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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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15 février 2008

Saint Valentin mon cul !

Nous étions le 14 février 2008...
Aaah oui, jeune ou vieille (vieux) romantique,
je devine tout l'amour pour ton prochain
qui s'évapore de tes yeux
à la lecture de cette date...
"14 février" = "Saint Valentin" !
"Saint Valentin" = ""Fête des Amoureux"
!

On passera sur le commerce fait autour de cette célébration car, finalement, pourquoi ne pas officialiser par un présent un amour latent. Hein ? Non, mais je te le demande !? "Je t'aime ! Tiens, prends cette rose !"... "Je ne peux me passer de toi, prends cette bague !" "Maintenant, fous-moi la paix, y'a l'OM qui joue ce soir !"
On passera sur l 'origine de cette fête. Mais, en même temps, pourquoi est-ce à la Saint-Valentin que l'on doit confirmer-ranimer ou entretenir sa flamme amoureuse ? Pourquoi ne pas le faire à la Saint-Félix ? Ou à la Saint-Aurore ? Ou à la Saint-Charles le Bon ? Hein ?
Je suis allé chercher des réponses sur le blog du gamin Sébi, mais il manquait quelques précisions. Et puis les reliques, j'en avais déjà parlé avec Sainte Bernadette. Wikipédia, quant à lui, annonçait qu''il y avait trois Saint Valentin, "trois saints trois martyrs". Bon ! C'est pénible les martyrs à la longue ; comme si y'avait qu'eux qui en chiaient dans cette chienne de vie ?! Garce !
On passera sur le village Saint Valentin qui se trouve dans l'Indre, juste à côté de ces étranges panneaux, dont j'avais parlés dans un précédent billet.

étranges panneaux

Vous n'allez pas m'emmerder avec votre fête des amoureux ! Le 14 février 2008 sera pour moi une journée comme les autres, merde alors ! Résistance, putain de bordel à queue !

Je me lève à la même heure que d'habitude. Je vais bosser comme d'habitude. Sur la route, je reçois un SMS sur mon portable : "Henri Salvador t'embrasse". Garce !
Au boulot, Ninie, une collègue, annonce qu'elle a rêvé de moi : "Tu grattais un jeu Saint Valentin rose et tu gagnais 39 000 euros !" Aaaaaahhh...
Je reviens bouffer à la maison le midi, comme presque d'habitude. Je vais voir le courrier, comme d'habitude ; et, là, PAF !

Je tombe sur une superbe carte postale
envoyée par Nath et Xavière
carte postale nath et xavière
Merci à vous, c'est magnifique !

Par contre, avec cette carte, un autre courrier m'annonçe mon futur licenciement. Aaaaaah... Ben oui, c'est ainsi !
La société pour laquelle je bosse a de grands projets ; et ceux-ci ne peuvent apparemment pas s'accomplir dans la Nièvre. On nous invite à aller se foutre dans une grosse usine en tôle grise ressemblant fortement à la prison d'Alcatraz ; mais en région lyonnaise (le second Paris avec ses loyers exhorbitants, sa pollution et ses bouchons). Qu'est-ce que tu veux que j'aille foutre là-bas ? Je suis bien à Nevers, moi, au milieu de tout et proche de nulle part. En plus, cette semaine, au cinéma neversois, il passe "Into the wild". Si, si ; enfin ! Alors ?!
Tu me diras : ça pourrait être pire, ils auraient pu délocaliser la société en Chine ou en Slovaquie, mais bon. C'est bien la Nièvre, merde ! On respire ! Et puis à force de rassembler toutes les sociétés et usines dans les mêmes villes, nous aurons une France à deux vitesses avec 3, 4 capitales (Paris, Lyon, Marseille, Grenoble) et rien autour. Sont cons, tiens ! Rien que bon à nous pondre des grosses sociétés à la con où personne ne se connaît et ne se parle.
Finie l'entreprise "familiale" où tu fais des bouffes, où tu bois un canon, où les gens s'écoutent et s'entraident. Garce !
En plus, envoyer une lettre de licenciement le jour de la Saint Valentin. Putain : t'arrives du boulot, "Tiens chéri, joyeuse Saint Valentin, y'a du courrier pour toi de la part de ton entreprise qui te dit combien elle t'aime !" Révélateur ! Aucun (con)tact ! Re-garce !

J'avance vers la fenêtre de ma chambre pour réfléchir à tout cela et qu'est-ce que je vois ????

Bordel !
Le voisin d'en face a coupé le sapin !

AVANT
avant

 

APRES
après

Ce gros sapin inquiétant qui avait grandi avec le lotissement et moi-même ! Ce sapin que j'ai toujours vu en ouvrant chaque jour mes volets ! Ce sapin que je regardais danser souplement en tordant ses branches par les jours de grand vent. BORDEL ! Je me souviens, lors de mon adolescence, quand je venais fumer ma clop en repensant à toutes ses filles qui m'avaient torturé le coeur et que je voyais ce sapin, tantôt grand, solide et majestueux ; tantôt sombre et inquiétant. Je vais regarder le vide à présent. Garces !

Allez,  je repars au boulot, comme d'habitude... ou presque ! Je bosse comme d'habitude... ou presque ! Je quitte le boulot, comme d'habitude !
Plus de boulot, plus de sapin ! C'est trop : faut aller au Pub pour tailler le bout de gras !

Sur la route, je repense au rêve de Ninie. Je m'arrête à un tabac-presse qui affiche en cette fête des amoureux le portrait du père Henri Salvador avec le titre adéquate : "Il est mort !" Ben oui, c'est ainsi ! En v'là un qui ramènera pas des fleurs à sa femme.
J 'achète un Saint-Valentin rose. Je gratte. Et si je gagnais 39 000 euros comme dans le rêve. Je gratte. Oh putain, j'achète une baraque sur une montagne. Je gratte. Et... PEAU D'BALLE ! Garce !

peau d'balle


Je me console en me répétant ce sale dicton : "Malheur au jeu, heureux en amour". Et pis quelle connerie d'acheter un billet de "loterie Saint-Valentin" car si tu gagnes, tu en viens à douter de l'amour que peut te porter l'être cher. Et blabla bla blablabla. Garce !
Et puis, j'aurais du me méfier des rêves de Ninie aussi. L'autre jour, elle avait rêvé que ses cheveux s'étaient transformés en nouille et que ça lui emmenait la tête en arrière. Du coup, son mari était obligé de lui couper, mais, au bout d'un moment, il avait arrêté car il en avait marre de bouffer tout le temps des spaghettis. Ben oui, c'est ainsi !

J'arrive au Pub ! Il est 18 heures, heure parfaite pour boire l'apéro.
Eh ben, y'a pas un chat là-d'dans ! Mon vieux Guise, serveur attitré, me dit que c'est comme ça depuis l'interdiction de fumer. Je reste au comptoir et je me mets à lire les journaux. Guise me montre Le Journal du Centre de la veille, qui nous proposait un gif page 1-page 2, comme ceci :

Page 1
JDC
Page 2
JDC_1_1
C'est beau !

Je me souviens d'une phrase de l'ami Alban qui disait : "La Nièvre, le plus dur, c'est pas d'y vivre, c'est de voir la gueule que ça a sur une carte postale !"
Y 'a du vrai là-dedans. Mais le Journal du Centre, des fois, il aide pas non plus. Regarde ce qu'il nous propose au niveau culture !

ceci 1

ceci 2

Ah ben, c'est de la culture de proximité. Humble. Garce !

Un peu plus tard, quelques personnes sont venues au comptoir, quand même. Les habitués. Ceux qui iront fumer leur clop sur le trottoir sous la flotte s'il le faut, mais qui viendront toujours pour tailler le bout de gras autour d'une, deux, trois, etc. bières. Parce que c'est quand même ça le plus important dans la vie : garder le contact humain ! Et comme disait Gabin dans "Les vieux de la vieille" : "Tu t'en iras pas tant qu'on n'aura pas fini les conversations !"

Tiens, prends don' 4 minutes pour regarder ça :
 

MORALITE :  La Saint-Valentin, c'est pas seulement regarder TF1 en bouffant un plateau-repas avec sa gonzesse après avoir acheté un ticket de loto de merde et un bouquet de fleurs à la con ; c'est aussi sortir, voir et écouter les autres pour mieux comprendre que c'est un peu la merde en France et qu'il va falloir en mettre un coup pour sortir de cette torpeur ambiante !

 

 

 

 

Commentaires
N
ET BEN MES CADETS...!
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J
Evelyn < Ben oui ! Tous à poil pour contrer l 'hégémonie du marché textile chinois ! Tous à poil pour voir qui c 'est qu 'a la plus longue ! Tous à poil pour voir qui c 'est qu 'est obèse ! Tous à poil pour voir qui c 'est qui fait pas de sport ! Oooouuuaaaaiiiissss !<br /> Sebi < Ben écoutes, je l 'ai toujours connu sans cime (et Topaloff) ce sapin ! Bizarre, tiens ! C 'est quand ta commode qui a les cheveux qui poussent ça...<br /> Céline < Merci Céline pour ces quelques lignes qui nous remettent dans le droit chemin en nous rappelant qu 'il y a toujours une bonne raison pour abattre les arbres. De toute façon, un jour ou l 'autre, il se serait cassé la gueule sur une baraque le machin et on aurait dit : "Ah ben, vous voyez, je vous l 'avais dit de le couper !"<br /> En tout cas, ton message met de la fraicheur dans mes propos négatifs. Merci encore !
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C
Le sapin, le même qu'il y avait dans mon jardin il y a quelques années... Tout aplatit en haut, et pas très joli. Mais un sapin particulier! Il pourrissait un peu de partout....la cause : une famille de coléoptères géants, une espèce d'insecte qui, à l'état de larve, creuse des galeries dans l'arbre. Et lorsque vient le moment de copuler, volent tout autour. On peut alors entendre leur vrombissement, distinguer facilement leurs antennes, un truc qui fait un peu penser à la métamorphose de Kafka au fond... Mais revenons au sujet, ce ballet nocturne était l'attraction du quartier lors de nos douces soirées d'été... Un jour mon père a déclaré que le sapin devenait dangereux et qu'on devait l'abattre. Cela m'a troublé : "Mais!!! Et les coléoptères???" Je ne pouvais pas laisser faire ça (même s'ils sont très moches!) Après quelques recherches sur le net, j'ai appris que ces insectes sont une espèce rare en Europe, et protégée. Et que de ce fait on ne peut détruite leur habitat. J'ai donc menacé mon père de lui faire un procès, mais gentille comme je suis je n'ai pas pu...Et aussi, j'ai vu de près les carcasses des bestioles, les galeries énooormes de ces larves, l'inclinaison méchante du sapin vers l'endroit du terrain où j'espère voir un jour une piscine. Et bref...On l'a coupé, et puis ça a fait un peu de bois pour l'hiver mon bon monsieur... <br /> Garce! ....Oui parfois j'avoue aussi un peu...<br /> Mais un détail vous aura interpellé, ces bêtes volaient! Elles auront sûrement migré vers un autre logis...
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S
Et le sapin ça faisait longtemps qu'il avait perdu sa tête ?
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E
Mais oui, mais bon dieu, mais... C'est pour ça que j'dis: "TOUS À POILS !" Le vieux sapin, ah, ça déchire le cœur de le voir ainsi parti en allumettes... Chez nous aussi, y coupent les arbres. Ça doit être inclu dans le pack Sarko du printemps dernier...
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