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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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27 avril 2025

DE BAYONNE A NEVERS EN 2025 (64-58)

Ah ben, ça faisait longtemps que nous n'avions pas fait un petit trajet Bayonne-Nevers sur le blog. Eh ben voilà!
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

  

 

Aaaaaah oui ! Bayonne-Nevers !
Depuis plus de 15 ans, on en fait des allers-retours ! On en a fait de la route ! On en a croisé des villes et des villages ! On en a vu des lieux, des choses et des machins ! On en a croisé des paysages, des vies et des histoires : insolites, dramatiques, poétiques, culturelles, créatives,...
Citons comme ça là, PAF, vite fait : Hagetmau et son rond-point de la chaise géante, Labastide d'Armagnac et son plus vieux café de France, Pech Bardat et son éléphant géant, des hôtels de bord de route, Saint-Bonnet-de-Four et son église, des bars de bord de route, le village martyr d'Oradour-sur-Glane, les fresques de l'église de Nohant-Vicq, la tombe de Mort Schuman à Bordeaux, les intrigantes Pierres Jaumâtres en Creuse, le village abandonné de Courbefy, la tom de Raymond Poulidor à Saint-Léonard-de-Noblat, les magnifiques fresques de Jorge Carrasco dans l'église du Menoux, la dune du Pilat, la source miraculeuse Moncaut, etc.

 

Aaaah oui, ça en fait des découvertes !
Maaaaaaiiisss, après toutes ces années et tous ces trajets, y'a-t-il encore des choses à voir entre Bayonne, Pays Basque, et Nevers, la nivernaise ?
Eh bien oui !
C'est cela qui est fantastique avec le fait de faire la route en France et sur une telle distance ! Il y a  toujours quelque chose à voir et à découvrir. La preuve avec ce nouveau trajet !

  

TOUT DE SUITE,
LA CARTE !

  

Ah oui, vu comme ça, c'est un trajet simple de Bayonne à Nevers qui s'étend sur 680 kilomètres. Ah ouais, quand même ! Bon.

   

SITUATION !

     

IL ETAIT UNE FOIS LA VEILLE...
Pendant que nous passions une sympathique soirée avec les amis voisins basques à discuter des dernières infos du moment, comme...

 
...je me suis soudainement rendu compte que j'avais un papillon -non pas sur l'épaule-  mais sur les lunettes.
Ce n'est pas tellement qu'il me gênait, mais... je me demandais ce qu'il faisait là, à cette heure ci, et à cette endroit précis.

 

  
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aaaah, pis il ne voulait pas partir. Un peu comme si il voulait participer aux discussions en toute discrétion.
Mais c'est quand même étrange à une heure aussi tardive de voir ce lépidoptère errer sur les verres de lunettes d'un humain qui boit du vin rouge.
Surtout quand on connait sa fonction primaire :
"Les papillons jouent un rôle important de pollinisation. En visitant chaque fleur à la recherche de nectar, ils se couvrent de pollen qu'ils disséminent en passant de fleur en fleur. Ils assurent ainsi la fructification des plantes potagères et fruitières." GAMMVERT

   
Ouah putain la ref ?! Gammvert !
Après, je me suis interrogé si la présence d'un papillon était synonyme d'un signe quelconque.
Symbole de transformation,  -de l'œuf à la larve-, le papillon quitte la sécurité de son cocon, déploie ses ailes et prend son envol. Cette transformation symbolise l'espoir et les nouveaux départs.
Mais quand on creuse un peu plus en se référant aux différentes interprétation que se font divers pays et religions, on remarque que le papillon est tour à tour symbole ou représentation de l'âme, de changement, de joie, de liberté, d'éphémère, de vanité, porteur de message, de paix, d'amour, de renaissance,... Ouais bon : un peu tout quoi ?!
mais une chose est sûre  -même si elle est triste-  c'est que ce beau et brave papillon d'un soir ne vivra pas plus de quelques semaines. Ou quelques heures s'il est en fin de vie. Non, ce n'est pas un éphémère, mais un Ephyre Trois Cerceaux, dont l'existence peut s'étirer jusqu'à... ben je sais pas, j'ai pas trouvé.

   

BREF !

   

LE LENDEMAIN
Il est grand temps de prendre la route pour rejoindre la Nièvre et sa préfecture qui n'est autre que Nevers. A ne pas confondre avec le mot anglais never qui se traduit par jamais. Hiroshima mon amour, Marguerite Duras, tout ça, on en a déjà parlé !
Je quitte donc Mouguerre et Bayonne pour prendre la direction de la Bourgogne.
Pas prévu de visiter ou de faire des détours pour ces premiers kilomètres.
Juste remarquer un ciel couvert au-dessus de l'A63...

 
Un peu plus tard. Il pleut sous un ciel gris assez prononcé.
On passe Bordeaux, Angoulême, presque Limoges, A20, sortie La Souterraine, Guéret, Montluçon et... ah, enfin un arrêt, un truc à voir !
Où ça ?
Eh bien, dans le petit village de Louroux-Hodement.
Nous sommes en Auvergne, et plus précisément dans le département de l'Allier.
Si j'ai fait quelques détours du parcours initial et le plus rapide entre Bayonne et Nevers pour venir faire une pause ici, c'est parce qu'il est signalé qu'à la sortie du village, il existe un Lagon bleu.
POUUUUAAAAAAAHHHHH ! Un lagon bleu, ici, en Auvergne. Perdu dans le bocage ! Incroyable !

   

Non, mais c'est vrai. Quand on te dit "Lagon bleu", à quoi tu penses ? Quelles sont les images qui te viennent à l'esprit ?

  
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ah ouais ? Le bouquin d'Henry de Vere Stacpoole (1908) ou le film de W. Boden réalisé en 1923, ou celui de Frank Launder réalisé en 1949, ou celui réalisé par Rendal Kleiser en 1980 avec Brooke Shield ? Ah ouais.

 
L'HISTOIRE
En 1841, Emmeline Foster et Michael Reynolds, deux jeunes enfants britanniques, sont les survivants d'un naufrage dans le Pacifique sud. Après des jours à flot, ils sont abandonnés sur une île tropicale luxuriante en compagnie du gentil vieux marin Paddy Button. Finalement, Paddy meurt dans une frénésie ivre, laissant Emmeline et Michael seuls. Ils survivent uniquement grâce à leur ingéniosité et à la générosité de leur paradis lointain... Ils découvrent ainsi, sans trop comprendre ce qui leur arrive, les mystères de la puberté, de la sexualité et de la grossesse avant d'avoir un bébé.
  
IL FAUT LE SAVOIR OU PAS
Pour le film réalisé en 1980, Brooke Shield obtiendra le Strinkers Bad Movie Awards de la pire actrice et Christopher Atkins celui du pire acteur.
Toutefois, le film remporta un beau succès public.

   

Moi, je voyais plus ce genre de lieu et de photos.

 
Tu vois : Polynésie, Malte, Islande, la mer, chaude ou froide, le sable, une île, solitude, beauté, eau claire. Le rêve un peu quoi ?!
DONC j'arrive à Louroux-Hodement où, il faut bien le dire sans médisance, ça ne ressemble pas trop à la Polynésie.

 
Pas de panneau indiquant la direction de ce fameux "Lagon bleu". Mais j'ai vu des gens stationner devant une grande grille grise. Etait-ce une secte ou un centre de vacances ? Je vais voir.
Pour cela, il faut juste sortir au nord du village.
Une grande barrière sépare le site de la route. Sans savoir si j'ai le droit d'être là, j'avance sur une piste goudronnée, sous des arbres jusqu'à arriver à un panneau indicateur plus précis.

  
Ah ? Ok ! "Le lagon bleu" est en fait un ancien site de carrières.
Il s'agissait d'un lieu d'extraction du granit, exploité dès 1925. Il a notamment fourni la construction de l'A71 à partir de 1983.
C'est en 1990 que l'arrêt définitif de l'exploitation du site fut décrété. Il laissa ainsi place à une réserve d'eau naturelle d'une surface de 1,5 hectares et d'une profondeur allant jusqu'à 12 mètres. Son alimentation ne se fait que par des sources. D'où la pureté de l'eau. Celle-ci héberge méduses et écrevisses.
Le site est aujourd'hui aménagé en lieu de détente et de promenade avec des tables de pique-nique et plusieurs panoramas.

   

Bon, ben, écoute, allons faire le tour de ce "lagon bleu".

 
Oui, bon, ben écoute. C'set calme, c'est paisible, c'est bucolique. Mais je ne vois pas Brooke Shield et Christopher Atkins se balader à poil ici en bouffant des noix de coco pour un éventuel remake du film de 1980.
Je continue de faire le tour en prenant un peu d'altitude par les escaliers sécurisés.

  
De là-haut, on a une belle vue sur... le lagon bleu, bien niché dans la rocaille, au pied des falaises.

 
Par contre, pas évident de piquer-niquer.

Les tables sont loin des panoramas et encerclées par la végétation. Nature quoi !
Je poursuis ce petit tour de 2 kilomètres environ avec un autre point de vue où le plan d'eau apparait dans le verdure.

   
Bon ben voilà quoi.
Après ce petit tour de lagon, je retourne à la voiture pour reprendre la route en direction de Nevers.

   

   

Je prends à présent la direction d'un autre lieu insolite que j'ai repéré je-ne-sais-plus-comment. Ce lieu est aussi bien perdu dans la campagne auvergnate, du côté du village de Venas.
Pas évident à trouver. Le village, ça va. Le menhir christianisé aussi ; même s'il est posé quelque part en bord d'un chemin qui mène dans les champs.

Qu'est-ce que c'est don' ?

   
LE MENHIR CHRISTIANISé

"Sur toute la commune de Venas se trouvent des amas rocheux, blocs et autres pierres, qui dessinent le pays, comme l'indiquent les noms de plusieurs parcelles comme Les Roches, Rochers, Pérignats...
Parmi eux se trouve ce menhir d'1,50m, dressé à proximité d'un carrefour de chemins anciens, autrefois vaste "carrouer" offrant, de par sa situation en hauteur, une très belle vue panoramique sur le caractéristique paysage bocager. On aperçoit, en effet, les bouchures (nom local donné aux baies) délimitant les champs, les nombreuses parcelles de forêts et les emblématiques arbres isolés (souvent des chênes).
L'hypothèse selon laquelle nous sommes en présence d'un menhir se trouve confortée par l'épannelage d'une des faces du rocher alors que l'autre est restée brute. Ce menhir fut, par la suite, christianisé par l'ajout d'une lourde croix primitive en pierre présentant une petite cuvette."
OFFICE DU TOURISME

  

Après quelques petits tours et détours, mais pas trop quand même, je passe à hauteur d'un arbre incroyablement intrigant par ses branches élancées et dénudées, semblant vouloir arracher le ciel.

Mais ce n'est pas mon objectif du moment.
En effet, là, ici, sur ces routes auvergnates de campagne profonde, quelque part entre Montluçon et Saint-Amand-Montrond, je cherche un lieu bien précis nommé...

La maison, couleur du temps.

 

Je n'ai pas beaucoup d'infos sur ce lieu si ce n'est ce qui est dit sur le site Allier-Bourbonnais :
"Le peintre Chop qui vit dans ce lieu magique, travaille depuis mai 1970 sur le thème du temps. Une réflexion orchestrant les quatre saisons de la nature, avec les quatre âges de la vie.
La maison présente des peintures murales géantes, figuratives, intérieures et extérieures, du mobilier (par exemple un lit à baldaquin, onirique, changeant son décor tous les trois mois), des costumes du XVIIIème siècle pour voyager ; le tout dans un flot de tissus somptueux, en une forêt de chandeliers anciens et contemporains, ces derniers annonçant une deuxième maison en cours de réalisation inspirée par le futur celle-là !"

  
Quelques mots de Chop pour expliquer son œuvre :
"Je vous annonce la couleur, il y a plusieurs façons de visiter la maison. D'être dans la maison, c'est une chose, de la comprendre, c'est bien, mais de saisir le rituel de vie que j'ai instauré dedans, c'est encore autre chose. (...)
Je me suis inspiré de Le Caravage. Le thème est le temps, la brièveté de l'existence. J'associe les quatre saisons de la nature, aux quatre âges de la vie."

La maison présente des extérieurs, couleur de feu. A l'intérieur, plusieurs pièces décorées, organisées suivant les saisons, ainsi qu'un grenier plongé dans le noir offrant tout un tas d'œuvres fluorescentes. Quant au jardin, il rend hommage à Bacchus.

   
Alors, bon, tout cela semble bien intrigant.
Je finis par trouver le lieu, bien perdu dans une impasse de route de campagne, au lieu di Petit Clemagnet.
Problème : je suis arrivé trop tard pour la visite. Je suis donc resté à l'extérieur pour faire quelques photos des façades.

  
Ah oui, ça a l'air spécial. Tant pis. Je repars.

   

Neuf kilomètres plus loin, ou plus tard, je traverse le village d'Hérisson. Nom sympathiquement mignon de prime abord.
J'y suis déjà passé, mais j'aime bien ce village très touristique et très bien agencé, dominé par les ruines de son château fort du XIème siècle.

 

Mais Hérisson, c'est plein d'autres petites choses à découvrir en se baladant dans les rues et ruelles de ce village médiéval. Des commerces variés avec de jolies enseignes, une promenade le long de la rivière de l'Aumance, des publicités peintes, l'église romane du XIIème siècle et d'autres surprises.

 

 

 

  

 

Après cette petite balade urbaine, je reprends la route.

Passage à Le Brethon, pour le nom.

On peut également voir la chapelle de la Bouteille (beau nom), le chêne de la Résistance (dans la forêt de Tronçais), un menhir christianisé (encore),...

   
Un peu plus loin, autre nom de village avec...

...qui me fait penser au film d'Albert Dupontel, réalisé en 2009.
 

   .

    .

Un peu plus loin, je traverse la petite ville de Cérilly.
Je remarque quelques commerces, ouverts ou fermés, comme...

Ou encore cette boucherie-charcuterie avec une très belle enseigne sculptée.

   

Je retrouve la campagne. Encore un petit passage dans une ville au nom particulier.

Bien connue pour sa porcelaine fabriquée ici depuis le XIXème siècle, le village doit son nom et son origine, selon la tradition, à un miracle réalisé par saint Menoux.
Selon cette légende, alors que saint Menoux parcourait l'Allier, il se trouva en présence d'une couleuvre qu'il empoigna et jeta au loin en prononçant la phrase : "Où la couleuvre tombera, pays sera, porcelaine naitra, art vivra."
C'est à l'endroit où retomba l'animal que serait né le village de Couleuvre qui accueillera quelques siècles plus tard la célèbre manufacture de porcelaine.

Photos : Manufacture de Couleuvre

  
Je ne sais pas si saint Menoux a lancé un Breton ou un Vilain dans les villages croisés auparavant, mais il a fait une faute en rajoutant à chaque fois un H de trop.

 

 

Un peu plus loin toujours et encore, un autre art s'exprime, plus contemporain, celui du street art avec l'étonnant "Street art city", à la sortie de Lurcy-Levis.
Nous nous y étions rendus il y a quelques années (cf : Street-art city (03)).
Là encore, je suis arrivé trop tard pour pouvoir entrer et visiter ce lieu unique. Je suis donc resté dehors, face à la nouvelle façade des murs d'enceinte.

   

 

60 kilomètres plus loin, autre ambiance. Nous plongeons dans la sale Histoire française en nous rendant dans la commune de Soye-en-Septaine, et plus précisément dans une zone militaire.

  

Un panneau, très discret, près de l'église, nous rappelle sommairement ce qui s'est passé au lieu dit Les puits de Guerry.
Un écrit y figure, quelques mots sont effacés par le temps et la météo.

"Par cette route, les 24 juillet, 26 juillet et 3 août 1944, l'occupant allemand a emmené, parce qu'elles étaient juives, 37 personnes jusqu'au lieu isolé de Guerry, une vieille ferme où elles ont été assassinées et précipitées dans des puits, ensevelis sous de lourdes pierres.
Elles devaient disparaitre à jamais, mais un homme Charles Krameisen, a réussi à échapper aux bourreaux et a dévoilé ces terribles expéditions.
Les recherches entreprises par le Comité berrichon du souvenir et de la reconnaissance ont permis de découvrir les corps des 36 victimes le 18 octobre 1944.
Préve(?) du soulèvement de Saint-Amand-Montrond à la suite du Débarquement de Normandie, les Allemands répriment violemment les velléités de libération des Résistants le 8 juin.
A la suite de ces évènements, 76 hommes, femmes et enfants juifs sont arrêtés à Saint-Amand dans la nuit du 21 au 22 juillet.
70 sont emprisonnées au Bordiot, la prison de Bourges. Le 24 juillet, 26 hommes sont amenés à la ferme de Guerry sans connaitre leur destin. Paoli, membre de la Milice et collaborateur actif de la gestapo, guide ce premier convoi. Le 3 août 1944, 8 femmes quittent leur cellule et se préparent à emprunter la même route. Le 26 juillet 1944, 3 autres hommes, arrêtés par ailleurs, ont connu le même sort.
La tragédie de Guerry est un crime contre l'humanité."

  

Si nous connaissons d'avantage les crimes commis par la division Das Reich à Tulle, Argenton-sur-Creuse Oradour-sur-Glane et à Tulle ; ou encore le massacre de Maillé, sans oublier les nombreuses horribles rafles dans tout le pays (Vel d'Hiv, Izieu,...), on n'oublie bien souvent de mentionner ce lieu d'Histoire sordide, situé dans ce lieu du Cher, sur un terrain militaire où il est interdit de pénétrer et de prendre des photos.
J'ai donc fait une capture d'écran avec Google view de l'entrée de la ferme où se trouve les puits de Guerry.

   
Après la Libération, on sortira de ces deux puits 28 corps d'hommes et huit corps de femmes, pour la plupart ayant été jetés vivants et écrasés par des blocs de pierres et de ciment.
C'est "grâce" au témoignage du seul survivant de ces déportations, Charles Krameisen, le 12 septembre 1944, que les autorités de libération ont eu connaissance des horribles crimes commis ici sur des Juifs arrêtés à Saint-Amand-Montrond par la gestapo et la milice française du 21 au 22 juillet 1944.
Cette opération fut classée secret par les nazis. Ce sont des ordres venus du Hauptstrumführer Friedrich Merdsche, Kommandeur de la Sipo-SD d'Orléans, exécutés par les gestapistes de Bourges, Erich Hasse et Pierre Paoli, ainsi que la milice représentée par Joseph Lécussan (plus d'infos : archives départementales 18).
L'un des principaux responsable de ce massacre est Pierre Paoli, agent français naturalisé allemand du SD de Bourges. L'histoire a retenu les noms de ces criminels de guerre français et/ou collaborationnistes que furent, entre autres, Papon, Touvier, Laval, Darnand, Vallat, Bousquet,... mais il est très rare que le nom de Pierre Paoli soit cité. Pourtant !

 

Né à Aubigny-sur-Nère en décembre 1921 et après de bonnes études, Pierre Paoli devient commis auxiliaire du Trésor à Mehun-sur-Yère. Lorsque la guerre éclate, il décide de changer de vie. Il monte à Paris, devient messager cycliste pour le compte de l'amirauté allemande, puis revient dans le Cher en janvier 1942. Anticommuniste et germanophone, il est engagé comme interprète du SD de Bourges. C'est le début d'une franche et totale collaboration avec l'ennemi nazi. Très vite, il acquiert la confiance des Allemands qui lui attribuent des missions de plus en plus importantes avec une liberté d'action totale. Le zèle de ce jeune homme lui permet de prendre toujours et encore plus de galons et des responsabilités. Agent de confiance, il mène des opérations contre la Résistance, porte l'uniforme allemand, obtient le grade de SS-Scharführer et demande la nationalité allemande. On lui attribue plus de 300 arrestations, pour la plupart suivies de déportations. Il est redouté pour son efficacité et sa cruauté, tortionnaire impitoyable, multipliant les supplices lors des interrogatoires. La plupart des gens qui passaient entre ses mains n'en ressortaient pas. C'était la mort ou la déportation.
Pierre Paoli suivra les troupes allemandes lorsque celles-ci évacueront Bourges le 6 août 1944. Arrêté par les forces britanniques à Flensbourg le 16 mai 1945, il sera remis aux autorités françaises en janvier 1946 et ramené à Bourges.
Lors de son procès en mai 1946, il assumera tous ses actes. Condamné à mort, il sera passé par les armes le 15 juin 1946 au polygone de Bourges, lieu où avaient été exécutés pendant la guerre les otages et les captifs de la gestapo.

   

Je quitte le champ de tir environnant Avord et cet immense terrain militaire jonché de panneaux. Des panneaux partout ! "Interdiction de photographier", "interdiction de stationner", "Défense de pénétrer" ! Et devine quelle surface occupe le champ de tir du polygone (c'est son nom) ?
Non, mais vas-y, dis un chiffre, comme ça... Hein ? Hein ?
eh bien, il se répand sur 35km de long pour une superficie totale de... de... 100 000 000 m2 !!!

 

Ohlalalala. Je parviens à trouver la sortie et une route normale ; celle qui me conduit à présent à Nérondes, puis La Guerche-sur-l'Aubois, puis La Grenouille, la Nièvre, Gimouille, Sermoise, Nevers !

   

    

 

 

 

 

 

 

Commentaires
F
Merci à toi pour cette superbe balade historique!!! Il y a de jolis coins à découvrir et je ne connaissais pas Pierre Paoli !! Amicalement Fan
Répondre
J
Salut Fan. Moi non plus, je ne connaissais pas Pierre Paoli, j'ai découvert son existence en faisant des recherches sur Aubigny-sur-Nère. Bonne journée. La bise.