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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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30 avril 2023

Hallucinations et hommages auvergnats (63-03)

Dans un précédent épisode, Jénorme s'était rendu à Thiers afin de rencontrer une statue de Goldorak de sept mètres de haut posée sur un rond-point.
Fort de cette expérience, il lui faut à présent retourner dans sa Nièvre natale.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Oui, souvenons-nous mes amies/amis de ce périple réalisé il y a quelques jours, de la Nièvre au Puy-de-Dôme en passant par l'Allier.
Tout avait presque commencé avec l'annonce de la mort du créateur d'Albator, Leiji Matsumoto, avant que je ne me mette à traverser une partie du Morvan pour rejoindre le village natal de l'homme qui a porté la deuxième plus grande barbe du monde (Vandenesse), puis Moulin, puis la Nationale 7, puis Vichy...

nom d'albatorchateau chinonMoulins-Engilbertlouis coulon
OBJECTIF GOLDORAK !
Moulinnationale 7Vichy

 

Une fois arrivé à Vichy et après avoir visité rapidement la ville thermale martyrisée par une tempête de grêle qui s'était abattue la veille, je poursuivais mon périple par différents petits villages auvergnats aux noms évocateurs, tout en empruntant de belles routes panoramiques avant d'arriver à Thiers, ville multiple aux étonnantes maisons, capitale de la coutellerie et de Goldorak...

Vichy tempêteRisMariolThiers panorama
GOLDORAK GO !
Thiers maisonThiers l'enferThiers Goldorak

Cette magnifique statue de Goldorak de 7 mètres de hauteur pour 2 tonnes d'acier a été réalisée par l'entreprise Fer et refer, également à l'origine de la conception d'un dragon géant, posé à Noyant-d'Allier.
Nouvel objectif : allons voir ce dragon géant en fer !

Sans plus attendre,
une carte !
Ouaiiiss, une carte !!!!!
Carte

Bon, ça me fait faire un petit détour, mais c'est pour éviter de prendre la même route qu'à l'aller.
Voyons cela plus en détail en donnant un nom à cet itinéraire : la Route du Dragon géant.

THIERS → DORAT → CREVANT-LAVEINE → MARINGUES → LE CHEIX-SUR-MORGE → AIGUEPERSE → GANNAT → BROÛT-VERNET → SAINT-POURçAIN-SUR-SIOULE → TREBAN →  CRESSANGES → NOYANT-D'ALLIER    108km

C'est reparti !

Je quitte Thiers, ses belles maisons à colombage, ses couteaux, ses terrasses panoramiques et son Goldorak, pour me lancer plein Ouest. De départementale en départementale, l'asphalte défile dans ces paysages auvergnats où pointent au loin les anciens volcans.

Auvergne, panorama (63)

Je traverse Dorat... Rien à voir avec l'exploratrice, ni avec la rousse puisque c'était Zora (la rousse).

J'espère que cette chanson te restera toute la journée dans la tête. C'est le but. Ne me remercie pas.

"Y.M.C.A., “Baby Shark”, le Boléro de Ravel… Avoir une chanson dans la tête, ça arrive au moins une fois par semaine à 90 % des gens, avec toutes sortes d’airs. Pendant des heures et des jours, elle reste là, après avoir été déclenchée par quelques notes ou parfois par un seul mot.
Ces chansons coincées dans votre cerveau portent un nom : les “vers d’oreille”, “Earworms” en anglais. Le terme, issu de l’allemand “Ohrwurm”, a été inventé par un psychiatre en 1979, alors qu’il pensait peut-être au tube de l’année, “My Sharona”, du groupe The Knack. (...)
On l’a dit, leur déclenchement peut être lié à des souvenirs, ravivés par une situation : faire du vélo, la vaisselle, aller à la campagne ou à la montagne. On sait aussi que le succès - et donc l’exposition - de la chanson sont des facteurs, tout comme le fait de l’avoir entendue récemment.(...)" RADIO FRANCE

Quelques kilomètres plus tard, toujours plein Ouest, passage dans ce village au nom avenant : Crevant-Laveine.
C'est ici que repose Patrick Depailler, ancien pilote automobile de 1964 à 1980. Il avait participé à 95 grands prix de Formule 1, en avait remporté deux ; premier pilote français à avoir signé une pole position. Dans les années 1970, il était avec Jacques Laffite la grande vedette du sport automobile français, équipiers chez Ligier.
Patrick Depailler perdra la vie le 1er aout 1980 à l'âge de 35 ans sur le circuit d'Hockenheim à la suite d'une sortie de route à 280 km/h lors d'une séance d'essais au sein de l'écurie Alpha Roméo.
Une occasion de retrouver les vidéos d'Ami60545.

Je quitte Crevant-Laveine pour passer à Maringues, ville située dans la plaine de la Limagne, bordée à l'est par les monts du Forez, et à l'ouest par la chaîne des volcans d'Auvergne. On peut croiser plusieurs bâtiments classés, comme le couvent d'Ursulines, le château de Beyssat, l'hôtel des Ducs de Bouillon, la Halle au blé et quelques anciennes tanneries. Car oui, il faut le dire : depuis l'époque romaine et jusqu'au Moyen Âge, Maringues était une des capitales du tannage. Un musée est d'ailleurs consacré à cette pratique.
La ville a également l'un des lieux de tournage du film "Uranus" de Claude Berri, en 1990. 

C'est au Cheix-sur-Morge que je rejoins une route un peu plus large et plus rapide : la D2009, ancienne Route Nationale 9 qui reliait autrefois Moulins à la frontière franco-espagnole, au col du Perthus.
De celle-ci, nous avons une belle vue sur la chaine des volcans du Puy-de-Dôme.

Le Cheix-sur-Morge, champ de blé et chaine des Puys

 

C'est captivant, non, ces formes arrondies surgissant soudainement de la plaine, en contre-jour.

Le Cheix-sur-Morge a porté plusieurs noms : "Le Chier" en 1559, puis "Au Chier" en 1669, puis "Le Chay" au XVIIIème siècle jusqu'à devenir Le Cheix après la Révolution. On peut comprendre ce changement de nom, même si "Chier" en auvergnat signifie "lieu fortifié".

Mais Le Cheix-sur-Morge est davantage connu pour un évènement malheureux.
Nous sommes le 28 septembre 1973 vers 17h00 lorsque la voiture de l'humoriste Fernand Raynaud quitte la route pour aller percuter violemment le mur du cimetière. Il meurt sur le coup.
Lui qui aimait à dire quand il prenait la Nationale 9 :
"Lorsque, venant de Paris, après Aigueperse, sur la route bleue, j'aperçois le puy de Dôme et que, passant par Riom, bâti en pierre de Volvic, je vois "Clermont-Ferrand, 14 kilomètres", mon cœur bat plus fort. Je suis ému comme un amant qui va retrouver une femme aimée."

Une plaque commémorative en pierre de Volvic avec son portrait a été apposée sur le mur du cimetière.

Le Cheix-sur-Morge, cimetière et plaque Fernand Raynaud (63)

Une plaque qui ne manque pas d'ironie... "Heureux" peut-on lire au dessus du portrait... En hommage à l'un de ses sketchs les plus connus...

Un accident qui intervient au moment où Fernand Raynaud veut prendre du recul avec son métier d'humoriste. C'est à lui que l'on doit le premier one-man-show humoristique en France en 1959, au Théâtre des Variétés, dans son spectacle Fernand Raynaud Chaud, seul en scène durant deux heures.
Le 28 septembre 1973, il quitte Paris au volant de sa Rolls-Royce corniche blanche pour se rendre à Clermont-Ferrand afin de donner un gala au profit d'ouvriers (milieu dont il était issu et pour lequel il avait toujours gardé une certaine tendresse).
Selon son fils, il avait pris cette voiture lourde en remplacement de sa Citroën SM volée deux jours avant le drame.

voiture F R

"Le 28 septembre 1973, l'acteur puydômois fonce au volant de sa Rolls Royce décapotable pour une conférence de presse.
C'est à Clermont-Ferrand que l'interprète inoubliable du « 22 à Asnière » a réuni la presse pour annoncer son retrait de la scène. À 47 ans, il veut mettre un terme à sa carrière, après un ultime gala dans sa ville natale, Clermont-Ferrand.
Les journalistes et le maire, Roger Quilliot, patientent au « Suffren », place de Jaude. Peu de temps auparavant, Fernand Raynaud a téléphoné de Moulins pour prévenir de son retard.
L'acteur roule vite. Il vient de passer Aigueperse et est tout à la joie de revoir ses amis puydômois.
À la sortie de cette légère courbe, pourtant, c'est la mort qui l'attend. Il roule à vive allure. Il franchit légèrement la ligne continue, mord sur la voie de gauche et accroche l'aile d'une voiture qui arrive en sens inverse. En un instant, son destin se scelle. Il n'a pas le temps de réagir : il perd totalement le contrôle de sa puissante voiture, percute encore une bétaillère, qui bascule sur le bas-côté.(...)
Né à Clermont-Ferrand le 19 mai 1926, dans une famille d'ouvriers Michelin, Fernand Raynaud avait fait ses premières armes dans sa ville natale avant de « monter » à la capitale et produire ses sketchs dans un cabaret de Pigalle.

Son répertoire, pourtant, va bien au-delà du one-man-show. Il a joué dans plusieurs films au cinéma ( La Bande à papaAssassins et voleursFernand cow-boy…) et au théâtre ( Le Bourgeois gentilhomme au théâtre Hébertot et Auguste, au Théâtre des Variétés), sans oublier ses passages à la radio.
Les dernières années de sa vie, toutefois, l'acteur semblait décidé à se retirer à Nouméa, pour fuir les impôts, les huissiers et le mal-être qui semblaient ne jamais lui laisser de répit."  LA MONTAGNE

Humoriste, chanteur et acteur, on doit à Fernand Raynaud quelques citations restées dans les mémoires, comme "Quand je vois ce que je vois et que j'entends ce que j'entends, je suis bien content de penser ce que je pense."

Je poursuis ma route sur l'ancienne Nationale 9 en direction du Nord. Les villes défilent, plus ou moins sur le tracé, telle que Aigueperse, Gannat, Saulzet ou encore Broût-Vernet.
Encore un nom pas banal. Et là aussi, il y eut un évènement tragique le 11 novembre 1950. Je suis passé par ici pour passer en photo le panneau, mais j'ai appris que c'est ici que le concepteur de la 2CV, Pierre-Jules Boulanger, avait trouvé la mort dans un accident de voiture.
C'est à hauteur de l'entrée du château des Poiriers sur la D2009 que se trouve la stèle rendant hommage à l'ingénieur et dirigeant d'entreprise. Bon, perso, je ne l'ai pas vue, mais parait-il qu'elle est bien là. Il s'agit d'un bloc en pierre de Volvic de 80 centimètres sur lequel est gravée une croix de type latine avec, à sa base, l’inscription de trois lettres « P.J.B. », pour Pierre-Jules Boulanger.

Mais qui était ce Pierre-jules Boulanger ?
Je ne vais pas dresser ici une biographie précise, mais plutôt reprendre quelques "anecdotes" et inventions.

PJB

Né le 10 mars 1885 à Sin-le-Noble, Pierre-Jules Boulanger suit des études de Beaux-Arts à Rouen qu'il doit abandonner pour raisons familiales. Il effectue son service militaire de 1906 à 1908 à Satory où il fait la connaissance de Marcel Michelin, neveu d'Edouard Michelin. Il part ensuite aux Etats-Unis où il exerce divers métiers, tel que dessinateur. Il rentre en France en 1914 pour être mobilisé. Photographe dans l'aviation, il retrouve Marcel Michelin et termine la guerre en tant que capitaine avec de brillants états de service (Croix de guerre et Légion d'honneur).

Il devient ingénieur et est embauché par Edouard Michelin en 1919. En 1920, il prend la direction des services commerciaux de la société, et deux ans plus tard, en 1922, devient l'un des principaux collaborateurs d'Édouard Michelin, puis cogérant de Michelin en 1938.
En 1935, Pierre Michelin prend la présidence de Citroën  -l'entreprise en faillite a été cédée à Michelin. Pierre-Jules Boulanger devient son adjoint, vice-président et chef du bureau d'études de la firme automobile, puis PDG après le décès accidentel de Pierre Michelin en 1937. Il conservera ce poste jusqu'à sa mort en 1950.
Politique d'austérité et réduction des coûts, Pierre-Jules Boulanger procède à des licenciements et à des diminution de salaires. Il annule également le lancement de la Citroën 22 CV à moteur V8 (la Traction 22). Cette politique permettra à Citroën de se redresser.
En 1935, Pierre-Jules Boulanger demande à ses ingénieurs et autres employés de réfléchir à la conception d'une voiture populaire, la TPV (Très Petite Voiture). Dans la cahier des charges, on retrouve ces indications :
"Faire une voiture pouvant transporter quatre personnes et 50 kg de pommes de terre, à la vitesse de 60 km/h, pour une consommation de 3 litres d'essence aux 100 kilomètres… elle devra être conduite par une femme ou un débutant … et l'esthétique, je ne veux pas en entendre parler !"
Autre caractéristique, la hauteur de plafond doit lui permettre d'entrer et de pouvoir s'asseoir dans la voiture avec son chapeau. Il veut également que ce véhicule soit adapté aux travaux des champs, pouvant traverser l'un d'eux, chargé d'œufs sans en casser un seul.
Il fera ainsi des milliers de kilomètres sur des prototypes, comme conducteur ou passager. Il démontait régulièrement les ailes, le capot, les portes, afin de vérifier s’il est facile d’entretenir la voiture. Il exige un démarreur électrique, estimant que le démarreur à main ne pourra pas être utilisé par tout le monde. Il définit également lui même l’élasticité et l’amplitude d’enfoncement des anneaux de caoutchouc des banquettes.

Surnommé par certains le "tyran imaginatif", on retrouve là les différents traits de caractères de Pierre-Jules Boulanger : austérité, grande capacité de travail, sens du secret (caractéristique de la culture Michelin) et absence d'ostentation.
Quatre ans de travail et d'essais pour cette voiture en forme de "quatre roues sous un parapluie".
D'autres personnes ont participé activement à l'élaboration de la 2CV (2 chevaux fiscaux) : Flaminio Bertoni (le sculpteur de Citroën), André Levebvre (il emploiera les techniques de l’aviation pour l’automobile), Jean Muratet (spécialiste de la carrosserie), Walter Becchia (pour le moteur), Léon Renault (amortisseurs, batteurs à inertie).
Celle-ci semble au point en 1939, mais l'arrivée de la guerre bloque la présentation du véhicule.

Le PDG va refuser de fournir aux Allemands les plans du véhicule et ordonne de détruire les prototypes (environ 250). Mais l'ingénieur Henri Loridont ne peut se résoudre à détruire quatre ans de travail acharné. Il garde un exemplaire, modèle de pré-série, démonté et rangé dans des caisses… En 1994, on retrouvera trois autres modèles dans un grenier de La Ferté-Vidame (centre d'essais Citroën à l'époque).

 
Au Salon de l'Automobile de 1948, la voiture est enfin présentée au public... et aux critiques.

La presse n'a pas aimé le silence de la firme autour du projet. Elle n'aime pas son design et sa silhouette déconcertante qui fait dire à certains "Obtient-on un ouvre-boite avec elle ?"
Le public, lui, est enthousiaste, mais quelque peu refroidi par le prix (provisoire), les délais de livraison, un modèle unique avec une seule couleur, vendues sans serrure de porte. Mais le succès sera là et les demandes aussi.
De 876 unités produites en 1949, et déjà 6 200 en 1950, la production va croître lentement. Au total, le modèle A ne sera fabriqué qu'à 125 573 exemplaires entre 1948 et 1959. Avec l'introduction des versions améliorées, la production cumulée atteindra 232 551 unités en 1961. Au total, 5 114 961 sont officiellement sorties des usines. La 2CV fait ainsi parti des dix voitures françaises les plus vendues de l'histoire.
La légende de la Deuche-Deudeuche-Deux pattes est née. Sa production s'arrêtera le 27 juillet 1990 à 16h30.

Pierre-Jules Boulanger trouve la mort dans un accident de voiture, deux ans seulement après la présentation de la 2CV, le 11 novembre 1950 au volant d'une Traction Avant 15-six sur la Nationale 9 au lieu-dit Le Poirier, à Broût-Vernet. Il meurt avant d'avoir connu le grand succès de la Citroën DS, dont il avait lancé la conception avec le projet VGD (Voiture à Grande Diffusion).

 

 

Très grande et longue ligne droite à présent sur cette ancienne Nationale 9. Jusqu'à l'arrivée à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Je passe vite fait, puis je quitte la D2009 pour la D18 en passant par Treban, Cressanges et  -enfin !- Noyant-d'Allier.

La première chose que je remarque c'est que les environs sont très verts. Situé sur une petite butte, le village est rempli de surprises du haut de ses 450 mètres d'altitude.
Je parcours les rues en voiture à la recherche de ce mystérieux dragon conçu par l'entreprise Fer et Refer... Eh oui, c'était ça le but à l'origine. Mais de rues en ruelles, de chemins en impasses, je me retrouve à passer devant d'autres attraits touristiques, comme l'ancienne mine devenue musée.

Noyant d'Allier, musée de la mine (03)

Ici, on exploitait le "charbon de terre" dès le XVIème siècle et ce jusqu'en 1943, date de fermeture suite à un incendie (qui couta la vie à plusieurs mineurs). 24 puits ont été creusés ici, dont le central qui allait jusqu'à 434 mètres de profondeur avec son chevalement en béton conçus par Eugène Freyssinet. (cf : Musée de la Mine).

La fermeture de la mine laissa libre les habitations des mineurs, appelées les corons.... eh oui, je t'entends d'ici chanter ce refrain écrit par Jean-Lacques Lang et interprété par Pierre Bachelet : "♫ Au nord, c'était les corons, la terre, c'était le charbon, ♫ le ciel c'était l'horizon, les hommes, des mineurs de fond !"

Oui, mais nous ne sommes pas dans le Nord de la France, mais bel et bien au centre, en Auvergne et donc à Noyant d'Allier.
Qu'est-ce que je disais ?
Ah oui : la fermeture de la mine en 1943 a laissé vaquant les corons. Mais, à la fin de la guerre d'Indochine en 1954 suite au revers de la bataille de Ðiện Biên Phủ, qui signe le retrait de la colonie française d'Indochine , ces habitations ont été utilisées pour accueillir des familles rapatriées du sud est asiatique. Elles abritaient à l’époque les 400 à 450 mineurs dont beaucoup d’origine Polonaise et Ukrainienne et comportaient 242 logements. 
Ainsi, en plus d’une communauté polonaise et ukrainiennes employée à la mine, une communauté vietnamienne s’est installée à Noyant. Générant un mélange ethnique incroyable vivant en parfaite harmonie. Noyant d'Allier a compté jusqu'à 20 nationalités différentes au sein de sa population.
Ce quartier des corons s'appelle à présent cité de la Brosse et ses rues portent des noms de fleurs.

C'est beau et ça se sent. Enfin... je ne sais pas comment dire... Il y a des endroits que tu ne connais pas et, dès que tu arrives, tu sens de bonnes et saines vibrations. C'est le cas pour moi, ici, à Noyant-d'Allier. Mais bon, peut être que je me trompe.

Bref : en tout cas, en continuant d'errer dans le village, ne voilà-t-il pas que je me retrouve devant un étrange portail...

Noyant d'Allier, la pagode, entrée (03)

Noyant d'Allier, la pagode, entrée, portail (03)         Noyant d'Allier, la pagode, entrée

Il s'agit de la pagode de Noyant d'Allier. Ça alors ?!
Ici, en Auvergne ! Dans ce petit village ! Une pagode !
Comme nous l'avons tout à l'heure en parlant de la mine, ceci s'explique.

Suite à la défaite française à Dien Bien Phu et à la fin de la guerre d'Indochine, une communauté bouddhiste a remplacé les mineurs. Noyant abrite alors un Centre d'accueil des Français d'Indochine (CAFI), qui reçoit 1 500 rapatriés de 1955 à 1965.
"En plein hiver 1955, deux cents familles de rapatriés débarquent à Noyant-d'Allier pour occuper les corons vides. Vietnamiens, Cambodgiens ou Laotiens, métis pour la plupart, ils ont tout perdu, tout laissé derrière eux. L'installation n'est pas facile : maisons délabrées, pas d'eau courante, et l'hiver, cette saison inconnue. Heureusement, les Noyantais d'origine sont là. « Quand ils avaient besoin de quelque chose, on les aidait », se souvient l'un d'eux. Jusque dans les années 1960, des Indochinois viendront nombreux s'installer à Noyant. La moitié des habitants est eurasienne.(...)" VILLAGE DE BRUSSIN

Cette communauté a édifié une pagode en 1983. La première pierre  (le vénérable Thich Tung Quan en est à l'origine), a été posée en 1982.
La pagode a pour but d'aider les moines (au nombre de trois ici à Noyant d'Allier) et les adeptes à trouver la voie du nirvana (au-delà de la souffrance). Elle est non seulement un lieu de culte et de philosophie, mais aussi d'offrande et de réunion.
Ce lieu dégage une belle sérénité. Le chant des oiseaux et de petites clochettes légèrement secouées par un petit vent accompagne mes pas, une fois le portail passé sur lequel est apposée cette plaque explicative sur le lieu et le bouddhisme :
"Le bouddhisme est une philosophie enseignée par Sddartha Gautama (VIème siècle avant JC). Ayant le premier atteint l'éveil (accès aux niveaux de conscience les plus élevés, libération des illusions), il reçut le nom de Bouddha Sakyamuni (l'éveillé).
Il n'est pas une divinité puisque chaque individu peut parvenir à l'éveil et devenir à son tour bouddha.
Dans le parc, une première statue représente le bouddha allongé, tête à l'est et pieds à l'ouest. Elle symbolise l'atteinte du nirvana.
Deux rangées de statues mènent au colombarium. A gauche, au départ de cette allée figure le maitre des enfers tandis que plus loin à droite, on remarque une représentation féminine de bouddha, l'éveil abolissant les notions de masculin et de féminin, de malheur et de bonheur... Vient ensuite une statue monumentale du Bouddha Sakyamuni en méditation..."

J'avance tranquillement dans le jardin. Emerveillé, surpris, silencieux, curieux, interrogatif.
Au fond du jardin, un temple. Pour y accéder, je prends une allée bordée d'une trentaine de statues de bouddhas (bodhisattvas)...

Noyant d'Allier, la pagode, allée centrale (03)

Noyant d'Allier, la pagode, allée centrale       Noyant d'Allier, la pagode, allée centrale

... jusqu'à arriver à hauteur du gigantesque Bouddha doré de sept mètres de haut, de plusieurs mètres de haut, semblable à ceux d’Asie.

Noyant d'Allier, la pagode, le boudha et temple 03)

Jénorme est à la Pagode de Noyant d'Allier        Noyant d'Allier, la pagode, le boudha, profil 03)

Noyant d'Allier, la pagode, le bouddha de dos

 

Non loin, un grand bouddha allongé, tournant le dos aux corons, médite dans un éternel sourire.

Noyant d'Allier, la pagode, grande statue allongée 03)

Noyant d'Allier, la pagode, grande statue allongée         Noyant d'Allier, la pagode, grande statue allongée

 

Face au grand bouddha doré, le temple arbore des couleurs variées, entouré par un petit parterre.

Noyant d'Allier, la pagode, devant le temple (03)        Noyant d'Allier, la pagode, le temple

Noyant d'Allier, la pagode, le temple (03)

Il est possible d'entrer et de visiter le temple en étant accompagné d'un bénévole de la pagode. Il convient de déposer vos chaussures à l'entrée, comme l'exige la tradition bouddhiste. Bon, moi, j'ai vu personne pour me faire visiter donc je suis resté à l'extérieur. Parait-il que de magnifiques orchidées agrémentent les lieux, rythmé par le gong lors des journées au gré des prières. 

Je poursuis ma visite en divagant dans le jardin...

Noyant d'Allier, la pagode, derrière Le mausolée du Vénérable Thich Trung Quan

Noyant d'Allier, la pagode, Le mausolée du Vénérable Thich Trung Quan (03)        Noyant d'Allier, la pagode, statues (03)

Noyant d'Allier, la pagode, statues

Très reposant. Mais je n'oublies pas mon objectif premier : trouver le dragon. Eh oui.

Je sors de la pagode pour retrouver la voiture. Je tourne dans la commune, passe devant le restaurant-épicerie-boutique "Le Petit d'Asie", tenu par Caroline et son mari. C'est un peu plus loin, sur la gauche, que je vois un petit parc dans lequel semble trôné un édifice jaune et étendu.

Noyant d'Allier, parc du dragon (03)


Approchons, entrons.

Noyant d'Allier, parc du dragon

Noyant d'Allier, parc du dragon

Ah oui, d'accord, bon. Euh... Je... Ben... Le Goldorak de Thiers, il est plus... Bon... Mais quand même... 45 mètres de long pour trois mètres de hauteur.
Je repars, non sans avoir pris connaissance des multiples activités que propose Noyant d'Allier.

Noyant d'Allier, panneau

Il me reste encore quelques kilomètres à parcourir pour rejoindre Nevers, mais toutes ces rencontres plus ou moins fortuites me déstabilisent quelque peu.
Avant de retourner directement à Nevers, je décide de passer par Saint Menoux et son fameux débredinoire.

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Mais que se passe-t-il ? Pourquoi Jénorme ne rentre-t-il pas directement à Nevers plutôt que de se lancer encore dans un détour approximatif devant le conduire dans le village de Saint Menoux où se trouve le débredinoire ?
Mais d'abord, qu'est-ce que c 'est encore que ce débredinoire ????

 

 

 

Commentaires
F
Superbe, cet itinéraire empli de découvertes!! La France est vraiment pleine de surprises!! Je pense faire un post sur cette jolie pagode dont je n'avais jamais entendue parlée!!! Merci à toi Bisous Fan
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