Sur des plages landaises, hors saison (40)

Tiens, allez, on va changer un peu de l'Urbex, des montagnes pyrénéennes, des paysages basques pour nous rendre sur les plages landaises. Mais attention : les plages landaises hors saison.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Eh hein : t'en as marre des infos en ce moment, hein ? Ben ouais. Les Trump, les Poutine, les machins. Tu te lèves le matin en te disant : "Bon alors, qu'est-ce qu'il va nous raconter comme connerie encore aujourd'hui l'aut'con là-bas aux States ?"
Fin janvier, il avait décidé de rebaptiser le Golfe du Mexique en Golfe d'Amérique...

Alors, ça a pas mis longtemps à s'affoler sur les réseaux sociaux et compagnies. Tout le monde y est allé de sa petite remise en place.

Ici aussi, dans le sud-ouest, on a laissé notre petite touche perso.

Et puis, il y a quelques jours, une autre info est arrivé sur les téléscripteurs. Hein, ça se dit ça, téléscripteurs" ? Ca existe encore ?

Alors, bien sûr, on n'a pas mis longtemps à redonner encore un nouveau nom au Golfe du Mexique...

BON BREF : à un m'ment donné, avec toutes ces infos, on en vient à ressentir une certaine fatigue informationnelle, résumée de cette façon par Coco pour Charlie Hebdo.

Il est grand temps de prendre un peu de recul. Et pour cela, allons naviguer sur les plages landaises.

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Le jour se lève sur Mouguerre.
Comme souvent en cette saison, le ciel matinal arbore de belles couleurs, ponctuées de quelques nuages aux formes variées.

Mais pourquoi de telles couleurs en hiver ?
En fait, d'après les météorologues, ces couleurs trouvent leurs origines avec la position du soleil qui est plus basse sur l'horizon en hiver plutôt qu'en été. Le ciel pourpre  est donc intimément lié à la diffusion de la lumière solaire dans notre atmosphère.
"Matins et soirs, la lumière du soleil rase la Terre à l'horizon : celle-ci traverse donc une couche d'air plus épaisse. Notre atmosphère va être en mesure de stopper certaines ondes de lumières émanant du soleil : les courtes longueurs d'onde  -de couleur bleue-  ne passent plus. Les plus grandes -les rouges- peuvent quant à elles traverser l'atmosphère.
Le phénomène est accentué en hiver par la présence d'humidité dans l'air. Plus cette lumière rencontre un fort taux d'humidité sur son passage, plus elle se diffuse et ses couleurs à faible longueur d'onde disparaissent." LA DEPECHE

Cela n'annonce pas forcément du beau temps, mais ce n'est pas grave.
Allez, je monte dans la voiture, j'allume le moteur, je branche la clé USB qui me passe un extrait du dernier album de Diskay, "Solar Soil".

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Mon premier choix de balade océanique se porte sur Tarnos et la plage de la Digue.
Je quitte les Pyrénées-Atlantiques et le Pays Basque en franchissant l'Adour.
La route menant à l'océan et à cette plage a changé d'itinéraire. Elle ne passe plus par le port de marchandises de Bayonne, dominé par de hautes grues massives et de gros silos.
La nouvelle route longe la plage de loin, traverse le sable fin et passe à proximité des quelques blockhaus, vestiges tagués de l'ancien mur de l'Atlantique.

Le parking n'a pas changé. Il fait toujours face à la plage interdite sans nom, et régulièrement recouverte de branches d'arbres qui ont été amené ici par l'Adour.

Un panneau nous rappelle que...

   
On s'en doutait un peu...

La plage de la Digue se trouve à hauteur de l'estuaire de l'Adour, là où le fleuve vient se jeter dans l'océan.
La plage doit son nom à cet incroyable langue de béton de plus de un kilomètre pour 80 000 tonnes de béton et d'un mur garde-mer de trois mètres de haut. 3300 blocs cubiques de 40 tonnes protègent les parties les plus exposées à la houle.
La dernière fois que j'étais venu, c'était en janvier 2022 (cf : Du côté de Tarnos).

L'autre particularité de cette digue, c'est qu'elle est recouverte de tags et de graffitis en tout genre, souvent changeants. Un livre, ou une bande dessinée, ouvert.

 Bon, aujourd'hui, il n'y a pas trop de ciel bleu et les coefficients de marée sont assez élevés ; ce qui ne permet pas de faire l'aller-retour sur la digue car les vagues sont dangereuses lorsqu'elles viennent se heurter à ce mur de béton.
On peut également observer les vagues s'écraser sur le feu de la plage de la Barre d'Anglet, de l'autre côté de l'Adour.

On peut aussi marcher tranquillement sur le sable de la plage de la Digue désertée, face à l'océan empli d'écume et de vagues incessantes.

Allez !
Je remonte en voiture pour prendre la direction d'une autre plage landaise, un peu plus au nord.
La route passe au milieu de multiples usines, notamment les entreprises liées à l'aéronautique, comme Safran ou Daher. Je prends à gauche. Petite ligne droite à travers les pins. C'est marrant ces changements de paysages soudain. Au bout de la ligne droite, un parking, celui de la plage du Métro. Là aussi, il y a questionnement car il n'y a jamais eu de métro dans la région. Alors pourquoi un tel nom ?
   
"L'origine du nom de cette plage vient tout droit d'une vaste maison aux volets rouges, achetée par le syndicat CGT de la RATP à l'époque du Front Populaire, un peu en amont, sur la route qui traverse la pinède.
L'été, les enfants des agents du Métropolitain parisien y venaient en colonie, et l'hiver, la demeure faisait office de sanatorium. Pour les gens du coin, c'est devenu le métro." SUD-OUEST

La plage ne prendre le nom de "plage du Métro" qu'en 1977. Entre temps, les locaux de la colonie de vacances accueillera également 150 réfugiés pendant la guerre civile espagnole.

Il pleut. Pas grand monde dans les parages. Les quelques rares commerces du lieu (restauration à emporter et école de surf) sont fermés en cette saison.

Pas de métro à la plage du Métro, mais une ancienne piste d'aviation.

Aujourd'hui, elle a complètement disparu, recouverte par la dune et la végétation. Il s'agissait d'une piste d'essai utilisée par les avions Dassault pour l'entreprise Turbomeca. Cela parait surréaliste de penser que des avions pouvaient être présents ici.

Marchons un peu direction plein Ouest...

...pour se retrouver face à l'entrée
de la plage et de l'océan.

   
Un "chemin de planches" parcourt la dune séparant le poste de secours de la plage.

L'entrée sur la plage se fait à hauteur d'un blockhaus à la silhouette "originale".

Surnommé également "Bunker cigarette", il s'agit d'un ancien poste d'observation d'artillerie Regelbau 627 construit en 1943, lors de l'édification du Mur de l'Atlantique par les nazis, de 1942 à 1944.

  
"Ce bunker peut héberger dans sa configuration de base un officier et six hommes. Il se compose d'un sas d'entrée anti-gaz plein Est couvert du feu d'une caponnière et desservant la salle de planification et la salle de vie/chambrée. Une petite pièce desservie par la droite de la salle de planification compose son angle plein ouest face à la mer (sous la cigarette). Elle est surélevée d'une échelle colonne permettant de rejoindre la poste d'observation dont la toiture est composée d'une lourde plaque blindée métallique.(...)" BEMALPA.COM

   
Ce bunker fait aujourd'hui la joie des graffeurs et des plagistes... Bon, pas aujourd'hui parce qu'il fait un temps de merde et qu'il n'y a personne sur la plage. Enfin, personne... Si, il y a une surfeur des sables...

BREF !
  
Juste derrière le bunker de la plage, sur le haut de la dune, un truc...

  
Zoomons !

Coquin !

   
Marchons sur la plage, les yeux dans l'eau... Non, ça, c'est Roch Voisine :
"Seul sur le sable, les yeux dans l'eau, mon rêve était trop beau" ("Hélène", 1989)
BON, j'comprends pas tout, mais si tu veux.

Au loin,
un pétrolier passe sans faire de bruit...

Sous les nuages gris...

    
   
Hors saison, sans le moindre humain présent pour bousculer les perspectives océaniques et marquer un repère identifiable, la plage parait immense.

Plus d'un kilomètre de sable et de petits cailloux.

   
Mais aussi, soudain,
une surprise !

Surréaliste ? Pourquoi pas.
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Mais alors, que penser de cela ?
En cette période hivernale et presque début printanière, quand les plages ne sont pas encore surveillées et nettoyées, on trouve du bois flotté. Parfois même carrément un arbre !

   
Cela peut paraitre surréaliste de découvrir une telle présence sur cette plage déserte. Pourtant, cela s'explique par le fait que l'Adour  -qui se jette dans l'océan quelques kilomètres plus bas comme nous avons pu le voir-  charrie avec elle la végétation des rives de terre qu'elle traverse depuis le pied du Pic de Midi de Bigorre, où elle prend sa source.

308 kilomètres environ, du Col du Tourmalet à 2115 mètres d'altitude à Tarnos, à hauteur de la plage de la Digue, 0 mètre. Montagnes pyrénéennes, champs béarnais, méandres landais, villages, villes, port, rives, affluents, ports maritimes, plaisanciers, de commerce. Des rives étroites aux larges horizons, des montagnes à l'océan. L'Adour, nom aux multiples significations même seulement en gascon : "source", "cours d'eau", "irriguer".
Aïe, aïe, aïe... Si même dans une langue locale, on ne parvient pas s'entendre sur la signification d'un seul mot, d'un seul nom, comment se faire entendre les langues et religions ?

Qui dit arbre sur plage, dit bois flotté.
Et qui dit bois flotté en hors saison, dit construction.
Sur la seule plage du Métro, des personnes venues il y a peu se sont livrés à quelques échafaudages, quelques batissements (ce mot n'existe pas, mais on peut le dire quand on n'arrive pas à trouver un vrai synonyme au mot batissage... qui n'existe pas non plus), quelques constructions... De différents et divers gabarits.

   
Petit inventaire au passage.

 
Ah mince, non, ça, c'est normal : ce sont des barrières en bois  non flotté qui sont installées à l'année pour éviter que les gens aillent n'importe où sur la dune qui s'affaisse... Ce verbe existe, lui, et ce n'est pas un gros mot !

Voyons d'autres constructions-élaborations particulières en bois flotté ramassé.

CABANE BOIS FLOTTé 1

Cela peut sembler un peu archaïque, mal isolé, vétuste et plein d'autres mots du même genre... mais... il suffit juste de se projeter ! Comme te le propose maintenant Jénorme Plozzo avec ce nouveau bien immobilier !

BON BREF !
C'est toujours sympathique de se poser peinardement sous ces quelques branches de bois flotté posées là pour élaborer une construction, certes primaire, mais on s'en fout. Après tout, est-ce que, en saison, tu irai habiter dans un de ces châteaux de sable que construisent les enfants en été sur les plages.
A chaque saison sa construction : château de sable en été, cabane en bois flotté l'hiver.

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QUELQUES PHOTOS DE LA CABANE 1
Autrement

La terrasse avec vue sur océan

Je ne suis pas à la recherche d'un bien immobilier sur la plage du Métro, mais il faut avouer que c'est grisant et très agréable de marcher sur cette longue plage, seul, ciel nuageux menaçant mais pas trop, en se demandant si on ne voit pas découvrir une autre construction un peu plus loin. Et quand on  marche sur une plage déserte, parfois on ne se rend pas compte de la distance que l'on parcourt.
  

"Moi je traine dans le désert depuis plus de 28 jours
Et déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
La fée des neiges me suit tapant sur son tambour
Les fantômes du syndicat des marchands de certitudes
Se sont glissés jusqu'à ma lune, reprochant mon attitude
C'est pas très populaire le goût de la solitude.
  
Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées du jeu qu'on veut te faire jouer
Les yeux bandés !!!!!"
JEAN-PATRICK CAPDEVIELLE
    

Ben oui, cette chanson  -"Quand t'es dans le désert" de Jean-Patrick Capdevielle a plus de 45 ans.
Et aujourd'hui, si on relit ou chantonne quelques paroles...

"Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
Foncent vers moi sur la musique d'un piètre accordéoniste
Je crois pas qu'ils viennent me parler d'la joie d'la vie d'artiste
D'l'autre côté, voilà Caïn toujours aussi lunatique
Son oeil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
Il trône dans un cimetière de vieilles pelles mécaniques."

Attention,  nouvelle cabane un peu plus loin, après avoir marché sur le sable vierge, sans objectif aucun.
Ce n'est plus une cabane en bois flotté, c'est une villa !

CABANE VILLA EN BOIS FLOTTé 2

Ah... On ne se rend pas bien compte d'ici. Peut être, cette construction ne fait-elle pas penser à une carcasse de baleine échouée... Et pourquoi pas... Même s'il n'y a plus de baleine sur les côtes basque set landaises depuis quelques siècles... Un bateau en bois flotté ? Faisons le tour de cette construction.

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PLAN DE LA CONSTRUCTION

Entrons...

Ah oui, c'est grand. Il y a une couverture bleue au cas où.

Dehors, une terrasse a été aménagée avec des rondins de bois pour composer un "salon de jardin", face à l'océan.
Devant la bâtisse, plein sud, des fleurs -des achilleas maritima-  ajoutent une touche colorée et lumineuse.

Bon, allez.
Je quitte la plage du Métro pour une nouvelle destination, un peu plus au sud, avec Labenne-Océan.
Une petite vidéo de ce que j'ai vu sur la plage du Métro...

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Comments

[Françoise Grandin]

BRAVO Monsieur l'agent immobilier!!! Les villas présentée donnent envie d'avoir le syndrome de Robinson!!!hihihi! C'est courageux d'avoir été sur cette plage du Métro!! Perso, je n'irai pas, car trop frileuse!! Suis contente de t'avoir lu!!!Bisous Fan