Fin d'été, les actualités (64)

Ah ben, vu qu'il a commencé, il fallait bien se douter qu'il allait se terminer !
Qui ça ?
L'été !
Et il y a eu du monde sur la Côte Basque cette année.
Alors, bien sûr, une fois les vacanciers partis, c'est avec plaisir que nous, autochtones, nous retrouvons nos petits coins favoris enfin désertés.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Ahlalalalala, l'année 2020 est difficile, insoutenable, désespérante, déprimante !
PAF, t'as vu : si t'as pas le moral, moi je te le remonte ! Regarde les infos, écoute les nouvelles, lis les actualités ! Y'a pas un truc positif !
Ah si, peut être le fait que les animaux sauvages vont être interdits dans les cirques...

Et peut être, pour les fans de vélo, la victoire de Julian Alaphilippe aux mondiaux de cyclisme... Si certains vont encore parler de dopage, moi je préfère apprendre qu'il existe une course cycliste qui s'appelle "La Gaisnbarre" qu'Alaphilippe a remporté en 2011.

Hein ? Ben oui : la Gainsbarre !
Une course cycliste qui fait partie du calendrier élite nationale de la Fédération française de cyclisme.
Et pourquoi ça s'appelle comme ça ?
Eh bien parce qu'en 1989, Serge Gainsbourg avait donné 100 000 francs au club cycliste de la Manche qui organise cette course.

Bon, mais sinon alors ?
Que des nouvelles de merde !
Tiens, petite revue de presse rapide à l'aide des dessinateurs satiriques, tels que Urbs, Goubelle, Lapert, Deligne, Glon, Soulcier, Picou,...

         

         

         

    

       

Et puisque nous sommes dans les dessins de presse satirique et que ce dernier dessin est de lui, une grande pensée pour l'ami Marco Large, évincé du journal Sud-Ouest après 13 ans de dessins pour le journal.

               

Oui, les catastrophes et les mauvaises nouvelles s'enchainent. Un flot incessant qui, malheureusement, nous fait souvent passer d'une info à une autre en effaçant les précédentes...

Coronavirus, Covid-19, sécheresse, canicule, tempête, inondations, réchauffement climatique, montée du chômage, fermetures de bars et de restaurants, zones rouges, jaunes, écarlates, port du masque obligatoire, pas obligatoire, conseillé, attaque au couteau, morts de Pierre Bénichou, de Bill Withers, de Christophe, de Michel Piccoli, de Guy Bedos, d'Ennio Morricone, de Zizi Jeanmaire, d'Alan Parker, d'Annie Cordy, de Roger Carel, de Michael Lonsdale, de Juliette Gréco, de Pierre Troisgros,...
Et l'année n'est pas finie !!!!

Tu vas me dire : "Aaaah, avec tous ces morts en 2020, ça va te faire voyager dans les cimetières aux quatre coins de la France ?!"
Ouais, mais non. Et puis je te signale comme ça au passage que quand je pars en virée, ce n'est pas que pour visiter des cimetières, hein.
Tiens, par exemple, au vue de l'actualité de ce jour avec cette tempête Alex qui s'est abattue de façon dramatique sur les vallées de la Vésubie et de la Roya. Je repense aux quelques passages que j'y ai fait il y a plusieurs années maintenant.

Je me souviens de cette magnifique, sauvage, indépendante, solitaire Vallée de la Roya,
entre France et Italie.
 

J'avais emprunté cette belle route enclavée dans la vallée.
La première fois, c'était en 1999 lors de mon tour de France en voiture, réalisé à la sortie du service militaire. Ben oui, à c't'époque, il y avait le service militaire ! J'étais venu par l'Italie et Coni pour aller jusqu'à Vintimille.
La seconde fois, c'était en 2007. J'avais ralié Gardanne à La Brigue afin d'y passer la nuit pour aller randonner dans la Vallée des Merveilles.
Aujourd'hui, la D6204 est mal en point. Tout comme la vallée voisine de la Vésubie, certains villages sont isolés, sans électricité ni communication.
Je me souviens des villages de Tende dominant la vallée du haut de ses 815 mètres d'altitude, puis Saorge perché au-dessus de la route tel un village tibétain, et La Brigue d'où j'étais parti pour aller randonner dans la mystérieuse Vallée des Merveilles... Enfin... dans la Vallée des Merveilles... Euh... c'est ce qui était prévu au départ avant que je me rendes compte que je m'étais planté de sentier et donc de vallée. J'avais alors atteri au refuge de Valmasque au lieu du refuge des Merveilles.

LA VALLÉE DES MERVEILLES
Enfin presque...
      
Carte : Randoxygène                                                                                              Refuge de Valmasque

Bon, il ne faut pas non plus que cela nous empêche de parler en quelques lignes de ce merveilleux magnifique lieu qu'est la Vallée des Merveilles et qui se situe un peu plus au Sud.
"Le Mont Bego culmine à 2 872 mètres sur la commune de Tende. Autour de lui se trouve un paysage minéral sculpté par la fonte des glaciers, il y a environ 10 000 ans, qui recèle un trésor archéologique d'environ 40 000 gravures rupestres, datées pour la plupart aux environs de 3 300 ans avant notre ère. Réparties sur 4 000 roches et deux vallées, ces empreintes archéologiques s'étendent en altitude de 1 900 à 2 700 mètres environ sur une surface totale de 17 km²." PARC NATIONAL DU MERCANTOUR
Bon, revenons rapidement sur cette autre partie nord du Parc du Mercantour avec ses lacs, ses paysages minéraux particuliers et sa faune...

Le lac du Basto

En même temps en revoyant ces photos qui ont plus de 12 ans et en les comparant avec celles que je vois du lac en question sur internet, je me demande si je ne suis quand même pas passé par la Vallée des Merveilles... Le lac du Basto ressemble d'avantage au lac long supérieur...

            
                                                 Chamois du matin                                                                                           Le lac Vert

         
Des ruines bien situées                                                                               Marmotte                                                     

Mince alors. Peut être que je suis allé dans la Vallée des Merveilles finalement. Mais par quel itinéraire ? Par quel chemin de randonnée ? Ai-je fait une boucle ou demi-tour ? Et combien de temps a duré cette randonnée ? Je ne sais plus.
Mais une chose est sûre, j'ai bien roulé sur la route de la Vallée de la Roya, aujourd'hui tourmentée.
J'ai traversé et visité quelques-uns de ses beaux villages...

LA BRIGUE

"Française jusqu'en 1860, puis italienne, La Brigue a ensuite été, à nouveau française, après la seconde guerre mondiale. A cheval entre les 2 cultures, la commune a toujours su tirer parti de la géographie et elle continue encore aujourd'hui d'attirer de nouvelles populations.
Une ville prospère grâce à l'élevage ovin et au commerce de la laine exploité par une importante communauté juive, installée dans la plus petite ruelle du village.

   

Les habitants sont tous un peu polyglottes, ils parlent le français bien sûr, l'italien pour la plupart et pour les plus anciens le Brigasque, un patois ligure qui aujourd'hui s'est presque perdu mais des passionnés des 2 côtés de la frontière continuent de le faire vivre."  FRANCE3 REGIONS

Je m'étais même rendu à Notre-Dame-des-Fontaines.
"A 4 kilomètres du village, nichée au pied de hautes montagnes, la chapelle est bâtie sur un terre-plein qui surplombe des sources dont l'intermittence mystérieuse fut longtemps attribuée à la puissance divine.
Selon la tradition locale, les sources de La Brigue se tarirent, peut-être à la suite d'un tremblement de terre. Ne pouvant plus arroser leurs champs, les villageois firent le vœu d'ériger une chapelle à la Vierge Marie, si elle rendait l'eau à leurs campagnes.
Les sources se remirent à couler...

A la fin du XV^e siècle, deux peintres piémontais, Jean Baleison (le choeur) et Jean Canavesio (la nef et le mur occidental), ont réalisé un extraordinaire décor à l'intérieur de la chapelle qui décrit la Vie de Marie et l'Enfance de Jésus, ainsi que le Cycle de la Passion et le Jugement Dernier. Elles furent inaugurées le 12 octobre 1492.
Des tableaux chargés de dynamisme et des personnages "vivants" rendent unique en leur genre les peintures de Canavesio." FRANCE VOYAGE

Après avoir passé la nuit dans un bel hôtel, Le Mirval, où j'avais été très bien reçu et où j'avais bien mangé... et bu.
Le lendemain, j'avais repris la route de la Vallée de la Roya en direction du Sud pour aller revoir ce village perché impressionnant qu'est Saorge.

SAORGE

"Village 'tibétain' dans les Alpes-Maritimes et réuni à la France en 1860, ce bourg d'origine ligure, autrefois ville étape sur la route du sel dans la vallée de la Roya, ne veut pas sacrifier au tourisme une authenticité jusqu'ici préservée dans la vie quotidienne des habitants.
Dédale de ruelles, passages voûtés, Saorge, village typiquement médiéval, est une ancienne forteresse accrochée au flanc de la montagne et forme comme un amphithéâtre au-dessus des gorges de la Roya. Autrefois défendue par trois châteaux, la place forte de Saorge, réputée imprenable, était surnommée « le verrou de la Roya »." SAORGE.FR
"Construit à même le rocher, le village dégage, quand on y pénètre, une incroyable impression d'intimité et de sécurité. (...) Dans le dédale des rues étroites et en escaliers de Saorge, votre oeil s'arrêtera ça et là sur des détails architecturaux pittoresques : linteaux, porches voûtés, cadrans solaires, fontaines et lavoirs peintures murales et frises rustiques." PROVENCE WEB

           

Je me souviens être allé me promener au hasard des rues étroites. Saorge, ça se mérite. Il faut monter, serpenter. Une ambiance d'Italie planait sur les ruelles d'où des musiques s'échappaient des fenêtres sur lesquelles pendaient du linge à l'ombre. Oui, cela peut faire cliché, mais Saorge est vraiment un village à part. Comme le patois que parlent ses habitants, comme dans le Pays Basque, on parle le Basque. 450 habitants. Je suis un étranger, sans pays ici. On l'appelle Saorge la rouge car le village est un bastion de gauche dans un département de droite. Une tradition communiste remontant à l'époque italienne où beaucoup de cheminots syndiqués habitaient ici. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le maire du village était résistant. En 1970, une communauté hippie vient habiter ici.
"Michel Houellebecq, dans son livre Les Particules Élémentaires, consacre tout un chapitre à Saorge, avec l’histoire de Jeanine, personnage caractéristique de la période babacool, qui quitte la Californie pour finir sa vie dans une maison du village de Saorge, où vivent encore quelques illuminés post-soixante-huitards, dont «Hippie-le-Gris» et «Hippie-le-Noir»." TERRE DE FRONTIÈRE
Aujourd'hui encore, on croise quelques habitants en pattes d'eph et des magasins bio. Saorge s'implique également dans l'accueil des migrants, bloqués à la frontière de Vintimille. Une impression de bout du monde aux parfums éclectiques.

J'ai repirs la route pour remonter vers le nord en direction de Tende et de la frontière italienne, afin de rejoindre ensuite la France par le col de Larche.

TENDE

Pris par le temps, j'ai juste traversé cette ville perchée impressionnante par l'architecture de ses habitations à étages en de tels lieux reculés. Seule la tour de l'Horloge se détache de cet amas d'appartements. Tende est devenue française en 1947, mêlant influences alpines et méditerranéennes. Je croise des façades peintes de multiples couleurs : façades jaunes d'or italien, toits de lauze verts et gris, du pourpre sur les monuments, du rose foncé aussi,... Et puis, je vois ces multiples petites ruelles qui s'enfoncent dans une obscurité de journée...

                

J'avais beaucoup aimer cette vallée de la Roya. Je m'étais promis d'y retourner, mais quelle distance depuis le pays basque. Il y a pourtant tant de choses à voir encore. Cette vallée des Merveilles que j'ai peut être un peu parcouru, ces nombreuses rues et autres des villages au passage,... J'espère y retourner prochainement. En tout cas, les images qui nous parviennent aujourd'hui de la vallée et de ses villages font peur et sont tristes. Tristes pour ses habitants à qui on souhaite beaucoup de courage et de force en espérant que la situation vitale soit rétablie au plus vite.

Bon, de quoi on devait parler au départ ?
Ah oui, de la Côte Basque qui a retrouvé la quiétude de ces paysages désertés par les vacanciers.
Bon non me signale que l'on n'a plus le temps donc nous en reparlerons dans le prochain billet.