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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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7 mars 2025

Vasarely et Urbex (18)

Non, non, ce n'est pas le titre d'une nouvelle série policière télévisée à base de duos dans le genre "Starsky et Hutch", "Simon et Simon", "Cagney et Lacey" ou "Chapeau melon et bottes de cuir".
Si le nom de l'artiste plasticien hongrois se trouve accoler à cette pratique consistant à explorer des lieux abandonnés, c'est parce que...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

 

 

Eeeeh oui, nous sommes en mars et c'est encore l'hiver. Et qui dit "hiver", dit "froid". Et qui dit "froid", dit "neige". Bon, pas toujours, pas partout, mais quand même.
Il suffit de jeter un regard sur les montagnes pyrénéennes depuis le sommet de Larla (randonnée effectuée le mois dernier) pour se rendre compte que ce n'est pas encore le moment de se rendre en altitude élevée.

C'est beau, mais c'est enneigé ; du Pic d'Anie au pic d'Orhy en passant par les aiguilles d'Ansabère au loin.
Mais s'il y a de la neige sur les hauts sommets, on peut privilégier la randonnée en basse montagne. Maaaaaiiisss, depuis peu, dans le Pays Basque, une rumeur court sur l'un de ses sommets mythiques : la Rhune.
Le loup serait dans les parages. Là, quelque part... Comme le révélait le quotidien La République des Pyrénées la semaine dernière...

Article sous lequel je n'ai pu m'empêcher de laisser un commentaire pertinent et observateur...

Bon, je ne suis pas pas parano, mais faut faire gaffe quand même ! Comme disait Pierre Desproges, "C'est pas parce que je suis paranoïaque qu'ils ne sont pas tous après moi".
   

C'est la presse qui nous met la pression peut être. L'actualité aussi, finalement.
Entre les mesures fascisantes de Trump, la guerre en Ukraine, les affaires de pédophilie, les catastrophes climatiques, le conflit entre Israël et le Hamas, les accusations contre l'établissement catholique de Bétharram, on ne sait plus à quel saint se vouer...
(Dessin de Salch pour Charlie Hebdo)

 

 

DONC : si on ne peut pas aller randonner sur les montagnes pyrénéennes parce qu'il y a de la neige ou sur les monts basques parce qu'il y a le loup, qu'est-ce qu'on fait ?
Eh bien, dans un premier temps, on peut se sustenter en allant au restaurant.
Et comme les montagnes me manquent un peu beaucoup, je m'en approche tout de même en allant à Gurs, village-ville située à quelques kilomètres des premières pentes pyrénéennes de la vallée d'Aspe.
Gurs est malheureusement bien connu dans la région pour son ancien camp d'internement administré par le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre Mondiale, du 2 avril 1939 au 31 décembre 1945.


D'abord destiné aux réfugiés républicains espagnols fuyant le franquisme, il a ensuite accueilli de nombreux Juifs avant leur départ pour le camp de Drancy et d'Auschwitz.
Ce sont 60 559 personnes qui ont "vécu" ou transité par le camp de Gurs. 1072 y sont décédées.


C'était le plus vaste camp que la France ait connu à cette époque avec ses deux kilomètres de long sur 500 mètres de large.
Nous nous étions rendus il y a quelques années pour visiter (cf : LA PIERRE-SAINT-MARTIN, passage rapide).

    

Mais bon, aujourd'hui, nous nous rendons dans le nord du village alors que le camp se trouve au sud. Direction un nouveau restaurant qui a ouvert en octobre : le O'Bel'O.
Très bel endroit et très bien restauré dans une ancienne ferme avec une belle vue panoramique sur les coteaux béarnais et les cimes pyrénéennes, le restaurant propose une cuisine gastronomique raffinée avec des produits frais et locaux. La carte change tous les mois.

Ce jour là, au menu :

 

    

Aaaaah oui : c'est beau et c'est bon ! Très bien étudié. Quand tu sors de table, tu n'as plus faim sans être agoué, comme on dit chez moi dans le nivernais.
AGOUé : Ayant pleinement, voire trop mangé.

   

Et maintenant pour digérer, une petite sieste. Ben oui.

   

Et puis... Et puis... Il va bien falloir parler et expliquer ce titre énigmatique de billet qu'est "Vasarely et Urbex".
♪ Vasarely et Urbex nanananananana, Vasarely et Urbex...
NON !

  

Après la sieste, je m'en vais faire un tour dans mon bureau où se trouve mon ordinateur dans lequel est niché un disque  dur sur lequel sont enregistrées des photos faites lors d'un précèdent séjour dans la Nièvre au mois d'août dernier.

 

Tout commence par une petite expédition avec McFly Damien à Sancerre.
 

 

 

 

  

 

Du 17 avril au 22 septembre 2024 avait lieu l'exposition "Victor Vasarely au château de Sancerre".
Pour la première fois depuis 150 ans, les portes du parc et du Château de Sancerre ouvraient leurs portes au public. Pour inaugurer cet évènement, une exposition du père de l'art optique était proposée. Tous les bénéfices générés étaient reversés à la rénovation et la sauvegarde de la Tour des Fiefs, dernier vestige de l'ancien château médiéval. Une tour qui domine le village viticole et ses nombreuses vignes environnantes... Un peu plus de 3000 hectares !

 

   

   

Admirateur de vin ou non, on a tous entendu parler de Sancerre. Si, si, si.
Bon, peut être que certains, plus gourmands, ont d'avantage entendu parler de l'autre spécialité de ce village perché berrichon....

"Dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale, un jeune apprenti pâtissier de Briare, Emile Ragu, faisait régulièrement le trajet Briare-Nevers. En passant par la gare de Tracy, il apercevait la silhouette du piton sancerrois. Le jeune pensait déjà qu'une bonne spécialité pâtissière avait sa place à Sancerre. C'est ainsi qu'en 1928, Emile Ragu et son épouse vinrent s'installer sur l'ancienne place de l'église dans l'ancienne maison Bonnin. Là, il put concrétiser son projet d'une pâtisserie fine, surtout destiné aux touristes de passage. Son gâteau sera une base de pâte d'amande moelleuse, comme un pain de Gênes contenant des cubes de melon confits, restant fraiche une dizaine de jours. Restait à le baptiser : Lichou, un mot évocateur de gourmandise. La marque est déposée depuis 1933." LE LICHOU

  
Bon, on va plutôt se concentrer sur le vin de Sancerre, considéré comme l'un des meilleurs vins au monde.
Pourquoi une telle réputation ?
Tentatives d'explication.

      

Au nord-est du département du Cher, sur la rive gauche de la Loire, le vignoble de Sancerre s'étend sur un peu plus de 2500 hectares. Il est le vignoble le plus accidenté des vignobles du Centre-Loire, se répartissant sur un ensemble de coteaux dont les sommets culminent entre 250 et 400 mètres d'altitude.
Les sols de terre blanches, de caillottes, de grillottes et de chailloux composent ce vignoble façonné par l'érosion et entaillé par deux failles.
Le Sauvignon est le cépage exclusif des vins blancs alors que les rouges et les rosés proviennent du seul pinot noir.
Si le sauvignon blanc s'épanouit dans des vins blancs frais, jeunes et fruités prenant des nuances différentes selon les types de sol, le pinot noir, lui, s'exprime dans des vins rosés tendres et subtiles, et dans des vins rouges légers et parfumés.
Vignoble historique et reconnu, le vin de Sancerre était déjà cité par les poètes dès le règne de Philippe Auguste (1180-1223), mais sa création remonterait aux premiers siècles de notre ère.
En 1873, Jules Guyot, médecin, agronome et physicien français  -surtout connu pour ses études viticoles-, put constater :
"Au premier coup d'œil jeté sur les vignes de Saint-Satur et de Sancerre, on reconnait un vignoble précieux par l'extrême propreté de la terre, par les relevages, les accolages et les rognages faits avec un soin extrême ; on comprend qu'il y a là, de longue main, de bonnes pratiques."
Implanté sur des coteaux sculptés par la Loire, le sauvignon restitue une multitude de nuances aromatiques qui font du sancerre un vin élégant et racé. Le sancerre rouge, au caractère friand, est un produit récent dans le vignoble, mais déjà très apprécié.
Parait-il que le roi de France Henri IV, alors de passage dans la région, se serait exclamé sur la place de l'Orme à Chavignol :

"Hé ! Qu'en dites-vous mes gaillards ? Ventre sain gris ! Ce vin de Sancerre est le meilleur que j'ai bu ! Si les gens du royaume le goutent, il n'y aura plus de guerre de religion."

    
Un panneau touristique révèle cette anecdote...

Aaaah, si seulement il fallait boire un verre ou une bouteille de Sancerre pour que les guerres cessent...
Sacré Chavignol. Je me souviens y être allé un soir avec Mary, la petite fille de Jean Gabin. Nous avons mangé dans une petite auberge, la seule du village, en écoutant des chansons de Thomas Fersen que la patronne avait mis dans son poste CD.

 

Des parfums de crottin et de pâté aux pommes de terre chauds avaient empli la salle. Nous avons pris une assiette chavignolesque qui se compose de crottin, de pâté de pomme de terre avec sa confiture d'oignon et une belle tranche de jambon de Sancerre. Le tout accompagné, bien évidemment, d'une bouteille de Sancerre blanc.

  

   

MAIS EH OH,
REVENONS à SANCERRE
ET à VASARELY !

    
Allez, nous grimpons au sommet de Sancerre, à 366 mètres d'altitude.
Petite balade dans les rues étroites et colorées en cette saison, comme ici, rue des Trois Piliers.

 

Puis nous prenons la direction du lieu où se tient l'exposition Vasarely, au parc et château de Sancerre.
Nous entrons par une belle porte restaurée, dite Porte César. La caisse. Un plan du parcours à suivre.

  
Nous entamons notre visite par la traversée du jardin du château, un joli parc arboré avec des fleurs colorées et parfumées.


Des morceaux de château se dévoilent à travers les feuillages. Quelques bancs sont disposés ici et là dans la montée pour accueillir rêveurs et fatigués.

Après une petite montée, nous arrivons sur l'esplanade.
Très beau panorama sur les environs de Sancerre avec les vignes et la Loire en toile de fond.


Nous découvrons également une première sculpture de Vasarely, trônant fièrement juste devant le château de Sancerre, édifié (et restauré) sur l'emplacement d'un château du Moyen Âge.

De l'ancien château médiéval, il ne subsiste en fait que le donjon et la tour des Fiefs.
La sculpture en face de nous est Hexa-8. Elle a été créée en 1978 et se compose de stèles polychromes en béton armé, recouvertes de lave de Volvic émaillée.
Avant d'entrer dans le château pour découvrir l'exposition, revenons un peu sur la vie et l'œuvre de l'artiste austro-hongrois naturalisé français Victor Vasarely (1906-1997) en lisant le fascicule fourni avec le ticket d'entrée.

   

"Victor Vasarely est un plasticien singulier du XXème siècle, reconnu de son vivant pour avoir créer une nouvelle tendance de l'art contemporain : l'art optique.
Né en 1906 à Pécs, en Hongrie, Victor Vasarely a entamé des études de médecine avant de se tourner ver l'art. Influencé par le Bauhaus de Budapest où il a étudié à partir de 1929, il s'est immergé dans le constructivisme et l'art abstrait. En 1930, il s'installe à Paris, travaillant d'abord dans des agences de publicité comme havas et des imprimeries comme Draeger, tout en développant ses recherches en graphisme et en esthétique. Ce passage par le monde de la publicité lui a permis de confronter ses talents de plasticien avec l'univers du commerce et de l'industrie.

Dans la deuxième partie de sa vie, Victor Vasarely a continué à développer son style distinctif d'art optique explorant les possibilités de créer à travers ses œuvres des illusions d'optique et des effets visuels dynamiques. Son engagement pour un art social largement accessible à tous l'a conduit à explorer des formes d'art public et à promouvoir des projets communautaires artistiques.

Vasarely a également été un fervent défenseur de l'utilisation de la technologie dans l'art, expérimentant avec des mediums tels que la sérigraphie et la tapisserie pour reproduire ses œuvres en série, cherchant ainsi à les rendre plus aisément accessibles au grand public. Son influence s'est étendue au delà du monde de l'art traditionnel, incitant des designers, des architectes et même des fabricants de produits de consommation à intégrer des éléments d'art optique dans leurs créations.

Tout au long de sa carrière, Victor Vasarely a continué à défendre des idéaux d'art démocratique, cherchant à briser les barrières entre l'art et le public en rendant ses œuvres accessibles et compréhensibles par tous. Sa vision novatrice et son impact sur l'art de son temps font de lui une figure majeure de l'art du XXème siècle."

    

Nous passons la porte du château. L'exposition n'est pas très grande, mais le lieu est lumineux.

"Cette exposition unique en son genre présente un ensemble de 24 œuvres de Victor Vasarely, le père de l'art optique, offrant aux visiteurs une immersion fascinante dans l'univers de l'abstraction géométrique et des illusions visuelles..."

   

   
Bon, attention, il ne s'agit pas ici de se livrer à des expériences visuelles perturbantes, comme cela peut être le cas lorsque l'on est face à des réalisations comme celles ci-dessous...

 

 

 

Aaah, aah ! On croit que ça bouge, mais il n'en est rien. On croit que l'on a une mauvaise vue, mais non.

  
L'illusion provient du fait que les neurones détecteurs de mouvements sont piégés par l'image. Le mouvement est en fait provoquer par le passage du regard d'une région foncée à une région plus claire, d'une région lumineuse à une région plus sombre.
Cette impression de mouvement peut naitre aussi avec l'alternance de couleurs claires et foncées, mais aussi avec la géométrie ; comme on peut le découvrir avec les rouleaux d'Akiyoshi Kitaoka.

   

Une autre illusion ? Fastoche !

  

FIXE LE POINT ROUGE SUR LA PHOTO CI DESSOUS
PENDANT 15 SECONDES.
PUIS FIXE UN MUR BLANC EN CLIGNANT DES YEUX.

 

   

    

BREF : revenons à l'exposition en parcourant les trois salles où sont présentées 24 œuvres de l'artiste en lisant la brochure explicative fournie. 
"Les œuvres exposées huiles sur toile, acryliques, bois, aluminium, témoignent de l'évolution de la pratique artistique de Vasarely et de la diversité de ses recherches plastiques. Ses créations agissent sur la rétine par un jeu de contraste excitant ou un jeu d'apaisement harmonieux, promettent d'engager les visiteurs dans une expérience visuelle sans précédent, où formes et couleurs prennent vie dans un cadre exceptionnel."

Oui, bon, eh, oh, faut se calmer un peu quand même, hein, au niveau de la présentation de l'expo !
  
"'Victor Vasarely au château de Sancerre' invite les amateurs d'art et le public des visiteurs à explorer le travail d'un plasticien qui a révolutionné la perception de l'art moderne. A travers cette exposition, le château de Sancerre ne se contente pas de présenter l'œuvre d'un artiste visionnaire : il offre également un espace de réflexion sur l'interaction entre l'art, la science et la technologie, et sur la manière dont ces domaines se rencontrent pour créer de nouvelles formes d'expression esthétique."

  

Tour à tour, nous découvrons des œuvres variées, d'un tapis à une bouteille de champagne Taittinger revisitée en passant par des sculptures monumentales aux constructions plus intimistes.
Le Vega-fell (1968), bouteille Taittinger (1978), Dac bleu (1963), Tecture (1983) et... je n'ai pas trouvé le nom de la dernière œuvre que j'ai photographiée. 

 

 

 

 

 

Nous sortons de l'exposition pour maintenant prendre la direction de la tour des Fiefs dont l'entrée se trouve également sur l'esplanade.
Cette batisse fut érigée à la fin du XIVème siècle ou au début du XVème. Elle se compose de quatre étages.
Après avoir gravi les 157 marches, nous arrivons sur une grande et belle terrasse d'où s'offre à nous un magnifique panorama sur les alentours de Sancerre : vignobles, ville et vallée de la Loire.

 

   .

   .

   

Voilà !
Notre visite de l'exposition Vasarely au château de Sancerre se termine. Il faut savoir que tous les bénéfices cette exposition contribueront à la restauration de la tour des Fiefs.
De notre côté, nous reprenons la voiture pour nous diriger en Nièvre, et plus précisément à la capitale... de la Nièvre. J'ai nommé Nevers.
  

Sancerre-Nevers, c'est 55 kilomètres pour une heure de route si tu décides de passer par la rive Ouest de la Loire en traversant les petits villages de Gardefort, Feux, Sancergues, Précy, Jouet-sur-l'Aubois et Fourchambault.

Sancerre-Nevers, c'est aussi 54 kilomètres pour 47 minutes de route si tu décides d'emprunter l'A77, dite Autoroute de l'Arbre. Oui, c'est toujours étrange de nommer ainsi cette autoroute nivernaise avec deux mots qui semblent antinomiques : Autoroute, arbre.
Elle a été construite entre 1971 et 2012. Même si elle est à présent stoppée dans sa progression après Moulin, elle a tout de même été menée à bien sur 161 kilomètres de Poligny à Sermoise-sur-Loire ; contrairement à l'A69 qui devait relier Castres à Mazamet afin de faire gagner 15 minutes de temps de trajet à ses utilisateurs ???!!!!
Sa construction a finalement été arrêtée par soucis écologique, entre autres, afin de préserver des arbres et protéger des zones humides.

  

ET PIF PAF POUF, attention enchainement de derrière les fagôts !
Puisque nous parlons de projet abandonné, parlons d'abandon, parlons d'urbex.

Mais qu'est-ce don' que ça veut dire que ce mot d'Urbex là là ?

   

Eh bien, nous le verrons un autre jour, dans un autre billet.

    

    

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