Tu vas à Cannes cette année ? (Episode 5)

17 juin 2008

Tu vas à Cannes cette année ? (Episode 5)

RÉSUMÉ DES EPISODES PRECEDENTS
Après le Palais Idéal du Facteur Cheval, "Travail d'un seul homme"...
Après l'île de Porquerolles et sa nature préservée...
Après le barrage de Malpasset, quand la nature se révolte contre l'être humain...
Après les souvenirs de saucisses-lentilles lors de son festival de Cannes en 1995...
Voici !

L AUT'JOUR
J'entre dans Cannes. Il y a du monde, du mouvement, de la couleur, du bruit et des odeurs !
Je longe la côte pour rejoindre la Croisette. Il y a foule. Oui, décidément, c'est ici qu'est le coeur du festival !

T'as vu un peu le ton journalistique à la Charles Villeneuve... Ah non, il n'est plus journaliste lui, il est président du PSG maintenant.

Palaces, gens en costard, parfum de sardines grillées, robes de soirée, affiches de cinéma omniprésentes, des mimes divers, voitures officielles, des grosses lunettes de soleil qui parlent fort à des téléphones portables !
Bienvenue dans l'autre monde...

         LE MONDE DU FESTIVAL DECANNES
AAAhhhh !!!
                                                            OoOoOoOoOh !
               éééééhhhhhhh !!!
                                                YyyyyOOOooo !
HiHiHiHiHi !!!

Ouais ben !

On s'calme !
Je vais d'abord tranquillement garer la voiture sur un petit parking peinard à l'abris de tout ce bordel ambiant.
Puis, tradition oblige, comme chaque année, je rejoins mon bar officiel du festival : Le Capricorne. Situé juste derrière la Croisette, à côté d'un marchand de poulets rôtis, Le Capricorne te propose son demi à 2,5 euros et des conversations quotidiennes où à aucun moment il n'est fait allusion au cinéma et au festival.
Et là tu me dis :
TOI : "- Mais ça te sert à quoi d'aller à Cannes pendant le festival si ce n'est pour pas en entendre parler ? T'es ouf toi ?"
Et là, je te réponds :
JE : "- Mais Le Capricorne est l'endroit idéal pour faire le point et élaborer un plan d'attaque du festival."

Tout d'abord, premièrement une, remémoration !

Devant mes demis en terrasse,

je me souviens des années passées.

Je me souviens notamment de la fois où nous étions restés une semaine sur le festival avec le gamin Evelyn Dead. On était venu faire quelques images en vue de réaliser un hypothétique documentaire ; le tout entre deux projections de films taïwanais en présence de Francis Ford Coppola. Oui, je sais, c'est pas facile à suivre ce que j'écris, mais c'est Cannes, hein, tu vois, cinéma, stars, tout ça, ah ah aaaaaaaahhh !
Résultat : Après avoir filmé quelques montées des marches et interviewé quelques spectateurs à la con, Evelyn décidait finalement de concentrer toute son attention sur les chiens. Cela a donné un magnifique documentaire "Les chiens pendant le festival de Cannes".
Et puisqu'on en parle, justement, j'en ai un beau juste devant moi, juste en-dessous de la table d'en face.

De mon côté, je donnais le meilleur de moi-même en proposant aux spectateurs une réflexion hautement cinéphile ayant pour questionnement fondamental : "Est-ce que les chansons de Tino Rossi peuvent accompagner toutes sortes d'images du festival de Cannes ?"
Ah oui, on avait fait du bon boulot.

Par la suite, c'est avec le gamin Sébi que nous sommes venus nous imprégner du monde du cinéma. Nous avons fait de belles rencontres, comme...

Tomate farcie et piment d'Espelette Quiche Loren

Le scaphandre sans le papillon Pinpin le lapin

James Wong                                                  Amanda Lear incognito
(c'est James Bond, mais en tibétain)

Le compositeur officiel du jingle des pubs Gervais Le sosie de Laeticia Casta, mais avec une barbe

Une chaise qui se baigne

Bref, que de bien belles rencontres, célébrées par de bien belles photos !

Ahla, j'étais jeune, j 'étais beau, je sentais bon le sable chaud...
Mais je mangeais des raviolis froid sur la Croisette.

Il y a deux ans, encore avec le gamin Evelyn, nous étions venus à Cannes avec une vraie mission : acheter un barbecue. Si, si ! On peut très bien aller au Festival de Cannes sans pour autant se désintéresser des choses simples et essentielles. Tu l'as compris, au fur et à mesure que les années passaient, nous délaissions complètement le vrai cinéma pour le cinéma tout court.

Une dégénérescence que l'on pouvait symboliser
par ce genre de photo "mise en abyme" :

J'ai photographié une personne
qui prend en photo des gens
qui filment un truc.

Ah, ah, ah... Je me faisais bien rire en terrasse du Capricorne, à me remémorer tous ces souvenirs à la con. C'est à ce moment précis (et quelconque) qu'un habitué du bar est arrivé tout de costard vétu, fin prêt pour se rendre à une projection a festival. La tenancière l'accueille.

La tenancière : "Ehla ?! Il est où ton corbillard ?"
Le gars de répondre tout de go : "Arrêtes de dire des conneries et donne-moi un truc bien rosé pour le gars tout en noir !"

En fait, les habitants et commerçants de Cannes reçoivent des invitations pour le festival de la part de la mairie. C'est normal car le financement de ce bordel cinématographique provient en grande partie de la ville et, donc, de ses habitants par l'intermédiaire des impôts. On peut dire, sans honte aucune, qu'il y a un peu de l'argent des Cannois quand une star se bourre la gueule au champagne ou pète dans les draps du Martinez pendant la durée des festivités.
Je torche mon second demi et je décide de me lancer. Quelques mètres plus loin, ça y est : je suis sur la Croisette !

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Jénorme va-t-il enfin nous faire découvrir le monde magique du festival de Cannes ? Va-t-il croiser des vedettes ? Rêve, mythe ou réalité ? L'art transforme-t-il notre perception du réel ? Et la perception, d'ailleurs, peut-elle s'éduquer ? Mais sinon, peut-on désirer sans souffrir ?
Toutes ces questions trouveront peut être une réponse dans le prochain épisode de "Tu vas à Cannes cette année ?"