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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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19 janvier 2023

BALADE URBAINE, de Socoa à Mayarco, partie 3 (64)

Troisième épisode de cette incroyable... si, si : incroyable ! et je pèse mon mot... cette incroyable balade urbaine devant nous mener de Socoa à Mayarco ; le tout à pied ! Eh oui, Mesdames Messieurs : à pied ! Vous avez bien lu ! Enfin... Peut être...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ah, ah, ah...
Pourquoi je ris, moi ?

C'est étrange non ? Le rire !
Déplacer de son contexte, il peut devenir... inquiétant.
Au début du Moyen Age, le rire n'était pas toujours admis. D'autant plus que les savants de cette époque se fondaient sur la théorie des Pères de l'Eglise grecque qui qualifiait le rire de diabolique.  Cette conception faisait également référence à Jésus, car il était le modèle de l'homme et aucun écrit ne semblait relater que Jésus ait pu rire. Il faut attendre les écrits d'Henri de Mondeville, de Rabelais et de Ricard Mulcaster au XVIème siècle pour attribuer au rire des vertus guérisseuses et positives. Mais le rire sera de nouveau banni, considéré comme une expression diabolique.
Mais cela s'est un peu calmé après ; même s'il est considéré pour certains comme "désacralisateur". Il n'en reste pas moins que le rire est là aussi pour orchestrer la dynamique des opposés : le haut et le bas, le sacré et le profane, le sérieux et le plaisant. Exorciser les peurs également, "et réduire l'angoisse, dans les époques troublées où tout se désagrège, les valeurs se mélangent et même se renversent. Mais le rire et le sacré restent indissociables." (Le rire dans "Le nom de la rose")

OK. Alors, ça, c'est dit, mais je vois pas pourquoi on parle de ça.

 

RETROUVONS-NOUS
APRèS CECI !
La fameuse madeleine de Prost

 

 

SORTONS !


              Mais attention !
Bonne journée les connards

 


Bon.
En commençant ce billet (qui est le troisième portant sur cette balade urbaine), je ne pensais pas que cela serait aussi long. Mais il faut dire qu'il y a des choses à voir, à connaitre, à comprendre, à découvrir, à rencontrer sur ces neuf kilomètres qui séparent le quartier de Socoa de la plage de Mayarco.
Petit rappel-souvenir en allant voir le premier épisode (BALADE URBAINE : de Socoa à Mayarco, partie 1), puis le deuxième (BALADE URBAINE : de Socoa à Mayarco, partie 2).

On se refait la carte
de ce périple pédestre urbain.
LA CARTE

C'est clair, c'est propre, c'est stylé. Eh ouais : trop stylé, frère wesh.
Mais d'où qu'c'est t'y don' qu'elle sort cette expression "Trop stylé", sérieux ?
STYLé 1. En parlant d'un employé de maison ou d'hôtel, exécuter son service dans les règles : Un personnel stylé.
               2. Familier. Avoir du style, de la classe ; être distingué ; être chic.

Ah bon, ok.

Bon, alors ? On en était où ?
Nous étiosn sur la pointe Sainte-Barbe, à Saint-Jean-de-Luz. 
Après avoir emprunté une piste cyclable qui ne l'était finalement pas en longeant des blockhaus qui n'ont jamais servi, nous arriviosn au bout de cette piste non cyclable avec ses blockhaus non utilisés.

Jénorme est à Issoudun (36)

Eh oui, soudain, c'est le drame
C'est le retour à la civilisation, à l'urbanisation, pollution, mondialisation, uniformisation et plein d'autres mots du même acabit qui finissent par ion !
Voitures, maisons, gens qui se plaignent du temps, du gouvernement, de l'inflation, des retraites, du gamin qui veut pas se brosser les dents, des...

Mais, ah tiens,
voici une intrigante chapelle
dans laquelle, peut être,
il fera se réfugier de tous les maux.
Saint-Jean-de-Luz, colline Sainte Barbe, chapelle Santa Barbara (64)

C'est la chapelle Santa Barbara... "♫ qui me dira pourquoi j'ai le mal de vivre, Santa Barbara, ♫  je ne sais pas, je vais comme un bateau ivre, ♫  emportant mes souvenirs...♫ " Hein ? Hein ? Tu te souviens de ce générique de cette série télé américaine  -Santa Barbara (rien à voir avec la chanteuse) qui passait sur TF1 dans les années 1980 ? Hein ? Hein ? Non ? Bon... C'est pas grave, mais c'est quand même dans cette série que l'on a vu pour le première fois à l'écran Robin Wright. Eh ouais ! Et c'est qui Robin Wright ? Hein ? Eh ben, t'as qu'à aller voir sur Google, on n'a pas le temps ici, il faut entrer dans la chapelle pour se protéger des commérages ambiants.

Et merde, elle est fermée.
C'est ainsi  -en regardant le panneau sur la porte fermée-  que j'apprends que la Chapelle Santa Barbara se prénomme également chapelle du Chevalier Firmin Van Bree.
Ah oui, pas pareil !
Et qui était ce Chevalier Firmin Van Bree ? A-t-il joué dans la série Santa Barbara lui aussi ? A-t-il été marié à Sean Penn ? A-t-il été un des acteurs principaux dans les films Forrest Gump ou She's so lovely ?

OOOOOOHHHH QUE NON !
RIEN à VOIR !


Un panneau nous donne une biographie exhaustive de cet homme.

Chevalier

"Né à Bruxelles en 1880, puis diplômé de l'Université de Louvain (Belgique), Firmin Van Brée se distingue dès la Première Guerre Mondiale par les services rendus à son pays, services pour lesquels il sera anobli.
Nommé directeur du premier organisme financier de Belgique en 1923, ce grand industriel est à l'origine de la création d'une soixantaine de sociétés qui contribueront au développement de l'ancien Congo où il réside régulièrement.
Généreux mécène pour de nombreuses institutions scientifiques comme la Fondation Nationale contre le cancer, la Croix Rouge du Congo ou la Fondation Hoover pour le développement de l'Université de Louvain, il contribue notamment à la création de la première université du Congo.
Parallèlement à ses activités, ce célibataire endurci consacre une grande partie de son temps aux œuvres de l'enfance qui sont considérées comme exemplaires.

C'est en survolant la Côte Basque lors de ses voyages au Congo qu'il se prend de passion pour Saint-Jean-de-Luz.
A partir des années 20, il y passe tous les étés et acquiert des terrains sur le promontoire de Sainte-Barbe.
Il y fait construire trois villas : San Firmin et Los Escudos conçues par son ami architecte André Pavlovsky (à qui l'on doit l'édification des deux phares blancs du port de Ciboure et Saint-Jean) et "Santa Barbara".
Au début des années 50, un voyage aux Etats-Unis lui donne l'idée d'édifier "Les Motels Basques", les premiers en Europe.
Il est nommé citoyen d'honneur de Saint-Jean-de-Luz pour son aide au développement de la ville.
Désirant être inhumé dans ce lieu tant aimé, il confie à André Pavlovsky la conception d'une chapelle et d'une crypte. Selon son souhait, il y repose depuis sa mort le 26 mars 1960 après avoir été fait Chevalier par le Roi de Belgique en 1959."

Bon, cette biographie de parle pas trop de son activité principale (et de son intérêt) pour les sociétés diamantaires et l'exploitation des gisements de diamants du Congo, comme c'était souvent le cas sous le régime colonial. Cette production est passée de 215 000 carats en 1918 à 8 360 000 carats en 1939, soit les deux tiers de la production mondiale. On ne parle pas non plus des rumeurs selon lesquelles, durant la Seconde Guerre Mondiale, certains industriels belges impliqués dans des entreprises coloniales aidaient secrètement l'Allemagne nazie.

BREF !
Toujours est-il que cet homme-chevalier a fait des dons ici et là, créé des entreprises, fait avancer certaines recherches, s'est intéressé aux institutions éducatives et scientifiques, et qu'il aimait profondément Saint-Jean-de-Luz. Alors, voici son domaine.

Il faut contourner la petite chapelle toujours fermée pour s'aventurer sur la droite et découvrir la crypte du Chevalier Firmin Van Bree.

Saint-Jean-de-Luz, colline Sainte Barbe, crypte du chevalier Firmin Van Bree (64)

Une entrée très cérémoniale avec petite jardin et murettes formant un enclos à part. Ne manque que la musique classique accompagnante et quelques majordomes en queue de pie pour t'offrir une coupe de champagne ou de Patxaran lors de cette solennelle descente des marches.
J'arrive devant l'entrée de la crypte.
La façade a été réalisée en pierres du pays et l'entrée est gardée par la copie d'une statue de Saint Firmin figurant dans les collections du Musée du Louvre. La porte de bois Wenge provenant du Congo est incrustée de croisettes katangaises. Un bel hommage au Congo... ce qui ets la moindre des choses quand on sait que toute la fortune de cet homme s'est faite là-bas...
La porte de la crypte est fermée depuis qu'il y a eu des dégradations autour de la tombe du chevalier.

Saint-Jean-de-Luz, colline Sainte Barbe, crypte du chevalier Firmin Van Bree


Mais, par une petite lucarne, on peut tout de même "voir" l'intérieur.

Saint-Jean-de-Luz, colline Sainte Barbe, crypte du chevalier Firmin Van Bree, intérieur (64)         Saint-Jean-de-Luz, colline Sainte Barbe, crypte du chevalier Firmin Van Bree, intérieur

"La crypte est une reproduction de celle où fut enterré Saint Firmin à Amiens. Van Brée vouait une véritable passion pour ce saint, sacré évêque de Pampelune à la fin du premier siècle de l'ère chrétienne, puis évêque d'Amiens.
Saint-Jean-de-Luz, colline Sainte Barbe, crypte du chevalier Firmin Van Bree, faïence bleue (64)A l'intérieur, la grande ourse et l'étoile polaire sont représentées sur la voûte en fines mosaïques. Au fond, la rosace représente Saint Firmin.
Le panneau de gauche est couvert d'un azulejo (faïence bleue) de deux mètres sur 1,80 mètre réalisé par des artistes portugais.
Cette composition s'inspire d'une œuvre célèbre de la cathédrale d'Amiens représentant la découverte miraculeuse du corps de Saint Firmin. L'originalité réside dans la volonté de Van Brée de remplacer les figures originales par son portrait et celui de ses amis et connaissances de Saint-Jean-de-Luz, de Belgique et du Congo. Lui-même s'est représenté à genou avec une épaisse barbe, juste à côté du corps de Saint Firmin."

Alors, bon, bien sûr, quand on parle de Saint Firmin dans le Pays Basque, de suite, on pense, on pense, on pense...

 

SUSPENSE !

 

Eh ben oui, on pense aux fêtes de la Saint Firmin qui se tiennent chaque année à Pampelune (Navarre) au mois de juillet, et qui ouvrent la saison des fêtes à gogo.
C'est lors du transfert des reliques de Firmin d'Amiens à Pampelune en 1196 que la ville espagnole décida de créer cet évènement annuel, mêlant la légende du martyre de saint Saturnin et du taureau, à celle de la décapitation de saint Firmin. Le foulard rouge noué autour du cou des participants aux fêtes était censé rappeler la décapitation de saint Firmin, symbolisant les blessures du saint.

Je sors de ce lieu de recueillement original pour reprendre le chemin vers Mayarco, quartier-objectif du jour pour cette balade urbaine.

Saint-Jean-de-Luz, sentier du littoral route (64)

Je marche un temps sur un trottoir de belle facture, au milieu de lotissement composé de grandes résidences et de belles maisons. certaines possèdent également d'immenses jardins soigneusement entretenus.
Le quartier de Sainte Barbe n'est pas le moins cher du pays basque au niveau immobilier. Non, non. On raconte que l'actrice Isabelle Huppert aurait sa résidence secondaire ici, appelée "Le Matin calme".

Eh oui, Isabelle Huppert  -qui n'a pas joué dans la série Santa Barbara-  mais que l'on a pu voir dans tellement de nombreux films, français et internationaux. C'est une des actrices françaises les plus prolifiques. Elle tourne jusqu'à trois films par an. Et on ne parle pas du théâtre ?! Et on ne parle pas de ses nombreux prix obtenus pour ses diverses interprétations.
Avec une telle carrière, comment fait-elle pour rester aussi discrète, et finalement peut être, pas si admirée que cela ? Hein ?
Pourtant, Isabelle Huppert, c'est... je sais pas... euh... La dentellière (1977)... Ah oui, il m'avait marqué ce film avec cette gène permanente, cette timidité du personnage qu'elle interprète... Isabelle Huppert, c'est aussi la Jacqueline des Valseuses ("Oh Jacqueline !!!"), Rosebud de Preminger, Dupont Lajoie de Boisset (horrible scène de viol), Violette Nozière de Chabrol, Loulou de Pialat, Les portes du Paradis de Cimino, Coup de torchon de Tavernier, Eaux profondes de Michel Deville, Sac de nœuds, Une affaire de femmes, Amateur (de Hal Hartley), La séparation, La cérémonie, Les affinités électives (des frères Taviani), Les destinées sentimentales, huit femmes, La pianiste, Gabrielle (de Chéreau), White material,... Ouais, y'en a plein ! Elle a tourné avec presque le plus grands ! Quelle carrière ! Et pourtant. On a du mal à la cerner, on la sent froide. Peut être voudrait-elle apparaitre médiatiquement autrement ? Ou pas ?

BON, C'est pas que je m'emmerde à traverser ce quartier morne et plat, mais très vite, je m'en vais retrouver le bord d'océan en prenant une impasse sur la gauche.
Une impasse nommée "rue de la Pile d'assiettes" qui s'en va vers les sentiers de l'Espace Naturel Sensible des falaises d'Arxiloa.

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, panneau (64)

C'est une réserve bien cachée. Touristes et autres promeneurs de passage dans la région privilégient les bords de mer à Saint-Jean-de-Luz, Guéthary ou Biarritz, plutôt que de venir s'égarer par ici, dans ces hauts quartiers, non pas de plaine (comme le chantaient Dominique A et Françoiz Breut), mais résidentiels...


Je trouve là, en bas de la descente, un petit sentier étroite et discret. Une coccinelle providentielle m'accompagnent sur ce nouveau chemin, cette sorte de passage de maisons aux jardins immenses à l'océan et son horizon vierge...

Saint-Jean-de-Luz, falaises et crique d'Arxiloa, sentier (64)           Saint-Jean-de-Luz, falaises et crique d'Arxiloa, coccinelle (64)

Au bout du sentier, le voilà ! Bleu, avec quelques vagues d'écumes portées par le vent et les remous de la Terre. Il y a aussi ces falaises fragiles, striées, aux formes sinueuses et envoutantes. C'est la Crique du Dos de la Baleine.

Saint-Jean-de-Luz, falaises et crique d'Arxiloa (64)

Dans ces criques au nord de Saint-Jean-de-Luz, les séries turbiditiques du flysch pyrénéen forment de magnifiques plis résultant de la compression à l’origine de la formation des Pyrénées et que l’érosion côtière permet d’observer en trois dimensions.
C'est absolument fascinant ces plis surréalistes, mais pas tellement naturels. Paradoxaux. Comment tout cela tient encore ? On dirait un feuilletage léger, comme celui d'une pâtisserie...

Saint-Jean-de-Luz, falaises et crique d'Arxiloa        Saint-Jean-de-Luz, falaises et crique d'Arxiloa

C'est un endroit vraiment étonnant. Il ne manque plus qu'Isabelle Huppert.

La Crique du Dos de la Baleine fait partie de la Réserve de l'Espace Naturel Sensible des falaises d'Arxiloa. C'est un espace de 12 hectares qui comprend le jardin botanique littoral de Saint-Jean-de-Luz. Il offre une mosaïque de paysages très différent. Sa géologie, sa flore et sa faune, caractéristiques des falaises et des landes littorales, ainsi que son histoire en font un site remarquable.
"
Étymologiquement, le nom « Arxiloa » est composé de « ar » qui vient de « harri », la pierre, et « xiloa » qui signifie le trou, le tout évoquant soit un « trou pierreux », soit une falaise trouée (par l’érosion, une carrière, …), l’origine est incertaine." SAINT-JEAN-DE-LUZ.FR

Je quitte la crique en revenant sur mes pas. Impossible de longer les falaises. Trop fragiles. On le sent. Je parlais de "feuilletage".
Le 4 mars 2016, une partie de la falaise dominant la crique du Dos de la Baleine s'est effondrée. Tout comme le sentier du Littoral au dessus de la Corniche Basque, entre Socoa et Hendaye. La falaise est grignotée par les vagues puissantes et les infiltrations d'eau de pluie. C'est la nature, c'est ainsi. Des endroits où l'humain ne doit plus aller. Qu'il laisse la nature tranquille.

Après être remonté en direction du parking de l'impasse de la Pile d'assiettes, je retrouve un autre petit sentier qui traverse l'espace naturel préservé.
Ce sentier monte petit à petit au milieu de la flore préservée par des clôtures de bois. La flore ici est composée de sureau noir, d'arbousier, d'aubépine, ajoncs d'Europe,... Un vert dominant contrastant avec le bleu de l'océan ; pour peu que l'on oublie de regarder les jardins des résidences du quartier Sainte-Barbe avec leurs golfs à un trou et leurs piscines.

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, sentier (64)


En bas de la falaise, entre deux haies et en me tournant vers l'Ouest, j'aperçois la fameuse Pile d'Assiettes.

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, pile d'assiettes

 

Depuis quelques années, elle a perdu de 'sa superbe". Les vagues et le vent l'ont peu à peu "renversé". La pile d'assiettes est maintenant bien rangée sur la côte et a perdu de sa hauteur, de son empilement caractéristique. Restent ces plis étonnants, propres à la côte basque.

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, pile d'assiettes

Petite marche sympathique entre verdure de la flore et bleu de l'océan. Pas un bruit, si ce n'est le vent et le son des vagues.
Quelques minutes plus tard, j'arrive à la station d'épuration des eaux usées.

Oui, ben désolé de casser le mythe de la nature, les vagues, tout ça ! Ouais : au bout de ce sentier de l'Espace Naturel Sensible des falaises d'Arxiloa, au nord, il y a une station d'épuration des eaux usées. Eh ben, tu crois quoi ? Qu'une fois que tu as lavé tes piles d'assiettes et que tu as fait caca-pipi, tout est naturel, comme ça ! Mais ça va où ? Tu t'es posé la question ? Eh bien, une partie va là. Eh ouais, Isabelle Huppert, elle chie pas des roses, hein ? Bon...

Je n'ai pas trop fait de photos du lieu, préférant garder l'endroit secret. Mais il y a une touche de couleur qui vient s'ajouter au vert de la flore et au bleu de l'océan...

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, graf (64)

Et sache que ce tag basque Txipi veut dire ébrècher (en français). A toi de chercher, deviner le rapporte entre ce lieu et ce verbe. Perso, j'ai une petite idée.

Juste derrière la station d'épuration des eaux usées, c'est la fin du sentier qui débouche sur la croix Archiloa et le jardin botanique du littoral.
Et oui, il y a une belle vue si on regarde au nord.

 Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, vue sur la côte (64)

Un défilement de falaises, de côtes, terres et verdures, non appropriées par les constructions immobilières à outrance. ce que nous voyons là est une zone protégée, certes, mais de toute façon, tout est condamné à s'écrouler dans les prochaines décennies. Sauvage. L'océan est là. Il avance.

Je quitte la Croix Archiloa... Et comment traduit-on Archiloa ? Hein ? Hein ? On l'a dit tout à l'heure !
Oooh, y'en a pas un qui suit ?!
Archiloa en basque veut dire Pierre Trouée.

Lors de ma descente, je vois au loin des rochers sortir de l'eau. Pas des pierres trouées, mais des rochers effilés, curieux. On pourrait presque croire à un troupeaux, ou à un banc d'animaux marins venus se poser là pour tourner le dos à la terre et aux côtes pour regarder l'horizon océanique.

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, au large (64)

Saint-Jean-de-Luz, espace naturel d'Arxiloa, au large


Le sentier devient grand chemin blanc, caillouteux, plein soleil, pas d'ombre...
Saint-Jean-de-Luz, Erromardie, sentier du littoral (64)

Puis il rejoint une route. La route menant à Erromardie. Erromardie, c'est l'un des onze quartiers de Saint-Jean-de-Luz.
Situé au bord de l'océan, entre plage, galets et rochers, il est connu pour ses bars-restaurants et campings. Un endroit adéquate pour faire une pause sur ce parcours de balade urbaine. Ben oui, eh oh, ça fait quand même plus de sept kilomètres que nous marchons. Certes, les paysages sont beaux et variés, mais bon, eh, on est humains !

Tout d'abord, une petite pause au Bistro du Mata qui propose plusieurs terrasses et plusieurs façons de se restaurer ou simplement boire un verre.

On commence par une petite bière simple
en regardant les windsurfeurs.
Saint-Jean-de-Luz, Erromardie, le Mata (64)

 
Puis une autre petite bière,
mais avec des huitres et un ceviche

face au bleu intense de l'océan.
Saint-Jean-de-Luz, plage d'Errormardie, ceviche et huitres (64)

 
Puis un peu de repos

sur un des transats.
Saint-Jean-de-Luz, Erromardie, plage et transat (64)

Aaaah oui, on est bien là. Mais bon... A un m'ment donné, il faut reprendre la route parce que, 1), on n'est pas arrivé et que 2) on n'est pas revenu.
Aaaaaah oui, on n'est pas là pour semer du sable au milieu du désert ou sur les plages basques.

Je quitte le Bistrot du Mata et ses nombreux spots de prélassement pour continuer à marcher sur le bitume du chemin d'Erromardie.

Ah tiens, passage devant un camping au nom
qui rappelle celui d'une série française
qui n'a rien à voir avec Santa Barbara.
Jénorme à Camping paradis (64)
Et non, ce n'est pas un Ti-punch que j'ai dans la main gauche.

Je passe les toilettes publiques sur le mur desquelles a été apposée une bouée de sauvetage... au cas où...
       Saint-Jean-de-Luz, plage d'Erromardie, hiver (64)
Ben oui avec ce que l'on voit aux actualités de nos jours, on n'es pas l'abris que quelqu'un puisse se noyer dans des toilettes publiques.

Tiens, d'ailleurs,
qu'y a-t-il à la une des actualités en ce moment ?
La fameuse madeleine de Prost

Ah non, merde, je l'ai déjà faite au début de ce billet celle-la ?!

VOYONS COMMENT
VA LE MONDE ?

bad boy bad copjamais tranquillemadonna rends le tableau
perdusans chemise sans pantalonvenez comme vous êtes

Mais aussi ceci...
macon maconne

Pantin, Pantine. Macon, Maconne. Bourg-la-Rein-Encule-le-Roi.
Qu'est-ce que ça m'énerve ce jusqu'au-boutisme à la con ?! Ce désir d'aller toujours plus loin ! De faire toujours plus ! Alors que l'on ne maitrise même pas les bases ! Coups de pub, coup de com', coup de con !
L'autre jour, dans la belle quotidienne de "C à vous" sur France 5 tous les jours de 19h à 20h55, Fabrice Eboué disait cela :
"Le féminisme, le veganisme et la façon d'en parler ou de se manifester. Toutes ces outrances qui deviennent tout much et que cela devient contreproductif. On a plein d'exemples. On a eu l'histoire de Pantin-Pantine. Moi, j'ai un pote qui est rappeur à Pantin, il est emmerdé, ça décrédibilise complètement son art, il est obligé de refaire toutes ses rimes avec sa ville... Tout cela, c'est le genre de choses qui décrédibilisent des choses qui sont censées être faites, à la base, pour faire progresser les mentalités. On sent bien que c'set trop en ce moment." FABRICE EBOUE

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A voir le spectacle de Fabrice Eboué, "Adieu hier", et son approche sur le Dédé du bistrot ; le bistrot, ancêtre des réseaux sociaux.
"Il y avait un bistrot dans chaque village et dans chaque bistrot, il y avait ce que l'on appelait l'idiot du village. Dédé, c'était la mascotte, on l'aimait bien Dédé. Il était un peu con, un peu débile, mais on l'aimait bien. Il te sortait des conneries, des trucs du genre : "Eh oh, vous saviez que la Terre, elle est plate !" Ouuuaaaah, il est con ce Dédé ! "Mais si, j'vous jure, j'ai vu un reportage !" Oh mais il est con Dédé. Allez, resservez-lui à boire ! On l'aimait bien Dédé... Mais qu'est-ce qu'il s'est passé avec les réseaux sociaux ? Il s'est passé que Dédé est entré en contact avec l'autre Dédé de l'autre village... Et ainsi de suite. Des gens isolés au départ qu'on aimait bien  -même s'il y avait des théories farfelues et parfois complotistes- isolé, c'est rigolo, c'set la mascotte un peu bourré. Mais, effectivement, quand ils commencent à se rencontrer sur les réseaux et parfois à devenir 10, 100, 1 million, cela devient une vraie force et là, c'est là, c'est plus embêtant." FABRICE EBOUE dans "C A VOUS"

Bon, bon, bon. Et puis... et puis... je passe devant la Guinguette Erromardie.
C'est sympa aussi. Mais oui !
Il y a des tonneaux-comptoirs, des tables en bois genre pique-nique, des mange-debout et des transats, également disposés face à l'océan, accompagnés de leur petites sous-tables pour poser ton verre et ton assiettes de chipirons.

Je décide de faire une (nouvelle) pause pare que, comme disait Michel Serrault à Eddy Mitchell lors de leur périple en voiture d'un point à un autre de la France dans "Le bonheur est dans le prés" : "C'est quoi la première étape ? Troisgros, Roanne. Ça peut pas se louper !"
Bon, là, on n'est pas à Roanne, on n'est pas chez Troisgros, mais la Guinguette d'Erromardie, quand il y a de la place et qu'il fait beau, ça peut pas se louper !


Un petit Americano

pour digérer.
Saint-Jean-de-Luz, Erromardie, americano (64)


Je pourrais laisser un temps les chaussures de marche
pour aller me baigner...
Saint-Jean-de-Luz, Erromardie, la plage (64)
...mais c'est marée basse
et l'océan est vraiment "loin".

 

 Alors, je prends un Irish coffe
pour faire passer l'Americano.
Saint-Jean-de-Luz, Erromardie, irish coffe (64)
Et tout ceci,
bien évidemment,
avec modération.


Bon eh oh : faisons un point balade urbaine pare que, là, j'ai l'impression que ça part à volo. Tiens, mais quelle expression étrange que "Tout part à volo" ?! D'où cela vient-il ? Volo est-elle une ville ? Un Lieu ? Une montagne ? Un bar ? Un bistrot où tous les Dédé du monde se retrouvaient pour comploter avant l'invention de sréseaux sociaux ?
Eh bien, tout d'abord, saches que la véritable orthographe de "Partir à volo (pas vélo)" est "Partir à vau-l'eau" ; ce qui change pas mal de choses quant à la compréhension de la dite expression.

ALLER A VAU-L'EAU : "De l’ancien français aller à val l’eau. Dès le XIIème siècle, aller à val ou à vau voulait dire « en descendant le long, en suivant la pente de », un vau étant une vallée (on retrouve d’ailleurs ce terme dans l’expression par monts et par vaux). Au moins jusqu’au milieu du XVIème siècle, cette locution, utilisée entre autres par Rabelais, avait le sens très concret de « suivre le fil de l’eau » ; c’est à partir de cette période que son sens abstrait commence à apparaître. On emploie d’ailleurs à val de route pour « en déroute » et être à vau l’eau pour désigner une entreprise qui fonctionne mal, et entre le mauvais fonctionnement et la perte ou la faillite, il n’y a qu’un petit pas qui a vite été franchi." WIKITIONARY

 

PETIT RAPIDE DEBRIEF
POUR SE REMETTRE LES IDEES EN PLACE

Ici, à Erromardie, nous sommes à 1,5 kilomètre du centre historique de Saint-Jean-de-Luz. Nosu avons parcouru plus de 7 kilomètres. Nous sommes partis à vau-l'eau car nous longeons les côtes, suivre le fil de l'eau. OK, parfait !
Depuis la Pointe Sainte Barbe, nous traversons un paysage composé tour à tour de falaises et de plages. Depuis Socoa, nous avons parcouru un peu plus de 7 kilomètres. Ah merde, je l'ai déjà dit. 
Juste au-dessus de l'Irish coffe... de la plage d'Erromardie, nous pouvons voir une nouvelle falaise. De l'autre côté de celle-ci se trouve la belle plage sauvage (ou presque) de Lafitenia. C'est là que nous nous rendons maintenant.

OK,
débrief fait.

Le sentier est devenu bitume. Une fois de plus, on voit ici que la main de l'homme a mis le pied pour y poser un asphalte lui permettant de rouler en voiture.
Je longe les différents campings du coin avant d'attaquer la soudaine montée par le chemin goudronné de Chibau Berria. Et c'est vrai : c'est beau Berria.
Ici, c'est exclusivement piétonnier et cycliste.

Entre petit bois occupé par des résidences bien cachées
et champs dans lesquels butinent... paissent quelques chevaux...
Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, chevaux (64)
...je prends soin de carrément louper
la nouvelle entrée du sentier du littoral

qui se trouvait sur ma gauche.

Malgré ce contretemps malheureux qui m'aurait permis de retrouver les côtes basques et un chemin de terre, je parviens sans aucun mal à rejoindre le rond-point de Kokotia (qui veut dire "récolte" en basque) d'où l'on a une magnifique vue sur la plage de Lafitenia. 

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, panorama 64)

Enfin... on a une belle vue sur la plage si on regarde à côté de ce nouveau panneau posé ici pour nous montrer l'avancée de l'océan sur la terre.
Et là, il est vrai que quand on regarde attentivement par cette ouverture créée il y a quelques années, on ne voit carrément plus la côte...

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, panorama 64)


En effet, en décembre 2021, une petite partie de la falaise s'est écroulée sur le sentier du Littoral, reliant le rond-point de Chibau et la plage de Lafitenia. Le sentier est donc interdit d'accès. Il faudra passer la route de Kokotia, bien connue pour longer la piste d'élan et d'atterrissage de nombreux parapentistes.

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, plage et parapentes (64)

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, plage et parapentes        Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, plage et parapentes

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, plage et parapentes

Jouant avec les vents, ils profitent d'une vue magnifique sur ce lieu où verdure et océan composent un paysage presque sauvage, bercé par les vagues.

Mais le danger est partout ! Même sur le chemin asphalté de Kokotia...
Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, sentier du littoral, route (64)
Oui, même ici, sur cette route "éloignée" des falaises et de l'océan, il y a des risques de chutes de pierres, comme l'indique le panneau.
Bon... à part me prendre un parapentiste sur la tronche, je ne vois pas trop d'où peut venir le danger du ciel. Mais c'est peut être trop difficile à dessiner un parapentiste tombant sur la tête d'un piéton...

Je marche sur cette route, mi-routière, mi-cycliste, mi-piétonne. Oui, je sais : ça fait trois moitiés, mais je ne savais pas comment le dire autrement. Tiers ? Oui, pas mal, bien joué, pas mieux.
J'arrive un peu plus loin au rond-point de la route des Plages ("plages" en basque).
En prenant à gauche, je me dirige vers un autre nouveau quartier de Saint-Jean-de-Luz : Acotz.
Ici, c'est camping, bars, restaurants et plages. Deux plages au programme : Lafitenia que nous avons vu de loin et de haut, puis Mayarco situé un peu plus au nord et qui est notre objectif du jour.
Elles ont toutes les deux la particularité d'avoir l'apparence d'une demi lune. Si, si. Ou un arc. Enfin, tu vois quoi.

Une demi-lune, ou un arc,
Lafitenia.
Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, plage (64)


Que l'on peut rejoindre par une route goudronnée interdite aux voitures
et qui descend à pic.
Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, route vers la plage (64)


Sur la gauche, on peut voir l'entrée du Sentier du Littoral, aujourd'hui fermé au public pour cause d'effondrement de falaise comme nous l'avons vu plus haut.

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, sentier du littoral (64)

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, route vers la plage       Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, sentier du littoral, plage et verdure (64)

Saint-Jean-de-Luz, Lafitenia, sentier du littoral

Allez, hop ! On n'a pas le droit, on n'y va pas. Dis eh oh, qu'ess-tu fais ?! Non !
Descendons plutôt sur la plage de Lafitenia par la route bitumée à base de nids de poules qui ressemblent plutôt à des nids de vaches si les vaches pouvaient pondre. Mais ça, c'est une autre histoire qui reste du domaine secret de la nature.
C'est vrai quoi : pourquoi les poules pondent et pourquoi les vaches veulent ? Pourquoi les oiseaux font cuicui alors que les coqs font cocorico ?
Aaaaah, mais ce monde est sans fin d'interrogations ?! Il est grand temps que nous arrivions à Mayarco !

Avant cela, posons nous sur le sable de cette plage de Lafitenia pour remarquer qu'elle a bien la forme d'une demi-lune... ou d'un arc. Ah non, mais j'insiste.

Acotz, plage de Lafitenia à 360 (64)

Hein ? Alors voilà.
Je remonte cette belle côte pour retrouver la route des Plages, très passagère.
Saint-Jean-de-Luz, Mayorco, route du littoral (64)
Oui OK, ça ne se voit pas sur la photo, mais c'est très passager.

Et me voici arrivé au but... Oui, le but ! LE BUT !
Après plus de quatre heures de marche (et d'apéros), Mayarco !

Saint-Jean-De-Luz, plage Mayarco (64)

 

Je sens qu'il ya  de la déception dans le regard de certains lecteurs en voyant la photo de la plage Mayarco ci-dessus.
Peut être t'attendais-tu à quelque chose d'incroyable ?! Une plage incroyable avec des palmiers, du sable fin, des eaux cristallines, des dauphins sautant au loin pour nous saluer, des bobos buvant des cocktails à base d'épinards et de gingeng, des influenceuses instagram-tiktok de merde en train de se filmer pour vanter les mérites de la dernières pommades leur permettant de s'épiler la moustache sans effets indésirables pour leur nouvelle coloration de cheveux qui avait déjà souffert du régime amincissant à base d'algues brunes leur permettant d'avoir une réduction de 10% sur des pulls en mohair tricotés par des petits Pakistanais ?

Oui, c'est vrai. Toutefois... Tu as raison : on ne voit pas très bien cette forme de demi-lune si spécifique à cette plage de Mayarco.
Pour mieux l'apprécier, il faut prendre de l'altitude.

Saint-Jean-De-Luz, Mayorco, la plage (64)

Eh ouais ! C'est mieux là, hein ?
Bon, c'est vrai : on ne la voit pas complètement non plus.
C'est parce que je suis en terrasse du bar-restaurant Le Bibam pour boire un Mojito.

Saint-Jean-De-Luz, Mayorco, Bibam Mojito (64)

Mais une chose est sûre : c'est qu'après plus de 8 kilomètres à pied à traverser villes, quartiers, espaces naturels préservés après avoir rencontré des gens chelous, goûter des digestives qui avaient le goût d'apéros, rencontrer des lieux historiques... j'ai atteint mon objectif : rallier Socoa à Mayarco à pied et par la côte ; soient plus de 9 kilomètres.
C'est bien.
Par contre, maintenant, il va falloir faire le chemin en sens inverse, et toujours à pied.... 



ZEN

 

 

 

 

 

Commentaires
F
Vive 2023 et ce post où l'on voit et apprend sur le chemin que tu as parcouru!!Attention, un verre, bien puis si trop plein, on voit mal les périmètres!!hihi Merci de voyager avec un bel entrain et cela change de Pierre Loti!!hihi Bisous Fan
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