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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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16 mars 2023

GOLDORAK GO ! (63)

Oui, bon, alors j'ai changé le titre du billet. Cela devait s'appeler "Objectif Goldorak 2", et puis, finalement, après débats et délibérations, j'ai opté pour "Goldorak go !".
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Souvenons-nous !
Dans le précédent épisode qui avait pour titre "Objectif Goldorak (63)", nous avions pour but d'aller de Château-Chinon à Thiers en voiture.
Alors pourquoi le billet s'appelait-il "Objectif Goldorak" ?
La question restait posée puisqu'à la fin de ce billet, nous étions bloqués à Vichy.


DE NOS JOURS, MAIS AVANT
Aaaaah, Vichy : ses parcs, son casino, ses eaux, son régime... Non, pas son régime !... Ses allées propres, ses hauts murs, ses... ses... Boooh Vichy, quoi.
Après un rapide tour de la ville, je tente à présent d'en sortir pour rejoindre la route qui doit m'amener à Thiers et à notre "objectif Goldorak".
Cependant, ce n'est pas si facile que ça de sortir de cette putain... de cette ville bien propre et bien sage.
Très vite, je n'en peux plus des bâtiments aux façades claires, des hauts murs avec des tours, des constructions thermales, des machins, des bidules administratifs,...

Vichy, Hôtel de ville (03)     Vichy, monument aux morts (03)Vichy, parc des sources, hôtel Mercure (03)      Vichy, place Charles de Gaulle (03)

 

Et des bouchons, et des feux, et des stops ! J'arrive pas à sortir de cette ville !
Cela me laisse le temps de me replonger dans les souvenirs. Car c'est aussi cela ce trajet : un voyage nostalgique. De Mitterrand à Albator en passant par les comices, Edith Piaf, la Nationale 7 et autres.

Alors, entre deux rues perdues et un feu tricolore qui ne connait que le rouge, je repense.
Je repense à Goldorak que je vais bientôt rencontrer du côté de chez Swan... de Thiers.
Tiens, par exemple, en cette fin de mois de février 2023, c'était mardi gras la semaine dernière.
Quand on est adulte (et chrétien), on sait que Mardi Gras, c'est le jour où l'humain ne doit pas manger de viande. Pour les plus jeunes d'entre nous, cela évoque surtout le mot Carnaval... qui, pourtant, lui aussi, rappelle l'abstinence quant à la consommation de viande ce jour là.
En effet, Carnaval est dérivé du latin médiéval carne levare, signifiant "enlever, retirer la chair", c'est-à-dire concrètement supprimer sur la table durant toute la période du Carême la viande ou, autrement dit, le "gras".

Mais... nostalgie revient... lorsque nous étions enfants des années 1970 ou 1980 ou 1990 ou même 2000, Carnaval représente surtout un évènement pendant lequel on se déguise, où on fait la fête, où on peut, éventuellement, porter des masques. Non, pas les masques FFP ou de type chirurgical.
Tiens, toi lectrice/lecteur des années 1970-1980, te souviens-tu de ces masques en plastique que l'on recherchait à chaque carnaval pour être au top et pour être jalousé des autres qui ne pensaient qu'à dire alors : "Ouah, mais tu l'as eu où ce masque ?"
Hein ? Tu te souviens de ces trucs en plastique que l'on se mettait sur la tronche et qui nous faisaient transpirer jusqu'à plus soif lors des défilés des écoles primaires ?

Les masques des années 80         Les masques des années 80
Photos : Eighties.fr

Hein ? Hein ? Tu l'as voulu, tu l'as cherché le masque de Nono, ou le masque d'Albator, ou de Caliméro ? Hein ? Ben oui, bien sûr ! Et souvent, c'était en rupture de stock, comme le déguisement de Mercredi pour le carnaval de cette année ?!
Et le masque de Goldorak ? Tu le voulais le masque de Goldorak ? Ben ouais ! Mais il n'existait pas. Il fallait se le "construire" soi-même.

Et voici un des premiers tuto télévisuel !
masque de goldorak perso
Image : INA fabrication du masque de Goldorak

Ah ben ouais, ça fait rêver.
Depuis, on s'est un peu améliorer. Enfin, surtout les Chinois, qui nous envoient de magnifiques mugs à l'effigie de notre héros de tous les temps préféré.

Jénorme a un mug Goldorak (64)

Bon. Voilà pour l'intro. Reprenons la route.

Tiens, au fait, en parlant de masques, coïncidence ou pas, mais l'autre nuit, j'ai fait un sale rêve. Enfin, un de ces rêves étranges qui te fait te réveiller en te disant : "Bordel, mais qu'est-ce qui s'est passé là ?!"
Je te raconte.
J'étais dans la vallée d'Aspe sur le sentier du chemin de la Mature. Et, tout à coup, je me retrouve bloqué. Pas moyen d'aller plus loin. Devant moi, une grande paroi rocheuse. Impossible à escalader, pas possible de la contourner. Tout à coup, je ne sais pas comment ni pourquoi : un mec arrive. Je lui demande : "Mais comment on fait pour passer là, c'est bloqué ?" Et il me répond : "Ah, vous, ça se voit que vous n'êtes jamais allé aux Etats-Unis !" Et là, je me réveille.

Alors... Bon... Faut faire le tri un peu... Et puis, une fois réveillé et sorti du rêve, je me demande qu'est-ce que les Etats-Unis ont à voir avec la paroi rocheuse du chemin de la Mature ? Et, de suite, conscient, je pense au Mont Rushmore. Tu le vois le Mont Rushmore avec les visages de quatre Présidents des Etats-Unis ? Hein ? Washington, Jefferson, Roosevelt et Lincoln ? Eh bien, je ne sais pas ce qui s'est passé dans mon inconscient conscient après ce rêve et ce réveil, mais, tout à coup, avant de partir pour le boulot, je me suis demandé : mais qu'y a -t-il derrière le Mont Rushmore ?
Et après moult recherches (et retouche photo), j'ai trouvé...

Mont Rushmore, devant derrière

Bon. Voilà. Il doit y avoir une influence masque-caranval-envie-d'aller-en-montagne qui agit sur mes rêves du moment.

 

MAIS
REVENONS A NOS GOLDORAK
BORDEL !

Je quitte la tranquille ville de Vichy par le sud en suivant le cours de la rivière Allier.
Abrest, puis Saint-Yorre.

saint yorre affiche

Oui, Saint-Yorre, autre nom bien connu des consommateurs d'eau gazeuse. Cependant, quand on traverse la commune, rien ne transparait. C'est une ligne droite et aucune allusion n'est faite à une quelconque source. Pourtant, on a dénombré ici jusqu'à plus de 100 sources dès leurs premières exploitations en 1850 par Nicolas Larbaud. 200 millions de bouteilles sont produites ici chaque année dans l'usine d'embouteillage de la commune.

 

 

 

Je continue à suivre cette longue route en ligne droite, la D906. Un petit détour pour aller prendre une photo du panneau de "Mariol" pour ma collection.

Mariol, panneau (03)

MARIOL : nom et adjectif, (italien mariuolo, filou). Familier. Individu malin, roublard.
Familier. faire le mariol : faire l'intéressant, se faire remarquer.

On continue en passant du département de l'Allier à celui du Puy-de-Dôme en arrivant dans une autre commune au nom "burlesque"...

Ris, panneau (63)


Et si tu descends un peu plus bas,
tu arrives à...
Ris-gare, panneau (63)

Ah presque ! Tu l'as ? Ris-gare, Ri-card ! Mouais, bon.
C'est également depuis Ris que l'on peut apercevoir au loin la silhouette facilement reconnaissable du Puy-de-Dôme.

Ris, route et Puy de Dôme (63)


Mouais, c'est vrai que c'est pas évident.
Un indice.
Ris, route et Puy de Dôme (63)

Bon. Je retourne sur la D906 qui relie presque Vichy à presque Le Puy-en-Velay. Et ça, vois-tu, cela fait une belle balade automobile à travers des paysages variés.
Mais nous, aujourd'hui, nous allons nous arrêter à Thiers, non sans passer au préalable par Puy-Guillaume. Enfin, par un rond-point à la sortie sud de Puy-Guillaume, toujours sur la D906.

Puy-Guillaume, rond-point (63)

Pyramide sur rond-point ! Mais pas n'importe quelle pyramide puisqu'elle est composée de verre, et surtout de bouteilles en verre.
La question se pose alors : pourquoi ? Est-ce un dépôt de verre à recycler ? Mais si oui, pourquoi l'avoir mis ici ? Et cette pyramide, pourquoi pas un carré ?
Oui, oui, oui : la route n'a pas fini de nous interroger.

En ce qui concerne la présence de cette pyramide de bouteilles de verre sur rond-point, il faut en trouver l'explication dans l'activité et l'essor économique de la vilel de Puy-Guillaume en 1902. C'est cette année là qu'est créée la verrerie. C'est l'une des plus anciennes usines d'Auvergne et le site ne cesse de se moderniser.  Trois lignes de production. Une seule d’entre elles permet de fabriquer 200 bouteilles à la minute. 
De plus, aujourd'hui, elle fabrique du verre avec plus de 35% de matière recyclée. Tout récipient raté est retourné dans les fours. C'est l'une des particularité du verre : pouvoir être recyclé à l'infini. Aujourd'hui, l’usine de Puy Guillaume produit plus de 500 tonnes de bouteilles et de pots en verre chaque jour ; ce qui en fait la troisième verrerie de France. Toutefois, de part sa robotisation, elle a diminué ses emplois de moitié en quelques années...

Quelques kilomètres plus loin, pas de rond-point, mais la commune de Paslières. Voilà.
Quelques kilomètres plus tard encore, voici l'objectif du jour : Thiers.

De prime abord, -et je ne le savais pas-, c'est une assez grande ville, composée de deux parties : la ville haute et la ville basse.
La ville basse est composée de grands magasins, centres commerciaux et axes routiers alors que la ville haute est plus ancienne avec ses petites rues, ses maisons pittoresques et ses commerces traditionnels.
De prime abord  -que l'on vienne du sud ou de l'Est, on a l'impression d'une ville perchée, cernée de verdure.

Thiers, vue du bas, jardin (63)

Thiers, vue sur le haut de la ville (63)

Difficile de la prendre en photo pour montrer cette position géographique à flanc de colline. Il y a toujours un truc devant : des feuilles, un poteau, une ligne électrique...

Thiers, vue du bas, feuilles (63)            Thiers, vue du bas, parking (63)

Bon, tant pis. Je monte à la ville, en direction du centre. Ah, attends, je vais aller sur la droite en suivant ce cours d'eau appelé la Durolle, il y a peut être moyen de faire une photo de la ville perchée...

Thiers, vue du bas, la Durolle (63)

Ouais bon, allez montons.
L'altitude moyenne de la ville est de 450 mètres. Lorsque l'on arrive en centre-ville, une esplanade, les Terrasses de Thiers, propose un magnifique panorama sur la chaine des puys.

Thiers, panorama sur le massif central, immeubles (63)

Ah merde, on voit rien.
Essaie encore.
Thiers, panorama sur le massif central, maison (63)

 Non plus !
Décalons nous !
Thiers, panorama, vue sur le Puy de Dôme (63)

C'est mieux.
On voit bien le Puy-de-Dôme au centre cette fois.

Panorama global.
Thiers, panorama sur le massif central (63)

Je quitte les Terrasses de Thiers pour aller vagabonder dans les rues thiernoises du centre historique. Et ce qui interpelle en premier lieu et en suivant la route principale qui traverse la ville, c'est le nombre de coutellerie.

Thiers, centre ville (63)         Thiers, les coutelleries (63)

Thiers est la capitale de la coutellerie. Cela a pu être possible grâce à plusieurs éléments naturels et géographiques.
Tout d'abord, comme nous l'avons vu, la proximité du massif des Bois noirs et des monts du Forez, fournisseurs de bois. Et puis, surtout, la présence de cette rivière qui serpente dans la ville basse : la  Durolle.
D'origine celte, Thiers a toujours été depuis le Moyen Age un haut lieu du commerce et des échanges. C'est au XIVème siècle que la ville voit un regain d'activité grâce à la coutellerie, la tannerie et la fabrication de cartes à jouer.
C'est dans la vallée des Usines que se tenait et se tient encore un peu l'essentiel de la production de couteaux. On peut voir ce lieu depuis la place Antonin Chastel.

Thiers, le creux de l'enfer (63)

Le site mêle aujourd'hui bâtiments en activité, bâtiments en ruine et bâtiments transformés. Ces derniers abritent le centre d'art contemporain Le Creux de l'Enfer et la Maison de l'aventure industrielle.       

Une très grande activité régna ici, du XIVème au XXème siècle, dans ce lieu aujourd'hui mystérieux et ombragé. Et tout cela grâce en partie à la Duriolle.
L'utilisation de la force motrice de la rivière courante dès le XIIIème siècle a favorisé l'essor de l'activité industrielle de Thiers, coutellerie, tannerie et papeterie.
Lors de la Révolution industrielle au XIXème siècle, la coutellerie va s'industrialiser tandis que les papeteries et les tanneries ne se modernisant pas, vont disparaître.
En 2022, Thiers produit plus de 80% des couteaux fabriqués en France.

Un peu plus loin, les forges Mondière. Fondées au début du XXème siècle, elles officièrent jusqu'au milieu des années 1980 et fabriquait des lames de couteau droit par estampage.

Un peu plus loin encore, l'usine du May qui fut construite en 1895. Il ne reste que des murs et des fenêtres fermées.

Thiers, creux de l'Enfer, google
Photo : Google maps


L'usine May jouxte le Centre d'Art Contemporain, "Le creux de l'Enfer". Puis, un peu plus loin encore, au sortir de la vallée, le pont du Moutier appelé également pont du Navire

 Thiers, l'Enfer (63)

Thiers, panorama (63)

Thiers, la Durolle et pont (63)

Pour conclure ce rapport entre la coutellerie et Thiers, on peut visiter le musée de la Coutellerie et assister chaque année au festival Coutellia, le plus grand festival d'Europe dédié à la coutellerie d'art et de tradition.

Allez, on remonte dans la ville haute.
Errer dans la vieille ville, c'est avoir envie de se perdre pour découvrir rues étroites, impasses, en pente, façades des maisons médiévales, fenêtres à meneaux, colombages, couleurs, statues,... Ces petits ruelles sinueuses et en pente n'encouragent pas les voitures à venir. Le piéton est donc maitre des lieux et peut flaner dans un relatif silence, quelques fois entrecoupés par des vols de pigeons. Les noms des maisons et des voies éveillent la curiosité : rue Conchette, rue Terrasse, maison des sept pêchés capitaux, Pedde du coin des hasards, rue du Pirou, maison de maitre Raymond, maison de l'Homme des Bois,... 

Thiers, centre ville, office du tourisme (63)
L'Hôtel du Pirou qui accueille l'Office du Tourisme

Thiers, centre ville, coin de rue (63)       Thiers, un restaurant (63)


Le Pedde du Coin des Hasards
Thiers, centre ville, rue

"Ce passage couvert médiéval a été installé au XVe siècle. On peut y admirer aisément les colombages caractéristiques des maisons médiévales. On peut y remarquer un beau linteau de bois sculpté. Outre le gain de place, cet agencement permettait d'être exempté de l'impôt au sol. Ce passage couvert fait partie des lieux d’intérêts les plus connus de Thiers. Les "peddes" désignent à Thiers un passage habité qui relie deux maisons médiévales entre elles. Plusieurs quartiers possèdent leurs peddes."  ROUTES TOURISTIQUES

Thiers, centre ville, rue (63)       Thiers, centre ville, rue

Au détour de détours, j'arrive à hauteur de l'église Saint Genès.
Cette collégiale mélange d'art gothique et roman. Elle est l'un des points centraux de la cité médiévale de Thiers. Construite à partir du VIème siècle, l'église doit son nom au martyr Genès, décapité par un soldat romain au lieu-dit du Creux de l'Enfer... Eh oui, là où se trouve à présent le Centre d'art contemporain.
J'entre pour découvrir le magnifique orgue monté ici en 1863, les grandes verrières, les voûtes d'ogive, la large nef,...

Thiers, Église Saint-Genès, choeur (63)       Thiers, Église Saint-Genès, intérieur

Thiers, Église Saint-Genès, intérieur (63)

Thiers, Église Saint-Genès, orgue (63)        Thiers, Église Saint-Genès, vitraux (63)

Charmante découverte et apaisante promenade au sein de cette cité, mais... une question se pose... quand même... Hein...

 

Pourquoi ce billet a-t-il
pour titre

"Goldorak go ! (63)" ?

 

Ben oui. Quel rapport entre cette belle ville auvergnate et le robot japonais ?

Pour y répondre, il faut redescendre dans la ville basse. Eviter la vallée des Usines. Prendre la D2089, longue ligne droite de trois kilomètres bordée de commerces en tout genre.
Et là, au bout de la route, un rond-point.
Oui, tu le sais : les ronds-points, c'est ma passion. Je suis prêt à parcourir des centaines de kilomètres, à braver les tempêtes, à traverser des marécages obscures, à rouler pendant des semaines pour atteindre un rond-point.

Souviens-toi de ce précédent périple breton
qui m'avait amener à aller jusqu'à La Haye-Fouassière
pour...
Jénorme à La Haye-Fouassière

Eh bien, là, ici, à Thiers, pas de soucoupe volante, pas d'OVNI, pas de navette spatiale, mais... au bout de la D2089, appelée également "avenue du Général de Gaulle"... soudain...

Thiers, rond-point Goldorak

Ouaaaaaiiissss !!!
Goldorak quoi ?!

Là, à Thiers,
sur un rond-point !!!

 

Alors, bon, OK ! Le titre du billet se vérifie, c'est bien, on est content, mais une autre question se pose alors : "Pourquoi une statue de Goldorak sur un rond-point à Thiers ?"

Ahaaahh ! Bonne question, mais avant cela, replongeons-nous un peu dans les origines et l'univers de ce robot extraterrestre.

Tout d'abord son auteur : le Japonais Gô Nagai.
Né le 6 septembre 1945 à Wajima, il est très tôt un mangaka très polifique au Japon. Dès 1969, il fonde sa propre société, Dynamic Production, en association avec Toei Animation. Il dessine et Toei Animation produit ses séries en mangas et en dessins animés. Naissent ainsi ses trois œuvres les plus importantes : Devilman (1972), Mazinger Z (1972) et Cutie Honey (1973). Une autre société, Popy (qui sera absorbée par Bandai), est également créée à l'époque pour créer des jouets à l'effigie des personnages de ses séries.
 
"Il est à l’origine de nombreuses œuvres majeures. L’École impudique, son premier manga, est une fable tordue, une comédie noire qui se moque ouvertement de la bienséance, où la figure du professeur – un métier très respecté au Japon – devient un symbole d’ignominie et de sadisme. Déjà, à l’époque, l’auteur tord les principes mêmes du genre dans lequel il évolue : le gag manga. Son œuvre majeure, Devilman, a quant à elle confirmé sa vision unique. Elle nous offre un monument apocalyptique, sensuel et anarchique, où l’humanité se révèle être plus sombre que les démons eux-mêmes." L'ECLAIREUR

Paradoxe alors. Comment avec une telle vision noire du monde a-t-il pu attirer l'attention de milliers de jeunes français avec Goldorak ?
Parce que Gô Nagai navigue entre les genres avec une facilité déconcertante, parce qu'il oscille sans cesse entre le commercial et l'artistique, entre le clivant et l'acceptable.
Dans Mazinger Z, Go Nagai a déjà repéré les attraits des spectateurs pour cette œuvre novatrice et originale : grand robot piloté par un humain.
"Avec Mazinger Z, j’ai très vite eu le désir de voir l’homme et la machine s’unifier. J’ai eu cette idée dans un embouteillage à Tokyo. Je me suis dit que ce serait intéressant si on pouvait être dans la machine, plutôt que dans un robot télécommandé."
Le pilote de Mazinger Z est Alcor... Tiens, tiens... Il doit faire face au Docteur Hell avec son robot géant. Le genre mecha est né.

"(...)Les chemins de l’auteur et de la licence se recroisent pourtant en 1975, quand la Toei commande un nouveau court-métrage intitulé La Guerre des soucoupes volantes. C’est à cette occasion que Nagai est rappelé, seulement en tant que consultant. Le synopsis ? Un prince extraterrestre fuit sa planète d’origine à bord d’un mecha. Son périple prend finalement fin quand celui-ci atterrit sur notre planète bleue.
Le potentiel du court-métrage est repéré et La Guerre des soucoupes volantes évolue rapidement en une série à part entière sur Fuji TV. Une série aux commandes de laquelle on retrouve un certain Gô Nagai. C’est ainsi que naît une autre saga majeure de la décennie : UFO Robot Grendizer. Son succès lui permet même d’être exporté jusqu’en Europe – et donc en France. Le titre y est changé pour l’occasion et devient Goldorak." L'ECLAIREUR

Toujours est-il que le dessin animé créé en 1975 et diffusé à la télévision japonaise en octobre 1975 arrive en France sur la chaine Antenne 2 dans l'émission Récré A2 le 3 juillet 1978.


L'HISTOIRE
"Un empire extraterrestre belliqueux, Véga, a asservi et ravagé la lointaine planète avancée et pacifique d'Euphor. Le prince d'Euphor a toutefois pu échapper au massacre en leur soustrayant la machine de combat Goldorak (Grendizer en V.O.) pouvant voyager à travers l'espace arrimé dans sa soucoupe porteuse. Son pilote trouve refuge sur Terre deux ans avant le début de l'intrigue, est alors découvert, soigné et adopté par un scientifique humaniste : le professeur Procyon (Genzō Umon en V.O.), directeur d'un centre de recherches spatiales localisé au pied des Monts Yatsugatake. Ce dernier lui donne l'identité d'Actarus Procyon, son fils, et dissimule Goldorak dans une base souterraine sous le Centre. En tous points humain extérieurement, contrairement aux humanoïdes au physique plus « exotique » de Véga, Actarus mène une vie de Terrien ordinaire et travaille comme garçon d'écurie au Ranch du Bouleau Blanc voisin (ranch Shirakaba en V.O.), co-géré (en V.O.) par Rigel et Procyon.
Lorsque l'empire de Véga tourne sa soif de conquêtes vers la Terre, il établit une base militaire dans ce but sur la face cachée de la Lune. Actarus, bien que très réticent (en V.O.) à reprendre les commandes de son « engin de mort », s'oppose bien vite à leurs plans en combattant, avec Goldorak, leurs soucoupes et monstres robotiques. Il est aidé initialement par Alcor, qui pilote ici une modeste soucoupe construite par ses soins, l'O.V.Terre. (...)
Tout au long de la série, Actarus affronte des envoyés de Véga, dont certains sont de vieilles connaissances, voire des proches, qu'il a côtoyés au temps où il vivait sur Euphor. Ces rencontres ou ces retrouvailles se soldent par des victoires parfois très amères pour le prince d'Euphor."
WIKIPEDIA

LES PERSONNAGES
Je vais juste reprendre les noms : Actarus, Alcor, Rigel, Venusia, Mizar, le Grand Stratéguerre, Minos, Hydargos,...
Mais pourquoi Goldorak en France, et pas Grendizer ?
"Quand Jacques Canestrier importe ce dessin animé japonais en 1978 et le vend à France 2, enfin Antenne 2, à l'époque, il faut donner des noms à tous les personnages. Pour les héros humains, ce sont des noms liés à l’astronomie…étoiles, planètes… d'où Actarus, Procyon ou Vénusia, dérivée de Vénus. Mais pour le robot héros, là ça coince. Grendizer, ça sonne pas bien donc Canestrier cherche un nom suivant une méthode simple : il écrit sur une feuille de papier des noms de héros ou dans l’univers de l’aventure…
Zorro, Tarzan, Goliath, Drakkar, Golem. Il note aussi Goldfinger, le célèbre James Bond qui lui plait bien car il a trois syllabes comme Grendizer. Et puis le mot "gold", "or", ça fait rêver tout le monde. En fait, il finit par mélanger Goldfinger avec un autre mot de sa liste, Mandrake, personnage de magicien apparu notamment dans le Journal de Mickey. Le résultat, c’est Goldanrak...
Il teste ce nom sur sa fille de 8 ans, Stéphanie. Goldanrak, elle n’arrive pas à bien à le prononcer alors elle dit à son papa de l’appeler plutôt Goldorak. C’est donc sous ce nom qu’il est diffusé pour la première fois le lundi 3 juillet 1978 dans Récré A2. Une date choisie volontairement par Jacqueline Joubert, la maman d'Antoine de Caunes, alors responsable des programmes jeunesse qui déteste ce dessin animé violent qu’on lui a fourgué en même temps que Candy." RTL

LES MOTS
Euphor, Astérohache, Clavicogyre, Cornofulgure, Fulguropoing, Planitron, Pulvolnium, golgoths, antéraks, soucoupes amirales,...

DES CHIFFRES
74 épisodes.
1ère diffusion au Japon : 5 octobre 1975.
Taille : 30m. Poids : 280 tonnes. Tour de cou : 7,5m. Taille des bras : 10,5m. Hauteur de saut maximal : 350m. Vitesse de course : 700 km/h. Puissance : 1 800 000 chevaux.

A PROPOS DE GOLDORAK
"Je me suis demandé comment créer un robot qui serait mieux que Mazinger Z. Il pourrait bénéficier d’une science venue d’ailleurs, d’origine extraterrestre. Alors pour montrer qu’il venait de l’espace, je l’ai installé dans une soucoupe volante. Ainsi, l’identification Robot-Ovni pouvait paraître réaliste aux yeux du public."(...)
Dans la mythologie japonaise, les démons ont des cornes et avec elles, ils font démonstration de leur force pour effrayer leurs ennemis. Pendant la guerre entre les deux Corées, beaucoup d’objets ont été créés avec des cornes, mais aussi des armes. J’ai pensé que cela donnerait de la force au personnage.
En ce qui concerna la course d'Actarus pour rejoindre la robot, 
la chorégraphie annonce le combat à venir. Il y avait sept tunnels pour le faire sortir de la base à différents endroits. C'était un peu comme un jeu de hasard. Il fallait choisir le bon chemin avant d'aller combattre."
GO NAGAI pour FRANCE INTER


Et tout a une fin.
Le 74ème et dernier épisode de Goldorak est diffusée à la télé française. La série se termine sur ces images...

 

Bon, là, on a bien avancé. Maintenant, concentrons-nous sur cette statue hommage, posée là, à Thiers, sur un rond-point.

Thiers, rond-point Goldorak (63)

Tout d'abord, en s'approchant d'un peu plus près, on constate qu'il est super bien fait.

Jénorme est à Thiers sur le rond-point Goldorak (63)         Jénorme est à Thiers sur le rond-point Goldorak

Il me rappelle cette figurine-jeu de 80cm que j'avais quand j'étais môme. Et c'est normal car le concepteur-créateur-artisan-artiste qui a réalisé ce Goldorak avait pour modèle la dite figurine.
Didier Berujon avait 9 ans quand le dessin animé est passé pour la première fois à la télé en France. Aujourd'hui, il est à la tête d'une entreprise spécialisée en chaudronnerie et en ferronnerie, basée à Courpière : Fer ou Refer.
Habituellement, il conçoit des balcons, des escaliers, des portails et autres garde-corps. Et puis, un jour, sur une brocante, il retrouve cette figurine-jouet de Goldorak qu'il avait eue et cassée quand il était enfant. Il décide alors de la reproduire en grand pour faire de la pub à son entreprise.

Thiers, rond-point Goldorak

"A deux, on a mis trois semaines pour le fabriquer. On y passait entre 16 et 18 heures par jour, du lundi au dimanche. L’objectif était de le finir avant Noël et on a réussi. C’était top. Je retiens que c’était du travail acharné mais pour une belle aventure. " DIDIER BERUJON pour France 3

Didier Berujon a été soutenu par Jack Bernard pour la réalisation de cornes en fibre et résine, par l'entreprise Giry Maison Bois qui ont permis d'assembler le Goldorak avec leur grue et l'entreprise Décap'laquage qui l'a peint en epoxy en seulement quelques jours. 

"Les mains ont été compliquées à faire. Le visage a été fait en une après-midi. J’étais inspiré. Mais le plus dur vraiment, c’était les mains. Il fallait fabriquer les doigts avec des tôles roulées. Il y avait un cintrage, du formage. Pour la peinture, on a travaillé avec une entreprise de Cournon-d’Auvergne. Ce n’était pas simple non plus, car on ne pouvait pas tout faire en époxy. Il fallait reprendre les pièces derrière pour les repeindre. On a passé une nuit dans un atelier à Courpière pour fignoler toutes les peintures avant de l’installer." DIDIER BERUJON pour France 3

Goldorak est installé en une nuit le 21 décembre 2018 sur le rond-point du Chambon.
A l'origine, il ne devait rester que deux mois, mais devant l'afflux de touristes et de commentaires positifs quant à la présence de la statue en ce lieu, il a finalement été décidé de le laisser.
Et les questions de droits ?
"On a été culottés car on a fait la statue sans demander l’autorisation aux créateurs. On a finalement contacté la boîte de production qui nous a dit qu’elle comprenait qu’on était une petite structure mais qu’on aurait dû leur demander."

Thiers, rond-point Goldorak        Thiers, rond-point Goldorak

Des chiffres ?
Aaaaaah oui, on aime les chiffres !
Goldorak mesure 7 mètres de hauteur et pèse deux tonnes.
Trois semaines de travail, 18 heures par jour.

Thiers, rond-point Goldorak

Créée début 2017, l’entreprise "Fer ou refer" a multiplié les demandes, en France et à l'étranger. Sacré coup de pub !
Est-ce l'engouement pour cette réalisation qui a amené Go Nagai à reprendre du service ?
Eh oui, le créateur japonais de Goldorak a avoué en août 2022 que le robot pourrait reprendre du service en 2023 avec le "Project G".

Goldorak BD

Un possible grand retour qui avait déjà été amorcé
avec une bande dessinée sortie chez Kana en 2021
et signée Denis Bajram, Xavier Dorison, Brice Cossu,
Alexis Sentenac et Yoann Guillo.
Celle-ci a été vendue à plus de 228 700 exemplaires ;
ce qui en faisait la BD la plus vendue en France après Astérix.

 

Autre livre à signaler :
agir et penser comme Goldorak

 

 

 

 
L'entreprise "Fer ou refer" a également conçu un dragon géant pour la ville de Noyant-d'Allier.
Ah ? Tiens. On va voir ?

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Suite à cette rencontre avec Goldorak, Jénorme décide de se rendre à Noyant-d'Allier pour rencontrer un dragon géant.
Normal...

 

 

Commentaires
L
Merci à toi!! tu nous fais voyager et apprendre!!!j'adore!! Bisous Fan
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