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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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3 juillet 2012

LA GROTTE DU SAINT QUI SUE (64)

"Aaaah oui, cette année, la météo est bizarre !", me disait mon voisin l'autre jour avec une baguette de pain sous le bras.
Sûr qu'il aurait dit la même chose sans cet élément que l'on dit typiquement français et qu'il arborait avec oubli.

Mais soudain, ne voilà-t-il pas...

Tiens, d'ailleurs, on en parle, on en parle, on en parle... Encore un p'tit coup pour le fun : on en parle..., mais comment est née la baguette de pain ? Qui a eu cette idée folle, un jour, ou un soir, ou une nuit, de se dire : "Tiens, je vais te créer un truc long qui se mange avec de la vinaigrette, muni de deux bouts que les gens pourront se mettre sous le bras pour parler du beau temps en portant un béret sur la tête, du vin dans la main droite et un morceau de fromage qui pue dans la poche ?"
Hein ? Qui ?
Pour le savoir, ou pas, voici...

 

LA BAGUETTE DE PAIN
Notre amie quotidien (ou pas)

.
velo-baguette-pain

Comme dirait un collègue de comptoir que je surnomme amicalement Frise la tôle : "Y'a des gens qu'ont ben qu'ça à foutre quand même : un vélo en pain ?! Tiens, ressers-moi un Picon au lieu de dire des conneries !"
Mais revenons à nos baguettes.
On connaît deux versions pouvant expliquer l'origine de la baguette.

La première version dit que, le pain sous forme de baguette apparaît sous le régime Napoléonien. Jusqu'alors le pain était rond pour une meilleure conservation. La baguette aurait donc été inventée par les boulangers de Napoléon afin que le pain soit plus facilement transportable par les soldats. Ils devaient alors porter la baguette le long de leur jambe dans leur pantalon. On a quand même un doute sur l'état du produit après une journée de marche...
Une autre théorie avance que le pain sous forme de baguette connaît son origine à Vienne. Le pain viennois aurait été importé en France au XIXe siècle et la baguette se serait ensuite développée dans les années 1920 à Paris, car sa préparation nécessite moins de temps de pétrissage et de cuisson que la boule de pain. Ça serait donc à la suite d'une loi interdisant le travail des boulangers avant 4 heures du matin que ce serait développé la baguette.
Ou encore, une troisième version, pas du tout confirmée, attribuerait l'apparition de la baguette lors de la construction du métro à Paris. En effet, l'ingénieur Fulgence Bienvenue qui supervisa la construction du métro avait des soucis de bagarres dans les galeries entre les différents ouvriers de différentes origines (notamment Bretons, Auvergnats…). Or, à cette époque, l'ouvrier portait toujours un couteau sur lui, pour couper les tranches des pains ronds. Aussi, il aurait été demandé à un boulanger de créer un pain qui puisse se couper, se rompre sans couteau, et ainsi, éviter que ces armes potentielles descendent dans les galeries. D'où, pour certains puristes, le fait de ne jamais couper la baguette au couteau, mais de la rompre à la main. Ainsi aurait créée la baguette au XIXème siècle...
Une analyse du phénomène pain a également été traitée par Magali Marguin dans son mémoire de maîtrise, "La vision de la France à l’étranger à travers la baguette de pain", en 1999 :
"L’origine de la baguette de pain remonte aux années 1830 lorsque le pain viennois est introduit en France. Ce pain long, à base de levure de bière et non de levain, est cuit dans un four à vapeur ce qui permet l’apparition d’une croûte : c’est un pain aristocratique, ancêtre de la baguette. Parce que ces pains blancs dits de fantaisie sont détaxés et parce que les habitudes alimentaires des citadins changent, le pain long se répand en ville. Sa composition change : le lait est supprimé ce qui abaisse les coûts de production et par conséquent, le prix de vente. Le pain viennois ainsi transformé devient un pain de travailleur, acheté quotidiennement du fait de son faible poids et de sa mauvaise conservation.

De plus en plus long, ce pain non moulé doit être mis à reposer dans des pannetons, paniers en osiers oblongs destinés à conserver sa forme au pain façonné ; d’où le nom métaphorique de « baguette ». Seul pain au monde ayant cette forme, il attire l’attention des voyageurs en France et celle des locaux entourant les Français expatriés.
Après un retour au pain noir lors de la Première Guerre mondiale, la baguette des années trente atteint l’apogée de sa qualité et de sa consommation. C’est à partir de cette période que naît véritablement une image autour de la baguette. Les caractéristiques de ce pain rappellent celles des Français : simplicité et originalité du genre de vie. La baguette fait alors penser au Français se rendant à la boulangerie, lieu de sociabilité du village, pour acheter son pain quotidien, aliment basique mais goûteux. Ce que les Français ne remarquent plus, les étrangers le constatent et le recherchent quand ils viennent dans l’Hexagone : tout le monde va, chaque jour, dans une des multiples boulangeries du quartier pour acheter sa baguette qu’il ramène sous le bras, éventuellement en grignotant le bout. (...)
Après la Seconde Guerre, la boulangerie française se modernise. La baguette étant un pain facilement mécanisable, les pétrins et les fours se perfectionnent : l’industrialisation de la baguette, la massification de la production corrélative entraînent la création d’un nouveau modèle de panification à la française, à côté du modèle anglo-saxon (pain de mie).
Contrairement aux petits artisans, les industriels de la boulangerie ont les moyens de s’attaquer aux marchés étrangers. Ils utilisent l’image de la baguette comme produit typé à l’origine d’une vie saine et sans complication, pour exporter du pain puis lancer une production hors des frontières hexagonales.(...)"

 

La baguette : symbole de la France, représentative d'un pays attaché à ses traditions, à ses coutumes, à son bon vivre.
Pourtant, il y aurait d'autres produits locaux à mettre en valeur. Nous pouvons penser, par exemple, au Cognac. Mais serait-ce bien prudent de se promener en permanence avec une bouteille de cette eau-de-vie et d'en boire une petite rasade à chaque fois que l'on croise une connaissance dans la rue ? Hein ? Non, mais je te pose la question.

Bon, alors. C'est pas compliqué. Le voisin, là, avec sa baguette sous le bras, me disait tout simplement qu'il faisait beau et que cela faisait longtemps que cela n'était pas arrivé. Attention : tu n'es pas obligé d'avoir une baguette de pain sous le bras pour dire ça. Tu peux très bien le dire aussi avec une boite de raviolis, un autocuiseur ou encore, tout simplement, un journal soigneusement roulé pour que l'on ne voit pas l'info du jour qui est celle-ci :

L'INFO DU JOUR
LA COURNEUVE - Un homme, qui stockait plusieurs kilos de résine de cannabis dans un appartement de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), a tenté de tout brûler avant que la police n'arrive, et sous l'effet des vapeurs, s'est évanoui, a annoncé vendredi la préfecture de police de Paris (PP).
Les policiers du service de l'accueil et de l'investigation de proximité (SAIP) de La Courneuve ont obtenu l'adresse et la clé de cet appartement après avoir interpellé mardi et jeudi cinq consommateurs de stupéfiants, explique la PP dans un communiqué. Mais lorsqu'ils arrivent sur place pour perquisitionner, l'appartement est enfumé "et une forte odeur de cannabis s'en dégage". Ils découvrent un homme au sol, totalement inconscient, raconte la PP.
En fait, l'homme était en train de brûler de la résine de cannabis, près de 5 kilos selon les enquêteurs, pour les faire disparaître, mais il n'a pu résister aux vapeurs. Pris en charge par les pompiers, il a été emmené dans un hôpital où il a été placé en garde à vue.

 

BREF !
Puisqu'il fait beau, autant aller faire un tour.
Certes, nous pourrions nous contenter de profiter de cette journée ensoleillée pour nous lancer dans le tournage d'un clip qui mettrait en valeur l'herbe de notre jardin qui a poussé ; un peu comme ceci :

Mais non !
Préférons nous rendre vers des lieux plus originaux, plus atypiques, voire mystérieux et même étranges.

Et aujourd'hui, nous allons être gâtés puisque nous avons décidé de nous rendre à la grotte du Saint-qui-sue... Ah oui, dis comme ça, cela étonne. Certains auraient même envie d'ajouter : "La grotte du Saint-qui-sue, et plus si affinités."
Plein d'images nous viennent en tête alors, comme celle d'un elfe avec des ailes qui porterait un maillot de foot floqué "Nonoche" dans le dos. Ou encore un homme barbu avec une robe de chambre blanche en train de transpirer son vin de messe tout en poussant de gros soupirs du fond de sa caverne d'où il n'est jamais sorti ; même pas pour profiter de l'offre incroyable Leroy Merlin de cette semaine : "Promo Cloclo : un combiné de douche acheté, une ampoule offerte."


Maaaaais, ne nous égarons pas et rappelons que la grotte du Saint-qui-Sue, c'est autre chose.

ATTENTION, C'EST PARTI !

Siensien Sien étant retenu pour cause de rhumatismes aigües suite à une trop grande absorption de cailloux, c'est Siensienne qui m'accompagnera dans cette formidable aventure.

siensienne et Jénorme
Siensienne est à droite de l'image

Et puisqu'il faut un point de départ, nous choisissons le village de Bidarray et le parking de l'hôtel du pont d'Enfer.

IMG_0163

Oui, oui, tu as raison ! Plutôt que de partir de cet hôtel au nom sinistre, nous aurions pu choisir un autre lieu plus sympathique au demeurant, comme, par exemple, le goût et la gastronomie avec L'Ostapé, auberge tenue par le chef Alain Ducasse.
Né à Orthez, chef-cuisinier à Monaco, trois fois trois étoiles au Guide Michelin, président de la chaîne Châteaux et Hôtels de France (plus de 500 établissements dans le monde) et classé 94ème personnalité la plus influente au monde, Alain Ducasse peut te proposer simplement, tranquillement, sans chichi ni trompette, un menu à 45 euros, conçus avec des produits locaux...

 

Menu Terroir Basque

Les Entrées

 Le Txangurro
Recette traditionnelle d’araignée de mer et tourteau, émulsion d'une bisque,

Nem de dormeur au gingembre
*****
La Hure de Porc Basque
Snackée à la plancha, velouté de haricots tarbais, chips de chorizo, huile d’olives extra vierge

Les Plats

Le Pied de Cochon
Cuit dans un bouillon puis désossé, rôti façon Rossini,
purée de pommes de terre maison, jus réduit
*****
La Morue à la Biscayenne
Dos cuit au sautoir, accompagné d’un condiment poivron-ail, fines chips d’ail, jus de piment doux

 Les Desserts

 Le Gâteau Basque
Revisité par nos soins, glace au caillé de brebis

*****
Le Béret Basque
Entremets tout chocolat, mousse légère au cacao 64%, pépites de chocolat noir, sauce caramel choco

 

 


Ceci étant dit, aujourd'hui, pas de Ducasse, pas de morue, pas d'aiguillette vapeur, pas de vau sous la mère,... Je pars de l'hôtel du pont d'Enfer.
Et là, dans ton esprit avide de réponses à ce genre de curiosités locales, tu me dis :
"Mais pourqqqqquuuuuuoooooiiiiii l'enfer ???"

 

IMG_0824Oui, pourquoi alors que Bidarray est un charmant village basque, dont l'étymologie du nom voudrait dire "Chemin des épineux", entouré de vertes collines sur lesquelles se sont déposées de façon éparse diverses maisons rouges et blanches ?

 

 

 

 

 

 

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Et cette belle église de l'Assomption, bâtie au XIIème siècle en grès rouge, de son mur clocher original, rappelant un fronton de pelote, et de son porche aux superbes chapiteaux romans sculptés, dont l'endroit est entouré d'un cimetière-jardin en terrasses où s'alignent superbes croix navarraises ou discoïdales...

 

 

 

 

Et cette autre légende du Christ édifié au sein de ce batiment...

Bidarray__l__glise__int_rieur__64_"Joseph Matenotte, surnommé "La Victoire", fut élu capitaine par les Chasseurs basques lors des guerres de la Convention (1793-1795). Le 3 juin 1794, il fit enlever le crucifix de l'église, et ordonna à ses hommes de tirer sur le Christ en guise d'exercice. Tous ratèrent volontairement la cible, sauf un...
Le lendemain, au cours de l'attaque de la redoute de Berdaritz, près des Aldudes, La Victoire fut blessé au ventre, à l'endroit même où la statue du Christ avait été atteinte. Il mourut quelques jours plus tard à Baigorri...
Aujourd'hui le Christ que nous pouvons voir dans l'église de Bidarray est de facture moderne." J.P. Dugene

 

 

 

 

Merde qu'est-ce que je voulais dire au début ? Ah oui : mais pourquoi y'a t-il un pont d'Enfer ?
Eh bien écoutons... lisons cette histoire que j'ai déjà racontée la semaine dernière ici même...

 

LE PONT D'ENFER
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Mais qui a construit le pont Noblia, avec ses deux arches gothiques encadrant une troisième en plein cintre, qui forme en se reflétant sur l'eau calme un cercle si parfait ?
Tous les Basques te le diront : ce sont les Laminaks, ces petits génies qui peuplent les sources, les rivières et les grottes.

672px-Laminak-PontPieds palmés, créature nocturnes ne supportant pas le soleil, les Laminaks vivent sous terre, dans des grottes ou auprès des sources et des ruisseaux. Ni gentil, ni mauvais, l’attitude des laminak à l’égard des hommes est ambiguë et peut varier du meilleur au pire, depuis une grande sympathie (abri offert et don spontané) jusqu’à une forte malignité (rapt de jeunes filles) en passant par des attitudes intermédiaires de vengeance justifiée, de pactes ou d’échanges de services, sans oublier les histoires d'amour impossibles.
C'est à eux, toujours prêts à rendre service, que l'on doit bien des constructions. Mais ces petits lutins ne terminent jamais tout à fait leur ouvrage. En cherchant bien, on s'aperçoit en effet qu'il manque toujours deux pierres à l'édifice...
Finalement, cela se rapproche assez de ce que Museau de tanche, un autre collègue de comptoir, me disait des Basques : "Ici, les mecs, ils commencent tout et y finissent rien ! Et des fois, c'est même pas commencé qu'il faut déjà tout refaire !"
Tout ça pour dire que l'on confond souvent le pont Noblia, vestige du XIVème siècle, avec le pont d'Enfer, d'où le diable désespéré se jeta après s'être efforcé en vain d'apprendre la basque...Celui-ci, rustique passerelle de pierre jetée sur le torrent Bastan, se trouve à l'écart du village, à l'Ouest. Mais l'ancien relais de poste qui fait face au vrai pont, devenu hôtel de charme, en a pris le nom et entretient la méprise.

 

Et nous continuons...
Un peu de route bitumée, longeant la rivière Bastan et traversant des lieux-dits...

IMG_0165 IMG_0164

Et puis finalement, beaucoup de route bitumée quand je m'aperçois que cela fait bien une heure que nous longeons la rivière.
Ouais Ok d'accord : c'est bien joli, joli, gentil, gentil, glou-glou, trui-trui... mais putain c'est un peu long merde !
 Pas un sentier, pas un chemin de terre, pas un rang d'herbe folle, pas un animal égaré ! Non, que du bitume ! Avec des R5 garées sur le bas-côté ayant laissé échapper des pêcheurs solitaires... mais tous en R5 !
 Ou encore des campings-cars avec des gens qui pique-niquent au cul ! Incroyable ça aussi, non ? Les gens se foutent en pleine nature (avec un peu de bitume quand même) pour bouffer au cul de leur bastringue ! Putain, mais oh, lachez-le le camping-car !

Nous continuons quand tout à coup, après avoir passé une ferme qui nous invite à ne pas venir, nous empruntons enfin un sentier. Oui, un vrai sentier avec de la caillasse qui te bousille les chevilles, de la terre ocre qui te donne soif, de la pente à 90° !

IMG_0172Oui, ça y est :
nous sommes sur le GR10 !
Fabuleux GR10 !
Incroyable GR10 !
Magnifique GR10 !
Mythique GR10 !

 

 


 

 

 

 

 

GR10

Créé en 1947 par le Touring Club ! Reliant le chuleta d'Hendaye aux vignes de Banyuls en surfant sur les crêtes des sommets pyrénéens ! Sauvage GR10 joignant océan Atlantique et mer Méditerranée ! Du pays basque à la côte Vermeille ! Au détour des cirques de Gavarnie, des plus beaux lacs d'altitude tel que Néouvielle, Ôo, Estaing, Gaube ou Estagnol, des refuges hauts perchés aux villages thermaux oubliés, ta faune et ta flore jamais négligés, des déserts du Carlit au massif du Canigou, etc.etc.
AAAAh, GR10, tu mériterais emplement d'être l'invité vedette d'un dimanche après-midi chez ce tellement sympathique Michel Drucker, toujours jeune, toujours alerte, toujours prêt à recevoir tous ses amis du show-bizz et d'ailleurs !
Mais toi aussi, GR10, pace que tu s sentier, on ne peut t'inviter sur les plateaux télé.
Alors, pour nous cosoler, allons bloguer sur le site de Gérard Filoche qui t'a traversé : Ma grande traversée des Pyrénées.

Et nous nous lançons à présent sur cet étroit sentier, serpentant à flan de falaise...

IMG_0171

...pour atteindre quelques minutes plus tard la fameuse Grotte du Saint-qui-sue, encore appelée ici Arpeko Saindua (ou Harpékosaïndoa sur la carte IGN)

 

LA GROTTE DU SAINT QUI SUE
ou Arpeko Saindua
ou Harpékosaïndoa
.

IMG_0175

Et là, je te dis "JEU" !
Oui, grand jeu ! Retrouve sur la photo ci-haut où se cache l'entrée de la grotte du Saint-qui-sue et tu gagneras peut être ton poids en disques 45 tours de Gérard Blanchard.
Attention... C'est parti ! Cherche !
Et pendant ce temps, regardons et écoutons ce magnifique reportage réalisé sur place...

 

Alors, tu as trouvé ?
Bravo ! Effectivement, elle était bien...

LA GROTTE DU SAINT QUI SUE JEU

Maintenant que tout ça est dit, découvrons l'Histoire de cette grotte bien mystérieuse.

 

"Cette grotte est située en bordure du GR10, à 375 mètres d'altitude, à la base des falaises de poudingue, au dessous des escarpements méridionaux de Zelhayburu, et au dessus de la maison Arrusia (Arouchia).

IMG_0177Après avoir pénétré par un petit escalier, on est surpris de trouver un nombre considérable d'ex-voto: croix, vierge, médailles, pièces, jouets, cloche, vêtements, mouchoirs... Nous sommes dans un lieu de pèlerinage où se pratique un culte de type animiste (qui attribue une âme  aux phénomènes et objets naturels), christianisé au niveau des rites et pratiques.

IMG_0178A gauche de l'entrée, se développe une étroite galerie au fond de laquelle se trouve une concrétion calcaire (stalagmite) de 1,10m de haut. Si l'on ne dispose pas d'une lampe de poche, il est important de ne pas se retourner vers la lumière du jour pour laisser la vue s'adapter à la pénombre.

L'aspect de cette colonne est à l'origine d'une légende qui fut relatée par "l'etxeko andere" (la maîtresse de maison) de la maison Arrusia , le 14 novembre 1938, à José Miguel de Barandiaran.

Une bergère se perdit dans la montagne.
On ne retrouva que sa tête.
Pendant plusieurs années, on entendait des voix dans la nuit.
Attends! Attends!
Criait quelqu'un dans la montagne.

Une fois, à minuit, on vit entrer une lumière dans cette grotte...
Certains en virent même douze...
Les habitants alentour se rendirent à la grotte et trouvèrent la statue de la "Sainte"...
Depuis ce jour, on n'entendit plus aucune voix...

La croyance aux vertus curatives de cette stalagmite est très forte encore de nos jours.
Les dévots frottent leur corps ou leurs membres malades avec des linges imbibés de l'eau recueillie sur la concrétion. Ce traitement serait particulièrement efficace pour les maladies de la peau (eczéma) et des yeux. Le fait de déposer des linges, vêtements ou ex-voto est lié à la volonté de laisser en ces lieux la maladie qui affecte la personne; cette affection est ainsi matérialisée par l'objet dont elle se débarrasse.
Il fut une époque où les jeunes des villages alentour (Itxassou, Erratzu, Arizkun et Amaiur) venaient en pèlerinage à Pentecôte et à la Trinité.
Des pièces de bronze du siècle dernier furent trouvées dans l'anfractuosité au dessus de la stalagmite. De nos jours, une multitude de pièces (francs et pesetas) sont insérées dans les anfractuosités des parois de la cavité."   D'après le texte de J.P. Dugène

 

Intriguant, non ?
C'est avec ces multiples interrogations que nous reprenons la route... le GR10 pour atteindre le sommet d'Artzamendi. 

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Intrigante grotte du saint-qui-sue...
Mais Siensienne et Jénorme n'étaient pas au bout de leurs surprises car ils s'en allaient à présent rejoindre Aretzamendi, plus connue sous le nom de "Montagne de l'ours"... ou "du radar".
Et là, plein d'images leur venaient déjà en tête, comme celle d'une butte terreuse jonchée de ces énormes animaux regardant des télés 16/9ème...

 

 

 

Commentaires
N
eT bEN mES cADETS...!
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