Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
Visiteurs
Depuis la création 1 093 580
Archives
16 juin 2025

D'Anglet à Biarritz : les trois sommets, partie 1 (64)

Comment ? Des sommets à Anglet et à Biarritz ? Mais what ???
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

 

 

 

L'autre soir, avec les amis voisins basques, nous sommes allés au café-cabaret Le petit Bijou, à Biarritz pour assister au spectacle-représentation de Pierre Aucaigne, "Cessez !".

  

 

 

Je connaissais déjà Le Petit Bijou pour y être allé voir un autre spectacle. C'est un bel endroit, intimiste, bien décoré et agencé, qui propose de nombreuses représentations, choisies par les tenanciers du lieu, le couple Virginie Stevenoot et Mehdi... Oui, oui : le Medhi qui jouait le rôle du petit garçon dans la série de 1964, "Belle et Sébastien", puis dans "Le jeune Fabre".
Je ne connaissais pas Pierre Aucaigne. Les spectacle-one man show qu'il nous a présenté a 15 ans, mais il est étonnant et très drôle. Sa performance est très... très... intense ; tant sur les textes, la prononciation que la prestance physique.
Un petit extrait ?
Fastoche.

  

Voilà !
Bon, alors ? Hein ? ça va ?

   
Nous étions donc à Biarritz et, à la sortie du spectacle, je me suis dit : "Tiens, et si demain, j'allais me promener dans les parages, histoire de bien voir tout ce qu'il y a à voir ou presque !"
C'est ainsi que j'ai eu l'idée d'appeler cette randonnée-balade urbaine : "D'Anglet à Biarritz : les trois sommets".

   

Ah, ah, ah ! Eh oui, ça change des Alpes et des Pyrénées : des sommets en bord d'océan Atlantique.
Bon, les plus girondins d'entre vous connaissent bien évidemment le sommet de la dune du Pilat...

   
Ah ouais, ok, d'accord, c'est une belle montagne... De sable, mais belle. 115 mètres de hauteur. 15 minutes pour atteindre son sommet (cf : Des Aldudes à la dune).
Ok, d'accord. Bon... allez, on retourne au Pays Basque maintenant.

     

Un peu comme pour le sentier du Mojito que j'avais parcouru (et inventer) il y a quelques années, en 2014, de la plage d'Erretegia à Bidart au bar Le Bibam à Saint-Jean-de-Luz (cf : Le sentier du mojito). On avait vu de beaux paysages.

 

   

   

Cette fois-ci, pas de Mojito, pas de dune, mais des sommets !
Enfin, des sommets... Disons plutôt des hauteurs urbaines. Au nombre de trois et qui sont la Love Tower, le phare de Biarritz et le rocher de la Vierge.

   

Tout de suite,
la carte.

Distance : 5km.
Dénivelé : J'en sais rien.
Durée : ça dépend.
On ne peut pas être plus précis.

   

    

    

ALLEZ,
C'EST PARTI !

    

 

Je me gare à Anglet, et plus précisément sur la rue de la Promenade du Grand Large. J'emprunte ensuite la piste cyclable qui descend jusqu'à la Chambre d'Amour. Maaaaaaaiiiissss je m'arrête à hauteur du premier sommet de la journée que l'on distingue déjà par sa forme pas banale.

   
C'est la Love Tower.

   
Quand je prononce son nom  -Love Tower-, je pense au film Les sous-doués en vacances (1980) de Claude Zidi avec le Love computer, présenté par Guy Marchand. Mais ça n'a rien à voir.

BREF !

La Love Tower est une tour tout en bois. Elle a été réalisée par l'artiste japonais Tadashi Kawamata lors de la Biennale d'Art contemporain d'Anglet en 2018.
Né en 1953 à Mikasa sur l'île de Hokkaido, Tadashi Kawamata est plasticien et réalise des œuvres, éphémères et durables, à travers le monde entier depuis 1979, aidé d'assistants. Il créé ainsi des installations en fonction des lieux choisis ou offerts, sur des chantiers de démolition ou de construction, les entourant radicalement de planches et de poutres de récupération très serrées les unes contre les autres, avec lesquelles il édifie des structures, sortes de charpentes ouvertes à l'air, à la lumière, à l'espace extérieur. Il installe aussi des sortes de cabanes ou de ruelles dans des lieux d'exposition traditionnels ou publics, comme, par exemple, ce nid de chaises à Paris ou l'Overflow à Lisbonne.

   
Ici, à Anglet, la Love Tower haute de quatre mètres offre une belle vue panoramique sur les plages angoyes et landaises.
Conçue comme une échelle imaginaire reliant la grotte de la Chambre d'Amour à la tour, elle est un symbole poétique d'amour éternel.
L'escalier hélicoïdal et la plateforme couronnée permettent de contempler une vue à 180° sur l'océan Atlantique, la falaise du Cap Saint-Martin, le phare de Biarritz, le bateau-béton du Belambra club, le grand parking de la Chambre d'Amour et les plages angloyes.

 

   

   

Je redescends de la Love Tower pour me lancer plein sud sur ce qui est appelé "Les chemins de la forme" ; deux boucles de 3,6 et 3,8km balisées par des clous dans le sol entre le front de mer et la Côte des Basques pour tous ceux qui aiment courir en ville... et qui nous font chier.

   

Ouais ben ouais ! T'es peinard en train de marcher et t'entends derrière toi des "Pfff pfff" qui "t'obligent" à te ranger ou encore des footingueurs qui te foncent dessus ! Ahlalalalala, je ne sais pas ce qui est le pire : les joggeurs urbains ou les traileurs des montagnes...

 

 

Je remonte à présent la promenade du Grand Large en passant devant, d'un côté, une belle maison et, de l'autre, un aménagement angloye pour permettre aux gens de se poser dans des transats en bois faisant face au phare de Biarritz. Chacun son luxe.

 
Au bout de la Promenade du Grand Large, grande esplanade longeant le Boulevard de la Mer d'un côté et un beau panorama sur l'océan et le  "paquebot de béton" du Belambra club.

  
On peut faire une petite pause au bar Kostaldea en regardant le phare de Biarritz sur sa langue de pierre.


Quelques panneaux nous expliquent la formation du Cap Saint-Martin.

"L'affleurement du Cap Saint-Martin.
L'inclinaison des strates indique l'existence d'un pli en cuvette (synclinal), ce qui prouve que les roches ont été déformées par leur dépôt (banc calcaire gréseux et banc marneux).
Les falaises d'Anglet sont formées d'alternances de strates sédimentaires, grès, calcaires, marnes (mélange de calcaire et d'argile). Les calcaires et les grès, plus résistants, sont en relief alors que les marnes, plus tendres, sont en retrait.
Les marnes contiennent des fossiles de bivalves (pectens, huitres), de coraux, de vers et d'organismes unicellulaires marins planctoniques (nummulites), indiquant un milieu marin peu profond. Les traces laissées par différents organismes vivants fouisseurs (terriers) attestent de la présence d'une faune variée sur le fond marin. Le type de structures sédimentaires montre que les sédiments à l'origine des roches se sont mis en place sous l'action de la marée. Le dépôt des sédiments est daté de l'Oligocène (-30 millions d'années), par la présence des nummulites."

  

Te voilà prévenu ! Tu viendras pas dire qu'on te l'a pas dit, hein !!
Ah oui, non mais attends : il y a un autre panneau un peu plus loin.

   

"Qu'observe-t-on de la jetée d'Anglet jusqu'au Cap Saint-Martin ?
Au nord du cap Saint-Martin, la côte sableuse est rectiligne jusqu'à l'embouchure de la Gironde. Elle est constituée d'un sédiment meuble du Quaternaire récent : le sable des Landes. La dérive littorale, qui est un fort courant côtier Nord-Sud généré par les houles, contribue à modeler la côte.
Au Sud, la côte rocheuse est plus découpée. Elle est constituée de roches indurées plus anciennes (Cénozoïque), des calcaires et des marnes (argiles+calcaire). Selon la position du trait de côte et la résistance des roches, l'érosion marine est plus ou moins intense.
La "Chambre d'Amour" est une grotte naturellement creusée par la mer dans la falaise calcaire située actuellement à plus de cent mètres du rivage, elle marque l'évolution du trait de côte. L'océan atteignait le pied de la falaise "morte" à l'époque historique. La légende raconte que deux jeunes amants s'y retrouvaient en cachette, surpris par la marée, ils périrent."

Si j'étais allé voir cette grotte,
j'aurais vu ceci :

Mais comme je n'y suis pas allé cette fois-ci,
je ne l'ai pas vue.

 

       

Par contre, j'ai croisé du regard ce panneau...



 

 

 

 

Un piéton-surfeur... Voilà qui nous rappelle que nous entrons maintenant à Biarritz, cité du surf.

  
Bon, la photo ci-dessus est prise à Anglet, mais on est presque à Biarritz !
Et pourquoi dit-on de Biarritz qu'elle est la cité du surf ? Hein ? Hein ? Bon, on ne le dit pas à chaque conversation non plus, mais quand même.
Par exemple :
"- Ah, tiens, tu vas à Biarritz cet été ?
 - Biarritz, la cité du surf, tu veux dire ?!"

 

Bonne question, oui, merci, d'accord. Eh bien, pour le savoir, l'apprendre et pourquoi pas le comprendre, il faut revenir en septembre 1956. Ah ouais.
En effet, en septembre 1956, vers 15h34, le surf débarque sur la côte basque. PAF, comme ça. Y'avait l'océan, une vague POF une planche sur la vague BLING la planche se pose sur le sable de la Grande Plage LAF le surf a débarqué.
Non, bon.

C'est à l'occasion du tournage du film "Le soleil se lève aussi", l'adaptation d'un roman d'Ernest Hemingway que le surf a fait son apparition à Biarritz. Deux Californiens -Dick Zanuck et Peter Viertel-  se retrouvent alors ici à Biarritz. Etant surfeur, Dick remarque les beaux rouleaux de la cité basque et ceux-là n'ont rien à envier à ceux de Malibu où il surfe depuis longtemps déjà.
Il se fait alors envoyer sa planche de surf. Chose que les Français n'ont jamais vue. Mais il est obligé de partir avant que sa planche n'arrive, c'est donc Peter qui va réceptionner la planche. Mais il n'a jamais pratiqué le surf. Il se jette à l'eau et fait une première tentative sur les vagues de la Côte des Basques.
En 1957, la Côte des Basques devient un lieu emblématique. On compte quatre surfeurs initiés : Peter Viertel, Georges Hennebutte (inventeur du leash) et les Français Jacky Rott et Joël de Rosnay.
Voilà comment est arrivé le surf à Biarritz et en France.

   

Ah ben oui, ben oui. Quoique... attends... ah non, je suis encore à Anglet... Mais... là...

  
Voilààààà ! Là, on est à Biarritz. Pas entre mer et montagnes, mais entre mer et golf ! C'est Pierre Aucaigne qui disait ça hier dans son spectacle : "Biarritz, ouais bon... Heureusement qu'il y a l'océan parce que sinon... Mais bon, il y a du poisson. C'est bien quand il y a du poisson dans une ville. Mais il faut faire attention de ne pas tomber dedans. Ah oui, parce que c'est horrible de tomber dans le poisson."

  

Bon. On va quand même aller se promener dans son antre  -surtout en bord d'océan-  pour tenter de remarquer que la cité balnéaire n'est pas si désuète que cela. Hein, bon.

Il y a tout d'abord de belles maisons et villas, aux architectures variées... avec parfois des détails surprenants.

 

  

Je quitte l'avenue du Général Mac Croskey (et le portail de la maison de la fille cadette de Poutine) pour... Mais qui était le Général Mac Croskey ?
Eh bien, c'était l'un des créateurs et dirigeants de la première université américaine en France, et plus précisément à Biarritz en août 1945.

 

DONC je quitte l'avenue du Général Mac Croskey pour bifurquer à droite sur la rue d'Haitzart afin de rejoindre le phare. Je passe devant une magnifique villa basque, puis devant un espace-sport en plein air face à l'océan.


Et puis, après avoir passé l'espace sport en plein air, j'arrive au pied du phare de Biarritz, deuxième sommet du jour.

 
"Imaginé par la commission du service des phares et balises, et construit à partir de 1830, le phare de Biarritz guide les navigateurs depuis le 1er février 1834. Cette superbe tour conique blanche de 47 mètres de haut se dresse majestueusement à l'extrémité de la pointe Saint-Martin. Visible jusqu'à une quarantaine de kilomètres en mer, il élève sa lanterne à plus de 70 mètres au-dessus du niveau de la mer. Agrandi dans les années 1950 pour les besoins de l'électrification, puis automatisé en 1980."
DESTINATION BIARRITZ

 

Pour atteindre son sommet, il faut payer 5 euros, puis gravir 248 marches ; ce qui ne correspond absolument pas au nombre de jours dans l'année.

   

C'EST PARTI !

 

 

Et donc, 248 marches plus tard, j'arrive au sommet du phare, juste sous l'optique, composée de lentilles de Fresnel et d'anneaux catadioptriques, installée en 1904.

   Ah pardon, je suis devant...

   
Voilà :

Elle balaye la nuit de deux éclats lumineux de dix secondes pour une portée visuelle de 26 000 nautiques, soient 48 kilomètres.
Faisons maintenant le tour du sommet en longeant la rembarde de sécurité et découvrons le magnifique panorama à 360°.

  

Plein Sud, ce sont les plages biarrotes et les montagnes espagnoles de la côte qui apparaissent à cette heure-ci en contre jour.

   

   

Le Rocher de la Vierge


 

 

 

 

 

 

       

Les Trois Couronnes

 

      

La Rhune

   
     

Un peu plus à l'Ouest, vue panoramique sur la falaise devançant la plage du Miramar.

 

       

Et puis, au Nord, vue sur la Chambre d'Amour et la Barre jusqu'aux plages landaises.

   
Le sommet du phare propose vraiment une très belle vue sur les environs. Je penche un peu la tête pour regarder le jardin entourant le phare. Des arbres, des gens, des bancs, des ombres qui s'étirent...

   

Je redescends tranquillement de l'édifice. Avant de reprendre le cours de ma déambulation biarrote, je fais un peu le tour autour (oui, c'est pas très beau comme expression) du lieu.

   

Les Tamaris communs dans le vent.

 

Des panneaux prévenants.

 

Des âmes solitaires.

 

Des couleurs, des lettres et des chiffres.

   

Un peu d'histoire...

AUGUSTIN FRESNEL
Augustin Jean Fresnel est un savant visionnaire né le 10 mai 1788 à Broglie et mort le 14 juillet 1827 à Ville-d'Avray. Ingénieur et physicien français, ses recherches en optique ont conduit à l'acceptation définitive de la théorie ondulatoire de la lumière en remplacement de la théorie balistique qui s'était imposée depuis Newton.

   

  

L'hélice du navire Frans Hals.

Au pied du phare, on découvre l'hélice d'un navire : le Frans Hals.
Frans Hals(1580-1666) était un peintre baroque hollandais. Artiste majeur, considéré comme l'un des grands maitres du portrait, il a également réalisé, surtout au début de sa carrière, plusieurs scènes de genre. Son style a par ailleurs exercé une influence considérable, plus de deux siècles après lui, sur les représentants des courants réaliste  -comme Gustave Courbet-, et impressionniste -comme Van Gogh.
Mais là, on ne parle pas du peintre, mais bel et bien du navire qui s'échoua le 20 novembre 1996 sur la plage du Miramar.
Ce n'est qu'en décembre 1996 à la faveur de hauts coefficients de marée que le navire sera remorqué vers la fosse de Capbreton pour être océanisé. Ne reste que cette hélice qui repose sur l'esplanade Elisabeth II, au pied du phare de Biarritz.

   

    

Un dernier regard sur le phare pris dans les "griffes" des Tamaris communs...

  

...Et je poursuis ma balade urbaine en me dirigeant vers les bords de l'océan Atlantique, encore appelé ici Golfe de Gascogne.

 

  

  

A SUIVRE... 

 

 

 

Commentaires