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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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18 avril 2023

La route des cols, la suite (64)

Dans le précédent épisode, Jénorme avait décidé de se lancer dans la première vraie randonnée de l'année afin de fuir les infos répétitives. Son objectif : grimper au sommet du pic d'Orhy, à 2017 mètres d'altitude très précisément.
Pour cela, il fallait déjà faire la route, de Saint-Pierre-Hiriburu-d'Irube au Port de Larrau, point dé départ de la randonnée.
Après avoir traversé moult villes et villages en empruntant des routes et des chemins incroyables (si, si), il arrivait enfin au début de la route des Cols qui devait le mener au pied du pic d'Orhy.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ehla, qu'elle était longue cette intro ?! Pouah !

Bon, alors... Revoyons l'itinéraire routier pour atteindre le premier sommet occidental pyrénéen à plus de 2000 mètres :

MOUGUERRE → VILLEFRANQUE → JATXOU → HALSOU → CAMBO-LES-BAINS → LOUHOSSOA → BIDARRAY → OSSES → SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT → SAINT-JEAN-LE-VIEUX → AHAXE-ALCIETTE-BASCASSAN → MENDIVE → Chapelle Saint-Sauveur → LES CHALETS D'IRATY → LARRAU → PUERTO DE LARRAU 

Ce qui sur la carte (ah oui, moi j'aime les cartes, c'est ma passion, j'en mets partout, tout le temps, dès que j'ai deux minutes, je vais chiner des cartes, ou je me fous sur internet et je regarde des cartes)... DONC ce qui sur la carte donne à peu près ceci :

Trajet

Après avoir passé la ville des brebis en peluche (Saint-Jean-Pied-de-Port), j'arrive à présent au début (qui ne l'est pas vraiment, mais on fait ce qu'on veut, on est en démocratie, hein, alors !?) de la Route des Cols Pyrénéens. Là, juste après Saint-Jean-le-Vieux, sur la droite.

Route des cols, panneau (64)

 En fait, la Route des Cols Pyrénéens part plutôt d'Hendaye pour aller jusqu'au Col d'Aubisque dans sa partie départementale des Pyrénées-Atlantiques ; autrefois appelée Basses-Pyrénées (64), jouxtant le département voisin des Hautes-Pyrénées (65). C'est à partir de 1969 que les Basses-Pyrénées se sont soudainement appelées Pyrénées-Atlantiques parce que les habitants de ce département trouvaient le terme de Basses-Pyrénées réducteur par rapport au département des Hautes-Pyrénées.
Mais bon, eh oh : il ne serait pas temps de regarder une carte ?
Oh que si !

ET VOILà !
route des cols hendaye Laruns

Carte : Outdooractive

Cette route des cols peut être dessinée suivant plusieurs trajets. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a rien de préétabli, même si la route qui mène au col d'Iraty possède bien le nom de "Route des Cols". Hein, voilà, que l'on soit bien clair là-dessus, je ne veux pas de confusion et... mais qu'est-ce que j'dis ?!

BON, ON AVANCE lààààà ?!!!!


Pour commencer, la route D18 (et Route des Cols) traverse de belles étendues d'herbe grasse, bien verte, dominées par quelques belles petites cimes pointues. La plus remarquable et évidente est celle du pic de Béhorléguy, facilement reconnaissable à sa pointe acérée.

Ahaxe-Alciette-Bascassan, paturages et Pic de Behorleguy -64)

Plus près.
Ahaxe-Alciette-Bascassan, Pic de Behorleguy (64)

Ici, nous sommes dans le village d'Ahaxe-Alciette-Bascassan. Et la première question qui se pose est : mais comment appelle-t-on les habitants ?
La réponse est simple, brève et efficace. Le gentilé est appelé Ahatsar. 
D'ici, la route va suivre la rivière du Laurhibar qui prend sa source du côté de Mendive avant d'aller se jeter dans la Nive à hauteur de Saint-Jean-Pied-de-Port.

Paysage bucolique composé de fermes typiques basques et de prairies.
Un peu plus loin, je passe au carrefour séparant la D18 de al route menant à Mendive. ce carrefour est marqué par la présence d'une sculpture en bois représentant un berger.

Mendive, sculpture du berger, insta (64)

Quelques mètres plus loin, ça y est : on attaque la pente !

Iraty, Route des cols, km 2 (64)

La route s'élève très vite au dessus des pâturages pour tenter de rejoindre les cimes.
C'est à ce moment précis que je me suis dit : "Tiens, si j'écoutais un peu de Calexico...".

 

Au kilomètre 2, une vue panoramique se dessine, faisant parfois apparaitre quelques maisons isolées à flanc de colline... 

 

JEU
Sauras-tu retrouver la maison isolée sur la photo ci-dessous.
Iraty, Route des cols, km 2, montagne et maison isolée (64)
Et gagne ton poids en brebis en peluche !

 

 

 

 

 

 

 Alors ?
T'as trouvé ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réponse :
onf

Iraty, Route des cols, km 2, montagne et maison isolée

T'es bien là. A l'ombre d'un arbre planté au sud, pas de vis-à-vis, pas de bruit.

De virages en épingles à petites lignes droites en montée, on continue l'ascension, tel un envol.
Au kilomètre 9, nouvel arrêt pour observer ce petit bout de champ vert en contrebas.

Iraty, Route des cols, km 9 (64)

Iraty, Route des cols, km 9, vue sur mini vallée

Iraty, Route des cols, km 9, vue sur mini vallée


Un panneau nous rappelle que... 
Iraty, Route des cols, km 9, panneau (64)

Mais aujourd'hui, pas de verglas, ni de neige.
Par contre, il y a beaucoup de vent, et ça, ça ne laisse rien présager de bon quant à la futur ascension à pied du pic d'Orhy.
En attendant d'atteindre cet objectif, je marque un arrêt à à la chapelle Saint-Sauveur, indiquée sur le bord de la route.
Il faut marcher environ deux minutes et dix secondes pour la rejoindre ; ce qui  -nous en conviendrons-  est un bon entrainement pour la suite.

Iraty, chapelle Saint-Sauveur d'Iraty (64)

Chapelle de fondation romane, elle est mentionnée aux XIIème et XIIIème siècles sous le nom de Sanctus Salvador. Restaurée en 1727 avec un élargissement de la nef, elle est constituée d'un vaisseau unique, en calcaire et grès, à deux niveaux. Un chemin de croix extérieur fait le tour de l'édifice.
Cette petite chapelle est bien tranquille, mais ce qui interpelle, ce sont les légendes qui tournent autour.
Au dessus de l'édifice se trouve une petite construction carrée, sorte de niche qui abritait une statuette de bois polychrome très ancienne, représentant une jeune fille, un bras levé, l'autre tenant une houe. Il s'agit de Xaindia (Chaindia ou Chaindua, la sainte) héroïne d'une légende très vivace.
Une jeune servante, Xaindia travaillait dans une ferme voisine. Le maître de maison ayant oublié un outil dehors (une houe à deux dents qu'il utilisait pour ses travaux agricoles) lui demanda de le lui ramener.
Sortir de nuit n'était pas chose courante en ces temps-là. Ne disait-on pas que la nuit, c'est le domaine de l'ombre. Aussi, une interdiction de sortir la nuit était pratiquée par tous les gens du village. Mais la jeune fille qui se riait de ces stupides légendes voulait montrer sa bravoure. Elle s'en alla donc dans la montagne rechercher la houe oubliée par le maître de maison. Elle la trouva et la ramena bien fière au village.
Mais lorsque la cloche sonna les douze coups de minuit, elle se trouva aspirée dans les airs et enlevée par des démons invisibles. Passant au-dessus de la maison, elle jeta l'outil qu'elle avait encore avec elle, lequel retomba par la cheminée de la maison. Mais, dans son envolée, elle continuait toujours à monter, vers les sommets des montagnes et lorsqu'elle survola la chapelle saint sauveur, elle se mit à prier. Un étrange phénomène soudain se déroula. Elle se retrouva déposée tout doucement à proximité. Les hommes de l'ombre avaient perdu tout emprise sur elle.

Iraty, chapelle Saint-Sauveur d'Iraty      Iraty, chapelle Saint-Sauveur d'Iraty, panneau (64)    Iraty, chapelle Saint-Sauveur d'Iraty, bergerie (64)

L'intérieur de la chapelle abritait d'autres objets intimement liés à la légende, notamment un chandelier.
Un chandelier de fer et de cuivre noirci qui aurait été en or et aurait appartenu au Basajaun. Un berger audacieux réussit à s'en emparer, mais le Basajaun s'était lancé à ses trousses. Le berger n'eut la vie sauve qu'en entrant dans la chapelle, car le Basajaun, comme toutes les créatures mythiques, est arrêté par les édifices, les signes religieux, le son des cloches. Il existe autour de la chapelle Saint-Sauveur plusieurs récits mettant en scène des conflits entre bergers et êtres fantastiques. La légende ajoute que le chandelier d'or noircit d'un coup lorsque les Espagnols incendièrent la chapelle. Il est aussi impossible de le déplacer. Une fois, on essaya de le transporter à Mendive, mais on ne put pas lui faire franchir le col de Haritz Kurutche.

Iraty, chapelle Saint-Sauveur d'Iraty

A l'entrée de la chapelle (fermée), un petit écriteau jaune nous rappelle que "De 1942 à 1944, pour de nombreux patriotes belges rejoignant les forces alliées, l'Iraty fut une halte sur le long chemin de la liberté. Les survivants ont choisi ce sanctuaire de paix pour redire leur gratitude à Dieu qui les protégea et à ceux qui, en Pays Basque, leur furent fraternels."

Je ne sais pas si ce sont les esprits ou les êtres fantastiques, mais il fait un vent à décorner les bœufs ! Difficile d'avancer. Partons vite avant la nuit. Je rejoins la voiture pour reprendre la route des Cols.
Après plusieurs virages, je passe le col de Burdincurutcheta... en un mot.
Burdinkurutxeta signifie la "petite croix de fer" en basque et se prononce bourdinekouroutcheta.

Iraty, Col de Burdincurutcheta (64)         Iraty, Col de Burdincurutcheta

Altitude : 1135m. Le Tour de France cycliste est passé à trois reprises par ici. En 1986, Ronan Pensec passe en tête, en 1987, c'est Raul Alcala et en 2003, Tyler Hamilton... Aaaah, Tyler Hamilton ! Cette année là, il surprenait tout le monde en grimpant l'Alpe d'Huez avec une double fracture de la clavicule... avant d'être contrôlé positif pour dopage (cf : "Quand Tyler Hamilton avait fini 4ème du Tour de France avec une clavicule cassée").
Bref...

J'entame une petite descente de quelques kilomètres vers le plateau d'Iraty-Cize, facilement reconnaissable pour être un des très rares endroits plats de la région et par cette autre vision bucolique.

Iraty, sentier d'interprétation, pont et Iratiko erreka (64)

Un pont en bois enjambant une petite rivière au milieu d'une belle étendue verte.
Ici, c'est le plateau d'Iraty-Cize qui fait face au chalet d'Etxola (la hutte), un centre présent pour faire découvrir aux passants, entre autres, le pastoralisme car cela ne t'a pas échappé : quand on prononce le nom d'Iraty, on peut également penser à la fameuse Appellation d'Origine Contrôlée "Ossau-Iraty" pour son fromage de brebis. Et pour cette appellation, il existe aussi une route, la Route du Fromage Ossau-Iraty, de la côte basque aux sommets béarnais.
L'Etxola, c'est aussi un bar à fromage où tu pux boire un verre autour d'un taloa, d'une piperade au jambon, d'un œuf ventrèche, d'un caillet ou d'une glace au lait de brebis.

Face à l'Etxola, il y a également un sentier d'interprétation.
Attention : rien de violent ! Pas trop de dénivelé, pas trop de marche. Trois kilomètres pour un dénivelé de 94 mètres. Ça va quoi ?!

Tout de suite,
la carte.
Aaah oui une carte,
ça faisait longtemps.
carte sentier d'interprétation Iraty
Carte : GB rando

Comme je sens que la randonnée pour le pic d'Orhy est mal barrée à cause du vent, je décide de chausser les chaussures de rando pour aller me dérouiller les jambes et mollets sur ce petit sentier.

Iraty, sentier d'interprétation, panneau (64)

Prenons la direction de ce petit pont enjambant la rivière qu'on traversait naguère lalalala lalal allalalalala... L'idée est de découvrir quelques-unes des richesses naturelles d'Iraty et apprendre, notamment que le plateau d'Iraty est une des plus grandes hétraies d'Europe avec plus de 17 300 hectares de surface entre la France et l'Espagne.
Mais attention, déjà, un objet étrange !

Iraty, sentier d'interprétation, pont, sculpture (64)          Iraty, sentier d'interprétation, pont, sculptures (64)

Deux animaux sculptés dans le bois pour rappeler leurs présences en ces terres.
Je m'avance vers le petit pont de bois où un panneau très explicite nous rappelle qu'ici, au début du printemps, c'est la migration des grenouilles rousses. Elles convergent par centaines vers les eaux du plateau dans le but de trouver un partenaire et se reproduire.
Pendant l'hiver, elles se cachent sous terre dans la vase, puis migrent vers un lieu de ponte avant de passer l'été et l'automne au sec, le plus souvent dans la forêt.

Iraty, sentier d'interprétation, pont et Iratiko erreka

Iraty, sentier d'interprétation, pont et Iratiko erreka, panneau (64)        Iraty, sentier d'interprétation, pont et Iratiko erreka, panneau


Le second point de curiosité du sentier est nommé "un saut dans le temps" et évoque les tourbières très présentes ici.
Zone humide peuplée d'une flore exceptionnelle, elles  s'adaptent à des conditions de vie très rudes comme l'engorgement et l'acidité du sol.
Un peu plus haut, sur la tourbière d'Okabe, des études ont permis de reconstituer plus de 12 000 ans d'histoire.
De la dernière glaciation au premier réchauffement, les pins, les genévrier et les bouleaux se sont installés sur le plateau. Puis, il y a 10 500 ans, noisetiers, chênes, ormes des montagnes, tilleuls, frênes et aulnes ont supplanté ces espèces. L'hêtre et le sapin sont apparus à Iraty il y a environ 4500 ans.

Iraty, sentier d'interprétation, panneau tourbière (64)          Iraty, sentier d'interprétation, tourbières (64)

Iraty, sentier d'interprétation, tourbières

 

Continuons pour arriver au troisième point, appelé "Le bois mort".
Il suffit de lever la tête pour voir quelques arbres dénudés.

Iraty, sentier d'interprétation, arbres (64)

Iraty, sentier d'interprétation, arbre (64)        Iraty, sentier d'interprétation, arbre mort (64)

C'est dans le bois mort qu'un des plus grands et des plus beaux coléoptères d'Europe développent ses larves : la Rosalie des Alpes. Oui, je sais : on a dit les Alpes, mais grâce à la présence de nombreux hêtres  -son arbre de prédilection-  la Rosalie peut également être observée ici, dans les Pyrénées. C'est un des plus grands coléoptères d'Europe, espèce protégée en Europe, dont la capture est interdite. Reconnaissable à ses longues antennes bleues et à son corps gris-bleu avec des tâches noires aux formes variables.
Le développement des œufs de Rosalie prend plusieurs années. Le cycle de la nature veut que ces larves sont très appréciées des oiseaux forestiers, comme le pic épeiche et le pic à dos blanc.

Non loin de ces quelques "troncs effeuillés", je remarque un arbre majestueux, imposant, déployant ses branches solides à proximité du sentier.

Iraty, sentier d'interprétation, arbre


Je passe une petite butte bien verte pour redescendre rapidement vers des maisons-cabanes-fermes. C'est le quatrième point : Le refuge du berger. En saison, certaines vendent leur fromage de brebis.
Le territoire pastoral du berger basque se compose d'une cabane (Etxola ou cayolar) et d'un lieu de pâturage pour les animaux (saro).

Juste au-dessus de ces cabanes, un vestige de cromlech pas évident à voir au premier regard... ni même au deuxième, mais bon, on va pas y passer la semaine non plus.

Iraty, sentier d'interprétation, cromlech (64)

"Erigés autrefois par nos ancêtres, ces cercles de pierres sont les témoins de la présence humaine ancestrale sur la montagne basque. Ces monuments mégalithiques ne nous ont pas encore livré tous leurs secrets, mais on sait aujourd'hui que ces cromlechs étaient des supports de croyances, des lieux de cérémonies funéraires et d'hommage."  CHALETS D'IRATY

Je traverse la route pour rejoindre l'Iratiko Erreka, cette rivière qui serpente et circule sur les monts avant de se jeter dans d'autres cours d'eau se dirigeant vers la mer Méditerranée.

Iraty, sentier d'interprétation, bergeries et Iratiko erreka (64)

Iraty, sentier d'interprétation, rive de l'Iratiko erreka (64)        Iraty, sentier d'interprétation, rive de l'Iratiko erreka

C'est là le titre du prochain point d'intérêt du sentier d'interprétation : "Un avant goût de Méditerranée".
"Irati est un territoire surprenant à bien des égards, et pour cause, les précipitations qui y tombent prennent le chemin de la Méditerranée ! Ce n'est donc pas un hasard si vous avez observé dans la rivière une truite fario de souche méditerranéenne.
Depuis le col de Burdinkurutxeta au nord, Bagargi à l'Est, Zurzai à l'ouest, les eaux empruntent un long chemin vers la mer tandis que de l'autre côté de ces lignes de crêtes, l'eau coule vers l'Atlantique en empruntant la Nive et ses affluents jusqu'à l'Adour.

Les eaux d'Iraty

Pour la rivière Iratiko, celle-ci ruisselle vers l'Irati en Navarre où elle franchit le barrage d'Irabia. Au niveau de Sanguesak, la rivière rejoint l'Aragon, qui coule ensuite lui-même vers l'Ebre. L'Ebre achève ensuite son parcours en se jetant dans la Méditerranée à Cap Tortosa en Catalogne." CHALETS D'IRATY

 

 

Joli coin de nature où je décide de m'arrêter pour pique-niquer.

Iraty, sentier d'interprétation, pause pique nique (64)


Après cette petite pause, je reprends le sentier qui s'élève dans la forêt. Je croise quelques beaux arbres aux racines tortueuses et imposantes.

Iraty, sentier d'interprétation, arbre, racines et mousse (64)

Iraty, sentier d'interprétation, rive de l'Iratiko erreka, arbre racines


Ainsi que ces deux arbres
qui se sont unis par la terre.
Iraty, sentier d'interprétation, arbres liés par racines (64)

Le sentier nous explique que les bois d'Iraty, et notamment les hêtres dont ils sont peuplés, ont longtemps servi à la construction de navires de la flotte royale française et espagnole au XIXème siècle. Ces bois ont également fourni des cendres à l'industrie du verre et transformés en charbon pour les forges de Mendive.


Quelques fleurs apparaissent également pour donner une touche colorée à l'ensemble. De la jonquille dansante au grès du vent aux jeunes Dents de Chien.

 Iraty, sentier d'interprétation, jonquille         Iraty, sentier d'interprétation, fleurs (64)

Des légendes courent dans les bois d'Iraty, notamment celle de Basajaun, le seigneur sauvage ("basa" = sauvage et "Jaun"= seigneur en basque).
Être hybride d'apparence humaine, il est de grande taille et couvert de poils. C'est un peu le yeti basque. Il a également deux pieds dont l'un en forme de sabot de cheval.
Allié du berger, il protège les troupeaux et se manifeste par un grand cri persan lorsqu'il y a du danger. Il suscite autant la crainte que le respect car, comme tout être sauvage, il peut être imprévisible. Ainsi, lorsqu'il pénètre dans une bergerie pour y manger, personne ne s'interpose.

Le sentier serpente dans la forêt. Mousse ici, myrtilliers par là jusqu'à atteindre un mini panorama et sa table d'orientation.
Je redescends ensuite vers la route pour retrouver la voiture.
Petite balade tranquille d'un peu plus d'une heure.

 

Allez : on repart pour monter encore un peu par cette route devenue Départementale 19. Celle-ci suit plus ou moins le cours tortueux de l'Iratiko Erreka, dont nous venons de parler.
Parfois, elles se croisent, comme ici, au kilomètre 16...

Iraty, route des cols, km16, Iratzabaleta erréka

Iraty, route des cols, km16, Iratzabaleta erréka (64)          Iraty, route des cols, km16, Iratzabaleta erréka

Iraty, route des cols, km16, Iratzabaleta erréka

Iraty, route des cols, km16, Iratzabaleta erréka

Un peu plus haut encore, une retenue d'eau a été créée sur le bord de la route. 

Iraty, Route des cols, km 18, réserve d'eau et route (64)

Un peu plus haut encore, une autre retenue d'eau... privée, mais bucolique à souhait.

Iraty, Route des cols, km 19, réserve d'eau (64)       Iraty, Route des cols, km 19, réserve d'eau et bancs (64)

Iraty, Route des cols, km 19, réserve d'eau

Il faut encore rouler quelques kilomètres pour atteindre le col de Bagargi, ou, en basque Bagargietako Lepoa.
Situé à 1327 mètres d'altitude, c'set aussi ici que l'on trouve le camping et les Chalets d'Iraty, reconnaissables à leur architecture originale.

Iraty, route des cols, km 20, col de Bagargi (64)         Iraty, route des cols, km 20, col de Bagargi, les Chalets d'Iraty

C'est aussi de cet endroit que l'on peut apprécier un des premiers magnifiques panoramas sur les Pyrénées de plus de 2000 mètres d'altitude.

Iraty, route des cols, km 20, col de Bagargi, les Chalets d'Iraty (64)

Iraty, route des cols, km 20, vue sur le pic d'Anie (64)

Face à la route, au loin, l'incontournable Pic d'Anie (2504m) avec ses pentes encore enneigées, dominant le domaine skiable de La Pierre-Saint-Martin.
En descendant un peu plus bas, un autre col  -celui d'Orgambidesca (1284m)- et un coin de route me permettent de me garer pour apprécier un plus vaste panorama, du Pic d'Orhy aux lacets de la D19 descendant vers Larrau.

Iraty, route des cols, km 20, vue sur le pic d'Anie et route (64)

 

Je balaye du regard ces cimes pyrénéennes, du pic d'Anie plein Est au pîc d'Orhy au sud.

Iraty, route des cols, km 20, vue sur le pic d'Anie

Iraty, route des cols, km 20, vue sur le pic d'Orhy(64)

Beaucoup de vent ! Donc pour l'ascension du pic d'Orhy, c'est mort.
J'entame la descente vers Larrau. C'set technique, y'a des virages en épingle, du pourcentage descendant, de la ligne droite tout schuss

Larrau, route des Cols, col d'Orgambidesca, route et pic d'Anie (64)

 

12 kilomètres plus tard, j'arrive à Larrau.
Situé à 636 mètres d'altitude très précisément, ce petit village montagnard est typiquement basque avec ses maisons souletines groupées autour de l'église et du fronton.
C'set là que je me rends.

Larrau, église (64)

L'histoire de l'église Saint-Jean-Baptiste et celle des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle sont étroitement liées. Cette histoire commune débute au XIème siècle, à l'époque où s'instaure le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Partout en Europe, les moines créent des relais pour venir en aide aux pèlerins. En 1174, l'abbaye béarnaise de Sauvelade contribue à cette grande œuvre en fondant sur le site de Larrau un hôpital-prieuré, dont la construction marque la naissance du village actuel.

Larrau, église, vitrail (64)         Larrau, église, vitrail

De cette époque, Larrau n'a conservé que l'église Saint-Jean-Baptiste, qui était alors la chapelle de l'hôpital. Des pèlerins continuent à venir s'y recueillir aux pieds d'une Vierge à l'Enfant en bois polychrome et d'une croix de procession en bois doré, toutes deux sculptées au XVIème siècle.

Larrau, église, retable (64)

Larrau, église, statue protégée (64)

Nous sommes ici en Soule, la plus petite des sept provinces du Pays Basque. C'est dans la langue basque que les habitants ont baptisé deux des quartiers de Larrau : Ehkhi Begia ("L'oeil du soleil") et Itzal Herria ("Le village ombragé"). 
Pour rejoindre le point de départ de la randonnée pour le pic d'Orhy, il faut emprunter la route sinueuse D26 jusqu'à Puerto de Larrau, situé sur la frontière franco-espagnole.

Malheureusement, il y a beaucoup trop de vent aujourd'hui. 
"Du fait de sa position élevée, il reçoit de plein fouet les dépressions atlantiques. Et le vent du nord-est est redoutable sur ses pentes finales". Guide rando Pays Basque
Autrement dit, quand il y a du vent, la randonnée n'est pas agréable.
Je renonce donc à l'ascension pour continuer ma descente vers l'Est et Tardets-Sorholus par cette même D26. Je passe à proximité du sentier menant à la vertigineuse passerelle d'Holzarte où je m'étais rendu il y a quelques années.

Oui, bon, là, je m'étais planté... Mais un peu plus loin...

Gorges d'Holzarté, la passerelle, dessus       Jénorme est à la passerelle d'Holzarte (64)

Gorges d'Holzarté, la passerelle, profil

Une fois Tardets passé, la route continue à travers de verts pâturages, arrosés par la rivière le Saison.
Je prends sur la gauche pour passer à Menditte, puis rejoindre la suite de la D918 pour gravier le col d'Osquich.
De cette route apparait un magnifique panorama sur la plaine de la Soule et la chaine pyrénéenne.

Col d'Osquish, vue sur les Pyrénées (64)

On reconnait, entre autres, la pointe du Pic d'Anie et, un peu plus à l'Est, la "cime tranchée" du Pic du Midi d'Ossau.

Col d'Osquish, vue sur les Pyrénées, pic d'Anie (64)

Col d'Osquish, vue sur les Pyrénées, pic du Midi d'Ossau (64)

Le col d'Osquich marque la frontière entre la Soule et la Basse-Navarre. Il est aussi bien connu pour la chasse à la palombe.
Une fois franchi, je reprends la direction de Sain-Jean-Pied-de-Port pour continuer sur Saint-Etienne-de-Baigorry et retrouver, au loin, les crètes d'Iparla.

Saint-Etienne-de-Baigorry, vue sur Iparla

Oui, c'est vert, mais ça n'a rien à voir avec les Verts de Saint-Etienne dans la Loire. Non, Saint-Etienne-de-Baigorry, c'est le pays basque. Si les habitants de cette charmante ville sont appelés les Baigorriars, "Baigorri" vient du basque ibai gorri et signifie "rivière rouge". Ce nom ramène à la couleur dominante de la terre et de la pierre, le grès rose, abondamment utilisé en architecture ancienne et moderne, comme nous avons pu le voir avec l'église de Bidarray.

Je quitte Saint-Etienne-deBaigorry pour attaquer le dernier col de ce périple : le col d'Ispeguy.
Tout de suite : les chiffres.
D'une longueur de 8,80 kilomètres, son sommet se trouve à une altitude de 672 mètres que l'on atteint par la route Départementale 949 avec un dénivelé de 512 mètres.
Une fois en haut, le panorama sur la vallée et la plaine de Baigorry est magnifique et sauvage.

Col d'Izpegui, vue (64)

Col d'Izpegui, vue sur la vallée et cabane (64)

Ce sommet se situe sur la frontière franco-espagnole, séparant la vallée de Baigorry (et des Aldudes) de la vallée du Baztan. Deux ventas sont posées là pour proposer restauration, boissons et boutiques traditionnelles.
Le col d'Ispéguy est aussi le lieu de départ de plusieurs randonnées, comme celles permettant de rejoindre la crète d'Iparla ou le mont Auza, entre autres.

La route redescend à présent en Espagne. Quielques lacets bien sentis, puis une portion plus droite qui suit la rivière Araneko, m'amène à Erratzu, village départ de la chouette randonnée pour la cascade de Xorroxin.

Erratzu, panneau Xorroxin (Espagne)         Erratzu, sentier de Xorroxin, Xorroxin de face

Une cascade où nous nous étions rendus avec Siensienne, pas plus tard que l'année dernière : ERRATZU, cascade de Xorroxin (64)


BREF : cette belle randonnée au pic d'Orhy... en voiture par les Cols se termine.
Il ne reste plus qu'à rejoindre la France en abordant une dernière ascension par le col d'Otsondo.

La prochaine fois, je tenterai de descendre de la voiture.

 

 

 

 

Commentaires
F
MERCI A TOI pour ce beau voyage!!je me suis régalée!!j'ai vu des paysages superbes et j'ai lu des légendes intéressantes, le chemin de Compostelle passe par là!!Perso, je ne connais que Compostelle!! Bisous Fan
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