Petite promenade digeostive, chap 1 (64)
Promenons-nous le long de la Côte Basque, entre Bidart et Guéthary en empruntant, parfois, ce qu'il reste du sentier du Littoral.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
On va y aller simplement, improvisé. Pas de planning. Pas d'artifice.
Tiens, t'as vu cet Anglais qui a décidé de traverser la France avec un déguisement de girafe sur le dos ?

Source : FRANCE 3 région
Fan de randonnée et de marionnettes, Sebastien Mayer a décidé ce périple à pied de 1 000 km, du port de Marseille à Paris, sur les traces de la girafe Zarafa offerte au roi Charles X dans le but -également- de rencontrer les gens. Il sillonne ainsi les villes et les paysages français en parcourant "environ 25 km par jour avec les 9 kilos de la girafe auxquels il faut ajouter mes affaires et la tente, c’est environ 15 kilos." La girafe, elle, mesure 3,40 mètres de haut.
Bon, très bien. Vu que je n'ai pas trop envie de rencontrer les gens aujourd'hui, je ne vais pas me déguiser en girafe. Normal.
En ce dimanche de mai, je décide de prendre la voiture pour aller marcher quelque part. Je roule un peu le long de la côte, puis PAF -d'un coup, je décide de m'arrêter à Erretegia, ce magnifique lieu que l'on distingue comme une ouverture sur l'océan depuis la route D810 qui relie Saint-Geours-de-Maremne à Hendaye.
Ce sont les premiers jours d'ouverture du Kanttu, petit bar-restaurant bien tranquille, où il fait bon boire une petite bière en regardant l'océan.
Le domaine d'Erretgia est aujourd'hui bien préservé, classé Espace Naturel Sensible.
Les autorités locales ont coupé la route bien plus haut et balisé le sentier menant au panorama afin de préserver la faune, la flore et la biodiversité.
Le lieu est devenu un bel endroit de verdure, s'ajoutant au bleu intense de l'océan en cette belle journée ensoleillée.
Erretegia, c'est également le point de départ du sentier du littoral, randonnée de la Côte Basque qui s'étend sur 25km jusqu'à Hendaye. Un sentier qui, malheureusement, subit, comme la plupart des côtes océaniques françaises, l'érosion du temps, rappelant qu'ici, la nature seule est maitresse des lieux.
Je quitte Erretegia par le Sentier du Littoral et ses nombreuses premières marches afin de rejoindre la rue Corniche de la Falaise.
La rue Corniche de la Falaise est bien calme. De belles maisons la bordent, colorées, mais parfois à flan de falaise ; si bien que l'on se demande combien de temps encore vont-elles pouvoir tenir ici.
Certaines parties du Sentier du Littoral à ce niveau sont interdites pour raisons de sécurité ; la falaise fragilisée par les bouleversements climatiques, l'érosion et le recul du trait de côte. Quelques morceaux de sentier finissent en cul de sac, parfois avec de belles surprises panoramiques, un peu à part, éloignée de l'urbanisation.
A quelques mètres, un panneau indique la direction de la source Juana que l'on peut rejoindre en empruntant des esacliers très raides.
Quelques marches plus tard, j'arrive à hauteur de la source.
Bon... J'ai vu des sources plus abondantes... Il y a quelques décennies -comme le stipule le site Retour vers les Bassses-Pyrénées- l'eau de la source Juana était potable :
"Elle fournit une excellente eau de table très estimée par beaucoup d'habitants. Elle a un degré Hydrotimétrique Total = 2,9 avec un pH=7,12.Elle est un peu plus nitratée que la source de la place:anion nitrique = 0,022198 mais moins nitratée que la source CONTRESTA,et,pas acide,comme celle ci."
Une fois la source passé,
je suis toujours le sentier passant sous un tunnel naturel.
La sortie de ce beau tunnel débouche sur un lieu de mémoire.
Ce mémorial de la Seconde Guerre Mondiale renvoie à plusieurs épisodes qui ont marqué le Pays basque : présence d’une communauté de réfugiés basques d’Espagne, occupation, zone interdite, évasions par le port de Saint-Jean-de-Luz et par la frontière espagnole, captivité de troupes coloniales, bombardement de Biarritz, édification des fortifications du Mur de l’Atlantique, faits de Résistance, répression, déportations et persécutions.
Une petite montée pour accéder ensuite à la chapelle Sainte-Madeleine.
Oui ben en fait, j'ai surtout pris en photo les gens sur les bancs situés devant la chapelle, face à l'océan.
Sainte Madeleine, chère au pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Selon une tradition, des corps de marins auraient été ensevelis devant l'entrée de la chapelle à la vue panoramique.
J'emprunte la rue Madeleine pour me rendre dans le centre du bourg ; là où trône l'église Notre-Dame de l'Assomption, orientée à l’est selon l’antique tradition, jouxtant la grande place piétonne aérée et le fronton.
Construite ou reconstruite au XVIème siècle dans un style défensif avec des murs épais, l'église eut plusieurs "vies", d'une église primitive à l'église actuelle en passant par la Révolution où elle fut pillée et réquisitionnée pour servir de magasin de subsistances.
J'entre dans l'église.
Magnifique intérieur, comme la plupart des églises du Pays Basque, avec ces nombreuses boiseries et ses tribunes.
Les retables rutilants de 1750 fortement influencés par la sculpture espagnole font forte impression. Au dessus de Notre-Dame-de-Lourdes, on distingue un crucifix en ivoire du XVIIème siècle. L’ex-voto suspendu au plafond est une goélette morutière de 1900.
Je sors de l'église pour retrouver le sentier du Littoral. Descente vers la plage du Centre.
La plage du Centre qui comme son nom l'indique se trouve au centre... de Bidart, mais un peu sur le côté... en bas. C'est un endroit bien peinard pour boire une bière en terrasse du snack d'Anaïa en regardant un chien courir sur le sable pour attraper les vagues.
On va se pauser... se poser... un peu... avant de poursuivre cette petite balade improvisée.



























