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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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5 juin 2020

Déconfinement enclenché : lac d'Estaens ! (Espagne), part 1

Oh putain la vache ! Ça y est : on peut sortir à plus d'un kilomètre de chez soi et plus d'une heure ! Ohhhh putain, la vache !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Eh oh : deux mois, hein ! L'annonce a été faite et les faits se sont réalisés : le 11 mai, nous pouvions quitter le kilomètre imparti depuis des semaines !
DEUX MOIS que je tourne dans le quartier de Mouguerre à passer devant les villas avec piscine !
DEUX MOIS que je me tape les sons et re-sons des tondeuses-tronçonneuses-ponceuses en boucle !
DEUX MOIS que l'emploi du temps se limite à regarder internet, puis les infos, puis le film sur France 2 l'après-midi !
DEUX MOIS que je bouffe comme un chancre !!! Tiens, qu'est-ce que c'est que cette expression ? Que veut-elle dire exactement ?

BOUFFER COMME UN CHANCRE
"L'expression ''bouffer comme un chancre'' signifie qu'une personne mange énormément de façon vorace. Autrefois, le chancre était un ulcère qui recouvrait des bords de peau tout en s'y attaquant.
De nos jours, le chancre est une ulcération des muqueuses correspondant à des maladies vénériennes. L'expression vient du XVIIIème quand les gens en groupe faisaient bombance et engloutissaient tout ce qui passait à leur portée. Depuis, la locution est restée intacte en ce qui concerne sa signification." POURQUOI.COM

Ah ouais, bon, ok. Par contre, il y a un truc que j'ai appris pendant ce confinement... Bon, eh, je n'ai pas appris qu'un truc, mais celui-ci m'a beaucoup interpellé : c'est au sujet des épinards. Ouais, ouais, ouais. C'était un jour confiné où j'avais décidé de faire une escalope à la crème avec des épinards. Et là, d'un coup, je me suis dit : "Mais pourquoi lorsque Popeye mangeait des épinards, ça le rendait aussi fort qu'Astérix buvant de la potion magique ?"
Je savais que c'était un leurre, que les épinards ne rendaient pas plus fort, mais il y avait un lystère autour de ce légume qu'il me fallait éclaircir, vu que, de toute façon, je n'avais que ça à foutre à l'époque.
Je me suis donc rendu à la bibliothèque municipale... Ah non, en confinement, elle était fermée. Et puis, non, il n'y a pas de bibliothèque à Mouguerre. C'est fini tout ça ! Maintenant, on va sur Internet ! Ouais !!!
Je me suis donc rendu sur internet afin d'élucider le mystère des épinards. J'ai d'abord cru à un coup de pub. Le genre de truc, tu vois, un peu comme pendant la Seconde Guerre Mondiale où les Français mangeaient des rutabagas non pas parce que c'était super bon, mais parce que les Schleux bouffaient toutes nos autres récoltes.
Après quelques recherches, je ne trouvais aucune information sur une quelconque nécessité de manger des épinards afin de relancer l'économie française ou d'écouler des stocks trop conséquents.
MAIS ! Et je dis bien MAIS : si Popeye devenait fort en mangeant des épinards, c'est parce qu'il y avait beaucoup de fer dedans. Chose erronée, on le sait tous. Mais je ne savais pas que cette erreur provenait d'un scientifique...

COMMENT LES ÉPINARDS SONT-ILS DEVENUS RICHES EN FER
"C’est une idée erronée qui remonte au XIXe siècle. En cause, une simple erreur d’écriture ! En 1870, Emil von Wolf, un biochimiste allemand qui évaluait le contenu nutritionnel des aliments, s’est trompé… d’une virgule en notant le taux de fer des épinards. Il a inscrit 27 mg de fer pour 100 g de feuilles d’épinard au lieu de 2,7 mg. Ce qui est assez peu, sachant que 100 g de lentilles cuites en contiennent 3,3 mg. Voici comment l’épinard est devenu l’aliment le plus riche en fer. Et c’est au début du XXe siècle que Popeye et ses muscles d’acier ont continué à véhiculer cette fausse légende !
En fait, c’est dans les aliments d’origine animale qu’on en trouve le plus, comme le boudin, le foie de volaille, les rognons, les huîtres, les palourdes. Plus besoin de faire grimacer les enfants en les obligeant à avaler leur assiette d’épinards en leur promettant qu’ils seront plus forts. Ouf !" TOP SANTÉ


DEUX MOIS !!!!!!


À
partir du 11 mai, dans les départements les moins touchés par l'épidémie, on peut se déplacer jusqu'à 100 km autour de chez soi... dans un premier temps, en attendant le 2 juin avec les déplacements illimités et l'ouverture des bars-restaurants.
AAAAAhhhh, finies les proximo-randos à 1km à s'émerveiller sur qui de un pissenlit dans un fossé, qui de des chevaux jouant à cache-cache, qui de un orage qui arrive sur la Rhune toujours trop loin et inaccessible...

Mouguerre, aire de jeu confiné (64)        Mouguerre, chevaux étranges (64)

Mouguerre, pissenlit        Mouguerre, vue sur la Rhune (64

Attention : j'étais content de pouvoir me promener dans ces coins mêlant lotissement et nature, mais bon, eh, hein, ça va là !
En temps que département "peu touché" par la/le covid-19-coronavirus, les habitants des Pyrénées-Atlantiques apprennent, le 11 mai, qu'ils peuvent se déplacer jusqu'à 100 km autour de chez eux.
Problème : quand tu habites le Pays Basque, voici ce que donne le cercle de 100km une fois tracé...

distance 100km

Eh ouais là oh putaaain : le rayon de 100 km s'étend en Espagne -inaccessible car frontières fermées- et dans l'océan -sur lequel il est interdit de naviguer.
BREF : on se fait bouffer 3/4 du périmètre ?! Merde alors !

Toutefois cependant pourtant et quand bien même si bien que, il est décidé que les habitants des Pyrénées-Atlantiques pourront se déplacer dans tout le département ! Aaaaahh !!! Et sais-tu comment on appelle les habitants des Pyrénées-Atlantiques ? Hein ? Hein ? Non, pas les Pyrénéo-Atlanticains ! Non, pas les Pyromano-Atlanticos ! Bon, vu que tu ne trouves pas, je te le dis : ce sont les Basques ou Béarnais. Ben ouais. Mais jamais les Basco-béarnais ! Ce sont deux provinces différentes ; ce qui peut souligner que le département possède une grande superficie. Ce n'est pourtant pas le département français le plus grand. Le plus grand département français est... est... la Guyane avec 86 504 km2, suivie par la Gironde avec 10 000 km2, puis les Landes avec 9 243 km2. Landais, Girondins, c'est plus simple que les Basco-béarnais... oh pardon... que les Basques et les Béarnais dont le département n'arrive qu'à la 10ème place avec 7 645 km2.
Certes, cela semble peu par rapport à la Guyane, mais quelle richesse de paysages ! En peu de kilomètres, on passe des plages océaniques aux cimes montagneuses. Et c'est vers cette destination que je décide de me diriger pour ce premier vrai déconfinement.
MAIS ATTENTION : il ne faut pas oublier de conserver les distances de sécurité et de porter un masque !

se protéger
NON !
Pas avec ce genre de masque
avec ce genre de choses écrites dessus.

se protéger
Oui bon, en montagne, à l'air libre,
il ne faut peut être pas exagérer non plus !

Et surtout,
se protéger



DEUX MOIS !!!!
Oui, je répète ces deux mots pour revenir à l'intéret principal de ce billet qui est de parler de la première randonnée post-confinement.

Dès le 11 mai, j'ai pris la direction de la montagne, et plus précisément des Pyrénées, et plus précisément de la Vallée d'Aspe, et plus précisément du lac d'Estaens. PAF, comme ça tel quel ! J'ai choisi cette randonnée car elle n'est pas trop difficile, pas trop longue car je ne sais pas quelle est ma forme physique après toutes ces semaines statiques.
Et je vais pas résister au plaisir de poser ici l'itinéraire voiture suivi pour aller de Bayonne, pays basque, au lac d'Estaens, en Aragon espagnol... Hein ? Ouais, c'est en Espagne, mais pas trop ! C'est sur la frontière ! Eh oh, ça va : je vais pas au lac d'Estaens pour acheter des clops ou du Ricard !

BAYONNE → A64 → SALIES-DE-BEARN → SAUVETERRE-DE-BEARN → SUSMIOU → NAVARRENX → GURS → OLORON-SAINTE-MARIE → ASASP-ARROS → SARRANCE → BEDOUS → URDOS → Parking du Sansanet    160km

Il y a deux possibilités principales de randonnée pour rejoindre le lac d'Estaens.
Soit tu passes par Les Forges d'Abel pour aller te garer au parking d'Espelunguère et tu pars alors pour 3 heures de marche AR avec un dénivelé de 500m sur 6km.
Soit tu te rends direct au parking du Sansanet sur la route du col du Somport et la randonnée t'emmène pour 2h30 de marche AR pour un dénivelé de 500m sur 8km.

J'opte pour la seconde possibilité.

 

ET C'EST PARTI
POUR LA RANDONNÉE !

C'est ainsi que, vers 10h du matin, je gare la voiture sur le parking déserté (chose rare) du Sansanet à 1311 mètres d'altitude.
Qule bonheur de retrouver une nature lointaine avec des paysages différents et si familiers ! Les montagnes, les forêts, la douce mélodie des ruisseaux environnants, des chants d'oiseaux nouveaux... Et ces parfums mêlant verdure, pierre chaude et humus.
Le sac est prêt. Chips, bière, rosé, sandwichs, compote. Chaussures lassées. C'est parti !

A) Lac d'Estaens, panneaux (64)              A) Lac d'Estaens, panneaux

Oh, c'est sympa : ils ont laissé un gant. J'ai pensé au masque et au gel hydroalcoolique, mais pas au gant. C'est marrant, au départ des randonnées, sur les panneaux, il y a souvent un objet égaré. Cela peut quelques fois être un mystère ; un peu comme ces chaussures abandonnées sur les bords de route.
Ça t'est déjà arrivé de croiser une chaussures sur le bord de la route, entre, par exemple, le Pays Basque et le Béarn ? Ou alors entre le Bazois et le Morvan ? Un site parle de ce phénomène étrange : Chaussures abandonnées.

À ce sujet, on peut également parler de ces chaussures abandonnées sur le bord d'une route quelque part en Inde et dont nous parle Michèle dans son super site "Voyages... voyages...".

hompf                hompf
Photos : VOYAGE... VOYAGE...

"Voici l'explication: il s'agit des chaussures des pèlerins qui vont à la fête de Rhandira, au temple des "Intouchables"; cette fête a lieu chaque année à la fin octobre. A partir de cet endroit les pèlerins abandonnent leurs chaussures et terminent les douze derniers kilomètres, pieds-nus, jusqu'au temple. Ils repartiront avec des chaussures neuves, l'âme purifiée, pour démarrer une nouvelle année." VOYAGE... VOYAGE...

Bon, ici, cela s'explique, mais pour ces dizaines, ces centaines, ces milliers de chaussures que l'on peut croiser sur le bord des routes et autoroutes, quelle en est l'explication ? Qu'est-ce qu'il passe par la tête du propriétaire ? Pourquoi s'est-il dit "Tiens, je vais ouvrir la fenêtre de ma bagnole et balancer une de mes godasses !" ? Hein ? Ou alors, peut être est-ce un phénomène naturel ? Peut être que les chaussures ne sont pas fabriquées par des petits Indonésiens ? Peut être poussent-elles tranquillement au bord des routes ?

 

Ça commence bien cette première randonnée de déconfinement : j'ai pas fait deux mètres que je suis déjà en train de me prendre la tête. Allez, essayons d'aller un plus loin avant que la nuit tombe...

J'emprunte le petit sentier qui nous éloigne de la route du col du Somport pour rejoindre un pont enjambant le Gave d'Aspe.

A) Lac d'Estaens, passerelle (64)          Lac d'Estaens, départ, gave d'Aspe (64)

Oui alors, c'est vrai : la photo ci-dessus à droite a été prise un autre jour, en automne. On voit bien la différence des saisons avec ces couleurs environnementales changeantes. Aujourd'hui, tout est vert, florissant, chantant !
Je crois être allé au lac d'Estaens à trois reprises, trois ambiances.

 

SOUVENONS-NOUS...

La première fois à l'été 2010
pour déboucher une bouteille de rosé en slip.

Ouais ben, c'est pas plus con que de balancer sa chaussure
sur l'autoroute par la fenêtre de sa bagnole.

 

La deuxième fois, à l'automne 2012,
avec Mélanie et Siensienne.
mélanie au lac d'Esteans
       siensienne au lac d'Estaens
Mais on est très vite redescendu
car il s'était mis à pleuvoir.

La troisième fois,
c'était à l'hiver 2017.
Lac d'Estaens, vue générale et Visaurin (Espagne)
J'ai pas trop vu le lac ce jour là...


Qu'allait-il bien pouvoir se passer aujourd'hui ? Dans quel état sera le lac ?
Suspense.

 

 

En attendant, je continue de suivre les panneaux de randonnée...
A) Lac d'Estaens, panneaux

Passage sur un autre petit pont plus artisanal avant d'attaquer la première montée puissante dans le bois de Sansanet. Les feuillages laissent passer quelques points lumineux éparses...

A) Lac d'Estaens, bois de Sansanet (64)          A) Lac d'Estaens, bois de Sansanet

Ooooh, tout m'émerveille, c'est incroyable ! J'ai l'impression que tous mes sens sont décuplés. Les jambes sont en forme et ne semblent pas souffrir de ce premier dénivelé.

Quelques minutes plus tard, je sors du bois pour me retrouver sous un magnifique ciel bleu, délicieusement éclairé par un soleil omniprésent. Une nouvelle intersection invite à choisir une direction entre la cabane d'Escouret (1375m d'altitude)-parking d'Espélunguère (à 1h30) et le lac d'Estaens.

B) Lac d'Estaens, cabane d'Escouret et fleurs (64)

La cabane semble fermée. Le berger n'a pas encore regagné la montagne avec son troupeau et il n'y a donc pas encore de vente de fromages.
Je continue. Sentier dégagé. Quelques fleurs éparses et myrtilles encore jeunes colorent les rares pâturages environnants.

B) Lac d'Estaens, en route, Gymnadénia à long éperon (64)     B) Lac d'Estaens, en route, gentianes pyrénéennes (64)     B) Lac d'Estaens, en route, myrtilles (64)

De petits lacets bien dégagés permettent de voir derrière moi, un peu plus bas, la route du col de Somport et le centre pastoral de Peyrenère. À la même hauteur, toujours derrière moi, en face, l'antenne relais et l'arrivée des télésièges de la station de ski espagnole d'Astun.
Je rentre à nouveau, et pour quelques mètres, dans le bois de Sansanet. À la sortie de celui-ci, une soudaine montée à nu mène jusqu'à la frontière franco-espagnole signalée par un panneau d'entrée dans le Parc National des Pyrénées. Ah bon ? Je croyais que l'on y étais déjà depuis un petit boit de temps.

D'ici, la vue se dégage sur les montagnes frontalières pyrénéennes.

C) Lac d'Estaens, pas d'Aspe (64)

C'est beau, c'est grand, c'est bien ! Quel espace !!! Je ne me lasse pas de regarder ces montagnes : le Pas d'Aspe, le Turonet des Curets (1808m), Puntal et Ruabe des Bozo (2400m),...
Mais mon regard s'arrête surtout quelque chose qui bouge, là, plus bas, dans les estives...

C) Lac d'Estaens, pas d'Aspe, isard (64)       C) Lac d'Estaens, pas d'Aspe, isards (64)C) Lac d'Estaens, pas d'Aspe, isards       C) Lac d'Estaens, pas d'Aspe, isards

Des isards. On se croirait à Thoiry sauf que je suis pas en bagnole ! Hein ? Non, je déconne.
Très éloignés certes, mais présents, ils sont intrigués par ma présence, mais pas effrayés ; un peu comme s'ils avaient oublié qui pouvait être l'humain. Ami, ennemi ? Sympa, con ?
Je m'arrête un moment pour les regarder évoluer dans la montagne, puis je reprends ma route.

La montée est progressive et tranquille. Plusieurs sentes tracées par des troupeaux marquent le paysage, mêlant le vert de l'herbe, l'ocre de la terre et les différentes pointes colorées de la flore.

D) Lac d'Estaens, gentianes printanières (Espagne)           D) Lac d'Estaens, gentianes printanières et bouton d'or (Espagne)

Les gentianes printanières apportent leur note de bleu intense à cette randonnée colorée. Malgré cet attrait, elle est victime d'une superstition. Il paraîtrait que cueillir une Gentiane pour la mettre dans une maison porterait malchance car l'individu risquerait d'être frappé par la foudre. Bon... Et le Bouton d'Or là, qui est venu rivalisé de son jaune intense ?
"Ce beau bouton d'or cache bien son jeu car la sève de cette renoncule est toxique quand elle est cueillie "fraîche". Abondante dans les près, le bouton d'or n'est pas consommé par les animaux qui "connaissent" sa toxicité ; ce qui lui vaut le nom de goblet du diable, mais aussi de grenouillette ou de fleur de l'impatience.

Quelques mètres plus tard, je passe une sorte de petit col derrière lequel coule silencieusement un petit ruisseau, surveillé au loin par le Visaurin (2669m) encore enneigé.

D) Lac d'Estaens, rivière et pic Liovilla (Espagne)

Je traverse le petit ruisseau pour continuer à monter sur les petites sentes ocres, nommées pourtant GR11 sur les cartes IGN.
Et là tu me dis : "Tu veux parler du GR10 plutôt ?"
Et là, je te réponds : "Non, non,le GR11."
Et qu'est-ce que le GR11 alors ?
Eh bien, il s'agit du GR10 espagnol (en bleu).

Tout de suite,
la carte.
En rouge : le GR10
En bleu, le GR11.
gr11

Et maintenant,
le GR11 avant l'arrive au lac d'Estaens
ou Ibón de Astanes
E) Lac d'Estaens, sentier, Punta del Bozo, Sierra de Bernera (Espagne)

Plus que quelques mètres de plat avant d'avoir la première vue sur le lac espagnol.

 

Attention :
3, 2, 1...

F) Lac d'Estaens, arrivée au lac (Espagne)

Je pourrais prendre la direction des rives du lac en allant tout droit et suivre le GR11 devenant alors le Sentier de Camille, ou Senda de Camille.
Et qu'est-ce que le Sentier de Camille s'il te plaît ?

Eh bien,
voilà !
sentier de camille
Carte : La senda de Camille

Il s'agit d'un parcours circulaire dans les Pyrénées, entre Aragon et Vallée d'Aspe. Cette randonnée de 120 kilomètres peut se faire en 6 ou 7 étapes à raison de six heures de marche par jour.
Toutes les infos utiles et nécessaires pour préparer ta randonnée et réserver les refuges se trouvent sur ce site : LA SENDA DE CAMILLE.
Maintenant, la question que l'on se pose tous à ce moment donné du billet : mais pourquoi ce sentier se nomme-t-il Sentier de Camille ? Hein ? Hein ? Ben oui, bien sûûûûûr !!!
Est-ce un hommage à Camille Claudel qui venait ici chercher les pierres qu'elle sculptait ensuite pour nous livrer de ces magnifique et prenantes oeuvres originales, telle que La Valse, L'âge mûr, Les causeuses au paravent,... ? Un sentier a alors été conçu ici en pleine montagne pour suivre ses pas ; un peu comme le parcours Cézanne à Aix-en-Provence ou la balade Van Gogh en Arles...
Camille Claudel... Quelle vie intrigante...

CAMILLE CLAUDEL
camille claudel

Deux visages, deux expressions, deux époques dans la vie de cette grande artiste française née le 8 décembre 1864 et décédée le 19 octobre 1943.
Camille Claudel nait le 8 décembre 1864 à Fère-en-Tardenois, dans l'Aisne, capitale mondiale de la poésie à 2 mi-mots. Elle est l'ainée d'une fratrie de trois enfants. La famille déménage à deux reprises et c'est à Nogent-sur-Seine que les talents d'artiste de Camille sont déjà repérés alors qu'elle n'a que 10 ans. Elle modèle de la glaise. Ces dispositions artistiques évidentes sont encouragés par son père alors que sa mère n'y adhère pas du tout.
Alors qu'elle est âgée de 12 ans, le sculpteur Alfred Boucher, impressionné par son talent, lui donne de précieux conseils. Plus tard, ce dernier arrive à persuader son père de la laisser s'installer à Paris. En 1883, Camille devient à 19 ans l'élève d'Auguste Rodin au dépôt des marbres de l'État, rue de l'Université. Le sculpteur est alors âgé de 43 ans et il est bouleversé par les dons de sa jeune élève.
Elle passe très vite de modèle à collaboratrice. Cela dépasse le simple travail. L'amour fou, violent. La rencontre de deux artistes uniques, géniaux. Cet amour dévastateur va durer dix ans et aura une influence forte sur le travail des deux sculpteurs.

Malheureusement, pour beaucoup, elle reste l'élève de Rodin alors que son talent et son génie sont indéniables. Ils se séparent après n'avoir jamais été réellement ensemble en mai 1894 puisque Rodin ne s'est jamais séparée de sa femme Rose Beuret.
Cette rupture plonge Camille dans une profonde solitude, choisie, assumée, mais refermée sur elle même.
Elle évolue alors de façon misérable dans son atelier au 19 du quai Bourbon de l'Île Saint-Louis, à Paris. Elle est sujette à des accès de rage inattendus et incontrôlés l'amenant à détruire régulièrement ses oeuvres. Vivant telle une semi-clocharde dans une crasse repoussante, elle dénonce "la bande à Rodin" qui, selon elle, cherche à l'empoisonner et à lui voler ses travaux. Elle pose même des pièges à loup derrière les portes. En 1912, elle détruit toutes ses oeuvres. Les voisins se plaignent. Tout ceci devient violent, insupportable.
Son père la défend encore, mais il meurt le 2 mars 1913 sans que Camille n'en soit prévenu. Tout s'accélère alors.
Sa famille  -sa mère en priorité-  décide de la faire interner le 10 mars 1913, quelques jours après la mort de son père. Un fourgon vient la chercher au 19 du quai Bourbon de l'île Saint-Louis, à Paris, qu'elle occupa de 1899 à ce jour où prit fin "sa liberté".
Les médecins la diagnostiquent comme étant atteinte d'un délire paranoïaque de persécution, délire connu comme irréversible, dangereux et incurable. Elle est convaincue que Rodin voulait l'empoisonner, continua, même après la mort de ce dernier, à n'accepter de se nourrir qu'avec des oeufs frais (qu'elle faisait cuire elle-même) et des pommes de terre (qu'elle exigeait d'éplucher elle-même).
Pourtant, une autre rumeur sous-entend que la folie de Camille Claudel proviendrait du fait qu'elle fut enceinte à deux reprises de Rodin et qu'elle dut avorter à chaque fois. Mettre fin à la vie d'un enfant...
Une campagne de presse s'empare alors de l'internement de l'artiste et dénonce la famille de Camille pour abus de "séquestration légale", comme si on avait voulu se débarrasser d'elle.
Le 9 septembre 1913, Camille est transférée à l'asile d'aliénés de Montdevergues, à Montfavet, dans le Vaucluse. L'établissement est considéré comme un mouroir. L'artiste occupe un dortoir de 10 à 12 personnes dans un confort inexistant. Elle se refuse de sculpter. Sa mère lui interdit toute visite venant de l'extérieur. Ses lettres sont détruites. Seul son frère Paul viendra la voir une dizaine de fois en trente ans d'internement.
Dans certaines lettres retrouvées et qu'elle envoya à son frère pendant son internement, rien ne laisse supposer pourtant un quelconque délire paranoïaque...
Affamée suite aux restrictions alimentaires de la Seconde Guerre Mondiale, Camille s'éteint, seule le 19 octobre 1943. Son corps, non réclamé par la famille, est placé dans la fosse commune, sans sépulture.
Il faudra attendre un demi-siècle pour qu'un livre (Une femme, Camille Claudel d'Anne Delbée, 1982), puis un film (Camille Claudel, 1988, de Bruno Nuytten) ne la fassent sortir de l'oubli pour le grand public.
Sources : TV5 MONDE

 

Bon eh oh, de quoi on parlait déjà
au début là avant tout cela ?


Ah oui, le sentier de Camille
passant sur les rives du lac d'Estaens !

 

Si le Sentier de Camille se nomme ainsi, ce n'est pas en hommage à Camille Claudel qui n'a sûrement jamais mis les pieds ici, mais bel et bien en mémoire de l'ours Camille, dernier ours autochtone des Pyrénées, décédé en octobre 2010 à l'âge de 25 ans. Il était également appelé "Aspe Ouest". Toutefois, aucune trace de son décès n'a été relevée.
Tous les autres ours vivant dans la région (Pyrénées françaises et espagnoles), une vingtaine actuellement, ont été réintroduits de Slovénie.

BREF : je ne continue pas mon évolution sur le Sentier de Camille menant aux rives du lac d'Estaens. Je privilégie une autre approche en montant le plus haut possible pour avoir une belle vue sur l'ensemble du lac. La montagne herbeuse située à l'Est du lac est nommée Mujer Muerta ; ce qui veut dire Femme morte en espagnole... Ah ?... C'est étrange de donner un nom pareil à un endroit aussi beau. Que s'y est-il passé ? Y'a t-il un rapport avec le Sentier de Camille ? Camille est-elle cette femme morte ? Mais non, puisque nous avons vu que Camille était un ours. Mais alors peut être avec Camille Claudel ? Hein, non ? Je délire ! Bon, ben écoute : je ne sais pas pourquoi cette montagne s'appelle ainsi. Quelle idée franchement ?! T'es peinard dans la montagne, tranquille, il fait beau, les oiseaux chantent, les marmottes sifflent. Tu avances sur une petite butte dont tu voudrais connaître le nom et là, que découvres-tu en lisant la carte IGN ? La butte herbeuse en question s'apppelle la Femme morte !
Bon, tant pis, je continue quand même.

Je monte direct à travers "champs" pour rejoindre le point le plus élevé à 1857m d'altitude. Et déjà, la vue panoramique s'annonce magnifique et prenante.

F) Lac d'Estaens, arrivée au lac

Tellement magnifique que je préfère m'arrêter là pour aujourd'hui en ce qui concerne l'écriture de ce billet...

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Jénorme poursuivra-t-il sa progression sur la montagne dite de la Femme morte ou préférera-t-il redescendre vers des lieux aux noms plus enthousiasmants ? Croisera-t-il des gens lors de cette première randonnée de déconfinement ou restera-t-il seul dans la montagne ? Nous parlera-t-il encore de Camille Claudel ou trouvera-t-il un rapport entre une montagne et un autre artiste ? Mettra-t-il le pied sur une chaussure abandonnée ? Et finalement, parlera-t-il un peu du lac d'Estaens parce que pour le moment on ne sait pas grand chose de ce magnifique lac pyrénéen ?

 

 

 

 

 

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