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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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14 mai 2016

LE CHEMIN DES SEPT PAYSAGES (40)

Et paf : les mots sont lancés ! Chemin, sept, paysages ! Qu'est-ce donc que cet intitulé qui invite, de prime abord, au voyage, à la découverte et à l'émerveillemnt vers des contrées peut être lointaines ou pas.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Alors, je ne sais pas si tu as remarqué, mais depuis le début de l'année, on ne peut pas dire qu'il y ait eu de grandes expéditions relatées ici sur ce blog ; un blog au demeurant, il faut bien le dire, sympathique. Mais si, mais si ! Il est sympathique ce blog ! Mais bien sûr ! Ah, ah, ah !

Bon alors, qu'est-ce qu'il se passe ? Comment se fait-il que cela ne bouge pas plus que ça en ce début d'année 2016 ? Les autres années, j'étais déjà parti sur les pistes de ski, ou dans les coins reculés des montagnes pyrénéennes à chercher un lac d'altitude que jamais je ne trouva (souviens-toi : le lac d'Isabe).

Mais ne t'inquiètes pas, cher lectrice/teur, dans les prochaines semaines, je bougerai un peu plus afin de te faire découvrir de ces endroits secrets, magiques, merveilleux... ou pas.
En même temps, c'est pas de ma faute : quand je voulais aller au ski et traverser les paysages enneigés de janvier-février, il n'y avait pas de neige ; puis quand j'ai voulu démarrer la saison de randonnée en montagnes pyrénéennes, il s'est mis à faire froid et donc, eh, hein, alors bon, à neiger. Seulement, les stations de ski avaient fermé et les chemins de randonnée n'étaient pas pratiquables. Alors, face à un tel foutage de gueule météorologique, je ne peux m'empêcher de te poser LA question : "Depuis quand lit-on avec des lunettes ?"

Jénorme n'a qu'un oeil"L'invention des lunettes se perd dans la nuit des temps. Pline raconte que Néron regardait les combats de gladiateurs à travers une émeraude concave. Les premiers missionnaires qui visitèrent la Chine constatèrent que l'usage de bésicles, aux verres démesurément grands et mal façonnés, y était fort répandu.
Des instruments rudimentaires, destinés à l'origine à corriger uniquement la vue des presbytes (on ne s'occupa que plus tard des myopes) auraient fait leur apparition en Europe vers la fin du XIIème siècle, bien qu'une épitaphe, au cimetière de Florence proclame : "Ci-gît Armato d'Armati, inventeur des lunettes. Dieu lui pardonne ses pêchés. 1317."
Il a fallu attendre le XVIIIème siècle pour qu'on trouve le moyen de faire tenir les lunettes sur le nez. Ce n'est qu'en 1720 que les marchands de bésicles purent se parer du titre d'opticiens. Ils se mirent tellement à proliférer, à Paris, que ce qui est aujourd'hui le Quai de l'Horloge était alors Quai des Lunettes.
Par goût de la complication, les hommes allaient inventer le monocle qui fut tellement à la mode sous le Second Empire et à la Belle Époque."   LE LIVRE DES QUESTIONS BIZARRES

Non, rien à voir, c'est pas ça la question.
LA question est : "Mais de qui se moque-t-on hein alors ?"
Mais de quoi je parlais ?
Ouais bon, on s'en fout !

Revenons à nos moutons
sans sauter du coq à l'âne
afin de découvrir
s'il n'y a pas anguille sous roche
lorsqu'on court deux lièvres à la fois
afin de prendre le taureau par les cornes
pour éviter de gober les mouches !!!!

Donc : aujourd'hui, reprise des hostilités randonnesques !
Pour se faire, je serai accompagné de mes parents tout droits venus de la Nièvre pour découvrir quelques-uns de ces endroits magiques du sud-ouest.
Direction le département des Landes afin de rejoindre une petite randonnée très peu connue.


Le titre :
Chemin des sept paysages

Le lieu : Étang de Léon, Landes, Aquitaine, France, Europe, planète Terre

Je ne suis pas là pour te faire avaler des couleuvres, mais force est de constater que qui dit paysages, dit couleur, qui plus est sept, sept paysages ! Couleurs, environnements, faune, flore... Et puisque nous parlons de couleurs, regardons les dernier clip du groupe Bloc Party, "The Good news".

 

Ah ben oui, y'a de la couleur ! En même temps, c'est pas pire que le clip de Bomb the Bass-Mark Lanegan, "Black River"...

Mais finalement, qu'est-ce qu'un bon clip ? Qu'est-ce qu'une bonne chanson ? Qu'est-ce que... AH ! Nous sommes arrivés au lac de Léon qui se trouve au nord de la petite ville de Léon.

LAC DE LÉON
Léon, étang, banc (40)

Niché au creux d'un écrin de verdure, le lac de Léon invite au recueillement, au repos et à la détente. Dès notre arrivée, nous sentons de suite la tranquillité qui se dégage du lieu. Le calme. Aucune construction autour du lac dont les rives ont été préservées pour n'offrir que verdure et sable fin.
Le lac de Léon propose de multiples activités aquatiques, comme la pêche, le canoé kayak, le pédalo, la planche à voile, le paddle board, sans oublier l'errance au bord de la plage de sable fin, les promenades ombragées sous les arbres jouxtant le lac, le mini-golf, l'aire de jeux pour enfants ou encore  le farniente aux terrasses de bars-restaurants. Le lieu bénéficie aussi de cette originalité régionale géographique qu'est le Courant d'Huchet...
Et là STOP : une autre question se pose. Doit-on dire Huché ou Huchette ? Hein ? Ah, ah, ah : tu ne t'y attendais pas à celle-la ?!
Et la réponse est : "Ça dépend." Mais ça dépend de quoi ? Eh ben, j'en sais rien !

Avant d'attaquer le Chemin aux Sept paysages qui se trouve sur le versant Sud du lac ou étang (les deux sont autorisés), promenons-nous un peu...

Etang de Léon, pédalos cygne (40)        Etang de Léon, ponton et Minouche (40)

Etang de Léon, ponton et pédalo (40)       DSCN8500

Voilà. Maintenant, dirigeons-nous vers la Maison des Bateliers du Courant d'Huchet. Et là STOP ! car nous n'avons toujours pas la réponse à notre question du jour : doit-on dire Huché ou Huchette ? Eh oui ! Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, continuons.

Soyons d'accord : le Chemin des Sept Paysages ne passe pas du tout par la Maison des Bateliers, mais c'est toujours sympathique d'aller voir ces galupes colorées attelées à leur ponton respectif faisant face à l'étendue retenue de l'étang de Léon.

Etang de Léon, galupes des bateliers (40)_001         Etang de Léon, galupes des bateliers (40)_002

Etang de Léon, galupes des bateliers (40)_003      Etang de Léon, galupes des bateliers (40)_004

Un étang qui, comme un entonnoir, s'en va se rétrécir là-bas au loin, dans un endroit caché, pour se transformer en courant : le Courant d'Huchet.
Et là STOP ! Nous avons peut être un début de réponse à notre question du jour qui est, rappelons-le : "Doit-on dire Huché ou Huchette ?"
Écoutons Christian Millau, célèbre pour son guide gastronomique et qui a également écrit un livre ayant pour titre "Dieu est-il gascon ?" en 2008. Il n'habite pas la région, n'y a aucune attache familiale, mais a pourtant son mot à dire.

"Saviez-vous que dans les Landes, à quelques kilomètres des paillotes de la Côte d'Argent, à la sortie de l'étang de Léon, autrement dit entre Vieux-Boucau et Saint-Girons-Plage, se trouve, devinez quoi : l'Amazonie !
Parfaitement, l'Amazonie. La forêt vierge est comme posée à cheval sur les eaux d'une rivière étroite qui file au galop et tend un ciel de lit d'une rive à l'autre dans un emmêlement incroyable de branches de saules, d'aulnes glutineux et de chênes pédonculés. Impossible de s'y hasarder sans une machette et une boussole. La paix y est telle qu'il arrive même aux oiseaux d'oublier de chanter, de peur de déranger. Un courant enchanté, bourré d'anguilles et nommé "le courant d'Huchet" (prononcez « Huchette »)."  L'EXPRESS

Ah, ah, ah : voilà !
Reprenons.

L'étang de Léon qui, tel un entonnoir, s'en va se rétrécir là-bas au loin, dans un endroit caché pour se transformer en courant : le Courant d'Huchet (prononce "Huchette").

Souvenons-nous...

Mais aujourd'hui : pas de galupes, pas de bateliers, pas de courant d'Huchet ! Nous resterons sur la terre plus ou moins ferme, puisque quelque peu marécageuse à certains endroits.

Juste derrière la Maison des Bateliers, c'est le début de l'incroyable Chemin des Sept paysages !

C'EST PARTI !
Etang de Léon, chemin des 7 paysages (40)

STOP !!!


Nous n'avons pas parlé des préparatifs nécessaires à tous randonneurs partant en excursion.
Rappelons qu'il est très important de prendre avec soi  vêtements de pluie, chaussures adaptées pour la marche, quelques éléments nutritifs pour palier à un coup de fringale (sucre, barre de céréales, fruits secs,...), des couvertures en cas de changement de températures soudain, chaussettes de rechange, une boussole (ou GPS si tu n'as pas de boussole), des cartes IGN de la région afin de suivre le sentier, papier et crayon, un fusil pour se défendre des attaques d'animaux sauvages présents dans la région (moustiques, fourmis, mouches des marais,...), une tente de secours, un sac de couchage, un réchaud P3RS, du papier toilette, , casserole, fourchette, couteau, cuillère, assiette, verre, vin (ou de l'eau si tu ne trouves pas de vin), sel, poivre, des herbes de Provence, faites revenir le tout à feux doux pendant un quart d'heure... hein quoi, qu'est-ce que je raconte ?!... un briquet, du savon d'Alep, une trousse de survie, une trousse médicale (comprenant alcool à 90°, pansements, aiguilles, fil, compresses, bandages, pince à épiler, préservatifs,...).
Certes, cela fait beaucoup de choses à emporter puisque ton sac à dos pèse à présent plus de 70 kilos, mais il vaut mieux être prévoyant. Combien de gens, combien d'humains, combien de randonneurs sont partis et ne sont jamais revenus ? Hein ? Non, mais je te pose la question : COMBIEN ? Apparemment, 20 000 selon les organisateurs et seulement 186 selon la police.

En ce qui concerne le Sentier des sept paysages, certes, la randonnée ne fait que 700 mètres et nous sommes toujours à proximité de la civilisation, mais bon...On ne sait jamais ! Un accident peut si vite arriver surtout par les temps qui courent. Nous ne sommes à l'abris nulle part, le danger est partout, la peur à tous les coins de rue !!!!
Allez : essayons de nous détendre à présent en empruntant ce petit chemin qui, dans un premier temps, s'enfuit dans une forêt pas si profonde que ça.
Quelques centimètres après le point de départ, déjà : une première chose intrigante apparaît.

Etang de Léon, sentier des sept paysages, borne

Qu'est-ce que donc que quoi que ça ? Une potence pour suicidaires ; ce qui du coup peut nous faire penser à la forêt d'Aokigahara, située au pied du Mont Fuji au Japon ?
Tu ne connais pas cette forêt ?

Explications :

Hypothèse rejetée ! Nous sommes trop près de la civilisation et la forêt n'est pas aussi profonde.
Alors, qu'est-ce donc ? Un poteau de but de foot qui s'est enfui d'un terrain ? Un mat de bateau de terre ?
Eh bien non. Il s'agit d'une borne en bois de deux mètres de haut qui nous invite à nous approcher d'elle afin de nous familiariser avec l'environnement.

          Etang de Léon, sentier des sept paysages, borne (40)_002

Sur le côté de la borne, une ouverture en kaléidoscope cerne l'élément naturel en question dont il est fait état sur un panneau explicatif.
Ici, face à nous, nous avons un chêne pédonculé. Ce n'est pas très beau à dire, mais à regarder c'est joli.

Etang de Léon, sentier des sept paysages, borne (40)_001

 

Nous poursuivons notre randonnée pour atteindre les rives du lac de Léon...

JEU
Un couple d'oies s'est cachée dans cette photo ci-dessous.
Retrouve-le et gagne ton poids en flûteaux nageant
Etang de Léon, rives du lac (40)_001

 

Nous longeons à présent les rives du lac par un petit chemin tortueux...
               Etang de Léon, rives du lac (40)_004

...navigant entre diverses plantes, comme le carex paniculé.
Etang de Léon, rives du lac (40)_003    

Et le Carex paniculé,
vue à travers un kaléidoscope,
cela donne ceci :
Etang de Léon, rives du lac (40)_002

 

Nous parvenons maintenant à un endroit complètement bucolique.

Etang de Léon, nénuphares, vue générale (40)

Certaines personnes, quelque peu blasées de la vie, diront : "Ouais ben quoi, c'est des nénuphars posés sur de l'eau voilà quoi, y'a pas d'quoi chialer d'émotion non plus !"
Peut être, mais c'est un plaisir de se poser sur cette berge et de prendre le temps de regarder les quelques oiseaux présents. Certains ne font que passer, d'autres jouent à saute-nénuphars...

Etang de Léon, nénuphars et oiseau (40)
Lors des fortes chaleurs d'été, ces feuilles de nénuphars servent de parasols aux poissons. Ces derniers viennent se poser dans ce coin reculé de l'étang pour y trouver un peu de fraîcheur.

Petite pause...

Etang de Léon, nénuphars (40)_001      Etang de Léon, nénuphars (40)_008

"Des 100 hectares de nénuphars jaunes et blancs dans les années 1960, il ne reste aujourd'hui que trois hectares de nénuphars jaunes. L'introduction du ragondin en 1961, puis plus récemment l'arrivée des écrevisses rouges de Louisiane sont responsables de la diminution de cet herbier aquatique. Grâce aux anses abritées de l'étang, le nénuphar arrive à se développer. Sa floraison est remarquable à partir du mois d'avril."  BORNE EXPLICATIVE

Etang de Léon, nénuphars (40)_002       Etang de Léon, nénuphars (40)_005

Les herbiers de nénuphars accueillent de nombreuses espèces et sont souvent fréquentés par des bancs d'alevins qui y trouvent de la nourriture et des caches. De plus, Il vit dans les eaux douces tempérées, à courant lent ou stagnantes et ne supporte pas les eaux très polluées, très alcalines ni très acides, ce qui lui donne une certaine valeur biondicatrice. Il a besoin d'un ensoleillement important.
"Cette plante fait preuve de capacités allélopathiques, qui lui permettent de former de grands herbiers monospécifiques subaquatiques et à feuilles partiellement flottantes. R Sütfeld et al. ont montré en 1996 que le tout jeune nénuphar produit de grandes quantité (jusqu'à 15 nmol/plant/jour) de résorcinol (1,3-dihydroxybenzène). C'est même l'un des principaux constituants des exsudats produits par la plante au moment de la germination de la graine en conditions axéniques (avec une corrélation inverse observée entre le taux de nitrate et/ou la fourniture de la lumière et la production de résorcinol). Le résorcinol est un composé écotoxique et probablement dans ce cas allélochimique : il contribuerait à empêcher d'autres macrophytes concurrentes pour l'espace ou les nutriments. Il se montre également in vitro écotoxique pour le zooplancton et pourrait donc peut-être protéger la plantule de certains prédateurs herbivores, mais il ne se montre pas phytotoxique pour les cyanophyceae et Chlorophyceae." WIKIPEDIA


Ouah la vache ; j'ai rien compris !

Continuons de regarder les nénuphars en silence.

Etang de Léon, nénuphars (40)_007
J'aurais bien voulu te montrer quelques nénuphars vus depuis le kaléidoscope d'une borne en bois, mais celle-ci était mal orientée et on ne voyait que des herbes hors-sujet.

Continuons.

Toujours un peu plus loin  -c'est à dire à deux mètres-  , encore un autre paysage... ce qui nous amène à combien ça ? Deux ? Quatre ? Je ne sais plus. Toujours est-il que face à nous, une île ; ou plutôt un îlot.

Etang de Léon, îlot (40)

C'est vert, c'est fouillis, c'est dense. Très étrange, elle semble habitée ; non pas par des particpants à une émission de télé-réalité qui aurait pour nom "Koh Léonta", mais par un ou plusieurs pêcheurs, comme en témoigne cette cage aquatique posée là sur la partie de l'étang nommée "Ruisseau de Binaou".

Etang de Léon, cage à pêche (40)

Et que peut-on pêcher dans l'étang de Léon avec une cage comme celle-ci ?

Pour le savoir,
bande-annonce qui fait peur !

Cet endroit appelé le Pas du Moulin possède un ponton  sur la rive, à disposition des pêcheurs. Les poissons présents dans le lac (ou étang, ahlalalala, on ne sait jamais !!) sont, d'après les guides, des cyprinidés (gardon, brème, carpe, tanche, …), des carnassiers (brochet, perche, sandre, black bass, …), et autres anguilles et mulets.
La cage aquatique présente face à nous est plus adaptée pour la pêche à l'anguille... enfin, je crois... Je dis ça, mais en même temps, j'en sais rien du tout, et comme je n'arrive pas à trouver plus d'informations, nous allons continuer notre randonnée du jour.

Après avoir traversé un étroit passage, nous parvenons à un second ponton, plus sauvage, tourné vers l'embouchure du ruisseau de Leus Esmoles.

 Etang de Léon, ponton du ruisseau de Leus Esmole (40)

 Car il faut le savoir, l'étang/lac de Léon se nourrit de plusieurs rivières et ruisseaux :

Etang de Léon, carte Google
Carte : Google Maps

Nous remarquons le ruisseau de Binaou à l'Est, les ruisseaux de Leus Esmoles et du Couloum au Sud, le ruisseau de Lacorne au Nord et le ruisseau du Moulin de Loupsat au Nord-est. Et là, tu me dis : "Et à l'Ouest alors ? Y'a pas de ruissseau ?"
Eh bien non, puisqu'à l'Ouest, nous retrouvons le mystérieux Courant d'Huchet (prononce Huchette !) vers lequel les eaux de l'étang/lac s'évacuent pour regagner l'océan.
C'est à ce moment précis que je me rends compte que nous n'avons pas beaucoup parlé chiffres depuis le début de cette randonnée/balade.
Alors : il faut savoir que l'étang/lac de Léon a une superficie de 3,4 km2, mais cela n'a pas toujours été le cas car, depuis le début du XIXème siècle, ce plan d'eau a perdu plus de la moitié de sa surface. Ce phénomène naturel est du aux phénomènes d'envasement dont sont victimes la plupart des plans d'eau de la région Aquitaine.
A l'origine, la formation de l'étang/lac de Léon est le "résultat du blocage et de l'accumulation des eaux continentales provoqué par l'érection progressive du cordon dunaire, il y a 5000 ans." (CF : Syndicat intercommunal de la Réserve Naturelle du Courant d'Huchet)

L'autre particularité de l'étang est qu'il est peu profond. En effet, sa profondeur moyenne est de 0,7 mètre avec des profondeurs maximales pouvant atteindre "seulement" 2,3 mètres. Cette spécificité m'avait amené l'année dernière à me livrer à un nouveau sport tendance, mais pas trop : la Water-rando !

 

Aujourd'hui, pas de Water-rando.
Posons-nous à nouveau et regardons.

Etang de Léon, panomara entrée du courant d'Huchet (40)          Etang de Léon, panomara ruisseau de Leus Esmole (40)

Etang de Léon, panomara ruisseau de Leus Esmole, kaléidoscope (40)

Ce lieu privilégié où le ruisseau de Leus Esmoles vient se jeter dans l'étang de Léon est aussi un refuge pour plusieurs animaux...

DSCN8527 DSCN8528 DSCN8530 DSCN8531

Le Forum des Marais Atlantiques nous fait part également de la présence d'un "peuplement piscicole important, d’une avifaune riche (halte migratoire et hivernage des oiseaux d’eau, avec une population de blongios nain importante), de son herpétofaune (cistude d’Europe), d’insectes (cordulie à corps fin, agrion de mercure) et de mammifères présents remarquables (vison d’Europe, loutre)."
Par contre, il ne semble pas de léopard des neige en ces lieux. Dommage, car d'après la revue Madame Gorafi, cet animal serait très tendance.

SELON UNE ÉTUDE,
LES HOMMES QUI POSSÈDENT UN LÉOPARD DES NEIGES
SONT PLUS ATTIRANTS
banque-d-images-gratuites-et-libres-de-droits59-1560x1079"Qui n’a jamais eu un crush sur un Don Juan qui tient au bout d’une chaîne un léopard des neiges? Eh bien, ce succès auprès de nous a enfin une explication scientifique. Une chercheuse de l’Université de Moscou vient donc de publier les résultats de son étude sur le sujet dans la très sérieuse revue scientifique Human Behavior and Sexy Animals(Comportement humain et animaux sexy). Sa découverte bat en brèche les stéréotypes sur l’attractivité telle qu’on la concevait jusque là.

Après 5 années de recherche et plus de 2000 personnes interrogées, Sylvia Puchev est catégorique : « Dans 97% des cas, à physique égal, situation sociale égale et degré d’affinité similaire, une femme ira plutôt du côté de l’homme qui possède un léopard des neiges plutôt que vers celui qui n’en a pas ou qui possède un misérable chien. »
Mais les révélations ne s’arrêtent pas là. D’après Sylvia Puchev, combattre une panthère augmenterait également le pouvoir de séduction de 6000%. Mieux encore, sauver un bébé dauphin sur une plage du Costa Rica permettrait à un homme d’avoir un rapport non protégé avec n’importe quelle femme qui assisterait à cette scène.
Si désormais, vous craquez sur le premier venu muni d’un léopard des neiges, vous savez pourquoi vous êtes conquise !"  MADAME GORAFI, photo : Fotomelia

 

Et maintenant, retournons-nous pour nous lancer à l'assaut tranquille d'un tout autre paysage. Nous devons en être à six... cinq ?... je sais pas...
Maintenant, nous replongeons dans la forêt en empruntant une passerelle.

Etang de Léon, chemin des sept paysages, passerelle 1 (40)


Et c'est à ce moment précis qu'une anecdote me revient en mémoire.


ATTENTION ANECDOTE !

Jénorme cire ses pompes
N'ayant pas de photo de moi quand j'étais au collège,
en voici une, quelques années plus tard, quand j'étais à l'armée en slip en train de cirer les pompes

Lorsque j'étais au collège, je suivais des cours d'allemand. C'est comme ça, je n'avais pas eu trop le choix car Nevers  -la ville où je faisais mes études-  était jumelée avec une ville allemande (Koblenz) et il nous était alors vivement conseillé de prendre allemand en première langue et anglais en seconde. Pas d'espagnol ! L'Espagne était trop loin. J'avais déjà suivi quelques cours de la langue de Goethe lorsque j'étais en primaire et j'avais donc un avantage sur certains de mes collègues de collège qui ne l'avait pas encore étudié. Par exemple, je savais chanter la recette du gâteau chocolat en allemand. Ben oui. Ce n'était pourtant pas la chose qui me semblait la plus importante pour aller en Allemagne, mais notre professeuse de primaire  -qui s'appelait Irène-  en avait jugé autrement.
Toujours est-il qu'au collège, je m'étais mis en tête de poser dans chacune de mes rédactions les mots "über die Brücke". Tout simplement parce que j'aimais le son de cette partie de phrase qui me faisait sourire et qui, en plus, ne voulait pas dire autre chose que "Sur le pont". C'est ainsi qu'après quelques semaines de cours, la professeur d'allemand du collège remarqua mon petit manège ; d'autant plus que j'avais mis les autres élèves dans la confidence. Ainsi, à chaque lecture de rédaction (en allemand), ils attendaient tous avec impatience le moment où j'allais prononcer les fameux mots "Über die Brücke".
Ce n'était pas toujours évident et, un jour, la professeur décida de me mettre à l'épreuve sans toutefois avouer qu'elle avait repéré mon petit manège. Parce que je n'avais pas remis un devoir à temps car j'avais retenu le week-end pour disputer un tournoi de foot, elle me demanda alors d'écrire un commentaire de match de foot en allemand.
Je devinais qu'elle était sûre d'elle en pensant "Là, il ne pourra pas me poser un de ses "Über die Brücke" à la con ! Les joueurs de foot sont sur un terrain, pas sur un pont."
Je me levais alors devant l'assistance sans trop savoir ce que j'allais raconter, mais la première phrase fut limpide, directe et sans fioriture :
"Es ist heute schönes Wetter und die Anhänger von Straßburg sind zahlreich gekommen, über die Brücke dxes Rheins gehend, um zu kommen, ihre Mannschaft zu stützen, die an diesem Abend furchtbar Spieler von Köln trotzen sollen."
Ce qui a peu de choses près en français veut dire : "Il fait beau aujourd'hui et les supporters de Strasbourg sont venus nombreux en passant sur le pont du Rhin pour venir soutenir leur équipe qui doivent ce soir affronter les redoutables joueurs de Cologne."
Voilà !

 FIN DE L'ANECDOTE !

 

Qu'est-ce que nous disions avant de nous mettre à parler allemand ?
Ah oui, la passerelle. Nous nous lançons über die Passerelle pour pénétrer dans cette petite forêt de bord d'étang. Cela rappelle la passerelle que nous avions empruntée à l'étang Noir ; charmante promenade du côté de Seignosse. Ou encore celle que te propose David du côté d'Angoumé via son super site de randonnée ONVQF !
Comme dans ces deux endroits des Landes, s'il y a passerelle, c'est parce qu'il y a humidité et terrain instable. Normal puisque, comme nous l'avons vu, l'étang-lac de Léon est la résultante de la jonction de trois ruisseaux dans la partie occidentale du plan d'eau, soutenu également par la formation du Courant d'Huchet (prononce Huchette, hein ! Non parce que je sens que tu te relâches, là !). Nous découvrons ainsi marais intérieurs, tourbières, lettes, prairies humides, landes humides, roselières, forêts alluviales, slikkes, schorres, etc. Cette passerelle-promenade nous rappelle ainsi que l'étang de Léon présente toutes les caractéristiques d'un écosystème lacustre...

"Dans ma cité lacustre à broyer des fadaises,
Malaxe, le coeur de l'automate, malaxe,
malaxe les omoplates,
malaxe le thorax..."
Alain Bashung

Il présente alors plusieurs caractéristiques typiques à ce genre de milieu avec la présence de "plantes aquatiques enracinées ou flottantes ainsi qu'un peuplement piscicole important, une avifaune riche, une herpétofaune variée, ainsi que de nombreux insectes, sans oublier la présence de mammifères divers.

Nous avançons tranquillement sur la passerelle traversant la forêt.
Etang de Léon, chemin des sept paysages, passerelle 2 (40)
        Etang de Léon, chemin des sept paysages, passerelle 4 (40)Etang de Léon, chemin des sept paysages, passerelle 5 (40)        Etang de Léon, chemin des sept paysages, passerelle 6 (40)

Verdure, quelques plans d'eau éparses, des fleurs discrètes, des herbes omniprésentes, un petit banc situé au milieu du parcours pour se reposer un peu et écouter les oiseaux.

Quelle douceur. Quel calme. Quel plaisir. Pas un sifflement d'oiseau ne se ressemble. Ils sont tous différents, de plus aigus au plus mélodique. Cela donne envie de rester à cet endroit quelques minutes pour écouter toutes les variantes et les subtilités de ces chants en regardant au loin le bleu de l'étang se mêler au vert de la forêt.

Etang de Léon, forêt et étang (40)

Nous arrivons au bout de la passerelle après quelques dizaines de mètres parcourus. C'est une maison fermée sur le toit de laquelle s'est déposée une pelouse sauvage qui sert de repère.

Etang de Léon, maison au toit de pelouse (40)

Elle est fermée. On ne sait pas à quoi elle sert. Serait-ce un office du tourisme du chemin des sept paysages ? Serait-ce une cabane à churros en plein été ? Est-ce un bar à Mojito en saison estival ? Ou un restaurant végane qui aurait fermé faute de client ? Ou alors un ancien refuge secret à hipster ? Je dis ancien car tout le long du Chemin des sept paysages, nous avons pu croiser des pièges dispercés de ça et là pour capturer quelques-uns de ces indigènes urbains qui viendraient s'égarer par ici.

piege-loup-hipster-street-art-new-york3
Photo : PIWEE

Non bien sûr, je déconne : pas d'hipster dans ce coin de nature. La photo que tu vois plus haut est extraite de l'excellent site PIWEE qui nous parle de cette exposition qui a eu lieu à New York en septembre 2014.

Maintenant sur la terre ferme, nous passons devant une dernière borne qui nous invite à regarder de plus près une plante ancestrale, nommée fougère... euh... merde... je ne sais plus le nom complémentaire.

Etang de Léon, sentier des sept paysages, fougères (40)

 Etang de Léon, sentier des sept paysages, kaléidoscope fougère (40)

Les fougères prennent en tout cas toute l'importance et leur priorité attractive grâce à ce kaléidoscope.

Le Chemin des sept paysages se termine.
Après plus de dix minutes de marche (sans s'arrêter), nous croisons une dernière curiosité locale en la présence d'un petit gobelet fixé sur un tronc de pin.

Etang de Léon, sentier des sept paysages, récolte de résine (40)Il semblerait bien que ce dispositif soit mis en place pour récolter quelques centilitres de résine. C'est ce que l'on appelle ici le gemmage. C'est une opération qui consiste à blesser le pin afin d'en récolter la gemme ou la résine.
Comme pour le sang circulant dans le corps humain, la résine sert à la cicatrisation de l'arbre lorsqu'il est blessé. Elle est composée à 70 % de colophane (ou arcanson en gascon, qui est à l’origine du nom de la ville d’Arcachon), 20 % d’essence de térébenthine, et 10 % d’eau.
OK, d'ac, mais à quoi ça sert la résine de pin ?
Eh bien figures-toi qu'elle a de multiples usages puisque multiples composants. Avec la térébenthine, on peut composer des produits d'entretien, des peintures, des vernis, des produits de synthèse (caoutchouc, parfum,...) et des traitements pharmaceutiques. Avec les brais et les colophanes, on fabrique de l'encre noire, des savons, des colles, des huiles et graisses industrielles.
Autrefois, le gemmage faisait vivre beaucoup de personnes dans la région landaise jusque dans les années 1960 pour finalement disparaître dans les années 1990 ; l'industrie chimique ayant trouvé des sources plus économiques pour ses produits de base et pour la main d'oeuvre.

Nous quittons à présent le Chemin des sept paysages.
Nous rejoignons la voiture afin de nous diriger vers Pichelèbe, puis Huchet. Nous aurions très bien pu y aller à pied en suivant ce sentier de randonnée dont parle David sur son site : Courant d'Huchet : du lac de Léon à Moliet-et-Maa.
Mais bon, eh, oh hein, alors, nous, on a pris la bagnole.

Quelques kilomètres plus tard, nous arrivons à Pichelèbe, lieu reconnaissable par son pont qui enjambe le Courant d'Huchet (prononce Huchette, hein !). Une carte nous indique plusieurs possibilités de balades.

DSCN8537

Nous avons le choix entre une balade de dix kilomètres qui va de Pichelèbe à l'embouchure du Courant d'Huchet et une autre randonnée de six kilomètres qui s'aventure dans les pins en passant par des postes d'observation de la faune et de la flore présentes en ces lieux. Comme aujourd'hui, nous sommes dans une dynamique de "petite randonnée", nous optons pour la marche la plus courte : deux kilomètres allant de Pichelèbe au village fantomatique d'Huchet, que l'on prononce également Huchette, il n'y a pas de raison de ne pas faire pareil.
Et là, toi, fan de ce blog, tu me dis : "Dis don', Huchet, ça fait plusieurs fois que tu en parles ici !!!"
Je te repondrai simplement, tranquillement, assurément : "Oui, tu as raison."


ALLEZ, C'EST PARTI !!!

 

Sur le sentier séparant la Départementale 328 de la plage d'Huchet, nous rencontrons quelques éléments naturels, comme...

Huchet, anémones des sables (40)
                                 Des anémones des sables

Huchet, lézard (40)
Lacerta bilineata, encore appelé Lacerta viridis,
plus communément appelé encore Lézard vert

 

Et puis, c'est le marais !
Huchet, marais (40)


Nous franchissons une dune
et
Huchet nous apparaît !

Huchet, village et chemin (40)

À cette époque de l'année, il y a un peu plus de monde. Certaines maisons sont même ouvertes et occupées par des gens. Des gens ??? Des habitants ?! À Huchet !!! Incroyable !!!

Huchet, maison aux volets bleus (40)Seule cette maison originale semble désespérément vide de tout occupant chaque jour, chaque semaine, chaque mois...
Comme les autres, elle est toute en bois. Son architecture originale et ses couleurs interpellent de suite le regard. J'ai un peu fait le tour de l'édifice isolé. J'ai l'impression qu'elle possède une grande terrasse qui se déplie à l'arrière pour avoir une vue imprenable sur l'océan. En attendant, elle me fait penser à une sorte de vaisseau spatial, posé là en attendant la fin du monde pour déplier ses ailes.

 

 

Et puisque nous parlons de l'océan,
prenons la direction de la plage !

Huchet, sentier de la plage (40)

 

Après quelques mètres à évoluer dans un sable fin et chaud, nous passons la dernière dune pour nous trouver nez à nez avec l'immense plage vierge d'Huchet !

Huchet, la plage (40)

Huchet, chouchou suir la plage (40)


Le moment est venu de se poser enfin...
sur le sable...
Huchet, au ras de la plage (40)


Regarder, écouter l'océan...

Ces petits trous dans le sable d'où sortent des bulles d'air nous intriguent. Nous ne savons pas qu'est-ce qui provoque ce phénomène. Sont-ce des coquillages cachés sous le sable, ou d'autres mollusques ?
Nous passerons plus d'une heure et demi assis sur la plage à ne pas se lasser de regarder le va-et-vient des vagues, leur montée soudaine avant qu'elles ne reculent très loin. La lumière changeante avec le peu de vent présent. Le son du fracas des vagues sur le sable, le passage de quelques rares oiseaux dans le ciel bleu, la force des courants océaniques. L'océan...
Tiens, puisque nous parlons d'océan, pour terminer ce billet, écoutons un extrait du sublime dernier album de Christophe, "Les vestiges du chaos" : Océan d'amour.

 

À plus tard.

 

 

 

 

Commentaires
L
j'adore ! je suis amoureuse du lac de Léon et j'ai adoré cette page !!! c'est drôle, ludique et complet ! merci !!!!!!!
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