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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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9 avril 2025

Randonnée en Pays Basque : L'AUTZA (64-ESPAGNE)

Allez : on repart pour un petit tour dans les montagnes basques.
Cette fois-ci, direction le sommet de l'Autza, situé à 1306 mètres d'altitude.
Je sais ce que tu es en train de te dire :
"Oh ben eh oh, c'est pas bien haut, ça doit pas être bien difficile !?"
Ouais ben... Attends... Tu vas voir !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

   

    

On parle des infos du moment ? Trump, la bourse, Le Pen...
Hein ? Non.
OK !

    

   
Pour effectuer cette randonnée de 5 heures environ, il faut se rendre à la frontière franco-espagnole, et plus précisément au col d'Ispéguy.
"Ah oui d'accord, c'est sympa, c'est bien, mais c'est où ?"
   

EH BIEN, C'EST Là !

  
"Ah OK, d'accord. Mais on voit pas bien..."

   

VOILà !

   
Comme tu peux le voir, le col d'Ispéguy, ou Izpegi, ou Port d'Ispegi est vraiment posé sur la frontière franco-espagnole, entre Saint-Etienne-de-Baigorry (côté français) et Erratzu (côté espagnol). Il relie également la vallée du Baztan (qui doit son nom au cours d'eau supérieur de la Bidassoa) en Navarre à la vallée des Aldudes (Basse-Navarre).
Le col d'Ispéguy doit son nom à la base radicale basque "aizpe" qui veut se traduit par "pied du mont".
Voilà. On a bien avancé là.

   

C'est donc sous un ciel complètement pas radieux que je quitte Mouguerre...

...pour emprunter la route des cimes à hauteur de Villefranque...

  
Ah oui, on voit très bien la cime du dos d'âne.
Bon, ben écoute, il faut espérer que cela se dégagera au fur et à mesure que nous avancerons vers le sud.

   

En attendant, puisque nous parlons de brouillard et de nuages, on s'écoute et on se regarde un petit NTO avec Cirrus 2/3.

Quelques minutes plus tard et quelques kilomètres plus loin, JE VOIS LA LUMIèèèèèèRRRRRREEEE quand je passe à hauteur de Bidarray. Je peux même apercevoir le sommet d'Iparla depuis la D918 qui longe la Nive...

   
Je parviens également à voir le fameux radar automatique de Bidarray qui, cette fois-ci,  -remis de ses efforts lors de sa balade sur le Baïgura- , s'est allongé pour se reposer un peu.

   

    
J'entre dans la vallée de Baigorri, dans sa forme francisée "Baïgorri", vient du basque ibai gorri et signifie "rivière rouge".

 

Je fais un petit détour par Ascarat pour aller voir la fresque réalisée par LPVDA lors du Festival Points de vue Street art de 2022.

  
Plus près !

   
C'est pas évident, mais, en fait, le travail d'Antoine Guignard, alias LPVDA, est réalisé à l'aide d'une ponceuse, d'une meule et d'un chalumeau. Il utilise des pans de bois vieillis par le temps comme supports et s'appuie sur l'unicité de chaque planche pour esquisser des visages.

   

    

Bon, vu que j'ai fait un petit détour pour voir cette fresque, il me faut à présent reprendre la bonne route qui passe, entre autres, par Irouléguy, village bien connu pour sa production de vin basque. D'ailleurs, tout autour, la route traverse les 240 hectares de vignes.
Nous avons également une très belle vue.

     

A l'Est,
le Pic d'Orhy qui tente de montrer
son sommet enneigé au loin.

   

A l'Ouest,
les imposantes et magnifiques falaises et crêtes d'Iparla
qui donnent des petits airs de Colorado
à cette partie du Pays Basque.

   

Après avoir traversé Saint-Etienne-de-Baïgorry...


...j'attaque l'ascension du col d'Ispéguy... en voiture.

   
Le col d'Ispéguy, c'est 8,80 kilomètres de grimpette avec un dénivelé de 512 mètres qui te fait passer de 146 à 672 mètres d'altitude avec des pourcentages allant jusqu'à 8%. Voilà, ça, c'est dit !
Une fois au sommet, nous découvrons la frontière franco-espagnole, ainsi qu'un très beau panorama sur la vallée du Baïgorri et des Aldudes au loin.

  

Le départ de la randonnée du jour  -qui doit nous mener, rappelons-le, au sommet de l'Autza-  se fait depuis le parking du col, à hauteur des ventas, ou bentas en basque.
Pour ceux qui ne sont pas de la région, les ventas, ou bentas en basque, sont des commerces traditionnels situés sur la frontière franco-espagnole. Elles proposent des produits locaux, espagnols et des souvenirs, mais aussi de l'alcool et des cigarettes moins chers qu'en France grâce à la TVA espagnole qui est moins élevée qu'en France.

  

BREF !
On n'set pas venu pour faire du shopping, mais pour marcher !
Au programme : 9 kilomètres de randonnée sur 5 heures environ avec un dénivelé de plus de 700 mètres.

  
Comme tu peux le voir, nous allons suivre et marcher sur la ligne de frontière.

   

   

C'EST PARTIIIII !

  

  

Départ depuis le fond du parking, direction le sud.

 
Oooh le panneau qui inquiète ! "Chasse en cours" !
Je suis le sentier à flanc de montagne avec vue sur la route montant au col d'Ispéguy.

  

Le sentier entre ensuite dans une forêt de hêtres parmi lesquels, parfois, viennent se joindre quelques chênes têtards. Diverses silhouettes apparaissent.

 

Le sentier passe parfois dans des zones rocailleuses...

   .

 

Ou des sous-bois en-moussé...

   

Et puis, après un peu plus de deux kilomètres de sous-bois, la lumière ! Je traverse à présent des champs avec le sommet de l'Autza en point de mire.

   

Quelques mini cascades sortent de la terre pour venir arroser le sentier.
J'arrive à hauteur d'un champs fermé par des barbelés. C'est le col Nekaitz, situé à 814 mètres d'altitude. Il est marqué par la présence de panneaux signalétiques et, un peu plus bas, d'une bergerie.

    

Impossible de ne pas voir
l'objectif du jour à atteindre.

 

Je suis à 814 mètres d'altitude, mais le sommet de l'Autza  -qui ne semble pas si lointain-  se trouve à 1306 mètres d'altitude. Il reste donc 492 mètres de dénivelé à gravir... sur une distance de deux kilomètres environ.
Aaaah oui, ça fait un sacré dénivelé d'un coup là ?!

  

Avant d'attaquer dans le dur, je rejoins le col d'Elhorrieta, 831 mètres d'altitude, par une belle zone herbeuse sur laquelle sont venus paitre quelques pottoks.

   

Arrivée au col d'Elhorrieta.
Après un peu plus d'une heure de marche en pleine nature, ce col est marqué par l'apparition d'une route venant de je-ne-sais-où. Une borne frontière et des panneaux confirment que je suis toujours à cheval entre Espagne et France.

   

Un peu au-dessus de la borne frontière n°102 du col se trouve un cromlech. Pas facile à distinguer. Un piquet indique sa "présence".


Un grand panneau donne quelques explications sur la signification de ce "monument mégalithique". Mais, en fait, le col d'Elhorrieta est une véritable nécropole. 14 cromlechs, aussi nommés baratze, et 2 tumulus ont été recensés en ces lieux. Ils sont répartis entre la borne frontière 101 et la borne frontière 102, probablement construits au cours de la période d'étalant de l'Âge de Bronze moyen à la fin du deuxième Âge de Fer.
Pour plus d'infos, tu peux aller voir sur le site très complet du "BOUQUETIN BOITEUX" en cliquant sur le lien suivant : NéCROPOLE DU COL D'ELHORIETTA.

 

Je quitte le col d'Elhorietta pour attaquer la partie très pentue de la randonnée. A partir de maintenant, finie la rigolade ! On grimpe dur jusqu'au sommet de l'Autza qui semble me narguer, là-haut.

De suite, après avoir quitté la petite route goudronnée, on attaque la pente à travers bois. Quelques mètres plus loin et plus haut, un premier panorama sur les cimes pyrénéennes apparait.

  
Avec un coup de zoom, je distingue les pics d'Anie et d'Orhy enneigés.

  

 

 

 

 

Après cette petite trouée, je retourne dans les bois. Quelques mètres sur ma gauche se trouve le piton Harrigorri (1117m), facilement reconnaissable à sa silhouette originale et à sa position face au vide.
Hein ? Ah ben non, je n'ai pas fait de photo.

   

Quelques mètres encore plus haut, je ressors du bois pour naviguer sur une zone herbeuse dégagé.


Maintenant, je vois bien le sommet de l'Autza. Il reste encore un peu de dénivelé...

   
Mais d'ici aussi, la vue panoramique est magnifique.

  

Juste un peu plus bas, sur la gauche, on peut voir, en bas à gauche, la pointe et le sommet du piton Harrigorri.

   

Allez ! On reprend l'ascension. Les derniers mètres. En zigzag et en suivant une sente aléatoire.
TIENS !!! Incroyable : l'ami Fred est là aussi ! Salut Fred !

 

 

La sente aléatoire me fait parvenir au pied d'un "tas de pierres et de rochers". Pas de vue. Qu'y a-t-il derrière ?

   

Et puis, juste derrière et au dessus... Le sommet de l'Autza... 1306 mètres d'altitude.

   

Oui, vu comme ça, on se dit : "Ah bon. Tout ça pour ça ?! Une borne sommitale blanche comme il y en a sur les autres sommets basques ?!"
Mais attttteeeeennnndddsss, c'est pas tout !

 

 

 

Au sommet de l'Autza, il y a aussi ces stèles commémoratives en hommage aux Pyrénéistes.
La première est dédiée à un jeune disparu à l'âge de 29 ans en 2000.
La seconde est dédiée à deux montagnards décédés en 1988.

  

L'autre particularité de ce sommet, bien sûr, c'est le panorama qu'il offre à 360° sur les alentours, des premiers sommets pyrénéens aux montagnes basques jusqu'à l'océan.

 

Petit zoom...

  

De gauche à droite, on découvre le Pic d'Anie, Pèneblanque, le Pic des Trois Rois, Ansabère, Pétrogème, Mallo de Acherito et le Pic d'Orhy.
C'est la vue panoramique plein Est.

   
Au nord, eh bien...
Bon... Euh...

  

Oui, bon. Regardons vers l'Ouest et découvrons...
   

LA RHUNE

   

Toujours à l'Ouest, l'autre particularité intrigante du sommet de l'Autza est ceci.

   

C'est une zone recouverte de mégalithes !

 

   

Etrange. Envoutant. Mystérieux. Quelle est l'origine de ce lieu et de ces présences ?
"Les pierres dressées, apparemment on ne sait pas grand chose de leur origine. L'usage de la pierre (élément fondamental de la culture ancestrale basque) et la localisation (la montagne est un lieu mythologique et initiatique fort) renverrait à un site sacré basque très ancien." RANDO PYRENEES

    

Je me contenterais donc du mot Autza qui, en basque, serait une variante d'Aitza formé de Aitz qui signifie rocher, pierre, associé au déterminant a qui signifie le. L'Autza serait ainsi la pierre, le rocher (sources : Le bouquetin boiteux).
Une autre interprétation souligne qu'il ne s'agit pas de mégalithes ou autres vestiges de l'époque néolithique. Pour certains, il s'agirait d'un jeu.

 

Mais aussi...
Une légende raconte également que le serpent Herensuge de la mythologie basque serait à l'origine de ce lieu. Un berger avait défié tout le monde d'avoir des terres plus hautes que les siennes et faisait paitre son troupeau au sommet de l'Autza. Le serpent  -en fait assimilé à un dragon-  vexé par le berger aurait d'un coup de queue terrifiant écrasé la moitié du troupeau tandis que l'autre moitié, figé par la terreur, se serait transformée en pierres levées... d'où le fait que certaines pierres soient couchées sur le sol et d'autres "levées"... (sources : Jean-Yves sur Flikr).

   

Je retourne au sommet, près de la borne sommitale. Impossible de boire la petite bière belge traditionnelle de fin de randonnée. Il fait trop froid et il y a trop de vent. Je pose un peu plus bas, à l'abris, à côté de cette étrange rocher qui fait face aux sommets pyrénéens enneigés.

  

Voilà.
Il ne me reste plus qu'à redescendre par le chemin déjà emprunté pour regagner le col d'Ispéguy.

   

  

Et maintenant,
la petite vidéo de la randonnée.

 

.

.

 

 

Commentaires
F
SUPERBE!!! Bravo !!! perso, je n'ai fait, il y a belle lurette, le PIC DES TROIS SEIGNEURS!!Le plus dur fut la descente!! Bizarre que l'on n'ait pas vu de chamois!! Bisous Fan
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J
Salut Fan ! Bonne journée, la bise.