Passage rapide à Salies-de-Béarn (64)

L'autre jour, avant ma chute de doigt, je suis passé vite fait à Salies-de-Béarn.
Quand soudain, ne voilà-t-il-pas...

Bon, vite fait, une petite revue de presse.

Politique
Les élections approchent.
Tout de suite, un coup d'oeil sur les sondages.
       

Situation en Russie.

Situation à Biarritz.

Fait divers.

Avec toutes ces infos, on peut se demander comment vont les Françaises et les Français. 

             

Cela fait peur. Les interprétations semblent toujours aller vers le négatif.
Exemple avec ce dessin.

"Le professeur de mon fils nous a appelés d'urgence à l'école. J'ai demandé à mon fils ce qui s'était passé et il m'a dit que le professeur n'avait pas aimé son dessin.
Lorsque nous sommes arrivés pour l'entretien, l'enseignante, très réfléchie, nous a montré ceci en disant qu'elle avait demandé aux enfants de dessiner leur famille pendant qu'elle faisait quelque chose ensemble.
J'ai dit au professeur qu'effectivement, pendant les vacances d'été, nous allions tous ensemble faire de la plongée."

Allez, on termine cette revue de presse avec la page culture et la sortie du nouveau Batman, réalisé par Matt Reeves avec Robert Pattinson. Ce nouvel opus nous permet de faire un comparaison avec les précédents pour constater que ces films sont de plus en plus sombres.

Cinéma.

Ouais, vivement le prochain !
Et pour finir, une idée détente.

Détente.
 

Bon, ça, c'est fait !
Quittons l'Alsace pour revenir dans le Pays Basque et le Béarn.

Alors, maintenant. En ce moment, je peux pas trop bouger afin de ne pas fatiguer la broche que j'ai au bout de l'index droit. Il est difficile de conduire et je ne veux pas me lancer dans de grandes marches afin de ne pas tomber ou je ne sais tout quoi.

J'erre ici et là, tour à tour dans les rues lointaines de Biarritz...

...ou au panorama du phare...

...ou sur la plage de la Marinella d'Anglet.

Je suis très intrigué par cette dernière photo. Si tu regardes bien, ce sont des pas de chien... ou plutôt un pas de chien, bien aligné. Je me demande comment ça s'est passé. Il s'est peut être déplacé à cloche-pied. Un chien qui se déplace à cloche-pied sur une plage. Cela doit être très curieux. Mais pourquoi aurait-il fait cela ?
La dernière fois que je me suis déplacé à cloche-pied, je pense que c'était à l'école primaire pour jouer à la marelle. Oui, cela nous arrivait lorsque l'on se faisait confisquer le ballon de foot par l'instituteur parce que nous avions tiré dans une fenêtre ou dans la tronche d'un autre élève qui ne jouait pas.
L'instituteur supprimait donc le ballon et nous nous retrouvions quelques-uns à aller voir les filles pour jouer à l'élastique ou à la marelle. Quelle merde ! On se faisait bien chier dans ces moments là. Alors on inventait des trucs, comme faire le plus grand saut à cloche-pied ou balancer des pierres sur la marelle pour que la participante ou participant se casse la gueule. Au bout de deux jours de chute, l'instituteur nous rendait le ballon.

BON BREF !
Avant la chute de doigt, je m'étais rendu à Ozenx en passant par Salies-de-béarn car je voulais voir le sanglier ensalé. Pourquoi ? Je ne sais pas, c'est comme ça. Faire de la route en plus peut être.

J'arrive à Salies-de-Béarn qui, comme son nom l'indique, se trouve dans le Béarn.
Je m'y étais rendu il y a quelques années afin de voir le plus petit rond-point du monde.
          

Il n'y a pas que cela à voir dans cette charmante bourgade appelée également la "Venise du Béarn". Si, si. On peut l'appeler comme ça aussi car elle est traversée par la rivière Saleys ; ce qui lui donne des petits airs venisiens avec ces canaux, ces ponts, ces... tout ça voilà.
Salies-de-Béarn, c'est aussi un musée du Sel, des thermes disposant d'un savoir-faire unique depuis plus de 150 ans et un magnifique casino-hôtel où, notamment, le groupe des Négresses vertes est venu enregistrer leur album "Zig Zague" en 1994.

Je m'étais rendu dans les thermes, puis au casino après la visite du rond-point.

           

Paul-Jean Toulet est, entre autre, l'inventeur des contrerimes, une forme poétique originale.
"Douce plage où naquit mon âme ;
Et toi, savane en fleurs
Que l’Océan trempe de pleurs
Et le soleil de flamme."

Je me suis posé une question : pourquoi y'a-t-il des casinos dans les villes thermales ?
C'est vrai, tu as remarqué ? Même dans les plus petites villes  -je pense par exemple à Pougues-les-Eaux dans la Nièvre-  il y a un casino. Pourquoi ?
Pour le comprendre et le savoir, il faut se replonger dans l'historique du thermalisme. Oui ben c'est comme ça ! Un peu d'histoire, ça fait pas de mal plutôt que de regarder des séries à la con à base de meurtres à la télé, du style "Meurtres en Corrèze", "Meurtres en Bretagne", "Meurtres dans la Creuse", "Meurtres dans le Jura", "Meurtres..." Mais d'où vient cet intérêt des gens pour les séries, les téléfilms qui parlent de meurtres ? On se fait pas assez chier dans la vie quotidienne en ce moment avec la guerre en Ukraine la Covid et tout ça, faut encore que les gens regardent des séries où les gens se tuent ! Merde alors !

BON BREF : le thermalisme, une histoire.
Le thermalisme est né de cette pratique que les Grecs, puis les Romains affectionnaient de prendre des bains collectifs. Alors, à c't'époque, on passait son temps à regarder des séries à la con à la télé, on prenait des bains ensemble.
Et puis, le thermalisme est un peu tombé dans l'oubli au Moyen-Âge pour réapparaitre au XVIème siècle, puis, en 1604 sous l’impulsion d’Henri IV, la première Charte des eaux minérales est inaugurée.
C'est durant la seconde moitié du XIXème siècle que Napoléon III et sa famille amplifient cette pratique de "prendre les eaux". Les stations thermales s'agrandissent et deviennent des lieux de villégiature. Elles en profitent pour perfectionner et développer certains aménagements afin de divertir sa clientèle.
C'est en 1804 que Napoléon III crée un établissement officiel pour lutter contre la clandestinité liée aux jeux d’argent. S’en suit en 1806 une loi autorisant l’ouverture des casinos uniquement au sein des villes thermales et balnéaires. C'est donc à partir de cette date que les premiers casinos légaux voient le jour en France, dans les stations thermales, en vue de distraire les classes aisées qui se rendent en cure.
Aujourd'hui, la législation a évolué et les casinos sont également autorisés dans "les villes classées stations balnéaires, climatiques ou thermales ainsi que dans les communes classées stations de tourisme et constituant la ville principale d’une agglomération de plus de 500 000 habitants et participant pour plus de 40 %, le cas échéant avec d’autres collectivités territoriales, au fonctionnement d’un centre dramatique national, d’un orchestre national, d’un théâtre et d’un opéra présentant en saison une activité régulière d’au moins vingt représentations lyriques." (Source :lefigrance.gouv.fr)

J'ai toujours une petite fascination pour ces villes thermales qui n'ont pas pu continuer leurs activités et sont devenues des villes fantômes. Hein ? Quoi ? Oui ben y'en a c'est les séries de meurtres, moi ce sont les villes thermales fantômes.
Quand j'habitais chez les amis landais à Tercis-les-Bains, il y avait ainsi quelques vestiges nostalgiques, mais dégradés par le temps (cf : LES GRANDS VOYAGEURS).

                    

Il y avait aussi cette étrange petite ville située sur une hauteur pyrénéenne non loin de l'autoroute 64, appelée Capvern-les-Bains, où les thermes sont toujours en activité, mais où certains établissements ont fermé.

      

Bien, bien, mais revenons sur les thermes, et plus précisément sur leurs origines.
Pourquoi y'a-t-il des thermes à Salies-de-Béarn ?

Eh bien, tout d'abord, il faut savoir que le premier établissement thermale de Salies a été construit en 1857. Humble, il se compose de 15 cabines dont les Salisiens sont les premiers testeurs.
Très vite, le succès est au rendez-vous. Vingt deux baignoires sont ajoutées. En 1882, la ville compte 26200 bains, puis, quatre ans plus tard, 54880. Mais le 6 septembre 1888, tout est détruit par un incendie.
Très vite, on reconstruit. C'est l'architecte Adrien Lagarde qui est chargé du projet. Il s’inspire de l’architecture orientale et de la Mosquée de Cordoue pour la bichromie - les deux couleurs rouge et blanc - et pour la tour de l’eau aux faux airs de minaret.
L'inauguration de nouvel établissement se fait en 1889, mais un nouvel incendie ravage les lieux en 1893.
Une rénovation complète est entamée, notamment à l'intérieur.
Aujourd'hui, les thermes de Salies restent uniques au monde avec plus de 290 grammes de sel par litre d'eau, par la présence de 26 éléments minéraux et oligo-éléments ; ce qui leur  donne des propriétés médicinales pour la rhumatologie, la gynécologie, la stérilité féminine et les troubles du développement de l'enfant.

OK, d'accord. Je comprends toutes ces qualités, mais pourquoi y'a-t-il des thermes à Salies depuis 150 ans ?
Pour le savoir, il faut revenir sur cet élément présent dans s'eau thermale : "290 grammes de sel par litre d'eau".
Ah, ah : le sel. Mais d'où vient le sel ? Pourquoi ce sel ? Comment le sel ?

C'est horrible toutes ces questions, cela me rappelle un extrait du film "Mammuth" (2010) de Delépine et Kervern, avec Gérard Depardieu et Siné.

Oui, pourquoi ? Pourquoi les thermes de Salies ? Pourquoi ce sel ? Comment l'a-t-on découvert ?
Eh bien, la réponse se trouve au centre de la ville, place du Bayaa, face à l'Hôtel de Ville.

Ah oui. C'est comme ça. Et là, tu te dis : "Diantre, mais qu'est-ce don' que cette chose argentée ?"
Pour le savoir, retrouvons de suite Jénorme à Salies-de-Béarn, place du Bayaa.

Comme tu peux le remarquer, nous n'en apprenons pas beaucoup plus sur la présence de ce sanglier si ce n'est que "Qui dit sel, dit sanglier" ????
Revenons donc plus en détail sur cette présence animale en centre-ville.
"Selon la légende, la ville se serait bâtie autour d’une source salée découverte au cours d’une chasse au sanglier.
« Ce sanglier, poursuivi, se réfugia dans un marais bourbeux où il fut blessé par les chasseurs. Il s’élança sur le coup et alla mourir au loin. On le suivit et on le trouva couvert de cristaux de sel produits par l’évaporation de l’eau de ce bourbier. C’est à cette découverte que la ville de Salies de Béarn doit son origine….. »
Les origines de la cité remontent en réalité à l’Age de Bronze (-1 500 avant J-C), époque à laquelle le sel de Salies-de-Béarn était déjà extrait par évaporation de l’eau salée dans des pots en céramique découverts lors de fouilles archéologiques. (...)"  SALIES-DE-BEARN, son histoire

Voilà. 
On aurait pu parler des nombreuses sources qui peuplent la région, mais je n'ai plus le temps, il faut que je me fasse soigner mon doigt.