de photo ; celle-ci, c'est la dernière que j'ai prise en quittant le parking.
On reprend.


Dernier regard en arrière avant la fin du jour
et la reprise de la route pour rejoindre la côte Atlantique.
DSCN7574 a


Allez, où va-t-on aller sur un coup de tête dans le prochain billet ?

 

 

 

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