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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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10 septembre 2023

Direction Dijon, mais... (21)

La Bourgogne. On en parle souvent ici en évoquant Nevers, le Morvan, la Nièvre, le vin. Mais si on allait un peu plus loin que le département nivernais, hein.
Et si - allez soyons fous-
Et si on allait en Côte d'Or. C'est un joli nom "Côte d'Or"...

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Ben dis don', je me foule de moins en moins pour les intros de billet ?! Et en même temps est-ce que c'est bien important ? Hein ? Non. Bien sûr.

Bon, allez,
c'est parti pour Dijon.

Pour l'occasion, j'ai mis ma plus belle chemise.

Jénorme a une nouvelle chemise         Jénorme a une nouvelle chemise

Eh ouais !
C'est comme ça : quand je vais à Dijon, je m'habille.

 

Tout de suite,
la carte.
carte

Ah ben oui, je sais : le chemin le plus court entre deux points est la ligne droite, mais on va quand même faire quelques petits détours, des fois qu'on tomberait sur quelques lieux historiques et insolites, intrigants, dérangeants, instructifs et plein d'autres adjectifs du même genre.


Un peu de musique pour la route ?
Oui parce qu'il y a quand même
300 bornes à se taper
Fastoche !

 Ah ben,
c'est le son patate !

 

On commence ce nouveau périple en quittant Nevers, préfecture de la Nièvre et de la faïence, sans oublier, bien sûr, Bernadette Soubirous, le rugby, Pierre Bérégovoy, les  Tambours du Bronx, la Loire, la Guinguette, la Porte du Croux, la Ligne Bleue, l'E-Tree, les immeubles du Banlay en destruction et les vitraux de la cathédrale Saint-Julitte-Saint-Cyr, moitié gothique-moitié romane, 100% cathédrale !

assiette jénormeNevers, cathédrale, choeur gothique, vitraux, détails 3(58)Les Tambours du Bronx, par JénormeNevers, couvent Saint-Gildard, sainte BernadetteNevers, démolition des HLM du Banlay, septembre 2023Nevers, Guinguette (58)Nevers, ligne bleueNevers, palais Ducal (58)Nevers, port de la Jonction, E-tree (58)Pierre Bérégovoy par Jénorme


Passons sur ces villes et villages que l'on aime croiser lors d'un périple en campagne nivernaise, comme Saint-Benin-d'Azy, Billy-Chevannes, Rouy, Chatillon-en-Bazois, Tamnay-en-Bazois, Dommartin, Château-Chinon... Ah non, Château-Chinon, en ces temps de canicule de septembre 2023, une pause s'impose ! Toujours !

 

HOP !
PAUSE FONTAINE !
Château-Chinon, fontaine Niki de Saint-Phalle (58)

Obligé ! La fontaine de Niki de Saint-Phalle ! Attends ! C'est un peu la fontaine de Trévis du Morvan !
N'oublions pas toutefois que la base articulée a été créée par Jean Tinguely. Même si, en ces mois d'été 2023, les huit éléments figuratifs  de la fontaine  -que sont Le Monstre, une Main ouverte, une Nana en maillot de bain, une Nana avec un ballon de plage, trois Têtes et un Baigneur rose qui flotte à demi-corps-  ne bougent plus beaucoup. Sûrement un soucis financier d'entretien.
Eh oui, c'est insolite, c'est étonnant, cela peut être beau pour certains, mais ça coûte cher. François Mitterrand n'est plus de ce monde pour apporter un peu d'eau au moulin, BREF du flouze dans les épinards ! Enfin, tu vois quoi : du pognon, bordel pour la faire tourner cette fontaine incroyable et unique !!!

Passons la capitale du Morvan sur son flanc de montagne perchée, descendons,
remontons, grimpons jusqu'à Arleuf et son bar-restaurant-concert "Le Cornemuse".
Arleuf, le Cornemuse (58)

Un rendez-vous coloré et très actif, les propriétaires proposent de multiples activités et rendez-vous musicaux, danses, terroirs, rencontres gastronomiques et autres.

Pentes, descentes, virages, sapin, forêts, Morvan, fraicheur, ruisseau, cailloux, Roussillon, La Celle, virages plaine, cultures,...
Changement de musique.

 

Quelques kilomètres divagants plus loin, si nous restons dans le Morvan, nous quittons le département de la Nièvre pour celui de la Saône-et-Loire.
La première grande ville que je traverse en suivant l'itinéraire Nevers-Dijon est Autun.
Rien à voir avec l'adjectif  "hautain", ou avec la députée Clémentine Autain.

Je ne me suis pas arrêté à Autun. Sauf pour prendre une photo du rond-point à l'entrée de la ville...

 Autun, rond-point (71)

Puis pour me rendre à l'impressionnante Porte de Janus, un peu en dehors de l'agglomération également.
Si, si, si. Elle est impressionnante.
Et suivant où ton regard se pose avec ton corps en déplacement autour de cette structure du Ier siècle après J.C., tu n'as pas la même vision du monument restant.

Autun, temple de Janus, face (71)       Autun, temple de Janus, face est (71)

Autun, temple de Janus, face sud (71)      Autun, temple de Janus, face nord (71)

Et d'ailleurs, quelle est son histoire à ce monument,
à ces murs tenants, à ces ouvertures béantes ?

Autun, temple de Janus, face nord

Autun, temple de Janus, profil (71)      Autun, temple de Janus, profil sud (71)

Pour le savoir, allons lire les quelques mots figés sur un panneau touristique à proximité du monument duquel il ne faut pas s'approcher. Ben alors ????!!!

"Au nord-ouest de la ville antique, sur la rive droite de l'Arroux, se développait un quartier dont le seul vestige visible, le temple dit "de Janus", souligne la vocation culturelle.
Dans une cour (dont les limites coïncident avec l'actuelle clôture), l'édifice de plan carré, se composait d'une cella (pièce centrale abritant la statue de culte) entourée d'une galerie. Seuls subsistent deux murs de la cella, hauts envions de 24 mètres et larges de 16 mètres, bâtis en petit appareil. A leur niveau inférieur, on remarque une série de niches, trois d'entre elles sont béantes depuis l'écroulement de leur fond. Au niveau supérieur, trois fenêtres, sur chaque côté, étaient percées au dessus du toit de la galerie. Leurs linteaux (...)" 
Ouais bon, c'est un peu chiant là, enfin en ce qui me concerne.
"...La forme particulière de ce temple, dit fanium, est de tradition gauloise quoique sa technique de construction datable du Ier de notre ère, soit romaine."

OK, mais pourquoi temple de Janus ? Pourquoi pas Temple Peupu ? T'as vu le jeu de mots... Non... Temple Peupu... T'en peux plus... Ouais bon.
"Le nom de Janus lui a été associé à tort au XVIème siècle par l'historien Pierre de Saint-Julien qui interpréta ainsi le nom du secteur où il s'élève : la Genetove. Ce terme désigne en fait un lieu où poussent les genêts. La divinité vénérée ici reste totalement inconnue. (...)"

Voilà. C'est intrigant ces pierres, ce monument debout aux formes originales et mémoratives, mais il y a encore un peu de route pour arriver à Dijon. 86 kilomètres très exactement si on ne compte pas les détours.

Direction le nord d'Autun par la D681 qui ne nous fait passer par le fabuleux théâtre romain qui est pourtant un des lieux incontournable de cette cité aux forts accents romains puisqu'elle fut fondée par eux-mêmes au début du règne de l'empereur Auguste, c'est à dire vers 40 avant J.C., au mois de septembre environ.

Nous ne passons donc par les ruines merveilleusement conservées du théâtre romain d'Autun, mais nous passons  -par contre-  à proximité de Dracy-Saint-Loup.
Un tel mélange de noms ne peut qu'intriguer : Dracy, Ok. Saint, pourquoi pas ?! Mais Loup alors ? Pourquoi ? Et tout cela mis bout à bout ne donne-t-il pas un nom étrange et mystérieux à cette petite bourgade reculée de Saône-et-Loire ?

J'ai donc fait des recherches... et figures-toi... que... je n'ai rien trouvé quant à l'origine de ce nom de patelin ?!
Bon, à la fin du XIXème et au début du XXème, le village a connu une belle expansion économique grâce à l'exploitation des mines de schistes bitumeux, mais je vois pas le rapport avec un loup et un saint.
"Selon Claude Chermain, son nom « pourrait faire référence à un homme gallo-romain du nom de Draccius », « nom très répandu dans la région ». Mais il « pourrait s’agir aussi d’un nom gaulois “doratia”, la barrière, la clôture, à rapprocher du breton “dor”, signifiant la porte. » Saint Loup, Sanctus Lupus, était un évêque de Troyes du Vème siècle après J.-C."  MAIRIE DRACY-SAINT-LOUP

Ah OK. Mais de nos jours si certaines personnes  se rendent ici à Dracy-Saint-Loup, c'est peut être plus pour aller passer une nuit dans un de ces endroits insolites pas banals. Et celui-ci se trouve dans l'ancienne gare de la commune. Il s'agit d'un Bed and Breakfast (comprends "lit et petit déjeuner"), baptisé "Train des rêves".
Le concept ? Fastoche.

"La petite gare rurale de Dracy-Saint-Loup de 1882 (PLM – Paris-Lyon-Méditerranée) récemment rénovée a retrouvé vie : elle est devenue un  Hôtel Restaurant insolite où petits et grands peuvent se replonger dans l’âge d’or du ferroviaire !
Vous pouvez séjourner dans ce « musée » vivant : y dormir, y manger, y rêver …
Les chambres de luxe installées dans la gare offrent à ceux d’entre vous qui aiment le confort actuel des baignoires balnéos pour deux personnes tandis que les cabines des wagons-lits historiques de l’Orient Express et du Grandes Lignes Européennes donneront aux amoureux du passé la possibilité de faire un bond en arrière dans le temps : ils dormiront dans la cabine qu’occupait James Bond dans « Bons Baisers de Russie » ou s’installeront sur la banquette où s’est langoureusement reposée Mata Hari ; à moins d’aller déguster un thé dans le Wagon restaurant où Hercule Poirot a interrogé les personnages inventés par Agatha Christie. Et si le « Musée », installé dans un  wagon 8/40 ayant servi durant la 2ème guerre mondiale, vous fera revisiter des temps plus tristes, le café-bar « C’est la Gare » situé dans l’ancienne salle des pas perdus vous offrira un instant privilégié de repos et de détente pour tout simplement penser et rêver." TRAIN DES REVES

Oui, dis comme ça : ça donne envie d'aller y voir de plus près. A quoi peut bien ressembler cette ancienne gare réaménagée ?
Seulement voilà  -et c'est complètement normal- 
si tu n'es pas client,
tu ne peux approcher de ce lieu insolite.
Dracy-Saint-Loup, train des rêves, panneau (71)


Je resterai donc à distance en me demandant si  -tout de même-  il ne serait pas possible d'aller y boire une petite bière ou un Mojito... Mais non !

Dracy-Saint-Loup, train des rêves

    Dracy-Saint-Loup, train des rêves       Dracy-Saint-Loup, train des rêves

Ce Train des rêves ne restera donc qu'un mirage pour moi.
Là-bas, éloigné au bout de ce chemin gravillonné,
à la lisière de la maigre forêt alignée.
Aaaaah, tristesse de ne pas être accepté...

Oui, eh oh, tu te calmes, touriste !

Continuons. Cordesse, Arnay-le-Duc. Ce sont les noms des prochaines ville set villages traversés. Ça me parle Arnay-le-Duc. Duc... Les Grands ducs... Patrice Leconte, Noiret, Rochefort, Marielle. Duc. Grand duc. Le duc.
        Le duc

Non, Arnay-le-Duc !
Enfant, j'ai connu cette ville comme un temple de la gastronomie. Peut être à tort, mais il n'empêche qu'il y avait là à mes yeux d'enfants plus de restaurants que d'habitants. Mais j'étais enfant.
Et aujourd'hui...

Arnay-le-Duc, restaurant fermé (21)

Arnay-le-Duc, restaurant fermé    Arnay-le-Duc, restaurant fermé

Arnay-le-Duc, restaurant fermé

Arnay-le-Duc, restaurant fermé      Arnay-le-Duc, restaurant fermé

Arnay-le-Duc, chez Camille, peinture (21)

Où sont les restaurants d'antan ? Toutes ces façades fermées, ces volets tirés, ces murs noircis par les échappements des camions et voitures passants ?

Outre ces restaurants fermés, une autre chose m'a intrigué.
Ce musée...
Arnay-le-Duc, musée de la lime (21)
Oui, un musée de la lime. Historiquement, le musée nous rappelle que la Limerie Proutat-Michot-Thomeret (ou Limerie Proutat) a eu un impact immense sur la vie des arnétois entre 1845 et 1958. 

La route est encore longue jusqu'à Dijon.... surtout que l'on ne va surtout pas emprunter la ligne droite ; cette fameuse ligne droite permettant de rallier rapidement un point à un autre.

Tiens, on n'a pas fait 7 kilomètres que, déjà, une envie irrésistible d'agrandir ma collection de panneaux de villes et villages m'amène à sortir de la D981 pour aller faire une petite photo de...

Jénorme est à Le Fête (21)

Le Fête, panneau (21)

Le Fête a la particularité de ne pas avoir d'église.

12 kilomètres plus tard, l'urbanisation apparait avec de grandes routes et de grands magasins. C'est non loin des entrées des autoroutes A6 et A38 que je remarque ce petit "coin d'Amérique".

Créancey, Ritchie's Dinner

Créancey, Ritchie's Dinner       Créancey, Ritchie's Dinner

Non, non. Nous ne sommes plus à Arnay-le-Duc, ni sur la Route 66 qui reliait Chicago à Santa Monica, de l'Illinois à la Californie, sur quelques 3945 kilomètres d'asphalte américain.

Non, nous ne sommes pas aux States ! Non, tu ne rêves pas.
Je ne sais plus qui me disait l'autre jour : "Le rêve américain ?! Pouah, ça veut dire qu'ils dorment ! Reste éveillé mec !"

Ici, c'est pas l'Amérique que ce sacré Joe Dassin voulait voir et trouver !
ici, c'set la Bourgogne, et plus précisément Créancey ! Prononce Creamci ! Yeah !

Nous sommes au Ritchie's Diner, restaurant original conçu dans un wagon avec une décoration rappelant les routes américaines (sculptures, airstream, pick-up,...).
Je m'approche, j'entre. Accueil tranquille.
"Une personne ? Dedans ? Dehors ? Ça va ?", me demande le gérant.
"Dans les toilettes, c'est possible ? Non, je rigole. Dedans. J'ai pas envie de ressortir.", lui réponds-je.

Créancey, Ritchie's Dinner, intérieur (21)

Et au menu
des hamburgers aux noms originaux.
Créancey, Ritchie's Dinner, menu (21)

Je pars
sur le "I like Jedi but I prefer vendredi".
Créancey, Ritchie's Dinner, burger (21)
Ah oui, c'est copieux.
Surtout la galette de pommes de terre au milieu !

 

Une heure plus tard, je quitte le Ritchie's burger pour reprendre la route.
Non sans passer devant ce très beau rond-point à Pouilly-en-Auxois.
Pouilly-en-Auxois, rond-point (21)


Direction plein Nord
pour rejoindre Alesia.
Alesia Astérix
Dessin/ texte : Goscinny/Uderzo

Eh oui : quand j'entends le nom d'Alésia, de suite, je pense à cette planche de bande dessinée extraite du "Bouclier Averne" d'Uderzo et Goscinny, une nouvelle aventure d'Astérix et Obélix.

L'HISTOIRE : 
Le bouclier averne"Suite à une terrible crise de foie, Abraracourcix, le chef du village, se voit condamné à la plus cruelle des punitions pour un Irréductible Gaulois : la diète ! Mais Panoramix est catégorique, une cure dans la ville d’Aquae Calidae (Vichy) s’impose.
Pour Astérix et Obélix c’est une bonne occasion de faire un peu de tourisme dans le pays arverne. Mais César n’est pas loin, et recherche dans ces lieux historiques le bouclier de Vercingétorix pour défiler en triomphe devant des arvernes soumis. Pour Astérix, c’est une affaire d’honneur : il faut retrouver ce bouclier avant les troupes de Jules César !" ASTERIX.COM

 

Mais revenons à des considérations beaucoup plus historiques.
Qu'est-ce qu'Alésia ? Pourquoi Alésia ? Comment Alésia ? Où se trouve Alésia ? Qu'est-ce qu'il y a à Alesia ? A Alésia ou en Alésia ?

Pour y réponde, direction Alise-Sainte-Reine dans le département de la Côte d'Or, région Bourgogne-France-Comté ; et plus précisément à l'Alésia Muséoparc.

Alésia, muséoparc (21)

 

Ce musée tout en rondeur présente l’histoire d’Alésia, de la Préhistoire à nos jours, ainsi que les vestiges de la ville gallo-romaine d’Alésia.
"La localisation de la bataille d’Alésia a longtemps fait débat. Au XIXe siècle, sous l’impulsion de Napoléon III, des fouilles colossales sont menées à Alise-Sainte-Reine de 1861 à fin 1865. Elles permettent de mettre au jour quantité d’armes, de monnaies gauloises et romaines et d’objets militaires. Bien plus : la méthode employée (confrontation des découvertes avec les textes de César qui s’apparente à l’archéologie expérimentale) permet la reconstitution grandeur nature, de segments des lignes d’investissement et de machines de guerre romaines." ALESIA MUSEOPARC

Alésia, muséoparc

Mais que s'est-il passé à Alésia pour qu'Alésia devienne Alésia, site historique ?

"Depuis 6 ans, César est un chef de guerre redoutable qui étend son pouvoir en menant sa guerre des Gaules. Pour s’opposer à cette progression, en 52 av. J.-C., les chefs gaulois se liguent sous l’autorité de Vercingétorix, jeune roi arverne. Ils battent César à Gergovie et celui-ci décide de se replier dans la Province romaine, au sud de la Gaule. Sur ce trajet, son armée est attaquée au nord de la Bourgogne, par l’armée de Vercingétorix qui mise sur l’habituelle supériorité de ses cavaliers. Mais les Romains, grâce à l’apport de la cavalerie germanique, les mettent en déroute.
Vercingétorix décide alors d’installer ses troupes (80 000 hommes, selon César) dans l’oppidum d’Alésia. Face à eux, dix à douze légions romaines (soit 40 à 45 000 hommes) et plusieurs milliers d’auxiliaires et de cavaliers germains.

LE SIEGE D'ALESIA
César saisit cette occasion pour encercler les chefs gaulois et faire le siège de l’oppidum. Il fait construire une double rangée de lignes fortifiées et un ensemble de pièges très élaboré à l’avant de chaque ligne.
Évidemment, les Gaulois ne se contentent pas d’observer les Romains et passent à l’attaque. La première sortie de leurs cavaliers se solde par une défaite et Vercingétorix décide de les envoyer chercher des renforts dans toute la Gaule.
Mais les jours passant, les fortifications romaines se développent à vue d’œil et les renforts n’arrivent pas. Les assiégés sont tiraillés par la faim. Que faire ? Se rendre ? Tenter une nouvelle sortie ? « Après discussion, on décide que ceux qui, malades ou trop âgés, ne peuvent rendre des services, sortiront de la ville » De Bello Gallico, VII, 77-78. Ces expulsés, errant entre les deux lignes fortifiées, meurent de faim ou sont massacrés.
Enfin les secours apparaissent : 240 000 fantassins et 8 000 cavaliers, d’après César. Par deux fois, les Gaulois tentent une sortie mais sont repoussés. Lors d’une troisième tentative, des heures durant, l’issue du combat est incertaine. Mais, une fois de plus, la fortune sourit à César. Sous la pression des Romains appuyés par les Germains, les Gaulois de l’armée de secours s’enfuient.

LA REEDITION DE VERCINGETORIX
Vercingétorix se replie alors dans l’oppidum et choisit de se rendre pour épargner ses hommes.
La “bataille”, le siège d’Alésia a probablement duré entre un mois et demi et deux mois. L’expérience, la discipline, la résistance et l’organisation des troupes romaines associées à une exceptionnelle maîtrise de l’art du siège ont assuré un avantage permanent à César."
MUSEAOPARC ALESIA

Il faut grimper le mont Auxois à l'Est du musée pour rejoindre les vestiges de la ville gallo-romaine et ses habitations.
Au bout d'une impasse, quand tu te plantes de route, tu arrives sous des arbres sur les troncs desquels est apposée un panneau te signalant que ces végétaux sont gavés de chenilles urticantes.
Mais sinon, une fois que tu t'es habillé en conséquence (masque à gaz, couverture de survie), tu peux aussi voir un peu plus loin dans l'impasse cette silhouette haute en... pas en couleurs, mais en... haute en... haute en hauteur ! Oui, voilà, c'est ça.

Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, contre jour (21)

Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix (21)      Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, profil

Et ceci, vois-tu, eh bien, c'set Vercingétorix ! Pas en taille réelle hein, mais c'est Vercingétorix quand même !
Erigée en 1865 par Napoléon III, cette statue mesure sept mètres de haut et a été dessinée par Eugène Viollet-le-Duc, puis conçue par le sculpteur Arthur Millet.
Tout en cuivre, elle repose sur un socle de granit de Saulieu. On peut lire également un bandeau de bronze sur lequel est écrit  :"La Gaule unie, formant une seule nation, animée d'un même esprit, peut défier l'univers" ; phrase inspirée d’un discours de Vercingétorix que Jules César rapporte dans De Bello Gallico, VII, 29.

Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, contre plongée (21)     Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, contre plongée

Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, profil (21)

Napoléon III qui écrit dans on ouvrage "Histoire de Jules César" (1865–1866) :
"Tout en honorant la mémoire de Vercingétorix, il ne nous est pas permis de déplorer sa défaite. Admirons l'amour sincère de ce chef gaulois pour l'indépendance de son pays. Mais n'oublions pas que c'est au triomphe des armées romaines qu'est due notre civilisation : institutions, mœurs, langue, tout nous vient de la conquête. Aussi sommes-nous bien plus des fils des vainqueurs que ceux des vaincus."
Un ouvrage où il entendait justifier l'exercice du pouvoir autoritaire.

De cette colline sur laquelle est implantée la gigantesque statue, nous avons un panorama sur la plaine où eurent lieu les affrontements.

Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, panorama (21)       Alise-Sainte-Reine, statue de Vercingétorix, escaliers panorama (21)

Bon, c'est vrai qu'on ne voit pas grand chose, là. 

Mais qu'est devenu Vercingétorix après la défaite d'Alésia ?
"Jules César exhibe Vercingétorix comme trophée, symbole de sa longue campagne militaire en Gaule, en vue de son triomphe à Rome, cette mode d'exposer à la foule les captifs illustres datant du général Paul Émile. Il est maintenu prisonnier vraisemblablement dans les geôles du Tullianum, jusqu'au triomphe de César, entre août et septembre -46. Il faut cependant considérer cette version avec prudence, Rome n'avait pas pour habitude de maltraiter les chefs vaincus, il était en effet important de les présenter riches et en bonne santé afin que le triomphe de l'armée romaine n'en soit que plus grand.(...)
Il aurait vécu ses dernières années dans une villa et non pas un cachot, pour finir exécuté sous la pression du Sénat contre la volonté de Jules César.(...)
César aurait fait de son ennemi emblématique une victime expiatoire en laissant les geôliers de Vercingétorix l'étrangler dans sa prison, peut-être dans les heures qui ont suivi le triomphe (ce qui aurait représenté un geste généreux lui évitant les multiples tortures cruelles que subissaient les prisonniers de condition inférieure). Par cette mort discrète, il aurait effacé le destin héroïque du chef arverne.
La version classique telle qu'enseignée jadis dans les manuels scolaires reprend quant à elle la théorie d'une lente agonie ou d'une mort de faim dans un cul de basse-fosse, son corps étant par la suite exposé publiquement sur l'escalier des Gémonies avant d'être jeté dans le Tibre." WIKIPEDIA

Allez hop ! Je quitte Alésia et Alise-Sainte-Reine pour maintenant prendre la direction d'un autre lieu, cette fois-ci géologique. C'est à présent les sources de la Seine qui m'intéressent.

Sur la route, je me surprends à trouver artistiques ces morceaux de goudron rafistolant le bitume.

Côte d'Or, sur la route, art asphalte (21)      Côte d'Or, sur la route, art asphalte

Je ne dis pas que c'est beau. Je dis juste qu'à ce moment précis de la journée et du périple, ces plaques ajoutées m'ont interpellé.
Cela me rappelle ces photos qu'avait réalisé Dennis Hopper sur l'effacement des graffitis par des rectangles de couleurs.

BREF : y'a pas que le bitume dans la vie et 25 kilomètres plus tard, après avoir sillonné champs et collines, j'arrive sur le site des Sources de la Seine, non loin de... de... Source-Seine. Ben oui. Le domaine préservé sous la forme d'un petit parc est la propriété de la ville de Paris, bien que celle-ci se trouve à 290 kilomètres d'ici.

Source-Seine, les sources de la Seine, panneau (21)       Source-Seine, les sources de la Seine, panneaux (21)

Alors, comme je le disais, le domaine des Sources de la Seine se présente comme un petit parc où il fait bon gambader. Hein ? Eh oh, tu t'calmes !
Un chemin assez large et gravillonné s'en va enjamber le premier pont sur la Seine. Quelle émotion quand on pense au nombre de ponts sous lesquels elle passera durant son périple de 777 kilomètres jusqu'à ce qu'elle aille se jeter dans la Manche à hauteur du Havre et de Honfleur.
Oui, en franchissant ce petit pont  -non pas de bois comme le chantait Yves Duteil mais de pierre-, je pense à tous ces ponts parisiens aux noms évocateurs d'histoires ou de drames : pont Alexandre III (exposition universelle de 1900), Pont Royal (Alphonse Allais et le chaland rempli de buvards), pont Notre-Dame (Javert dans Les misérables), pont Mirabeau (Apollinaire), pont Grenelle dans le film Monsieur Verdoux de Charlie Chaplin et Frantic de Polanski), pont des Invalides, pont du Carrousel (par le peintre américain Edward Hooper), pont d'Arcole (l'île de la Cité), pont de Saint-Michel (17 octobre 1961), pont de Bir-Hakeim (Peur sur la ville avec Bébel, Inception de Christopher Nolan, mais aussi la magnifique vue sur la Tour Eiffel), pont de l'Alma (l'accident mortel de Lady Di, le Zouave), pont Neuf (Léos Carax et ses amants), pont des Arts (les cadenas d'amour),...

Paris XV, L'île aux Cygnes (75)Paris, île de la cité (75)_1Paris XV, quai de Beaugrenelle (75)Paris, Notre-Dame, quais de Seine (75)
Paris, Pont Alexandre 3 (75)Paris, Pont des Arts (75)Paris, quai de Seine (75)Paris, quais de Seine (75)

Bien sûr, la Seine, ce ne sont pas que des ponts parisiens ! C'est aussi des ponts plus loin, comme le pont de Tancarville ou le pont de Normandie.
Ce sont aussi des régions, des départements traversés, des villes (Rouen) et des villages (Villequier), des lieux touristiques (Giverny), passer à proximité de monuments (Jumièges), des méandres poétiques (Les Andelys, Vétheuil), des affluents (l'Yonne), éparse et marécageuse (Nogent-sur-Seine),...


Oui bon,

revenons à la source !


Qu'est-ce qu'on disait ?
Ah oui : les Sources de la Seine se présente sous la forme d'un petit parc, traversé par un chemin gravillonné qui s'en va franchir le premier pont sur la Seine.
Aaaaah, quelle émotion... Ouais, non, ça, je l'ai déjà dit !
Loin des Bir-Hakeim, Pont-Neuf et autres monuments parisiens, voici le premier pont sur la Seine.

Source-Seine, les sources de la Seine, 1er pont

Ah ben là, y'a pas de bouchons, ni de policiers qui balancent des manifestants dans la flotte !
Ce petit pont de pierre porte le nom de Paul Lamarche, qui fut le gardien de ce lieu pendant plus de 50 ans. Le pont fut construit dans les années 1970 par M Cardinet afin d'éviter aux visiteurs de se retrouver les pieds dans l'eau.

Source-Seine, les sources de la Seine, 1er pont (21)        Source-Seine, les sources de la Seine, la Seine (21)

Une fois ce pont passé, on avance tranquillement en direction de la lisière d'une petite forêt de résineux devant laquelle trône une bien étrange statue.

Source-Seine, les sources de la Seine, Sequana (21)

Il s'agit d'une réplique de la statue de la déesse Sequana. C'est à elle que l'on doit le nom du fleuve : Sequana = Seine. Un petit écriteau nous raconte son histoire.
"L'histoire commence dans les salles consacrées aux source sde la Seine, au musée archéologique de Dijon..."
Ah, ça tombe bien, c'est à Dijon que nous devons nous rendre aujourd'hui. Même si avec tous ces détours, je me demande si nous allons y arriver un jour...
"Une sculpture en pierre très mutilée, découverte au XIXème siècle dans le sanctuaire des sources de la Seine, représente très probablement la déesse de la Seine Sequana, assise. Le visage, les bras et els attributs de la déesse ont été volontairement martelés, peut être à l'époque où le sanctuaire gallo-romain a été détruit. Par qui ? Pour quoi ? Nul ne le sait.
La statue, de dimension assez importante  -environ 1,30 mètre-  est encore très imprégnée du style indigène : le drapé est géométrique, le modelé du corps n'est pas anatomique, mais la position assise ainsi que les moulures du siège évoquent les représentations romaines de certaines divinités."

La présence de cette (réplique de la) statue de Séquana nous rappelle également la présence, autrefois, d'un site gallo-romaine sur ce lieu entre le Ier et la fin du IVème siècles. Des fouilles réalisées au XIXème et au XXème siècles ont permis de mettre à jour plusieurs artéfacts gallo-romains.

Passons devant la déesse et continuons notre chemin pour arriver maintenant devant la grotte
La source principale de la Seine jaillit de cette  grotte dessinée par Baltard sous Napoléon III.
Une nymphe en pierre blanche érigée en 1865 symbolise le fleuve.

Source-Seine, les sources de la Seine, nymphée et nymphe

Source-Seine, les sources de la Seine, nymphée et nymphe (21)        


Allez,
petite révision du lieu avec une vidéo.

 

Ah merde,
je me suis gourré de vidéo.
On recommence
comme si de rien n'était.

 

Allez,
petite révision du lieu avec une vidéo.

 

 

 

Je retourne à la voiture garée juste devant l'entrée du parc.
Direction le sud. Ben oui parce que là, je suis allé un peu trop au nord.
Je traverse Saint-Seine-l'Abbaye que l'on peut apercevoir sous forme de panorama depuis une aire de pique-nique.

Saint-Seine-l'abbaye, panorama (21)

J'ai envie de te dire que cette petite commune bien blottie dans la vallée annonce avec son nom une ribambelle de choses bien solennelles. Sainte. Seine. Abbaye. Quelque chose me dit que ce n'est peut être pas ici que l'on va s'arrêter danser ce soir, ni même cet après-midi.
Je traverse effectivement le village endormi avec ses maisons de bord de route en belles pierres apparentes, comme si quelques maçons étaient passés quelques minutes auparavant pour bien passer entre les angles de chaque vestiges cimentés. Les fleurs ont été arrosées également. C'est beau, c'est propre, c'set bien. Mais je ne vais pas resté plus longtemps.
Une anecdote ? Un fait historique ? Une histoire ?
L'abbaye ?
"L'abbaye de Saint-Seine est une ancienne abbaye bénédictine dont l'origine remonte au VIème siècle. Son plan est de type bénédictin avec trois nefs, transept et absidioles échelonnées. Ses chevets plats montrent une influence cistercienne." WIKIPEDIA

Voilà, bon. On va pas non plus... hein... alors...
Et puis le temps passe ! J'avais dit à Flavie, ma nièce, que je serai à Dijon vers 17h30 et il est déjà 18h42.
Surtout que je ne suis pas encore arrivé à Dijon même car... j'ai un truc chelou à aller visiter avant... non loin d'ici, à quelques dizaines de kilomètres...

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Mais de quel donc truc chelou que Jénorme veut-il parler ? Qu'est-ce don' qu'il a encore trouvé comme lieu insolite à quelques kilomètres de son objectif initial qui est  -rappelons-le-  Dijon ?

 

  

Commentaires
F
Merci pour ce beau voyage!!j'ai encore appris des histoires superbes!! Bisous FAN
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