Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
Visiteurs
Depuis la création 1 073 130
Archives
10 décembre 2014

BARCELONE, métro, tango, Beirut (Espagne)

Dans les épisodes précédents, nous avons traversé une bonne partie de la capitale catalane en passant par le trottoir du marché San Antoni, le bus de la colline de Montjuic, le bar de la fondation Miro, les rues sombres du quartier gothique, la place Reial et son caniveau en terrasse,... Une bien belle visite qui nous a fait prendre quelques trois heures de retard sur le programme préalablement établi. Mais c'est aussi ça la vie, les voyages, les découvertes, les rencontres, tout ça, hein, oui.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Rappelons-le, au moment même où nous reprenons le fil de notre épopée barcelonaise, nous sommes au restaurant Pollo Rico, situé au 31 de la carrer de Sant Pau.

pollo-rico
Photo : Tripadvisor

Normalement, nous aurions du y être à 13h48, mais nous ne sommes arrivés que vers... 17h08. C'est comme ça, bon, ça arrive, hein, on va pas non plus, eh oh alors !
D'après Maître Arnaud, c'est l'un des restaurants de Barcelone qui a le meilleur rapport qualité-prix. C'était l'une de ses cantines préférées lorsqu'il vivait ici il y a une dizaine d'années. On y sert de la païella (3,50 euros l'assiette), de la sole (6 euros), une salade de thon-tomates, des petits poulpes frits, des assortiments de poissons et des croquettas à la Jean-Do. Et là, à ce moment précis, tu me dis.
TU : "- Mais enfin, je ne comprends pas. Il y a un poulet sous les set de table. De plus, le nom "Pollo rico", en espagnol, se traduit en français par "Aile de poulet" (ou "poussin riche" suivant les traducteurs) et tu ne nous parle pas de poulet au menu ?"
Et là, je te réponds, simplement, calmement...
JE : "- J'allais y venir."

Effectivement, la spécialité de "Pollo Rico" est le poulet. Servi avec des frites, il se présente soit complet, soit en demi. C'est d'ailleurs la première chose que tu vois lorsque tu entres dans le restaurant : des poulets par dizaines qui tournent sur des branches rôtisseuses ; ce qui apporte au lieu un parfum permanent de grillé-huilé-peau-de-poulet.
Quelque une heure plus tard, nous sortons repus du resto. Loin de l'attention de Nathalie (dont c'est l'anniversaire et qui ne doit pas être au courant de ce qui va se passer), nous jettons un coup d'oeil rapide sur le programme :

- Descente dans les petites rues et manger au meilleur restaurant de BCN, le  "POLLO RICO" a 13h48 (ne pas manquer l'horaire, nous avons réservé il y a 138 jours...)
-
Jusqu'à 16h54: VISITE du vieux quartier ( free style accordé à tous les participants -----sans s'éloigner du groupe-----)
-
18h-19h : cours de TANGO particulier (sous extrême réserve....! faut que j'appelle!)
-
20h32: étrangeté d'un spectacle de DANSE CONTEMPORAINE ou il a fallu réserver mais ou on a aucune confirmation et puis on paiera ce qu'on veut....
-
Resto de BACALAO (faut retrouver celui du croutard)
-
Bars du Raval (bis) et peut être discothèque !!!! (l'Apollo ou Moog /// a confirmer)

Il est environ 18 heures.
En ce qui concerne la visite du vieux quartier en free style, c'est fait. Nous pouvons donc tranquillement nous diriger vers le cours de tango surprise. Quand j'écris "cours de tango surprise", c'est que, même pour nous, c'est pas sûr. Maître Arnaud s'est battu comme un beau diable pour décrocher ce cours qui, de jour en jour, a changé de lieu, d'heures, de professeurs.
"J'attends l'ultime confirmation de Paula, mais c'est ok pour 18h avec un prof de Buenos Aires qui a une expérience de 25 ans !!!!! (Il a quand même commencé à 70 ans, il en a donc 95 ...mais ce sera fun!)"

Tout est étrange,
et les publicités pour ce cours particulier
participent à ce climat de mystère.


Hein ? Ah, ah, ah !
Ouais, tu flippes ta race là, hein ?!!!!
Calmes-toi !

L'idée est que Nathalie suive seule ce cours de tango pendant que nous, nous l'attendrons tranquillement dans un bar en face. Et pour ça aussi, Maître Arnaud a tout prévu :
"Pour le lieu c'est apparemment une salle de danse classique mais y'a un bar en face dans la rue qui a l'air incroyable, ils servent des mojitos au Picon ! Donc tout va bien..."

Nous prenons donc la direction de l'adresse indiquée sur le mail de Paula ; ce qui nosu amène à la Carrer de la Corunya. Pas grand chose à dire sur cette rue si ce n'est qu'elle se trouve à l'Ouest du quartier Sant Marti, au Sud de Sant Andreu, au Nord d'El Poblenou et à 13 minutes à pied de l'étonnante Sagrada Familia.
Vu que c'est un peu de loin de là où nous nous trouvons et que nous serions carrément hors délai si nous y allions à pinces, nous optons pour le métro.

carte      DSCN4694
carte : Google maps

Un métro de belle facture, très bien entretenu avec plein de belles affiches publicitaire, comme, par exemple, au hasard, celle-ci...

DSCN4693

Ce qui en images qui bougent donne ceci :

BREF : tout ça pour dire que nous arrivons au 31 de la Carrer de la Corounya ; là où, normalement Paula doit apprendre à danser le tango à Nathalie en compagnie d'un autre danseur âgé de 95 ans... si on a tout bien compris. Bon... Le Tango a peut être des vertus de ne pas faire vieillir ce qui le pratique, mais, quand même, 95 ans... Attention : nous ne sommes pas anti-vieux, mais, quand même, 95 ans... Danser et apprendre le tango... Bon...
Il est 18h30. Nous sommes en bas de l'immeuble concerné.

Autour de nous,
quelques boutiques nous regardent...

DSCN4708       DSCN4709

Rendez-vous mystérieux, mais ô combien original, entretenu par quelques silences pesant pour l'intéressée. Nathalie ne comprend pas. Elle ne sait pas du tout ce qui l'attend et ce que nous faisons ici. Il n'y a rien à voir, hormis ces deux boutiques qui nous regardent toujours.

DSCN4708       DSCN4709

Elle pose bien quelques questions, comme "Que fait-on ici ? Qu'est-ce qu'il se passe ?", "Vous êtes chiants, non ?", mais nous restons muets, nous ne pipons mots, nous demeurons de marbre, silencieux, absents, taiseux, renfermés, cois, et pleins d'autres mots du même genre.
Cela ne fait pas deux minutes que nous sommes arrivés que, déjà, deux personnes s'approchent. Une femme et un homme. Ils nous invitent à les suivre dans l'immeuble après nous avoir demandé si nous étions bien ceux qu'ils pensaient que nous étions.
Nous passons une porte complètement quelconque, mais qui émet un long grincement lorsqu'elle se referme. Nathalie a peur. Elle sent le doute monter en elle.
"Qui sont ces deux personnes ? Que veulent-elles ? Où on va ?"
Nous restons désespérément muets à ses yeux.
Il faut savoir que Nathalie aime le tango, mais qu'à cet instant précis, elle ignore qu'elle va suivre son premier cours privé.
La jeune femme que nous suivons, c'est Paula. Charmante catalane, frêle silhouette, avec de grands yeux et un sourire communicatif.
L'homme qui l'accompagne n'a pas du tout 95 ans. Il doit avoir une bonne quarantaine qu'il porte avec un maintien qui inspire le respect. Le charisme, c'est cela que l'on dit dans de tels cas. Son nom, nous ne le saurons que bien plus tard. Il s'agit de Jorge Udrisard. Eh ouais !
Et là, tu me dis : "Ok, pourquoi pas, Jorge, très bine, mais c'est qui ?"

Eh bien, dans la foulée,
je te réponds ceci en vidéo :

Et paf ! C'est étonnant, non, le Tango ?! Cette sorte de retenu, doublée par le lâché de certains gestes parfois impromptus, croisés, décroisés, lancés, retenus, glissés, collés, tournés. Des élans venant d'on-ne-sait-où, il nous semble. Et cette musique hachée, TOc TOC TAc ! Avant, arrière, vite, lent ! Et surtout, surtout SURTOUT : cet accord avec son partenaire, malgré les digressions musicales, les gestes physiques multiples et divers...
Paula et Jorge nous ouvrent la porte de leur appartement. Que va-t-on trouver de l'autre côté ? Suspence ! Nous suivons un long couloir. Paula nous dit de continuer plus loin pendant qu'elle et son compagnon tourne à droite. Nous continuons et arrivons... dans une salle de danse. Ben oui, c'est normal en même temps, vu qu'ils donnent des cours de danse, nous l'allions pas arriver devant une piscine, ou un bowling, ou un terrain de foot, ou une salle de Bossaball !... Quoi ? Tu ne connais pas le Bossaball ??? Mais, enfin... Le Bossaball, quoi ! Inventé par un Belge et joué d’abord en Espagne, en incorporant du football, du volleyball, de la gymnastique et de la capoeira Brésilienne, le terrain du Bossaball se compose de deux trampolines de chaque côté d’un filet, et entourés d’une surface gonflable.

Tiens, regarde, c'est ça :

Hein, allons, soyons sérieux un peu !
La salle de danse dans laquelle nous nous trouvons à présent se compose d'un long parquet de bois massif vernis à souhait, un grand rideau blanc crème au fond, une étagère à chaussures sur le côté, quelques guirlandes de lumières éparses. Mais aussi une petite table avec quelques bouteilles de jus d'orange et de vin.

DSCN4699a     DSCN4700

Nathalie commence à se douter de quelque chose, mais n'est pas encore tout à fait sûre de l'activité qui l'attend. Elle teste, elle regarde. Nous brouillons les pistes.

DSCN4695
NATHALIE : "- Mais ce sont des chaussures pour danser le tango ?
GREGO : "- Mais non Nathalie, tu vois bien que ce sont des cendriers !"

DSCN4697
NATHALIE : "- C'est des vitamines pour danser le tango toute la nuit ?
MAITRE ARNAUD : "- Mais non, c'est du vin. Tu as toujours voulu
boire du vin sur une piste de danse, tu n'as pas arrêter
de nous le répéter samedi dernier !"


Et soudain, surgissant de nulle part... Non, je recommence...
Et soudain, surgissant de la porte par où nous sommes entrés : Paula et Jorge ! Changés, transformés, brillants de mille feux ! Non, je plaisante. Ils ont simplement changé de chaussures pour être au mieux de leur art. Chaussures à talons hauts pour Paula et chaussures tout en cuir noir pour Jorge.

Il est à présent grand temps maintenant que tout le monde est là de se poser les bonnes questions. Qu'est-ce que le tango ?
De suite, si on n'est pas danseur, ce mot nous fait penser à l'Argentine, l'Espagne, le soleil, la sangria, les chaussures à talons, la fièvre, le noir et le rouge,... On peut également penser à des films, comme "Le dernier tango à Paris", "Le tango de Satan", "La leçon de tango", "Assassination tango", "Le tango nu", "Tango et Cash" ou encore, tout simplement, "Tango", l'excellent film de Patrice Leconte, réalisé en 1992.
Oui, oui, oui, on peut penser à cela. Mais concentrons-nous veux-tu bien, sur la danse ! Quelles sont ses origines, sa signification et plus si affinités.

LE TANGO
DSCN4702a

Comme je n'ai pas envie d'aller voir Wikipedia pour une fois, cherchons ailleurs. Tiens, par exemple, ce site AMERICAS qui a l'air bien remonté sur le Tango et qui saura mieux en parler que moi, jeune novice.

HISTOIRE DU TANGO
"Le tango est né dans les milieux populaires des villes de Buenos Aires et de Montevideo à la fin du XIXème siècle, au bord du Rio de la Plata, dans les quartiers populaires de la capitale argentine. C'est dans cette région que se mêlent des immigrants européens, des descendants d'esclaves africains et des autochtones, les criollos.
La société de l'époque écoute et dansait des habaneras, polkas, mazurkas et des valses. Quant aux noirs, qui représentent 25 % de la population de Buenos Aires au XIXème siècle, ils dansent au rythme du candombe, plus marqué par les percussions que par la mélodie.
Mélange hétéroclite de coutumes, de croyances et de rituels se retrouvent dans les formes d'expressions artistiques telles que la musique, la danse et la poésie. C'est ainsi que le tango devient le reflet et le vecteur de la diversité du dialogue culturel.

ORIGINES DU TANGO
Le tango semble avoir trouvé ses origines dans la habanera hispano-cubaine, véhiculée lors des fréquents contacts marchands entre le port de La Havane à Cuba et celui de Buenos Aires en Argentine.
Au début, le tango est interprété par de petits groupes de musiciens jouant du violon, de la flûte, de la guitare et parfois en utilisant un peigne recouvert de papier à cigarettes en guise d'instrument à vent.
L'instrument mythique, le bandonéon, n'arrivera que plusieurs années plus tard, dans les années 1900, et remplacera peu à peu la flûte.
Dans un premier temps, le Tango se contente d'interpréter des mélodies déjà existantes, ou de leur donner des variantes qui ne sont jamais écrites puisque la plupart de ses interprètes ne savent ni lire ni écrire la musique.
Au bout de quelques années, les premiers tangos écrits ne seront pas signés par leurs auteurs mais par des interprètes qui eux savent écrire des partitions et qui vont profiter de la popularité de certaines oeuvres pour y apposer leur nom et gagner un peu d'argent.

LE MOT "TANGO"
On peut se poser la question sur l'origine du nom même du Tango. La réponse sera bien difficile car chacun vous apportera sa version. On utilisait le mot "tango" au XIXème siècle en Espagne pour désigner un bâton. Le mot existe également dans certains pays africains; il est mentionné dans des documents espagnols pour parler de l'endroit où se réunissaient les esclaves noirs pour faire la fête. Certains disent que le mot proviendrait de l'incapacité des noirs africains à prononcer le mot tambour ou "tambor" en espagnol, et qui se serait transformé en "tango".

L'ÉVOLUTION DU TANGA
La chose la plus certaine, c'est bien sûr son lieu de naissance. A la fin du XIXème siècle, Buenos Aires est une ville qui vit une expansion démographique très importante, amplifiée par l'émigration en provenance de nombreux pays. Beaucoup d'espagnols et d'italiens, mais aussi une vague d'immigration très importante de d'allemands, de hongrois, d'arabes et de juifs. Tous ces émigrés vont former une classe ouvrière déracinée, pauvre, et avec peu de moyens de communications entre eux en raison de la barrière linguistique, et majoritairement masculine. Les hommes quittaient leur pays en quête de fortune, si bien que la population de Buenos Aires se composaient de 70% d'hommes.
De deux millions d'habitants en 1870, l'Argentine passe à quatre millions 25 ans plus tard. La moitié de cette population se concentre à Buenos Aires où le pourcentage d'étranger atteint 50%. Les Gauchos et les Indiens de l'intérieur du pays viennent aussi gonfler les chiffres.

LA MAUVAISE RÉPUTATION
On commence à danser le Tango dans des taudis et des lupanars, si bien que la nouvelle danse est vite associée à l'ambiance des bordels vu que les prostituées et les femmes de chambres sont les seules femmes présentes lors de ces réunions. L'univers très masculin de l'époque amène même les hommes à danser entre eux.
D'ailleurs, le Tango est dansé de façon très "corporelle", il est provocateur, explicite; c'est une danse très éloignée des moeurs puritaines de la bonne société de le l'époque.
Peu à peu, des chansons vont venir accompagner le tango. Mais les paroles sont la plupart du temps très obscènes et leurs titres peu équivoques : "Con qué tropieza que no dentra", "Dos sin sacarla", "Siete pulgadas", "Qué polvo con tanto viento"... Nous laissons la traduction à ceux qui maitrisent la langue espagnole. Pour mieux imager nos propos, nous dirons que cette vulgarité se retrouve même dans la fameuse chanson "El Choclo" qui littéralement veut dire "épi de maïs", mais dans un sens très figuré.

VERS LES SALONS MONDAINS
Avant de figurer dans les grands salons de danse du monde occidental, le tango va se transporter depuis son berceau très populaire jusqu'à Paris où il obtiendra ses titres de noblesse.
Mais comment est-il allé jusque là ? Difficile de répondre encore à cette question.
Les jeunes de "bonne famille" de Buenos Aires n'ont pas de scrupules à se rendre dans les quartiers populaires de la ville pour s'amuser, danser, tenter de draguer une jeune fille, une milonguita, qui n'attendait que cela d'ailleurs. Et pour s'approcher de la femme inconnue, rien de mieux que le Tango. Bien sûr, il n'est toujours pas question de danser le tango avec les demoiselles de "bonne famille"; la danse restera donc pendant quelques années dans les quartiers populaires de Buenos Aires.

LE SUCCÈS PARISIEN
Cependant, les voyages de ces jeunes de bonne famille en Europe, et principalement à Paris, vont être l'élément qui va tout changer. Paris n'est pas seulement la capitale du romantisme et de la mode, c'est une ville d'avant-garde où tout est bon pour y prendre plaisir et se divertir. Dans ce contexte, la danse créée à Buenos Aires n'aura aucune difficulté à s'y montrer, objet de curiosité au départ, puis mode et fureur ensuite.
Paris est la vitrine de l'Europe, de la mode, le berceau de tout ce qui est chic. Le Tango s'est donc répandu très rapidement à toutes les autres grandes capitales européennes.
Il va ensuite revenir à Buenos Aires, dans les salons mondains de cette bourgeoisie fraîchement émancipée de la tutelle espagnole, et désireuse de faire de leur capitale le Paris de l'Amérique.
Mais cette gloire est aussi entachée par le rejet d'une certaine couche de la société puritaine. Des censeurs apparaissent de toute part. Le pape Pie X l'interdit ainsi que l'empereur d'Allemagne à ses officiers. La Revue espagnole "La Ilustración Europea y Americana" juge le tango indécent, fait de gesticulations grotesques et répugnantes, et dont toute personne qui s'estime décente ne pourrait se laisser entraîner par cette danse.
Jugement repris en masse par des journaux anglais, allemands et même français.
Malgré tout, la réaction est tardive et le tango a triomphé. Il y a des robes pour le tango, la couleur tango, des tango thés... le tango est le roi des salons de danse de l'avant guerre.
Puis le Tango a suivi sa progression, donnant plus de place à la chanson où un homme allait l'incarner dans le monde entier : Carlos Gardel."
AMERICAS

Allez, petite leçon de danse maintenant !

 

Les choses se mettent en place doucement. Nous disons à Paula et Jorge que nous allons attendre Nathalie dehors... mais les professeurs insistent pour que nous restions et que nous participions au cours. C'est donc en groupe que nous suivons l'initiation. Il n'y aura aucune photo de prise durant ce moment par respect pour cette danse très prenante et envoûtante.
Par contre, nos instructeurs nous ont fait une petite démonstration... Bizarrement, toutes les photos sont floues.

DSCN4703       DSCN4705a

Voilà !
Une heure après être entrés dans l'immeuble, nous ressortons pour regagner les rues barcelonaises dans lesquelles les vitrines de quelques magasins nous observent toujours.

DSCN4708       DSCN4709

Mais ne nous laissons pas bercer par toutes ces couleurs et revenons au programme. Le marché Sant Antoni, c'est fait. La Fondation Miro, c'est presque fait. La visite du quartier Gothic, ok ! Manger chez Pollo Rico, check ! Cours de tango, banco ! Et maintenant ?

- 20h32: étrangeté d'un spectacle de DANSE CONTEMPORAINE où il a fallu réserver mais où on a aucune confirmation et puis on paiera ce qu'on veut....
-
Resto de BACALAO (faut retrouver celui du croutard)
-
Bars du Raval (bis) et peut être discothèque !!!! (l'Apollo ou Moog /// à confirmer)

"Étrangeté d'un spectacle de danse contemporaine" car, oui, Nathalie aime aussi la danse contemporaine. Maître Arnaud a trouvé pour elle une adresse un peu underground dans Barcelone où ce genre de spectacle est donné.
Nous aurions pu aller au Tinta Roja, un véritable "espace d'art" qui fait à la fois bar, lieu d'exposition d'art, théâtre, dancing et music-hall. Mais non.
Nous aurions pu aller au Los Tarantos, voir évoluer de grands danseurs de flamenco dans une ambiance rouge tacheté à la faible lumière. Mais non.
Après avoir bu un verre en terrasse d'un bar dont j'ai complètement oublié le nom et l'endroit, nous nous dirigeons dans un local situé dans une cours jouxtant de grands escaliers. Je ne sais pas si nous sommes au nord, au sud, à l'est ou à l'ouest de la ville. Nous entrons dans le local où sont disposés des chaises en bois, des fauteuils confortables et un bar en bois. Nous buvons une canette de Moritz, puis c'est l'heure de la représentation dans une petite salle à côté.

Nous entrons dans la salle et nous voyons ceci :
DSCN4712

Une heure plus tard, c'est la fin du spectacle. Nous ressortons un peu circonspects, partagés entre le fait de ne pas avoir tout compris ou d'avoir vu un spectacle pas très abouti à la limite de la chiantitude.

 

Nous retournons dans la rue pour retrouver le métro,
direction La Pau.
DSCN4713
     DSCN4716

Ce qui, bien sûr,
nous fait automatiquement penser à Dominique A :


L'idée est de rejoindre... Ah merde, le programme, c'est quoi ?

- Resto de BACALAO (faut retrouver celui du croutard)
-
Bars du Raval (bis) et peut être discothèque !!!! (l'Apollo ou Moog /// à confirmer)

Bon, finalement, nous n'irons pas au restaurant de bacalao afin de privilégier notre retour vers l'appartement de la Carrer de la Valldonzella. Nous passons alors par la Plaça de Catalunya ; autrement dit la place de la Catalogne. Il fait nuit et elle s'est parée de mille feux scintillants à l'approche de Noël.

 

PLAÇA DE CATALUNYA

C'était pas prévu sur le programme ça, là, la place de Catalogne, hein, non...
Mais alors pourquoi sommes-nous passés par là et qu'a-t-elle de spéciale cette place dont tout le monde parle ? Parait-il qu'il est impossible d'aller à Barcelone sans passer par la plaça de Catalunya ? C'est l'épicentre de la ville, les Champs-Elysées barcelonais, le puerta del sol catalan, le Mont Blanc espagnol, le Taj Mahal euh euh euh... BREF : incontournable, impossible de ne pas y passer ; même si c'est pour rien n'y faire ! IL LE FAUT !!!!! Mais pourquoi ?
Pour le savoir, interrogeons le site A View on Cities.

"Deux des plus fameuses rues de Barcelone, les Ramblas (un long boulevard dans la vieille ville) et la Passeig de Gràcia (une vitrine flamboyante d’architecture Modernista à Eixample), partent de la Place de Catalogne. Bien que la place soit énorme, elle est constamment bondée de gens qui vont et qui viennent des neuf rues qui débouchent sur elle.

HISTOIRE
Jusqu’au milieu du XIXème siècle la Place de Catalogne était une zone rurale extra-muros. En 1858 le gouvernement central de Madrid autorisa finalement la destruction des murs de défense de la ville, ce qui donne un grand espace découvert. Il donna aussi son autorisation à la construction en dehors des murs, et un concours fut organisé pour planifier un nouveau quartier.
Le premier prix fut attribué à un dessin de Rovira i Trias: celui-ci prévoyait des rues rayonnant autour du quartier gothique. Le gouvernement central choisit cependant un design plus moderne, avec un plan en damier dessiné par Ildefons Cerdà.
Le choix du gouvernement central pour le nouveau quartier d’Eixample, le dessin de Cerdà, prévalut. Mais le gouvernement de Barcelone s’opposa à ce qu’ils percevaient comme un manque d’intégration entre l’ancien et le nouveau quartier. Ils soutinrent le plan de Rovira i Trias qui prévoyait une large esplanade menant à la place. Le plan de Cerdà, d’un autre côté, prévoyait une extension des Ramblas vers une future nouvelle place sur le Passeig de Gracià.
Le gouvernement central et le local se mirent finalement d’accord sur un compromis. Le résultat en fut l’énorme place actuelle, construite entre 1925 et 1927 d’après un dessin de l’architecte Puig i Cadafalch (connu pour son immeuble moderniste « Casa de les Punxes »).
La Place de Catalogne n'a jamais été totalement intégrée son environnement; malgré tout il est surprenant de voir à quel point elle est agréable en dépit de sa taille."

En clair, après la destruction des murailles, beaucoup de maisons se sont construites en ce lieu jusqu'à ce que la mairie décide d'en faire un lieu central de la ville. Toutes les maisons furent alors expropriées et, en 1927, la nouvelle put être inaugurée par le roi Alfonso XIII.

LA PLACE
"Les bancs de l’îlot central ovale de la place sont idéaux pour observer les badauds. L’îlot est protégé du trafic intense par une rangée d’arbres. Au nord il y a une paire de fontaines qui s’éclairent la nuit.
Monument à Francesc Macia : Il y a de nombreuse statues éparpillées sur la place. La plus notable est le Munument à Francesc Macià, en l’honneur de l’ancien président de la Generalitat (le gouvernement catalan). La sculpture a été créée en 1991 par Josep Subirachs.
La Déesse : Une autre oeuvre célèbre est la sculpture iconique d’une femme par Josep Clara. Elle s’intitule « La Deessa o L’Enigma » (La déesse ou l’Enigme) et est sise au centre d’un bassin. La sculpture en marbre blanc est une copie datant de 1982.
El Corte Inglès : A l’est de la Place de Catalogne se trouve l’imposant immeuble d’El Corte Inglés, la fameuse chaîne de grands magasins espagnols. On y trouve toute une variété d’articles, de l’alimentation au jardinage, en passant par l’électronique. La cafétéria au neuvième étage offre une vue magnifique sur la place.
Transports publics : La Place de Catalogne sert de plaque tournante aux transports publics de la ville. Il y a une grande station de métro sous la place qui dessert trois lignes de métro et une ligne de RER. Plusieurs lignes de bus, la ligne express pour l’aéroport ainsi que les autobus touristiques y ont aussi des arrêts."
A VIEW ON CITIES

 

Mais nous aurions également pu parler de la grande rose des vents au sol, qui se trouve au centre de la place. Ou encore du grand nombre de pigeons qui peuplent l'endroit.
Oui, j'aurais pu prendre des photos de cette place avec ces fontaines, ces sculptures, cette rosace, ces pigeons, ces grands immeubles... Mais non ! Lorsque nous arrivons, il fait nuit et c'est Noël.

Les multiples décorations lumineuses font disparaître
les murs habituellement sombres de l'endroit...
DSCN4717

Les fontaines sont merveilleusement éclairées,
faisant disparaitre l'art brut de la modélation du marbre ou du plâtre...
DSCN4719

DSCN4721

De plus, une énorme tente blanche contenant des pingouins en plastique
recouvre la rosace géante...

DSCN4724

Étrange impression entre émulsion et retenue. Cette place est vraiment un lieu transitoire. Les gens passent, s'arrêtent à peine, sortent d'une rue pour s'engouffrer dans une autre. Seuls les nombreux corbeaux postés dans les arbres obscures de la Rambla à cette heure semblent ne pas se mouvoir et transiter d'un endroit à un autre. Leur croassement lugubres, aigues et stridents parfois rythment les pas des nombreux piétons passagers.
Nous quittons la Plaça Catalunya, ou Place de Catalogne, pour prendre un petit bout de Rambla en passant par le Hard Rock Café de Barcelone. Quand j'étais plus jeune, c'est à dire il n'y a pas si longtemps que ça, je me souviens des multiples publicités qui illustraient les journaux et autres émissions musicales télévisuelles.

LE SAVAIS-TU ?
The doors, Los Angeles
Photo : Image by © Henry Diltz/Corbis

"Le nom du café vient de la face B, éponyme, de l'album des Doors de 1970 : Morrison Hotel. Ce nom vient lui-même de celui d'un bar, désormais fermé, du centre-ville de Los Angeles, dont les photos d'illustration recto-verso de la pochette sont l'œuvre d'Henry Diltz. Ce bar se situait au milieu du quartier pauvre de la ville. La devise du Hard Rock Cafe est Love All, Serve All, adoptée par le gourou indien Sathya Sai Baba. Le premier Hard Rock Café a été créé à Londres le 14 juin 1971 par Tigrett Isaac et Peter Morton."   WIKIPEDIA

Les cafés étaient alors connus pour être des lieux d'accueil de concerts, mais aussi des endroits où étaient exposés des objets achetés dans toutes les ventes aux enchères du monde ou donner (prêter) par des artistes, comme des guitares autographiées, de rares photographies de tournées, etc. Utilisés comme décoration, ces objets étaient accrochés aux murs des cafés et sont utilisés comme décoration. Celui de Paris possède, par exemple, la salopette d'Eminem, la guitare de Lenny Kravitz, le body de Madonna, le manteau de John Lennon, la veste en cachemire de Jimi Hendrix,... Celui de Barcelone expose, entre autres, une veste du chanteur Prince, les signatures des membres du groupe Metallica, une basse de Twiggy Ramirez, ou encore une guitare de Jimi Hendrix... Bien sûr, pas celle qu'il a brûlée sur la scène du au Finsbury Astoria de Londres en 1967 !


Nous rentrons dans le quartier de la Ciutat Vella où se trouve notre appartement. Nous nous arrêtons quelques mètres plus tôt, non pas dans un bar du Raval ou à la discothèque L'Apollo, mais dans un bar à la devanture avenante, nommé Beirut, situé dans la Carrer Joaquin Costa.

DSCN4725

Un endroit où il fait bon boire quelques Mojitos !

DSCN4726      Beirut Mojito

Et bien sûr, quand on parle de Beirut, on pense à plein de trucs, comme à la capitale libanaise, Beyrouth ou encore...

Au groupe Beirut.

 

Au magnifique morceau musical d'Ibrahim Maalouf.

 

La porte du bar se referme, fin de journée...

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Que va-t-il se passer le lendemain ? Les aventuriers barcelonais d'un week-end ont-ils déjà tout vu de la capitale catalane ou reste-t-il encore des choses à découvrir ? Hein ? Quoi la Sagrada Familia ?

 

 

 

 

Commentaires