ZEN ATTITUDE ET ZENTONE (64)

C'est un peu con comme titre, mais je ne savais pas quoi écrire d'autre pour parler de Sauveterre-en-Béarn et du concert donné par Zentone à l'Atabal en mai dernier.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Ah, ça n'a peut être rien à voir, mais y'a un dessinateur caricaturiste-satirique que j'aime bien en ce moment.
Il s'agit de Christophe Berth, alias Berth.
Extraits.

             

 

Ben ouais.
Un peu de dessins de presse, il ne faut pas oublier cet art de croquer en quelques coups de crayons et quelques mots efficaces et bien pensés l'actualité du moment.

Christophe Berth dessine pour plusieurs hebdomadaires et mensuels et vit actuellement à Besançon.
Je dis ça, c'est parce que Besançon, ça me rappelle des souvenirs, surtout ceux vécus pendant mes dix mois de service militaire.

À cette époque, le service militaire était encore obligatoire, et durait 10 mois ! DIX MOIS, BORDEL !!!!
En plus, tu étais obligé de te faire photographier avec le famas et tu étais obligé de sourire.
C'était en décembre 1998. Chirac l'a supprimé en février 1999. Merde ! À deux mois près...

Alors, moi, tu sais, les armes, les treillis tout ça, c'est pas mon truc, ça me fait bien chier ; et encore plus en ce moment.
Par contre, pendant mes perms (=permissions), j'ai pu visiter un peu la région et Besançon.
J'ai ainsi appris que c'était la ville natale de Victor Hugo (oui encore lui, après Pasaïa) et des frères Lumière. Comble du comble des combles, leurs maisons natales respectives se trouvent l'une en face de l'autre, sur la place Victor Hugo.

     

 

Incroyable place où est également né l'écrivain-romancier Charles Nodier et où le peintre Gustave Courbet a vécu de 1837 à 1839 avant de monter à Paris, notamment pour réaliser cette célèbre toile, "L'origine du monde" en 1866.
   

Ah merde, pardon, je me suis trompé de photo.
Ici, nous avons Stanley Liquide qui nous présente son huile sur lin ayant pour titre "L'origine du monde de la fête".
Une œuvre qui coûte un peu moins cher que celle vendue il y a quelques semaines chez Christie's.
  

Ah ben ouais ! Que veux tu ?!
Petite parenthèse dans la parenthèse : j'ai utilisé l'expression "comble du comble" tout à l'heure.
saches que cette expression n'existe pas. La véritable utilisation est : "C'est un comble". Pour donner un exemple à ce mot et à cette expression, Wiktionary utilise ceci :
"Il a trouvé une mine d'or alors qu'il cherchait un endroit où trépasser tranquillement, c'est un comble !"
Hein ? Non, mais ouais quoi !

ENFIN BREF : de quoi on parlait au départ ?

Je ne sais plus. Euh... Oui, Besançon, la place Victor Hugo !
Je trouve cela profondément troublant de voir que ces trois personnalités  -certes avec 60 ans d'écart, mais bon-  qu'étaient Victor Hugo et les frères Lumière soient nées pratiquement au même endroit.
Ce Victor Hugo, l'un des plus importants écrivains de la langue française. Poète, politique, dessinateur, romantique, intellectuel, "Le dernier jour d'un condamné", "Les Misérables",...
Ces frères Lumière, inventeurs du cinématographe et réalisateurs du premier film de l'histoire du cinéma. Inventeurs, ingénieurs, cinéma, photographie,  "La sortie des usines de Lyon", "Train arrivant en gare de La Ciotat",... Bon, par contre, on n parle pas trop de leur rapport avec le régime de collaboration de Vichy.
"Ce serait une grande faute de refuser le régime de collaboration dont le maréchal Pétain a parlé dans ses admirables messages. Auguste Lumière, mon frère, dans des pages où il exalte le prestige incomparable, le courage indompté, l'ardeur juvénile du Maréchal Pétain et son sens des réalités qui doivent sauver la patrie a écrit..." LOUIS LUMIERE

Bon... Oui... J'avais oublié ce passage aussi... Merde.
Mais bon, eh, Besançon !

Alors,
revenons à notre titre de billet du jour :
"Zen attitude et Zentone".

Comme son intitulé ne l'indique pas, je ne parlerai pas de yoga ou autre truc du genre, comme...

Je n'ai rien contre les gens qui font du yoga, ni contre ceux qui ne veulent bouffer que bio, ou les végan et autres flexitariens. Chacun fait ce qu'il veut, hein.
Mais rien que le fait d'en parler vaguement m'encourage à ne pas en dire plus ici. 

ALORS :
et "qu'est-ce qu'on fait maintenant ?",
comme disait Victor Hugo  Benny B en 1990.

Pour commencer, nous allons nous rendre dans le Béarn, et plus précisément dans cette charmante ville de Sauveterre-de-Béarn afin de faire une petite balade avec Siensienne.
Siensienne, elle adore le Béarn et elle adore encore plus quand on y va en voiture.
Là, elle fout son museau à la fenêtre et elle laisse la vitesse lui décoiffer les poils.

Non, non, ce n'est pas un blaireau que j'ai ramassé sur le bord de la route en lui disant : "Eh coco, la vie, c'est autre chose que d'aller se faire écraser sur le bord d'une route départementale !"
C'est bel et sébastien... et bien Siensienne.

Voici la tête qu'elle a
quand elle n'a pas le museau à la fenêtre de la voiture
quand on roule à 120 km/h.

Ah ben ouais, ça te change une chienne
le fait de se foutre la tronche à la fenêtre d'une voiture.

Oui, elle aime bien la voiture, Siensienne, et elle aime bien l'Île de la Glère, à Sauveterre. Île, Sauveterre. Y'a-t-il un rapport ? Vois-tu : île, sauve, terre ?
C'est en tout cas un lieu de promenade isolé, calme et reposant, tinté de poésie, baignée des sons de mélodies aquatiques du Gave accompagnées du chant de quelques oiseaux qui ont pris demeure.

Oui, Siensienne adore cette petite île qui coupe le Gave d'Oloron en deux. Autant dire que le son de l'eau est ici omniprésent, mais absolument pas oppressant, ni envahissant. Quiétude.
Le petit sentier en chemin de ronde insulaire traverse verdure de la végétation, émeraude de l'eau du gave et gris des plagettes de galets.

       

       

 

L'île de la Glère... rien à voir avec "glaire" ! Non, mais je te vois venir ! "Glère" en béarnais veut dire "grève". Mais pas la "grève des cheminots" (par exemple), la grève du latin "Grava" qui veut dire "gravier" ; ce qui signifie "plage de graviers et de galets". Alors que "glaire" se rapporte à ce liquide épais et visqueux sécrété par la muqueuse du nez.
Ohla, c'bordel quand tu veux tout expliquer et que des mots ont la même orthographe ou la même sonorité, mais pas du tout la même définition !
Imagine un étranger à qui on dit : "Tiens, on va aller sur l'île de la Glaire, c'est un endroit calme, reposant et poétique."
Eh bien, que crois-tu qu'il pense ?

BON !
L'île de la Glère est un site protégé, suivi régulièrement par l'ONF (Office National des Forêts). Oui, rien à voir avec les murmures que poussent de temps en temps Nisca quand elle est contente ou quand elle attend ou quand il fait beau ou quand il pleut. Ouais, bon, elle dit tout le temps "ONF !" en fait.

      

Oui ben écoute, ça, je ne l'ai jamais compris non plus. Nisca, qu'elle soit contente ou apeurée, elle dit "Onf !".
Cela rappelle un peu ce que dit le fantôme du frigidaire dans "Ghostbusters-SOS Fantômes" (1984) ; sauf que lui, il disait "Zuul !".

Mais qu'est-ce qu'on disait, nous ?
Ah oui, l'île de la Glaire... de la Glère est un site protégé par l'ONF. Ainsi, de nombreuses espèces végétales protégées sont mises en valeur (peuplier noir, buis, lichens folicoles...).
Tout au long de ce petit parcours de deux kilomètres, nous découvrons également plusieurs panneaux évoquant les plantes et la faune en place, ainsi que quelques poèmes distribués ici et là, au grès du sentier.

        

        

On peut également apprécier la belle vue panoramique sur la tour Monréal et l'église Saint-André.

Un panorama approuvé par Siensienne.

Un peu plus loin, apparait le fameux pont de la Légende et les fils servant au parcours de canoé kayak.

 
LA LEGENDE
"En 1170, la reine Sancie veuve de Gaston V, vicomte de Béarn, est accusée, par la rumeur publique, d’avoir tué son enfant nouveau-né.
Elle nie ce crime abominable. Où est la vérité ? Elle subit le jugement de Dieu par l’eau. Elle est conduite sur le pont en robe blanche, les pieds et les mains liés. Devant trois mille personnes, elle est jetée dans l’eau… Un grand cri ! Elle disparaît… mais le courant la pousse doucement sur la rive à « trois portées de flèches ». Sancie est vivante, Sancie est innocente !" SAUVETERRE-DE-BEARN PATRIMOINE

Une bien belle petite balade, complètement approuvée par Siensienne.

     

     

Maintenant, il est grand temps de quitter ce lieu de zenitude avec la nature pour aller se plonger dans la zénitude musicale.

Direction Biarritz et L'Atabal où en ce soir de vendredi 20 mai 2022, c'est Zentone qui est en concert.

Comme le montre l'affiche de leur nouvelle tournée, Zentone, c'est le groupe de dub lyonnais High Tone qui rencontre Zenzile, groupe de dub angevin. Ou l'inverse.
"(...) entité bicéphale où chaque morceau se décline en deux versions distinctes : le Zen Mix et le Tone Mix." JARRINGEFFECTS

Ce sont sans aucun doute les deux grands groupes de dub français (sinon européens, voire mondiaux, n'ayons pas peur des mots!), véritables pionniers de cette musique mêlant basse, guitare, batterie, électro et effets de sons. Ces deux groupes français ont vu le jour au milieu des années 1990.

Zenzile s'est formé en 1996. Leur nom est celui d'un poète sud-africain engagé contre l'apartheid. Leur premier album, Sachem in Salem,  sort en 1999. Neuf albums suivront, sans compter les deux collaborations avec High Tone.
J'ai eu l'occasion de les voir en concert plusieurs fois, notamment pour un concert surprise pour mes 40 ans à Saubrigues.

Jénorme a 40 ans !

High Tone s'est formé en 1997, sur les pentes de la Croix Rousse à Lyon. Très vite, les musiciens du groupe mélangent mélange bon nombre d'influences musicales : dub jamaïcain des années 1970, musique électronique (dont la jungle, drum and bass, techno), hip-hop, reggae, sonorités orientales. Leur premier album, Opus Incertum, sort en 2000.
C'est cette année là que je découvre High Tone et cette musique lors du Festival L'Avis de Château, un festival varié mêlant courts-métrages, films, spectacles et concerts, à Château-Chinon.

       
Articles : Le Journal du Centre

Incroyable souvenir de ce concert inattendu sur ces terres morvandelles !
Sous le parquet salon du festival, à la tombée de la nuit, une musique douce et électronique s'installe. Du fond de la "salle", je vois les têtes des spectateurs peu à peu prendre et suivre le rythme de la musique lancinante et hypnotique. Dès le premier morceau, "Dehli/Katmandou".

A cette époque, High Tone débutait et se rendait de concert en festival à bord d'un veux camion blanc dans lequel étaient entassés écran, enceintes et instruments.
Sept albums suivront. J'ai eu l'occasion de les voir plusieurs fois. Une vraie évolution, des concerts toujours différents.

Mais si j'ai vu les deux groupes séparément, je n'ai jamais assisté à un de leur concert sous Zentone.
La première collaboration musicale a eu lieu en 2006. Le second album est sorti en novembre 2021.

             

La première date de leur tournée est ici, ce soir, à L'Atabal, à Biarritz.

CHUT !
Le concert commence... avec la chanson titre : "Disobey" avec Jolly Joseph au chant.

La voix ne semble pas encore tout à fait chaude, au point, fatiguée ? 

Et les morceaux s'enchainent. Tous plus prenants les uns que les autres. Portés par le bon son, les rythmes alternatifs et la lumière hypnotisante.

Après plus d'une heure trente de concert, les lumières se rallument. Les yeux sont encore en train de chercher des repères. Le cerveau est empli de rythme. Le corps danse malgré lui.