OUSSE-SUZAN, la source Saint-Girons (40)

Ce n'est pas toujours facile de trouver les premiers mots pour une introduction à un nouveau billet. La preuve.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Je faisais un peu de tri dans mes mails lorsque je suis tombé sur un message du site Artips, une dose d'art au quotidien.
En fait, si tu t'abonnes à leur newsletter, tu reçois un mail tous les deux jours. Ce n'est pas toujours captivant, mais c'est toujours mieux que de recevoir des pubs pour... euh... par exemple...

Un nouveau système d'élimination des crottes de chien
avec de l'hélium pour les faire flotter à jamais.

Ouais ! Cela pose des interrogations cette invention quand même ; un peu comme ces choses que l'on croise au quotidien et qui sont un peu ridicules si on y réfléchit d'un peu plus près.
Le site internet Topito en a recensé quelques-unes, comme le fait que Miss Univers soit toujours terrienne, que le chien Dingo promène le chien Pluto en laisse ou encore que le soleil porte des lunettes... de soleil.

       

BREF : sur ce mail que je redécouvrais dans les archives internétiennes, il était fait allusion à l'artiste d'origine polonaise Roman Cieslewicz.

PAS DE NOUVELLES, BONNES NOUVELLES
"Paris, 1985. Après un accident, le graphiste d’origine polonaise Roman Cieslewicz se rétablit lentement à l’hôpital. Il n’a que la télévision pour passer le temps. Et face au flux d’informations qui défile devant ses yeux, il est absolument consterné !
Les images que Cieslewicz découvre sont à la fois très violentes et si nombreuses qu'elles en deviennent banales... Leur accumulation fait qu'elles perdent tout leur sens. C’est décidé : dès qu’il sera rétabli, il mènera un travail d’"hygiène de la vision" !
Une fois sorti de l’hôpital, il se met donc au travail. Son objectif : rendre aux images d’actualité cette violence que l'on ne ressent plus. Il prend des ciseaux et commence à découper dans des journaux des images qu'il veut remettre en avant. C’est ainsi que naît sa série de collages Pas de Nouvelles/Bonnes Nouvelles.
À chaque fois, Cieslewicz refuse de retoucher les images : en revanche, il les juxtapose et les assemble. Puis il les relie par des sortes de traits d’union rouges, et inscrit un mot ou une phrase concise et brutale. De quoi souligner leur crudité.

       

On y découvre par exemple un bébé victime de la famine juxtaposé à un cosmonaute, avec les mots "non sens". Ce serait une manière pour l'artiste de souligner l'absurdité d'investir dans la conquête spatiale plutôt que dans des problèmes plus urgents...

         

Cieslewicz critique ainsi la télévision, le média dominant de son époque. Selon lui, au lieu de faire réfléchir le spectateur, elle favoriserait l’ignorance et déformerait l’information. La preuve : la violence y est tellement présente qu’elle ne scandalise même plus !

Grâce à ses œuvres, l'artiste espère qu’elle ne passera plus inaperçue. Pas sûr que son message ait été entendu…" Lucie Mugnier pour ARTIPS

Et là, je me suis dit : "Mais ouais ! C'est triste les infos en ce moment. Mais, finalement, est-ce que ce n('est pas triste tout le temps ? N'y a-t-il pas un plaisir sordide de la part des journalistes à relayer et à ne pas parler que des nouvelles catastrophiques ?"
Et finalement, si les journalistes ne parlaient que de choses positives, est-ce que les gens ne se poseraient pas la question : "Mais bordel, on nous ment ? Il n'y a que des choses positives !"

C'est sur ces bonnes paroles  -ou pas-  que je décidais de me rendre à Tercis-les-Bains retrouver les amis landais afin d'assister à la montée des cloches de l'église de la commune.

Eh, c'est pas banal comme évènement ça, hein !
Les cloches de Tercis-les-Bains, ancienne station thermale jusqu'en 2001, sont au nombre de trois et portent les jolis noms de Marguerite, Rome et Marie. Sur deux d'entre elles "sont gravés en 1924 les noms et prénoms des 26 poilus tercisiens morts pour la France lors de la Première Guerre Mondiale. Sur la troisième cloche sont gravés en 1933 les noms de 85 poilus survivants qui revinrent de la Grande Guerre. Cet ensemble constitue une œuvre mémorielle unique en son genre et a reçu un classement au titre des monuments historiques en 2020." FONDATION PATRIMOINE

Dégradées par le temps, les cloches ont été descendues du clocher afin d'être restaurées avec une petite toilette à la brosse en laiton par des bénévoles du village.
Toutes neuves, toutes propres, une petite cérémonie est donnée pour parler de leur histoire et des noms présents sur chacune d'elles.

Une fois la cérémonie terminée, une envie d'aller faire un tour dans les Landes me prend.
Mais attention : pas les Landes océaniques.
Non, pluto...

...plutôt les Landes mystérieuses, cachées, sourcières.
Oui, les Landes des sources ; là-bas au nord-Est de Dax et de Tartas, dans ce que l'on appelle ici le Pays Morcenais.

Mais qu'est-ce donc que cela ?
Le pays Morcenais doit son nom à sa "capitale" Morcenx, portant le nom de Morcenx-la-Nouvelle depuis janvier 2019 en fusionnant avec Arjuzanx, Garrosse et Sindères. On trouve dans cette commune de 4400 habitants des arènes bâties en bois, un monument aux morts réalisé par le sculpteur landais Robert Wlérick et le complexe municipal. Un peu plus loin, le site naturel d'Arjuzanx, composé de vastes plans d'eau, d'un ensemble de mares appelées "bassines", de pelouses sèches et de landes humides sur 2673 hectares. C'est le second site le plus important de passage migratoire en France.

Autre particularité du pays morcenais  -et c'est là que je voulais en venir : les sources !
"Véritable patrimoine historique du pays morcenais, les sources expriment un milieu humain et vivant. La vertu la plus marquée reste le pouvoir de guérir et nombreuses sont les offrandes laissées par les croyants ou simples visiteurs (monnaie, linges,...). Chaque source du pays morcenais a sa propre particularité, sa propre légende, son vécu bien personnel." PAYS MORCENAIS TOURISME

Eh oui, les sources mystérieuses, les sources guérisseuses. Il faut dire qu'avant de connaitre leur particularité curative, d'autres moyens étaient utilisés pour soigner, par exemple, les maux de tête...

On compte près de 200 sources miraculeuses dans le seul département des Landes. Bon, j'te l'dis tout de suite : on ne va pas toutes les faire et les tester. L'office du tourisme du pays morcenais propose également un circuit de 105 kilomètres pour découvrir huit d'entre elles (cf : Tourisme Landes).

Il y a cinq ans de cela, je m'étais rendu à la source de Moncaut, très impressionnante par la dévotion qui lui est accordée et les multiples linges posées autour du lieu.

La source de Moncaut est située à Losse, et plus précisément ici,
comme le montre la carte.

C'est clair.
En regardant cette carte, on s'interroge, on se questionne sur ces sources mystérieuses perdues au fond des bois, d'où s'échappe un murmure à peine audible dans une atmosphère étrange, isolée, reculée.
Mais la source de Moncaut ne se trouve pas dans le pays morcenais.
DONC recentrons-nous !

Je m'étais également rendu à Préchacq-les-Bains où se trouvait la source du Trou de Madame.

Là aussi, la source est éloignée de l'urbanisation, située à plus d'un kilomètre de l'établissement thermal de Préchacq. Il ne reste plus que des vestiges, des pierres et des colonnes... et cette eau claire à 30°, chaude d'où s'échappe une odeur de souffre. Autour de la zone de bains, un vestiaire, une baignoire, des douches et un local abritant la pompe à eau et la chaudière qui portait l'eau de 30 à 37°C. La source fut longtemps exploitée par des particuliers et arrêta de l'être en 1963. Certains y viennent encore pour le traitement des maladies de peau (eczéma, psoriasis...)

Mais là aussi, nous ne sommes pas dans le pays morcenais.

Allez, bon, eh oh : on va pas y passer des heures non plus ! Allons dans le pays morcenais.

je quitte donc Tercis-les-Bains et les cloches de l'église Saint-Pierre pour prendre la direction de Ousse-Suzan.

TERCIS-LES-BAINS → DAX → NARROSSE → SAINT-VINCENT-DE-PAUL → PONTONX-SUR-ADOUR → TARTAS → CARCEN-PONSON → OUSSE-SUZAN  56 km

Bon, comme d'habitude, je me trompe un peu de route. Au lieu de prendre la direction de Carcen-Ponson, je m'en vais vers Saint-Yaguen depuis Tartas.

Alors Tartas, on connait, c'est la Midouze qui traverse la commune, c'est la maison de Jeanne d'Albret (qui relève plus du mythe que de la réalité), c'est aussi la fontaine où vint boire Charlemagne ou encore le fameux lièvre de Tartas dont parle Victor Hugo dans ses notes de voyages. Tartas, c'est également la papeterie avec ses gros tuyaux, ses cheminées et sa fumée blanche permanente qui en sort. Ce cadre industriel m'avait amené à composé mon affiche de campagne pour les élections municipales de 2014.

Et on peut le dire :
elle a plus de gueule que celle de Chewbacca.

Finalement, je n'ai pas obtenu beaucoup de voix de la part des habitants de Tartas que l'on appelle les... les... Non, pas les Tartares ! Les... Les... Les Tarusates. Eh ouais.
Autre détail important, contrairement à Plougasnou en Bretagne que l'on prononce Plouganou, ici, Tartas se prononce Tartasse.

Mais je ne me suis pas arrêté... et je me suis trompé de route alors que je voulais aller directement à Ousse-Suzan, mon objectif du jour.
C'est ainsi que neuf kilomètres plus tard, je suis arrivé dans le charmant village de Saint Yaguen.

SAINT-YAGUEN

Oui, comme tu peux le voir, à Saint-Yaguen, il y a une église : l'église Saint-Jacques-le-Majeur. Elle est dominante avec son clocher trinitaire unique dans les Landes, équipé d'une balustrade en bois. L'autre édifice unique ici sont les arènes. Elles sont en bois et rectangulaires ; les seules des Landes.
Comme j'ai négligé de les prendre en photo, voici une capture écran de Google view... qui date de 2013, mais qui permet de bien voir le guichet, lui aussi en bois.

Capture : Google view

Faisons un peu le tour du village pour remarquer qu'à deux pas du centre-ville, il y a une belle maison landaise à l'abandon.

         

C'est dommage, tout semble propre, refait dans la ville et puis soudain : cette belle maison à l'abandon.
Non loin de cette maison faisant face à la mairie et à la place centrale du village, un panneau situé devant une statue en hommage aux victimes de la Guerre de 14-18 interpelle mon attention.

Oui, c'est vrai : il y a beaucoup de panneaux au mètre carré. Il y a même un miroir pour se regarder en train de regarder tous ces panneaux. Mais celui qui m'intéresse, ce n'est pas celui indiquant la direction de Meilhan, village natal du premier matador français ayant fait une carrière internationale en Espagne, au Mexique et aux Etats-Unis. Non, celui qui m'interpelle, c'est le panneau en dessous du miroir et qui nous indique la direction de la Scandibérique. Mais qu'est-ce donc que cela ?

"La Scandibérique est la partie française de l’EuroVelo 3, itinéraire reliant Trondheim (Norvège) à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), en passant par la Suède, le Danemark, l’Allemagne et la Belgique. Il couvre plus de 1700 km et traverse 20 départements, 4 régions et de grandes villes comme Paris et Bordeaux. Ce parcours offre la liberté de vivre des plaisirs aussi simples qu’essentiels, de faire de multiples découvertes urbaines ou patrimoniales, de combler une quête de bien-être et de reconnexion… en suivant le chemin qui vous emmène loin." LA SCANDIBERIQUE

         

Ah oui.
Bon, dirigeons-nous à présent vers l'église Saint-Jacques-le-Majeur.

Une première église dédiée à saint Jacques fut construite au XIIème siècle qui comprenait un vaisseau unique, dépourvu de tout décor, complété par un chevet en hémicycle à l'est, orné avec soin à l'extérieur.
Au XIIIème et XIVème siècles, l'église est agrandie pour des raisons esthétiques et en raison de la population grandissante.
De style roman, l'église actuelle a été construite au XVIIème siècle. Elle possède une chevet formé d'une abside cantonnée de deux absidioles. La voute de la nef fut détruite par les troupes protestantes de Montgomery en 1569, puis reconstruite en 1870 par l'architecte départemental Alexandre Ozanne.

Allez, j'entre. Pour cela, il faut passer le premier porche, dominé par trois vitraux assez classiques.
         
Puis, il faut pousser la porte pour entrer dans l'église. Mais attention...

Je pousse la porte pour entrer dans la nef.
Sur ma droite, le bénitier toujours vide suite aux mesures anticovid.
       

L'intérieur de l'église est assez dépouillé.

         

Mais le plus intrigant dans cette église, ce sont les vitraux.
Tout d'abord, le premier vitrail qui se trouve sur la droite quand on entre. Un visage qui interpelle.

Je continue à vagabonder dans l'église ne regardant les autres vitraux.

       

      

 

Et c'est en me rendant dans le chœur que je remarque un vitrail des plus intrigant par la scène qu'il expose.

Hein ? Non, c'est moi où... C'est... Franchement ?
Bon, je sors.

Je retourne à la voiture garée face au fronton. Je me dirige cette fois ci vers Ousse-Suzan qui est calculé à quelques huit kilomètres. Je suis la D57 et à cinq kilomètres de Saint-Yaguen, un panneau sur la droite indique la direction de la fontaine Saint-Jacques. Je m'engouffre dans le chemin pour aller voir de plus près.

Au bout du chemin, un autel de style moderne datant de 1959 représentant la coquille Saint Jacques et un bas relief du Saint marque l'emplacement du parking de la fontaine miraculeuse.

Car oui, Mesdames messieurs, la fontaine Saint-Jacques qui se trouve en pleine forêt, est miraculeuse.
Elle aurait le pouvoir de soigner les maladies de peau, l'eczémas et les verrues.

Quand on regarde derrière l'autel, on découvre une plaque commémorative...
  
...avec ces mots "Souvenir de 25 ans de sacerdoce Abbé Jean Mauvoisin".
Je ne sais pas trop ce qu'il entend par là. J'ai fait des recherches, mais je n'ai rien trouvé.

J'emprunte le petit sentier qui descend, dans un premier temps, vers d'épaisses barrières en bois, puis vers un panneau au milieu d'herbes et de pierres.

On remarque la présence en nombre de drosera, une plante insectivore et carnivore aux vertus médicinales avérées.
Ce panneau indique l'emplacement des sept sources dont les eaux se regroupent dans ce bassin  avant d'aller jeter dans le ruisseau de Suzan à sept branches en contrebas : les sept branches correspondant aux sept péchés capitaux.

         

Une esplanade permet le déroulement de la "fête des sept fontaines de Saint Jacques", le troisième dimanche de juillet. L’eau limpide est très appréciée des visiteurs.
L'endroit est sympathique, prompt au pique-nique et à la rêverie, mais je dois continuer pour atteindre l'objectif du jour : la fontaine Saint-Girons.

MAIS ATTENTION : si la source se trouve sur la commune de Ousse-Suzan, elle n'est pas du tout dans le village.
Oh que non, elle est bien plus loin, bien plus loin, bien plus loin... ou plutôt ailleurs.
Regardons la carte.

1) Lieu où je me trouve : la fontaine Saint-Jacques.
2) Lieu où on me dit d'aller : le village d'Ousse-Suzan.
3) Le lieu où je veux aller : la fontaine Saint-Girons.

Ah ben ouais, eh oh, pas pareil là hein !

Je prends donc la route en ligne droite en direction de Suzan-sans-Ousse, plus communément appelée Suzan.
J'arrive alors à une sorte de carrefour gigantesque au milieu des champs. Pour un peu, on se croirait dans ce passage du film "O'Brother" (2000) des frères Cohen lorsque Ulysses, Delmar et Pete rencontrent Tommy Johnson le guitariste.

Suzan, c'est un lieu dit où l'on rencontre une cabane en bois, un hangar, une maison sur la façade de laquelle se trouve une plaque Licence IV, une belle petite église et une fontaine dite fontaine Saint-Jean-Baptiste.

SUZAN
      

     

Classée au titre des monuments historiques depuis le 27 décembre 1996, c'est un petit sanctuaire rural bâti au XIIème siècle. D'origine romane, l'édifice est remanié plusieurs fois en étant doté au XVème siècle d'un vaste porche semi-circulaire fortifié avec des meurtrières et une galerie allongée ajoutée au XVIIIème siècle.

En contrebas de l'église Saint-Jean-Baptiste, on découvre la fontaine du même nom.

       

La source de la fontaine Saint-Jean-Baptiste est située à proximité, au bord d'un petit ruisseau dénommé le Capet. Elle est abritée par une construction en forme de caveau qui permettait les ablutions de tout le corps, à l'abri des regards, dans une eau soufrée aux reflets jaunes. On venait pour y guérir les maladies de peau (eczéma, croûte de lait, plaies variqueuses) ainsi que les rhumatismes.
Ici aussi, il ne faut surtout pas toucher les linges qui bordent la fontaine puisqu'ils ont été déposés par les malades dont ils se sont servis pour frotter les parties malades du corps.

Je tourne un peu dans les lieux afin de trouver le chemin menant à la fontaine Saint-Girons. Je vois un sentier à hauteur de containers, mais ce n'est pas le bon. Le chemin à parcourir se trouve derrière l'église, direction plein est.
Après quelques centaines de mètres, j'arrive à un petit parking, à l'entrée d'un bois de pins nouveaux. J'emprunte un chemin herbeux, pénétrant dans la forêt. 

               

Parfois, sur les côtés,
les Landes ont des airs d'Afrique et de savane.
 

Mais point de zèbre, de girafe, de gnou ou d'éléphant.
Non, ici, ce sont pluto... 
plutôt des chenilles processionnaires qui peuplent les lieux.

Quelques mètres plus tard, j'arrive devant un grand panneau explicatif.
      
Je suis face à la fontaine Saint Girons... qui se trouve dans un enclos. Sur les barrières et fils délimitant le lieu, on retrouve ces morceaux de linge présents devant toutes les fontaines du département.

Lisons ce qu'il est écrit sur le grand panneau.

LA FONTAINE SAINT GIRONS, Le houm Sen-Guirouns
Située à proximité du ruisseau de Suzan, on s'y baignait jadis, mais on la fréquentait surtout le 29 septembre, à la Saint-Michel pour la guérison des douleurs (rhumatismes et maux de tête). On y jetait des pièces de monnaie en offrande après s'être lavé avec un morceau d'étoffe.
Certaines fontaines sont de simples trous d'eau, parfois croupissante, d'autres offrent une eau claire et limpide, sans doute potable, d'autres encore sont ferrugineuses et s'écoulent en minces filets rougeâtres. Le mode d'emploi de l'eau diffère donc selon chaque source.

LES SOURCES "AUX CHIFFONS"
On doit se rendre à la fontaine avant le lever du soleil, le jour de la fête du saint, faire le signe de la croix, frotter la partie malade ou se laver avec un morceau d'étoffe trempé dans l'eau : un gant, un mouchoir, que l'on accrochera près de la fontaine pour qu'il conserve le mal. En reconnaissance, le patient fait une offrande : monnaie, médaille...

LES RECOMMANDEUSES
On faisait appel aussi aux "recommandaires", des femmes qui avaient un rôle de guérisseuses. Elles conseillaient, guidaient dans le choix des sources, priaient les saints invoqués. Les sources étaient choisies en fonction de critères bien particuliers. La recommandeuse faisait bruler plusieurs petites chandelles fines (candeloun), représentant un saint patron. la première ou la dernière éteinte indiquait l'endroit où il fallait se rendre, ou l'ordre dans lequel il convenait d'effectuer le pèlerinage.

J'entre dans l'enclos pour approcher la source.

       

Ah oui. C'est une sorte de trou d'eau croupie, mais "solennellisé" par ces linges l'entourant. Le silence est de mise.
A ne pas confondre avec la fontaine Saint-Girons qui se trouve à Horsarrieu, non loin d'Hagetmau, la source Saint-Girons doit son nom à Girons d'Hagetmau, saint chrétien du Vème siècle . Selon la légende, il serait un des six compagnons de saint Sever, venus évangéliser la Novempopulanie, avec Clair d'Aquitaine, Justin de Tarbes, Babyle, Polycarpe et Jean. Martyrisé près d'Hagetmau, ses reliques auraient été déposées dans la crypte de Saint-Girons, située aujourd'hui à Hagetmau, dans l'église d'une abbaye édifiée au XIIème siècle. 

Allez,
on regarde tout cela en vidéo.

Ah pardon, autant pour moi,
je me suis trompé de vidéo.

Retrouvons la visite de
la source Saint-Girons en vidéo.

Voilà !
Des lieux de calme, parfois troublants.
En tout cas, cela n'a pas fait repousser mon doigt.