Remontons un peu la côte atlantique : Biarritz (64)

 Il fait beau. Il fait bon. Le soleil répand ses rayons. Le ciel étend sa grande cape bleue pendant que les dernières mouches hument le parfum doux de blablablabla.
Bref, tout cela me fait dire qu'il est grand temps de finir cette introduction...

Oui, c'est vrai ! Nous aurions pu passer par Arbonne pour rendre hommage à Jean Borotra (dit le Basque bondissant), tennisman natif de ce village et spécialiste du smash en suspension.
Oui, c 'est vrai ! Nous aurions pu passer par Arcangues et nous recueillir sur la tombe de Luis Mariano, ténor du pays-basque et interprète de tubes retentissants, tels que La belle de Cadix, Maman la plus belle du monde, C'est magnifique, Rossignol, Mexico, et, bien sûr, le fameux L'amour est un bouquet de violette.

Mais le titre de ce billet le rappelle : nous remontons la côte Atlantique et les deux villages précédemment cités sont dans les terres. Pas bien loin de la côte, certes, mais quand même.
Voilà, ça, c'est dit !

Nous passons donc par Bidart sans nous arrêter pour rejoindre...

BIARRITZ
Alors, soyons de suite très clairs, il y a plusieurs Biarritz.

                         Il y a celui-là :

Une plage certes, mais un gratin d'immeubles et
d'architectures en tout genre. Château, rochers,
villas, thermes, église orthodoxe russe, casino,
chapelle impériale, musée de la mer, du chocolat,...

Il y a celui-là :                              

L'air marin, le phare de 248 marches, l'océan,
les vagues dans lesquelles des médecins
décidèrent un jour du XVIIIème siècle de plonger
les fous pour les guérir.

Idée de double que l'on retrouve dans le nom même.
En basque : Bi (deux) arri (rocher). Les deux rochers en question, ce sont ces deux presqu'îles qui ferment la ville : la pointe Saint-Martin au Nord et la pointe de l'Atalaye au Sud, sur laquelle se dresse la Vierge.

"Surpris par la tempête, des pêcheurs luttant contre la mer firent le voeu de placer une statue de la Vierge sur un rocher s'ils rentraient au port. Une fois rentrés, ils tinrent promesse et firent ériger une statue sur le rocher qui devint le rocher de la Vierge. Ce petit îlot battu par les vagues de l'Atlantique est donc couronné par la statue de la Vierge depuis 1865.
Napoléon III eut l'idée de faire creuser ce rocher entouré d'écueils, et de le relier à la falaise par un pont de bois. C'est une passerelle métallique, sortie des ateliers d'Eiffel, qui la remplacera en 1887."  LE GUIDE VERT MICHELIN

            

À la même époque, mais plus tôt, Biarritz va littéralement se transformer.
C'est en effet grâce (ou à cause) d'une fillette et à ses merveilleux souvenirs de vacances que la ville doit son essor. Le petite Eugénie, 9 ans, passe l'été 1835 dans cette ville côtière du Sud-Ouest. Elle tombe vite sous le charme de ses longues plages balayées par d'énormes vagues. La jeune Madrilène grandit, épouse Napoléon III et fait découvrir la ville à son empereur de mari. Et voilà le petit port de pêche à la baleine propulsé au rang d'antichambre du pouvoir.
En 1854, Napoléon III fait construire la Villa Eugénie, résidence d'été de l'Impératrice, où auront lieu des fêtes somptueuses réunissant tout le Gotha européen.
Il devient Hôtel du Palais en 1893 et se distingue comme l'un des plus prestigieux palaces de France avec ses décors intérieurs rappelant les fastes du couple impérial.

L'Hôtel du Palais

C'est également dans une de ces 300 chambres que Jacques Martin passa ses derniers jours.
Plus de trois millions de téléspectateurs suivaient ses émissions du dimanche (Incroyable mais vrai, Dimanche Martin, L'école des Fans,...) plutôt que d'aller faire du vélo ! Merde !

D'autres célébrités ont arpenté les trottoirs de la ville balnéaire : Charlie Chaplin, Buster Keaton, Coco Chanel, Frank Sinatra, Rita Hayworth, Gary Cooper,... ou encore Jean Patou qui défrayait la chronique par ses excentricités. Il utilisait une voiture noire avec chauffeur blanc les jours de pluie et une voiture blanche avec chauffeur noir les jours de soleil.
Ah, ah, ah ! Sacré lui, tiens ! J'te foutrais tout ça à l'usine, moi, tu verrais si ça aurait fait le couillon avec les bagnoles et les chauffeurs ?!

A l'été 1918, Pablo Picasso vient d'épouser Olga Kokhlova, une jeune danseuse russe. Pour leur voyage de noces, ils se rendent à Biarritz. Durant ce séjour, le maître réalise l'une de ses plus célèbres toiles.

Les Baigneuses

Musée Picasso, Paris

Les Baigneuses font référence non seulement à un thème classique de l'Histoire de l'Art mis aussi à un tableau unanimement considéré comme l'un des plus grands jalons de la peinture du XIXème siècle : Le bain Turc d'Ingres.

Picasso montre une ironie bon enfant en habillant ses modernes baigneuses de maillots de bain à la dernière mode. Il utilise des coloris vifs et la manière alerte du Douanier Rousseau. Ainsi, comme il l'a souvent fait, Picasso emprunte sans vergogne à d'autres peintres des idées et des motifs pour les réinterpréter avec sa vision toute personnelle.
C'est d'ailleurs le sujet principal de l 'exposition qui lui est consacrée à Paris en ce moment et jusqu'au 9 février 2009.

Et enfin, pour clore ce chapitre "Célébrités in Biarritz", n'oublions pas non plus de mentionner le passage remarqué du scénariste Peter Viertel qui, lors du tournage du film Le soleil se lève aussi, amena pour la première fois une planche de surf en France en 1957.

Bon, allez,
c'est pas le tout,
mais c'est l'heure de bouffer.
Pause.

Nous nous installons sur la terrasse d'un restaurant faisant face à l'océan et à la plage du Port-Vieux sur laquelle quelques Biarrots profitent de ce soleil de fin octobre.

Au menu, choix de poissons et de fruits de mer ou encore d'Axoa.

       

Il fait beau, il fait chaud, on est bien.

Une étrange villa, rappelant celle de Psychose, surplombe notre table.


Aaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh !!!!

Fin de déjeuner, nous reprenons la route qui longe l'océan.

ERRANCE BIARROTE

Face au trou du Diable,
la villa Belza,
cabaret russe dans les années Folles,
fait face à l'océan.

           
Plateau de l'Atalaye                                         Face au port des Pêcheurs,
et ses arbres originaux                                     une rue au nom charmant

Le port des Pêcheurs,
petit village dans la ville.

Combi Volkswagen
devant le musée de la Mer

Bodysurfeur attendant le calme

Une vague sur le port des Pêcheurs

Un glacier au nom convaincant

Voilà !
Il ne nous restait plus qu'à quitter la ville. Mais avant cela, nous passons voir la tombe de Daniel Balavoine au cimetière de Ranquine, non loin de l'aéroport.

"Début de l'année 1986, Daniel Balavoine accompagne le Paris-Dakar non pas en concurrent, mais pour suivre l'installation de pompes à eau. Le soir du 14 janvier vers 17h30, Thierry Sabine et Daniel Balavoine doivent rejoindre le bivouac de Gourma-Rharous (Mali) pour poursuivre le déroulement de la course. Initialement, c'est Jean-Luc Roy et Yann Arthus-Bertrand qui devaient monter dans l'hélicoptère. Cependant, depuis quelque temps, le chanteur réclamait à Thierry Sabine un baptême de l'air. Ce dernier s'en est souvenu et a demandé aux deux passagers prévus de céder leur place..."  WIKIPEDIA

Né à Alençon en 1952, Daniel Balavoine avait débuté comme chanteur de bal à Pau au milieu des années 1960. Il revenait souvent à Biarritz pour retrouver ses amis. Il avait même passé ses dernières fêtes de fin d'année sur la côte basque en compagnie de son père et de son frère. Aucune plaque ni fleur sur la tombe du chanteur. Les proches, amis et fans sont amenés à déposer leurs hommages sur le carré d'herbe à côté de la tombe en marbre blanc.

Alors bon, je te vois venir. là, tu te dis :
"- Entre Borotra, Mariano, Eugénie, Martin, Picasso et Balavoine, il n'a pas arrêté de parler de morts le Jénorme là ?!"
Eh ben ouais. C'était juste pour te rappeler qu'aujourd'hui, dimanche 2 novembre, c'est le jour des Défunts. Et comme le dit ce bon vieux Diocèse de Clermont-Ferrand :
"L'homme est ainsi fait que depuis les temps les plus anciens, il a besoin de se souvenir, de faire mémoire des moments importants de sa vie. Ce sont comme des balises, des points de repère qui jalonnent ses joies et ses peines. En arrêtant sa pensée aux souvenirs de ce qui fut, l'homme se situe aujourd'hui pour vivre demain. Le temps du souvenir et de la mémoire est un temps précieux qu'il peut mettre à profit pour se situer intérieurement et spirituellement."
Eh ouais !

De son côté, le gamin Sébi a fêté tout ça en allant jouer le zombie dans le film "La horde". À chacun son 2 novembre !

Dans notre prochain épisode :
Direction CapBreton pour voir si le soleil se couche là-bas aussi.

Comments

[Jénorme]

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, Sébi, tu es parano mais presque.

[Sébi]

Ah ah !
Je sais pas qui c'est. C'est juste pour mettre l'ambiance parano.

[Jénorme]

Sébi < Et là, je te pose la question : qui est l 'autre ?
Kay < Mais Serge Blanco n 'est pas mort ?! Bon, oKay, il a un peu grossi, mais il est toujours en vie. Parait-il même qu 'il va se présenter aux prochaines élections présidentielles.

[Sébi]

Ah ben toi, ce qui est sûr, c'est que tu restes fidèle aux traditions !
C'est pas comme l'autre !

[kay]

Et Serge Blanco alors ?!