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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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2 octobre 2024

PERDONS-NOUS DANS LES BOIS... (58)

"Profitons" de l'ouverture de la chasse pour aller faire prudemment un petit tour dans les forêts morvandelles, si possible en nous perdant sans le faire exprès.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   

Cela ne fait pas deux semaines que la chasse est ouverte, et déjà...

 

 

 

 

 

 

 

  

Bon eh, loin de moi l'idée de gueuler sur les chasseurs... encore que... mais... eh oh : faites gaffe les mecs ! Bientôt en vous auto-tirant dessus, vous allez devenir plus rares que l'ours pyrénéen !
Et tiens, je me posais la question : un chasseur qui tue un chasseur, est-ce qu'il le ramène chez lui dans son coffre de jeep et est-ce qu'il le cuisine ensuite ? Et si oui, combien de personnes cela peut-il nourrir ? Et quelle sauce va le mieux avec ? Viande tendre ou nerveuse ? Bouillie ou réchauffer ? Et quel vin choisir pour accompagner cette viande humaine fraichement abattue ?

   

STOP !

   

Il en faut des chasseurs. Et tu sais pour quoi ? Parce qu'il y a trop de sangliers !
Voilà !
Le jour où il n'y aura plus de sangliers, eh ben...

   
Alors, bon, avançons !
C'est l'automne et depuis quelques jours, l'ouverture de la chasse est ouverte... Oui, c'est bien de le préciser deux fois.
Les champs et les bois sont devenus de véritables terrains de "jeux" pour les chasseurs de gibier et les chercheurs de champignons.

   

MAIS FAITES-Y ATTENTION !!!!

   
Bon, ce n'est peut être pas le meilleur moment pour aller se perdre... se promener dans les bois, mais bon, eh oh, hein, la forêt est à tout le monde.
Malgré la peur, la crainte et le doute, nous sommes partis pour rejoindre, dans un premier temps et en voiture, un bel endroit de la forêt morvandelle : la chapelle de Faubouloin.

Enfin presque, parce qu'on ne peut pas aller en voiture jusqu'à la chapelle car le chemin-sentier n'est pas praticable.

  

Pour cette nouvelle randonnée, revue des effectifs avec les participants qui sont ma soeur Karine, mon père Daniel, la chienne Nebbia et moi-même.

   

Tout de suite,
la carte !

  

Ah ?
On ne voit pas grand chose.
Tentons avec une carte Google Maps.

 

Ouais bon bref ! Résumons ce que nous devons  -normalement-  faire comme trajet randonnesque aujourd'hui.

Comme tu peux le voir, c'est de l'à-peu-près hein. Le tracé n'est pas très beau. On a même l'impression que c'est un môme de 3 mois qui a pris un feutre pour faire des traits aléatoires sur un feuille de brouillon.

   
MAIS
ON NE SE DISPERSE PAS !!!!

   

Car tout de suite, ce sont : les chiffres !
Un peu aléatoires.
Euh, ben, normalement, on devrait marcher à peu près 3 heures sur une distance d'à peu près pffffff 8 kilomètres, on va dire, au pif avec un dénivelé de... euh... voyons... 150 mètres parce que j'ai pas ma règle sur moi.

   

ALLEZ,
C'EST PARTI !!!

 

Cette randonnée plus ou moins impromptue (dans le sens "improvisée, sans trop de préparation, mais assurément sympathique parce qu'on sera ensemble et que la cohésion, c'est chouette surtout en ces temps où les gens etc.") commence par suivre un large sentier carrossable. Il s'agit du chemin qui mène à la chapelle de Faubouloin qui, autrefois, était un lieu de pèlerinage très important à l'occasion de Pâques et du 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge Marie.
De nos jours, il y a encore un pèlerinage  -moins important-  chaque 15 août, fête de l'Assomption de Marie, avec célébration d'une messe.

Sur les bords de ce chemin, nous croisons beaucoup de bruyères d'été, encore appelées Callune, ou Calluna Vulgaris Hull.

C'est la fleur nationale en Norvège. Pourtant, son langage est associée à la solitude et à l'isolement.
Son nom  -Calluna-  vient du grec ancien kalluno qui signifie "nettoyer, balayer" (astiquer, kaz la toujou penpan", Zouk Machine, 1989) ; allusion à leurs tiges ligneuses dures et solides autrefois utilisées pour fabriquer des balais rudimentaires.
Importante sources de nourriture pour moutons et chevreuils, elle est également utilisée en apiculture car son nectar contient 24% de sucre. Elle était également utilisée au Moyen Age dans le brassage de la bière avant l'utilisation du houblon. En pharmacopée, elle a des propriétés diurétique, antiseptique urogénital, sternutatoire, dépurative. La plante est notamment utilisée dans des décoctions alcoolisées pour soigner les rhumatismes. Les compresses bouillantes sont utilisées pour soigner les engelures.
Jadis, la callune était considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. Dans les landes bretonnes, elle éloignerait les esprits fantomatiques. En Ecosse, si une jeune fille trouve un brin de bruyère blanche, elle est sûre de se marier dans l'année.

   

Magie, médecine, pouvoirs naturels, guérison supposée... Ne voilà-t-il pas que nous quittons les multiples interprétations de la bruyère callune pour nous trouver face à un premier point de curiosité de cette randonnée morvandelle.
Et ce lieu de curiosité est...

  

LA FONTAINE SAINTE MARGUERITE

La fontaine Sainte Marguerite est l'une des trois fontaines dites guérisseuses de la butte de Faubouloin.

Comme l'indique le panneau, "elle aurait le pouvoir de guérir les animaux domestiques. Cependant, la dévotion envers cette fontaine serait principalement liée à sa vertu de guérir les bitous et les bavous des enfants.
On ne peut oublier que d'une manière générale, Sainte Marguerite passait pour assurer une heureuse délivrance aux femmes enceintes."

 

Pour ceux qui ne parleraient pas morvandiau  -et pourtant "causer morvandiau, y'o ran d'pu  biau !-  , il faut revenir sur ces mots "bitous" et "bavous".
Si tu te réfères à internet, tu apprendras que "Bitou" est une ville de la province du Boulgou au Burkina Faso. Ou qu'en argot, Bitou désigne un simple soldat ou encore un camembert (?).
OK, d'accord, très bien. Mais dans le Morvan, les bitous ont encore une autre signification. L'adjectif bitou est en fait le nom régional bourguignon pour la chassie.
Eh ouais ! Ben oui.
Et là, tu me dis : "Mais c'est quoi la chassie ?"
Eh bien, la chassie est une substance gluante qui s'amasse sur le bord des paupières.
Quant au bavou, c'est un peu pareil, mais au niveau de la bouche, au coin des lèvres.
Voilà, bon appétit  bien sûr !

   

Nous reprenons notre marche ne direction de la chapelle de Faubouloin que nous atteignons assez vite.
Isolée et solitaire dans cette belle partie de la forêt morvandelle  -appelée forêt des Coues-, elle semble nous attendre avec son "corps" assez massif.

     

Nous avions déjà parlé de ce haut lieu de pèlerinage morvandiau dans ce billet : BALADE AUTOMNALE MORVANDELLE (58).

Au risque de "répéter un peu la messe" (comme on dit chez nous), disons que la chapelle de Faubouloin a été bâtie sur un petit plateau à 520 mètres d'altitude. Elle fait face à l'éperon barré du Fou de Verdun et surplombe la confluence des ruisseaux de la Montagne et du Griveau qui forment alors l'Houssière (que nous atteindrons peut être un peu plus tard).

   

STOP !

  

Je te sens intrigué par le nom de l'éperon barré... Le Fou de Verdun... N'est-ce pas ? C'est aussi un lieu dit que l'on traverse en empruntant la Départementale n°37, reliant Château-Chinon à Montsauche-les-Settons.

Et de suite, on pense à un ancien combattant de la Première Guerre Mondiale qui serait venue se retranché ici (sans jeux de mots !), mais qui n'avait plus toute sa tête. Du coup, il se livrait à des sortes d'excentricités, comme... je sais pas... euh... repeindre ses chèvres en bleu, ou se promener habillé en kangourou, ou... euh... recouvrir sa maison de balles de fusil, ou....

OUAIS BON !
Pas du tout ! Non, non, non. Une fois de plus, il faut parler morvandiau pour comprendre ce nom intrigant. Décomposons-le !
"Hêtre" en morvandiau se dit "Fou". Et ici, au lieu dit, il y avait un site fortifié nommé Verdun.
En gros, le site du Fou de Verdun doit son nom à la présence, jsuqu'en 1980, d'un hêtre centenaire de plus de 40 mètres de hauteur. Il était planté en bordure de l'ancienne voie romaine, sur ce site fortifié nommé Verdun, car la voie en question permettait de rallier le Morvan à la ville du nord-est.
depuis, l'hêtre a été remplacé plusieurs fois jusqu'à ce qu'un chêne ne soit définitivement planté en 1980.

      

REVENONS à NOTRE CHAPELLE !

    
La porte principale de la chapelle arbore la date de 1558, date supposée de sa construction... mais il semblerait que des prémices d'édifice religieux furent entrepris dès le XIème siècle.

Le nom de Faubouloin, lui, provient de la conjonction de deux mots : "fau" qui veut dire "hêtre" en morvandiau (comme nous l'avons vu précédemment) ; et "Bouloin" venant de "Belenos", dieu gaulois, souvent associé à l'Apollon du Panthéon greco-romain. Considéré comme le Dieu soleil représentant la lumière et les rayons solaires parvenant jusqu'à la surface de la terre, il est également symbole de jeunesse, du renouveau et, par extension, du printemps.
La chapelle se compose d'un rectangle de 20 mètres de long sur 7 mètres de large, surmonté d'un toit en ardoise avec clocheton dans un style roman.

  

Mais pourquoi avoir construit un tel édifice religieux ici, précisément ?
Eh bien, plusieurs légendes viennent expliquer le pourquoi du comment de la présence de la chapelle ici et pas ailleurs.
L'une d'elles raconte que des bûcherons ont découvert dans le creux d'un frêne une statuette de la Vierge et qu'ils décidèrent de la porter à l'église de Corancy. S'apercevant le lendemain qu'elle avait disparu, les habitants du village la cherchèrent et la retrouvèrent à l'endroit où elle avait été trouvée la veille. On décida alors de l'emmener solennellement en charrette, mais l'attelage refusa d'avancer. La statue s'adossa finalement d'elle-même contre un rocher sur lequel on construisit la chapelle.
Une autre variante prétend qu'un paysan conduisait ses bêtes à travers la forêt et s'aperçut que l'une d'elles refusait d'avancer et restait immobile devant un frêne. Le paysan découvrit dans celui-ci la statue de Notre-Dame-du-Frêne. On voulut alors la déplacer dans l'église de Corancy, mais à mesure qu'on s'éloignait de l'arbre, la statue devenait si lourde que les bœufs n'ont pas pu continuer à trainer la charrette. On laissa alors la statuette dans la forêt et on construisit une chapelle à cet endroit.

  

 

    

Autres légendes qui courent autour de ce lieu : les fontaines... comme nous l'avons vu tout à l'heure avec la fontaine Sainte Marguerite avant d'arriver à la chapelle.
Autour de ce lieu de pèlerinage, il existe deux autres fontaines, dites "guérisseuses" ; comme celles que l'on rencontre nombreuses dans le nord du département des Landes.

   

Nous reprenons notre randonnée forestière à la re-découverte de celles-ci.
A quelques 500 mètres de la chapelle de Faubouloin, en cherchant un peu et en s'éloignant de ce lieu rassurant, nous nous aventurons dans la forêt par un large chemin. Un de ces larges chemins forestiers qui permettent aux camions, voitures et machines de s'aventurer ici pour déforester un peu les lieux, dominées par de hauts résineux aux minces troncs.

Je quitte les vues d'ensemble pour m'attarder sur les petits détails de la forêt morvandelle. Beaucoup de mousse ici et là, une mousse d'un vert vif chatoyant, réconfortant, poétique, souple...

 

L'oeil de la forêt !

 

Nous quittons le large chemin forestier pour prendre un étroit sentier sur la droite afin de rejoindre  -comme le nouveau panneau l'indique-  la fontaine du Frêne ; autre lieu légendaire du Morvan.
Petit sentier rejoignant un autre chemin forestier que l'on quitte à nouveau pour trouver un autre petit sentier -toujours en descente- jusqu'à arriver à cette fameuse fontaine.

  

L'un des plus célèbres ! L'une des plus adulées, notamment par rapport aux légendes qui courent atour d'elles, comme nous en avons parlé plus haut.
Plus en détails, que nous révèle le panneau fraichement posé ici, rappelant les vertus de la fontaine du frêne.
"Tout le monde reconnait la prééminence de la fontaine du Frêne, vraisemblablement la plus efficace des trois fontaines, dont le seul nom ramène à l'horizon des croyances celtiques, avec culte de l'eau, de l'arbre et de la pierre. Elle est censée guérir toutes les maladies, y compris celles dédiées aux deux autres fontaines.
Elle garantirait le mariage pour les jeunes filles ; voire la fécondité des femmes. Il suffisait pour cela de boire de l'eau et de planter une épingle ou une feuille de houx, parfois un clou, dans le frêne (celui-ci n'existant plus depuis longtemps, cela se pratique maintenant sur le chêne situé un peu plus bas que la fontaine à gauche)."

    

    .

Décidément, après le "Fou de Verdun", il semblerait que la forêt morvandelle ait un problème avec les hêtres...
Nous nous approchons de la source miraculeuse avec respect et silence.

    

   

 

 

 

 

   

Je le trouve très solennellement très discret cet endroit où, peut être, quelques personnes se rendent peut être encore avec l'espoir de voir leurs souffrances être assouvies par ce passage à la fontaine.
Ce qui est surprenant  -peut être en rapport avec la notoriété de la fontaine- , c'est de trouver tous ces panneaux disséminés ici et là pour t'indiquer les lieux et la bonne marche à suivre pour accomplir tes souhaits.

   

    

C'est assez éloquent, non ?!
Boh, eh oh, les légendes tout ça, bon, si t'y crois encore, tu peux toujours aller foutre ton linge sale un peu plus loin...

   

Nous sommes donc rendus un peu plus loin, là où le panneau nous disait d'aller au cas où... Et nous fûmes surpris de voir que l'engouement, les croyances et la soldanite du lieu étaient toujours respectés et assidus, comme le montraient les nombreux témoignages vus sur place.

 

     

Nous faisons demi tour car il n'y a pas de chemin, ni de sentier qui permettent de faire une boucle-randonnée ici. Il faut revenir à la chapelle de Faubouloin, lieu central de ces fontaines et leurs légendes.

    

Un petit sentier discret, mais une nouvelle fois bien indiqué par des panneaux, nous entraine à aller voir la troisième de ces lieux envoutants. Il s'agit, cette fois, de se rendre à la fontaine Sainte Marie.
Il ne faut faire que quelques mètres entre rochers mousseux et arbres aux feuilles changeant de couleurs pour atteindre le lieu privilégié.

   

Et au passage, un petit détail laissé là, il y a peut être longtemps, et qui "refleurit" à l'automne.

 

     

 

     

    

Et nous arrivons à hauteur de la petite et discrète fontaine Sainte Marie.
Un panneau nous rappelle que...

"Les mères d'enfants malades devaient consulter l'oracle (rituel d'origine païenne) : si un petit vêtement, bonnet ou chemise... jeté à l'eau surnageait, la guérison était proche ; s'il coulait, une mort rapide était certaine. 
Une autre vertu attribuée à cette fontaine concernait la protection des animaux domestiques : les femmes devaient faire une modeste offrande, par exemple un gâteau de cire avec miel pour rappeler les abeilles en fuite ou un peu de laine pour guérir les moutons de leurs maux..."

   

Et c'est après avoir rencontré ces trois fontaines mythiques morvandelles qu'une autre légende intervient :
"Cette ultime légende prétend qu'en remplissant une bouteille avec les eaux des trois sources à raison d'un tiers par source, et en faisant ensuite congeler la bouteille, on peut y apercevoir la Vierge Marie."

   

ET à PARTIR DE Là,
ATTENTiON !!!

   

Non pas de Vierge Marie en vue ou de statue qui marche toute seule !
Non !

   

A partir de cet instant
et de ce lieu précis....

   
Mon père décide de nous faire passer par un autre chemin-sentier-trace-sente afin d'éviter de revenir sur nos pas et de faire un "simple" aller-retour" un peu ennuyeux. certes, on est en pleine nature, pleine forêt, c'est chouette, c'est calme, silencieux, les premiers parfums et couleurs d'automne... mais il est vrai que lorsque nous randonnons, on n'aime pas trop repasser par le même chemin. Si nous pouvons faire une boucle pour rejoindre le point de départ, c'est mieux car nous ne voyons pas les mêmes choses.... C'est sûûûûûrrrr !

   

TOUTEFOIS CEPENDANT

POURTANT...

   

Il peut arriver que... bon... ben... Le chemin ou sentier ou trace ou sente ait quelque peu changé.
Et c'est à ce moment là précis que le titre de ce billet prend toute sa légitimité.
Souvenons-nous : "Perdons-nous dans les bois..."
Ah oui, ça te rappelle cette célèbre de comptine qui avait pour refrain entêtant "Promenons-nous dans les bois".

   

Pour l'histoire et l'anecdote, sachons que cette comptine date du XVIIème siècle et a également pour titre "Loup y es-tu ?".
Voilà. Et en ces temps où on nous dit que le loup n'a jamais été aussi présent sur le territoire français, on peut s'inquiéter.

      

 

     

   

Mon père étant sûr de lui, ma soeur, Nebbia et moi même le suivons pour entamer une longue, douteuse, mystérieuse, inquiétante et périlleuse descente vers cette rivière discrète qui a creusé la vallée que surplombe la chapelle de Faubouloin, et que l'on appelle l'Oussière.
La végétation est belle, verte foncée, rafraichissante, presque tropicale quand on n'a jamais mis les pieds dans ce genre de région. Dépaysante, on va dire ; même si ma soeur commence vite à "gueuler" et à s'inquiéter quant à l'objectif de cette boucle qui ne semble déjà ne plus en être une...

     

    

 

   

Faut pas paniquer ! Certes, nous n'avons plus de réseaux pour nous guider avec les smartphones. Certes, nous sommes descendus très bas et il n'y a plus du tout de sentier... Mais... Patience. Regardons le spectacle de la nature en cette saison automnale commençante... et peut être commençons à nous demander ce qui peut être comestible au cas où nous ne retrouvions jamais le chemin de retour...

    

   

Bon. Pour l'anecdote qui peut s'avérer décisif et très lucrative si tu te retrouves perdu en forêt depuis plusieurs jours et que tu te dis en tombant sur ces champignons : "Oh ben tiens, si je les bouffais !" (ou "Oh ben tiens, si je les m'zer !", en morvandiau).
Ah ouais, ah ouais, ah ouais... Mais non. Surtout pas, hein !
La première sorte de champignons -que tu peux voir en haut à gauche de ton écran d'ordinateur- est belle, intrigante. Oui, certes, mais : les tramètes versicolores ne sont pas les mets les plus nourrissants. D'après mes recherches  -et Dieu sait si je n'y connais rien en champignons-, une étude japonaise aurait permis de mettre en avant un lien entre la consommation de ce champignon et la prévention du cancer de la prostate. Tout ceci n'est que supposé.
Autre chose à savoir sur ce cas : à l'époque où les femmes portaient encore des chapeaux, les modistes de Paris et d'ailleurs faisaient grande consommation de ce champignon unique. Elles utilisaient sa matière veloutée aux chatoyantes couleurs en guise de garniture.
OK, ben écoute : cool ! Autrement dit, si nous nous perdons et que nous ne retrouvons jamais le chemin de retour, nous pourrons toujours manger quelques-uns de ces champignons pour éviter le cancer de la prostate (ce qui ne conforte pas trop ma soeur) et utiliser le reste pour nous faire des chapeaux qui ne sont plus à la mode. Parfait !

   

En ce qui concerne le champignon que tu peux voir sur la photo de droite plus haut, il s'agit du "Formes" ("aliment du feu" en latin), amadouvier en français.
Et là, attention : pas comestible du tout ! Ne pense même pas à te faire un chapeau avec, comme le rappelle Fiouvens Biodiversité :
"L'amadouvier n'est pas comestible. Connu depuis le Vème siècle avant J.C., il a servi en médecine pour ses vertus cicatrisantes et hémostatiques. Il était cueilli autrefois pour la fabrication de liqueurs amères.
on tire de sa chair spongieuse l'amadou (sans Mariam). Ce matériau combustible était utilisé comme allume-feu dès la Préhistoire car il s'embrase facilement au contact des étincelles produites par la percussions de deux pierres." 
BIODIV FLOURENS

 

Bon ben écoutes : ça prend forme notre petite balade dans les bois perdus. On peut se faire des chapeaux sans craindre d'avoir le cancer de la prostate, le tout devant un bon feu.

   

Mais trève de plaisanterie : le plus important dans la survie du corps humain, c'est l'eau. Car, rappelons-le ; le corps humain est composé à 65% d'eau (avec un peu de pastis dedans pour certaines personnes).
Et ça tombe bien car nous arrivons au point le plus bas de la vallée surplombée  -normalement-  par la chapelle de Faubouloin. Ceci, nous le sachons (si, si : sachons !) grâce au fait que nous en pouvons pas descendre plus bas car une rivière nous barre le chemin qui n'existe pas.

   

Voici la rivière nommé l'Oussière. Verdure, eau fraiche, mini plagette de sable à base de gravier léger. Courant. Poisson peut être. Eaux claires. Dans son lit creusé.
Puisque nous ne pouvons aller plus au nord, nous allons longer la rivière en pensant, peut être, trouver le sentier qui nous ferait remonter vers la voiture.
   

Pas d'inquiétude. tout est sous contrôle. Nous arrivons à ce lieu unique et bien représenté sur la carte que nous n'avons pas à ce moment précis sur nous. Ce lieu est la jonction de ces deux ruisseaux que sont la Montagne et le Griveau. C'est ici que née l'Oussière.

   

Ma frangine a beau gueuler que nous sommes perdus et qu'il va falloir faire demi-tour, on ne peut quand même pas s'empêcher de penser que c'est beau, sauvage et loin de tout.

   

Ben oui. En fait, il semble que le cantonnier ou garde-champêtre du coin n'ait pas fait son boulot. Le sentier permettant de rejoindre la chapelle par un autre flan de l'éperon du Fou de Verdun a disparu.
Nous avançons encore de quelques mètres. Mais force est de constater que...

       

...nous n'irons pas plus loin et qu'il va falloir faire demi-tour, remonter cette pente fragile et humide par laquelle nous pensions-souhaitions, en descendant, ne jamais la remonter.

Pas grave. Regardez : la lumière nous indique le sentier à suivre alors qu'on le croyait perdu dans les feuilles, les branches cassées et autres faits naturels forestiers.

   

Incroyable ! Spirituelle ! Coïncidence ! Hasard !
Beauté de la nature.

Par ce petit sentier "éclairé", nous retrouvons très vite un autre sentier, puis le chemin forestier qui nous amène  -pour la troisième fois-  à la chapelle de Faubouloin avant de rejoindre la voiture.

   

Peut être un peu perdu, mais en pleine nature, sans trop d'écart et de danger. Simplement reposant, loin des bruits de l'urbanisation, avec les premiers parfums et couleurs naissantes de l'automne.

N'est-ce pas Nebbia ?

 

Avec son petit gabarit et ses petites pattes, elle a bien senti le dénivelé imprévu de la dernière partie de la randonnée.

    


 

 

Commentaires
F
Wouaouhh !!! Une balade superbe avec suspens mais retrouvaille repos!!! Des superbes photos !! Merci pour cette jolie randonnée et la Fontaine de ST MARIE Bisous Fan
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