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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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16 décembre 2021

ROUTES BLOQUEES ! (64)

Il faut bien manger.
Et comme j'habite en appartement et que je n'ai pas de jardin, il faut bien aller faire les courses. Oui parce que si j'avais eu un jardin, j'aurais pu manger mes légumes ou une poule, mais là non.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

C'est par un dimanche matin pluvieux que j'ouvre le store de la salle à manger. Nuages, vent, pluie. Un temps parfait pour ne rien faire. Sauf qu'il faut manger. Ben si, je n'aime pas trop les obligations  -surtout en ce moment-  , mais c'est une évidence.
Et quand le frigo est vide, il faut le remplir. Enfin, "il faut", ça dépend, si tu ne veux pas manger, tu peux le laisser vide et lécher la glace du congélateur, mais ça ne nourrit pas son homme... ni sa femme ; parité oblige. 
Avant de me lancer sur la route pour rejoindre le supermarché le plus proche, je fais un point info où il est surtout question des mêmes sujets en boucle : Pécresse désignée candidate LR, premier meeting de Zemmour, cinquième vague pour un troisième vaccin, la sortie des Tuches 4, le dernier album d'Adèle. C'est chiant !
Je décide de regarder un peu de travers, ailleurs, pour découvrir d'autres infos, comme...

 

ATTENTION :
Une info complotiste s'est glissée dans les infos ci-dessous.
Sauras-tu retrouver laquelle ?
Coronapotame            Météo pluvieuse, météo heureuse

surf au bout de la terre plate              Vive la coke !

Une fois que ça c'est fait, je peux prendre la voiture la conscience tranquille, sûr d'avoir entendu autre chose que "des frites, des frites", "Je serai la digne représentante de la droite" et autres citations. Dans la voiture, mettons un peu de musique avec un son de circonstances... pour son titre.

 

Oui, étranges nuages en vue depuis le fronton mouguertard.
Mouguerre, nuages d'hiver, décembre 2021

Mouguerre, nuages d'hiver, décembre 2021
Un anneau au centre duquel semblent passer quelques rayons d'un soleil
bien rare ces jours derniers.

C'est sous un ciel bas et gris que je quitte Mouguerre pour me rendre à l'hypermarché. Mais, quelques kilomètres plus loin, sur la route des Cimes, à hauteur de Villefranque, premier contretemps.

Villefranque, route bloquée, décembre 2021 (64)
PAF :
Un arbre au milieu de la route !
Pas moyen de passer !


Bon, pas de panique ! C'est pas grave, c'est dimanche, on a le temps, ça arrive, c'est la nature, c'est ainsi, c'est comme ça, l'humain ne peut pas tout maitriser et tant mieux parce que sinon on vivrait tous dans des caissons à oxygène à regarder les Tuches en boucle.

UN POINT CARTE !
Afin de savoir d'où on part pour aller où.
carte

Je suis parti de Mouguerre et je dois rejoindre Ustaritz, soit 19,4 km à parcourir d'après Google maps.
Voyons maintenant où je suis bloqué.

carte
Soit 2km après avoir quitté Mouguerre.

 

Marche arrière, demi-tour, je prends la première route qui part ailleurs et qui m'indique la direction d'Elizaberry par la D357. La route descend soudainement vers une vallée incertaine comme il y en a beaucoup dans les terres du pays basque avec ses montées et descentes permanentes... et qui m'ont fait arrêter ma carrière de cycliste du dimanche.
Une belle vue apparait sur les monts basques, comme le Mondarrain, mais également sur des cultures d'arbres que j'estime fruitiers... mais j'en sais rien du tout.
Ah tiens, je ne sais pas si ça vient du vent, mais il y a un père Noël dans une poussette sur le toit de la maison là...

Elizaberri, père Noël sur toit (64)

 

Après avoir traversé la discrète commune d'Elizaberry, la D357 se transforme soudainement en chemin de Pagadoy. Ça monte, ça descend, ça tourne. C'est le Pays Basque intérieur. Ce Pays Basque un peu perdu, mais sauvage, beau, secret, discret. Ah...

Cambo-les-Bains, route bloquée, décembre 2021 (64)

Ça passe ! Mais un peu plus loin, ça ne passera plus. Pas grave, je prends à gauche et je torpille un thon blanc. Mais je ne peux pas car il y a Pierre Douglas qui fait du tandem avec Jean-Jacques Debout en diagonale.

Oh merde ! Il était drôle Olivier Baroux avant de nous chier cette merde de Tuche à la con ?!
Bon, bref : je continue d'avancer au hasard des routes ouvertes, sur lesquelles ne se sont pas couchés quelque arbres fatigués par ces vents quelques fois violents venant d'un océan finalement pas si lointain, et tout ça et tout ça.

On monte, on descend. Oui, c'est vallonné, je l'ai déjà dit, mais ici, je ne sais pas trop où  - à l'Est d'Elizaberry peut être-  c'est vraiment très vallonné. Ça remonte ! Ça remonte vraiment. Ça remonte tellement que, soudainement, j'ai presque une vue sur des monts basques qu'il me semble connaitre.

Hasperren, zone pastorale, décembre 2021

Je suis sur un sommet. Lequel ? Je ne sais pas. C'est une zone de pâturage. Aérée, sans clôture. Libre. Une belle vue sur les rayons du soleil au loin. Peut être est-ce là bas que je dois me rendre pour faire les courses. Je ne sais pas.
Apparemment, je me trouve non loin d'Hasparren, au beau milieu de cette belle zone pastorale, perdue là, quelque part. De grande étendue herbeuse, rases.

Hasperren, zone pastorale, décembre 2021 (64)

Un peu plus loin, je passe une barrière canadienne ; ces barrières encrées sur les routes afin que les troupeaux ne sortent pas des pâturages. Mais qu'est ce que je fais là ? Et comment suis je arrivé ici ? 

C'est peut être beau, mais je ne sais pas vraiment où je suis? Je ne vois pas une maison hasparrentine.. hasparennoise... hasparennaise... merde, comment on dit ? Comment qu'ils s'appellent les habitants d'Hasparren ? Hein ? HAZPANDAR ?! Ça alors ?! Hazpandar. Cela fait penser à panda, mais à panzer aussi.

PANZER : Mot d’origine allemande signifiant "blindé" ou bien "carapace".

Deux mots de prime abord complètement antinomiques. Panda = mignonitude ; panzer = la guerre.
Un panda dans un panzer. Cela pourrait être le titre d'une chanson de Julien Doré. Et n'est-ce pas la vie ? Hein ?
Mais qu'est-ce que je raconte moi ?! Je suis en train de péter les plombs parce que je ne sais pas où je suis, ni comment je vais aller où je voulais aller au départ.


Regardons le GPS
pour se rassurer !

Gps perdu

Analysons :
1) Apparemment, il est resté bloqué sur Mouguerre.
2) J'évolue sur une route qui n'existe pas.
Me voilà complètement rassuré.
En clair, je crois que le GPS me dit tout simplement : "Démerdes-toi !"

Autre solution pour savoir où je suis : demander mon chemin et ma position à la population locale.

Sur la route, décembre 2021

Mais pas un humain, pas une maison en vue. Juste quelques brebis  -et c'set déjà bien car cela veut dire que l'on peut vivre-  en plein meeting. Je me gare, je les regarde, j'attends un signe. Je crie "Help !", je ne sais pas pourquoi je me suis mis à parler anglais soudainement. Elles lèvent la tête, me regardent. Je sens comme un air dédaigneux, ou hautain de leur part ; comme si elles voulaient me dire : "Nous, on est ensemble. On se soutient. Toi tu es seul."
Je remonte dans la voiture et je continue ce trajet devenu incertain, et définitivement aléatoire. Un peu de Chris Isaak dans la radio... ou du moins sur ma clé USB musicale préalablement enregistrée car, là où je suis, je ne capte plus que els radios espagnoles. Et je ne comprends pas l'espagnol. Ou si peu.

Une bière s'il vous plait = una cerveza por favor
Est ce que ce vin est bon ? =  
es bueno el vino ?
Tout le monde s'en fout, mais j'ai mis un pull = 
A nadie le importa, pero me puse un suéter

La météo semble plus clémente tout à coup. Les routes sont parsemées de feuilles mortes qui n'ont pas été ramassées à la pelle (dixit Joseph Kosma). De toute façon, vu le paquet qu'il y a , il faudrait mieux y aller à la pelleteuse. Aucune souffleuse en vue non plus.
Tiens, je me demande qui a inventé la souffleuse à feuilles. C'est vraiment un objet qui est entré dans les moeurs. Tu le vois partout ! Une feuille au sol ? PAF : on te sort la souffleuse. Et pour faire quoi ? Tout simplement pour déplacer la feuille morte d'un endroit à un autre, de quelques centimètres. C'est un peu con, non ?

"(...) Puis en 1970, Kyoritsu, devenue une référence dans le domaine des atomiseurs à dos, a inventé son premier souffleur de feuilles appelé le PB 9 d'ECHO (nom de la nouvelle marque choisie en 1963 par Kyoritsu Noki en vue d'une expansion internationale). Ce souffleur à feuilles qui a révolutionner le nettoyage et l'entretien en extérieur n'était autre qu'une modification du dernier atomiseur mis au point par Echo en 1967, le DM 9. En fait,..." ASPIRATEUR.FREE
Oui, c'set bon, ça va, on ne va pas non plus faire tout l'historique de la souffleuse à feuilles !

 

Tout va bien, même si je ne sais pas où je vais, je roule. Mais soudain, un arbre sur la route.

Hasparren, route bloquée, décembre 2021 (64)


Nouveau détour à effectuer.
Je distingue au loin, sur le côté de cette route inconnue sans nom, une bâtisse. Oui, une bâtisse ! De la vie !

Cambo-les-Bains, quelque part, décembre 2021 (64)

Personne ! À l'abandon ! Des murs gris-noirs, un toit végétal écroulé, troué. Mais une belle vue sur les monts basques, là aussi.
Un jour, je rachèterai cette belle petite maison. J'y vivrai heureux, au calme, loin de tout... à condition que je retrouve la route pour y aller.

Des mots écrits à la peinture blanche, ou plutôt des lettres. V BRU... Qu'est ce que cela veut bien vouloir dire ? Valérie Bru ? Val de Bru ? Valéria Bruni-Tesdechi ? J'ai encore un peu de batterie sur mon téléphone. Un peu de réseau aussi. Je tape ces mots, peut être un indice directionnel ? Peut être une issue à ce périple aléatoire qui m'a amené ici pour une réponse ?

Je tape ces lettres sur le moteur de recherche internet : VBRU... Suspense ! Réponse internet.
VBRU : Site de documentation et d'information sur la foi protestante réformée confessante ou calvinisme. Une vision chrétienne du monde.

Ah ? Bon ! Ce n'est pas vraiment à cela que je m('attendais en me perdant. certains y verront un signe : "Mais oui, c'est un signe de Dieu ! Il faut te rallier !"
J'ai mes croyances, mais elles ne s'accordent pas avec une liesse qui s'installe dans toute une cérémonie ecclésiastique, composée de chants, de troupes, d'objets et de croyances diverses.

Je continue ma route. 
Ça redescend, ça remonte. C'est la vie.

Tiens, une route sous des arbres.
Tiens, une route qui n'est pas barrée.
C'est un signe, je vais continuer.

 Sur la route, décembre 2021 (64)

 

En haut de cette montée abrupte, enfin ! un panneau indicateur d'un point géographique !
Ce n'est pas que je m'ennuyais, mais le niveau de carburant de la voiture baisse assez vite.
Je parviens à franchir sans encombre ce dos d'âne camouflé avant de prendre à droite pour, peut être, rejoindre Hasparren... enfin ! Depuis le temps que je vois ce nom !

Hasparren, dos d'âne et tempète, décembre 2021 (64)

Oui, j'ai l'impression de tourner autour de cette ville sans jamais m'en approcher. Elle n'est pas loin, mais aucune route ne semble y mener ; bien qu'elle soit indiquée. D'ailleurs, quelques minutes plus tard, ce n'est pas à Hasparren que j'arrive, mais à Cambo-les-Bains !

Alors, bon, Cambo-les-Bains, on connait.
On connait la Villa Arnaga, maison d'Edmond Rostand (Cambo-les-Bains, Villa Arnaga), ou encore pour son cimetière dans lequel repose Chiquito de Cambo, ou encore pour son établissement thermal spécialisé dans la rhumatologie, ou encore sa chapelle aux Icônes...
Ah ? On ne connait pas bien la chapelle aux Icônes de Cambo... 

Cambo-les-Bains, la chapelle aux Icônes, extérieur, chemin (64)         Cambo-les-Bains, la chapelle aux Icônes, extérieur (64)
Mais que se cache-t-il derrière les murs de cette chapelle
de prime abord bien commune ?

On en parlera dans un prochain billet... si j'arrive à rentrer chez moi un jour.

Mais Cambo-les-Bains est moins connue pour le fait de posséder le plus petit terrain de basket du monde... devant lequel je passe par hasard à présent.

Cambo-les-Bains, le plus petit terrain de basket du monde (64)          Cambo-les-Bains, le plus petit terrain de basket du monde

Ici, je connais. Je ne suis plus perdu. Mais force est de constater que je ne suis pas du tout là où j'avais prévu d'être pour faire les courses.

carte cambo

Ooof, ça va. Je ne suis pas trop loin de mon objectif premier non plus. Tiens, je vais même en profiter pour passer par Espelette.

Alors, oui, bien sûr : Espelette est bien connue pour son piment, ainsi que son jambon au piment, ainsi que son chocolat au piment, ainsi que sa confiture au piment, ainsi que sa fête du piment, ainsi que... Bon, bref : PIMENT ! Mais sais-tu comment ce fruit (si, si, c'est un fruit !)  est venu jusqu'ici, dans le Pays Basque ? Non parce que moi, la première fois que l'on m'a dit qu'il y avait des cultures de piments dans le Pays Basque, j'ai répondu : Eh oh ! Et pourquoi pas de la Tequila et des Tacos aussi pendant qu'on y est ?!"
N'empêche que. Contrairement à moi, le piment n'est pas arrivé par hasard à Espelette et dans le Pays Basque. Non, non, non. Encore que, parfois, on a du mal à distinguer le destin du hasard, ou encore le fait établi du fait aléatoire car, il faut bien le dire, l'humain est tout de même très (trop ?) rationnel.
BREF : "Venue du Mexique, cette variété de piment a été introduite au Pays basque au XVIème siècle par le navigateur espagnol Juan Sebastián Elcano originaire de Getaria. La plante est d'abord utilisée en médecine, puis, très vite, comme succédané du poivre noir, condiment et conservateur des viandes.
En 1650, les paysans commencent à cultiver des piments (« biperra » en basque) à Espelette. De récolte en récolte jusqu'à aujourd'hui, ils sélectionnent la semence et nomment populairement leur variété de plant de Capsicum annuum « gorria »." WIKIPEDIA

Dans "Ramutcho", Pierre Loti nous parle de ces guirlandes colorées qui "fleurissaient sur les façades des maisons basques.
"Les maisons émergeaient çà et là des arbres. Et partout sur leurs balcons de bois, séchaient les citrouilles jaune d'or, les gerbes de haricots roses ; partout sur leurs murs s'étageaient comme de beaux chapelets de corail, des guirlandes de piments rouges ! Toutes ces choses du vieux sol nourricier, amassées ainsi, suivant l'usage millénaire, en prévision des mois assombris où la chaleur s'en va."

Mais il n'y a pas que le piment à Espelette, il y a aussi des panneaux de signalisation revisités, comme celui-ci, en centre-ville.

Espelette, panneau sens interdit (64)

Ouais ben, j'ai essayé de parler d'autre chose que de piment. 

Je sors d'Espelette. Bon... Je ne suis plus très loin de la frontière espagnole... Je pourrai en profiter pour acheter des clops et faire le plein d'essence.
HOP : direction Dantxaria.

C'est finalement là que je vais faire les courses.

ET QUELLES COURSES !
Dantxaria, les courses du dimanche (Espagne)

Ah ben oui. Ça valait le coup, hein ! J'ai pris un paquet de chips pour pas qu'on me prenne pour un alcoolo.
Une fois que ces magnifiques courses complètes sont dans la voiture, je repars sur les routes.
À présent, il faut rentrer.
Ah, ah, ah. J'ai mis deux heures pour venir jusqu'ici... alors que je n'avais pas prévu d'y aller. Combien de temps vais-je mettre pour rentrer ?
Déjà, je ne vais pas prendre la même route... les mêmes routes. Premièrement parce que c'est trop long ; et deuxièmement parce que je ne sais pas par où je suis passé.

Je commence donc mon voyage de retour en prenant la direction de Zugarramurdi.

carte encore

Et là, tu me dis : "Mais c'est pas du tout la route de retour pour Mouguerre ?! Tu vas au Sud-Ouest au lieu d'aller au Nord-Est ?!"
Ben ouais, je sais. Mais au point où j'en suis. Et puis, je n'ai pas besoin de mettre les courses au frais tout de suite. Des chips, du Porto, ça peut rester dans le coffre, au sec, un petit moment encore.
Et puis la route de Dantxaria-Dantxarinea-Danche à Zugarramurdi est très belle. Elle longe les montagnes frontalières au pied desquelles sont posés de verts pâturages.
Après 4 kilomètres, j'arrive à Zugarramurdi. J'aime bien ce village où la population parle à 92% le basque. 219 habitants appelés les Zugarramurdiarrak.
Je n'ai pas pris de photo aujourd'hui car les nuages étaient trop bas. Mais il y a une semaine, la météo était idéale pour se promener dans les rues et ruelles du villages...

Zugarramurdi, panorama

Zugarramurdi, Église de l'Assomption village (Espagne)             Zugarramurdi, panneau(Espagne)

Bien sûr, quand on parle de Zugarramurdi, on ne peut ne pas parler des "sorcières". Village de fermes isolées, c'est dans ses grottes que se réunissaient ces "sorcières" dans des cérémonies appelées "akelarre" (lande du bouc, en basque). Le procès de 1610 condamnera 31 habitants pour sorcellerie... mais de tout cela, nous en reparlerons dans un prochain billet.

Je sors de Zugarramurdi par le nord. Route en lacets avec une belle vue sur la Rhune. Je passe par l'ancien poste frontière de la Venta Berrouet.

Venta Berrouet

J'aime bien cet endroit. Les gars de la station essence sont sympas, toujours souriants. La vue sur la Rhune s'accompagne de la présence de pottoks et d'ânes. Juste derrière le poste essence -qui vend également des croquettes pour siensiens-  , la Venta Berrouet propose de la bouffe, des fringues, des clops. Un bar, un restaurant avec vue imprenable sur le parking. C'est un endroit reculé, isolé. L'ambiance dans le bar est d'un autre temps. La boucherie côtoie les clients du comptoir. Certaines bouteilles ont pris la poussière. Depuis 1841, cette venta familiale reste dans son jus, jouxtant le poste frontière des douanes.

Je passe la Venta pour descendre dans les bois par la petite route en lacets. Un joli bois au arbres dont les feuilles sont magnifiquement jaunies par la saison. Pourquoi les feuilles changent-elles de couleur à l'automne ? Cela n'a rien de joyeux. En fait, elles meurent. Elles sont vertes au printemps et en été grâce à la chlorophylle. Celle-ci disparait petit à petit avec l'automne et le froid. D'autres couleurs apparaissent alors jusqu'à ce que la feuille tombe...
Attends, Sciences et Avenir l'explique mieux que moi ; et il est important de mettre des mots et des explications précises sur des choses qui paraissent aussi évidentes.
"(...) La chlorophylle est impliquée dans la photosynthèse qui transforme l’énergie lumineuse en énergie chimique et finalement en matière organique. La chlorophylle absorbe la lumière du Soleil mais pas complètement : certaines parties du spectre lumineux ne sont pas absorbées notamment et majoritairement la couleur verte qui est réfléchie. D’où l’apparence verte des feuilles.
A l’automne, quand les températures baissent et que la luminosité diminue, les arbres commencent à se préparer à l’hiver et à la venue du froid. L’une de leur stratégie est de diminuer leur surface exposée au froid et donc de perdre leurs feuilles qui constituent leur plus grande surface d’échange avec l’extérieur. Les arbres réagissent aux stimuli automnaux en synthétisant de l’éthylène, cette molécule va à son tour déclencher la fabrication d’un bouchon de liège à la base des feuilles qui bloque l’arrivée de la sève ce qui provoque la sénescence et la mort de la feuille qui finira par tomber." SCIENCES ET AVENIR

Voilà, c'est clair !
La petite route encore ombragée longe la petite rivière berehekobentako erreka jusqu'à l'arrivée à Sare. De là, je prends une autre route pour rejoindre Cherchebruit, Saint-Pée-sur-Nivelle. Dans le poste, ma clé USB passe un extrait de l'émission qu'Edouard Baer faisant sur Radio Nova, "Plus près de toi".

Je roule sur cette large route qu'est la D307. De Saint-Pée-sur-Nivelle à Saint-Jean-de-Luz. Je croise une chistera géante sur un rond-point ou encore une maison extraordinaire sans angle droit à Ascain (baptisée La maison du fou)...

rond point Saint-Pée sur Nivelle          Ascain, la maison du fou (64)

Tiens, j'ai envie de voir l'océan.
Mais oui, s'il y a eu tempête, c'est parce qu'il y a de forts coefficients en ce moment? On annonce 107 pour 16h30. Et il est... 15h54. Ah oui, déjà. Dis don', je suis parti à quelle heure de Mouguerre pour faire quelques courses ? 9h30. Ah ouais.

Pour voir de belles vagues dans le Pays Basque, il est un endroit magique ; et pas si connu que ça des touristes. C'est Socoa.
Allons à Socoa voir les vagues caresser la digue.

Socoa, au loin (64)

Ouais, bon, on est un peu loin, là.
Rapprochons-nous !

Je me gare sur le parking du port, au milieu des nombreux bateaux.

Socoa, bateaux couleurs, décembre 2021 (64)           Socoa, port, bateaux et fort, décembre 2021 (64)


Au loin, les vagues !
Socoa, fort vue depusi le parking, décembre 2021 (64)

Socoa, la digue et vagues, vue du parking, décembre 2021 (64)


Je vais m'approcher un peu en restant prudent. Je contourne le port fermé, dominé par le fort. Ça souffle ! Les vagues parviennent même à passer au-dessus des remparts.

Socoa, port, fort et vague, décembre 2021 (64)

Socoa, le port, bouées, décembre 2021 (64)         Socoa, remparts et port, décembre 2021 (64)

Socoa, vague sur jetée, décembre 2021 (64)

Pas question d'aller sur le devant de la digue. Les vagues sont trop fortes et trop hautes. Cela peut être dangereux. Je reste donc à distance raisonnable, juste en face, au-dessus de la plage du fort, pour admirer le spectacle de la nature. C'est comme ça qu'on dit, "Le spectacle de la nature" ? Ouais, c'est bien ça.

Socoa, vague sur digue, décembre 2021

Socoa, vague sur digue, décembre 2021          Socoa, vague sur digue, décembre 2021

Socoa, vague sur digue, décembre 2021

 

 

La force de l'océan et le haut coefficient de marée proposent deux vues différentes de la plage du fort en peu de temps.

Socoa, plage du fort, décembre 2021 (64)               Socoa, plage du fort, décembre 2021

Je me lasse pas de regarder ces vagues venir se heurter à la digue. Quelques fois, elles enveloppent l'édifice en béton ; d'autres fois elles le "survolent".

Socoa, vague sur digue, décembre 2021 (64)

Socoa, vague sur digue, décembre 2021         Socoa, vague sur digue, décembre 2021

Socoa, vague sur digue, décembre 2021        Socoa, vague sur digue, décembre 2021


 
Mon regard s'arrête sur cette vague précise.

Socoa, vague sur digue, décembre 2021

Elle me fait penser à une dent acérée, solitaire. Au-dessus, les nuages en lumière semblent former un visage. Celui d'un ours en peluche géant. Hein ? Non, j'ai rien fumé, je n'ai pas pris de drogues ! J'ai juste bu une bière belge.
Tiens, et si je m'amusais à mettre différents filtres pour voir comment se manifeste cette vague solitaire et originale.

Socoa, vague et nuage, décembre 2021, insta (64)             Socoa, vague et nuage, décembre 2021, insta

Socoa, vague et nuage, décembre 2021, insta             Socoa, vague et nuage, décembre 2021, insta

Etonnant, non ?

Un dernier regard sur ce feu d'artifices...
Socoa, vagues sur digue, décembre 2021 (64)

Et je quitte Socoa.
Il est 17h30. Je suis parti de Mouguerre il y a 8 heures pour seulement faire des courses.

 

 

Et voici un résumé de ce périple
hasardeux et aléatoire en vidéo.

 

 

 

 

 

 

Commentaires
L
je suis épaté par ton bagout, ton humour, ton à propos et le temps que tu dois passer à poster ces billets. Super pays basquais presque aussi beau que notre pays breton !!! <br /> <br /> Amitié et déférence
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