Automne en Sud-Ouest : forêts et plages (40)
Lors de notre précédent billet, nous avions vu que l'automne pouvait être partout ; même en ville. Nous parlions alors de couleurs et plus précisément des couleurs déposées ici et là par le Festival Points de vue avec ces magnifiques fresques présentes à différents endroits de la ville de Bayonne.
Quittons à présent la ville pour nous rendre en nature.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Eh oui, souvenons-nous !
C'est à la vue de ces magnifiques arbres colorés
en plein Bayonne...
...que je me suis soudainement dit :
"Et si j'allais voir les couleurs automnales dans la nature ?!"
Et c'est parti.
Je quitte Bayonne pour prendre la direction de Capbreton.
Pourquoi Capbreton et pas Sare, ou Saint-Martin-de-Seignanx, ou Hendaye, ou Navarrenx ?
Eh bien parce que !
Je vais pas non plus me lancer dans une grande expédition,
genre le plus long chemin du monde ?!
Voici le chemin le plus long du monde à faire à pied sans avoir besoin de traverser l'océan ou toute autre barrière importante, il va du Cap (Afrique du Sud) à Magadan (Russie). Il n'y a pas besoin d'avions ni de bateaux car il y a des ponts.
Il y a 21,808 km et il faut en moyenne 4,310 heures pour marcher. Ce serait 187 jours de marche sans arrêt, ou 561 jours de marche 8 heures par jour.
Sur le chemin, tu traverseras 17 pays, six fuseaux horaires et chaque saison de l'année.
Mais revenons à l'automne, et en France, et plus précisément dans les Landes puisque c'est là que je me dirige à présent aux sons de la chanson de Tété, "à la faveur de l'automne".
Ah non, merde, je me suis trompé de saison et de chanteur.
Recommençons.
Ah ben oui, c'est pas bien drôle. J'ai cherché une chanson qui parle d'automne, de fous rires et autres choses positives. Mais non. Que ce soit Charles Trénet avec "Chanson d'automne", ou Dany Danielle avec "En septembre sous la pluie", ou Annie Cordy et "Notre dernier automne", ou Juliette Gréco avec "Les feuilles mortes", ou Mouloudji et "Comme les feuilles en automne tourbillonnent" sans oublier Joe Dassin et son "été indien", y'a pas une chanson joyeuse qui parle d'automne.
Pourtant, c'est beau l'automne ! C'est coloré, ce sont des odeurs différentes, une lumière changeante.
Oui, ok, les jours raccourcissent, les températures baissent. Mais eh oh hein, c'est le cycle de la nature !
Ben ouais !
C'est la fêêêêêêêêêttteeeeee !!!!
Bon eh allez, on se calme !
Quelques minutes après mon départ de Bayonne, j'arrive dans les Landes, quelque part entre Capbreton et Labenne, pour admirer les magnifiques couleurs automnales dans une typique forêt landaise.
Eh oui, voilà où est le problème avec les Landes : il ne faut pas se planter de forêt si on veut voir de belles couleurs automnales.
J'ai pourtant continué d'évoluer en ces lieux, mais en me rapprochant de la lisière. Et là, ce n'était plus l'automne, mais la savane.
Mais nous sommes bien dans les Landes. Un mélange de lumière et de végétation qui dépayse.
Je reprends la voiture pour aller voir l'océan du côté de Labenne-Océan. Je me gare non loin de la chapelle Sainte-Thérèse ; cette belle petite chapelle blanche au milieu des dunes, qui, il y a encore quelques mois.
C'était en janvier 2018...
Intrigante petite chapelle posée là, sur le sable de la dune séparant quelques lotissements de l'océan.
PETIT RAPPEL
La chapelle a été inaugurée le 1er décembre 1932 suite à la volonté du maire de Labenne (et propriétaire du centre Hélio-Marin situé juste à côté) Jules Bonneville d'ériger un second lieu de culte en réponse à la croissance démographique.
Style architectural classique, elle est composée d'un sanctuaire et d'une nef unique. À l'intérieur, on découvrait, entre autres, un chemin de croix peint par une élève des Beaux-Arts, Suzanne Labatut.
Lors de la Seconde Guerre Modnaile, le petit édifice est occupé par les Allemands. Ces derniers s'enfuiront en dérobant la cloche. Elle sera remplacée lors de la Libération et baptisée en l'honneur d'un soldat mort au combat.
L'intérieur de la chapelle n'est pas accessible au public depuis le dernier quart du XXème siècle. Son fondateur, jules Bouville, y repose avec sa famille.
Lorsque je m'y étais rendu en janvier 2018, la pauvre chapelle était dans un état lamentable. Toit effondré, multiples tags violents, destruction de l'intérieur.
Mais dès l'automne 2018 et pendant plusieurs mois, la chapelle est restaurée pour être (ré)inaugurée en août 2019.
Aujourd'hui, sa blancheur attire à nouveau les regards du promeneur.
La petite chapelle se trouve à quelques mètres de l'ancien centre thermale Helio Thermal
qui, lui, reste à l'abandon, mais surveillé.
Ancien grand centre de soins (destiné aux soins d’affections osseuses) de plus de 7500 m2, il est à l'abandon depuis 2007. Mais le Conservatoire du Littoral l'a racheté en août dernier. Le but : tout détruire pour rendre l'endroit à la nature.
Et puisque nous parlons de nature, escaladons maintenant la dune par son chemin autorisé afin de rejoindre la plage et l'océan.
Il y a une belle lumière ce jour là. Une lumière d'automne, de fin de journée ensoleillée, fraiche.
Attends, attends, on ne voit pas bien...
J'en ai vu des couchers de soleil dans ma chienne de vie, mais, à chaque fois, c'est différent.
Pourquoi est-ce différent ? Parce que ce n'est pas la même lumière, la même saison, la même heure ; que l'on n'est pas dans la même ambiance, que nous sommes psychologiquement différents à chaque fois suivant la journée ou la semaine ou le mois ou l'année que l'on a passé avant de se retrouver là, sur une plage, à regarder encore et toujours le soleil se coucher là-bas au loin, sur la ligne d'horizon océanique.
Aujourd'hui, ce soir, lorsque mon regard balaye la ligne lointaine, la lumière passe du bleu à l'or...
Je marche sur le sable en direction de la plage centrale facilement reconnaissable à ces blockhaus.
Ooooh de la couleur sur de la couleur ! Double broken !
Et pour continuer et finir en couleur, regard sur un bidon aménagé en niche abritée, faisant face à l'océan...
Fin de journée, fin de couleurs automnales.
Un dernier regard au loin...
Et je reprends la route.