PROLOGUE A BONA (58)

Aaah, tiens, le Tour de France cycliste masculin se termine après nous avoir montré de beaux paysages, un riche patrimoine, des lieux à visiter depuis la selle d'un coureur ou depuis les hauteurs d'un hélicoptère.
Mais il ne me semble pas avoir entendu ni vu une allusion à ce lieu unique et curieux qu'est le Street Art City.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Oui, bon, eh oh : il faut bien l'admettre : le Tour de France cycliste masculin ne peut passer partout ! Heureusement ! Surtout quand on voit que cette année, les coureurs partent du Danemark.
Aaaah, là, ça jasait dans les chaumières : "Comment ? C'est le Tour de France et ils partent du Danemark ?!"
Ah ben ouais. C'est vrai que c'est pas d't'a'fait pareil. On peut se demander pourquoi, mais... booooo... j'ai pas le temps et j'm'en fous.
Parce que si on commence à s'interroger sur les raisons de ci de là, on peut aussi se demander pourquoi le Tour de France féminin... oups pardon : le Tour de France Femmes... Toi femme, moi homme ! Toi vouloir faire houpa houpa dans ma case ?
Tour de France femmes ?! Putain, que c'est moche comme nom ?! Et, en plus, c'est pas tout à fait un Tour de France... Bon, Ok, femmes partent de France, bien, ouba ouba. Mais femmes pas vraiment faire le tour de la France.

Regarde la carte...

Eh oh, je suis machiste, mais c'est pas vraiment un Tour de France ça, hein ?! C'est plutôt le Tour de... de... de l'Île-de-France-des-Vosges. En plus, finir par la Super Planche des Belles Filles... Pourquoi pas des Belles Femmes ?!
Bon, après tout, pourquoi pas ? Si ça peut les empêcher de se doper les gonzesses... euh les femmes... Tour de France femmes. "Être une femme", comme disait si bien Michel Sardou.
Mais pourquoi cette compétition sportive ne s'appelle-t-elle pas Tour de France féminin ? Hein ? On va encore dire que c'est de la faute des hommes... alors que la directrice de course est... une femme. Marion Rousse pour ne pas la nommer. Bien. Mais pourquoi ne s'est-elle pas invectiver en disant : "Mais enfin, Tour de France femme ???"
Peut être parce que le Tour de France féminin a déjà existé. Oui, oui, oui. Tel quel, avec cette dénomination. Il ne faut pas croire que tout se créé depuis qu'il y a #MeToo ou #denoncetonporc. Non, non, le Tour de France féminin existait bien avant la création du # ; et même bien avant la création d'internet. Et ce n'est pas Jeannie Longo qui dira le contraire. Seulement voilà, pour ne pas refaire la même chose  -alors que le Tour de France féminin était loin d'être déshonorant pour les femmes-  il a fallu créer une autre dénomination... afin que des sponsors puissent venir se greffer dessus.

BREF : les femmes auront 1 032,7 km à couvrir en une semaine, contrairement aux hommes qui ont parcouru 3 349,8 km en trois semaines. Si tu calcules bien, la parité est là puisque chacun feront ou ont fait 1000 par semaine.
La question se pose maintenant : est-ce que cela enlèvera les soupçons de dopage sur une telle compétition ? C'est vrai quoi : c'est pas humain de rester sur un vélo pendant trois semaines à monter des cols hors catégorie à plus de 40 km/h ?! Hein ? Hein ?
On se souvient tous des cas Festina, Amstrong et consorts. Par contre, j'avais oublié le cas Rasmussen. Tu te souviens ? Non ? Alors...

Coureur danois né en 1974 (comme bibi), Michael Rasmussen était réputé pour être un coureur maniaque, mettant par exemple des chaussures trop petites pour économiser du poids. Mais pas que.
S'il débute en VTT en 1999 pour devenir de suite champion du monde, il se lance sur la route en 2002 avec l'équipe CSC, pusi la Radobank... Rabobank.
Meilleur grimpeur en 2005 et 2006, c'est en 2007 qu'il vise plus haut. Maillot jaune lors de la 8ème étape, il semble avoir gagné le Tour de France après sa victoire dans la 16ème étape, au col d'Aubisque, sous les applaudissements mêlés aux huées. Le soir même, alors qu'il pense avoir gagné, son équipe le limoge pour s'être soustrait à des contrôles antidopage avant le départ du Tour. En janvier 2013, peu après les aveux de Lance Armstrong, Michael Rasmussen a reconnu s'être dopé entre 1998 et 2010.

 
Bon. Ce n'est toujours qu'après que l'on se rend compte de ces choses négatives. On veut croire au miracle, on veut croire à l'exploit sportif. Et puis...
On trouvait cela fantastique qu'après un cancer des roubignolles, un homme puisse gagner sept fois de suite le Tour de France cycliste. Hein ? Non ? Quelle revanche sur la maladie ! Et Hamilton, la même année, qui court avec une clavicule cassée et qui parvient à amener son leader en tête sur les plus haut sommet ? Mais quelle belle ténacité ! Quelle force ! Quelle courage ! Quelle abnégation !
Et puis, un peu plus tard, puisque les test sanguins et urinaires semblaient être imparables, il y a eu soudain une autre suspicion : le dopage motorisé, consistant à cacher un petit moteur quelque part dans le cadre du vélo pour "aider" le coureur.

       

Bon. En tout cas, le Tour de France homme 2022 a été le tour le plus rapide de toute l'histoire. Mettons ceci sur les facultés de récupération des coureurs.

Alors, j'en étais où ? Oui, le Tour de France est fini. Mais il ya le Tour de France femmes.
Eh : tu crois qu'un jour, il y aura un Tour de France transgenre ?
Tu te souviens de Robert Millar, coureur écossais ? 

Dans les années 1980, il est un cycliste de premier plan et court pour plusieurs équipes, Peugeot puis Panasonic. Il est le meilleur grimpeur du tour 1984 et finit 4ème au général. 2ème du Tour d'Espagne l'année suivant derrière Delgado, 2èmpe au Tour d'Italie en 1987. Entre autres.
Après moult réflexion, c'est en 2007 que Robert Millar décide d'entamer un processus de transition pour changer d'identité officiellement et être connue sous le nom de Philippa York. Il/elle fait son coming out public en 2017 et est aujourd'hui journaliste.

Bon, bref : le Tour de France homme est fini. Le Tour de France femmes commence.
Et je vois que aucune étape n'est passé par Lurcy-Lévis, charmante bourgade situé dans le département de l'Allier, région Auvergne.
En même temps, quad on voit les tracés du Tour Femmes et  du Tour Hommes, cela aurait fait une sorte de détour complètement hors sujet en ce qui concerne la continuité géographique de l'épreuve.

Mais pourquoi je parle de Lurcy-Lévis ?
Est-ce parce qu'une grande sportive ou un grand sportif y est né ? Est-ce parce qu'il y a chaque année une grande épreuve sportive ? Est-ce que c'est parce que... oui, bon eh oh : on arrête les suppositions !
Si je parle ici maintenant de Lurcy-Lévis, c'set parce qu'il y a non loin de cette commune auvergnate de quelques 1925 Lurcyquoises et Lurcyquois, un lieu unique en France et en Europe. Non pour le coup, je ne parlerai pas du vieux vélodrome de France qui se trouve ici et qui depuis 1897, accueille des courses régulièrement.

Non, le lieu dont je veux parler se trouve à deux kilomètres de Lurcy-Lévis et il s'agit du Street Art City.

Ah, ah, ah ! Mais qu'est-ce donc que cela encore ?!

Eh bien, pour le savoir, avant tout, il convient de se rendre à Bona. Dans la Nièvre. Ouais... C'est comme ça... C'est pas du tout la route, ça n'a rien à voir avec le Street Art City, mais, mes parents et moi, nous avons faim et nous avons décidé d'aller manger à Bona, dans cette charmante auberge de bord de route qu'est l'hôtel-restaurant de La Réunion.

Voyons la carte.

Non pas celle la, celle du restaurant.
En même temps, là, on voit bien que Bona et Lurcy-Lévis, c'set pas la porte à côté.
Quelle courante expression, tiens ?! "C'est pas la porte à côté". Mais d'où vient son origine ?
Eh bien,  figures-toi que je n'ai rien trouver. C'est juste une expression familière ; un peu comme "cul et chemise", métaphore de l'amitié qui lie deux personnes, tel que le corps ("le cul") et le vêtement qui l'habille ("la chemise").

Voilà. On a bien avancé là.
Qu'est-ce qu'on disait ?
Ah oui, la carte !

DONC : pas la carte représentant le trajet Bona-Lurcy-Lévis... Tu remarqueras qu'il n'y a pas de jeux de mots ou de noms avec ce trajet ; contrairement à Parla (Espagne)-Montcuq (France), ou encore Troye-Foix-Sète, ou encore Reims-Thouars-Lisieux. Encore que de Bona, nous aurions pu nous rendre dans cette petite ville des Pays Bas qui porte le doux nom de... Rien.

        

Ce qui nous aurait donné, peut être, un charmant trajet de 866km par des routes traversant tour à tour France, Belgique et Hollande, allant de Bona à Rien. Tu l'as ? Bonne à rien. A ne pas confondre avec Bon aryen qui n'existe pas. J'ai cherché une ville, un village qui porterait le nom de Toufaire ou Toufère, mais je n'ai pas trouvé.

BREF !

Mes parents et moi, nous voici à Bona, petit... très petit village nivernais, situé cette route passante qu'est la D958, reliant Vézelay à la D978 ; D978 reliant elle-même Nevers à Autun.
Ah lalalala, qu'est-ce qu'on voyage en parlant de ces petites routes, hein ? Mais oui bien sûr !

D'ailleurs pour se rendre à Bona depuis Nevers, il faut emprunter cette belle route départementale D958 (allant jusqu'à Vézelay, comme on le disait plus haut). Composée de quelques virages et de belles lignes droites, elle offre de beaux panoramas sur les champs nivernais peuplés d'orge et de blé en cette saison.

 

           

Et nous arrivons à Bona. 

Alors, bien sûr, de suite, quand on entend le nom "Bona", on a envie de faire des jeux de mots, comme nous l'avons déjà tenté un peu plus haut avec Bona rien, ou Bona tout faire, ou Surya Bona ly.
Beaucoup sont peut être également tentés de donner un nom erroné aux habitants de Bona en les appelant les Bonnards ou les Bonnasses.

BONNARD
1) Agréable, sympathique ou bon enfant. Bonnard qualifie une personne, une chose ou un moment qui ne pose pas de problème, qui a lieu sans accroc.
2) Dupe. Relatif à une personne crédule, qui croit tout ce qu'on lui dit.
3) Super. Terme utilisé surtout en Suisse.

BONNASSE
(Vulgaire) Femme très attirante.

Eh bien non ! Ni Bonnard, ni Bonnasse, les habitants de Bona qui sont au nombre de 302, sont appelés les Bonassières et les Bonassiers.
De plus, le nom de Bona a des origines celtiques et signifie cours d'eau. Sûrement en rapport avec la rivière l'Ixeure, qui longe le village.
Bona, c'est aussi une église du XIIIème siècle, remaniée au XVIème, puis reconstruite au XIXème. À côté de l'église, il y avait autrefois un grand tilleul, le Sully, qui, après 400 ans d'existence, dut être abattu en 2017 au grand désespoir des habitants. La bille de ce grand tilleul était malheureusement mangé par un champignon de type ganoderme.
Autre lieu de mémoire du village, le cimetière dans lequel on peut aller se recueillir sur la tombe du Commonwealth.

"Gordon était inquiet, depuis quelques instants l'avion perdait de l'altitude et il n'arrivait pas à le redresser. Il avait entendu pendant le raid, un impact sur l'aide gauche. A l'arrière, Richard aperçut brusquement un lambeau d'aile qui se détachait de l'avion, il en avertit le pilote. L'appareil vira sur la gauche et commença la descente infernale. Gordon tenta sans succès de redresser l'avion en vain le sol se rapprochait inexorablement..."

Cela aurait pu être la malheureuse histoire de ces deux aviateurs qui le 22 août 1944 revenaient d'un raid sur la gare de Chagny.
Le lieutenant Gordon Panitz, âgé de 28 ans, et son navigateur Richard Sutton Williams, âgé de 29 ans, étaient membres de la Royal Australian Air Force.
Au retour, leur avion, un bombardier léger de type Mosquito NT229 perdant de l'altitude allait s'écraser vers 18h15 sur les collines entre Agland et Giverdy.
Ces deux aviateurs y perdirent la vie, et furent amenés à Bona, puis enterrés au cimetière communal.
Les débris d'hélice déposés sur leur tombe témoignent de ce drame.

Le restaurant de La Réunion est facile à trouver. C'est le seul commerce de cette petite ville, situé en bord de la RD978 qui s'en va en direction de Vézelay.... Hein ? Je l'ai déjà dit trois fois ? Ah bon.

Alors, déjà, ce que l'on peut dire, c'est que c'est le meilleur restaurant de Bona... vu que c'est le seul.
Après, nous pouvons nous poser la question : "Pourquoi la réunion" ?
Est-ce une allusion aux réunions de boulot, à l'île de la Réunion ou à la réunion de plusieurs routes départementales, comme la RD978 avec d'autres ?
Pas de réponse, vu que nous n'avons pas posé la question aux dames qui nous reçoivent. Nous passons le long bar auquel sont accoudés quelques locaux qui devisent sur les infos du moment. Un bref couloir sépare le bar de la salle du restaurant. Un couloir sur lequel il y a plusieurs photos au mur dont celle-ci qui attire mon regard.

Eh oui, c'est bien Bébel. Et il me semble qu'autour de lui, il s'agit du patron qui est derrière le bar ou alors de son fils qui est en cuisine. Ou l'inverse.
Jean-Paul Belmondo est-il venu ici ou est-ce que cette photo a été prise ailleurs ?
Pas de réponse, vu que nous n'avons pas posé la question à cette dame qui nous amène à notre table réservée la veille.
La salle du restaurant est spacieuse et lumineuse avec des couleurs d'une autre époque qui donne un petit air nostalgique et réconfortant à ce lieu. On est ailleurs et ça, j'aime bien quand on entre dans un restaurant. Un lieu différent de ce que tu vois à l'extérieur. Je me souviens de cette sensation que j'avais ressentie, notamment chez Jean de Sare, à Olhabidea.
Mais revenons à Bona.

Tout de suite,
la carte.

Simple, efficace, frais, traditionnel. Tout ce que l'on aime. On ne se prive pas en allant directos sur le menu à 38 euros avec œufs meurettes à l'ancienne, joue de boeuf à la Bourguignonne et, en dessert, le baba au rhum maison... qui n'set pas à la carte parce que... bon, voilà.

         

Verdict : copieux, super bon, service impeccable, parfumé ! Un très bon moment.

Bon, c'est pas le tout, il faut maintenant prendre la direction de Lurcy-Levis afin de visiter cet incroyable lieu qu'est le Street Art City.

DANS UN PROCHAIN EPISODE

Nous nous rendrons dans le département de l'Allier afin de visiter un lieu unique en France : le Street Art City, haut lieu du street art.