Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
Visiteurs
Depuis la création 1 072 876
Archives
14 août 2018

Sallanches, cascades, lacs et glaciers (74)

Eh oui, l'année dernière, je m'étais rendu du côté de Sallanches, commune de Haute Savoie bien connue pour avoir vu la victoire de Bernard Hinault au championnat du monde cycliste de 1980. Si, si. Ben oui, ben oui. Alors alors.
Située non loin de Chamonix  -que l'on préfère appeler là-bas "Cham'" pour des raisons parfois boboesques-, Sallanches est idéalement placée pour être le point de départ de plusieurs randonnées et autres attractivités touristiques.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Oui, souvenons-nous : l'année dernière, nous nous étions rendus au musée Chaplin's World situé à Corsier-sur-Vevey, en Suisse ; dernière demeure de l'acteur-réalisateur-musicien-producteur américain Charlie Chaplin.
Il faut admettre que le lieu est situé à plus de 320 bornes aller-retour de Sallanches, mais la visite valait le coup : Chaplin's World, le manoir et Chaplin's World, le Studio.

Chaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldtombes chaplin


Plus près de Sallanches et en restant en France cette fois-ci, nous nous étions également rendus à la Mer de Glace  -ou du moins ce qu'il en reste-  , située sur les hauteurs de Chamonix... de Cham' : La mer de glace.

la mer de glace       la mer de glace

mer de glace en 1990

Encore plus près, nous avions fait une petite randonnée au départ du village de Cordon, surnommée le Balcon du Mont Blanc pour sa vue panoramique exceptionnelle sur le plus haut sommet d'Europe occidentale avec ses 4809 mètres d'altitude : Cordon, balcon du Mont Blanc.

cordon

 

Alors, une fois que ça c'est fait, "Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?", comme disait bien Benny B en 1990.
Eh bien, nous pouvons rester à Sallanches pour aller voir la cascade de Reninge.

CASCADE DE RENINGE


Sallanches, cascade de Reninge
Mais, en été,
il n'y pas beaucoup d'eau qui tombe de la falaise.
Donc, c'est un peu la louse.

 

On peut alors privilégier la cascade de l'Arpenaz, située un peu plus loin.


CASCADE DE L'ARPENAZ

Composé de plissements de roches sédimentaires (schistes), la roche sur laquelle s'écoule la cascade se trouve non loin de Sallanches.
270 mètres de chutes d'eau te contemplent. Une vasque de réception peut servir de "bac" pour se baigner avant un petit ruisseau abrité par la forêt.


Et si l'eau te donne des envies de baignade, tu peux te rendre au petit lac des Ilettes qui se compose, en fait, de trois lacs. Eh oui, c'est possible ! Un lac de pêche, un lac de baignade et un lac de planche à voile. À toi de ne pas te tromper de lac suivant l'activité choisie...

Si tu as envie de plus d'espace, de monde et de vue imprenable sur le Mont Blanc, quittons Sallanches pour retrouver le lac de Passy situé à 6 kilomètres de Sallanches.

LE LAC DE PASSY
Passy, lac de Passy et Mont Blanc (74)
Bon, là, c'est pas de bol :

y'a un gros nuage qui s'est accroché au sommet de la montagne.

D'une longueur de plus d'un kilomètre, le lac de Passy, c'est une eau à 25°, un panorama original sur le massif du Mont Blanc, des activités nautiques (bateaux électriques, pédalos,...), un mini-golf, un karting, une catapulte humaine géante...


Mais pour toi, tout ceci est trop ! Trop d'activités proposées, trop de monde, trop de choses !
Non, toi, tu veux un lac, mais avec du silence, du recueillement, de la solitude ; loin des cris d'enfants heureux et des gens sentant la crème solaire à outrance s'empifrant de chips à l'huile en consultant leurs réseaux sociaux pour y poster quelques LOL MDR accompagnés de photos de pieds nus faisant face au Mont Blanc, LOL MDR LOL.
Toi, ce n'est pas ton monde. Ooooh non. Toi, tu veux fuir tout cela.

Je te propose alors de prendre la voiture (ou le vélo si tu es courageux) et de partir loin, loin, très loin... Non finalement, ce n'est pas si loin que cela. Nous restons sur la commune de Passy, plus grande commune de Haute-Savoie, pour arpenter le massif calcaire du Giffre. Oui prenons de la hauteur et atteignons le hameau de Plaine-Joux, puis un petit endroit reculé où se trouve un autre lac. Un lac secret, un lac caché, un lac discret... ah merde, je l'ai déjà dit.


LE LAC VERT

Passy, le lac Vert, Insta (74)

Lac naturel dans lequel il est interdit de se baigner afin de laisser tranquille les poissons qui y vivent.
Situé à 1266 mètres d'altitude et d'une superficie de 8,9 hectares, tu pourras atteindre cet écrin de verdure en empruntant depuis le parking de Plaine-Joux un petit sentier qui te fera passer, tour à tour, devant...

Une étrange sculpture ressemblant au Saint Graal,
mais complètement pété, posé là devant les falaises
imposantes et troublantes du Dérochoir...
Passy, sculpture et montagnes (74)

Un gros tuyau transparent surréaliste en cette saison
proposant une belle vue sur le Mont Blanc...
Passy, Mont Blanc et gros tuyau (74)

Puis dans une forêt mystérieuse parsemée
de cabanes dans les arbres.
Passy, le lac Vert, cabane dans les arbres

Et enfin,
tu arrives au lac Vert...
Passy, le lac Vert, vue Est (74)

Ah, j'oubliais : si cette petite marche de 4 kilomètres te fait peur ou t'impressionne, tu peux aussi te rendre en voiture directement sur le parking jouxtant la petite étendue d'eau.
Un petit sentier aménagé en quelques endroits de passerelles en bois permet de faire le tour du lac en quelques minutes afin de profiter de plusieurs points de vue et de constater la transparence de ses eaux.

Passy, le lac Vert, vue Est               Passy, le lac Vert, vue nord (74)

En atteignant la partie Nord du lac, on peut voir s'élever au-dessus des sapins le sommet du Mont Blanc, venant se mirer sur la surface calme de l'eau verte.

Passy, le lac Vert, vue nord, Mont Blanc (74)

Alors, le lac Vert, pourquoi ?
"D'après l'Office national des forêts, le lac s'est vraisemblablement formé lors de l'éboulement dit du « Dérochoir » au XVème siècle. D'autres éboulements postérieurs (dont un en 1751) ont agrémenté le lac de nombreux rochers émergés.
La couleur verte du lac est inhabituelle et rien dans l'environnement naturel immédiat ne peut l'expliquer.
Selon la légende rapportée par l'abbé André Vuillermoz dans sa nouvelle Le Chamois blanc et le lac vert (livre Bestiaire insolite), il est possible d'apercevoir bouger, certains soirs de pleine lune, une forme ressemblant à un chamois tout blanc, qui aurait été tué il y a longtemps par un chasseur de Chamonix. Après la mort de l'animal la bonne Dame de la Montagne serait apparue et aurait versé une larme verte comme l'émeraude légendaire qui dort dans la profondeur des glaciers. Cette larme finit par recouvrir complètement le corps de l'animal et donna dorénavant à l'eau du lac sa couleur particulière. Certains soirs d'hiver sur la glace gelée se « profile impalpablement » la forme du petit animal et « une plainte à peine perceptible » semble monter du lac.
Le tourisme et le vieillissement menacent aujourd'hui les arbres bordant le lac, des plantations et l'aménagement d'un sentier sur des passerelles en bois ont donc été effectuées par l'ONF pour y remédier." WIKIPEDIA

Enfin, saches pour ta gouverne que le lac Vert a été le décor de certaines scènes de la série télévisée Kaamelott, où il fait office de lac sacré, celui abritant la Dame du Lac d'après la légende.

 

Ces propositions de balades et randonnées ne te plaisent pas car, peut être, tu n'aimes pas les lacs ? Ça peut arriver. J'en connais. On ne se fréquente plus d'ailleurs. Alors, si tu n'aimes pas les lacs, peut être préfères-tu les glaciers ? Eh ouais, pourquoi pas. Tu as le droit. Aucune loi ne te l'interdit.
Ça tombe bien car le massif du Mont Blanc, situé à une vingtaine kilomètres de Sallanches. possède plusieurs glaciers. Il en compte environ 90 encore actifs, répartis sur la France, l'Italie et la Suisse. Le plus grand d'entre eux est celui de la Mer de Glace avec 12 kilomètres de long environ. Mais nous nous y étions déjà rendus l'année dernière.
Citons alors les glaciers du Tour, d'Argentière, d'Adam Reilly, du Chardonnet, de la Verte, des Rognons, de la Charpoua, du Talèfre, de l'Eboulement, du Capucin, de la Noire, du Géant, des Nantillons,... Ouais bon, on va pas tous les citer non plus et nous allons aller directement à celui qui nous intéresse aujourd'hui, c'est à dire le glacier des Bossons.

GLACIER DES BOSSONS
Les Houches, vue sur le glacier des Bossons, fin de journée (74)
Vue depuis Les Houches, au coucher du soleil, en août

Pourquoi choisir le Glacier des Bossons ?
Eh bien parce que nous étions déjà allés à la Mer de Glace. Ah oui, merde, je l'ai déjà dit.
Bon, nous avons choisi de nous rendre au Glacier des Bossons parce qu'il est accessible par un beau petit sentier faisant passer le randonneur d'une altitude de 1150 mètres à 2589 mètres pour atteindre le lieu dit La Jonction, au pied du Mont Blanc, aux portes de la haute montagne. La Jonction, dernier éperon rocheux avant d'entrer dans le royaume des glaces. Pour cela, il nous faudra marcher sept heures (aller-retour), souffrir sur une pente avec un dénivelé de 1500 mètres, passer par le glacier du Taponnaz, gravir le Mont Corbeau, passer par le gîte à Balmat  -étonnant bloc de granit dans lequel bivouaquèrent dans des conditions extrêmes Jacques Balmat et Michel G. Paccard avant d'atteindre pour la première fois le sommet du Mont Blanc le 8 août 1786, ouvrant ainsi la voie de l'alpinisme moderne.

Non, bon, en fait, on a pris le télésiège et nous nous sommes arrêtés au Chalet du Glacier des Bossons.
Le télésiège se trouve aux Houches, à proximité du Tremplin du Mont (1150 m).

Les Houches, glacier des Bossons, ancienne piste de saut (74)Ce dernier a été fermé il y a longtemps car les habitants situés en bas de la piste de saut en avaient marre de voir atterrir tous les quatre matins des sauteurs à ski dans leur salon alors qu'ils étaient tranquillement en train de boire l'apéro.
Construit en 1923, le tremplin olympique du Mont a reçu les épreuves de saut des premiers Jeux olympiques d’hiver qui eurent lieu à Chamonix... Cham' en 1924.

 

Pour emprunter le télésiège du glacier des Bossons, il te faudra débourser la modique somme de 12,60 euros l'aller-retour si tu es adulte, et 9,50 euros si tu es un enfant. Et si t'es pas content, tu peux toujours rejoindre le chalet du Glacier à pied en une heure avec 250 mètres de dénivelé..

C'est en un peu plus de dix minutes que le télésiège nous fait passer de 1150 mètres à 1400 mètres d'altitude. Un temps un peu court pour parler des origines et de l'histoire de cette remontée mécanique, dont l'initiative originale revient au champion de ski James Couttet qui, comme son prénom de l'indique pas, était originaire du hameau des Bossons. Toute fois, si tu es fan des télésièges, tu peux retrouver toute l'ghsitoire de celui-ci en allant t'aventurer sur le site Remontées Mécaniques.net.

Et une fois là-haut, que voit-on ?

Eh bien ceci !
Les Houches, glacier des Bossons, Malabar Princess (74)
C'est rigolo !

Ah, ah ! Eh ouais, tu ne t'y attendais pas à celle-la ?! Tu te disais : "Oui bon, Glacier des Bossons, il va nous poser une photo du glacier, gnagnani et voilà. Classique !"
Eh bien, non.

Alors, expliquons.
Nous sommes ici face à la terrasse du chalet du Glacier des Bossons sur laquelle est apposée la roue du train d'atterrissage d'un avion. Dit comme ça, on ne comprend pas très bine le rapport, mais tout va s'expliquer.
Cette roue appartenait au "Malabar Princess" d'Air India, tombé le 3 novembre 1950 au sommet du Mont Blanc. Cette roue a ensuite été récupérée le 4 août 1987 près du chalet ; ce qui nous permet d'en déduire qu'elle a mis 36 ans pour descendre avec la marche du glacier.
Revenons sur cette catastrophe aérienne.

LE MALABAR PRINCESS

"Le 3 novembre 1950, un gros quadrimoteur de ligne Lockheed L-749 Constellation Malabar Princess, assurant le vol Bombay-Londres, s’écrase 200 mètres sous le sommet du mont Blanc, au rocher de la Tournette. Quelques minutes avant, le commandant de bord de la ligne commerciale informe la tour de contrôle qu’il entame sa descente vers Genève-Cointrin ; il est prévu qu’il doit procéder à un ravitaillement en kérosène. La radio signale des vents plus forts que prévu. Puis rien. La carcasse du Constellation d’Air India sera repérée seulement deux jours après, par un avion Swissair.
Dans la tempête, malgré les tentatives du commandant de bord pour redresser l’appareil, l’avion s’est retrouvé plaqué sur la montagne. Le crash a fait 48 victimes : 40 hommes de la marine indienne de retour de permission et huit personnes de l’équipage.
Depuis, la rumeur court que des lingots d’or et de bijoux appartenant à une princesse indienne auraient été transportés dans le Malabar Princess.
Seize années plus tard, le 24 janvier 1966, le Boeing 707 Kangchenjunga Bombay-New-York percute lui aussi le rocher de la Tournette à 4 677 mètres d’altitude, alors qu’il devait se poser à Genève. Il est 8 h 10. À son bord : 117 personnes dont quarante-six marins de Bombay. Les débris d’avion sont repérés très vite par un hélicoptère de la protection civile d’Annecy. Ils sont essaimés jusqu’à 500 mètres autour du rocher. Durant plus de deux heures, par une température de -25° et sous un vent soufflant à 80 km/h, les sauveteurs cherchent des survivants. Mais comme pour le Constellation en 1950, le miracle n’a pas eu lieu. C’est un spectacle de cauchemar qui s’offre aux guides et sauveteurs.
Aucune enquête officielle n’a expliqué de façon formelle ce crash. Et un journal allemand révélera qu’un appareil militaire italien a disparu des radars en même temps que l’avion d’Air India. Le dossier a été classé."  LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

Que de mystère autour du glacier !
Depuis les crash, de multiples objets ont été retrouvés par les randonneurs et alpinistes.
En 1975, le guide de haute montagne Christian Mollier découvre le train d'atterrissage du Malabar Princess lors d'une course en montagne.
En septembre 2008, l'aventurier lyonnais Daniel Roche avait fait hélitreuiller depuis ce même glacier un moteur équipant le Malabar Princess.
En août 2012, c'est un sac en toile de jute, portant les inscriptions "Diplomatic mail" et "Ministry of external affairs" ayant appartenu au Kangchenjunga qui a été retrouvé, "posé sur le glacier", non loin d'une roue d'avion.
En 2013, un jeune alpiniste a trouvé "une boîte du volume d'une boîte à sucre en métal, comme on en faisait autrefois. Elle portait l'inscription +made in India+, à peine lisible". À l'intérieur de cette boîte, il découvre des pierres très petites, des gemmes, dont le poids total est de 136 grammes. Il y a là pierres précieuses, émeraudes, saphirs et rubis dont la valeur sera estimée entre 130.000 et 246.000 euros.
En 2017, Daniel Roche a retrouvé l'un des réacteurs du Kangchenjunga, une pièce de près d'une tonne. La même année, il découvre également une main, un poignet et probablement un genou avec son fémur et son tibia ; peut être des restes d’une femme, passagère du Boeing 707.
Ces trouvailles encouragent de multiples chercheurs-randonneurs plus ou moins amateurs à venir effectuer des fouilles sur le glacier ; un hobby, une passion malgré les dangers, les éboulements, les avalanches ou les précipices.
Josée de Vérité par exemple parcourt les neiges du Mont-Blanc à la recherche de morceaux de ferrailles provenant des machines pour en faire des sculptures en hommage aux disparus.
Daniel Roche, pilote amateur, amasse lui aussi depuis 10 ans les débris des deux avions. Ampèremètre, morceaux de pneu, poste de radio, sac à main de la seule passagère française du Kangchenjunga contenant ses papiers d’identité, un soutien-gorge, des bigoudis et autre trésors que peut contenir un sac de femme. Son butin est un témoignage poignant de l'histoire et du passé. En devoir de mémoire, il se met à la recherche des familles des victimes pour leur renvoyer les effets personnels de leurs proches disparus. Il témoigne en avoir retrouvé des dizaines par un travail méticuleux de détective qui lui prend tout son temps.

 

Parlons à présent du glacier des Bossons parce que c'est tout de même pour lui que nous sommes montés jusqu'ici.
Voisin du glacier du Taconnaz, il prend naissance au coeur du massif du Mont Blanc, en Haute Savoie. Il peut se vanter du titre de "plus grande cascade de glace d'Europe occidentale". Né à 4808 mètres, il glisse jusque dans la vallée   -à mi-chemin entre Chamonix et Les Houches-  sur plus de 3670 mètres de dénivelé ; soit le plus grand dénivelé du monde pour un glacier descendant d'un seul tenant du haut du sommet jusqu'à sa base.

Quelques chiffres :
Point culminant: 4809 m au sommet du Mont-Blanc.
Point bas: 1600 m environ.
Epaisseur maximale: 100 m.
Longueur horizontale: 7000 m.
Superficie: 8,5 km2
Pente moyenne: 50 %.

UN GLACIER STRIÉ
Marqué par des stries témoignant du fait qu'il continue à se déplacer, il est bordé de hautes moraines latérales constituées de débris rocheux qu'il entraîne avec lui, les façonnant en roches pommelées et en dômes arrondis. Son flanc oriental présente de profondes entailles, provoquées par la chute de séracs, c'est à dire le décrochement de gros blocs de glace.
Sa zone d'ablation (secteur où la glace fond) apparaît très accidentée, révélant une succession de bédières et de moulins, ruisseaux et puits creusés dans la glace par la puissance érosive des eaux de fonte. Enfin, à l'avant d'un plateau complètement incliné sur lequel il s'étale, le front des Bossons  -sa partie inférieure-  est remarquablement bombé et abrupt.
La langue de glace avance entre des forêts de mélèzes où chantent la mésange alpestre et le pipit des arbres.

LE FLEUVE DE GLACE
Avec une zone d'accumulation  -là où se forme la glace-  de plus de 30 mètres d'épaisseur, le glacier des Bossons est inéluctablement entraîné sous l'effet de son propre poids : avec une pente de 50%, sa vitesse d'écoulement est relativement rapide. Ce fleuve gelé avance de 200 à 250 mètres par an.
C'est le passé mouvementé du glacier qui a permis aux scientifiques d'établir sa vitesse de déplacement et qui fait également qu'il en émane une atmosphère grandiose, empreinte d'émotion. Plusieurs accidents dramatiques se sont produits ici et le glacier restitue corps et débris au terme d'une progression inexorable, offrant par la même occasion un remarquable témoignage de la richesse de la vie glaciaire. (Sources : Éditions Atlas)

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
À la fin du XIXème siècle, le glacier descendait jusque dans la vallée, où il menaçait de couper la route reliant Les Houches à Chamonix (prononces Cham'). Il a reculé de 1 200 mètres par rapport aux extensions observées au début du XXème siècle. Il connaît un net recul dans les années 1940 avant de prendre une nouvelle poussée dans les années 1950 jusqu'au début des années 1980.
Mais de 1992 et jusqu'à la fin des années 1990, le glacier perd environ 70 mètres d'épaisseur. Puis le recul s'accélère avant une pause, en 2006. En juin 2008, le glacier ne rassemble plus qu'une fine couche de glace et une langue terminale. En septembre 2010, la langue se sépare du glacier et s'effondre. En juin 2015, une avalanche est survenue au glacier des Bossons, emportant 200 000 mètres cubes de glace sur près d'un kilomètre.

Depuis le Chalet du glacier,
nous empruntons un petit sentier thématique
serpentant dans la forêt.

DSCN3331Des panneaux disposés ici et là relate la vie du glacier : sa naissance, son évolution, ses histoires,...
Nous apprenons notamment que le vol 101 d'Air India Kangchenjunga transportait dans ses soutes près de 200 singes destinés à des laboratoires. D'après des secouristes, certains auraient survécu au crash et auraient marché quelques mètres dans la neige.

 

 

 

DSCN3332D'autres panneaux nous parlent
et nous montrent l'évolution du glacier.

 

 

 

 

 

Les Houches, glacier des Bossons, Malabar Princess, fuselage (74)Nous croisons également divers objets que le glacier
a rejeté durant ces dernières années,
comme un canot de sauvetage ou un morceau de fuselage.
Étonnamment, cette pièce a été volée au chalet en 1997,
puis retrouvé sur le parking du Mont aux Bossons en 2016.

 

 

 

 

 

Les Houches, glacier des Bossons, bobsleigh du film Malabar Princess (74)Encore un peu plus haut, c'est un bobsleigh que nous découvrons.
Non, ce dernier n'était pas dans l'un des deux avions qui s'est crashé,
mais il a été utilisé pour le tournage du film "Malabar Princess" de Gilles Legrand,
sorti en 2004, avec Jacques Villeret, Michèle Laroque et Claude Brasseur.

 

 

 

 

Et puis, après plus de six heures de marche et après avoir lu les 1864 panneaux qui jalonnaient le sentier... Non, je déconne.
On recommence.
Et puis, après plus de six minutes de marche, nous atteignons une petite plate-forme en bois dominant, au nord-ouest, la vallée de Chamonix... Cham'.

Les Houches, glacier des Bossons, vue sur Chamonix


Face à nous, à l'Est,
le Glacier des Bossons nous tire
sa langue terminale...

Les Houches, glacier des Bossons, insta (74)

Les Houches, glacier des Bossons, panorama, zoom

Les Houches, glacier des Bossons, panorama

Spectacle impressionnant. Nous entendons quelques craquements. Le glacier vit, bouge, "respire" ; ce qui ajoute encore une touche singulière et mystérieuse à ce lieu déjà rempli d'histoires.
Nous restons un bon moment face à ce spectacle naturel, comme pour tenter d'élucider un secret ou découvrir une forme encore inconnue.
Cette langue est remontée. Nous ne distinguons plus la première grotte de glace qui fut creusée ici vers 1865, bien avant celle de la Mer de Glace. Implantée à proximité du chalet-buvette, elle était retaillée chaque été. Son exploitation fut interrompue durant la période des deux Guerres mondiales, mais perdura jusqu’en 1994.

Finalement, la météo soudainement changeante nous amène à redescendre plus vite que prévu. De gros nuages noirs ♫ qui viennent du nord colorent la terre ♫, les lacs, les rivières, ♪ c'est le décor du Connemara...♪  Pardon, j'ai fait une Sardouïte aiguë.
De gros nuages noirs ont envahi le ciel et semblent tout droit nous annoncer une petite déferlante grèleuse.
Nous reprenons donc le télésiège au plus vite afin de regagner les Houches et la vallée.

 

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous continuerons notre périple savoyard en tentant de trouver une activité originale à réaliser lorsqu'il grèle.

 

 

 

Commentaires