La source de la Loire (07)

OUALALA,
les gens sont bien remontés
en ce moment.

Faut dire qu'il y a des sujets qui fâchent dans cette France qui rame et qui se vide de ses usines et de ses ouvriers malgré les bénéfices de certaines sociétés.
Finies les usines éparses qui peuplent notre pays et font bouger des villages, des villes, des départements et des régions. Peu à peu, la France cantonne son activité économique et industrielle en quatre grandes villes dont nous avons déjà parlé dans le billet "Saint Valentin mon cul !"

Heureusement, au-dessus de ces mauvaises nouvelles,
un homme étrange venu d'ailleurs gueulait aussi,
mais en nous lançant un grand message d'espoir.
Ecoutons-le :

Oui, il avait raison :
dans toute cette cacophonie ambiante,
il est grand temps de faire un retour aux sources
pour y voir plus clair !
En même temps, je me demande
si c'est bien cela qu'il voulait dire, le gars.

Puisque le monde est sauvage, je décide d'aller faire un tour du côté des sources du plus long fleuve sauvage de France.

J'ai nommé...

Mais où était don' cette foutue source ?
Un élan nostalgique me transportait au temps où j'étais à...

l'école primaire

JEU
Retrouve où je suis et gagne un superbe pull datant de 1983.
Nota : Non, je ne suis pas déguisé en chien.

Aaaah, c'était les années 1980, rythmées par les mélodies endiablées de Aha, Laroche-Valmont et autres Ottawan, et vendues aujourd'hui par coffrets de 10 CD.
A cette époque, on apprenait que la Loire prenait sa source au Mont Gerbier de Jonc. Le Mont-Gerbier-de-Jonc, quel bien étrange nom ! Et on s'en foutait un peu. Que le plus grand fleuve de France prenne sa source en Auvergne ou en Russie, la seule chose qui nous préoccupait était la sonnerie de cloche, annonçant la récré de 10 heures. Pendant ce quart d'heure de détente en air libre, on jouait au foot avec une balle de tennis (on n'avait pas le droit au ballon car c'était trop gros et on pétait tous les arbustes avec !) dans la cours de l'école Georges Guynemer. C 'est aussi à ce moment que je retrouvais mon amoureuse pour lui tenir la main.
Aaaah, je me souviens de toi, Karine C., on se retrouvait à chaque récré pour se faire des pious et s'échanger des mots doux sur des bouts de papier froissés.
Aaaah, quelle douceur dans ton regard et dans la moindre de tes paroles ! Je te revois avec tes cheveux longs bruns et tes yeux marrons qui me disaient "je t'aime" à chaque fois que l 'on se regardait. On aimait à s'effleurer la main quand on jouait à un de ces jeux de cours d'école.
Aaaah, et puis  -, cruauté de la vie!!!,-  tu es morte écrasée par un 30 tonnes en sortant de la cours c'était un jeudi. Un jeudi où il faisait beau, une journée qui n'existe que dans le Nord du Nivernais, là-bas on l'appelle... Merde, qu 'est-ce que je raconte !
A chaque fois que je suis pris par un brin de mélancolie nostalgique, il faut que je récite du Joe Dassin.
Non, bon je déconne : Karine n'est pas morte écrasée par un 30 tonnes. En tout cas, pas temps que je la fréquentais et ça remonte à... ohalalalalalalalala !
Non, pour tout te dire, c'était au mois d'avril. Ça me fait du bien d'en parler. Si, si, j'te jure. La veille, c'est à dire un jeudi, Karine me dit qu'elle devait aller chez le coiffeur car sa mère ne supportait plus qu'elle ait les cheveux longs. Je lui répondis que cela ne changerait en rien les sentiments et tout l'amour que je lui portais, que l'on resterai unis quoi qu'il arrive et toutes ces conneries habituelles, mais auxquelles tu crois quand tu es en CM2. Et puis le vendredi matin arriva. Un épais brouillard s'était installé sur la cours de l'école primaire Georges Guynemer au pont que l'on n'y voyait pas plus loin que son nez, comme le disait si bien Christian de Neuvillette à l'encontre de Cyrano de Bergerac pour le provoquer en duel. La sonnerie de 8h30 retentissa... retentissait... retentit.... Putain, je ne sais jamais comment ça se conjugue au passé simple ces putains de verbes à la con !!!!!
Bref : pas de Karine à l'horizon bouché. J'attendais un peu. Puis je vis, transperçant la brume blanche, un ciré jaune mouvant dans l'humidité ambiante. C'était elle. La silhouette jaune approchait, approchait, lentement. Je voulais de suite voir son visage et sa nouvelle coiffure, mais sa capuche recouvrait ses cheveux. Elle me fit un sourire sans enlever son habit, juste ne me disant ces quelques mots susurrés : "C'est horrible..."
Nous sommes montés dans la classe. Elle dut alors enlever son ciré et donc sa capuche. Et.... effectivement... C'était pas terrible. Ses longs cheveux bruns qui lui donnaient cet air si sauvage que j'aimais en elle avaient disparu pour laisser place à une coiffure "nuque longue" ; un peu dans le genre "joueur de foot allemand".
D'un coup, je l'ai trouvée très moche DONC je suis retourné jouer au foot avec les potes à la récré. Voilà !

              Bon, revenons à notre Loire !
Cela faisait quelques années que je voulais voir la tronche de ce Mont-Gerbier-de-Jonc !

La Loire,
je la connais grande et majestueuse, à Nevers :

             La Loire un peu trop sauvage en décembre 2003

Déjà que ça faisait pas chaud, mais v'là en plus !          

La Loire,
je la connais également pour ses châteaux

      
JEU :
Un de ces châteaux n'appartenait pas à un roi, mais à un grand acteur comique français.
Trouve lequel et gagnes
ton poids en disques de Ottawan.

La Loire,
je la connais aussi pour ses vins

   

    

   
JEU :
Retrouve dans toutes ces photos celle qui ne présente pas une bouteille de vin
et gagne ton poids en lunettes de soleil de Laroche-Valmont.

La Loire,
je la connais aussi pour ses nombreux châteaux...
     
JEU :
Sur une des ces cartes figure un château qui n'a pas appartenu
à un grand acteur comique français, mais à un inventeur italien.
Trouve laquelle est-ce et gagne le T-Shirt de Ringo.

Mais la source, bordel ?! Je ne connaissais pas ! On m'avait vaguement parlé d'une sorte de tétine qui pointait sur un plateau d'Auvergne du Sud, mais pas plus !
Le mieux, c 'était d'y aller voir.

En voiture !

Après être passé par le village du Chambon-sur-Lignon

Mairie

"Au XIXème siècle, de nombreuses communautés s'installèrent sur cette terre protestante et un temple fut bâti à Chambon portant sur son fronton, l'inscription : 'Aimez-vous les uns, les autres'. Les habitants de Chambon entretiendront cet amour du prochain, tout au long du XXème siècle, en invitant les enfants du bassin minier de la Loire à venir respirer le bon air de la montagne, et en accueillant durant la Seconde Guerre Mondiale les persécutés du nazisme. On estime que plus de 4000 enfants et adultes juifs furent ainsi sauvés grâce à la participation active et héroïque de toute la population du plateau." ÉDITIONS ATLAS

Malgré cette page d'Histoire héroïque, rien ne transperce de ce village. Tout est calme. Aucune plaque commémorative. Aucune mise en avant, aucune prétention.
Je continue.

           Après avoir croisé le village de Saint-Martial...

                            ...se mirant en son étang !

Après avoir vu le village de Lachamp-Raphaël...              

...sur le plateau ardéchois d'où l'on distingue, au loin,
les sommets des Alpes !

                Après avoir croisé des chemins enneigés...

                                 ...semblant n'aller nulle part !

Après avoir passé la...          

...endroit où les eaux douces choisissent
entre Atlantique et Méditerranée !

A y 'est :
j'atteins le fameux Mont-Gerbier-de-Jonc !

"Dans ce vert paysage de montagne, le mont se reconnaît aisément par sa rudesse et sa surface caillouteuse. Étymologiquement, en effet, 'gerbier' signifie 'rocheux' et le mot 'jonc', dérivé du latin jugum, 'montagne'. Il s'agit d'un volcan dont la lave originellement visqueuse s'est solidifiée en sortant de terre il y a 7 millions d'années, s'enterrant dans ses propres éboulis. Cette lave très spécifique, appelée phonolithe, offre la particularité de chanter sous les pieds."  ÉDITIONS ATLAS

Et qu'est-ce qu'elle chante la lave quand on marche dessus, hein ? Hein ? Hein ? Du rock ? Du Rolling Stone ? Du Doors ? Du Johnny ?... Oh que non, elle chante :

CECI ! 
Faut que tu cliques sur le CECI ci-haut...

"Dans cette région élevée et découverte, où les prairies rases dominent sur les forêts, le climat est rude. Il peut geler en toute saison et la moyenne annuelle de la petite ville de Sainte-Eulalie, située à une poignée de km du mont, est de 5,3°C. Aussi les habitations se font-elles rares. Les marques de l'homme, dans ce paysage préservé, se limitent à une voie pavée à la romaine et aux petits ponts qui enjambent les affluents." ÉDITIONS ATLAS

                                                                  Vue sur le Sud du Mont Gerbier de Jonc

Quand souffle la burle
"Il faut avoir déambuler en plein hiver sur les pentes du Mont ou dans la montagne ardéchoise pour connaître la signification de ce mot. Parente du blizzard canadien, la burle est un vent violent, porteur de neige en cristaux durcis, qui fouette tout sur son passage. Elle accumule la neige en congères, brouillant les pistes et masquant les chemins. Quand souffle la burle, parfois une semaine durant, meixu vaut être au coin d'une cheminée que perdu dans la nature."  ÉDITIONS ATLAS

Vue sur le Sud du Mont Gerbier de Jonc                                            

Tous les bouquins et brochures te le diront : "La Loire prend sa source au Mont-Gerbier-de-Jonc" !
OK, d'accord, mais une fois sur place, cela semble beaucoup moins évident. Plusieurs panneaux situés à des endroits différents se vantent d'offrir un itinéraire pédestre permettant d'atteindre la VRAIE source ! En fait, il y aurait trois emplacements voisins et même les plus éminents géographes ne savent pas lequel est le bon.
Toutefois, comme tous les touristes, quand je vais quelque part pour voir quelque chose, j'aime bien avoir un panneau clair et précis qui me dise :
                                                  "Voilà mon con ! C'est ça que tu voulais voir, eh ben c'est là !"
Ça manque tiens d'ailleurs ce genre de panneau clair qui t'indique un lieu touristique précis.
En l'occurence, pour la source de la Loire, les gars du coin se sont arrangés pour la mettre dans une ferme. Si, si ! Le seul fleuve sauvage de France prend sa source dans une ferme, entre quatre murs. C'est quand même un monde, merde alors ! Tu viens de Saint-Nazaire à vélo en te disant : "Je vais longer les rives de ce fleuve sauvage à mes risques et périls jusqu'à sa source. Et après 1006 km, t'attéris dans une ferme.

Démonstration

Et, manque de bol, la ferme était fermée !

"C'est ainsi !", que je me suis dit en regardant le petit filet d'eau sortant par un gros tuyau de sous la porte de l'établissement. Bordel : la Loire dans un tuyau ! Fleuve sauvage, qu'y disaient... J't'en foutrais !

Comments

[Jénorme]

Bien joué mon gamin !

[Sébi]

Le mec tout à gauche. Le ch'ti, là.

[Jénorme]

Mais le savais-tu, cher Dgender, la Loire aurait pu couler vers la Méditerranée ! a raison tient à la configuration du mont. Ce dernier est creusé de part et d 'autre d 'une multitude d 'excavations d 'où sortent des ruisseaux -ce qui explique pourquoi il est impossible de dire où se trouve vraiment la source de la Loire- mais, surtout, il aurait suffi d 'un ptit séïsme, d 'un simple bouleversement interne pour que toutes les eaux se dirigent vers la Méditarranée. Et à ce moment là, cher dgender, ça n 'aurait pas donné les mêmes vins de Loire... oooooh non !

[gender]

bonjour

c'est pas pour foutre le bordel, mais y parait que la loire et bien elle aurait pas du s'appeler la loire mais l'Allier.Parceque l'allier sais vachement plus long que la loire au sud du bec d'allier.mais bon, c'est pas qu'on nous ment, c'est que reconnaitre l'erreur c'est vachement compliqué (les chateaux de la l'allier par exemple, c'est dur a dire).voila