Au sommet des montagnes pyrénéennes enneigées (64)

Il y a un moment que je n'avais pas fait de ski.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Et tout de suite : un point Covid19-Coronavirus-omicron-vaccin-antivax.
Pompon est confiné avec sa collerette et se prend pour Thomas Pesquet en regardant, non pas la Terre vue de l'espace, mais le carrelage vue depuis la table basse.

         

POMPON PESQUET
En direct de la table basse du salon.

     

De son côté,
Marcel rêve d'animaux...

Il y a deux ans pile poil, je tentais de comprendre ce que pouvait bien être ce coronavirus dont les médias parlaient de plus en plus. 

À cette époque, le virus semblait ne toucher que la Chine. Sauf que, fin janvier, les premiers cas positifs étaient recensés du côté de Bordeaux.
Deux ans plus tard, le virus est toujours présent sous une autre forme, un autre variant. Plusieurs vaccins ont été trouvés, testés, inoculés. Mais la bataille fait rage entre provax et antivax.

Malgré la présence  -et même l'omniprésence du variant omicron- , la question se pose : Faut-il rester chez soi, ne pas bouger et attendre des jours meilleurs ?
Ma réponse : Oh que non, on va sortir quand même, merde !
En plus ici, dans les Pyrénées-Atlantiques, il y a le choix avec l'océan, la montagne, les forêts !!!

C'est en regardant quelques infos insolites que j'ai finalement fait mon choix.

   

  

Et si j'allais faire du ski ?!
Hop, c'est parti !

Direction La Pierre-Saint-Martin !
Au départ de Bayonne, il faut environ deux heures pour rejoindre la station qui se trouve à 1522 mètres d'altitude pour sa partie basse.

Il est 8h30,
l'heure où le soleil tente de s'extirper des nuages muguertars.

Ça n'en a pas l'air, mais ils ont annoncé un beau soleil pour cette journée.
Je rejoins ma voiture. Itinéraire. On le connait. Je l'ai fait maintes et maintes fois pour me rendre dans les vallées d'Aspe et d'Ossau, ou encore en Espagne pour aller se promener vers la gare de Canfranc ou manger quelques tapas à Jaca ou errer dans les Mallos de Riglos... entre autres.

Itinéraire donc.
MOUGUERRE → A64 → SALIES-DE-BEARN → SAUVETERRE-DE-BEARN → NAVARRENX → GURS → OLORON-SAINTE-MARIE → ARAMITS → ARETTE → LA PIERRE-SAINT-MARTIN     144km

Mais nous aurions très bien pu suivre un autre itinéraire, comme...

MOUGUERRE → A64 → SALIES-DE-BEARN → SAUVETERRE-DE-BEARN → MAULEON-LICHARRE → GOTEIN → TARDETS → SAINTE-ENGRACE → LA PIERRE-SAINT-MARTIN     135km

Mais nous aurions également pu passer par... Ouais bon, j'arrête ! J'arrête-La Pierre-Saint-Martin car, oui, nous pouvons également passer par le village d'Arette qui se trouve au pied de la station. C'est là que débute la longue ascension de 25,80 kilomètres avec un dénivelé de 1466 mètres. Le col de La Pierre-Saint-Martin fut emprunté par le Tour de France en 2015. Pour l'occasion, nous y étions allés avec Maitre Arno et Grégo afin d'assister au moins une fois dans notre vie à une étape de montagne de cette compétition cycliste (cf : TOUR DE FRANCE 2015, ANECDOTES).

Le village d'Arette qui fut traumatisée par un violent séisme en août 1967 qui détruisit le village à 80%.

BREF : si nous pouvons nous rendre à La Pierre-Saint-Martin à vélo ou en voiture, on ne peut pas y aller en train. Tout simplement parce qu'il n'y a pas de gare ; contrairement à Bourg-Saint-Maurice où, d'ailleurs, elle a été rebaptisée.
                       

Cependant, tous les chemins ne mènent pas à La Pierre-Saint-Martin. Non. Certes, on peut arriver par l'Espagne, par la vallée de la Soule, par la vallée d'Aspe ou par la vallée de Barrétous, mais tous les chemins n'y mènent pas vu que la station se trouve au sommet d'une montagne. Hein ? Bon. Alors. Voilà. C'est dit.

Après un peu plus de deux heures de route depuis Mouguerre, j'arrive sur le domaine vers 10h30.
Nous sommes lundi, il fait beau, les parkings sont presque vides.
Pas une minute à perdre ! Location des skis, prendre le forfait, plan des pistes, monter ! Le moment parfait pour faire un télésiègefie.

 TELESIEGEFIE : C'est comme un selfie, mais qui est réalisé uniquement sur un télésiège.

Quelques choucas passent au-dessus de ma tête et du télésiège pour venir casser le bruit répété des entrechocs métalliques des télésièges par leurs petits cris. Je suis un itinéraire pour aller du bas de la station au haut des pistes. Ah oui, j'aime bien les itinéraires moi !

LA PIERRE-SAINT-MARTIN bas de pistes → TELESIEGE LES SAPINS → PISTE BLEU LE GRAND TETRAS → TELESIEGE LE FAMILY → PISTE ROUGE LES LAGOPEDES → TELESIEGE LE PANORAMIQUE → LA PIERRE-SAINT-MARTIN haut des pistes

Je suis passé de 1642 mètres d'altitude à 2153 mètres d'altitude. Ici, en haut de la piste rouge des Lagopèdes. Au pied du Soum Couy (2315m).
Une vue magnifique !

Nous avons ici une vue panoramique sur l'ouest des Pyrénées dominé par le pic d'Ohry (2017m), premier sommet de plus de 2000 mètres lorsque l'on quitte les plages océaniques. Juste devant, la première pointe dominante depuis le haut de la piste, c'est le Pic d'Arlas (2044m).
Et sous cette neige se trouvent des centaines de gouffres, dont le célèbre gouffre Lépineux découvert par Georges Lépineux en 1950 après avoir vu un choucas sortir d'un trou d'où provenait également un souffle.
L'ensemble du réseau de La Pierre Saint-Martin fait partie d'un karst de 140 kilomètres carrés entre 1 500 et 2 100 mètres d'altitude, à cheval sur la frontière entre la France et l'Espagne. Ce karst, drainé par quatre grands systèmes hydrogéologiques ARSIP, compte des gouffres parmi les plus profonds et développés du monde. Treize rivières reconnues y coulent et six exsurgences restituent les eaux souterraines.

Mais bon, aujourd'hui, pas de spéléogie puisque nous restons en surface sur les pistes enneigées de la Pierre-Saint-Martin.

Allez !
On ressert les chaussures, on tape dans les mains,
on prend une grande respiration, on fait un hyperselfie...

...et c'est parti !

HYPERSELFIE : C'est comme un selfie, mais en beaucoup plus près de telle façon que l'on ne voit ni le visage du photographe, ni le paysage autour.

Après avoir suivi deux mètres de piste rouge des Légopèdes... non Lagopèdes, je bifurque à gauche pour prendre la direction de la célèbre piste bleue du domaine...

C'est l'occasion de faire un Ombrefie ou Noselfie.

OMBREFIE : C'est comme un selfie, sauf que tu prends ton ombre en photo au lieu de ta tronche.
NOSELFIE : C'est comme un selfie, sauf qu'on ne te voit pas ou que l'on voit un objet sur lequel ou dans lequel tu devrais être. Par exemple, ici, Jénorme devrait être sur ses skis. Mais non.

Une dernière vue sur la piste vue de haut
qui serpente sur le flanc des montagnes.

Je me rends au départ de la piste.

Et c'est parti pour 4500 mètres de descente tranquille, du sommet au bas de la station, en contemplant les panoramas.

Vue sur le Nord sans neige ou sur l'Ouest recouvert.
          

Mais surtout, une sublime vue sur le Pic d'Anie,
dominant la piste et le domaine du haut de ses 2504 mètres.

On peut se poser la question : mais qui est cette mystérieuse Anie qui donna son nom à cette belle montagne ?
Eh bien, non. Ce n'est pas une personne. Ce n'est pas Annie Cordy, ni Annie Girardot, ni Annie Lennox (du groupe Eurythmics), ni Annie Fratellini, ni Annie Leibovitz, ni Anny Duperet, ni Anie Mouroux, ...
Le prénom Annie provient de l’hébreu hannah qui signifie "grâce". Il s’agit également d’un dérivé du prénom Anne, porté par la mère de la Vierge Marie dans l’évangile.
Mais cela n'a rien à voir avec l'origine du nom du pic d'Anie. En effet, le nom Anie provient d’une forme dialectale basque (souletine ou roncalaise) añe du terme ahuña "chevreau". Il est connu au Pays basque sous le nom Ahuñamendi ou Auñamendi, "montagne des chevrettes".

Voilà. On a bien bossé là. On a mérité une petite pause au bar-resto d'altitude "Le pas de l'ours" qui porte ce nom puisque... euh, ben non. Aucun rapport avec un ours. Il n'y a pas d'ours signalé dans le coin. Par contre, on peut y manger l'assiette du berger, composée d'oeufs au plat, de ventrèche, de fromage du pays et de frites.

Perso, j'ai opté pour un verre de vin chaud.

Une petite pause, face au soleil,
juste à côté d'un intrigant panneau.

Et puis je repars sur les pistes, direction le sommet, à nouveau.

 

J'entame la dernière descente de la journée sur la fameuse piste bleue du Boulevard des Pyrénées.